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Les institutions financières internationales dans la transition des PECO

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par Francois Hurstel
Université Paris IV La Sorbonne - Master 2 - DEA 2007
  

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B/ Les IFI ont contribué à l'amélioration sensible de certaines situations

Il est indéniable que les IFI ont massivement contribué à l'amélioration sensible de nombreuses situations et ont souvent crée les conditions du succès qu'ont pu connaître les PECO. Cependant, il est difficile de statuer précisément sur la valeur ajouté apportée par les IFI. Quelle aurait été la situation si les PECO n'avaient pas bénéficié de l'aide des IFI ? Pour répondre à cette question, nous pouvons nous fonder sur l'évolution des situations propres aux PECO et sur les communications émanant directement des IFI, et plus particulièrement de la BEI. Les observateurs, qu'ils soient occidentaux ou originaires de l'Est, se sont davantage risqués à exposer les travers et insuffisances plutôt que les succès et apports.

Les bouleversements politiques intervenus fin 1989 ont amené la communauté internationale, à travers leurs IFI, à intervenir très vite pour soutenir la volonté des PECO de mettre en place des institutions démocratiques face à une situation économique souvent grave, un manque d'infrastructures de base efficaces, un tissu industriel et des services largement obsolètes et inefficaces, et un environnement dégradé. Tandis que la Communauté Européenne mettait en route le programme PHARE, la BEI rappelle dans son rapport annuel de 1993, que suite aux décisions des instances communautaires et de son Conseil des Gouverneurs, elle démarrait en 1990 l'octroi de financement en faveur d'investissements prioritaires à hauteur d'un milliard d'ECU. Dans les pays de la zone, la BEI a fortement contribué au renforcement des infrastructures de communication, et en particulier à celles assurant l'amélioration des liaisons avec la Communauté, suivant en cela les souhaits du Conseil Européen visant à soutenir les projets de réseaux transeuropéens impliquant ces pays (939 millions pour les télécommunications et les transports). La modernisation, la remise en état avec l'installation d'équipements antipollution de centrales électriques, le renforcement et la rationalisation des réseaux électriques et gaziers sont sans aucun doute de réelles réussites auxquelles a contribué la BEI. Par ailleurs, cette dernière a soutenu des projets industriels, agricoles et des services de tailles diverses, directement ou à travers des prêts globaux. Afin de favoriser la transition vers l'économie de marché et l'établissement de partenariat entre firmes de ces pays et de la Communauté, elle a financé des opérations au travers de « joint ventures » impliquant des sociétés de divers pays de la Communauté. Enfin, la BEI a nettement contribué au développement des marchés financiers locaux en lançant des emprunts dans des monnaies des PECO. Cette stratégie a contribué à l'efficacité accrue des marchés concernés, tout en acheminant l'épargne vers des produits productifs pour lesquels des financements en monnaie locale des pays concernés étaient demandés afin de minimiser le risque de change supporté par les promoteurs. La BEI a lancé des emprunts en couronnes tchèques et a mis en place en 1997 un mécanisme de financement sous forme de notes à moyen terme libellés en forint hongrois. Par ce mécanisme, la Banque a pu être présente sur le marché domestique de la Hongrie et de la République Tchèque et d'établir ainsi des valeurs de référence à long terme pour ce segment du marché tout en aidant à canaliser une épargne locale vers des projets productifs. Elle a également emprunté sur l'euromarché des couronnes estoniennes et slovaques et des zlotys polonais. Ces obligations ont contribué à orienter de l'épargne occidentale vers la région. D'une manière générale, la Banque a pu, lorsque la législation nationale l'autorisait, proposer des crédits dans les monnaies locales et éliminer les risques de change pour les emprunteurs. C'est sans doute par ce type de crédits que la BEI a été la plus utile aux PECO dans leur phase de transition.

Les autres IFI ont communiqué moins précisément sur les apports essentiels de leur présence pendant la transition, et sur les fruits de leur aide. Dans un rapport sur la transition économique des PECO après dix ans de travail17(*), le FMI se veut très prudent par exemple. Selon l'expert Stanley Fisher, l'aide occidentale a indéniablement apporté de l'expérience et des fonds indispensables pour les réformes de la première heure. Les IFI auraient aidé les PECO le plus significativement dans les premières années de la stabilisation macroéconomique. La question de savoir des aides plus nombreuses auraient davantage apporté aux PECO ne peut trouver de réponse. Ce constat de Stanley Fisher illustre la difficulté qu'il y a à évaluer la valeur ajouté des IFI dans le processus. La croissance a sans doute été encouragée et facilitée par les investissements, dons et crédits des IFI mais uniquement dans les pays qui avaient préalablement réussi leurs réformes de stabilisation macroéconomique. Ces pays ont dans l'ensemble connu des cycles économiques vertueux dans les premières années de la transition, grâce au travail de FMI, et sur la durée des IFI occidentales.

Les rapports annuels du FMI nous renseignent quelque peu. Dans le rapport de 1997 par exemple, le rapport insiste, pour la Hongrie, sur l'amélioration sensible de la situation macroéconomique grâce au « programme de stabilisation » appliqué par les autorités et conseillé par le FMI. Le rapport évoque l'amélioration de l'équilibre de la balance des paiements, l'austérité budgétaire, l'accélération des réformes structurelles, autant de progrès qui représentent exactement les domaines de compétences du FMI. Les privatisations ont aussi progressé, avec la vente de quelques grosses entreprises du service public. En ce qui concerne la Pologne également, le FMI, par l'intermédiaire de ses administrateurs18(*), se félicitait, en 1997, des résultats. Là encore, il faut noter l'importance accordée à la stabilisation macroéconomique dans les résultats (notamment les hausses de salaires, du PIB, de la croissance...) polonais. Ainsi, si l'on en croit les rapports annuels du FMI, qui contrairement à la BEI n'exposent pas clairement l'impact sur la région, le FMI a surtout réussi à stabiliser, dans un premier temps, mais avec par la suite des répercussions sur toute l'économie, la situation macroéconomique des PECO.

La BERD décrit de manière plus précise l'impact de ses interventions dans la région. Pour la Hongrie par exemple, la Banque se félicite de son impact sur la transition dans trois secteurs différents : le secteur de la finance, des infrastructures et de l'environnement, de l'entreprise et du cofinancement, et pour la République Tchèque, elle aurait également fortement contribué aux réformes menées dans les trois mêmes secteurs. Si l'on en croit ses communications, la BERD a supporté la réforme du secteur financier en Hongrie depuis 1994 en supportant la privatisation et l'implication d'investisseurs étrangers stratégiques. La BERD s'est engagé dans quatre banques majeures de Hongrie et a pu élaborer de nouveaux instruments de crédits alors inconnus dans la région. Elle a par ailleurs contribué à la réforme du droit financier et à l'établissement d'un système de recensement bancaire centralisé. En République Tchèque, la Banque a joué un rôle significatif dans la privatisation des deux plus importantes banques nationales (Ceska Sporitelna et CSOB). Dans le secteur structurel et environnemental, la BERD a joué un rôle clé en Hongrie, d'abord par son implication dans les infrastructures de transports qu'elle a contribué à améliorer. Elle a aussi promu la privatisation d'une société de gestion des eaux usagées et a amélioré les standards environnementaux du pays. En République Tchèque, la BERD semble avoir joué un rôle moindre dans le secteur des transports et de l'environnement. Elle a participé à titre minoritaire à la construction d'une autoroute en 1995 et a financé un projet municipal de gestion des eaux. Dans le secteur de l'entreprise, la BERD a supporté de nombreuses PME et PMI, a aidé sensiblement aux privatisations en Hongrie et République Tchèque. En Hongrie, elle a encouragé et participé à la privatisation de l'opérateur national (Matav, désormais Magyar Telekom) et à l'émergence progressive d'un concurrent (Vivendi Telecom Hungary, désormais Invitel). Ainsi, la BERD se félicité d'avoir été à l'origine de l'un des réseaux de télécommunication les plus compétitif et décentralisés dans la région. En République Tchèque, la Banque a beaucoup attiré les investissements étrangers dans l'industrie et l'agriculture (Cokoladovny, Sugar, Sepap, Barum). Elle s'est également spécialisée dans l'aide aux entreprises (généralement des PME locales) en faillite, en finançant elle-même et en encourageant les IDE. La Banque s'est également investit dans l'immobilier et l'hôtellerie en République Tchèque où elle a obtenu des résultats sensibles. En conclusion pour la Hongrie, la BERD prétend donc avoir bien compris l'environnement économique du pays et avoir ainsi pu concentrée ses efforts sur des secteurs bien choisis. Pour la République Tchèque, la BERD a également connu des réussites notables.

* 17 FISHER, Stanley, The transition Economies after Ten Years, IMF Working Paper, Washington, 2000

* 18 Voir chap. 2 partie 1 sur l'organisation et le fonctionnement du FMI

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore