WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Evolution technologique de la 3G et 3G+

( Télécharger le fichier original )
par BIANDA OUANKOU Giscard et ZIE FOMEKONG Dany Stéphane
Université de Picardie Jules Verne - Master 2 Systèmes d'Information et Informatique Nomade (SIIN) 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2. Etudes de cas: la 3G en Afrique

L'essor du secteur de la téléphonie mobile sur le continent africain a défié toutes les prévisions. L'Afrique reste la région du monde qui connaît la plus forte croissance annuelle du nombre d'abonnés mobiles, puisqu'on a dénombré pas moins de 65 millions de nouveaux abonnés en 2007.

Début 2008, on recensait plus de 250 millions d'abonnés mobiles sur le continent. Le taux de pénétration de la téléphonie mobile est passé de 1 pour 50 habitants au début des années 2000 à près d'un tiers de la population actuelle. Par ailleurs, la répartition des abonnés mobiles est aujourd'hui plus uniforme. Alors que la République Sud-Africaine représentait plus de la moitié de l'ensemble des abonnés au téléphone mobile en Afrique en 2000, près de 85% des abonnés au mobile se trouvaient dans d'autres pays en 2007. Le succès du mobile, dû en grande partie à l'ouverture à la concurrence, a également favorisé l'apparition de services novateurs comme le micro paiement en mode prépaiement (recharge), l'itinérance interrégionale avec tarif unique et l'essor des applications du commerce mobile.

a. Etat des lieux

Alors que les services mobiles sont devenus plus accessibles et abordables, l'accès à Internet, en général, n'a pas suivi la même évolution. D'après les estimations, il y aurait environ 50 millions d'internautes en Afrique en 2007, soit près d'un habitant sur vingt, dont plus de la moitié se trouveraient dans les pays d'Afrique du Nord et en République Sud-Africaine. En Afrique subsaharienne, 3% seulement de la population sont connectés à Internet. L'insuffisance de la largeur de bande Internet internationale et l'absence de points d'échange Internet entraînent une hausse des prix. C'est en effet en Afrique, le continent le plus pauvre du monde, que les prix de l'accès à Internet sont les plus élevés: l'abonnement mensuel à Internet s'élève en moyenne à 50 USD, soit près de 70% du revenu moyen par habitant.

Figure 12 : Nombre d'abonnés au mobile et pénétration de la téléphonie mobile en Afrique [18]

[18] Source : http://www.itu.int/newsroom/press_releases/2008/10-fr.html

La généralisation et la modernisation des réseaux mobiles hauts débit s'appuieront certainement sur des technologies hertziennes telles que les services de la troisième génération (3G) et les techniques WiMAX. Vodacom (République Sud-Africaine) a indiqué que plus de 10% de ses abonnés à des services 3G utilisaient des cartes de données pour se connecter à leur ordinateur portable, ce qui témoigne de l'engouement que suscitent les services 3G comme méthode d'accès large bande. Dans plusieurs pays africains, des technologies WiMAX commencent à être mises sur le marché après une première phase de déploiement expérimental. La généralisation des technologies hertziennes haut débit va sans nul doute intensifier la concurrence sur le marché du large bande en Afrique et il semblerait que les tarifs du large bande en Afrique soient moins élevés que dans les pays ayant déployé à la fois des techniques large bande fixes et sans fil.

- Les investissements étrangers en forte croissance

La coopération internationale favorise la technologie et l'innovation en Afrique. Les investissements dans les télécommunications sont de plus en plus le fait de pays comme le Koweït, l'Afrique du Sud et l'Égypte. La Chine fournit du matériel à bas coût et des prêts aux opérateurs publics sous-capitalisés. De son côté, l'Inde contribue à la construction d'un réseau électronique panafricain couvrant les 53 pays du continent dans le cadre d'une initiative de l'Union Africaine. Les formules prépayées, à l'américaine, et les messages de texte (SMS) chers aux Européens sont extrêmement populaires. La coopération sur le commerce électronique avec l'Union européenne et les États-Unis prend une importance croissante pour répondre aux réglementations commerciales.

Des entreprises britanniques et françaises ont, elles aussi, lourdement investi dans les télécommunications en Afrique. Mais l'innovation Sud-Nord pourrait bien aussi fonctionner : les ordinateurs ClassMate ("camarade de classe") d'Intel, à bas coût, qui ont d'abord été vendus au Nigeria, sont désormais disponibles en Europe et aux États-Unis. Néanmoins, c'est dans le marché de la téléphonie mobile que les investissements étrangers sont en plus forte croissance, ce qui conduit à une consolidation de la présence des opérateurs panafricains sur le continent africain.

- La montée en puissance des opérateurs panafricains

La montée en puissance des investissements dans la téléphonie mobile s'explique par un large potentiel de croissance de ces marchés africains. Ceci trouve ces racines dans une demande sans précédent par les consommateurs africains, qui constatent enfin l'arrivée d'une technologie capable de leur donner accès aux services de fort intérêt pour le développement, tels que l'éducation, la santé, les paiements ou encore le commerce. Cette montée des investissements en téléphonie mobile évolue très rapidement vers la consolidation d'un faible nombre d'opérateurs panafricains, d'autant plus que la crise économique a touché plus sévèrement les petites entreprises. Avec cette consolidation, depuis 2006, ces opérateurs panafricains développent une très forte concurrence en termes de prix, qui bénéficie très largement aux consommateurs. Cette concurrence prend la forme de modèles d'affaires qui mènent l'Afrique à la frontière de l'innovation dans ce domaine.

La montée en puissance des réseaux panafricains de téléphonie mobile s'explique par la forte présence des opérateurs européens Orange, Vodacom et Tigo, du sud-africain MTN et des moyenorientaux Zain et Moov. Ces six opérateurs ont représenté 52 % des abonnements à la téléphonie mobile en Afrique en 2008 (Cf. Figure 13). Les chiffres sur la population couverte par ces opérateurs sont impressionnants :

- Zain et MTN avaient, respectivement, 62 et 55 millions de consommateurs africains en 2008.
Vodafone est proche derrière avec 44 millions d'usagers. Les autres opérateurs, Orange, Moov et
Tigo couvrent ensemble 25 millions des consommateurs. Dans l'ensemble, 370 millions d'africains

avaient une ligne de téléphonie mobile en 2008, c'est-à-dire 4 africains sur 10. Pour 2012, les experts prévoient que ce ratio s'élèvera à 6 sur 10.

Le taux de croissance moyen de ces opérateurs panafricains est impressionnant. Il s'est établi à 41 % en 2008. Mais deux nouveaux venus (Orange, à 68 % et Tigo, à 82 %) ont fait bien mieux que certains opérateurs déjà présents (Zain, à 52 % et MTN, à 60 %).

L'essentiel de la croissance de Zain est assuré par le Nigeria, qui représente 43 % de ses abonnements en Afrique. Le Nigeria, mais aussi l'Afrique du Sud, sont les deux marchés les plus importants pour MTN en termes d'abonnements. Vodafone affiche les taux de croissance les plus faibles, puisqu'il opère sur des marchés plus matures.

Figure 13 : Taux de pénétration des opérateurs panafricains de téléphonie mobile en Afrique

Source : OCDE Centre de Développement, "Innovation et Nouvelles Technologies en Afrique",
Les Perspectives Economiques Africaines 2009 ( http://www.africaneconomicoutlook.org)

L'entreprise est surtout concentrée en Afrique du Sud, qui représentait environ 50 % de sa base de clientèle en 2008.

Même si ces chiffres sont impressionnants, les taux de pénétration, encore faibles, traduisent l'énorme potentiel de croissance de la région. Les opérateurs des pays émergents, ainsi que ceux de pays européens, ont bien intégré ce potentiel dans leurs politiques d'investissement.

En 2008, l'opérateur koweïtien Zain a investi dans le développement des capacités de réseau et la mise à niveau des infrastructures de transmission, en particulier au Ghana, au Malawi, au Nigeria, au Soudan et en Zambie. Après Bahreïn et le Koweït, Zain pourrait tirer parti de son expertise en réseaux 3G. L'opérateur sud-africain MTN se classe en tête pour le nombre d'abonnés sur

l'ensemble du continent et cherche à conforter sa position avec une offre groupée téléphonie fixe - téléphonie mobile - services Internet, conformément au régime de licence convergente. En 2008, l'entreprise a racheté Arobase Telecom, le deuxième opérateur de ligne fixe de Côte d'Ivoire, ainsi qu'un fournisseur de services Internet, Afnet.

Les opérateurs européens se tournent aussi vers l'Afrique face à la maturité des marchés européens.

L'opérateur français Orange a récemment changé de stratégie depuis l'échec de sa tentative de rachat - pour un montant de 40 milliards de dollars - de l'opérateur nordique TeliaSonera. En 2008, l'entreprise a investi au Kenya et au Nigeria, où elle propose une offre groupée fixe-mobile-Internet, à l'instar de MTN. Orange espère également couvrir 30 villes du Niger. L'entreprise cible des marchés potentiellement rentables avec une large base de clientèle. En 2008, les abonnements à la téléphonie mobile et les recettes d'Orange ont progressé de respectivement 42,5 et 17 %, contre 28 et 8,3 % pour la totalité du groupe dans le monde. L'opérateur britannique Vodafone s'intéresse également à l'Afrique.

En 2008, le groupe a racheté 70 % de Ghana Telecom, pour 90 millions dollars. Parallèlement à cette forte croissance des investissements, les opérateurs de téléphonie mobile sont aussi en train de consolider leur présence avec de fortes parts de marché par pays. Ainsi, les opérateurs disposant de la base d'abonnés la plus large en Afrique - comme Vodafone, Zain et MTN - sont aussi ceux qui ont la part de marché la plus élevée dans les pays où ils opèrent (Cf. Figure 13 e 14). Ces trois opérateurs détiennent chacun plus de 11 % du total des abonnements en Afrique. Vodafone et MTN affichent chacun une part de marché moyenne supérieure à 50 % des abonnements dans les pays où ils opèrent.

Zain les talonne, avec 46 % de parts de marché par pays. À l'autre extrémité du spectre, Moov et Tigo ont tous les deux moins d'abonnés (moins de 3 %) et disposent également d'une part de marché moyenne par pays plus faible, autour de 20 %. Orange, lanterne rouge du continent en termes d'abonnements, s'en sort beaucoup mieux en termes de parts de marché par pays.

La consolidation des opérateurs panafricains s'observe également en regardant l'étendue de ces marchés. On note ainsi une relation étroite entre la part de marché moyenne d'un opérateur et le nombre de pays ciblés (Cf. Figure 14). Les opérateurs présents dans un grand nombre de pays ont tendance à avoir une part d'abonnés supérieure sur chaque marché et à bénéficier d'économies d'échelle également supérieures. Seul Vodafone, qui opère dans un nombre de pays relativement restreint, fait exception.

Ainsi, Orange, MTN et Zain sont au moins présents sur 12 pays africains chacun, alors que Vodafone, Moov et Tigo sont loin derrière, avec des licences dans environ 6 pays chacun.

Récemment, la plupart des opérateurs panafricains ont cherché à développer leur clientèle en baissant les prix. Vodafone pratique une politique tarifaire agressive pour toucher les ménages modestes, étant donné que 90 % de ses clients utilisent des services prépayés. Zain et MTN se livrant à une concurrence intense au Nigeria, en Ouganda, en République du Congo, au Soudan et en Zambie, les prix sur ces marchés devraient baisser. Zain propose déjà un système de tarification original (voir la section suivante sur la guerre de l'itinérance) pour essayer d'élargir sa part de marché, alors même qu'il a annoncé des pertes pour deux trimestres de l'année 2008.

Figure 14 : Présence sur le marché des opérateurs panafricains

Source : OCDE Centre de Développement, "Innovation et Nouvelles Technologies en Afrique",
Les Perspectives Économiques Africaines 2009 ( http://www.africaneconomicoutlook.org)

- Le secteur africain des télécommunications séduit les investisseurs malgré la crise financière

La crise financière devrait accélérer d'avantage la consolidation des marchés de télécommunications en

Afrique. Alors que les petits opérateurs se battent pour financer le développement de leurs réseaux, les gros opérateurs qui n'ont pas de problèmes de trésorerie - comme le sud-africain MTN, l'égyptien Orascom Telecom, le koweïti Zain, le français Orange et le britannique Vodafone - vont pouvoir pénétrer les marchés africains. Zain a augmenté son capital de 4,49 milliards de dollars et prévoit de dépenser jusqu'à 4 milliards de dollars en Afrique d'ici 2010.

Pendant la crise les affaires continuent. Plusieurs opérateurs ont changé de mains, comme Ghana Telecom (août 2008), Onatel (Burkina Faso, décembre 2008) et Sotelma (Mali, janvier 2009). Au Rwanda, Millicom s'est vu attribuer une nouvelle licence en novembre 2008. Orange en a décroché deux autres, en Ouganda en octobre 2008 et au Togo en novembre 2008. Enfin, Orascom Telecom a racheté le namibien Cell One Namibia en janvier 2009.

L'avenir reste malgré tout assez incertain. Le cours des actions des opérateurs mobiles en Afrique s'est effondré : MTN a perdu 20 % en 2008 et Millicom 66 %. Pour sa part, l'opérateur Tigo devrait afficher un taux de croissance sensiblement plus faible en 2009, du fait de la crise économique : ses recettes ont déjà perdu du terrain en 2008 au Ghana, au Sénégal et au Tchad. Avec le ralentissement de la croissance depuis trois ans, la concurrence tarifaire va se renforcer, réduisant des profits qui avaient jusqu'ici permis d'assumer les dépenses d'investissement. Le développement

des réseaux 3G va donc probablement être retardé. Les flux d'IDE dans le secteur africain des télécommunications ont à peine souffert de l'éclatement de la bulle Internet en 2000-2001 - même si une poignée d'entreprises seulement assurent l'essentiel de ces investissements. Entre 1996 et 2006, le français Vivendi a injecté 6,1 milliards de dollars, contre 4,9 milliards pour France Telecom et 3,4 milliards pour le britannique Vodafone. Les investissements Sud-Sud ont été le fait du koweïti Mobile Telecommunications - à hauteur de 4,9 milliards de dollars - suivi du sudafricain MTN (4,5 milliards) et de l'égyptien Orascom (3,7 milliards). Plus récemment, la Chine a proposé des prêts à des conditions préférentielles aux opérateurs publics. Les équipementiers chinois comme Huawei et ZTE vont probablement accroître leur présence en Afrique.

La crise actuelle devrait avoir moins d'impact sur les IDE destinés aux télécommunications africaines qu' d'autres secteurs, du fait du potentiel du marché et de l'effet assez faible de la crise sur la consommation des communications par les usagers. Ainsi, l'Afrique continuera-t-elle à bénéficier d'un secteur des télécommunications en forte expansion permettant alors à beaucoup d'Africains d'avoir accès pour la première fois à ces services.

Figure 15 : Taux de croissance des connections de téléphonie mobile en Afrique

Source : Wireless Intelligence (htpp:// www.wirelessintelligence.com), Q=quarter (trimestre)

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore