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Christologie contemporaine: le défi du pluralisme religieux

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par Clément TCHUISSEU NGONGANG
Grand séminaire Notre Dame de l'Espérance de Bertoua - Baccalauréat canonique en théologie 2011
  

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ABREVIATIONS ET SIGLES

1 Co : Première lettre aux corinthiens

1 Tm : Première lettre à Timothée

Ap. : Apologie

AT : Ancien Testament

CC : Congrégation pour le clergé

CDF : Congrégation pour la doctrine de la foi

CEP : Congrégation pour l'Evangélisation des peuples

Cf. : Conferatur

Coll. : Collection

CPDI : Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux

CTI : Commission théologique internationale

Dir : Directeur

DVD : Digital Versatile Disc

Ibidem: Même auteur et même ouvrage

Idem: Même auteur

He : Lettre aux Hébreux

Jn : Evangile de Jésus-Christ selon saint Jean

Lc : Evangile de Jésus-Christ selon saint Luc

Mc : Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc

Mt : Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

n. : Note

n° : Numéro

nn° Numéros

NT : Nouveau Testament

Op.Cit. : Opus citatum (ouvrage cité plus haut)

p : Page

pp : Pages

PUF : Presses universitaires françaises

Rm : Lettre aux Romains

SC : Sources Chrétiennes

Sj : Membre de la Compagnie de Jésus

T : Tome

Trad. : traduction

UCAC : Université Catholique d'Afrique Centrale

Vol : Volume

DEDICACE

Nous dédions ce travail :

à tous ceux qui ont éveillé et grandi en nous l'amour et la connaissance de Jésus-Christ, Seigneur et Sauveur de l'univers, et particulièrement à Soeur Joseph MERCY (missionnaire de la Charité), à l'Abbé Joseph-Marie OBAMA (diocèse d'Obala), au P. Gérard FARQUET, cssp ;

à tous ceux qui, pleins de zèle, acceptent encore généreusement aujourd'hui de se vouer à l'annonce de Jésus-Christ,

et à Celui dont le Nom est au-dessus de tout nom.

REMERCIEMENTS

Nous adressons nos spéciaux remerciements à notre directeur Monsieur l'Abbé Dieudonné Espoir ATANGANA dont la rigueur scientifique doublée de la disponibilité ont rendu possible la réalisation de ce travail.

Un merci particulier à ceux et celle qui se sont rendus disponibles pour la lecture du manuscrit de ce travail.

Merci à la famille NGONGANG pour son soutien matériel.

INTRODUCTION GENERALE

« Le XXIè siècle sera religieux ou ne le sera pas ». Cette célèbre déclaration prophétique attribuée à André Malraux peut nourrir l'espoir de voir tranchée aujourd'hui l'opposition frontale de la religion et du politique. Le politique avait comme juré de bâtir ses fondations sur les ruines du religieux. Ce cri de guerre contre le religieux fut relayé par les mouvements et concepts tels que la sécularisation, la laïcité, l'éthique de la responsabilité (en opposition à l'éthique des convictions)... André Malraux laisserait donc entendre que nous sommes dans l'ère du ré-enchantement du religieux ! De quel religieux s'agit-il ? Les statistiques en disent long sur l'élasticité du concept religieux à forte connotation pluriconfessionnelle. On peut constater que les Chrétiens ne représentent plus que 32% de la population mondiale, à côté des Musulmans (19%), des Non-chrétiens et d'Athées (15%), des Hindouistes (12%), des Bouddhistes (6%), des Juifs (0,2%), des Sikhs (0,4%), des adeptes de religions traditionnelles (4,2%), des adeptes de nouvelles religions surtout en Asie (1,7%)1(*). Le christianisme est en sérieuse régression si on s'en tient aux études de David Barrett2(*).

Ce constat est de nature à susciter des questions. En effet, au coeur du christianisme se tient la profession de foi au Christ, Seigneur. Elle ne s'exprime pas uniquement dans la référence pieuse à Jésus comme personnage primordial à l'origine d'un type particulier de culte à l'intérieur d'une relation spécifique à l'Etre suprême. Professer la foi au Christ c'est aussi et surtout reconnaître l'unicité et l'universalité salvifique de son oeuvre et de sa personne. On trouve d'ailleurs dans l'Ecriture des passages qui l'attestent : « Car Dieu est unique, unique est le médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus » (1 Tm 2, 5) ; « Jésus, médiateur de la nouvelle alliance » (He 12, 24), etc. La médiation salvifique du Christ ne laisserait pas - dit-on - d'autres alternatives de médiations salvifiques alors même que le pluralisme religieux de l'époque contemporaine condamne le christianisme à se considérer comme une religion parmi tant d'autres dans le projet social de l'Etat moderne, où les influences du perspectivisme nietzschéen au plan de la vérité et axiologique ne sont plus à démontrer. Le terme de pluralisme religieux lui-même suffit à faire sentir le malaise : Comment confesser et annoncer l'unique médiation salvifique du Christ sans être accusé de tendance hégémonique dans la mesure où les statistiques présentent notre monde comme étant meublé de diverses croyances ? L'affirmation du Christ comme le principe unique du salut de l'humanité parait intenable dans un tel contexte, pourtant l'Eglise se doit de proclamer et de professer sa foi. Comment conjuguer l'adhésion au christianisme et la réalité des autres religions qui, elles aussi, proposent à l'homme le salut ? Dans le Document Dominus Iesus publié en 2000, la CDF réaffirmait comme préalable au débat, l'affirmation sans compromission de l'universalité et de l'unicité du salut de l'humanité en Jésus. Or, ces mises en garde n'évacuent pas le problème : comment articuler à l'ère du pluralisme religieux un discours christologique qui soit à même de rester fidèle à la foi de l'Eglise et qui soit en même temps ouverte, intégrant sans peur la réalité irréductible du pluralisme religieux ? Quel discours tenir sur le Christ qui soit crédible dans le contexte actuel du monde ? Le pluralisme religieux apparaît ainsi comme un défi pour la christologie contemporaine.

Notre travail, guidé par une méthode à la fois descriptive et analytico-critique, poursuit un double objectif. Le premier est de prendre acte de la manière dont les théologiens contemporains ont essayé de faire face à ce défi, autrement dit, il s'agit de repérer dans le foisonnement de la pensée christologique de notre époque ce qui pourrait constituer une réaction au pari lancé par le pluralisme religieux, contribuant alors à un enrichissement de la christologie contemporaine d'approches, de thématiques et de controverses qui lui sont propres. Le second objectif, dans une sorte de bilan de l'étape précédente, est celui d'entrevoir dans quelle mesure l'unicité et l'universalité de la médiation salvifique peuvent être justifiées dans le contexte du pluralisme religieux. Evidemment, le débat suscité par ce phénomène appelle en réalité la théologie toute entière puisque, comme le dit Joseph Doré, «  Il n'est sans doute pas de domaine de la théologie qui se situe au carrefour de l'ensemble des sciences théologiques au point où le fait la christologie comme si la plénitude du Christ entraînait une plénitude corrélative de la christologie. »3(*) Il n'est donc pas surprenant que le débat fasse appel à une variété de domaines à l'intérieur comme à l'extérieur du savoir théologique, l'actualité brûlante du sujet l'y contraignant.

Le premier chapitre sera donc une radioscopie du phénomène du pluralisme religieux pour nous enquérir de la pertinence de la question pour la théologie aujourd'hui. Le pluralisme religieux n'est pas l'apanage de la période contemporaine. Il traverse toute l'histoire de l'Eglise. Mais le pluralisme religieux contemporain a ceci de particulier qu'il n'est pas uniquement la pluralité d'options religieuses. Il s'inscrit dans la trame d'une société politique en mutation. C'est de l'intérieur de ce dynamisme qu'émerge la question avec force, même si sa lente gestation remonte à plusieurs siècles. Les deuxième et troisième chapitres, centrés respectivement sur l'inclusivisme christologique et le théocentrisme, sont le coeur de la présentation des contributions des divers auteurs, chacun dans l'orientation qui le caractérise. Ces chapitres constituent à ne point douter l'officine christologique en lien avec le pluralisme religieux. Dans le quatrième chapitre, il sera question de tenter une justification de l'universalité et l'unicité de la médiation salvifique du Christ, dans la prise en compte des éléments fournis par l'inclusivisme, mais aussi et surtout dans le dépassement des résistances émises par les penseurs pluralistes.

* 1 Cf. www.forums.france5.fr/cdanslair/Religions/statistique-religions-chretiennete-sujet_348_1.h

* 2 Cf. BARRETT David, « Il était une fois...l'évangélisation du monde » dans Fac-réflexion, n°4, Avril 1987, pp. 12-17.

* 3 DORE Joseph, « Préface » dans SOULETIE Jean-Louis, Les grands chantiers de la christologie, coll. « Jésus et Jésus-Christ », n° 90, Desclée, Paris, 2005, p.8.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery