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Contribution de la COCORWA a l'intégration socio-économique des personnes handicapés physique

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par Willy UWIZEYE
Université de Kigali - Licence 2009
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Mais toi, tu dois parler pour défendre ceux qui n'ont pas la parole et pour prendre le parti des laissés pour compte. Parler en leur faveur, gouverner avec justice, défends la cause des pauvres et des malheureux ».

Proverbes 31.8-9

DEDICACE

A

Dieu Tout Puissant source du savoir,

Notre père MINANI Gamariel,

Notre mère MUKARUTABANA Marie,

Nos frères et soeurs,

Nos Beaux Frères, plus particulièrement MBARAGA Christophe,

Tous ceux qui nous sont chers.

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier tout d'abord l'éternel Dieu Tout Puissant, sans lui, rien ne peut exister. Nous te rendons gloire pour la protection et le courage que tu nous as donné durant nos études.

Notre gratitude s'adresse à notre Directeur, CCA INTERAYAMAHANGA Révérien qui, malgré ses multiples occupations, a accepté de diriger ce travail. La pertinence de ses remarques, sa rigueur scientifique, son esprit de coopération nous ont été d'une importance capitale; qu'il trouve ici l'expression de notre profonde gratitude.

Nos sincères remerciements s'adressent à nos chers parents et à nos grandes soeurs pour leurs contributions financières pendant toute la période de nos études tant secondaires qu'universitaires.

Nous remercions vivement tous les professeurs de la faculté des sciences sociales pour le bagage intellectuel qu'ils nous ont fourni au cours de nos études au sein de ladite faculté. Nous pensons également aux agents du secteur Gikondo, aux représentants de la Coopérative « COCORWA », aux Personnes Handicapées Physiques de ladite Coopérative qui ont consciencieusement répondu à notre questionnaire.

Nous disons aussi merci à la famille TWAGITUMUKIZA Gad, Famille MBAKURIYEMO Janvier, Famille KINYAMAHANGA Célestin, à la famille Révérend Benjamin NKUSI, à la Famille KAMANZI Vincent, à la Famille NSENGIYUMVA Humble en fin à notre chère famille KAYINAMURA Samuel Monseigneur de l'Eglise Méthodiste Libre au Rwanda pour la contribution apportée durant la réalisation de ce travail.

Nous voudrions remercier également  Messieurs NSHIMYUMUREMYI Pascal, KABERUKA Védaste, NSHIMYUMUKIZA J. de Dieu pour l'aide qu'ils nous ont apportée durant ce travail.

Nos chers que Dieu vous bénisse.

UWIZEYE Willy

SIGLE ET ABREVIATION

ARV : Anti-Retro Viraux

BIT : Bureau International du Travail

CCA : Chargé de Cours Associé

COCORWA : Coopérative de la Confection Rwandaise

COGEAR : Compagnie Générale d'Assurance et de Réassurance

D C : District of Columbia

EMLR  : Eglise Méthodiste Libre au Rwanda

Etc.   : Et cætera

FARG : Fonds d'Assistance aux Rescapés du Génocide

FHI : Family Health International

Frw : Franc Rwandais

HVP : Homme de la Vierge des Pauvres

INSR  : Institut National des Statistiques au Rwanda

KMH  : Kanombe Military Hospital

MMI : Military Medical Insurance

MINICOM : Ministère du Commerce, des Coopératives et de l'Industrie

MINECOFIN : Ministry of Finance and Economic Planning

MINITRASO : Ministère du transport et des affaires Sociales

MINISANTE : Ministère de la Santé

MERA  : Manufacture Electronique Rwanda Afrique

IMC : Infirme Moteur et Cérébrale

N: Numéro

ONG : Organisation Non Gouvernementale

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PHP : Personnes Handicapées Physiques

PUF  : Presses Universitaires France

PVVIH : Personne vivant avec le VIH

% : Pourcentage

RAMA : La Rwandaise d'Assurance Maladie

RBC  : Réhabilitation à Base Communautaire

RGPH : Recensement Générale de la Population et de l'Habitat

SIDA : Syndrome Immunodéficience Acquise

SFB : School of Finance and Banking

SONARWA : Société Nouvelle d'Assurance au Rwanda

SORAS : Société Rwandaise d'Assurance

VIH : Virus de l'Immunodéficience Acquise

UAAC : Université Adventiste d'Afrique Centrale

UNR : Université Nationale du Rwanda

ULB : Université Libre de Bruxelles

ULK : Université Libre de Kigali

USA  : United States of America

LISTE DES TABLEAUX

Tableau No 1: Répartition de répondants selon l'âge - 39 -

Tableau No2: Répartition de répondants selon le sexe - 40 -

Tableau No3: Identification des enquêtés selon l'état matrimonial - 41 -

Tableau No 4: Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction - 42 -

Tableau No5: Répartition des enquêtées selon la cause de l'infirmité - 43 -

Tableau No6: L'analyse des conséquences de l'handicap sur la vie

Socio-économique. ............................................. ............. - 44 -

Tableau No 7: Activités exercées par les PHP au sein de la COCORWA. - 46 -

Tableau No8: Renforcement des capacités des PHP membres de la COCORWA travers la formation. - 47 -

Tableau No9: Analyse comparative de la participation des membres - 49 -

de la COCORWA aux obligations familiales. - 49 -

Tableau No10: Analyse comparative de la participation des PHP dans des cérémonies des familles. - 50 -

Tableau No 11: Analyse comparative de la relation sociale des PHP avec les autres personnes sans handicap. - 51 -

Tableau No12 : Analyse comparative de revenu des PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA. - 52 -

Tableau No 13: Comparaison de moyens de scolarisation des enfants avant

ET après l'adhésion à la COCORWA................................... - 54 -

Tableau No14 : Evaluation comparative de la fréquentation des établissements de santé par les PHP avant et après leur adhésion à la coopérative. - 55 -

Tableau NO15: Analyse comparative de moyens utilisés par les personnes handicapées physiques pour couvrir les soins médicaux avant et après l'adhésion à la COCORWA. ...................... - 57 -

Tableau No16: Appréciation de la contribution de la COCORWA aux soins - 59 -

médicaux dans des familles des PHP. - 59 -

Tableau No17: Analyse du degré de contribution de la COCORWA en faveur de ses membres en matière de l'éducation de leurs enfants. - 60 -

Tableau NO18 : Analyse comparative de la qualité de repas pris par les personnes handicapées physiques avant et après l'adhésion à la COCORWA. - 61 -

Tableau No19: Appréciation du niveau de moyens de s'acheter des habits avant et après l'adhésion des personnes handicapées physiques à la COCORWA. - 62 -

Tableau No20 : Fréquence de changement des habits par semaine - 64 -

Tableau No21 : Le mode de logement des personnes handicapées avant et après l'adhésion à la COCORWA. - 65 -

Tableau NO22: Types de matériaux dans lesquels sont construites les maisons des membres de la COCORWA. - 66 -

Tableau No23 : Niveau de contribution de la COCORWA au mode de logement de ses membres. - 67 -

Tableau No24 : Étude comparative de fréquence de se nourrir pour les personnes handicapées physiques membre de la COCORWA. - 68 -

Tableau No25 : Contraintes rencontrées par la COCORWA dans l'assistance socio-économique des personnes handicapées physiques - 71 -

Tableau No26 : Obstacles rencontrés par la COCORWA dans le cadre d'encadrement des personnes handicapés physiques. - 73 -

Tableau No27: Problèmes que la COCORWA n'a pas pu résoudre en faveur de ses membres. - 74 -

Tableau No28 : Evaluation de moyens utilisés par les handicapés pour résoudre leurs problèmes. - 76 -

Tableau No29: Appréciation des services rendus par la COCORWA dans l'encadrement de ses membres. - 77 -

LISTE DES ANNEXES

1. Questionnaire et guide d'entretien ;

2. Organigramme de la coopérative de confection rwandaise ;

3. Photos des PHP en activité de couture au sein de la COCORWA ;

4. Batiment de la coopérative de confection rwandaise ;

5. Note de recommandation pour faire la recherche ;

6. Note d'autorisation de faire la recherche au sein de la COCORWA.

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE............ i

DEDICACE.............. ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLE ET ABREVIATION iv

LISTE DES TABLEAUX....... VI

LISTE DES ANNEXES. VIII

TABLE DES MATIERES ix

INTRODUCTION GENERALE - 1 -

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET - 1 -

2. DELIMITATION DU TRAVAIL - 3 -

3. PROBLEMATIQUE - 4 -

4. OBJECTIFS DU TRAVAIL - 7 -

5. TECHNIQUES ET METHODES - 8 -

5.1. Techniques - 8 -

5.2. Méthodes - 10 -

6. SUBDIVISION DU TRAVAIL - 11 -

CHAPITRE I: CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE - 12 -

I.1. Définitions des concepts clés - 12 -

I.2. Généralite sur la situation des PHP - 16 -

1.2.1. Les problèmes psychosociaux et économiques des personnes

Handicapées. - 16 -

1.2.2. Les problèmes des PHP sur le marché de travail. - 20 -

1.2.3. Le handicape physique sur le marché des affaires - 21 -

1.2.4. Le groupe religieux face aux handicapés physiques - 23 -

1.2.5. Tentative d'intégration socio-économique - 24 -

1.3. Principes économiques des coopératives - 29 -

1.3.1. Coopératives et l'intégration socio-économique des groupes

vulnérables dont les handicapés - 31 -

1.4. Théories de l'intégration sociale et économique - 34 -

1.4.1. Théorie du contrat Social de J.J Rousseau. - 35 -

1.4.2. La théorie de loi de l'évolution de Charles Darwin - 36 -

1.5. Présentation de la COCORWA - 37 -

1.5.1. Localisation de la Coopérative de Confection Rwandaise - 37 -

Conclusion partielle du premier chapitre - 38 -

CHAPITRE II. ROLE DE LA COCORWA DANS L'INTEGRATION

SOCIO-ECONOMIQUE DES P.H.P - 39 -

2.1. Identification des enquêtés. - 39 -

2.1.1. Répartition des enquêtés selon l'âge - 39 -

2.1.2. Répartition des enquêtés selon le sexe. - 40 -

2.1.3. Répartition des enquêtés selon l'état matrimonial - 41 -

2.1.4. Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction - 41 -

2.1.5. Causes de l'infirmité pour les personnes handicapées physiques. - 43 -

2.2. Conséquences de l'handicap sur la vie Socio-économique. - 44 -

2.3. Activités exercées par les personnes handicapées physiques. - 46 -

2.4. Formation octroyée par la COCORWA en faveur des PHP. - 47 -

2.5. Participation des PHP aux obligations familiales. - 48 -

2.5.1. Comparaison de la situation des PHP à la participation dans des cérémonies familiales. - 50 -

2.5.2. Participation des PHP aux obligations sociales. - 51 -

2.6. Revenu des ménages des personnes handicapées physiques. - 52 -

2.6.1. Revenu des ménages des PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA. - 52 -

2.6.2. Moyens dont disposent des PHP pour la scolarisation de leurs enfants - 54 -

2.7. Fréquentation des établissements sanitaires par les PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA - 55 -

2.8. Moyens utilisés par les PHP pour couvrir les soins médicaux avant et après l'adhésion à la COCORWA. - 57 -

2.9. Contribution de la COCORWA aux soins médicaux. - 58 -

2.10. Degré de contribution de la COCORWA en faveur de ses membres - 59 -

en matière de l'éducation de leurs enfants. - 59 -

2.11. Qualité de repas des PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA. - 61 -

2.12. Niveau d'habillement des personnes handicapées physiques. - 62 -

2.12.1. Le moyen de s'acheter des habits pour les PHP - 62 -

2.12.2. Comportement en matière d'habillement des PHP. - 63 -

2.13. Logement des personnes handicapées physiques - 64 -

2.13.1. Le mode de logement des personnes handicapées physiques. - 65 -

3.3. Matériaux dans lesquels sont construites les maisons des PHP. - 66 -

2.14. Contribution de la COCORWA au mode de logement de ses membres. - 67 -

2.15. Fréquence de se nourrir pour les PHP membre de la COCORWA. - 68 -

Conclusion partielle du deuxième chapitre. - 70 -

CHAPITRE III. DIFFICULITES RENCONTREES PAR COCORWA DANS

L'ENCADREMENT DES PERSONNES HANDICAPEES PHYSIQUES. - 71 -

3.1. Contraintes rencontrées par la COCORWA dans l'assistance socio-économique des PHP - 71 -

3.2. Obstacles rencontrés par la COCORWA au niveau de l'encadrement des PHP - 73 -

3.3. Problèmes que la COCORWA n'a pas pu résoudre en faveur des PHP. - 74 -

3.4. Moyens utilisés par les handicapés pour résoudre leurs problèmes. - 75 -

3.5. Degré d'appréciation des services rendus par la COCORWA dans l'encadrement de ses membres. - 77 -

Conclusion partielle du troisième chapitre - 79 -

CONCLUSION GENERALE - 80 -

1. Synthèse........... - 80 -

2. Suggestions.......... - 83 -

Bibliographie.............. - 86 -

INTRODUCTION GENERALE

Actuellement et partout dans le monde les personnes handicapées physiques assument plusieurs responsabilités, soit pour aider leurs familles ou soit pour subvenir à leurs propres besoins.

Malgré ces multiples responsabilités, les personnes handicapées au Rwanda comme partout dans le monde sont déconsidérées par la société à cause de leur état physique.

Par ailleurs, même si une panoplie de lois en matière des droits des personnes a été mise en place, les personnes handicapées physiques ne jouissent pas pleinement de leurs droits.

Pour faire face à ce problème, beaucoup de coopératives et associations ont été créées en leur faveur dont la COCORWA dans le secteur de Gikondo, District de Kicukiro, mais ses résultats restent non satisfaisants étant donné qu'elle est contrainte par les problèmes d'ordre financier, du marché limité des produits. Subséquemment, l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques mérite des efforts de tout un chacun pour garantir leurs conditions de vie.

A ce sujet, le Gouvernement rwandais n'aménage aucun effort pour la réussite de l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques. C'est dans ce cadre qu'un représentant des personnes handicapées siège dans la chambre des Dépités pour plaider leur cause.

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Bien de personnes vivent dans des conditions d'handicap physique déplorables suite aux différentes causes plus particulièrement le génocide contre les Tutsi qui a endeuillé le Rwanda en 1994. Cette situation nécessite des interventions beaucoup plus pertinentes. Une multitude d'organisations et d'associations tentent, tant bien que mal à y remédier. Certaines sont assez performantes parce qu'elles sont dotées de moyens suffisantes tandis que d'autres s'aventurent (COCORWA, 2007 :7).

Ainsi, le souci de voir la situation de ces personnes handicapées physiques s'améliorer et parvenir à une intégration sociale de qualité ainsi que le souhait de voir la Coopérative de Confection Rwandaise (COCORWA) des personnes handicapées physiques faire efficacement cette intégration, ont dicté le choix de notre sujet.

o Intérêt personnel

Référence faite aux différentes études menées au Rwanda sur les personnes handicapées, nous remarquons peu d'études sur l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques.

Malgré leurs réclamations de leurs droits comme tous les êtres humains, nous remarquons une augmentation de la marginalisation des personnes handicapées et avons eu la curiosité d'en connaître plus les causes de leur marginalisation.

o Intérêt académique

Notre travail répond à l'exigence académique selon laquelle tout étudiant finaliste du cycle de Licence se doit de produire un mémoire, il doit également se familiariser avec le terrain sur lequel il est appelé à opérer.

o Intérêt scientifique

L'intérêt scientifique de ce travail réside en ce que le sujet cadre avec notre formation en sciences sociales et mettra en disposition des données auxquelles pourraient se référer d'autres futurs chercheurs qui pourront l'exploiter pour de motifs divers.

o Intérêt social

Notre étude comporte des analyses et des suggestions qui aideront aux gestionnaires de la coopérative de confection rwandaise des personnes handicapées physiques de réévaluer leurs actions dans une approche systématique et systémique de la situation des personnes handicapées physiques en vue d'une planification plus efficace visant l'amélioration des conditions de vie de ces personnes.

Notre étude contribuera aussi à la société générale de changer les mauvaises mentalités qu'elle a vis-à-vis des personnes handicapées physiques pouvant entraver la bonne marche de leur intégration socio-économique.

2. DELIMITATION DU TRAVAIL

Dans l'espace, notre travail se limite aux seules personnes handicapées physiques encadrées par la Coopérative de confection Rwandaise dans le secteur Gikondo, District de KICUKIRO.

Dans le temps, notre travail étudie les problèmes d'intégration socio économique des personnes handicapées physiques dans la COCORWA située dans le District de KICUKIRO, Secteur Gikondo pour la période de 2004 à 2007 dont le début correspond au refoulement des personnes handicapées dans le quartier qui leur avait été donné par Abbé Frai pont Joseph NDAGIJIMANA suite à leur vulnérabilité.

Dans le domaine, notre sujet puise dans plusieurs disciplines de la sociologie notamment la sociologie de la santé, la sociologie économique ainsi que la politique sociale étant donne qu'il touche sur une couche vulnérable et ces disciplines s'occupent de cette couche.

3. PROBLEMATIQUE

Le monde a évolué à une vitesse de croisière et cette évolution était d'autant plus compétitive et sélective tendant à considérer les gens dits « Normaux ». Cette sélection naturelle était aussi bien avancée dans les pays développés que ceux en voix de développement. Rarement, on pensait aux personnes frappées par certaines anomalies et non adaptées au milieu quelconque. Ce n'est que récemment que certaines communautés évoluées ont pensé timidement que les personnes handicapées physiques peuvent être utiles à la société. Néanmoins, on constate aujourd'hui et dans toutes les communautés du monde quelques obstacles empêchant l'épanouissement intégral de l'individu alors que c'est un droit inaliénable de chacun des hommes (C. I.D.H., 2006).

Ces obstacles sont d'ordre social, économique, sanitaire, psychologique, culturel, etc.  Elle est due entre autre à leur situation physiologique et psychologique. « La fragilité » et est aggravée par les guerres incessantes, et autres violences, les épidémies, les catastrophes naturelles, le SIDA, la pauvreté.

La non intégration des personnes handicapées physiques s'exprime par la non participation et l'exclusion aux activités de développent de la société. Pour sortir de cette situation impasse, beaucoup des personnes handicapées sont livrées à eux-mêmes. Les unes se sont regroupées sous la responsabilité de certaines congrégations religieuses, des bienfaisances (IYAKAREMYE, 1997 :16).

Comme l'a souligné Hans KEILSON cité par MUHAYIMANA (2005 : 4), dans son ouvrage intitulé enfants victimes de la guerre « l'incapacité biologique du jeune enfant à pouvoir lui-même à ses besoins renforce sa dépendance envers son entourage tant sur le plan physique qu'affectif, social et cognitif. Ce besoin de relation du nouveau née se manifeste à nouveau sous une forme cette fois plus subtile pendant la croissance et les processus d'apprentissage et de maturation des stades subséquent du développement »

Ainsi, des milliers de personnes handicapées physiques dans le monde sont affamés, mal vêtus, non scolarisés et accèdent difficilement ou jamais aux soins médicaux, sont sans abri ou mal logés et manque de toute intégration sociale.

Bien plus, elles vivent dans des conditions indescriptibles qui s'empirent de jour au jour, surtout dans les pays en développement.

Pour le Rwanda, la situation des personnes handicapées physiques s'est catastrophiquement aggravée par les différentes guerres et le Génocide contre les Tutsi de 1994, ainsi que la contamination du VIH/SIDA.

Selon I.N.S.R. (2002 : 8), les événements tragiques de 1994 qui se sont abattus aux rwandais, le Rwanda compte 5% des personnes handicapées sur 8,2 millions de la population rwandaise, soit 385.400 personnes souffrent d'un handicap.

On estime alors que pour la moitié d'entre eux, (192.700), sont des handicapées physiques et que 60.000 d'entre eux vivent à Kigali. La présence d'un aussi grand nombre d'handicapés physiques trouve ses causes dans le fait que la population de Kigali a particulièrement été touchée par les conséquences du génocide de 1994. De plus, de nombreuses victimes handicapées des zones rurales ont été attirées par la ville et ses possibilités scolaires et tout simplement pour y vivre par la mendicité. Malheureusement, les possibilités offertes par la ville de Kigali en matière d'enseignement, de soins et de réintégration sont tout à fait insuffisantes (H.V.P, 2006 :2).

La caractéristique commune à toutes ces personnes handicapées physiques est le manque d'intégration socio-économique, pourtant considéré comme environnement naturel de base pour le développement normal de l'être humain. Il résulte de cette absence une vulnérabilité extrême au point de vue de la santé et économie.

Eu égard à cette situation alarmante dans laquelle cette catégorie de personnes vivent, le Gouvernement rwandais, les églises, les organisations non gouvernementales et diverses associations locales se sont organisés, chacun dans son domaine d'intervention et dans les limites de ses moyens, pour soit défendre les droits et les intérêts des personnes handicapées physiques, soit les protéger contre toute violation ou violence, soit les prendre en charge socialement, psychologiquement, économiquement, Physiquement et juridiquement, etc.

Ces intervenants ont mis en place les différents volets visant à améliorer les conditions de vie des personnes handicapées physiques, tels que

Ø Le volet socio-économique ;

Ø Le volet politique et juridique ;

Ø Le volet en rapport avec les soins de santé ;

Ø Le volet au soutien psychologique ;

Ø Le volet éducationnel ;

Ø Les programmes communautaires (FHI, 2007 :15-16).

Tous les programmes mis en place doivent:

· Privilégier l'intégration socio-économique au niveau communautaire plutôt qu'au niveau institutionnel ;

· Renforcer l'intégration socio-économique et les capacités d'adaptation des familles possédant des personnes handicapées physiques;

· Instaurer une vaste collaboration entre les principaux intéressés de tous les secteurs ;

· Adopter une perspective à long terme ;

· Articuler les services de soins et de prévention (FHI, 2007 :16).

Parmi les intervenants qui essayent d'apporter une solution au problème, la Coopérative de Confection Rwandaise n'aménage aucun effort pour faire face au défit d'intégration socio-économique auquel sont confrontées des personnes handicapées physiques.

C'est dans ce cadre qu'en 1965 sous l'initiative de l'Abbé Frai pont NDAGIJIMANA Joseph a lancé les activités avec l'ambition de prendre en charge les personnes handicapées physiques rwandaises. C'est ainsi qu'il a commencé par la Ville de Kigali, précisément dans le District de KICUKIRO Secteur Gikondo.

Malgré quarante trois ans de son existence, la Coopérative de Confection rwandaise n'a pas atteint adéquatement leur mission car, ses membres physiquement Handicapés souffrent encore du problème d'intégration socio économique.

Ainsi, pour bien aborder cette situation précaire à laquelle les personnes handicapées physiques font face et pour une bonne réussite de notre recherche, les questions suivantes méritent d'être posées :

1. Quelle est la place de la Coopérative de Confection Rwandaise dans l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques dans le Secteur de Gikondo?

2. Quels sont les problèmes rencontrés par la COCORWA dans l'encadrement des personnes handicapées physiques ?

4. OBJECTIFS DU TRAVAIL

Globalement, notre travail s'est assigné de relever les différentes activités socio-économiques de prise en charge des personnes handicapées physiques par la Coopérative de Confection Rwandaise dans le District de KICUKIRO.

Spécifiquement notre travail vise à :

- Examiner si les activités réalisées par la coopérative de confection rwandaise en faveur des personnes handicapées physiques parviennent à résoudre leurs problèmes;

- Relever les limites qui sont à l'origine de l'insuffisance de revenu familial des personnes handicapées physiques encadrées par la COCORWA à la satisfaction de leurs besoins ;

- Emettre des suggestions.

5. TECHNIQUES ET METHODES

Pour pouvoir vérifier nos hypothèses du travail et d'atteindre les résultats fiables, nous nous servirons de différentes techniques et méthodes.

5.1. Techniques

Selon GRAWITZ et PINTO (1979:344), la technique est l'outil mis à la disposition de la recherche et organisé par la méthode ; elle constitue de ce fait un ensemble de moyens et de procédés aux informations souhaitées et aux données nécessaires à la recherche

Ainsi, pour le succès de notre travail, nous nous sommes servis de techniques suivantes :

o Technique documentaire

Selon DE KETELE et ROGERS (1996 :33), cités par MUNYAWERA « l'objet de la recherche documentaire est la littérature scientifique relative à l'objet de l'étude et que le but en est l'exploitation de la littérature en vue d'élaborer une problématique théorique ». Dans notre travail cette technique nous a permis de fouiller et d'exploiter les textes législatifs nationaux et internationaux en matière de la protection des personnes handicapées physiques, les rapports, les ouvrages, les cours, les mémoires, etc. pouvant nous fournir des informations nécessaires ayant rapport avec les personnes handicapées physiques.

o Technique d'observation

La technique d'observation est « une technique qui permet de porter directement sur les phénomènes étudiés pour tirer des conclusions. Rien ne peut remplacer un contact d'un enquêteur avec son terrain » (Mulumbati 1980 :26).

Elle nous a aidé de porter une attention particulière sur la situation dans laquelle vivent les personnes handicapées physiques encadrées par la COCORWA, et évaluer leurs actions menées pour l'intégration des personnes handicapées.

o Technique d'interview

D'après GHIGLIONE et MATALON (1998 :28), « la technique d'interview permet d'obtenir des éclaircissements non obtenus autrement » Cette technique nous a permis d'être en contact physique avec les personnes handicapées physiques pour recueillir les informations dont on avait besoin à travers l'interview, le sondage d'opinion, l'observation,... Elle est l'une des techniques pour compléter les informations recueillies par d'autres techniques de recueil des informations.

A part les personnes handicapées physiques encadrées par la COCORWA, nous nous sommes également entretenus avec les membres du Conseil d'Administration de cette Coopérative pour savoir les prévisions et les stratégies envisagées en vue de relever le défi auquel font face les membres de la COCORWA.

o Technique du questionnaire

Selon MULUMBATI (1986 :755), le questionnaire est « Le moyen de communication essentielle entre l'enquêteur et l'enquêté. Il comporte une série des questions concernant les problèmes sur lesquels on attend de l'enquêté une information ». Elle est aussi une séquence logique et organisée de questions soumises aux individus interrogés dans le cadre d'une enquête. La technique du questionnaire administré aux personnes handicapées physiques nous a aidé à récolter de plus amples d'informations qualitatives ou quantitatives ayant trait à l'intégration socio économique des personnes handicapées encadrées par COCORWA, nous leur avons posé des questions ouvertes et fermées.

o Echantillonnage

L'échantillonnage est une opération qui consiste à prélever un certain nombre d'éléments (échantillon) dans l'ensemble d'élément qu'on veut étudier ou traiter.

L'échantillon à son tour, est l'ensemble des éléments à propos desquels on a effectivement recueilli des données. Autrement dit, c'est le groupe sur lequel a porté effectivement la recherche (TILLE, 2001 :70)

Le même auteur ajoute que « la détermination de l'échantillon est une question délicate à traiter avant de commencer un sondage concerne le choix de la taille de l'échantillon. Cependant, il est très rare que la taille d'une enquête soit fixée pour des raisons purement statistiques. Les budgets, souvent alloués avant le commencement de l'enquête, détermine directement la taille de l'échantillon ».

De KETELE et ROGERS cités par MUNYAWERA(2007 :13) disent que « la population d'étude sera déterminée soigneusement soit par une technique d'échantillonnage soit au contraire par une sélection de personnes bien déterminées en fonction de l'objectif à atteindre ».

o Population- mère

La population- mère est « la population plus large dans laquelle on prélève l'échantillon. Elle est aussi appelée population apparente, population de référence, univers de l'enquête ou population tout court » (JAVEAU, 1985 :23). Ainsi notre population mère est composée de 141 personnes handicapées physiques dont 73 maries et 68 personnes non mariées.

o Constitution de l'échantillon

Pour le cas de notre étude, notre échantillon a porté sur toutes les personnes mariées de notre population mère. C'est dans ce cadre que notre échantillon est constitué de 73 personnes handicapées physiques mariées.

5.2. Méthodes

La méthode est définie comme «un ensemble ordonné des principes, des règles et d'opérations intellectuelles permettant de faire l'analyse en vue d'atteindre un résultat» (BOULANGER, 1999 :731).

o Méthode analytique

D'après LECOURT (1999 :13) « La méthode analytique consiste à diviser un problème complexe en sous problème plus simples »

Elle nous a aidé à faire une analyse systématique de différentes données et informations fournies par nos enquêtés.

o Méthode statistique.

Selon QUIVI et VAN COMPENHOUDT (1997 :226), affirment que la méthode statistique permet d'organiser et interpréter les données et assurer la cohésion du travail. Cette méthode nous a aidé à présenter statistiquement les données et leur interprétation.

o Méthode synthétique.

La méthode synthétique consiste à globaliser les éléments en un ensemble cohérent et intelligible, l'esprit synthétique considère les différents éléments dans leur globalité ou dans son ensemble (RWIGAMBA, 2006 :20).

Cette méthode nous a aidé à réunir plusieurs données semblables ou similaires dans un seul groupe et les exprimer ou les décrire en des termes globalisant et reflétant tout l'ensemble. Ce qui nous a conduit aussi de ramener les détails de notre analyse et interprétation des données en un résumé clair et compréhensible par nos lecteurs. C'est ainsi que les détails et répétitions inutiles de nature à dégoûter notre lecteur ont été évitées.

6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

A part l'introduction générale, notre travail est subdivisé en trois chapitres  ci- après :

- Le premier chapitre concerne la définition des concepts clés et les considérations générales sur les personnes handicapées physiques ;

- Le deuxième chapitre porte sur les conditions socio-économiques des personnes handicapées physiques encadrées par la Coopérative de Confection Rwandaise en vue de montre sa place. Ce chapitre répond à la première question de notre travail ;

- Le troisième chapitre dégage les difficultés rencontrées par la COCORWA pour l'encadrement des personnes physiquement handicapées. Ce chapitre répond à la deuxième question de notre étude.

Enfin, une conclusion générale est dégagée et quelques recommandations sont formulées pour contribuer à l'intégration et amélioration des conditions de vie des personnes handicapées physiques.

Chapitre I: CADRE CONCEPTUEL ET REVUE DE LA LITTERATURE

La lecture de ce travail mérite d'être comprise par ceux qui nous lisent, cela est facilité par la définition des concepts clés pouvant revêtir différent sens selon les contextes dans les quels sont utilisés.

Il est donc de notre devoir de les clarifier pour ne pas occasionner ou permettre une quelconque confusion que ce soit.

De tels termes sont: Social, Socio-économique, Intégration, Economique, Intégration socio-économique, Handicapé, Handicapés physiques, Coopérative.

I.1. Définitions des concepts clés

o Social :

D'après MORFAUX (1980:333), social signifie «ce qui concerne la société comme telle (coutume, moeurs, lois, institutions...)»

Qui vit en société, exemple: «l'homme est un être social, disait ARSTOTE»

Quant à Petit LAROUSSE (1983:858) social est ce «qui concerne les rapports entre les groupes, les classes de la société: climat social»

Dans le contexte de notre travail, il signifie exclusivement l'intégration socio économique des personnes handicapées physiques.

o Intégration:

Selon BESSON cité par MUKANYANA (2007 :11), le concept intégration est un processus par lequel l'individu cherche à briser l'isolement et/ou à résoudre les conflits qui peuvent l'opposer aux autres.

D'après la GRANDE ENCYCLOPEDIE (1971 :6370), le concept intégration signifie l' « ajustement réciproque des éléments constitutifs d'un système permettant à celui-ci de former un tout équilibré».

o Intégration sociale :

L'intégration sociale est un processus par lequel les parties constituées d'une réalité sociale s'adaptent à la totalité d'une même réalité. C'est-à-dire l'adaptation d'une partie à tout DURKHEIM (1960 :35) présente le thème d'intégration sociale de la manière suivante : « Quand une société est fortement intégrée, elle tient les individus sous sa dépendance, considère qu'ils sont à son service et par conséquent ne leur permet pas de disposer d'eux même à leur fantaisie. Dans le cadre d'intégration sociale l'individu trouve l'idée dans une société cohérente et vivace, il y a de tous à chacun et de chacun à tous, un continuel échange d'idée et de sentiments et comme une mutuelle assistance morale qui fait que l'individu au lieu d'être réduit à ses seules forces, participe à l'énergie collective et vient y réconforter la sienne quand elle à bout »

o Economique:

Le mot économique est défini par PETIT LAROUSSE (1990:19) « Ce qui est relative à l'économie, un ensemble des phénomènes liés à l'économie».

Le terme «économie» signifie pour le PETIT LAROUSSE (1985:18): «l'ensemble des activités d'une collectivité humaine relative à la production et à la consommation des richesses». Sens courant épargne.

o Socio économique:

Selon PETIT LAROUSSE (1985:858), le terme socio économique signifie ce «Qui intéresse la société définie en termes économiques» le PETIT LAROUSSE, illustré (1992 :917) « considère le socio économique comme un adjectif relatif aux problèmes sociaux dans leurs relation avec les problèmes économiques »

o Intégration socio économique

D'après BRUTO, cité par MUKANYANA (2007 :11) le terme intégration socio économique est utilisé par le programme du service social de la communauté européenne pour essayer d'exprimer le contraire de pauvreté, selon ces programmes, cette intégration peut être présentée comme une situation de relation au travail, des relations familiales et sociales stables et solides ; elle implique aussi l'autosuffisance par rapport aux ressources. Pour les handicapés est un processus par lequel elles sont insérées dans l'environnement socio économique, c'est-à-dire au point qu'elles soient actives dans la vie sociale productive ou elles sont économiquement autonomes et jouisse d'une certaine considération sociale. Ce type d'intégration renferme le niveau social considérant les relations sociales qui se tissent entre l'individu et son groupe social, sa classe et sa société globale.

o Handicapé

Le mot handicapé est une déformation de l'anglais «  hand in cap »qui signifie « main dans le chapeau ». Initialement, il signifiait un jeu de hasard et par la suite, il a désigné un désavantage imposé à un concurrent réputé le plus fort pour égaliser au départ les chances de vaincre de chacun (SILAMY, 1980 :544).

Selon le parlement rwandais dans la séance des députés du 04 décembre 2006 et des Sénateurs du 27 octobre 2006, ils ont défini le handicap comme une personne ayant perdu les capacités essentielles à la vie ou présentant des défaillances par rapport aux autres personnes et de ce fait, ne jouissant pas de chances égales à celles des autres.

Selon la Commission Interaméricaine de Droit de l'Homme, Le terme "handicapé" désigne toute personne dans l'incapacité d'assurer par elle-même tout ou partie des nécessités d'une vie individuelle ou sociale normale, du fait d'une déficience, congénitale ou non, de ses capacités physiques ou mentales.

o Physique

La pluralité des sens de ce terme nous en oblige d'en choisir qu'un seul, considéré comme objectif, nous avons voulu d'en exploiter ainsi, selon PETIT LAROUSSE (1985:756) aspect extérieur général d'une personne, avoir le physique de l'emploi: «un physique conforme au rôle interprété ou par extension ou métier exercé» «la constitution du corps état de santé»

o Handicapé Physique 

Selon OLERON (1976 :9), le handicapé physique est toute personne présentant une déficience d'une gravite suffisante pour entraver ou rendre difficile le déroulement normal de la vie quotidienne, et pour les enfants, une progression normale de la scolarité.

Pour notre travail ce terme concerne encore toute personne adulte qui par traumatisme ou par une atteinte rhumatismale verra ses articulations bloquées et non fonctionnelles ou toute personne adulte qui par traumatisme ou par atteinte rhumatismale aura des muscles qui perdront leur force ou encore toute personne qui par traumatisme, affection du système nerveux central ou périphérique, accident cérébraux vasculaire, devient paralysée et invalide. C'est une personne qui par accident ou maladie perd un, deux, trois ou quatre membres. C'est encore un enfant qui naît avec des déformations orthopédiques avec une atteinte du système nerveux central ou périphérique, avec une maladie génétique qui, à la longue touchera les muscles et les articulations.

o Coopérative

La coopérative est une forme de société fondée sur le principe de la coopération. Elle a pour objectif de servir au mieux les intérêts économiques de ses participants (sociétaires ou adhérents). Elle se distingue en cela de l' association à but non lucratif dont le but est moins lié aux activités économiques et de la société commerciale qui établit une distinction entre ses associés et ses clients ou usagers. La distinction entre « coopérative » et «  Mutuelle » est plus une différence d'appellation et de structure juridique qu'une différence sur le type d'activité. En effet, comme dans les Associations, les membres sont à la fois actionnaires et clients. Pour les prises de décision, elle repose sur le principe démocratique « une personne = une voix ». Les salariés et les membres usagers sont ainsi tous égaux en droit.

Les coopératives peuvent être définies comme organisation volontaire ou comme un groupe des personnes qui se mettent ensemble pour accomplir certains objectifs pour leurs intérêts et doivent payer un prix d'adhésion.

I.2. GENERALITE SUR LA SITUATION DES PHP

1.2.1. Les problèmes psychosociaux et économiques des personnes

Handicapées.

Cette partie porte sur la conception des personnes handicapées en général et en particulier au Rwanda. Autrement dit les attitudes et comportements manifestés à l'endroit de la personne ayant un handicap. Elle dégage également des efforts consentis par les différents organismes pour faire respecter les droits de cette couche vulnérable.

1.2.1.1. Les handicapés dans le monde.

Partant de l'idée de l'organisation des nations unies qui stipule que le handicap réside « dans la perte ou la limitation des possibilités de participer sur un pied d'égalité avec les autres individus à la vie de la communauté» NATIONS UNIES (1986 :7), partant également de ce passage, nous pouvons dire que l'état dans lequel se trouve le handicape fait penser à la notion de la frustration qui signifie un résultat de rencontre d'un obstacle plus ou moins insurmontable, à la satisfaction d'un besoin ou un comblement d'une attente : instinct contrarié ou besoins non satisfait (LAFON, 1979 :130).

Au sujet des personnes infirmes, BATON cité par IYAKAREMYE (1997 :73) s'est exprimé en ces termes : « Le monde des infirmes forme, aux yeux des biens portant, un groupe social à part, considérant suivant le cas souvent avec pitié, commisération, mépris même (...). Toutes ces réactions, pour édulcorées et explicitées qu'elles soient, ne se manifestent pas moins par des réactions telle que l'on considère souvent que l'infirme devait se rendre compte de ces incapacités, reste à sa place et ne pas s'exhiber, peut être comme un reproche permanent parmi les biens portants. Disons en fin que l'argent est toujours bon serviteur car celui qui en a, si handicapé soit-il, ne manque pas de personne à envoyer au marché. »

De même les handicapés physiques présentent des défauts organiques soit la cécité, l'amputation de certains membres,... La réalisation de leur idéal de soi rencontre des obstacles liés à l'infériorité des aptitudes physiques. Ils sont susceptibles de subir la frustration NDAYAMBAJE (1994 :20-22) a montré comment la frustration ne va pas sans effet. Elle déclenche une réaction agressive du sujet qui la subit. Ils nous informent que l'agressivité déclenchée se tourne d'abord vers l'objet extérieur. Elle se manifeste sous forme de colère, de cris, de gestes violents, etc. Dans d'autres cas, le sujet frustré craint de susciter la colère d'autrui par la manifestation de sa propre agressivité. Il s'en prend lui-même et l'intériorise, il s'adresse des reproches. C'est alors difficile, dangereux et angoissant.

La frustration a également été traitée sous un autre angle par le psychanalyste Viennois ADLER cité par NDAYAMBAJE (1994 :36) en parlant de ses découvertes, montre qu'un homme qui vit dans la société est mû par le désir d'affirmer sa personnalité, d'occuper une place conforme à l'image qu'il se fait (inconsciemment) de lui-même. La réalisation de l'idéal dont l'homme se fait image rencontre des difficultés. Le conflit produit par les heurts de l'homme à l'impossibilité de réalisation de l'image idéale de soi engendre le sentiment d'infériorité.

Selon ADLER cité par le même auteur, « être homme, c'est se sentir inférieur » et il ajoute que tout progrès de l'homme, c'est-à-dire son élan vers le haut s'expliquerait alors par le fait que ce lui-ci cherche à convaincre son infériorité. C'est ce qu'il appelle « le sens de la vie ». Si l'élan normal vers le haut est contrarié par une mauvaise éducation ou par une éducation mal comprise, le sentiment d'infériorité peut s'aggraver et amener la formation d'un complexe d'infériorité. Ce lui-ci se définit comme ? croyance d'une personne en son incapacité de résoudre des problèmes de la vie », alors que le sentiment d'infériorité normal pousse l'homme à apporter une solution à ses problèmes, le complexe d'infériorité, lui, l'en empêche. Or le complexe d'infériorité peut provenir soit de l'infériorité des organes, des gâteries et de la négligence. Rappelons-nous encore que les handicapés physiques présentent une infériorité localisée au niveau des organes qui ne peuvent répondre de manière adéquate à la demande extérieur.

D'après ADLER cité par OGLER (1995 :91), estime que l'ensemble des manifestations de l'infériorité des organes a un effet sur un esprit que sa structure entière en est affectée de manière spéciale. Une structure psychique ainsi acquise devient actuellement la base de névroses et de psychoses».

Selon O.M.S. (1995 :9), une amputation provoque inévitablement un traumatisme psychique. Ce traumatisme peut être lié aux éléments suivants:

Ø Du point de vue économique, l'amputé a perdu sa situation et sa sécurité intérieure.

Ø La perte d'une partie essentielle du corps fait naître un sentiment d'infériorité et de dépendance chez le sujet, qui redoute l'opinion de sa famille, de ses amis et de la collectivité ;

Ø L'amputation s'accompagne d'une perte de fonctions et de capacité physique (par exemple marcher, s'habiller, et écrire) ;

Ø L'amputé éprouve des craintes et des doutes quant à la possibilité d'une parfaite réadaptation ;

Bien plus, O.M.S (1995 :10) souligne que dans le monde entier le handicap a été un phénomène lourd de malentendus. Chacun a son point de vue là dessus suivant ses aspirations, les circonstances.

D'après NDAYISABA et DE GRANDMONT cité par MUKAMUTARA (2007 :14) l'histoire nous apprend que depuis l'antiquité, les handicapés étaient considérés comme une malédiction. Toute personne handicapée était marginalisée et isolée de la société, par suite, les personnes handicapées étaient caractérisées par le sentiment de culpabilité comme punition divine. Qu'en est il des Africains et des rwandais en particulier?

1.2.1.2. Les personnes handicapes dans la société africaine

Les caractéristiques de sous développement en Afrique telles que la pauvreté, l'ignorance et la misère poussent la société à déconsidérer les personnes handicapées. La culture et les tabous influencent également la société à marginaliser des personnes handicapées.

Lorsqu'une personne handicapée naît, l'interprétation en est que sa mère se serait moquée d'un enfant infirme ou d'une autre mère ayant un enfant infirme. Il semblerait aussi que toute attitude ou moeurs causées par une femme pourrait avoir des conséquences sur ses enfants. Ainsi la société recommande à la femme africaine d'observer rigoureusement les moeurs établies par la société, certaines sociétés interprète l'handicap aussi comme étant une punition divine, une occasion d'expier la faute commise. Toutes ces fausses interprétations constituent un obstacle à l'intégration socio économique des personnes handicapées (MUKAMUTARA, 2007 :14).

1.2.1.3. Les personnes handicapées dans la société rwandaise

Dans la société rwandaise traditionnelle, le problème des handicapés était trop alarmant. En général, la société ne les supportait pas du tout, bien entendu le comportement de la société dépendait largement du genre et surtout du degré d'handicap. Certaines personnes handicapées étaient jetées dans les forêts ou dans des grandes rivières alors que d'autres personnes dont leur handicap était léger étaient plus ou moins tolérées mais elles étaient écartées des autres personnes normales. Cependant, les personnes handicapées sont en train de faire valoir leur capacité intellectuelle tout en participant à toutes les activités de développement du pays (MUKAMUTARA, 2007 :14).

1.2.2. Les problèmes des PHP sur le marché de travail.

Les problèmes des personnes handicapées sont de plusieurs ordres, notamment ceux rencontrés sur le marché de travail.

Des fois, les conditions dans lesquelles l'octroi et l'exercice de l'emploi s'effectuent posent des problèmes aux handicapés. Ces problèmes se trouvent à la fois au niveau du recrutement, de l'utilisation du matériel et du comportement du personnel. Dans notre pays, pour être recruté par la fonction publique, il faut remplir un certain nombre de conditions. En plus, parmi les documents à présenter sont inclus les attestations médicales témoignant de l'état physique du candidat ou encore la présence du médecin dans le comité de sélection des candidats au travail s'avère nécessaire pour approuver l'état physique des candidats. Sinon, on risquerait de considérer seulement le niveau d'études sans tenir compte de la capacité physique du candidat. A titre d'exemple le comité de sélection pourrait donner au malade cardiaque un emploi qui l'oblige de se déplacer beaucoup à pied ou ceux qui sont physiquement handicapés de soulever les fardeaux. Cette série des conditions constitue une contrainte importante aux personnes handicapées (IYAKAREMYE, 1997 :95).

Dans le même ordre d'idées, les obstacles matériels sont d'ordres divers. Les portes sont trop étroites. Les immeubles, les autobus, les avions, le téléphone et les interrupteurs électriques hors porté sont inaccessibles. Les installations sanitaires sont inutilisables pour certains handicapés.

De plus, il n'est pas tenu compte des besoins des malentendants dans la communication orale ni de ceux des malvoyants dans la diffusion de l'information par l'écriture. Le handicapé serait intégré si ces constructions, installations et moyens de communication lui permettaient de faire aisément son travail, c'est-à-dire, s'ils étaient adaptés à ses moyens de travail. Dans un service idéal, les relations sociales entre les handicapés et les biens portants sont saines. La place que le handicapé occupe n'est pas déshonorante. L'échec enregistre une fois n'est pas une raison toute faite de licenciement. Le travail se fait dans la complémentarité et dans le respect mutuel (IYAKAREMYE, 1997 :96).

1.2.3. Le handicapé physique sur le marché des affaires

Selon IYAKAREMYE (1997:162), beaucoup de handicapés ne se rendent pas au marché parce qu'ils sont physiquement incapables. Le transport sur la tête est difficile. La marche à pied est exigeante et lente. La façon de dépasser les gens dans l'embouteillage du marché, de se courber, au dessus des articles et de les soulever ainsi que celles des autres gymnastiques nécessaires n'est pas facile à accéder pour les handicapés moteurs et aveugles. De plus, les aveugles découlent à d'autres personnes qui les accompagnent. Les sourds parlent du langage inhabituel aux vendeurs, d'autres sont empêchés par les membres de leurs familles. Ils décident alors de laisser le marché aux personnes physiquement normales. La pauvreté est une autre cause qui, faute de fonds peut empêcher le handicapé de faire des achats.

Ceux qui parviennent à s'y rendre assistent à d'autres drames. Quand ils apparaissent devant les vendeurs, ceux-ci, avant même d'écouter leurs souhaits, croient qu'ils viennent pour mendier. Certains les chassent directement, d'autres compatissants leur donnent sur-le- champ même des choses gratuites et les prient de s'en aller.

Quand ils ont le courage de les écoutent, parfois ironiquement, ils leur demandent un prix supérieur à celui demandé aux d'autres, simplement pour qu'ils quittent le lieu. Il y en a qui haussent les prix parce que ils savent que le handicapé est incapable de faire beaucoup de déplacements et qu'il achète directement chez le premier vendeur qui est proche de lui. Ou bien ils échangent mal pour confondre l'aveugle.

D'autres personnes néanmoins, conscientes que les aptitudes des handicapés sont limitées, peuvent les écoutent d'une façon empathique et les aider à faire le tour des marchandises jusqu'à ce qu'ils rentrent.

Un autre comportement adopté devant les aveugles et les handicapés poussés dans des chaises roulantes traduit, lui aussi, une certaine agression à l'endroit de l'handicapé. Conduite le plus souvent par des enfants, ces personnes se trouvent délaissées et les vendeurs veulent marchander avec les enfants qui ne sont là qu'à titre facultatif (IYAKAREMYE, 1997:163). Tous ces comportements sont des obstacles à l'encontre de l'équilibre psychique de l'handicapé et leurs auteurs sont les biens portants.

Dans le même cadre, MUBILIGI cité par YILIRWAHANDI (1987 :48), déclare que  les rwandais n'aimaient pas révéler qu'il existe un infirme dans leur famille de telle sorte que les premiers écrits des blancs lors de leur arrivé au Rwanda renseignent qu'ils n'ont pas trouvé d'infirmes comme il en est le cas aujourd'hui. Il était fréquent de rencontrer des personnes marchant avec des béquilles, mais leurs déformations étaient rationnelles.

Le même auteur précise qu'un infirme était toujours comme un prisonnier de la maison lors des visites il était mis à l'abri, pendant les cérémonies il était invisible. La société rwandaise traditionnelle se réfugiait derrière les tabous et les interdits par l'intermédiaire des sorciers pour diagnostiquer la cause du handicap. Lors de la naissance d'un enfant ayant un handicap, la première réaction était de recourir tout de suite aux guérisseurs. Aujourd'hui même si de telle réaction ne manquent pas pour certains, beaucoup de parents font recours à la médecine moderne pour détecter la cause du handicap et connaître le traitement éventuel.

La présence du handicap dans la famille est un évènement choquant et perturbateur pour l'harmonie de la famille. Le climat familial peut avoir immanquablement des incidences sur le développement psychologique de l'enfant.

Le même auteur déclare ce qui suit « dire que l'infirmité totale très grave ou partielle, congénitale ou acquise elle provoque immanquablement un climat catastrophe familiale dont l'handicap ressentira des incidences. Sa présence au foyer cause un choc psychologique qui s'atténuera ou non au cours des années selon le tempérament calme ou nerveux des parents et selon leur situation socio économique ».

Selon l'adage rwandais, qui stipule que «  Ibyaye ikibi irakirigata, ubyaye ishyano araryonsa,... » même si les handicaps profonds sont soumis à des sentiments pervers, cyniques et disqualifiant de la part de la société, les personnes handicapées doivent jouir de leurs droits comme tout autre personne normale (MUKAMUTARA, 2007 :18).

1.2.4. Le groupe religieux face aux handicapés physiques

Dans les lieux de prière, les comportements non intégrateurs existent entre les handicapés et les biens portants. Le Centre AMIZERO (2007 :8) estime que 13.84% des handicapes témoignent qu'ils restent debout et que leur infériorité physique (déformation, amputation, perte de vue etc.) n'attire pas la pitié des personnes valides pour leur céder place. Pour cette raison, 8.48% des handicapés ne se rendent pas dans les lieux de prière (Eglises, Mosquées, Temples, etc.) tandis que 6.15% des cas représentent les moqueries des croyants. En considérant ces alternatives, nous constatons que les handicapés physiques connaissent pas mal de problèmes d'intégration dans le cercle religieux. Ainsi ceux qui sont handicapés avant l'âge adulte ont du mal à trouver une place dans les lieux de prière quand ils viennent tard. D'autres sont choqués par des moqueries, d'autres encore jugent bon de ne pas s'y rendre.

Bien plus, les lieux de prière sont différemment organisés selon les communautés confessionnelles de croyances. La plupart d'entre elles organisent la manière d'entrer, de sortir et d'asseoir. Elles assurent la sécurité pour éviter le désordre et la perte inutile du temps. Il est bien clair qu'au Rwanda, ces protocoles n'empêchent pas les personnes vulnérables de souffrir. Les handicapés rencontrent des problèmes qui ne devaient pas paraître dans un lieu sacré même si ces comportements ne sont pas très répandus. Le même auteur souligne que les sourds, eux, sont aussi privés de la participation aux activités religieuses de part leur incapacité d'entendre. Mais ceux-ci ne sont pas les seuls à ne pas se rendre à la place de prière. D'autres encore sont incapables d'y arriver ou craignent d'être mal entretenus. On comprend alors sans doute que toutes ces actions et comportements affectent psycho socio économiquement d'une façon ou d'une autre les personnes handicapées. Cependant, un petit nombre de personnes et communautés se montrent compatissantes par leurs oeuvres de charité en collectant de fonds et de la nourriture pour aider les handicapés (Centre AMIZERO 2007 :10).

1.2.5. Tentative d'intégration socio-économique

Selon TRANNOY (1971 :137), le handicapé intégré socio économiquement lorsqu'il agit sur le milieu et vice versa, l'un s'adapte à l'autre. Les relations ou les liens sont réciproquement concertés. Le handicapé ne trouble pas la société, la société ne trouble pas non plus le handicapé qui en est membre. Il y a un respect mutuel, en plus, le handicapé a le droit de diriger sa vie soi-même et de participer à la vie quotidienne de la communauté. Il est aussi indépendant que possible. Ici, l'indépendance ne signifie pas agir tout seul physiquement, elle envisage plutôt d'être capable de prendre soi-même l'essentiel des responsabilités concernant le choix de sa vie. Dans le cas où l'interdépendance et l'indépendance existent entre les membres du groupe, y compris bien sûr les handicapés, il n'y a pas de rejet, de déni ni de surprotection à l'endroit de l'un d'eux. Il n'y a pas d'isolement, pas de dépendance pure et simple ou d'accusation du handicapé par le groupe. Ainsi on gagne sur plusieurs plans, le gain ne se limite pas seulement au niveau psychologique et social. Il atteint aussi le niveau économique comme le précise (TRANNOY, 1971 :138). L'auteur affirme aussi qu'il y a un « bénéfice économique, car au lieu de rester piedmont, une charge d'assistance, les handicapés intégrés seront citoyens actifs, productifs, utiles dans la société. »

1.2.5.1. Politiques et intervenants en faveur des handicapés au Rwanda

o Politiques

Les politiques en faveur des handicapés se sont concrétisées depuis les deux dernières années. En 1996, sous l'impulsion du Ministère des Affaires Sociales, une nouvelle politique Nationale pour les handicapés a été redéfinie avec l'intention de donner aux handicapés une chance égale à celle du reste des rwandais dans la lutte pour la vie en améliorant leurs bien être et en participant activement au développement du pays.

En 2001, des statuts de la fédération des associations et centre pour handicapés au Rwanda ont été adoptés, et un comité exécutif a été mis en place.

L'objectif de cette fédération est d'être porte parole des handicapés dans toutes les instances du pays et de promouvoir le bien être des handicapés. (I.N.S.R, 2005 :8)

Dans la constitution rwandaise de 2003 dans son article 76, Al.4, on prévoit un représentant des Handicapés au sein du parlement pour que ces derniers aient une porte parole pour leurs doléances élu par le forum des Handicapés. (Itegeko Nshinga, 2003:47). Le gouvernement rwandais prévoit qu'il doit mettre en place les écoles et autres infrastructures appropriées pour les handicapés.

Etablir les lois et les régulations pour la protection des Handicapés. Chercher les mesures les plus appropriées d'intégration des handicapés dans le processus de développement du pays pour améliorer leur bien être (MINISANTE, 2003 :60).

1.2.5.2. Les Intervenants dans l'encadrement des handicapés

L'institution d'encadrement des handicapés est une sorte d'établissement où ceux-ci peuvent vivre pendant un temps relativement long en bénéficiant des soins nécessaires et/ou en apprenant certains métiers. Là, le handicapé peut se sentir à l'aise car « qui ressemblent s'assemblent », dit-on. Il se trouve à l'abri des caprices de l'entourage non handicapé. Mais, n'oublions pas que l'internat est un milieu artificiel. Il favorise l'isolement, la vie en vase clos, la monotonie, la pauvreté des expériences et les risques de carence affective. Pour le handicapé, la famille est mieux intégrative que l'institution. Cette vie est partagée par les spécialistes des sciences humaines et les handicapés eux-mêmes. Dans le même optique, le président de l'association « the friends of the handicap in Lebanon » (les amis de l' handicapé au Liban) s'exprime à propos de la réhabilitation est devenue comme une industrie fondée sur l'approche médicale, laquelle approche n'épouse pas du tout la situation réelle des personnes handicapés (...)  (MINITRASO et al, 1995 :39). Une autre personne handicapé interne s'exprime : «  Je me suis demandé, est- ce que c'est tout ? Tout juste des exercices de réhabilitation, manger et dormir ? N'y a-t-il pas autre chose ? » (Idem, 40). Nous pensons que les deux personnes parlaient des sensibilisations, des réunions des handicapés, des associations, des représentations des coopératives et des centres locaux comme une nécessite qui manque dans des institutions.

Dans notre travail, nous montrons que les institutions sont sur la bonne voie à propos de l'approche médicale. Mais elles ne favorisent pas beaucoup le côté socio économique. Ainsi, il serait mieux d'envisager une réhabilitation médicale des handicapés non seulement dans des institutions mais aussi dans la société, dans la famille, selon que cela est possible. C'est d'ailleurs dans ce cadre qu'en 1981, l' O.M.S. en collaboration avec le MINISANTE a introduit un système de réhabilitation basée sur la communauté (Community Based Rehabilitation ). Elle a été inspirée par trois principes suivants :

1. 75% des besoins de réhabilitation peuvent être satisfaits par les handicapés eux-mêmes, leurs familles ou leurs communautés.

2. 15% des handicapés ont besoin de thérapies plus sophistiquées mais peuvent être orientées vers les personnes spécialisées ayant la formation (infirmières, médecins, agents sociaux, etc.) ou vers les structures sanitaires existantes.

3. Seulement 10% d'entre eux ont besoin d'être animés par les spécialistes en réhabilitation.

Ce système a pour avantage que beaucoup peuvent être faits par les non professionnels en usant du matériel local à bas prix. Le handicapé peut être de ce fait intégré socio économiquement dans la communauté et on atteint un plus grand pourcentage que dans les centres, (MINITRASO, 1995 : 42).

1.2.5.3. Les réalisations des coopératives dans le cadre d'intégration Socio-économique des handicapés.

D'après la définition des coopératives qui consiste à s'occuper des intérêts de production des biens et services et qu'une coopérative est composée des personnes ayant un but commun, alors on dit que ces coopératives ont réalisé certaines activités dans différents volets, dont notamment:

o Volet soins de santé

· Services d'orthopédie et de kinésithérapie,

· Service social d'orientation globale,

· Centrale de vente nationale pour matériels destinés aux personnes handicapées.

o Volet éducation

· Le souci de formation des enfants handicapés va de l'école primaire jusqu'à la fin du secondaire.

· L'éducation scolaire est prise en charge par les coopératives et association des handicapés, elle comporte le secondaire, le tronc commun de 3 ans les spécialisations en informatique, laboratoire, sciences humaines, sciences sociales, kinésithérapie et coupe couture, Cela pour les handicapés physiques mais aussi pour les autres handicapés de toutes sortes.

· On cherche à améliorer l'enseignement secondaire par des formules nouvelles : intégration d'aveugles dans des classes de voyants, aide réciproque des enfants, développement d'activités sportives aux handicapés.

· Centre de formation pour les personnes handicapées et pour les membres des familles possédant les handicapés.

· Centre de jour pour enfants avec handicaps multiples (handicap mental, handicap physique, IMC), (H.V.P., 2006 :5).

o Volet intégration socio-économique

A quoi servirait-il de soigner et former les enfants si, à l'aube d'être adulte, ils se retrouvaient « étrangers ou exclues» lors de leur retour en milieu traditionnel ?

C'est pourquoi, des réflexions et une prospection des possibilités d'aide à l'insertion professionnelle, en continuation de certaines actions du passé, sont en gestation (H.V.P., 2006 :5).

· Des études sont en cours pour permettre aux handicapés de recourir à des « micro-crédits ».

· Des plans de construction de petites surfaces artisanales à leur louer à des conditions abordables sont également présentes.

· Ateliers de service, espaces modulables ou des personnes handicapées, seules ou en coopératives, peuvent créer leur propre entreprise, (idem).

1.2.5.4. Les services qui seront bientôt offerts à Kigali pour faciliter l'intégration socio économique des PHP vivant dans le milieu urbain.

· La réparation et fabrication de prothèses et d'accessoires de marche, réparation de chaises roulantes et de tricycles

· Physiothérapie pour personnes avec ou sans handicap,

· Centre de distribution d'accessoires et de matériel orthopédique de base pour personnes handicapées, de matériel médical, d'appareils auditifs et de matériel didactique spécial (braille pour aveugles).

· Service social avec bureau administratif et d'orientation pour handicapés physiques, sourds, aveugles, de manière à les aider aux niveaux soins, formation et réintégration.

· Prise en charge d'handicapés physiques ayant besoin de soins médicaux.

· Centre de jour pour handicapés physiques.

· Centre de formation pour les handicapés physiques et aussi ouverts au personnel de HVP et à celui d'autres ONG.

· Centre commercial de mini-entreprises pour permettre une activité économique en coopératives ou indépendantes pour la réinsertion d'adultes handicapés.

Tous les départements de soins fonctionneront sur base ambulatoire et les bénéficiaires de soins resteront donc basés chez eux car la grande majorité des patients habitent Kigali. Ce système est évidemment bien moins coûteux que l'hospitalisation ce qui renforce la durabilité du projet d'intégration. Pour de véritables urgences, cinq lits sont prévus (H.V.P., 2006 :32).

1.3. Principes économiques des coopératives

Avant de parler des fonctions socio économiques des coopératives il est mieux de donner d'abord une brève historique sur la naissance de l'esprit de coopération.

Comme le souligne LAFFLAMME (1989 :15), la coopération moderne est née à un moment où les masses laborieuses étaient accablées par le capitalisme libéral le plus pur, notamment : le salaire minime, les conditions de travail lamentables etc., c'était une époque où les détenteurs des capitaux se croyaient tout permis.

Selon B.I.T (1989 :7), dans son congrès il y a les principes coopératifs qui ont été élaborés par l'alliance coopérative internationale (ACI) dont les suivants :

o Le principe de la porte ouverte

L'affiliation est volontaire à la porte de toutes les personnes qui peuvent utiliser ses services et qui sont d'accord pour assumer les responsabilités inhérentes à la qualité de membre et pas de discrimination sociale, raciale, politique et religieuse.

o Principe d'autorité démocratique

Les sociétés sont des organisations démocratiques, leurs affaires doivent être administrées par une personne nomme ou élue selon la procédure adoptée par les membres.

o Principes de l'intérêt limité sur le capital

Une fois l'intérêt est payé sur le capital social son taux doit être strictement limité.

o Principe de la répartition de proportionnelle

Le surplus éventuels résultat des opérations d'une société appartient aux membres de cette société et qu'on doit repartir de façon qu'aucun ne gagne au dépends des autres.

o Principe de l'éducation

Les sociétés coopératives doivent constituer un fond pour l'enseignement de leurs membres, membre, employés, et au grand public.

o Principe d'inter coopération

Pour pouvoir servir aux intérêts de leurs membres et de la collectivité chaque organisation coopérative devrait de toute manière possible coopérer activement avec les autres coopératives sur le plan local, national et international.

Selon Gentil (1984 :121), les coopératives exercent une diversité des fonctions dont notamment :

· Production agricole exemple champ communautaire, matériel collectif,...

· Approvisionnement disons les biens de consommation, produits vétérinaires,...

· Commercial, collecte primaire soit café, haricot, arachide, bananes,...

· Artisanat et petite industrie : décorticage de café, huilerie,...

· Epargne et crédits exemple agricole, construction, sociaux, commercialisation,...

· Equipement sociaux : exemple les routes, écoles, dispensaires,...

· Formation : exemple gestion, alphabétisation fonctionnelle,...

Selon MINICOM (2005 :4) les coopératives contribuent à :

Ø La création et le développement des activités génératrices de revenu, et l'emploie décent,

Ø Le développement des capacités des ressources humaines et la connaissance des valeurs, avantages et profits des coopératives à travers l'éducation et la formation,

Ø Développement de leurs marchandises potentielles comprenant les capacités d'entreprenariat et de gestion,

Ø Améliorer leur compétitivité et avoir l'accès aux marchés et aux financements des institutions,

Ø Augmenter l'économie et l'investissement,

Ø Améliorer le bien être économique et social, en tenant compte des besoins et éliminer toute forme de discrimination,

Ø Contribuer au développement humain durable.

1.3.1. Coopératives et l'intégration socio-économique des groupes

vulnérables dont les handicapés

Dans cette partie, nous présentons les associations et les coopératives ainsi que leurs activités réalisées tout en dégageant leur succès et échecs. Normalement, il n'existe pas une définition universelle des groupes vulnérables, néanmoins, en matière d'emploi, ce concept renvoi selon ATKINSON cité par HABINEZA (2006 :23) au risque d'exclusion sociale et de marginalisation à la marche du travail. En d'autres termes on dirait que ce concept inclurait tout les individus qui n'ont pas accès à l'emploi ou à une participation sociale leur permettant de s'intégrer socio économiquement, il s'agit donc d'un groupe hétérogène dont les membres ont un seul point commun qui est le caractère involontaire de leur situation actuelle. Selon le même auteur, il ajoute que la vulnérabilité à son tour peut être liée à des caractéristiques sociales ou individuelles et ces groupes sont aussi classés en fonction des critères sociaux dont l'âge, sexe, origine ethnique, le handicap, ou la situation familiale.

1.3.1.1. Les coopératives des groupes vulnérables.

o La coopérative de MERA

La coopérative de MERA a été créée en 1967 avec une mission de produire les articles électroniques. Elle était la seule à fabriquer des postes de radio en Afrique centrale jusqu'aux évènements sanglants de 1994, elle employait 50 handicapés et a pu vendre des postes de radio dans tous les coins du pays.

Parmi les activités réalisées, il y a la production et vente des postes radions connues sous le nom de MERA et, elle a aussi appris aux personnes handicapées physiques à monter et réparer les matériels électroniques de façon que même actuellement la coopérative de MERA abrite les personnes qui y en ont hérité (MERA, 2006 :3).

o La société coopérative COCORWA

Cette coopérative créée en 1967 a pour mission d'aider les handicapés physiques à se solidariser et leur apprendre à se prendre en charge à travers les activités génératrices de revenus telles que la coupe couture et comment faire le marketing de leurs produits.

Cette société coopérative a pu répondre aux différentes demandes de diverses entreprises, écoles secondaires et primaires en confectionnant leurs uniformes. Selon le rapport de 2007, la production de COCORWA est libéré comme suit :

Groupe Scolaire Consulaire Congolais : 370 Uniformes en 2007

Groupe Scolaire Kimisange : 225 uniformes en 2006.

Ecole Primaire Mburabuturo : 3000 uniformes en 2005.

Il faut souligner que COCORWA a aussi mis en place un système d'épargne permettant à ses membres de s'acheter leurs propres machines à coudre utilisées après les obligations de la coopérative (COCORWA, 2007).

o Coopérative URUKUNDO RW' IMANA

C'est une coopérative qui a pour mission d'intégrer socio- économiquement les personnes vivant avec le VIH / SIDA. Elle oeuvre au sein de l'E M L R qui est le membre fondateur. Depuis sa création en 2002, elle a pu réaliser les activités ci - après :

- Construction de son siège social,

- Assistance aux PVVs dans des projets générateurs des revenus sous le financement de Norwegian Christian Aid,

- Contribution aux frais de scolarité aux élèves affectés et infectés par le VIH,

- Acquisition de moyen de déplacement facilitant les counsellers à atteindre les PVVs,

- Approvisionnement en ARV en faveur des membres de Coopérative Urukundo rw'Imana (URUKUNDO RW'IMANA, 2008 :5).

Malgré toutes les activités réalisées par toutes ces coopératives, il faut noter que le rapport d'évaluation faite par le chargé ayant les coopératives dans ses attributions fait remarquer que beaucoup parmi de ces coopératives sont caractérisées par une mauvaise gestion (SECTEUR GIKONDO, 2008 : 8-14).

1.3.1.2. Associations des groupes vulnérables

o Association Générale des Handicapés au Rwanda (AGHR)

Cette association a pour mission d'aider les handicapés à s'organiser à travers des projets de production et de faire le plaidoyer des personnes handicapées pour la défense de leurs droits. Parmi les activités réalisées par cette association, on note des contacts auprès de l'Etat pour que les personnes handicapées soient associées aux instances de prise de décision.

Elle a également mis en place une législation qui protège les handicapés dans des différentes circonstances comme tout autres personnes normales.

AGHR a aussi ouvert les agences dans toutes les provinces chargées de connaître les problèmes des personnes handicapées et de faire leur plaidoyer (AGHR, 2006 :6).

o Association des Amis de l'Abbé Fraipont

C'est une association qui a comme mission de défendre les droits des handicapés et participer au financement des activités des personnes handicapées les plus nécessiteuses, sensibiliser l'Etat et la société en général sur les différentes cause de l' handicap en vue d'en prévenir.

Parmi ses réalisations, on enregistre la construction en cours d'un centre de jour à Gikondo pour les personnes handicapées, ce centre assurera les soins aux personnes handicapées.

L'association des Amis de l'Abbé Fraipont a donné un appui financier à COCORWA qui lui a permis de se doter de différents matériels qui ont énormément aidé les membres de la coopérative à s'investir dans des activités génératrices des revenus,

Elle a aidé également les personnes handicapées à obtenir les soins de santé y compris les appareils orthopédiques de toutes sortes (HVP, 2006 : 12).

o Mulindi Japan one love project

Mulindi Japan One Love Project qui a obtenu la personnalité juridique depuis 1996, s'est assigné comme mission de défendre les droits des handicapés auprès de l'Etat et de ses services et fabrique des appareils de réadaptation et de réhabilitation des personnes handicapées. Parmi ses activités réalisées, on peut citer la fabrication des appareils orthopédiques en faveur des personnes handicapées, construction de différentes maisons tels que, le siège social du projet, la salle de réception, dancing club, bar et restaurent, etc. Toutes ses activités ont été réalisées en vue de faciliter l'intégration socio économique des personnes handicapées étant donné que la majorité de son personnel du projet sont des handicapés (IYAKAREMYE, 1997 :47).

o Les projets de Compassion Internationale 

Les projets de compassion internationale ont vu le jour en 1987 pour  libérer les enfants de la pauvreté au nom de Jésus Christ. Ces enfants sont parmi les groupes vulnérables puisqu'ils sont orphelins et pauvres, etc. Parmi les réalisations de ces projets depuis leur implantation au Rwanda, on compte la scolarisation de 1307 enfants qui viennent de terminer les écoles secondaires et les formations professionnelles, il y a la prise en charge des frais académiques pour 52 étudiants, les projets ont pu financer 120 projets générateurs de revenus élaborés par parents vivant avec le VIH/SIDA. Bien plus, il y a l'octroi mensuel de plus de 2.000.000 Frw aux enfants vivant avec le VIH/SIDA en vue d'assurer leur nutrition suffisante (Compassion International, 2008 :32).

1.4. Théories de l'intégration sociale et économique

Comme la théorie est constituée des thèses et des hypothèses, c'est-à-dire des vérités qu'il faut démontrer avant que l'on puisse les confirmer. Ces vérités peuvent d'ailleurs être démontrées à partir des autres thèses ou même peuvent être concourt à la démonstration d'autres thèses et hypothèses. La théorie est un ensemble de connaissances sous forme de réalité sociale, physique ou naturelle. Cette réalité doit être intelligible, objective et universelle, c'est-à-dire acceptable partout au monde et vraie pour tout le monde (KARAMIRA, 2004 :6).

A partir de cette définition on peut évoquer les différentes théories ayant rapport avec l'intégration socio économique telles que la théorie du contrat social de J.J. Rousseau, la théorie de D. Charles et les autres théories ayant trait à la sécurité sociale,...

1.4.1. Théorie du contrat Social de J.J Rousseau.

Selon Rousseau (1762 :41), la théorie du contrat social sont des théories de philosophie politique qui montrent l'origine de l' État conventionnellement mis en place par les humains. Ceux-ci renoncent à une partie de leurs libertés, ou droits naturels, en échange de lois garantissant la perpétuation du corps social. L'idée du contrat social pose déjà l'idée d'un état de nature, préexistant à toute société organisée. Cet état de nature ne correspond nullement à une réalité historique précédant l'instauration des lois, mais à l'état théorique de l'humanité lorsque soustraite à toute loi. Le contrat (ou pacte) social est alors pensé comme un pacte librement établi par la communauté des humains dans le but d'établir une société organisée et hiérarchisée.

Le même auteur stipule que le concept même d'un pacte social apparaît précocement chez Platon dans le cadre d'une pensée plus large sur la fondation d'une cité idéale. Hugo Grotius est cependant le premier, dans l'histoire de la philosophie politique, à consacrer une part importante de sa réflexion à la définition du contrat social. Les grands théoriciens de ce concept demeurent toutefois à ce jour Thomas Hobbes et John Locke, avant Jean-Jacques Rousseau. La conception qu'a Rousseau de l'état de nature est complexe : l'homme est naturellement bon mais rapidement la société le corrompt, jusqu'à ce que chacun agisse bientôt égoïstement en vue de son intérêt privé.

Dans le même ordre d'idée, le handicapé qui naît comme tout autre personne dans la société n'est pas traité au même pied d'égalité que les autres, il est taxé de source de malédiction. Celui-ci ne peut pas en échapper d'autant plus que son état ne lui permet pas seul de chercher ses intérêts pour survivre et de jouir pleinement de ses droits (Hobbes, 2001 :19).

1.4.2. La théorie de loi de l'évolution de Charles Darwin

Selon Darwin cité par KARAMIRA (2004 :24), l'homme a dû subir la loi de l'évolution et qu'il descend probablement d'une souche animale. Il dit que notre physique distincte de celle des animaux s'explique par l'adaptation (exemple la marche, le debout,...), d'après lui, au stade actuel la sélection ne produit plus des modifications puisque l'homme s'adapte, mais l'espèce humaine est la plus faible et que cette faiblesse exige l'homme à s'organiser dans la coopération sociale en vue de lutte contre la sélection, c'est le cas pour les handicapés qui ne peuvent pas s'adapter dans des différentes conditions sauf s'organiser dans des associations et des coopératives pour qu'ils puissent être intégrées dans la société des personnes sans handicap d'où cette théorie se complète avec notre préoccupation.

Le problème des handicapés a été depuis longtemps une préoccupation des Etats pour leur garantir leurs droits comme tout autre membre de la communauté. C'est dans ce cadre que plusieurs Etats ont déjà mis en place des systèmes de sécurité sociale auxquels sont affiliés les personnes handicapées et celles normales pour qu'elles soient assistées dans des situations critiques. On parle de la sécurité sociale des personnes avec handicap dont la nature des ressources et le régime d'aide sociale des personnes handicapées vieillissante est que les ressources des personnes handicapées qui ont travaillé en milieu ordinaire ou adaptée ont droit à une pension de retraite « retraite de base et retraite complémentaire ». Elles peuvent bénéficier d'une pension à taux plein (50%) au titre de l'inaptitude au travail, dès l'âgé de 60 ans (et sous certaines conditions dès 55 ans en bénéficiant d'un départ anticipé). Leur retraite de base ne peut être inférieure à un minimum contributif déterminé en fonction des trimestres cotisés lors de la liquidation. Les personnes qui n'ont pas ou peu travaillés et qui ont généralement bénéficiées de l'allocation aux adultes Handicapés « AAH » avant leurs 60 ans peuvent être amenés à percevoir l'allocation de solidarité aux personnes âgées « ASPA » dès cet âge (Vivre ensemble, 2007 :6-7).

En effet, pour ce qui est du Rwanda, le régime de sécurité sociale garantit seulement les prestations sociales aux personnes invalides dont leur invalidité est dû seulement au travail exercé par le travailleur pour dire qu'une fois on ne travaille pas on n'aura pas droit aux prestations servis par la caisse sociale du Rwanda.

1.5. Présentation de la COCORWA

La COCORWA est une coopérative de confection rwandaise créée par l'Abée NDAGIJIMANA Fraipont en 1965 dans le but de faciliter l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques. L'organe administratif la COCORWA est composé de l'Assemblée Générale, Conseil d'Administration, Conseil d'audit ainsi que le conseil de Gestion.

La Coopérative de confection rwandaise s'est assigné des objectifs suivants :

· Réintégration socio économiques des personnes handicapées physiques à travers la recherche de l'emploi ;

· Promotion de la couture et ceux qui ont des relations avec la couture (importation, fabrication, transformation, vente, exportation) ;

· Chercher toutes les activités acceptables pour atteindre leurs buts.

1.5.1. Localisation de la Coopérative de Confection Rwandaise

La coopérative de la confection rwandaise se localise dans la cellule de Kinunga, secteur Gikondo dans le District de Kicukiro, elle est située à 2 km du secteur de Gikondo, sur la route qui mène vers le mont Rebero tout près du SFB et de l'antenne d'Electrogaz de Gikondo.

Conclusion partielle du premier chapitre

Le premier chapitre est composé de trois parties. La première partie est consacrée aux définitions des concepts clés, la deuxième partie se rapporte au cadre théorique et la revue de la littérature et enfin la troisième partie dégage la présentation du milieu d'étude.

Au niveau de la revue de la littérature, nous dégageons les constatations et les considérations de différents auteurs parlant de la situation des handicapés dans le monde en général, en Afrique et au Rwanda en particulier sur le plan psycho socio-économique ainsi que les tentatives d'intégration socio économique des personnes handicapées physiques.

Dans le monde, plus particulièrement dans les pays en voie de développement, le problème d'intégration psycho socio-économique des personnes handicapées atteint une échelle alarmante dans la mesure où les handicapés sont déconsidérés notamment sur le marché de travail, des affaires, dans les lieux de culte.

S'agissant de la présentation du milieu d'étude, nous avons parlé de l'organe administratif de la COCORWA, ainsi que sa localisation géographique.

En effet, les personnes handicapées n'aménagent aucun effort pour réclamer leurs droits en se solidarisant dans différentes associations et coopératives, et elles font valoir leur capacité intellectuelle en s'investissant dans des activités diverses.

Etant donné que toute personne doit pleinement jouir de ses droits quelque soit son état physique ou mental, le gouvernement rwandais a mis en place une constitution intégrant les personnes handicapées dans le développement socio-économique du pays.

CHAPITRE II. ROLE DE LA COCORWA DANS L'INTEGRATION

SOCIO-ECONOMIQUE DES P.H.P

Dans ce chapitre, nous dégageons et analysons systématiquement les activités réalisées par la COCORWA qui facilitent l'intégration socio-économiques des personnes handicapées physiques, ces activités nous permettrons de répondre à notre première question de recherche qui s'énonce comme suit  « Quelle est la place de la COCORWA à l'intégration socio-économique des personnes handicapées physique dans le secteur de GIKONDO ».

2.1. Identification des enquêtés.

Ce thème de l'identification des enquêtés comprend essentiellement la répartition des répondants selon leurs catégories d'âge, sexe, état matrimonial, niveau d'instruction ainsi que la cause de leur infirmité.

2.1.1. Répartition des enquêtés selon l'âge

La répartition des enquêtées selon l'âge des personnes handicapées physiques se présente dans le tableau suivant :

Tableau No 1: Répartition de répondants selon l'âge

Tranche d'âge

Effectif

%

22-35

41

56

36 et plus

32

44

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, nous nous rendons compte que la majorité des gens enquêtés sont des personnes adultes ayant entre 22 et 35 ans qui représentent 56% des personnes enquêtées, car les personnes âgées ont des responsabilités à assumer dans leurs ménages. Et 36 ans et plus représentent 44% des personnes enquêtées. Dans le but de compléter les informations du questionnaire, nous nous sommes entretenu avec les autorités de la COCORWA et celles locales.

En effet, le constat en est qu'un bon nombre de répondants au questionnaire sont jeune, cette majorité est justifiée par le fait que beaucoup de jeunes handicapées se sont adhérées à la COCORWA après le génocide contre les Tutsi.

2.1.2. Répartition des enquêtés selon le sexe.

La répartition des personnes handicapées physiques enquêtées selon le sexe se présente dans le tableau ci-après :

Tableau No2: Répartition de répondants selon le sexe

Sexe

Effectif

%

Masculin

58

79

Féminin

15

21

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, on constate que le sexe masculin domine le sexe féminin représenté par 79% tandis que 21% de nos répondants sont du sexe féminin. On comprend alors que la plupart des membres de la COCORWA sont du sexe masculin. Cette dominance se justifie par le fait que dans la culture rwandaise l'homme est le chef de la famille qui doit chercher comment sa famille peut survivre dans n'importe quelle circonstance.

2.1.3. Répartition des enquêtés selon l'état matrimonial

Les personnes enquêtées selon l'état matrimonial sont constituées majoritairement par des personnes handicapées physiques mariées vivant ensemble. Le tableau suivant montre cette répartition.

Tableau No3: Identification des enquêtés selon l'état matrimonial

Etat matrimonial

Effectif

%

Mariés

58

79

Veufs (ves)

8

12

Séparé (e)

4

5

Divorcés

3

4

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Il ressort de ce tableau que 79% des enquêtés sont mariés ; c'est-à-dire ayant des responsabilités dans leurs ménages à assumer, 12% des enquêtés sont veufs (ves) ayant au moins des responsabilités difficiles à assumer, 5% sont séparés de leurs conjoint(e)s et sont adhéré à la COCORWA pour leur survie tandis que 4% sont divorcés suite aux différentes circonstances. Selon les personnes séparées (e)s de leurs conjoint (e), la séparation peut être occasionnée par les conditions d'handicap dans laquelle son partenaire se trouve.

2.1.4. Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Les personnes enquêtées ont de différents niveaux d'instruction dans différents cycles. Le tableau suivant montre statistiquement leur répartition.

Tableau No 4: Répartition des enquêtés selon le niveau d'instruction

Niveau d'étude

Effectif

%

Illettré

4

5

Primaire

39

53

Formation Professionnelle

19

27

Secondaire

9

12

Université

2

3

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Partant de ce tableau, nous constatons que 53% ont répondu qu'elles ont fait l'école primaire au moment où 12% ont fait les études secondaires. 27% ont fréquenté l'école de formation professionnelle, et 5% ce sont des personnes qui ne savent ni lire ni écrire, tandis que 3% représentent les personnes handicapées physiques qui ont fait les études universitaires, parmi eux figure les leaders de cette coopérative.

« Après le génocide contre les Tutsi, certaines familles sont devenues très pauvres au point qu'un bon nombre d'enfants n'ont pas fréquenté l'école primaire voire même les études supérieures ce qui constitue un handicap majeur au développement de la COCORWA » dit l'une des autorités interviewé. Pour d'autres, « les parents ne voulaient pas envoyer leurs enfants physiquement handicapés à l'école pour ne pas être traité comme source de malédiction »précise une autre autorité locale.

Accompagner votre enfant dans la scolarité, c'est tout d'abord l'encourager dans la découverte de l'écriture et de lecture et dans sa recherche d'autonomie, c'est développer son sens des responsabilités, lui apprendre le nécessaire respect de lui-même et des autres ainsi que l'utilité des règles de vie commune en se regroupant dans des associations et des coopératives. Pour certains, la raison des abandons scolaires sont de différentes sortes soit : pauvreté, problèmes de la guerre, abandon volontaire, ignorance des parents, etc.

En analysant les données statistiques consignées dans le tableau et les témoignages des autorités de la COCORWA, nous constatons que le faible niveau d'instruction des membres de la Coopérative résulte de leur état physique et du génocide de 1994 contre les Tutsi.

2.1.5. Causes de l'infirmité pour les personnes handicapées physiques.

Les causes de l'infirmité de nos enquêtées sont dominées par la guerre et le génocide contre les Tutsi. Le tableau ci-après montre leur répartition.

Tableau No5: Répartition des enquêtées selon la cause de l'infirmité

Causes

Effectif

%

Guerre et génocide

51

70

Maladies

12

16

Accident

7

10

Ne sait pas

3

4

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Partant du tableau des enquêtés selon les causes de l'infirmité, on constate que 70 % des personnes handicapées physiques enquêtées le sont devenues suite au génocide contre les Tutsi de 1994.

16% des personnes handicapées physiques ont déclaré que l'origine de l'infirmité est liée au non vaccination en âge préscolaire. Par ailleurs, certaines personnes ont-elles déclaré « nous avons été vaccinés en âge adulte sans que nous ayons reçu les 5 vaccins de l'enfance prévue par le MINISANTE ».

4% personnes handicapées ignorent la cause de leurs infirmités tandis que 10% des personnes enquêtées ont déclaré que leur infirmité a été causée par les différents accidents. Ainsi une personne handicapée physique dit «je suis née étant handicapée », d'autres ont ajouté « personne ne nous a informé de la cause de notre infirmité ».

2.2. Conséquences de l'handicap sur la vie Socio-économique.

Les conséquences de l'handicap sur la vie socio-économique des personnes handicapées physiques sont majoritairement dominées par la pauvreté. Le tableau suivant montre l'analyse des conséquences de l'handicap sur la vie socio-économique des personnes handicapées physiques.

Tableau No6: L'analyse des conséquences de l'handicap sur la vie

Socio-économique.

Conséquences

Effectif

%

Pauvreté

39

53

Manque d'emploi

13

18

Stigmatisation

11

15

Aucun

7

10

Autres

3

4

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Il ressort de ce tableau que 53% ont répondu qu'elles vivent dans l'extrême pauvreté et, pour en sortir, les handicapés se regroupent dans des associations et coopératives.

S'agissant des personnes handicapées physiques n'ayant pas d'emploi, 18 % ont répondu que leur infirmité les empêche à accéder à des emplois rémunérateurs comme les autres personnes sans handicap.

Une autorité locale au cours de l'entretien s'est exprimée « les critères de sélection des candidats aux examens exigent la présentation d'une attestation médicale prouvant l'état physique du candidat, ainsi, le médecin doit faire la description physique et prescrire toutes les anomalies observées », on comprend alors que ces critères constituent une contrainte contre les personnes handicapées en vue d'accéder à l'emploi. Sauf au cas où l'emploi à solliciter n'exige pas beaucoup de déplacements.

Pour 15 % des personnes handicapées physiques enquêtées ont répondu qu'elles sont stigmatisées au sein de la société à laquelle elles vivent. Malgré cette stigmatisation, elles font tout leur possible pour sortir de l'isolement en s'associant en coopérative car l'adage rwandais dit que « ntamugabo umwe » pour dire que l'union fait la force.

Les résultats de notre étude révèlent que seulement 10% des personnes handicapées physiques sont intégrées par la société, puisqu'elles n'ont pas de complexe d'infériorité lors qu'elles sont avec les autres personnes physiquement normales.

« Le degré d'handicaps est un facteur nous empêchant de nous intégrer, de nous épanouir dans la vie socio-économique car quiconque se déplace à l'aide de deux béquilles, la société le traite comme parasite », déclare une autorité de la Coopérative.

Ainsi, 4% des personnes enquêtées ne disent rien à propos de la conséquence leur infirmité et leurs réponses n'aboutissent à aucun résultat pouvant nous guider dans notre recherche exploratoire.

En analysant les données exprimées dans le tableau ainsi que les témoignages de certaines autorités, nous constatons que la stigmatisation par la société et le manque d'emploi sont des conséquences de l'handicap qui conduisent à la pauvreté.

Pour faire face à ces conséquences, la COCORWA n'a aménagé aucun effort en aidant ses membres de se créer des emplois à travers des formations.

2.3. Activités exercées par les personnes handicapées physiques.

Les activités exercées par la COCORWA sont principalement dominées par la coupe couture. Ainsi le tableau suivant montre ces activités.

Tableau No 7: Activités exercées par les PHP au sein de la COCORWA.

Activités

Effectif

%

Coupe couture

42

58

Mécanique

14

20

Bricolage

7

11

Vannerie et borderie

4

5

Electronique

2

3

Autres

2

3

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, on constate que 58% ont répondu qu'elles exercent la fonction de coupe couture comme activité principale, étant donné que la majorité d'entre-elles ont été initiées par la coopérative et sont devenus spécialiste dans cet activité.

Pour 20% des personnes handicapées physiques enquêtées ont déclaré qu'elles font la mécanique comme activité adaptée à leur état physique.

Alors 11% des personnes physiquement handicapées ont répondu qu'en dehors des activités professionnelles, elles font des bricolages comme activités supplémentaire.

Et, 5% des répondants ont déclaré qu'elles exercent des métiers diversifiés tels que la vannerie et borderie.

Ainsi 3% des membres de la COCORWA sont des électroniciens. Et enfin, 3% des personnes physiquement handicapées font autres activités, parmi elles, exercent des activités qui demandent de raisonnement.

En analysant les données libérées dans le tableau, nous trouvons que les personnes handicapées physiques qui s'occupent de la coupe couture sont nombreuses plus que les autres puisque est une activité adaptées à leurs état physiques.

Parmi les activités exercées par les personnes handicapées physiques, nous enregistrons la mécanique, le bricolage, vannerie et borderie ainsi que l'électronique mais à de faibles proportions étant donné que sont des activités qui demande beaucoup de déplacements.

En général, les PHP préfèrent exercer les activités qui ne les exigent pas à faire beaucoup de courses.

2.4. Formation octroyée par la COCORWA en faveur des PHP.

La formation donnée par la COCORWA en faveur de ses membres est essentiellement dominée par la coupe couture, cela pour le renforcement de leur capacité. Le tableau ci-après montre les différents domaines dans lesquels les handicapés physiques sont formés.

Tableau No8: Renforcement des capacités des PHP membres de la COCORWA à travers la formation.

Domaine de formation

Effectif

%

Coupe couture

49

67

Création des activités génératrices de revenue

14

20

Counseling

6

8

Autres

4

5

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

D'après le tableau ci-dessus, on constate que 67% ont déclaré qu'elles ont reçu la formation professionnelle en matière de coupe couture, 20% des personnes enquêtées ont déclaré qu'elles ont reçu la formation dans le cadre de renforcement de leurs capacités en matière d'élaboration des projets générateurs des revenus, leur suivi et évaluation (monitoring) ainsi que la mobilisation des bailleurs de fonds. 8% nous ont déclarés qu'elles ont reçu de counseling de différentes sortes les aidant à démystifier la culture qui les infériorise. 5% des personnes enquêtées nous ont répondu d'autres choses n'ayant pas le rapport avec notre préoccupation.

Les autorités locales interviewées s'expriment « les personnes handicapées sont généralement invitées à des formations qui répondent spécifiquement à leurs besoins ».

La proportion des répondants qui ont reçu la formation en coupe couture est très élevée car le choix du domaine de formation est libre raison pour laquelle beaucoup de personne handicapées physiques soit 67% ont choisi la formation en coupe couture étant donné que c'est une activité adaptée à leur état de santé.

Les PHP ne sont pas formées seulement en coupe couture, ont reçu la formation dans d'autres domaines notamment dans le domaine de création des activités génératrices de revenu et le counseling.

Le renforcement de capacité en faveurs des PHP est très important dans la mesure où il permet aux membres de la COCORWA de faire un travail décent conduisant à l'augmentation du revenu et à être compétitif sur le marché des affaires.

2.5. Participation des PHP aux obligations familiales.

La participation des PHP est importante car avant, cette participation était petite mais actuellement, la participation commence à être grande. Le tableau suivant montre d'une façon comparative la participation des membres de la COCORWA aux obligations familiales.

Tableau No9: Analyse comparative de la participation des membres

de la COCORWA aux obligations familiales.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Participation

Effectif

%

Participation

Effectif

%

Petite

39

54

Petite

14

19

Moyenne

28

38

Moyenne

25

34

Grande

6

8

Grande

34

47

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, on constate qu'avant que les personnes handicapées physiques ne soient membres de la COCORWA ne participaient qu'aux obligations familiales à 54%.

Et, 38% seulement participaient moyennement aux obligations familiales au moment où 8% participaient d'une façon très satisfaisante aux obligations d'ordre familiales. Tandis qu'après l'adhésion à la COCORWA, 47% participe activement aux obligations familiales telles que les réunions, des cérémonies familiales, etc., et 34% participent d'une façon moyenne aux obligations familiales.

Bien plus, 19% participent faiblement aux obligations relatives à la famille.

L'une des autorités de la COCORWA s'exprime « la majorité des personnes physiquement handicapées participent aux obligations familiales à condition qu'elles soient invitées même s'il s'agit des cérémonies des familles proches ».

La participation des personnes handicapées physiques aux obligations familiales leur permet de se sentir qu'elles sont utiles à la société et de vaincre le complexe d'infériorité. A près l'adhésion à la COCORWA, le changement positif se justifie par une proportion soit 47% des répondants qui participent aux obligations familiales.

Les PHP ont l'intérêt de participer aux obligations familiales puisqu'eux aussi se sentent être utile à la communauté à travers leurs contributions de tout genre.

2.5.1. Comparaison de la situation des PHP à la participation dans des cérémonies familiales.

L'analyse comparative de la participation des personnes handicapées physiques aux cérémonies familiales était essentiellement dominée par le baptême alors qu'après l'adhésion la participation majoritaire s'observe aux mariages.

Le tableau ci-après montre l'analyse comparative de la participation des personnes handicapées physiques dans des cérémonies familiales.

Le tableau No10: Analyse comparative de la participation des PHP dans des cérémonies des familles.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Participation

Effectif

%

Participation

Effectif

%

Petite

36

49

Petite

25

34

Moyenne

23

32

Moyenne

19

26

Grande

14

19

Grande

29

40

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, on constate qu'avant que les personnes handicapées physiques ne soient membre de la COCORWA, elles participaient aux différentes cérémonies à une proportion petite à 49%, moyenne à 32% et finalement 19% qui étaient à une proportion grande.

Par contre, après l'adhésion à la COCORWA, les personnes handicapées physiques sont invitées aux différentes cérémonies la proportion petite est de 34%, alors que la proportion moyenne est de 26% et enfin la proportion grande est de 40%. Les cérémonies essentiellement auxquelles elles participent sont des baptêmes, le mariage, la connotation des noms aux enfants, etc. «  Les personnes handicapées physiques sont invitées aux cérémonies de mariage en spéculant sur leur contribution» déclare l'une des autorités de la Coopérative.

En observant les données statistiques libérées dans le tableau et les témoignages, nous nous rendons compte que par le fait que les PHP se son regroupées dans la coopérative, elles ont pu apprendre des métiers qui les ont permit de gagner un salaire les aidant à satisfaire certains besoins. La participation des PHP aux obligations familiales est un paramètre important justifiant qu'elles sortent de l'isolement et que la communauté a besoin d'elles comme toute autre personne non handicapée.

2.5.2. Participation des PHP aux obligations sociales.

La participation des personnes handicapées physiques aux obligations sociales est exprimée par les enquêtés en tenant compte de la période d'avant et d'après l'adhésion à la COCORWA. Le tableau suivant montre l'analyse comparative de cette situation.

Tableau No 11: Analyse comparative de la relation sociale des PHP avec les autres personnes sans handicap.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Participation

Effectif

%

Participation

Effectif

%

Petite

29

40

Petite

22

30

Moyenne

27

37

Moyenne

16

22

Grande

17

23

Grande

36

49

Total

73

100

Total

73

100

Source: Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Il ressort de ce tableau, qu'avant que les personnes handicapées physiques ne soient membre de la COCORWA, 40% des répondants déclarent que la participation des PHP aux différentes obligations sociales était petite, 23% disent que la participation des PHP était grande, 37% affirment que la participation aux différentes obligations sociales était moyenne.

Après l'adhésion à la COCORWA, 30% des répondants déclarent que la participation des PHP est petite, 22% affirment que la participation des PHP aux différentes obligations sociales est moyenne tandis que 49% disent que la participation est grande.

Ces obligations sociales se traduisent par des réunions familiales, les réunions de Gacaca, réunions d'après les travaux communautaires communément appelés UMUGANDA, ainsi que des réunions relative à l'assistance aux personnes vulnérables.

En effet, le constat en est qu'après l'adhésion à la COCORWA, les PHP participent activement aux différentes obligations sociales. Elles profitent de ces réunions de réclamer leurs droits à travers des différentes réunions et de faire le marketing de leurs produits. La coopérative joue le rôle de premier plan pour la conscientisation de ses membres pour qu'ils puissent surmonter toute sorte de complexe occasionnée par leur état physique d'handicap.

2.6. Revenu des ménages des personnes handicapées physiques.

Le revenu des ménages des personnes handicapées physiques est analysé en comparant les conditions dont vivaient les handicapées et les conditions de vie actuelle.

2.6.1. Revenu des ménages des PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA.

L a comparaison faite de la situation d'avant et d'après l'adhésion des membres de la COCORWA, révèlent que le revenu des personnes handicapées physiques est sensiblement augmenté après l'adhésion à la COCORWA.

Le tableau suivant montre la comparaison de revenu des handicapés avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Tableau No12 : Analyse comparative de revenu des PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Revenu

Effectif

%

Revenu

Effectif

%

Moins de 30000

36

49

Moins de 30000

14

19

30001-50000

21

29

30001-50000

32

44

50001-70000

8

11

50001-70000

6

8

70001-100000

5

7

70001-100000

13

18

Plus de 100000

3

4

Plus de 100000

8

11

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Partant de ce tableau, nous constatons que le revenu des personnes handicapées physiques membre de COCORWA avant l'adhésion à ladite coopérative était reparti de la manière suivante : 49% ont déclaré que leur revenu mensuel était de moins de 30 000 frw, 29% personnes physiquement handicapées ont répondu que leur revenu était compris entre 30001 frw et 50000 frw par mois, 11% ont donné comme réponse qu'elles obtenaient un revenu qui était compris entre 50001 frw et 70000 frw par mois, 7% personnes physiquement handicapées ont déclaré que leur revenu était situé entre 70001 frw et 100000 frw, et enfin 4% ont déclaré que leur revenu était plus de100000 frw par mois.

Alors qu'après l'adhésion à la coopérative, 19% personnes handicapées physiques ont comme revenu qui est inférieur à 30000 frw par mois, et que 44% personnes handicapées physiques obtiennent le revenu qui est compris entre 30001 frw et 50000 frw, alors pour ceux qui ont un revenu situé entre 50001 frw et 70000 frw sont au nombre de 8% des répondants, enfin 11% ont déclaré qu'elles reçoivent plus de 100000 frw.

Les informations issues de l'entretien mené auprès des autorités de la COCORWA et les autorités locales, nous révèlent que grâce aux activités réalisées au sein de la COCORWA, les personnes handicapées physiques parviennent à monter quelques petits projets qui génèrent des revenus en leur faveur. Une autorité s'exprime « Malgré l'importance de ces activités réalisées au sein de la COCORWA, les besoins primaires de ses membres restent insatisfaits ». Pour faire face à ce problème, ils sont obligés pendant les heures hors professionnelles de créer d'autres activités pouvant rehausser leur revenu en vue de pouvoir couvrir les besoins primaires.

2.6.2. Moyens dont disposent des PHP pour la scolarisation de leurs enfants.

Les moyens dont disposent les personnes handicapées physiques pour la scolarisation de leurs enfants sont analysés en comparant les deux situations d'avant et après l'adhésion à la COCORWA. Le tableau ci-après montre clairement la situation.

Tableau No 13: Comparaison de moyens de scolarisation des enfants avant

et après l'adhésion à la COCORWA

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Moyen

Effectif

%

Moyen

Effectif

%

Très suffisants

21

29

Très suffisants

36

49

Suffisants

38

52

Suffisants

26

36

Insuffisants

11

15

Insuffisants

9

12

Pas de moyen

3

4

Pas de moyen

2

3

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A partir de ce tableau, nous constatons que 29% des familles des handicapés disposaient de très suffisants moyens pour scolariser leurs enfants. 52% des familles avaient la capacité suffisant de scolariser leurs enfants. 15% ont déclaré qu'elles disposaient de moyens insuffisants pour la scolarisation de leurs enfants et enfin 4% sont restées comme s'elles ne disposaient pas de moyen pour la scolarisation de leurs enfants.

Tandis qu'après être membre de la COCORWA, 49% ont dit qu'elles ont très suffisamment de moyen pour scolariser leurs enfants, 36% ont déclaré que leurs moyens pour scolariser leurs enfants sont suffisants, 12% ont répondu que leur moyen de scolariser les enfants est insuffisant alors que 3% ne disposaient pas de moyen de scolariser leurs enfants.

«Parmi les membres de la COCORWA, il y a les plus démunis et ayant  beaucoup de charges et incapables de conduire leurs enfants à l'école qui bénéficient du soutien de la COCORWA», a-t-il déclaré le responsable de la COCORWA.

2.7. Fréquentation des établissements sanitaires par les PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA

Avant l'adhésion à la COCORWA, les PHP se faisaient soigner par le système de médecine traditionnelle, mais après l'adhésion, elles fréquentent les centres de santé. Le tableau suivant montre statistiquement l'évaluation comparative de la fréquentation des établissements de santé par les PHP avant et après leur adhésion à la COCORWA.

Tableau No14 : Evaluation comparative de la fréquentation des établissements de santé par les PHP avant et après leur adhésion à la coopérative.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Réponses

Effectif

%

Réponses

Effectif

%

Médecine traditionnelle

21

29

Médecine traditionnelle

6

8

Pharmacie

13

18

Pharmacie

7

10

Automédication

17

23

Automédication

4

5

Centre de santé

11

15

Centre de santé

29

40

Hôpital

6

8

Hôpital

24

33

Autres

3

4

Autres

2

3

Nulle part

2

3

Nulle part

1

1

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, nous constatons que 29% des répondants se faisaient soigné moyennant la médecine traditionnelle sans faire recours aux établissements qui prestent les soins de santé, 18% ont déclaré qu'elles se faisaient soigner seulement à la pharmacie lorsqu'elles se sentaient malade sans se faire consulter ou faire des examens de laboratoire, 23% se faisaient soigner sur leur propre compte c'est-à-dire qu'elles pratiquaient l'automédication sans faire recours aux autres guérisseurs, 15% fréquentaient les centres de santé pour se faire soigner et les autres consultations relatives à leurs conditions de vie entant que famille, 8% fréquentaient les différents hôpitaux s'elles se faisaient transférer suite à leur état d'handicap cela surtout lorsqu'elles veulent les hôpitaux capable de faire pour elles des techniques orthopédiques, 4% des personnes enquêtées nous ont répondu que seul Dieu guérit toutes les maladies.

En fin, 3% ont dit qu'elles ne se faisaient soigner nulle part dans leur vie, donc ne se faisaient pas soigner, elles restaient à la maison jusqu'à ce qu'elles soient guéri ou pas.

Alors qu'après l'adhésion à la COCORWA, on constate que 8% ont déclaré qu'ils se font soigner par le système de la médecine traditionnelle, 10% font recours aux pharmacies en cas de maladie, 5% pratiquent l'automédication, 40% font recours aux centres de santé lorsqu'ils tombent malade étant donné que le coût est sensiblement diminué grâce aux différentes assurances qui facilitent l'accessibilités aux soins de santé, 33% ont déclaré qu'elles font recours aux différents hôpitaux lorsque leur état de santé exige des spécialistes, 3% on dit qu'ils ne fréquentent nulle part pour se faire soigner, ils se rendent à Dieu. Enfin 2% est restée indifférente aux questions posées.

«Nous  fréquentons les centres et ateliers orthopédiques spécifiques à notre état physique mais bientôt un centre de jour sera à notre disposition tout près de notre coopérative. La construction de ce centre de jour en faveur des personnes handicapées a été financée par les amis de Joseph Fraipnt NDAGIJIMANA sur la demande de la COCORWA » souligne le responsable de la COCORWA.

De ce qui précède, nous constatons qu'avant et après l'adhésion des personnes handicapées physiques à la COCORWA, les moyens de se faire soigner se différent dans la mesure où après l'adhésion à la Coopérative, beaucoup de personnes membres de la Coopérative ont abandonné la médecine traditionnelle et l'automédication en faveur de la médecine moderne suite à l'augmentation du revenu des activités rémunérées de la COCORWA.

2.8. Moyens utilisés par les PHP pour couvrir les soins médicaux avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Moyens utilisés par les personnes handicapées physiques pour couvrir les soins médicaux avant leur adhésion à la COCORWA est principalement la mutuelle de santé, après l'adhésion on constate qu'il y a une augmentation des membres adhérant à la mutuelle de santé. Le tableau ci-après indique l'analyse comparative de moyens utilisés par les personnes handicapées physiques pour couvrir les soins médicaux avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Tableau NO15: Analyse comparative de moyens utilisés par les personnes handicapées physiques pour couvrir les soins médicaux avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Assurance

Effectif

%

Assurance

Effectif

%

Mutuelle de santé

32

44

Mutuelle de santé

41

56

FARG

21

29

FARG

16

23

RAMA

9

13

RAMA

11

16

MMI

2

3

MMI

1

1

SORAS

1

1

SORAS

1

1

SONARWA

0

0

SONARWA

1

1

Autres

2

3

Autres

1

1

Rien

5

7

Rien

1

1

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, on constate qu'avant l'adhésion à la coopérative, 44% utilisaient la mutuelle de santé pour couvrir les soins médicaux, 29% étaient en charge du FARG, 9% étaient affiliées à la RAMA, 2% étaient sur la charge de MMI pour couvrir les soins médicaux, soit 1% était assurée par la SORAS, aucune personne n'était assurée par la SONARWA, 3% utilisés d'autres moyens pour couvrir les soins médicaux tandis que 7% n'ont rien déclaré à propos de la question posée.

Par contre, après l'adhésion à la COCORWA, 56% utilisent la mutuelle de santé, 23% sont en charge du FARG, 16% sont affiliées à la RAMA, 1% est supportée par MMI pour couvrir les soins médicaux, 1% est assurée par la SONARWA, 1% utilise autres moyens 1% n'a rien déclaré.

On constate que la majorité des personnes handicapées physiques membres de la COCORWA actuellement utilisent la mutuelle de santé comme assurance maladie pour couvrir les soins médicaux puisque le FARG a exigé certains de ses membres n'ayant pas des maladies chroniques causées par le génocide de s'affilier à la mutuelle de santé.

La contribution de la COCORWA aux soins médicaux de ses membres est précisé  par le comptable de la coopérative «la COCORWA intervient dans le payement des factures en faveur des personnes démunies de moyens et celles dont le degré d'handicap est plus élevés ».

2.9. Contribution de la COCORWA aux soins médicaux.

La contribution de la COCORWA aux soins médicaux de ses membres n'est pas satisfaisante. Le tableau suivant montre l'appréciation de la contribution de la COCORWA aux soins médicaux dans des familles des personnes handicapées physiques.

Tableau No16: Appréciation de la contribution de la COCORWA aux soins

médicaux dans des familles des PHP.

Degré de contribution

Effectif

%

Suffisante

10

14

Moyenne

19

26

Insuffisante

40

55

Rien

4

5

Total

73

100

Source : Résultats de nos études, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, nous constatons que 14% ont répondu que la contribution de la COCORWA en soins médicaux est suffisante, 26% ont déclaré que la contribution de la COCORWA est moyenne, 55% ont montré que la contribution est insuffisante, alors que 5% n'ont rien déclaré.

« Les partenaires ont diminué leurs financements, raison pour laquelle les moyens financiers limités ne permettent pas à la COCORWA à contribuer suffisamment à couvrir les soins médicaux de ses membres », dit le responsable.

Avec le peu de moyen dont dispose la COCORWA, elle contribue au payement des factures en faveur de ses membres adhérés à la mutuelle de santé.

2.10. Degré de contribution de la COCORWA en faveur de ses membres

en matière de l'éducation de leurs enfants.

Le degré de contribution de la COCORWA en faveur de ses membres en matière de l'éducation est normalement suffisant étant donné que l'éducation est gratuite pour tous.

Tableau No17: Analyse du degré de contribution de la COCORWA en faveur de ses membres en matière de l'éducation de leurs enfants.

Contribution

Effectif

%

Suffisante

43

59

Moyenne

20

27

Insuffisante

7

10

Rien

3

4

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, on constate que 59% ont déclaré que la contribution de la COCORWA est suffisante, 27% ont répondu que la contribution de la COCORWA est moyenne, 10% ont déclaré que la contribution de la COCORWA est insuffisante, et enfin 4% n'ont rien déclaré.

L'entretien mené auprès des autorités de la coopérative, révèle que l'importance de la contribution en faveur de ses membres est en fonction du degré de leur infirmité donc plus une personne souffre de grande infirmité, plus la contribution de la COCORWA est grande.

A propos de la contribution de la coopérative en matière d'éducation en faveur de ses membres, le responsable de la coopérative en parle en ces termes « la COCORWA fournie le matériel scolaire en faveur des enfants de leur membre démunis de moyen et dont le degré d'infirmité est plus élevé, mais la contribution reste toujours insuffisant ».

« Nous recevons la contribution de la COCORWA qui consiste en matériel scolaire tel que les uniformes, les cahiers et stylons juste au commencement de l'année scolaire » dit l'un des membres de la coopérative.

2.11. Qualité de repas des PHP avant et après l'adhésion à la COCORWA.

La qualité de repas des personnes handicapées physiques avant l'adhésion à la COCORWA était essentiellement dominée par les tubercules, mais après leur adhésion, le repas est constitué majoritairement des légumineuses.

Tableau NO18 : Analyse comparative de la qualité de repas pris par les personnes handicapées physiques avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Réponses

Effectif

%

Réponses

Effectif

%

Les céréales

21

29

Les céréales

18

25

Les légumineuses

9

12

Les légumineuses

37

51

Les tubercules

39

54

Les tubericules

13

18

Les fruits

4

5

Les fruits

5

7

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, nous constatons que 54% ont déclaré qu'ils mangeaient souvent des tubercules, 29% ont déclaré qu'ils mangeaient des céréales, bien plus 12% ont dit qu'elles mangeaient des légumineuses, et enfin 5% ont déclaré qu'elles mangeaient des fruits.

Tandis qu'après l'adhésion à la COCORWA leurs nourritures ont sensiblement changé de cette manière : 51% actuellement mangent des légumineuses suite aux conseils reçus de la coopérative et des centres nutritionnels et qu'elles ont connu l'importance de cette sorte d'alimentation, elles essayent donc de changer souvent les repas en fonction de leurs moyens. 25% personnes physiquement handicapées ont déclaré qu'elles mangent souvent les céréales parce qu'elles contiennent des éléments nutritifs et fortifiant, 18% ont déclaré qu'elles prennent une alimentation composée des tubercules alors que 7% ont déclaré qu'elles mangent des fruits.

En analysant les pourcentages consignés dans le tableau, nous constatons que les membres de la COCORWA ne prennent pas une alimentation équilibrée étant donné que les proportions sont très disparates alors qu'une alimentation équilibrée doit comprendre des éléments nutritifs à des proportions égales.

Quant à nous, nous constatons que les membres de la Coopérative ne parviennent pas à prendre une alimentation équilibre d'autant plus que leur revenu n'est pas suffisant pour couvrir tous leurs besoins.

2.12. Niveau d'habillement des personnes handicapées physiques.

L'habillement des personnes handicapées physiques avant et après l'adhésion à la COCORWA est suffisant mais la proportion a énormément augmenté après leur adhésion.

2.12.1. Le moyen de s'acheter des habits pour les PHP

Le moyen de s'acheter les habits est suffisant avant et après l'adhésion des personnes handicapées physiques à la COCORWA. Le tableau suivant montre l'appréciation du niveau de s'acheter des habits avant et après leur adhésion à la COCORWA.

Tableau No19: Appréciation du niveau de moyens de s'acheter des habits avant et après l'adhésion des personnes handicapées physiques à la COCORWA.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Niveau

Effectif

%

Niveau

Effectif

%

Très suffisants

16

22

Très suffisants

23

32

Suffisants

36

49

Suffisants

39

53

Insuffisants

21

29

Insuffisants

11

15

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Partant de ce tableau, nous constatons qu'avant l'adhésion à la COCORWA, les familles des personnes handicapées physiques, 49% ont déclaré qu'ils parvenaient à s'acheter des habits à une proportion suffisante.

Et 29% avaient suffisamment de moyens pour s'acheter pour des occasions de circonstances notamment les fêtes, le culte de prière, etc. et enfin 22% disposent de moyens de se procurer des habits à un niveau très suffisant.

Alors qu'après l'adhésion à la COCORWA, 53% ont répondu que leurs moyens de s'acheter des habits sont à un degré suffisant, 32% ont déclaré que leurs moyens de s'acheter des habits sont satisfaisants, et enfin 15% ont répondu qu'elles disposent des moyens insuffisants pour se procurer des habits.

Pour le niveau d'habillement, nous remarquons qu'avant l'adhésion à la COCORWA, les moyens dont disposaient les PHP ne suffisaient pas, mais après l'adhésion à la COCORWA, il y a eu une augmentation de 2% de moyen de se procurer les habits. Par ailleurs, même s'il y a une augmentation de moyens, le revenu obtenu par les personnes handicapées physiques ne parvient pas à répondre aux problèmes relatifs à l'habillement.

Par ailleurs, même s'il y a l'augmentation de moyen des PHP, le revenu de certaines personnes handicapées physiques ne parvient pas à répondre aux besoins relatifs à l'habillement.

Nous déduisons qu'en général, grâce au revenu obtenu de la COCORWA, il contribue suffisamment à satisfaire aux besoins d'ordre d'habillement.

2.12.2. Comportement en matière d'habillement des PHP.

Le comportement en matière d'habillement et la fréquence de changement des habits pour les PHP sont exprimés dans le tableau ci-après.

Tableau No20 : Fréquence de changement des habits par semaine

Fréquence

Effectif

%

Souvent

42

58

Quelques fois

17

23

Peu de fois

8

11

Jamais

6

8

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, nous constatons que 58% des répondants ont déclaré qu'ils changent souvent des habits par semaine.

Et que 23% des répondants ont dit que quelques fois, ils changent de mode d'habillement, 11% des répondants changent rarement les habits, tandis que 8% ne changent jamais le mode d'habillement.

Quand bien même les moyens des PHP pour s'acheter des habits ont augmenté, il y a encore ceux, dont leur revenu ne leurs permet pas de se procurer convenablement des habits voire même ceux qui ne changent pas les habits.

Pour la question de changement des habits, un enquêtés déclare « le revenu que je gagne de la COCORWA, m'a permis d'acheter mes habits et pour les membres de ma famille, et, pour la question d'hygiène et la propreté, nous changeons souvent nos habits »

2.13. Logement des personnes handicapées physiques

Cette section relève le mode de logement, les matériaux qui construisent les logements, ainsi que la contribution de la COCORWA au mode de logement des personnes handicapées physiques.

2.13.1. Le mode de logement des personnes handicapées physiques.

Le mode de logement des personnes handicapées physiques porte sur le type d'habitation, le constat en est qu'avant l'adhésion à la coopérative, un bon nombre était des locataires mais après l'adhésion on se rend compte qu'il y a une diminution des locataires. La situation statistique est libérée dans le tableau ci-après.

Tableau No21 : Le mode de logement des personnes handicapées avant et après l'adhésion à la COCORWA.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Mode de logement

Effectif

%

Mode de logement

Effectif

%

Propriétaire de la maison

18

25

Propriétaire de la maison

22

30

Locataire

42

57

Locataire

37

51

Emprunteur

9

13

Emprunteur

11

15

Autres

4

5

Autres

3

4

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Partant de ce tableau, on voit bien qu'avant l'adhésion à la COCORWA, 25% avaient leurs propres maisons, 57% étaient des locataires sans possession de leurs maisons. 13% ont répondu qu'elles vivaient dans des maisons empruntées, et 4 répondants soit 5% n'ont rien déclaré.

Après l'adhésion à la COCORWA, 30% vivent dans leurs propres maisons, 15% vivent dans des maisons qu'elles ont empruntées tandis que les personnes qui n'ont rien déclaré équivalent à 4%.

Considérant les informations fournies par nos répondants, nous constatons que le nombre de propriétaires des maisons a augmenté de 25% à 30%, alors qu'il y a une diminution de nombres des locataires c'est-à-dire de 57% à 51%.

« L'augmentation du revenu des membres de la COCORWA, leur ont permis de se procurer de leurs propres maisons au point que le nombre des locataires a diminué. Le nombre d'emprunteur des logements ont augmenté par le fait que la COCORWA a intervenu auprès de ses membres dont les moyens sont très limités en leurs empruntant des maisons» dit l'une des autorités de la coopérative.

3.3. Matériaux dans lesquels sont construites les maisons des PHP.

Sous cette section, les matériaux qui construisent les maisons des personnes handicapées physiques sont essentiellement dominés par les briques adobes, et nous n'avons pris que des personnes propriétaire de leurs propres maisons. Le tableau suivant montre les types de matériaux dans lesquels sont construites les maisons des membres de la COCORWA.

Tableau NO22: Types de matériaux dans lesquels sont construites les

maisons des membres de la COCORWA.

Types des matériaux

Effectif

%

Arbres

6

28

Brique adobes

10

45

Brique cuite

4

18

Bloc ciment

2

9

Total

22

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

L'observation de ce tableau montre que parmi les matériaux de construction des maisons des personnes handicapées physiques membres de la coopérative de confection rwandaise sont dominées surtout par des briques adobes, étant donné que 45% des répondants, leurs maisons sont construites en briques adobes, cela montre la fragilité des maisons dont vivent les personnes handicapées physiques parce que ces maisons sont construites en fonction de leurs moyens, 28% des répondants habitent dans des maisons construites en bois, 18% répondants ont déclaré que leurs maisons sont construites en briques cuites, donc ces maisons sont durables. 9% ont dit que leurs maisons sont construites en bloc ciments.

En analysant les données, nous remarquons que les maisons dans lesquelles vivent la plupart des membres de la COCORWA ne sont pas durables étant donné que 28% des répondants ont des maisons sont construites en arbres, 45% des répondants ont des maisons construites en briques adobes contre 18% des répondants dont leurs maisons qui sont construites en briques cuites. Comme intervention de la COCORWA, elle parvient à faire le plaidoyer auprès des instances publiques capables d'aider les souches vulnérables pour qu'elles puissent construire des maisons en faveurs des PHP.

2.14. Contribution de la COCORWA au mode de logement de ses membres.

Le logement est indicateur qui montre les conditions de vie, la contribution de la COCORWA à l'obtention des logements de ses membres est exprimée dans le tableau ci-après.

Tableau No23 : Niveau de contribution de la COCORWA au mode de logement de ses membres.

Niveau de contribution

Effectif

%

Très suffisant

23

32

Suffisant

38

52

Insuffisant

9

12

Rien

3

4

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A la lumière de ce tableau, nous constatons que la contribution de la COCORWA à l'obtention des logements des familles des personnes handicapées physiques est suffisante étant donnée que 52% des répondants ont déclaré que la contribution de la COCORWA est importante, 32% des enquêtés ont répondu que la contribution de la coopérative est très suffisante pour l'obtention des logements contre 12% des enquêtés qui ont déclaré que la contribution de cette coopérative est insuffisante. Et enfin 4% des personnes handicapées n'ont rien répondu.

En analysant toutes les données, nous constatons que la contribution de la COCORWA aux différents modes de logement est importante, car ceux qui n'ont pas de leurs propres maisons parviennent à se payer des loyers et, ceux dont les moyens sont très limités, la COCORWA leurs prêtent des maisons.

2.15. Fréquence de se nourrir pour les PHP membre de la COCORWA.

La situation de fréquence de se nourrir pour les personnes handicapées physiques avant et après l'adhésion à la COCORWA est indique par le tableau ci-dessous.

Tableau No24 : Étude comparative de fréquence de se nourrir pour les personnes handicapées physiques membre de la COCORWA.

Avant l'adhésion à la COCORWA

 

Après l'adhésion à la COCORWA

Fréquence

Effectif

%

Fréquence

Effectif

%

Une fois le jour

38

52

Une fois le jour

18

25

Deux fois le jour

26

36

Deux fois le jour

43

59

Trois fois le jour

9

12

Trois fois le jour

12

14

Total

73

100

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, nous constatons que avant l'adhésion à la COCORWA 52% des répondants ont déclaré qu'elles mangeaient une fois par jours, 36% répondants handicapés physiques mangeaient deux fois par jour, 12% seulement mangeaient trois fois par jour.

Tandis qu'après l'adhésion à la COCORWA, 59% des enquêtés ont répondu que la grande majorité parmi les personnes physiquement handicapées mangent deux fois par jour, et 25% ne mange qu'une fois par jour, cela pour montrer que cette proportion est grande par rapport à toute la population physiquement handicapée oeuvrant au sein de la COCORWA. Enfin 14% répondants mangent trois fois par jour.

En générale, nous enregistrons une amélioration en fréquence de prise de repas des membres de la COCORWA étant donné qu'après leur adhésion à la coopérative les proportions de prise de repas par jour ont augmenté, c'est-à-dire les personnes qui prenaient le repas une fois par jour ont chuté de 52% à 25%. Les personnes qui prenaient leur repas deux fois par jour ont quitté de 36% à 59%. Cependant, même s'il y a eu une amélioration, il y a encore l'insatisfaction de certains membres de la coopérative puisque la proportion des personnes qui prennent leur repas trois fois par jour reste toujours à un niveau très bas soit 12% avant l'adhésion et 14% après l'adhésion à la COCORWA.

Conclusion partielle du deuxième chapitre.

Le deuxième chapitre intitulé l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques membres de la COCORWA est subdivisé en deux volets:

Le premier volet, nous dégageons l'identification des enquêtés selon le sexe, âge, état matrimonial, instruction, cause de l'infirmité.

Le second volet porte sur l'analyse objective des résultats de notre étude. Ainsi, à l'aide des tableaux et à travers de différents témoignages, il est question de savoir si les activités menées par la COCORWA facilitent l'intégration socio-économique de ses membres.

A ce sujet, la COCORWA apprend à ses membres les activités diverses tels que la coupe couture, la mécanique, le bricolage, vannerie et borderie, l'électronique. La COCORWA facilite également ses membres à participer aux différentes réunions organisées par les autorités administratives locales.

Bien plus, la COCORWA organise à son tour des réunions de concertation visant à l'intégration socio-économique de ses membres et le renforcement des capacités à travers des formations dans différents domaines visant à renforcer les capacités de ses membres.

En effet, même si la coopérative n'aménage aucun effort pour faciliter l'intégration socio-économique de ses membres, elle rencontre pas mal de problèmes dont le plus important est l'insuffisance de moyens financiers suite aux partenaires limités.

CHAPITRE III. DIFFICULITES RENCONTREES PAR COCORWA DANS

L'ENCADREMENT DES PERSONNES HANDICAPEES PHYSIQUES.

Le chapitre précédent nous renseigne sur intégration socio-économique des personnes handicapées physiques.

Dans ce chapitre, nous parlons sur les difficultés rencontrées par la COCORWA dans l'encadrement des personnes handicapées physiques.

3.1. Contraintes rencontrées par la COCORWA dans l'assistance socio-économique des PHP

Cette section montre les contraintes auxquelles fait face la COCORWA dans le cadre de l'assistance socio-économique des personnes handicapées physiques membres de ladite coopérative. Le tableau ci-dessous indique la situation.

Tableau No25 : Contraintes rencontrées par la COCORWA dans l'assistance socio-économique des personnes handicapées physiques

Contraintes

Effectif

%

Manque de partenaires

5

42

Ignorance des membres

3

25

Marché limité des produits

3

25

Autres

1

8

Total

12

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril 2009

A la lumière de ce tableau, nous remarquons que 42% des autorités de la COCORWA ont déclaré que le problème majeur rencontré par la dite coopérative est l'insuffisance des partenaires. « Comment se peut-il qu'une coopérative ou association des personnes handicapées puissent fonctionner à atteindre sa mission sans qu'il ait des partenaires qui interviennent ? » s'interroge le responsable de la coopérative.

Et puis 25% des autorités interviewées ont précisé que l'ignorance des membres est aussi un problème auquel la coopérative de confection rwandaise fait face pour permettre la bonne marche des activités de la COCORWA en faveur de ses membres. « Apprendre à quelqu'un de niveau d'instruction très bas comment se créer un 'emploi est un problème délicat d'autant plus que son esprit de créativité n'est pas développés » souligne l'une des autorités de la COCORWA.

Pour la question du marché limité, 25% des autorités ont répondu que c'est facteur limitant la possibilité d'encadrement des personnes handicapées physiques, car les membres de la COCORWA sont rémunérés en fonction de la quantité des articles produits. D'autant plus que le marché reste limité, les produits restent dans le stock jusqu'à la date de péremption sans avoir où elles peuvent les vendre, « des uniformes scolaires, les vêtements de certaines entreprises qui, quelque fois restent longtemps impayés freinent la bonne marche de nos activités », illustre le comptable de la coopérative.

Et finalement 8% des autorités de la coopérative n'ont rien répondu à propos de la question posée relative aux problèmes rencontrés par la COCORWA dans l'encadrement des personnes handicapées physiques.

Les autorités précisent que les difficultés rencontrées par la COCORWA se percutent même sur les familles de ses membres « les conditions de vie des enfants et membres de la COCORWA ne peuvent s'améliorer qu'en fonction de l'évolution de la situation financière de la coopérative », déclare le responsable de la COCORWA.

3.2. Obstacles rencontrés par la COCORWA au niveau de l'encadrement des PHP

L'encadrement des personnes handicapées physiques est un problème auquel la coopérative fait face suite aux différents facteurs dont l'insuffisance de matériel, la vulnérabilité des PHP, les préjugés de la société vis-à-vis des PHP, ainsi que la faible revenu. Le tableau ci-après indique les obstacles rencontrés par la COCORWA dans le cadre d'encadrement des personnes handicapés physiques.

Tableau No26. Obstacles rencontrés par la COCORWA dans le cadre d'encadrement des personnes handicapés physiques.

Obstacle

Effectif

%

Matériel insuffisant

2

17

La vulnérabilité des PHP

4

33

Préjugés de la société vis-à-vis des PHP

4

33

Faible revenu

2

17

Total

12

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril 2009

Partant de ce tableau, on constate que la grande majorité des autorités de la coopérative soit 33% ont déclaré que le problème majeur au niveau de l'encadrement des PHP sont les préjugés de la société qu'a vis-à-vis des personnes handicapées ainsi que la vulnérabilité.

« Le ventre affamé n'a pas d'oreille, tant que il y a encore des membres de la coopérative qui restent dans la vulnérabilité, la COCORWA ne parvient pas à bien encadrer ses membres ». Déclare l'autorité de la COCORWA.

A propos des préjuges de la société à l'endroit des personnes handicapées physiques, les PHP se entent infériorisées. « Nous sommes traitées par la société comme des personnes incapables de faire quelque chose ou mendiants qui ne peuvent pas participer au développement du pays », précise l'une des autorités.

Et, 17% des autorités interviewées ont déclaré que le matériel dont dispose la coopérative ne suffit pas pour le bon encadrement de ses membres. Le responsable de la COCORWA déclare : « comment la coopérative peut elle réussir à l'encadrement socio-économique de ses membres alors qu'elle enregistre un manque de matériel tels que les machines à coudre spécifiques aux personnes handicapées physiques, fers à repasser, les tissus, mousses, locaux, etc. nous n'aménageons aucun effort pour mobiliser les partenaires mais, le problème reste toujours posé »

En effet, 17% des interviewés déplorent du faible revenu de la coopérative. « Depuis que la coopérative a repris ses activités, nous ne sommes même pas parvenues à réhabiliter les infrastructures de la coopérative suite aux problèmes financiers plutôt, nous faisons à ce que les membres de la coopérative gagnent leurs salaires ».

3.3. Problèmes que la COCORWA n'a pas pu résoudre en faveur des PHP.

Les problèmes que la coopérative n'a pas pu résoudre pour les personnes handicapées physiques sont d'ordre socio-économique et socioculturel. Le tableau ci-dessous montre les problèmes que la COCORWA n'a pas pu résoudre en faveur de ses membres.

Tableau No27: Problèmes que la COCORWA n'a pas pu résoudre en faveur de ses membres.

Problèmes

Effectif

%

Logement

26

36

Encadrement

18

25

Soins médicaux

22

30

Autres

7

9

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril 2009

A la lumière de ce tableau, on constate que 36% de nos répondants ont déclaré que le grand problème que la coopérative n'a pas pu résoudre est la participation significative à la construction des logements de leurs membres. « Jusqu'à présent, la coopérative n'a rien fait à notre faveur après être chassé des maisons qui nous avez été construites par le bienfaiteur Abée Fraipont NDAGIJIMANA », déclare l'un des membres de la COCORWA.

De plus 25% de nos répondants, ont déclare que même si elles reçoivent des formations dans divers domaines, la coopérative ne leurs donne pas des kits pour commencer le travail. « Etre formé est très important, mais la formation sans moyens pour mettre en pratique les connaissances acquises ne nous apporte rien, plutôt la coopérative devrait nous donner des matériel après la formation », déclare un membre de la Coopérative.

Puis, 30% ont déclaré que la coopérative n'a pas pu résoudre le problème de soins médicaux, si on fait recours au tableau numéro 18 intitulé « l'appréciation de la contribution de la COCORWA aux soins médicaux dans des familles des personnes handicapées physiques », partant de ce tableau, on constate que la contribution de la coopérative n'est pas suffisante, donc 55% ont répondu que la contribution est insuffisante. Un membre de la Coopérative souligne «il ne sert à rien de faire soigner certains des membres de la famille au moment où d'autres restent sans être soigné pour cause de l'insuffisance de moyen. Nous préférons faire soigner les enfants au détriment de leurs parents ».

Enfin 9% n'ont rien répondu pouvant nous donner comme information ayant trait aux problèmes que la coopérative n'a pas pu résoudre en faveur des personnes handicapées physiques.

3.4. Moyens utilisés par les handicapés pour résoudre leurs problèmes.

Les moyens utilisés par les personnes handicapées physiques membres de la COCORWA pour résoudre leurs problèmes sont notamment le travail hors des obligations professionnelles, se regrouper dans des tontines, se rendre à Dieu etc. Le tableau suivant montre la situation.

Tableau No28 : Evaluation de moyens utilisés par les handicapés pour résoudre leurs problèmes.

Moyen utilisé

Effectif

%

Travail hors des obligations professionnelles

23

31

Adhésion à des tontines

43

59

Se rendre à Dieu

5

7

Autres moyens

2

3

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

Par l'analyse des données exprimées dans le tableau ci-dessus, nous constatons que 31% des répondants ont déclaré que pour faire face au problème que la COCORWA n'a pas résolu, elles réalisent des activités pendant les heures hors des obligations professionnelles en vue d'augmenter leur revenu.

Alors, 59% ont déclaré qu'elles ont créée des tontines pour s'entraider. Pour faire face à ce problème, l'un des membres s'exprime à ce sujet « quelques soient les conditions, nous devons survivre, raison pour laquelle nous nous regroupons dans des mutuelles de solidarité financière en vue de satisfaire nos besoins ».

Et, 7% des répondants ont dit qu'étant donné que leurs moyens sont très limités face à une multitude de problèmes auxquels ils ne peuvent pas apporter une solution, ils invoquent Dieu comme leur dernier moyen de recours pour qu'il puisse intervenir dans la résolution de leurs problèmes. Et finalement 3% n'ont rien déclaré.

Pour compléter les informations fournies par les répondants du questionnaire, nous nous sommes entretenu avec les autorités de la COCORWA, le responsable s'explique « nos produits restent longtemps dans nos stock pour cause de la limitation du marché, manque de partenaires, insuffisance en appui technique, la COCORWA n'intervient pas convenablement à la résolution des problèmes de ses membres »

3.5. Degré d'appréciation des services rendus par la COCORWA dans l'encadrement de ses membres.

Les services rendus par la COCORWA pour l'encadrement de ses membres sont de différentes sortes. Ainsi, ils sont appréciés par les membres à des niveaux différents exprimés dans le tableau suivant.

Tableau No29: Appréciation des services rendus par la COCORWA dans l'encadrement de ses membres.

Niveau d'appréciation

Mesures des réponses

%

Suffisant

23

32

Assez suffisant

32

44

Insuffisant

14

19

Autres

4

5

Total

73

100

Source : Résultats de nos enquêtes, Avril, 2009

A l'issu de ce tableau, nous remarquons que 32% répondants ont déclaré que l'encadrement qui leur est apporté est suffisant. 44% des enquêtés ont répondu que l'encadrement qui leur est apporté est assez suffisant, par conséquent, elles proposent l'amélioration de l'encadrement pour faire face aux problèmes que rencontrent les membres de la coopérative. 19% répondants ont déclaré que l'encadrement de la COCORWA en leur faveur est insuffisant. Et puis 5% sont restées indifférentes à la question posée.

Notre questionnaire a été complété par l'entretien mené auprès des autorités de la COCORWA, l'encadrement de la coopérative en faveur de ses membres est fonction des moyens tout en privilégiant les PHP dont le degré d'handicap est plus élevé. On ne peut pas faire ce qui est au delà des capacités de la coopérative, nous encadrons les membres dans divers domaines en fonction des moyens dont la coopérative dispose » précise l'une des autorités de la COCORWA.

Conclusion partielle du troisième chapitre

Au niveau du troisième chapitre intitulé « difficultés rencontrées par la COCORWA dans l'encadrement des PHP », nous avons dégagé les contraintes auxquelles la COCORWA fait face pour l'encadrement de ses membres.

Au sujet des problèmes rencontrées par la COCORWA, nous avons constaté que suite au manque de partenaires, ignorance des membres, le marché limité des produits, matériel insuffisant, la vulnérabilité des membres, les préjuges de la société vis-à-vis des PHP et le faible revenu la COCORWA ne parvient pas à encadrer convenablement ses membres.

Quant aux problèmes que la coopérative n'a pas pu résoudre, nous avons dégagé les problèmes liés au logement, l'encadrement et aux soins médicaux.

Pour faire face à ces problèmes, les PHP essayent de chercher des activités pouvant augmenter leur revenu en réalisent des activités pendant les heures hors des obligations professionnelles, en créant des tontines (mutuelles de solidarités financières), et certaines personnes qui ne parviennent pas à trouver les moyens pour résoudre leurs problèmes, elles se mettent entre les mains du tout puissant.

En général, même si la COCORWA contribue à la résolution des problèmes rencontrés par ses membres, l'appréciation des services rendus en faveurs de ses membres est évaluée insuffisamment par les PHP à 44% des répondants.

CONCLUSION GENERALE

1. Synthèse

Au terme de notre travail, nous sommes supposés avoir parcouru tous les éléments qui peuvent nous aider à expliquer la contribution de la COCORWA à l'intégration socio-économique des personnes handicapées.

Nous situant sur un point de départ à savoir l'intégration socio économique des personnes handicapées physiques et la contribution de la COCORWA à l'intégration socio-économiques en faveur de ses membres; notre objet d'étude était l'évaluation de la contribution de la COCORWA à l'intégration socio -économique des personnes handicapées. Quelques questions importantes ont guidé notre mémoire dont les plus importantes sont :

o Quelle est la place de la Coopérative de Confection Rwandaise dans l'intégration socio économique des personnes handicapées physiques dans le Secteur Gikondo?

o Quels sont les problèmes rencontrés par la COCORWA dans l'encadrement des personnes handicapées physiques ?

Nos objectifs opérationnels visaient de :

o Examiner si les activités réalisées par la coopérative de confection rwandaise en faveur des personnes handicapées physiques parviennent à résoudre leurs problèmes;

o Relever les limites qui sont à l'origine de l'insuffisance de revenu familial des personnes handicapées physiques encadrées par la COCORWA la satisfaction de leurs besoins ;

Les résultats de nos investigations, nos recherches à travers lesquels les objectifs de cette étude sont réalisés, sont réunis en trois groupes.

Pour mener à bon trait cette étude, nous sommes partis par la revue de la littérature pour bien éclaircir nos pistes de recherche par ce, nous avons spéculé autours des informations concernant la COCORWA.

Les deux chapitres ont tous concerné les problématiques ci-haut mentionnées bien que nous y ayons évoquées nos démarches méthodologiques.

Toutefois, les résultats de nos études ont révélé ce qui suit :

Le constat général est que les activités exercées par COCORWA ont un impact important sur la situation socio-économique de ses membres.

En ce qui concerne la mesure des problématiques, il a été vu que la place de la Coopérative de Confection Rwandaise dans l'intégration socio-économique des personnes handicapées physiques dans le Secteur Gikondo est significative, cela à partir des activités exercées par la COCORWA en faveur de ses membres.

Il y a également la formation des membres dans plusieurs domaines notamment la formation en coupe couture dont les personnes handicapées physiques formées s'évaluent à 67% tandis que ceux qui sont formées en matière de création des activités génératrices de revenues sont à une proportion de 20%.

Ainsi, les personnes handicapées physiques qui vivent de la coupe couture sont évaluées à 58%, ceux qui font la mécanique sont évaluées à 20%, ceux qui font le bricolage sont à une proportion de 11%, ceux qui ont emprunté le métier de vannerie et borderie sont évalués à 5% tandis que les électroniciens sont évalués à 3%.

Considérant tout ce qui précède, nous pouvons affirmer sans doute que les activités réalisées par la COCORWA ont un impact positif sur l'intégration socio-économique de ses membres dans la mesure où tous les adhérents à la Coopérative de Confection Rwandaise ne vivent que grâce aux métiers appris de la COCORWA, et pensons avoir atteint notre premier objectif.

D'autre part, notre deuxième question de recherche étant «de montrer les problèmes rencontrés par la COCORWA dans l'encadrement des personnes handicapées physiques ».

En effet, à travers les témoignages données par les autorités de la COCORWA et les personnes handicapées physiques, révèlent que ces problèmes sont d'ordre socio-économiques en l'occurrence : la manque de partenaires, ignorance des membres, matériels insuffisant, la vulnérabilité des membres, les préjuges de la société vis-à-vis des PHP, faible revenu ainsi que le marché limité des produits.

Face à tous ces problèmes, les adhérents à la COCORWA doivent réaliser les activités pouvant augmenter leurs revenues pendant les heures hors des obligations professionnelles.

Dans le même ordre d'idée, notre enquête a révélé que les PHP qui réalisent les activités pouvant augmenter leurs revenus sont évaluées à 31%, celles qui se regroupent dans des tontines pour s'entraider sont à une proportion de 59%.

2. Suggestions

Nous ne pouvons pas passer outre sans se préoccuper des suggestions que nous devons émettre en conformité avec notre dernier objectif à savoir émettre des suggestions. De là, quelques suggestions émises sont les suivantes :

Aux personnes Handicapées

· Continuer à lutter pour leur droit et intérêts à travers des coopératives ou associations;

· Avoir le courage d'exploiter au maximum les potentialités qu'elles possèdent;

· Apprendre différents métiers adaptés à leur état physique susceptible de générer leur revenu pour pouvoir s'intégrer dans la société;

· Se faire soigner régulièrement pour améliorer leur état de santé et diminuer les effets négatifs causés par le handicap;

A la Coopérative de Confection Rwandaise

· Augmenter les formations en matière de création d'emploi en faveur de ses membres;

· Mettre en place un cadre permanant de counseling en faveur de ses membres afin qu'ils puissent supporter leur état de handicap;

· Chercher des projets de développement de grande envergure pouvant favoriser l'auto promotion des personnes handicapées;

· Aider les personnes handicapées à se construire des logements ;

· Adopter les mécanismes de mobilisation à l'endroit des partenaires.

Aux organisations partenaires

· Aider les personnes handicapées physiques à travers des formations diversifiées en vue d'être concurrentiel sur le marché des affaires.

· Augmenter les sponsors des activités génératrices des revenues susceptibles d'augmenter le revenu des personnes handicapées physiques membre de la COCORWA ;

· Continuer à promouvoir les activités socio-économiques adaptées aux personnes handicapées physiques ;

Au Gouvernement rwandais

· Intervenir dans le processus intégratif des handicapés en accordant des subsides aux institutions prenant en charge cette couche vulnérable ;

· Assister les personnes handicapées physiques nécessiteuses pour éviter l'exclusion socio-économique;

· Enlever toutes les barrières contre les PHP en matière d'emploi;

· Construire les infrastructures adaptables à l'usage des handicapés ;

· Fournir des services de réadaptation en disposant d'une assistance sociale, médicale, pédagogique et professionnelle aux personnes handicapées ;

· Appuyer les initiatives des associations ou des coopératives créées par les personnes handicapées en garantissant les ressources matérielles et financières nécessaires.

Au terme de ce travail, nous osons dire que, compte tenu de tous les résultats et commentaires enregistrés, toutes nos questions ont été répondues et nos objectifs atteints. Nous ne prétendons pas cependant avoir épuisé un sujet aussi vaste.

Ainsi nous soumettons notre travail à l'amélioration et corrections et imperfections nous laissant nous-mêmes aux abords. En termes de compléments les recherches ultérieures peuvent s'orienter essentiellement sur l'analyse des problèmes psycho-sociaux éprouvés par les personnes handicapées dans la communauté. Faut-il aussi penser à une recherche centrée seulement sur la responsabilité civile des personnes handicapées ainsi que la protection juridique par la société en faveur des personnes handicapées.

Bibliographie

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II. LES RAPPORTS ET REVUES

1) AGHR, Rapport annuel, Kigali, 2006.

2) COMPASSION INTERNATIONAL, rapport trimestriel, Kigali, 2008.

3) CENTRE AMIZERO, Rapport annuel, Kigali, 2007.

4) COCORWA, Rapport annuel, Kigali, 2007.

5) FAMILY HEALTH INTERNATIONAL RWANDA (FHI): Rapport annuel, Kigali, 2007 

6) MERA, Rapport trimestriel, Kigali, 2006.

7) PARLEMENT RWANDAIS, rapport des séances, Kigali, 2006.

8) JOURNAL, vivre ensemble, Numéro 87 du Novembre, Paris, 2007.

9) SECTEUR GIKONDO, Rapport d'évaluation des coopératives, Kigali, 2008

III. COURS

1) KARAMIRA, C., 2004, Les grandes théories sociologiques, ULK, Kigali.

2) INTERAYAMAHANGA, R., 2007, Méthodologie de recherche en sciences

Sociales, ULK, Kigali.

3) RWIGAMBA, B., 2006, Initiation au travail de recherche scientifique, ULK, Kigali.

IV. MEMOIRES

1) HABINEZA J.B., 2006, La contribution des ASBL dans l'intégration socio-

économique des groupes vulnérables, ULK, Kigali.

2) IYAKAREMYE, I., 1997, Intégration psychosociale des handicapés physiques au Rwanda, UNR.

3) MUHAYIMANA, J., 2005, Etudes des problèmes sociodémographiques

des personnes handicapées au Rwanda, ULK, Kigali.

4) MUKANYANA, B., 2007, La réintégration socio économique des handicapés physiques à KMH, ULK, Kigali.

5) MUKAMUTARA, M. P., 2007, Problématique de l'intégration sociale des enfants handicapés physiques dans la société rwandaise, ULK, Kigali.

6) MUNYAWERA, S.P., 2005 : Réintégration socio-économique des enfants

domestiques encadrés par ADPA, ULK, Kigali.

7) YIRIRWAHANDI, M. 1987, Problématique de la réinsertion socio économique des adolescents handicapés moteurs après leur rééducation, UNR.

V. DICTIONNAIRES

1) ENCYCLOPEDIE LIBRE, Paris, 1995

2) GRANDE ENCYCLOPEDIE ,1971

3) Petit LAROUSSE ILLUSTRE, 1992

4) MORFAUX, L., 1980

5) Dictionnaire d'histoire et philosophie des sciences, 2006

VI. REFERENCE ELECTRONIQUE

1) Commission Interaméricaine des droits de l'homme, sur le site :

Http// www.cidh.org, Washington, D.C., 2006 U.S.A. consulté le 3/02/2009

ANNEXES

QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE

N.B : La version originale du questionnaire est en KINYARWANDA

CONSIGNE :

1. Compléter votre identification avant de répondre ;

2. Lisez attentivement toutes les questions et essayer de répondre correctement sans intervention d'autres personnes ;

3. Mettez un signe de croix dans une case prévue devant la réponse choisie et donnez des explications dans une place qui leur est réservée.

Note :

1. Toutes les questions sont acceptables et ce n'est pas une compétition ;

2. Je vous promets que seul l'intérêt de la recherche scientifique dirige notre attention, vos réponses sont un secret et que seul les conclusions générales seront à la portée du public.

PARTIE I. IDENTIFICATION DU REPONDANT

Code du Participant

Sexe et Age

Masculin ............................

Féminin ...................... :......

Age (en années révolues) ............................

Etat civil

Marié (e)...............................

Veuf (ve)..............................

Divorcé (e)...........................

Séparé (e) ............................

Niveau d'études

Illettré ............................

Primaire.........................

Secondaire.....................

Universitaire..................

A. Questions relatives avec les activités exercées par la COCORWA

1. Dans votre travail journalier au sein de la COCORWA, quels vos activités

o Couture ............................

o Bricolage ..........................

o Electronique .....................

o Autres (À spécifier) ...............................................................

2. Y a-il des formations professionnelles dont vous recevez?

o Oui ............................

o Non ............................

3. Si oui, quelles sont les contenues?

o Couture ............................

o Création des activités génératrices des revenues ............................

o Counseling ............................

o Autres (À spécifier).........................................................................

4. Combien de fois suivez-vous ces formations ?

o Souvent ............................

o Quelques fois ...................

o Rarement .........................

5. Quels sont les résultats de cette formation dans la vie courante sur le plan

o Sociale ....................................

o Economique ............................

o Psychologique .........................

o Autres (A spécifier) ........................................................................

6. Quels sont les services reçus de la COCORWA ?

o Counseling ................................................

o Prothèses orthopédique ............................

o Confection de nos habits ............................

o Autres (A spécifier) ........................................................................

B. Questions Relatives à la nourriture

7. Avant l'adhésion à la COCORWA, votre famille mangeait combien de fois par jour ?

o Une fois par jour ............................

o Deux fois par jour ............................

o Trois fois par jour ............................

8. Après l'adhésion à la COCORWA, vous mangez combien de fois par jour?

o Une fois par jour ............................

o Deux fois par jour ............................

o Trois fois par jour ............................

9. Dans le cadre de la nourriture, avant l'adhésion à la COCORWA, quel est sorte d'aliment dont vous preniez ?

o Céréales .......................

o Tubercules ....................

o Légumineuse .................

o Fruits ............................

10. Après l'adhésion à la COCORWA, dans les aliments suivants, lesquels dont vous mangent?

o Céréales .......................

o Tubercules ....................

o Légumineuse .................

o Fruits ............................

11. Avant l'adhésion à la COCORWA, comment variez-vous votre aliment ?

o Souvent ..........................

o Quelques fois ..................

o Rarement .......................

o Jamais .......................

12. Après l'adhésion à la COCORWA, comment votre aliment change?

o Souvent ..........................

o Quelques fois ..................

o Rarement .......................

o Jamais .......................

C. Questions Relatives à la santé

13. Quelle est la cause de votre infirmité ?

o Guerre et le génocide contre les Tutsis .......................

o Accident ..........................

o Maladie ...........................

o Ne sait pas .......................

14. Quelle est la conséquence de votre infirmité dans votre vie active ?

o Marginalisation.......................

o La pauvreté.............................

o Maque d'emploi.......................

o Aucun .....................................

o Autre (À spécifier) ........................................................................

15. Avant votre adhésion à la COCORWA, dans le cadre de la santé, quelle votre établissement fréquentiez vous pour se faire soigner?

o Médecine traditionnelle ................

o A la Pharmacie ............................

o Automédication ............................

o Au centre de santé .......................

o A l'hopital .......................

o Autres ............................

o Nulle part ( Expliquer) .....................................................................

16. Après votre adhésion à la COCORWA, quels sont les établissements de santé fréquentez vous?

o Médecine traditionnelle ................

o A la Pharmacie ............................

o Automédication ............................

o Au centre de santé .......................

o A l'hopital .......................

o Autres ............................

o Nulle part (Expliquer) .....................................................................

17. Avant l'adhésion à la COCORWA, quel est le moyen utilisé par votre famille pour couvrir les soins médicaux?

o Mutuelle de santé .......................

o FARG .......................

o RAMA .......................

o MMI ..........................

o SORAS .....................

o COGEAR ...................

o SONARWA .................

o Ailleurs ................... Explique .............................................

18. Quels sont les moyens utilisés par votre famille pour couvrir les soins médicaux ?

o Mutuelle de santé ...........

o FARG .............................

o RAMA ............................

o MMI ..............................

o SORAS .........................

o COGEAR .......................

o SONARWA ....................

o Ailleurs ............... Expliquer................................................

19. Quel est le degré de se faire soigner au sein de votre famille?

o Très suffisant ....................

o Suffisant .........................

o Insuffisant .......................

20. Y a -t-il la contribution de la COCORWA ?

.......................................................................................................................................................................................................................

21. Dans le cadre de la santé, considérant votre vie avant l'adhésion à la COCORWA, quelles sont votre souhait ?

........................................................................................................................................................................................................................

D. Questions relatives à l'habillement

22. Avant l'adhésion à la COCORWA, quel est le niveau de moyen d'obtenir les habits d'aller participer dans des cérémonies ?

o Très suffisant ..................

o Suffisant .........................

o Insuffisant ........................

o Aucun (expliquer) .........................................................................

23. Après l'adhésion à la COCORWA, quel est le niveau de moyen d'obtenir les habits d'aller participer dans des cérémonies ?

o Très suffisant .........................

o Suffisant ...............................

o Insuffisant .............................

o Aucun (expliquer) .........................................................................

24. S'il s'agit très suffisant ou suffisant, combien de fois changez vous les habits par semaine ?

o Souvent ...........................

o Quelques fois ...................

o Rarement .........................

o Aucune (expliquer) .......................................................................

E. Questions relatives à la vie sociale

25. Avant l'adhésion à la COCORWA, on vous invitait dans des cérémonies ?

o Souvent ...........................

o Quelques fois ...................

o Rarement .........................

o Aucune (expliquer) .......................................................................

26. Après l'adhésion à la COCORWA, on vous invite dans des cérémonies ?

o Souvent ...........................

o Quelques fois ...................

o Rarement .........................

o Aucune (expliquer) .......................................................................

27. Avant l'adhésion à la COCORWA, y a-t-il des postes politiques de l'Etat dont vous aviez posé votre candidature ?

........................................................................................................................................................................................................................

28. Après l'adhésion à la COCORWA, y a-t-il des postes politiques de l'Etat dont avez vous posé votre candidature ?

........................................................................................................................................................................................................................

29. Avant l'adhésion à la COCORWA, quels sont les réunions participeriez vous ?

Réunions des familles..... Souvent ..... Peu de fois ..... Aucune .....

Réunions de Gacaca ..... Souvent ..... Peu de fois ..... Aucune .....

Réunions de travail communautaire.. Souvent.. Peu de fois.. Aucune.

Réunions d'aider les personnes vulnérables .... Souvent ..... Aucune .....

Rien (expliquer)................ souvent ..... Aucune .....

30. Après l'adhésion à la COCORWA, quels sont les réunions participez vous ?

Réunions des familles..... Souvent ..... Peu de fois ..... Aucune .....

Réunions de Gacaca ..... Souvent ..... Peu de fois ..... Aucune .....

Réunions de travail communautaire.. Souvent.. Peu de fois.. Aucune.

Réunions d'aider les personnes vulnérables .... Souvent ..... Aucune .....

Rien (expliquer)................ souvent ..... Aucune .....

31. S'il y a changement dans la participation dans des réunions, quel est l'apport de la COCORWA?

o Très suffisant ................

o Suffisant ........................

o Insuffisant .....................

o Pas d'apport .................. Expliquer ................................................

F. Questions relatives à l'éducation

32. Dans votre famille, y t- il des enfants qui sont en âge scolaire ?

o Oui .....................

o Non .....................

33. Avant l'adhésion à la COCORWA, comment était votre moyen d'obtenir les frais scolaire de vos enfants?

o Très suffisant ................

o Suffisant ........................

o Insuffisant .....................

o Pas de moyen .............. Expliquer ..................................................

34. Après l'adhésion à la COCORWA, comment est votre moyen d'obtenir les frais scolaire de vos enfants?

o Très suffisant ................

o Suffisant ........................

o Insuffisant .....................

o Pas de moyen .............. Expliquer ..................................................

35. Quel est le degré de la COCORWA dans la scolarisation de vos enfants ?

o Très suffisant ................

o Suffisant ........................

o Insuffisant .....................

o Rien ..................... Expliquer ..................................................

G. Questions relatives aux logements.

36. Avant l'adhésion à la COCORWA, habitez vous dans

o Ma propre maison .....................

o Locataire .....................

o Prêteur .....................

o Autres (À expliquer) .....................................................................

37. Après l'adhésion à la COCORWA quel est réalisation en matière de logement ?

o Achat de ma maison ................................

o Construction de ma maison .....................

o Réhabilitation de ma maison ...................

o Obtention de frais de location ..................

o Autres (A spécifier) ........................................................................

38. Quelle est la contribution de la COCORWA dans ces activités ?

o Très suffisant ................

o Suffisant ........................

o Insuffisant .....................

o Rien ..................... Expliquer ..................................................

39. Si le fait d'être membre de la COCORWA vous a parmi d'obtenir votre propre maison quels sont les matériaux qui construit votre maison ?

o Arbres ........................

o Briques adobes............

o Briques cuites.............

o Bloc ciment ................

o Autres (A spécifier) ........................................................................

H. Questions relatives aux revenues

40. Avant l'adhésion à la COCORWA, quel est votre revenu mensuel ?

o Moins de 30000 ................

o 30001-50000 ....................

o 50001-70000 ....................

o 70001-100000 ..................

o Plus de 100000 ................

41. Après l'adhésion à la COCORWA, quel est votre revenu mensuel provenant de la COCORWA?

o Moins de 30000 ................

o 30001-50000 ....................

o 50001-70000 ....................

o 70001-100000 ..................

o Plus de 100000 ................

42. Après l'adhésion à la COCORWA, quels sont les problèmes qu'elle n'a pas pu résoudre expliciter chacun ?

........................................................................................................................................................................................................................

43. Si la COCORWA ne parvient pas à résoudre tous les problèmes, quels sont les moyens utilisés pour faire face à ces problèmes ?

o Travail hors service de la COCORWA

o Se regrouper dans des tontines

o Prier Dieu

o Autres (À spécifier) ........................................................................

44. Quelles sont vos suggestions pour que vous puissiez vivre dans des bonnes conditions comme les autres personnes ?

........................................................................................................................................................................................................................________________________________________________________________

GUIDE D'ENTRETIEN DESTINEES AUX AUTORITES DE LA COCORWA

1. Quelles sont les conditions de vie en général des membres de la COCORWA.

2. Quelles sont les actions menées pour faciliter l'intégration socio économique des personnes handicapées physiques au sein la COCORWA?

3. Quels sont les problèmes dont vous rencontrez dans l'encadrement des personnes handicapées physiques ?

4. Quelles sont les conditions d'adhésion des personnes handicapées physiques au sein de la COCORWA?

5. Quelle est votre contribution en faveur des personnes handicapées physiques ?

6. Cette contribution est -t-il suffisante ?

7. Quelles sont les facteurs limitant les personnes handicapées physiques à l'intégration socio-économique?

8. Quelles sont les stratégies disposez- vous pour faciliter l'intégration socio économique de votre membre ?

9. D'après vous, comment est ce que les personnes handicapées physiques réagissent face aux conseils reçus de la COCORWA?

10. Parmi les services offerts par la COCORWA aux personnes handicapées physiques, quels sont ceux qui les intéressent le plus ?

11. Quels sont les problèmes des membres que la COCORWA n'a pas pu résoudre ?

12. En quoi l'Etat peut vous être utile dans l'intégration offerte aux personnes ?

GUIDE D'ENTRETIEN DESTINEES AUX AUTORITES LOCALES

1. Quelles sont les conditions de vie en générale des personnes handicapées dans secteur de GIKONDO ?

2. Y a-t-il des aides destinées aux personnes handicapées dans le secteur de GIKONDO ?

3. L'aide consacré aux personnes handicapées est -il suffisant ?

4. Quels sont les obstacles rencontrés dans le cadre de l'intégration socio économique des personnes handicapées ?

5. D'après vous quel est le rôle de l'Etat dans le cadre de l'intégration socio- économique des personnes handicapées physiques pour qu'elles vivent comme des autres sans handicaps ?

Merci pour vos réponses, que Dieu vous bénisse !

ORGANIGRAMME DE LA COOPERATIVE DE CONFECTION RWANDAISE.

ASSEMBLEE GENERALE

RESSOURCES HUMAINES

CONSEIL D'AUDIT

CONSEIL DE GESTION

MEMBRE DE LA COOPERATIVE

MEMBRE DE LA COOPERATIVE

MEMBRE DE LA COOPERATIVE

CONSEIL D'ADMINISTRATION

ASSEMBLEE GENERALE

RESSOURCES HUMAINES

CONSEIL D'AUDIT

CONSEIL DE GESTION

MEMBRE DE LA COOPERATIVE

MEMBRE DE LA COOPERATIVE

MEMBRE DE LA COOPERATIVE

CONSEIL D'ADMINISTRATION

Sources : COCORWA, Avril, 2009

PHOTOS DES HANDICAPES PHYSIQUES EN ACTIVITE DE COUTURE AU SEIN DE LA COOPERATIVE DE CONFECTION RWANDAISE

BATIMENT DE LA COOPERATIVE DE CONFECTION RWANDAISE






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"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"