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Crise financière mondiale et banques islamiques

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par Yacouba Sibi
Université de Nouakchott - Maitrise Droit privé, Option Droit des Affaires  2010
  

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Paragraphe IV Riba et thésaurisation

54 Dictionnaire historique de l'Islam, Op.cit. P774

55 Argument sujet à polémique mais parfois admis comme en droit constitutionnel, où les constitutions coutumières

sont formées par la pratique et essentiellement composées de règles non-écrites (coutumes, usages, conventions), comme c'est le cas en Angleterre

56 Dictionnaire historique de l'Islam Op.cit. P595

57 « Vous avez un excellent exemple dans votre prophète » (XXXIII, 21)

58 Dictionnaire encyclopédique de l'Islam , Op.cit. de C. GLASSE

L'Islam combat très vigoureusement le Riba. Du point de vue étymologique, le mot ribâ (nom arabe masculin) vient du verbe rabâ & arbâ qui signifie augmenter et faire accroître une chose à partir d'elle-même. A partir même de cette définition de la racine arabe on perçoit immédiatement l'idée d'interdiction d'une augmentation et d'une croissance illégale de tout ou partie du patrimoine. L'Islam a annoncé à celui qui pratique le riba, la guerre de la part d'Allah et de son messager et lui promet de se tenir le jour du jugement dernier comme celui que le toucher de Satan a bouleversé59. Au début de l'Islam déjà, le problème de l'intérêt était soulevé car il était lié à certaines activités d'échanges simples.

Illustration: dans le passé, la coutume de troquer des dattes pas encore mures encore sur l'arbre contre des dattes faisait était courante. Elle se fondait sur la spéculation du prix futur des dattes non mures. À cette pratique, les juristes répondirent que c'était de l'usure.

Cependant Malik ibn Anas60 fit une exception arguant que cela représentait à une nécessité sociale et une pratique établie.

A l'opposé de la pensée musulmane dans laquelle il n'existe aucune distinction entre ces deux termes, il existe traditionnellement une distinction entre "usure" et "prêt à intérêt". L'usure étant un prêt à un intérêt très fort. Même si de tout temps il y eût des penseurs, philosophes et économistes pour défendre l'utilité de la pratique de l'intérêt, il convient de rappeler que cette pratique fût également critiquée tout au long de l'histoire.

En voici quelques exemples.

Qualifiée de détestable par Aristote (384, m.322 av. Jésus-Christ) la pratique du prêt à intérêt consiste à créer de la monnaie à partir d'elle-même61. Ce procédé selon lui est haïssable dans la mesure la monnaie fut créée pour l'échange et non pour se servir elle-même. Aristote accepte le commerce lorsqu'il sert à échanger les biens, mais il considère que cette activité est condamnable dès lors qu'elle vise exclusivement l'enrichissement. L'on se demande bien comment serait compris Aristote dans le monde d'aujourd'hui, quand on sait que tout , absolument tout est fait en vue d'enrichissement et d'intérêts ?

Les traditions monothéistes aussi ont un point de vue convergent sur la notion d'intérêt, notamment la tradition juive qui condamne également et clairement la pratique. le Tabrit (un mot hébreux désignant la pratique de l'usure) était interdit entre juifs mais pas entre juifs et non juifs ». L'ancien testament permet, en effet, aux créanciers juifs de pratiquer un taux usuraire lorsqu'il s'agit d'un prêt accordé aux étrangers de la communauté juive62.

L'église catholique quant à elle fut dans un premier temps opposé à la pratique de l'intérêt en fondant sa position sur des sources bibliques. Cependant Sous l'impulsion de Calvin (au XVIe siècle) l'autorisation fût donnée aux protestants, et par la suite la pratique se répandit à l'ensemble de la communauté chrétienne, cependant qu'il fallait respecter une limite morale et ne pas pratiquer un taux d'intérêt trop fort(?).

59 « Ceux qui mangent [pratiquent] de l'intérêt usuraire ne se tiennent (au jour du Jugement dernier) que comme se tient celui que le toucher de Satan a bouleversé.

Cela, parce qu'ils disent: "Le commerce est tout à fait comme l'intérêt" Alors qu'Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt ». Coran, Sourate Al-BAQARAH (LA VACHE), verset 275.

60 716-796 fondateurs de l'école juridique malikite. Son approche du droit canon repose essentiellement sur les usages coutumiers de Médine en utilisant le consensus et l'opinion.

61 Alternatives économiques No 276 de janvier 2009, p.75

62 « Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt, ni pour l'argent, ni pour vivre, ni pour aucune chose qui se prête à intérêt, pour l'étranger tu pratiqueras l'usure ; mais envers ton frère, pas d'usure, pour que Dieu ton Élohim, te bénisse de tout envoi de tes mains sur la terre, là où tu viens, pour en hériter). (Deutéronome, XXIII : 19-21).

Si ton frère devient pauvre et que sa main s'affaiblit prés de toi, tu le soutiendras, afin qu'il vive prés de toi, ne tire de lui aucun intérêt, ni profit, crains ton dieu et que ton frère vive avec toi. Tu ne lui prêteras point ton argent à intérêt et tu ne lui donneras pas tes vivres pour en tirer profit. Lévitique, XXV 35-37, cité dans le dictionnaire de théologie, Paris 1947, colonne 2325.

En islam, le point de vue est tout autre et la position est constante : la richesse loin de constituer un élément de puissance économique, doit permettre de servir les autres et leur permettre également de gagner63.

De nombreux intellectuels ont de leur côté fustigé l'usure, en argumentant que celui-ci dissuade l'investissement en ce qu'il n'est pas directement et certainement rentable, même si cet investissement a une importance sociale (développement des infrastructures, éducation, etc.). L'économiste et philosophe Adam Smith (1723,-1790 après. Jésus-Christ.) estima pour sa part que par l'usure "le capital est au risque de l'emprunteur qui est comme l'assureur de celui qui prête".

On voit clairement que l'usure et le prêt à intérêt recouvrent une même notion, celle d'une monnaie qui se sert elle-même. C'est pourquoi l'Islam ne fait aucune distinction sémantique entre ces deux notions et condamne très vigoureusement la pratique.

À travers toutes ces interdictions l'Islam met l'accent sur le travail de l'homme comme source de réalisation et de richesse. Il doit travailler et engager pleinement son intelligence et son énergie

« l'homme ne possédera que ce qu'il acquiert par ses efforts »64.

Si le système bancaire islamique a des sources différentes des banques conventionnelles65, elle ne se comporte pas moins comme une institution financière. Il a un mode de fonctionnement qui diffère de système bancaire conventionnel, d'où l'étude caractérielle et systémique de la banque islamique.

Banque islamique et logique commerciale

Si les termes de banques et finances islamique sont nouveau pour certains, il le sont moins pour une bonne partie de l'opinion à cause de la crise de Dubaï qui fit les grands titres de nombreux quotidiens et hebdomadaires dès la deuxième quinzaine du mois novembre 2009.Encore qu'il faille lever un amalgame , Dubaï n'est pas représentatif de toute la finance islamique encore moins de

son système bancaire. Cela dit les problèmes suivants se posent : qu'est ce qui caractérise la banque islamique (section 1), quels sont ses principes (section 2) et quels sont les produits qu'elle propose (section 3) ?

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