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Enjeux économique des accord de partenariat ACP/UE pour Haiti

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par Dymck PETIT HOMME
Institut d'études européennes Paris VIII - Master pro études européennes et internationales option enjeux et dynamique de l'intégration européenne 2008
  

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I. Libre-échange et matières premières

Hervé Kempf, dans un livre intitulé Comment les riches détruisent la planète1(*), a soutenu en 2007 que « la mise en concurrence sur le marché mondial d'agriculteurs du nord - suréquipés et pouvant produire à bas coût près de cent tonnes de céréales par actif et par an - et d'agriculteurs dénués de moyens suffisants et produisant moins d'une tonne aboutit à l'appauvrissement, à la faillite et à l'exode de ceux-ci. » L'agronome Marc Dufumier, cité par Hervé Kemp, affirme que « ce que certains appellent le libre-échange n'est rien d'autre que la mise en concurrence d'agriculteurs dont les conditions de productivité sont extrêmement inégales ».

L'agriculture est le secteur le plus important dans les pays ACP. En Haïti, ce secteur emploie plus de 46 % de la population. Le pays a un potentiel de production considérable, avec un tiers de son territoire couvert de plaines arables. En Haïti on cultive principalement du  maïs, du millet, des haricots, du riz, des mangues et surtout un café d'une qualité supérieure. Haïti est l'un des premiers producteurs de mangues des Caraïbes et de l'Amérique centrale. Le pays cultive aussi le cacao et les huiles essentielles. Les mangues dénommées « franciques » sont une variété unique ; c'est le produit vedette de l'exportation haïtienne. Ces produits s'exportent surtout aux Etats-Unis au Canada. Les mangues franciques sont très appréciées pour leur goût, leur texture et leur arôme.

Haïti connaît un climat varié qui rend possible le développement des cultures comme par exemples des légumes hors saison pour les marchés tempérés : concombres, laitues, courgettes, tomates, haricots, carottes, choux, artichauts, etc. Le climat tempéré de ses nombreuses montagnes, qui couvrent près de deux tiers de son territoire, favorise la culture d'une variété de fleurs ornementales.

Il va sans dire que les matières premières sont une source de revenus très importante pour les pays en voie de développement : « En côte d'Ivoire, comme tous les ans... le mois de septembre 2002 venait de marquer le coup d'envoi de la récolte de cacao, principale ressource du pays2(*). » Même si les matières premières restent les principales ressources de ces pays, les prix sont définis par les cours mondiaux et lorsque les prix sont trop bas, les agriculteurs ne peuvent plus vivre de leur travail. Ainsi certains producteurs ont eu recours au commerce équitable en vendant leur produit à un prix fixé à l'avance, et qui se veut équitable.

I.1- La doctrine du libre-échange

Le libre échange peut être défini comme un système de commerce international qui repose sur l'absence de barrières douanières et non douanières à la circulation des biens et des services. Dans la théorie du libre échange, la libéralisation du commerce entre deux régions est facteur de croissance, puisque la baisse des tarifs douaniers donne accès à chacun à un plus large marché. Elle permet également de re-localiser les productions en fonction des avantages comparatifs de chaque pays, de réaliser des économies d'échelle, d'être plus compétitifs et d'attirer les investisseurs.

Cependant, ces dernières années cette théorie a fait l'objet d'une remise en cause des gains liés à la libéralisation, y compris par la Banque mondiale. Selon M. Chekitan Servansing, coordonnateur du groupe ACP à Genève, « La logique en vertu de laquelle l'accès aux marchés favoriserait le développement a vécu (poussée par la Banque mondiale et le FMI depuis des décennies). La libéralisation n'est pas la clé. Certains pays l'ont fait : la situation s'est aggravée. Les ouvertures doivent être graduées. Il faut des périodes de transition les plus longues possibles et préserver des zones de protection »3(*). Le coordonnateur rajoute qu'on ne libéralise « quand on se sent fort et capable ».

L'affirmation selon laquelle le libre échange serait nécessaire à la croissance mondiale s'appuie sur l'observation de l'évolution du commerce mondial qui était évalué à 30% du PIB mondial dans les années 1970 et est passé à plus de 50% dans les années 1990. Joseph E. Stiglitz4(*) nous dit : « Ce qui fonde cette attitude, c'est la foi dans la liberté totale des marchés, idée souvent attribuée à Adam Smith, père de la science économique moderne ». En effet, l'idée développée par Adam Smith dans La richesse des nations en 1776 est que le marché mène à l'efficacité économique comme si une main invisible le guidait. La doctrine du libre échange basée sur l'élimination des barrières commerciales et l'absence de l'Etat dans le système économique n'est pas une solution à la problématique de la pauvreté et au marasme économique que connaissent les pays en développement.

* 1 Hervé KEMPF, Comment les riches détruisent la planète, Seuil, Paris, 2007, p. 33.

* 2 Jean-Pierre BORIS, Le roman noir des matières premières, Paris, Hachette Littérature, 2005, p.13.

* 3 Chekitan SERVANSING, « La libéralisation des marchés n'est pas la clé », 5 avril 2007.

* 4 Joseph Eugène STIGLITZ, 2003, Quand le capitalisme perd la tête, Paris, Fayard. 2003, p. 47.

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