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Les relations de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs de « wôrô-wôrô » : cas des chauffeurs exerçant sur la ligne Treichville gare de Bassam-Gonzagueville.

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par Gada Yao Anicet, Gbalou Douan Narcisse et Koffi Julien
 - Licence de Sociologie et Anthropologie 2008
  

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II- MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA RELATION

DE TRAVAIL

1°) Les principes de fonctionnement de la relation de travail

Pour un meilleur fonctionnement des relations de travail entre « djoulatchè » et chauffeur de « wôrô-wôrô », des principes et règles ont été établis. Ainsi dès les premiers contacts et entretiens de travail, des principes de bon fonctionnement sont fixés selon un commun accord ou/et d'une façon unilatérale (imposés) par le « djoulatchè. En effet en certains points de principes, les décisions ne se discutent pas ; elles s'imposent au chauffeur qui se charge de les exécuter. Ce sont ainsi les horaires de mise en circulation (sortie et entrée) du « wôrô-wôrô » et les modalités de versement de la recette journalière. Cependant il importe de préciser d'autre part que le pouvoir de décision dans cette relation de travail est souvent partagé. En effet ces principes qui résultent d'un commun accord se fondent sur des compromis entre le « djoulatchè » et son chauffeur. Ce sont entre autres le mode rémunération du chauffeur et la prise en charge des frais de réparation du véhicule en cas de pannes mécaniques.

Ces différents principes de fonctionnement se résument en plusieurs points. Nous avons ainsi :

· Le salaire : il fait l'objet de discussion entre le « djoulatchè » et son chauffeur et varie le plus souvent entre deux options.

La première option est le paiement mensuel ou salaire mensuel. Celui-ci varie entre 30.000 et 50.000 Francs CFA32(*) par mois. Dans ce cas le chauffeur est payé chaque fin de mois par le « djoulatchè » à qui il reverse quotidiennement le montant de la recette journalière.

Dans la seconde option le chauffeur n'est pas salarié et travaille pratiquement tous les jours de la semaine. Les versements au propriétaire sont faits de lundi à samedi et la recette du dimanche revient au chauffeur. Celui-ci a donc droit à quatre (4) jours dans le mois et la recette perçue pendant ces jours constitue son salaire de base.

· La recette journalière : elle est fixée par le « djoulatchè » et varie généralement entre 15.000 et 17.000 francs CFA selon l'état et les pièces administratives du véhicule. Le versement de cette somme s'effectue chez le « djoulatchè » et par jour de travail.

· L'entretien du véhicule « wôrô-wôrô » : est à la charge du « djoulatchè ». Cependant étant l'instrument de travail du chauffeur, ce dernier se doit de l'entretenir également. Ainsi en cas de pannes mécaniques, le chauffeur prend en charge les frais de réparation lorsque ceux-ci n'excèdent pas 5.000 francs CFA mais au-delà de cette somme c'est au « djoulatchè » que reviennent les frais de réparation. Ce point fait notamment partie des principes de travail qui font l'objet d'un consensus entre « djoulatchè » et chauffeur.

· Les heures de mise en circulation du « wôrô-wôrô » : elles sont établies par le « djoulatchè » et se situent entre 5h30 mn et 21h voire 22h selon les propriétaires.

· Les pièces administratives du véhicule : elles sont du ressort du « djoulatchè » qui se doit de les renouveler en cas de période d'expiration. Elles demeurent importantes car sans elles le véhicule ne peut être mis en circulation.

2°) Les objectifs de la relation de travail

La relation de travail est d'une manière générale le lien entre deux personnes dans le cadre du travail. Ce lien existe lorsqu'une personne exerce une activité ou fournit des services sous certaines conditions en échange d'une rémunération. Ici dans le secteur de transport informel, la relation de travail entre le « djoulatchè » et son chauffeur vise des objectifs propres à chaque acteur.

Pour le chauffeur de « wôrô-wôrô », cette relation vise à le faire changer de statut. Il passe du statut de chômeur à celui de travailleur. Ainsi son objectif premier est de travailler quotidiennement afin de verser au propriétaire du véhicule la recette journalière tout en espérant une rémunération. Il s'agit également pour lui de travailler dans de meilleures conditions de travail (moins de problèmes techniques, d'excellents rapports avec son « djoulatchè » et une régularité au niveau des pièces administratives du véhicule).

Pour le « djoulatchè », cette relation de travail a pour objectif primordial de tirer un profit maximum de son investissement à travers la mise en circulation de son véhicule. Dans une autre mesure, il s'agit pour le propriétaire d'envisager un agrandissement de son parc automobile qui accroîtra son chiffre d'affaire.

Bien qu'à l'intérieur de cette relation de travail chaque acteur vise ses propres intérêts, l'objectif fondamental est l'épanouissement des acteurs dans la mesure où celui-ci améliore les conditions de vie de chacun d'eux.

3°) Nature des relations

Les relations de travail entre « djoulatchès » et chauffeurs de wôrô-wôrô obéissent à des lois (principes) qui confèrent à chacun de ces acteurs des responsabilités. Cependant le droit de décision du chauffeur est quasiment sans effet dans la mesure où ses points de vue sont contrôlés par le « djoulatchè ». Quant à ce dernier ses décisions sont irrévocables et met ainsi le chauffeur dans une situation d'infortuné, d'assujetti. Le dernier mot lui revient toujours et il rejette ou approuve toute proposition du chauffeur quant à son point de vue sur les mesures à adopter. Le chauffeur se voit alors obligé de verser intégralement la recette journalière quelque soient les circonstances. La priorité pour le « djoulatchè » n'est pas le devenir de son prochain (le chauffeur) mais plutôt son gain personnel. Un tel comportement dans la relation de travail dénature l'être humain et donne une connotation contraire à celle qui est associée à la notion de travail. Ainsi de par sa position et son influence, le « djoulatchè » domine cette relation de travail et la situe au stade de dominant/dominé bien qu'ils soient utiles l'un pour l'autre.

* 32 CFA Communauté Franco-africaine

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille