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L'exploitation commerciale des services postaux en République Démocratique du Congo

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par Joseph KYAKIMWA MULERE
ISC Goma -  2010
  

Disponible en mode multipage

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L'EXPLOITATION COMMERCIALE DES SERVICES POSTAUX EN RDC

Une analyse financière sur l' OCPT Nord kivu »

2003-2006

Par :

Joseph KYAKIMWA MULERE

ABSTRACT

About the creation of post office did function as all the administrative services. Although it was a wish, the financial revenue was not an imperative. The post office does benefit and keep on the benefit the subvention of fele communication

Our study has confirmed the cost character of the post office and does mention some causes related to that cost. The main of the latter remains the mission of public services. The public services have not a price but do they have a cost. That is to mean that the cost character of post office in RD Congo is not difficult to make a change. All change depends up on the abilities of the actors (the government and the responsibles of the post office) to develop a participative approach in the process of decision taken. It is value to promote the political independence of managers it is about of a collective responsability which involves the two actors, but also the customers.

Through ration method our study has put out that the density of post office net work does constitue an obstacle about the the sector development. These networks are collecting no efficacity and no efficiency. The solution to make them useful is ot create the post office that in the locality where there a real post office request and avoid to create post office with political terminology with no needs about commerce and no economic rentability principles.

The post office which is managed in such condition is very for to reach the objective which is the financial equilibrium and that of rentability.

1. INTRODUCTION

1.1. PROBLEMATIQUE

La problématique de la rentabilité de la Poste a fait l'objet de réflexions de plusieurs travaux de recherche. Certains auteurs ont abordé ce problème dans sa globalité. D'autres par contre l'ont abordé, en parlant d'une partie des activités postales.

Ainsi, dans ses recherches sur les communications en Afrique, MBANGALA (2001) a remarqué qu'en général «dès que l'on se penche sur l'analyse de la performance des entreprises publiques, on est directement confronté à la multiplicité des objectifs qui leur sont assignés ». Ce constat témoigne de la complexité de l'évaluation de la rentabilité des entreprises publiques telles que la Poste. Pour résoudre ce problème, l'Union Postale Universelle n'a cessé de mener des efforts importants1(*) .

Le colloque sur le développement postal a reconnu que « malgré les efforts déployés, la situation des services postaux des pays en développement ne s'est pas améliorée. Elle se serait même dégradée dans certaines régions »2(*). Des mesures de redressement et des modalités d'utilisation efficace de l'assistance technique ont donc été définies en vue d'assurer la survie du secteur postal. Ces mesures sont entre autres :

1. Changement de statut, c'est-à-dire que l'OCPT doit être doté d'un statut lui assurant une plus grande autonomie  financière;

2. choix des structures adaptées et conclusion avec l'Etat d'un contrat de programme ;

3. mise en place et développement des moyens et techniques modernes de gestion.

Dans le cas précis du secteur postal Congolais, Raphiou Seïbou SANNY résume le problème de la performance économique du secteur postal en terme d'inefficacité du système d'information, de gestion et de communication, c'est-à-dire : insuffisance des mesures de performance, inefficacité du tableau de bord de gestion, absence d'une approche systémique de l'entreprise3(*).

TIDJANI (1990) dans ses recherches sur la rentabilité des prestations « courrier » définit la rentabilité comme la profitabilité ou l'aptitude des prestations à générer des bénéfices. Après une analyse du management des prestations, il a proposé une méthode de calcul des prix de revient complet et celle du << direct costing4(*) >>.

Selon la première, le prix de revient complet d'un type de produit et de prestation est déterminé en divisant le total des charges fixes qui lui sont imputables et de ses charges variables relatives à une période donnée, par le nombre de ce type de produit ou de prestation produit au cours de cette période.

La théorie du <<direct costing>> ou coût variable consiste à exclure du prix de revient d'un produit, soit ses charges fixes spécifiques et ses charges fixes communes avec les autres produits ( cas du <<direct costing>> simple ) ou soit seulement les charges fixes communes (cas du <<direct costing>> évolué). Le bénéfice ou la perte est dégagé par la réduction du total des charges fixes communes, du total des marges sur coût variable.

MARTIN (1997) quant à lui, s'est préoccupé des forces et faiblesses des services para bancaires de la Poste. Dans son travail, il a ressorti les maux qui menacent la pérennité de la Caisse National d'Epargne et du Centre des Chèques Postaux5(*).

BABIN (1988) a fait le diagnostic financier de la Poste et a conclu que «  le compte d'exploitation de la Poste est structurellement déficitaire. La Poste ne couvre que 60% de ses charges».6(*)

L'analyse des revenus de l'activité postale et des coûts du centre de tri postal pour l'exercice au 31/12/1995, a été réalisée par M.M Charles Assouline de CRC SOGEMA, A Bonaventure et O. Josaphat de la DSPF. Leur étude a conclu que le seuil de rentabilité de la Poste est supérieur à son chiffre d'affaires, ce qui correspond à une situation de déficit7(*).

Cette liste non exhaustive, témoigne de la taille des difficultés que pose la gestion du secteur postal en général et celui de la République Démocratique du Congo en particulier.

Quant à nous, nous voulons tenter de définir les conditions dans lesquelles la Poste Congolaise peut connaître un équilibre de gestion dans la couverture de ses dépenses à partir des ressources générées par ses activités tout en assumant sa mission de service public.

Depuis très long temps le secteur de télécommunication est en train de subir une forte concurrence suite à la libéralisation qui s'impose au travers le monde. Cette situation qui se fait sentir positive pour la population suite à la compétitivité -prix et bien d'autres variables comme la rapidité dans la serviabilité.

Evidemment, cette appréhension n'est pas identique en général car elle paraît contraignante de la part l'Office Congolais de Poste et Télécommunication ;une institution publique.

Cette situation a attiré notre curiosité en matière de la capacité de la dite institution à secréter une plus value; ceci constitue notre mobile de recherche.

Pour mieux cerner le problème, il est intéressant de rappeler ici la mission confiée à la Poste par l'Etat. « La mission de la Poste est d'assurer avec une garantie de sécurité, de fiabilité, de rapidité et d'accessibilité au plus grand nombre, les services universels de courrier, la collecte de l'épargne et les services financiers postaux, à travers une entreprise financièrement équilibrée, reconnue pour la qualité de ses prestations et sa capacité d'adaptation, par l'ensemble de sa clientèle et notamment par les opérateurs économiques et les gros clients »8(*)

A travers la lecture de cette mission, notre préoccupation consiste à déterminer les différentes variables qui peuvent être à la base de la performance ou non de la Poste. Aussi, étions préoccupés non seulement par la productivité de la Poste mais aussi de sa rentabilité au vu même des charges engagées ainsi que la réaffirmation de la mission de service public tout en ayant un équilibre de gestion

1.2. HYPOTHESES

La Poste serait performante si elle avait une gestion financièrement équilibrée. C'est-à-dire, à défaut de dégager des bénéfices, les revenus devraient couvrir les charges. Elle pratiquerait alors, la politique de réduction des coûts d'exploitation et en augmentant sa productivité afin d'atteindre l'équilibre financier. Elle remplirait sa mission de service public à travers ses services qui devraient être accessibles par tout le monde afin d'assurer une meilleure couverture territoriale.

L'objectif poursuivi dans le cadre de notre étude est d'examiner les possibilités de rentabiliser la Poste tout en maintenant la caractéristique des services publics. Il s'agira pour nous, de déterminer les obstacles internes et externes et d'en rechercher les causes. En termes clairs, il faudra tenter de définir les conditions dans lesquelles la Poste Congolaise peut connaître un équilibre de gestion, tout en assumant sa mission de service public.

1.3. METHODOLOGIE9(*)

La recherche exige un ensemble de moyens coordonnés dont l'application permet d'obtenir des résultats cohérents et fiables. Ainsi, nous nous servirons des techniques et méthodes ci-dessous :

- La méthode analytique : à partir de cette méthode nous avons analysé l'évolution des variables susceptibles de mesurer la performance de la poste depuis l'année 2002 jusqu'à 2006

- La méthode comparative (méthode des comptes de surplus) nous a permis de comparer les résultats après avoir calculer le surplus de productivité globale de facteurs des variables en étude.

Quant à ce qui concerne les techniques, nous nous sommes servis de la technique documentaire et de l'interview.

- la technique documentaire a été déterminante dans la conduite du travail de recherche, notamment dans la phase théorique de l'analyse permettant de rédiger la revue de littérature et de compléter les données recueillies à la poste.

- la technique d'interview nous a permis d'interviewer les responsables des services administratifs, financiers ainsi que certaines structures et les services communs aux deux branches de l'OCPT pendant notre descente.

II : LA RENTABILITE DE LA POST : Analyses et perspectives

· Notion

- Au niveau des affranchissements, nous avons regroupé tous les produits envoyés à l'aide de timbres-poste ainsi que les frais et taxes y afférents. Il s'agit entre autres de : produits de la machine à affranchir, produits de philatelie-Congo, affranchissement correspondance- Etat, affranchissement correspondance Timbres-poste, affranchissement correspondance OBSS, frais terminaux et de transit, produits des coupons-réponses.

- Au poste "boîtes postales", nous avons regroupé les abonnements boîtes postales ainsi que les redevances y afférentes.

- Au sein de "EMS-DISFLASH", nous avons regroupé les recettes du courrier accéléré ainsi que les taxes déséquilibre y afférentes.

- Dans "Autres produits", nous avons regroupé les produits qui bien que générant de grandes recettes, ne font pas partie de l'activité principale de la Poste. Il s'agit entre autres de : produits des Cartes postales et emballages, produits des photocopieurs, locations immeubles, commissions sur vente de journal, produits d'appel d'offre, commission sur Internet ; ainsi que les produits financiers, les transferts de charges d'exploitation, les produits hors activités ordinaires constatés.

- Au niveau de REP, nous avons pris en compte toutes les redevances payées par les entreprises ou particuliers propriétaires des Radio Phonie c'est- à-dire les fréquences,

- Radio phonie comprend les recettes des usagés de services de radio phonie de la poste.

· Orientation

Dans cette partie, nous présentons les données obtenues au cours de nos recherches, et procédons à l'analyse des résultats obtenus. Les données d'analyse retenues pour notre étude portent essentiellement sur les comptes de résultat. La Direction Financière et Comptable (DFC) de l'OCPT n'a pu mettre à notre disposition que les balances des exercices comptables, au lieu des comptes de résultats de ces exercices. Nous nous sommes donc servi de ces balances pour établir les comptes de résultat que nous avons ensuite restructurés afin d'obtenir des agrégats plus significatifs. Notre étude concerne les exercices de 2003 à 2006. Il est de coutume pour certaines entreprises publiques de supposer que le bénéfice est facultatif du fait qu'elles ne supportent pas d'impôts sur le bénéfice et surtout que le recrutement au poste de Dirigeants ne tient pas compte de la compétence mais plus tôt de l'appartenance à un parti politique. Ce qui est supposé être l'une des grandes causes de la mauvaise gestion des entreprises de l'Etat.

Tableau 1: Evolution des charges et des recettes en USD

LIBELLES

2003

2004

2005

2006

Boites postales

4 475,00

5 374,00

10 561,63

3 438,22

Machine à affranchisement

1 776,00

1 931,00

1 772,83

791,15

Recettes EMS

10 289,80

5 650,00

621,20

1 136,88

Radio phonie

1 650,00

93,00

258,74

70,21

Autres Produits

9 952,00

10 907,00

10 760,68

21 352,43

Subvention d'exploitation

2 035,73

4 934,00

621,2

2502,42

Différences de change

13,33

0,00

0,00

0,00

TOTAL PRODUITS

30 191,87

28 889,00

24 596,28

29 291,31

Matières et F. consommées

8 154,00

7 448,98

8 147,56

3 895,00

Transport Consommées

264,00

970,00

822,00

1 095,60

Autres services Consommés

1 015,00

1 171,00

1 293,20

3 391,00

Pertes et charges divers

424,00

134,00

810,00

487,00

Charges du Personnel

15 429,00

14 589,00

13 932,00

21 173,00

Impôts et taxes

4 912,00

4 725,00

135,00

231,00

Différences de change

0,00

0,00

0,00

0,00

Frais financiers/bancaires

158,45

192,00

181,50

33,41

TOTAL CHARGES

30 356,45

29 229,98

25 321,26

30 306,01

Résultat net d'exploitation

-164,58

-340,98

-724,98

-1 014,70

Source : Réalisé par nous-même, à partir des Etats financiers de 2003-2006

Les comptes de résultats ainsi obtenus seront restructurés et regroupés afin d'en dégager des agrégats plus significatifs sur le plan de l'analyse financière. La multitude des produits de la Poste nous contraint à procéder à un regroupement plus ou moins homogène de ces produits et à établir pour chaque groupe le prix moyen. Nous avons procédé de la même manière, en ce qui concerne les facteurs de production. Deux modifications essentielles par rapport à la présentation comptable sous- tendent la version restructurée que nous proposons.

Les charges ont été subdivisées en quatre postes dénommés comme suit : fret et voyage, charges de personnel, frais financiers, autres charges. Tandis que les produits sont regroupés en six postes dénommés comme suit : affranchissements, boîtes postales, Radio Phonie, REP, EMS-DISFLASH, puis autres produits.

1.

Après restructuration et regroupement, les comptes de résultats des exercices 20003 à 2006 de la Poste se présentent comme suit :

Tableau 2 : Comptes de résultats restructurés exercices (2003 à 2006) en USD

LIBELLES

2003

3004

2005

2006

Montant

Montant

Montant

Montant

Services rendus +

18 190,80

13 048,00

13 214,40

5 436,46

Fret et voyage -

8 418,00

8 418,98

8 969,56

4 990,60

Valeurs ajoutées brutes (VA)

9 773

4 629

4 245

446

Autres produits +

9 952,00

10 907,00

10 760,68

21 352,43

Subvention d'exploitation +

2 035,73

4 934,00

621,2

2502,42

Charges du Personnel -

15 429,00

14 589,00

13 932,00

21 173,00

Autres charges -

6 351,00

6 030,00

2 238,20

4 109,00

Excédent Brut d'exploitation (EBE)

-19,47

-148,98

-543,48

-981,29

Différences de change (Gain)

13,33

0,00

0,00

0,00

Différences de change (Perte)

0,00

0,00

0,00

0,00

Frais financiers/bancaires

158,45

192,00

181,50

33,41

Résultat Financier

-145,12

-192,00

-181,50

-33,41

Résultat Net d'Exploitation (RNE)

-164,58

-340,98

-724,98

-1 014,70

Source : Réalisé par nous-même, à partir des Etats financiers de 2003-2006

Au regard de ce tableau, nous constatons que sur toute la période de notre étude, le résultat net de la Poste est resté négatif.

La décomposition de ce résultat en ses différents sous-comptes (exploitation et financier) montre bien l'origine de ces grands déficits. Le compte de résultat hors exploitation ordinaire est excédentaire sur la période d'étude, ce qui signifie que durant cette période, les opérations hors activités ordinaires ont influencé positivement les résultats de la Poste. Le résultat financier est déficitaire partout. ce résultat a connu un déficit chronique de l'ordre de 1014,70dollars américains uniquement pour l'exercice 2006 du fait que les clients de la poste sont abonnés pour la plupart au Rwanda et pour les courriers internes aux services DHL. On observe aussi que les compagnies aériennes offrent le même service..

II.2 LA CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT

Tableau 3 : (EBE/CAx100)= Capacité d'autofinancement

Année

2003

2004

2005

2006

EBE

-19,47

-148,98

-543,48

-981,29

CA

28 142,80

23 955,00

23 975,08

26 788,89

CAF

-0,0007%

-0,0062%

-0,0227%

-0,0366%

Source : tableau N° 2.

EBE : Excèdent brut d'exploitation

CA : chiffre d'affaires

Au vu de ce ratio, nous pouvons dire que le déficit global de la Poste n `est donc pas imputable aux opérations financières, ni aux opérations hors activités ordinaires. Il est plutôt dû à l'exploitation même de l'entreprise. Ce déficit provient de l'excédent brut d'exploitation qui était déjà négatif. Si l'excédent brut d'exploitation est déficitaire, c'est soit parce que les consommations intermédiaires sont élevées par rapport au chiffre d'affaires réalisé, et /ou soit parce que les charges salariales sont élevées par rapport à la valeur ajoutée dégagée. Ceci est un problème lié à l'exploitation même de la poste.

II.3. PERFORMANCE FINANCIERE

Tableau 4: (CI/CA x100)= Performance commerciale

Année

2003

2004

2005

2006

C.I

9 433,00

9 589,98

10 262,76

8 381,60

C.A

28 142,80

23 955,00

23 975,08

26 788,89

Performance commerciale

33,52%

40,03%

42,81%

31,29%

Source : tableau N° 2

Ces ratios montrent que les consommations intermédiaires ont certes connu sensiblement une croissance au cours de la période, mais elles sont restées généralement inférieures à quarante trois pour cent du chiffre d'affaires (CI < 43% CA). Ce taux n'est quand même pas élevé lorsqu'on sait qu'on ne peut produire sans consommer.

II.4. TAUX DE PROFIT POUR UN DOLLAR DU CHIFFRE D'AFFAIRES

Tableau 5 : Taux de profit pour un dollars du CA ( RN/CAx100)

Année

2003

2004

2005

2006

RN

-164,58

-340,98

-724,98

-1 014,70

CA

28 142,80

23 955,00

23 975,08

26 788,89

RN/CAx100

-0,0058

-0,0142

-0,0302

-0,0379

Source : tableau N° 2

Ce ratio indique le taux de profit réalisé par la poste pour un dollars de chiffre d'affaires qui est largement négatif. Ceci prouve à suffisance que la poste est loin d'assurer son équilibre de gestion tout en accomplissant sa mission.

3.1. Ratios de Valeur Ajoutée

Tableau 6: Charges salariales /VA) x 100

Année

2003

2004

2005

2006

Charges salariales

15 429,00

14 589,00

13 932,00

21 173,00

V.A

9 772,80

4 629,02

4 244,84

445,86

Charges salariales /VA) x 100

157,88%

315,16%

328,21%

4748,77%

Source : tableau N° 2

Ce ratio croissant sur toute la période indique la supériorité nette des charges salariales sur la valeur ajoutée.

Cela signifie que l'effectif du personnel de la Poste est pléthorique par rapport à sa capacité de générer les recettes ou que l'OCPT a une politique de rémunération élevée. De toutes les façons, ce ratio prouve que la richesse créée par la Poste ne suffit même pas à couvrir les seules charges salariales. En définitive, les charges salariales expliquent beaucoup plus l'origine du déficit du résultat net de la Poste. On peut être tenté de dire que la post fonctionne du fait qu'il s'agit d'une entreprise de l'Etat, si non elle déposerait sa candidature à la faillite.

Tableau 8: VA/CAx100= Performance commerciale

 

2003

2004

2005

2006

VA

9772,80

4629,02

4244,84

445,86

CA

28142,80

23955,00

23975,08

26788,89

VA/CAx100

34,73%

19,32%

17,71%

1,66%

Source ; tableau N° 2

Source : tableau N° 8, 4ème ligne

La Valeur Ajoutée sur chiffre d'affaires connaît une nette régression pendant la période de notre étude soit de 34,73% pour l'année 2003 à 1,66% en 2006. Ce qui confirme la contre performance commerciale réalisée par la Poste, contre performance liée à sa structure de charges d'exploitation (charge salariales, frets et voyages, ...) et qui risque, suite à sa séparation des Télécommunications, de mettre l'entreprise en péril.

Compte tenu de toutes ces difficultés, la méthode des comptes de surplus (CERC 1980) présente des avantages, elle présente un grand intérêt dans l'évaluation de l'entreprise publique où un des objectifs est de satisfaire l'intérêt général. Elle s'appuie sur les comptes de résultats qui sont moins difficilement accessibles.

OCPT/RDC

Quelle sera la situation de la post pour l'avenir en RDC du Cinquantenaire

Tableau 16 : Surplus de productivité

(en % sur la valeur de la production), Variation des quantités (SPGF)

 
 

2003-2004

2004-2005

2005-2006

Moyenne

Production

Affranchissements

-0,22

-0,75

0,71

-0,09

Boîtes postales

0,40

2,67

-0,74

0,78

Radio phonie

-0,03

-0,02

-0,03

-0,02

EMS et DISFLASH

0,23

1,00

-0,86

0,12

Autres Produits

-0,92

2,09

-0,73

0,15

 

Total (1)

-0,53

4,99

-1,64

0,94

Facteurs de productions

Fret et voyage

-0,22

-0,75

0,71

-0,09

Charges du Personnel

0,60

1,63

-0,22

0,67

Autres charges

0,08

0,15

0,00

0,08

 

Total (2)

0,46

1,03

0,49

0,66

 

SPGF (1) - (2)

-0,99

3,96

-2,13

0,28

Sources : réalisé par nous-même à partir des états financiers

Tous les résultats correspondent à des moyennes sur la période d'analyse.

Sur le tableau (1) nous constatons que la poste a dégagé une perte de productivité sur toute la période sauf au cours de la période 2004-2005 où elle a connu un surplus de productivité

Au cours de la période 2004-2005, les gains de productivité réalisés par la poste proviennent d'une variation positive de la production suivie d'une variation positive des facteurs de production.

La perte de productivité est due au fait que la baisse de la production a été suivie d'une augmentation des facteurs de production. Dans ce cas si, la poste devait recourir à la méthode d'imputation rationnelle des charges fixes telles que le salaire et le loyer des cadres.

Il existe d'ailleurs peu de statistiques et le champ de celles-ci est irrégulier et insuffisant pour être vraiment fiables. Corrélativement à ce manque d'informations, les responsables de la Poste n'exprimaient pas de jugement critique sur les résultats de l'exploitation et, par conséquent, pas de volonté d'amélioration des services dans l'intérêt du public en général ou d'un public en particulier. La qualité de service est considérée comme une résultante, non pas comme une exigence.

Sur instruction des institutions financières internationales, notamment la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, l'Etat ne peut plus subventionner le déficit des entreprises publiques. Même si ce n'était pas le cas, vu l'acuité des problèmes de développement dans les autres secteurs de l'économie (santé, éducation, agriculture, routes etc.) auxquels l'Etat doit faire face, la Poste ne constitue pas une priorité pour le gouvernement. Néanmoins, l'Etat a un grand rôle à jouer et une grande responsabilité dans les mesures que doivent prendre les managers de la Poste pour assurer le développement harmonieux de celle-ci.

CONCLUSION

La Poste peut être rentabiliser tout en poursuivant sa mission de service public. Pour ce faire, il faut :

- clarifier les règles de gestion ;

- rentabiliser les services de production ;

- accroître la production ;

- améliorer la qualité des prestations, des produits et services existants ;

- diversifier les produits en tenant compte des besoins de la clientèle ;

- définir une planification stratégique et opérationnelle de développement,

- appliquer la reforme selon laquelle les entreprises publiques devraient être géré comme des entreprises commerciales. Ceci est une solution impérative. Il est souvent observé que l'absence de contrôle et le faut argument selon lequel la poste ne poursuit pas le profit, font que les organes de gestion s'intéressent à satisfaire leur partis politiques qui les a placé au post alors que la société commerciale devrait s'intéressé à la possibilité pour l'entreprise de dégager une richesse (cash flow). Ils devraient rendre compte à une assemblée générale des associés dans laquelle le bénéfice doit être distribué absolument. Ceci est un stimulant au respect des normes de la gestion transparente et de la bonne gouvernance des entreprises commerciales.

La Poste doit continuer de jouer son rôle économique démontré dans notre étude en transcendant le cadre bureaucratique, les contraintes légales et administratives et en optant à une stratégie de développement axée sur l'utilisation des nouveaux outils de gestion à savoir : la comptabilité analytique de gestion, le contrôle de gestion et l'audit interne.

Après analyses, on peut conclure que la Poste, gérée dans des conditions contraires à cette proposition, est loin d'atteindre son objectif d'équilibre financier et de rentabilité.

BIBLIOGRAPHIE

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5. MBANGALA (2000), Manuel de Finance : Analyse et Gestion Financière, (FASJEP - UNB )

6. MBANGALA (2001), Le Transport ferroviaire en Afrique Noire, Edition de l'Université de Liège

7. MBANGALA (2002), Eléments de gestion financière, (FASEG - UNB)

8. M. LAMINE - VERHEYDEN & S. SMET - DASSONVILLE, Comptabilité outil de gestion, Edition CIACO

9. P.CONSO, La gestion financière d'une entreprise, 7è Ed, Dunod, Paris, 1985.

10. BABIN Jean (1988), Diagnostique et Recommandation concernant le secteur postal et Financier de l'Office des Postes et Télécommunications de la République du Congo ». OCPT.

11. Fonds Monétaire International (2000) « Statistiques Financières Internationales »

12. Journal Officiel de la RDC, «Loi sur la Poste et Télécommunication N°012/2002 du 16 Octobre 2002

13. K. HASSAN, Arabes et Européens dans le Manyema, 1871-1892

14. OCPT - RDC (1996) « Rapport sur l'analyse des revenus de l'activité postale et les coûts du Tri postal pour l'exercice au 31/12/1995 »

15. SANNY Raphiou Séibou (2001) « Contribution à L'amélioration des performances économiques du secteur postal au Congo », Mémoire de DESS, FASJEP - UNB.

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18. Union Postale Universelle (1999) «  Stratégie Postale de Béijing 2000 -2004 »

* 1 MBANGALA ,  Manuel de Finance , Analyse et Gestion Financière,   éd FASJEP - UNB , 2000, p 12

* 2 BABIN Jean , Diagnostique et Recommandation concernant le secteur postal et Financier de l'Office des

Postes et Télécommunications de la République du Congo ». OCPT p 67

* 3 SANNY Raphiou Séibou ( 2001) « Contribution à l'amélioration des performances économiques du secteur

postal au Congo », Mémoire de DESS, FASJEP - UNB. P 134

* 4 TIDJANI Ibraïma ( 1990 ) « La rentabilité des prestations courrier de la Poste au Congo », mémoire de

Maître Es-Sciences Economiques ( FASJEP - UNB )

* 5 A. Wilfrid. et MARTIN Serge ( 1997 ) « Contribution à la définition d'une stratégie de développement des

Chèques Postaux et de la Caisse d'Epargne du Congo», Mémoire de

Maîtrise ES-Sciences Economiques (FASJEP - UNB )MARTIN (1997) p45

* 6 BABIN Jean (1988 ) «Diagnostique et Recommandation concernant le secteur postal et Financier de l'Office

des Postes et Télécommunications de la République du Congo». OCPT p 65

* 7 OCPT - BENIN (1996) « Rapport sur l'analyse des revenus de l'activité postale et les coûts du Tri postal

pour l'exercice au 31/12/1995 » p 28

* 8 Journal Officiel de la RDC, Loi sur la Poste N°012/2002 du 16 Octobre 2002

* 9 E John - MONGBO Roch  Méthodologie de la Recherche  Projet UNB/LUW/SVR 1992, p 234






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