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La problématique de la gouvernance locale dans la région de l'est-Cameroun: une analyse de la perception du maire par les populations de la ville de Bertoua

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par Bertille Arlette JIOKENG NDOUNTIO
Universite Catholique d'Afrique Centrale - Master en Gouvernance et Politiques publiques 2010
  

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Paragraphe 2. Dimension politique de la mairie et confinement du maire à un rôle

bureaucratique

Parce qu'il existe toutes ces interférences entre le maire et le gouvernement, le travail du maire prend une coloration très politique que les populations ne comprennent et n'apprécient généralement pas. Pourtant, « les collectivités locales créées ou en cours de création n'apparaissent pas sur des terrains neutres, mais dans des arènes de pouvoir marquées par différentes dynamiques organisationnelles102(*)». Cette dimension a priori « conflictuelle » met en lumière une superposition des différentes sphères de la société si bien que Marion PAOLETTI soutient que :

La représentation politique locale est peu conforme aux standards qui permettent de qualifier un régime de démocratique. Non seulement on y voit la confusion des pouvoirs exécutif et délibératif sur la personne du maire, la monopolisation de pouvoirs importants, la position d'infériorité, qualitative et quantitative, faite aux oppositions, mais force est de constater que les tentatives pour institutionnaliser la participation des habitants sont restées fortement neutralisées103(*).

Nombreuses sont les personnes qui nous ont confié lors des entretiens que le maire est une personne externe au groupe. « Il passe son temps à faire les discours. Il ne connaît pas les réalités des populations » disent-elles. Cette situation trouve une justification dans la prépondérance des tâches administratives attribuées au maire, notamment la signature des actes et copies d'actes de naissance, de mariage, de décès, l'établissement des permis de bâtir, la rédaction de rapports aux autorités de tutelle. Le maire doit, en effet, gérer les « affaires de la cité » et n'a pas, de ce fait, toujours le temps de se faire des amis au sein de la population. Cette dernière voudrait, en effet, que le maire passe constamment dans les quartiers pour surveiller par lui-même l'évolution de tel ou tel autre chantier ou encore pour s'enquérir de la situation de chacun de ses administrés. Cette tâche n'est pas aisée quand elle n'est tout simplement pas possible.

En outre, le maire est une personnalité qui jouit de plusieurs casquettes qui lui imposent d'être en alerte en ce qui concerne les usages qui peuvent être faits du contexte par le régime en place. On peut donc affirmer avec BAKO-ARIFARI que :

L'articulation du global et du local en passant par le national et le régional (à la fois comme échelles géographiques et instances de pouvoir) procède par des paradoxes (des trajectoires particularistes, centrifuges à priori, identitaires, ethniques, religieuses, etc.) et exclut tout apriorisme catégorique et toute perspective unilatérale. Il existe plusieurs voies possibles et tout dépend des contextes, des enjeux du moment et des stratégies d'acteurs. Ces analyses macrosociologiques parfois éloignées de la thématique de la décentralisation permettent d'entrevoir néanmoins certains des usages des politiques de décentralisation par les différents régimes au pouvoir.104(*).

Mais, au-delà, c'est surtout l'absence de communication entre le maire et les populations qui les pousse à avoir une telle vision des choses. Les gens ont l'impression que leur destin se décide dans les bureaux sans qu'ils en soient informés. Il n'en demeure pas moins qu'un effort reste à faire pour fournir aux populations une information qui soit à la fois complète, détaillée et accessible, c'est- à-dire compréhensible par l'ensemble de la population. De ce point de vue, il sera peut-être nécessaire de partager une information plus personnalisée, qui tiendra compte, d'une part, des réalités propres au public auquel elles s'adressent et, d'autre part, des modes d'intelligibilité et des schémas interprétatifs avec lesquels il les recevra105(*). Quoiqu'il en soit, l'absence d'un plan de communication bien établi et respecté a des implications sur le degré de participation des populations à l'action publique locale du maire à Bertoua.

* 102 N. BAKO-ARIFARI, «Décentralisation et rapport global-local : formes du politiques, intermédiation et mode de représentation locale (Atelier 1)», in Le bulletin de l'APAD, N° 16, Décentralisation, pouvoirs sociaux et réseaux sociaux, mis en ligne le 15 novembre 2006, disponible sur http://apad.revues.org/document541.html, consulté le 27 mars 2010, à 23h.

* 103 M. PAOLETTI, disponible sur http://www.ceras-projet.com/index.php?id=1956.

* 104 N. BAKO-ARIFARI, disponible sur http://apad.revues.org/document541.html, consulté le 27 mars 2010, à 23h.

* 105 C. ANTHOINE, disponible sur http://apad.revues.org/document534.html, consulté le 3 avril 2010, à 21h40 min.

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