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Les limites de la décentralisation dans la gestion des quartiers précaires au Mali: le cas de Kapélékourou à  Sikasso

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par Aliou DEMBELE
Institut d'Urbanisme de Paris Créteil Paris 12 - Mastere Urbanisme et territoire 2006
  

Disponible en mode multipage

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Directeur de mémoire : Liliane Pierre

Les limites de la décentralisation dans la gestion des services dans les quartiers
précaires dans ville de Sikasso : Le cas de Kapélékourou.

DEMBELE Aliou

MASTER «URBANISME ET TERRITOIRES»

Mention «URBANISME»

Mémoire 1ère année

 

Institut d'Urbanisme

de Paris

 

MASTER «URBANISME ET TERRITOIRES»

Mention «URBANISME»

Mémoire 1ère année

DEMBELE Aliou

Les limites de la décentralisation dans la gestion des services dans les quartiers
précaires dans ville de Sikasso : Le cas de Kapélékourou.

Directeur de mémoire : Liliane Pierre

Sommaire :

Sommaire :
·
3

Introduction 4

Partie I : le processus de décentralisation au Mali 8

Chapitre 1 : d'une gestion centralisée vers une gestion décentralisée 9

Chapitre 2 : Sikasso et ses quartiers spontanés 17

Partie II : Kapélékourou dans son contexte urbain 19

Chapitre 3 : caractéristiques du terrain d'étude 20

Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière d'équipements et de services 28

Partie III : Mise en cause de la politique de gestion des équipements dans les quartiers

précaires 35
Chapitre 5 : la décentralisation, un obstacle supplémentaire dans la gestion des services

dans les quartiers spontanés 36
Chapitre 6 : Quelles perspectives dans la gestion des services dans les quartiers précaires 40

Conclusion : 42

Bibliographie 44

Introduction

Depuis l'origine des villes africaines, la gestion des services de base a toujours suscité des problèmes. Le cas le plus prononcé est celui des quartiers précaires où l'installation anarchique des habitants ne tient compte d'aucune règle d'urbanisme, le souci premier des habitants étant de trouver un endroit où habiter. Pendant longtemps l'Etat était l'acteur principal de la gestion de ces services avec un pouvoir centralisé. Depuis plus d'une décennie, la gestion des services dans les villes a changé. Elle est passée de l'autorité centrale qui est l'Etat vers les collectivités locales. Ce nouveau phénomène résulte d'un processus de décentralisation qui se traduit par un transfert de compétences vers l'échelon locale. Le Mali, situé au coeur de l'Afrique Occidentale ne fait pas exception à cette règle. En effet, la décentralisation a été faite, si on en croit les textes, dans un souci de :

- Prolonger le processus de démocratisation à la base ;

- redonner le pouvoir de gestion locale aux populations ;

- créer un cadre propice à la promotion des initiatives locales.

Ces différents points mettent l'accent sur les acteurs sociaux aidant à aménager leur environnement et se distinguent de la gestion étatique socio- spatiale. Ce qui est une innovation dans le mode de gestion et de la production des services urbains. D'une gestion centralisée des services urbains vers une gestion décentralisée, il y a un changement de mode de gestion en termes d'aménagement. Comment ce changement s'opère t-il?

Le basculement du premier vers le second nécessite un transfert tant sur le plan des ressources financières que sur le plan humain. Qu'en est-il réellement sur le terrain ?

Dans le cadre de l'atelier national du 2 juin 2000 au Mali, les compétences suivantes ont été transféées aux communes : la santé, l'approvsonnement en eau, l'assainissement et l'éducation. Ceci signifie que les collectivités locales doivent être en mesure de régler les problèmes liés à ces services dans les villes et plus encore dans les quartiers spontanés où le problème est plus visible. Notre étude tentera d'apporter des éléments de réponse aux questions posées sur les problématiques de gestion des services dans les quartiers précaires à travers l'étude de cas de Kapélékourou, un quartier spontané dans la ville de Sikasso (carte n°1) situé au sud du pays.

Carte 1 : carte administrative du Mali

Pour trouver des éléments de réponse à ces problématiques liées à la gestion des services dans les quartiers d'habitats précaires, une méthodologie basée sur différents outils a été adoptée.

J'ai commencé par faire une recherche bibliographique en rapport avec le sujet avant de procéder à des recherches de terrain. Ces recherches documentaires ont été basées sur la consultation des livres de référence, des articles et des revues dans les bibliothèques universitaires et la consultation des sites Internet. Cette recherche documentaire a été complétée par le travail de recherche que j'avais mené sur le terrain dans le cadre de mon mémoire de maîtrise de l'année dernière sur le quartier. Au cours de cette recherche, j'avais réalisé une enquête comportant 45 questions (cf. annexes). Je me suis servi des résultats de certaines de ces questions. Le questionnaire comportait des questions ouvertes, fermées et des questions semi directives. Pour avoir un panel représentatif de la population (selon l'age, le sexe, la profession) dans le quartier, j'ai réalisé mon enquête à des moments différents de la journée (très tôt le matin, à midi ou après la prière du soir).

Toutefois, le caractère aléatoire employé de cette enquête fait que les résultats obtenus sont peu fiables car il est difficile de vérifier la représentativité du panel dans l'espace et dans le temps.

J'ai aussi utilisé la photographie pour illustrer des points, pour enrichir les explications et donner des exemples sur les phénomènes qui ont attiré mon attention au cours de cette recherche.

Mon terrain n'étant pas en France, je me suis beaucoup servi d'Internet pour faire mes entretiens avec le logiciel Skype grâce à la collaboration et au dévouement de mon frère sur place.

Le temps a été une contrainte importante pour mon travail. Le fait d'avoir changé trois fois de sujet suite à des facteurs indépendants de ma volonté a été une très grande difficulté dans la réalisation de ce travail.

Après une présentation générale du contexte global de l'urbanisation et de la gestion urbaine en Afrique, nous parlerons ensuite des grandes étapes du changement politique et institutionnel qui s'est ajouté sur la question de la gestion urbaine au Mali pour ensuite faire une présentation générale du terrain d'étude.

Dans un second temps, après une évocation du cadre de vie des habitants de Kapélékourou passant par une description et un état des lieux des services sur place, leur

utilisation, la mise en cause de la décentralisation sera au coeur du sujet dans la troisième partie. Cette politique de décentralisation est un processus à décomposer et à analyser car il s'inscrit dans un cadre particulier : celui d'une collaboration entre l'Etat et les collectivités où chacun à désormais son rôle à jouer dans la gestion urbaine.

Partie I : le processus de décentralisation au Mali

Chapitre 1 : d'une gestion centralisée vers une gestion décentralisée

I.1.1- Le contexte global de la gestion urbaine en Afrique

La plupart des centres urbains du continent africain connaissent aujourd'hui un ensemble de phénomènes qui ont amené les experts, les acteurs du développement et les citadins à reconnaître l'existence d'une véritable crise urbaine, plus ou moins aggravée selon les contextes. Les villes du sud sont aujourd'hui frappées depuis une vingtaine d'années par une explosion sociale et démographique, qui s'illustre par un taux de croissance urbaine le plus élevé au monde, et avec pour conséquences principales un accroissement de la pauvreté et une dégradation accélérée de l'environnement, dans un contexte de désorganisation généralisée des structures de gestion urbaine. Si on remontait 15 ans plus tôt, on pourrait observer une absence quasi-totale de gestion urbaine planifiée, résultat d'une concertation d'aménagement urbain ancré dans la réalité des différents contextes urbains, en raison d'une vision du développement urbain encore largement dominée par une approche centralisatrice descendante, (du haut vers le bas), le rôle prépondérant de l'Etat, et la négligence de l'apport potentiel ascendant (du bas vers le haut) des acteurs locaux (municipalités, populations, acteurs économiques).

Face à l'ampleur de cette crise urbaine, une prise de conscience progressive s'est opérée vis à vis de la complexité des villes africaines et de leur développement mal contrôlé, pour reconnaître petit à petit la multiplicité des courants et faits politiques, économiques et sociaux- culturels qui façonnent l'univers urbain africain de nos jours. Pendant la même période, les responsables politiques et les décideurs ont commencé à reconnaître leur incapacité à gérer la crise sans la collaboration des acteurs locaux.

Une des solutions proposées à cet effet est la décentralisation de la gestion de la ville pour mieux saisir la diversité des situations. Cette diversité de situations peut se lire à différentes échelles. D'un pays à un autre, d'une ville à l'autre à l'intérieur d'un même pays et à une grande échelle, d'un quartier à un autre au sein d'un même espace urbain.

L'adoption de la décentralisation a commencé dans les années 90 en Afrique et « L'une des raisons fondamentales qui légitiment la décentralisation aux yeux des populations africaines est sa capacité a faire mieux que le système antérieur de centralisation en la matière de services public de base (~) la démocratie locale elle-mrme n'a de sens que si elle débouche à terme sur la constitution d'équipes municipales capables d'améliorer le

quotidien des populations dans la fourniture physique des services essentiels suivants : l'eau potable, gestion des déchets et assainissement, santé et éducation primaire etc. »1. Cet objectif a été mis en place au Mali grâce à une reforme institutionnelle et le transfert des compétences aux communes qui ont désormais la responsabilité de ces services de base.

I.1.2- Les fondements de la politique de décentralisation au Mali

Les bases de la décentralisation actuelle au Mali ont été fixées depuis la période coloniale2. Nous ne présenterons que quelques grandes étapes dans l'évolution de cette décentralisation. Suite au renversement du pouvoir dictatorial du général Moussa Traoré en mars 1991, le pays entame de vastes reformes administratives. Du 29 au 12 juillet se tient une conférence nationale dans laquelle les orientations du pays sont définies. Une des premières orientations a été l'adoption d'une nouvelle constitution en 1992. Deux séries de dispositions se trouvent dans cette constitution notamment dans ses articles 97 et 98. Ces deux articles stipulent que :

- Les collectivités territoriales sont créées et administrées dans les conditions définies par la loi ;

- Les collectivités s'administrent librement par des Conseils élus et dans les conditions fixées par la loi. Dans la même continuité :

- le 11 février 1993, la loi n°93-008/AN-RM détermine les conditions de la libre administration des collectivités territoriales ;

- le 12 avril 1995, la loi n°94-009/AN-RM porte code des collectivités territoriales ;

- le 7 juillet 2000, la loi n°00-042 détermine les ressources fiscales des collectivités

locales.

Pour entreprendre cette réforme, différentes structures ont été mises en place. Il s'agit :

du Ministère de l'Administration et des Collectivités Locales (MATCL) : celui-ci a élaboré et mis en place la politique nationale de la décentralisation ;

de la mission de décentralisation : créée en 1993, elle fut chargée de concevoir, de proposer et de faciliter la mise oeuvre de la décentralisation. Elle a été dissoute en 2001 et a été remplacée par la Direction Nationale des Collectivités Territoriales (DNCT) ;

1 PDM « Etat de la décentralisation en Afrique ».

2 1918 : création de la commune de Bamako et de Kayes. 1954 : Création de la Commune de Sikasso etc.

du Haut Conseil des Collectivités Territoriales (HCCT) : il fut créé par la constitution pour assurer la représentation des collectivités locales ;

de l'Association de Municipalités du Mali (AMM), issue de la transformation de l'association des maires (AMM) : elle mène un travail de sensibilisation des élus locaux à travers des rencontres telles que le forum des maires, les journées nationales des communes.

I.1.3- La décentralisation et le découpage communal : une concertation nationale

Avant de procéder au découpage, la mission de Décentralisation a mené plusieurs rencontres d'information et de concertation de la population dans tous les villages du territoire. La société civile a été directement impliquée dans la création des communes. Il a été demandé aux villages et fractions de proposer eux-mêmes les regroupements en vue de la constitution de l'espace des communes et désigner son chef lieu.

L'opération de réorganisation territoriale a permis de découper le territoire en communes rurales et urbaines suivant des critères préalablement établis et soumis à des concertations. Ces critères sont :

- Le critère Socio culturel : basé sur le respect des solidarités communautaires, il conditionne directement la qualité de la concertation nécessaire qui devra se développer entre les différents acteurs de la vie politique ;

- Le critère Démographique : Ce critère a tenu compte de la répartition des populations dans l'espace (densité de la population) que des mouvements de la population.

La mission de décentralisation a proposé les chiffres suivants pour la constitution des communes :

- 15 à 20 villages et/ou fractions par commune rurale (23 villages en moyenne) - 10.000 à 25.000 habitants (15.000 habitants en moyenne) dans une commune - Les critères de distance et d'accessibilité : Un chef lieu de la commune accessible

pour tous :

Le chef lieu de la commune doit obéir aux critères suivants :
- Avoir une population supérieure à 1500 habitants ;

- Avoir une bonne accessibilité depuis les autres villages ; - Bénéficier au moins des équipements sociaux collectifs ;

- Abriter un centre d'activités commerciales et/de regroupement : foire, centre de santé, école etc....) ;

- Etre le centre ou l'antenne d'un projet de développement local ;

- Etre un village- mère ou un village d'ancienne chefferie.

Le critère de viabilité économique est basé sur la capacité á fournir les services économiques, sociaux et culturels nécessaires á financer le développement.

La viabilité économique de chaque commune était un objectif essentiel, ce critère pouvait évoluer notamment en identifiant et quantifiant les ressources dont :

- - les ressources naturelles ;

- - les ressources agricoles ;

- les ressources économiques des populations ;

- la présence de centre d'échanges de foire ;

- - la présence de projet de développement, d'ONG ;

- - le niveau de complémentarité des activités économiques et sociales.

Ce critère était directement conditionné par le rapport entre les ressources et les besoins nécessaires pour les équipements et infrastructures, les projets productifs, le programme de développement et d'aménagement.

Le critère géographique et spatial : Une commune sur un terrain unitaire :

Ce critère comporte beaucoup de variantes. Il conditionne la cohérence de la future commune eu égard :

- - á la superficie de la commune (de 700 á 2.000 km2) ;

- - à l'intégrité des terrains ;

- la cohésion agro- écologique ; au mode d'organisation spatiale des communautés (densité, dispersion, points commun) ;

- á l'héritage des formes d'organisation administrative précédente ;

- - à l'existence d'entités déjà fonctionnelles (à l'intérieur desquelles la communication est facile).

L'application des critères de découpage a débouché sur la création de 682 nouvelles communes. La création des communes devrait aboutir á la suppression des arrondissements, les cercles et les régions redéfinis dans un processus ascendant á partir de regroupement de communes3. Les communes pour leur part sont issues du regroupement de plusieurs villages, et deviennent la plus petite entité du dispositif administratif.

3 La réorganisation des cercles et des régions n'a pas encore eu lieu pour des raisons politiques.

I.1.4- L'organisation administrative au Mali

Celle-ci repose sur un système administratif à trois niveau : la commue, le cercle et la

région. La capitale Bamako est régie par un statut particulier : le District. Cette structure actuelle de l'administration territoriale résulte d'une loi de 1995. Le système présente une certaine cohérence. L'ensemble du territoire est divisé en huit régions. Chaque région se subdivise en cercle. Les 49 cercles du pays sont composés de communes rurales ou urbaines.

Tableau 1 : Organisation administrative et territoriale

Découpage territorial

Collectivités.

Circons. administr.

Organe Délibérant

Organe exécutif

Organe déconcentré/ de tutelle

Dénomination Nbre

Locales

Région

08

Oui

Oui

Conseil de régional

Président du

conseil régional

Haut commissaire

Cercle

49

Oui

Oui

Conseil de cercle

Président du

conseil

de cercle

Délégué du gouvernement

District

01

Oui

Oui

Conseil

du district

Mairie du

district

Ministère des
coll. Locales.

Commune

701 dont 682 Nouv

Oui

Non

Conseil communal

Maire

Délégué du gouvernement

Villages/fraction

5500

Non

Oui

Conseil de village

Chef de village

Maire

Quartier

 

Non

Oui

Conseil de quartier

Chef de quartier

Maire

Source : PDM (Partenariat pour le développement Municipal) I.1.5- L'élection des élus au niveau communal

Les responsables de la commune sont élus au suffrage universel. En cela, ils deviennent les dépositaires d'un pouvoir confié pour une durée limitée et pour des tâches précises pour lesquelles les électeurs les ont choisis. Ils ont un pouvoir de décision assorti d'un devoir de rendre des comptes. Ils ne relèvent donc plus d'une structure centrale et étatique lointaine mais bien des citoyens qui les ont élus et qui les légitimisent. Tous les citoyens d'une commune âgés de 18 ans au moins peuvent être électeurs. Ces mêmes citoyens s'ils sont âgés de plus de 21 ans au moins peuvent être candidats. Ce mode de désignation des responsables

de la commune par les citoyens est une dimension importante de la démocratie au niveau local.

Le Conseil Communal est l'organe délibérant de la commune. Ses membres sont tous élus par les populations qui résident dans la commune. Le conseil Communal représente un peu au niveau local ce que l'Assemblée nationale représente au niveau national. Le conseil Communal désigne parmi ses membres le Maire et ses Adjoints. Ceux-ci forment en quelque sorte le "l'exécutif" de la commune. Ils rendent compte de leurs activités au Conseil Communal. Ils sont donc les responsables de la commune.

Les principaux responsables de la commune sont donc élus par les habitants de la commune. C'est un des principaux enjeux de la réforme de décentralisation que de confier des compétences administratives et techniques et la responsabilité de la gestion des affaires locales à des élus et d'approfondir ainsi le processus de démocratisation engagé à la tête de l'Etat en le portant à la base.

Cet approfondissement de la démocratie représente l'objectif majeur de la réforme. Il traduit un souci fondamental de respect des droits de l'homme et notamment de ses droits civils et politiques.

Les conseillers communaux sont élus pour une période de cinq ans au suffrage universel secret. Les conseillers sortant peuvent être réélus. Le système électoral appliqué est un scrutin de liste à la représentation proportionnelle. Ceci signifie que les électeurs votent pour des listes qui se répartiront le nombre de sièges prévus proportionnellement aux pourcentages qu'ils auront obtenus, sachant qu'une liste n'ayant pas obtenu 5 % des voix n'obtiendra aucun siège. Le nombre de conseillers communaux pour une commune est fixé par la loi et proportionnel au nombre d'habitants :

- 11 conseillers pour les communes de moins de 10 000 habitants ; - 17 conseillers pour les communes de 10 000 à 20 000 habitants ; - 23 conseillers pour les communes de 20 000 à 40 000 habitants ; - 29 conseillers pour les communes de 40 000 à 70 000 habitants ; - 33 conseillers pour les communes de 70 000 à 100 000 habitants ; - 37 conseillers pour les communes de 100 000 à 150 000 habitants ;

- 41 conseillers pour les communes de 150 000 à 200 000 habitants ; - 45 conseillers pour les communes de plus de 200 000 habitants.

I.1.6- L'étatEdesElie1[ Een matière de transfert des compétences au Mali

Le transfert de compétences consacre le principe de la prise en charge de la gestion par les collectivités territoriales des attributions légales qui leur sont reconnues en la matière, deux grandes évolutions sont intervenues à ce sujet.

La première évolution, intervenue dès l'installation des organes des collectivités territoriales en 1999, a été marquée par le transfert des compétences d'administration générale (état civil, recensement, police administrative, hygiène et assainissement, archives et documentation, etc.). Aujourd'hui, les collectivités assument, la plupart des charges et responsabilités liées à l'exercice de ces compétences.

La deuxième évolution est liée aux décrets n° 02-313, 314 et 315/P-RM du 04 juin 2002 fixant les détails d'exercice des compétences transférées dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'hydraulique rurale et urbaine. L'adoption de ces décrets a constitué un signal fort à l'attachement des autorités à mettre davantage de contenu à la décentralisation. Le tableau n°2 montre l'état actuel des compétences transférées au niveau des communes.

Tableau 2 : Tableau des compétences transférées au niveau des communes

 

Santé

 

Education

 

Hydraulique


·

Elaboration de mise en oeuvre du plan de développement sanitaire.


·

Elaboration de mise en oeuvre du plan de développement de


·

Elaboration et mise en oeuvre
du plan de développement et
de l'hydraulique


·

Création et entretien des

infrastructures.

 

l'éducation.

 

(alimentation en eau potable).

 
 


·

Elaboration de la carte scolaire.

 
 


·

Conclusion de la convention

mutuelle avec les associations de


·

Construction et entretien
des infrastructures

 
 
 

gestion des centres de santé

(ASACO,).

 

scolaire et préscolaires.


·

Construction et entretien des infrastructures.


·

Recrutement des personnels.


·

Détermination des

modèles spécifique n'appartenant pas à la nomenclature nationale.

 
 


·

Subventions aux ASACO.

 
 
 
 


·

Autorisation de création des


·

Recrutement et gestion du

 
 


·

centres de santé.

Mise en place des stocks initiaux de roulement en médicaments essentiels.


·

personnel.

Subventions aux écoles communautaires.

· Contrôle et suivi des
structures agrées de gestion des infrastructures.


·

Lutte contre la vente illicite de médicaments.


·

Organisation et fonctionnement des cantines.

 
 


·

Mise en place des politiques et
stratégies nationales de
prévention et de lutte contre les


·

Organisation des examens.

 
 
 

maladies.


·

Productions des statistiques scolaires.


·

Recrutement des exploitants chargés du fonctionnement des infrastructures.


·

Mobilisation sociale autour des objectifs sanitaires.


·

Suivi des centres d'alphabétisation.

 
 

Source : PDM. Partenariat pou le Développement Municipal.

Notre travail ne portera que sur ces services de base à travers l'étude du cas de Kapélékourou. Après une présentation générale, nous ferons un diagnostic des lieux en matière des services existant dans le quartier.

Chapitre 2 : Sikasso et ses quartiers spontanés

I.2.1- Importance des quartiers spontanés dans le tissu urbain de Sikasso

Contrairement aux autres capitales régionales du pays où les quartiers spontanés tendent à régresser ou disparaître (pour différentes raisons encore mal connues), l'habitat spontané a progressé à Sikasso pendant les trente dernières années.

Avant 1970, il n'existait pas beaucoup de quartiers spontanés à Sikasso. C'est à partir de 1980 que ces quartiers se sont multipliés dans la ville. On peut donc considérer que la période de prolifération de quartiers spontanés est celle qui va de 1980 à nos jours. En effet, les quartiers spontanés concentraient 6% des cours urbaines lors du recensement de 1987. En 1990, sur les 82 800 habitants que comptait l'ensemble de la ville de Sikasso, plus de 10% de la population sikassoise étaient en situation irrégulière4. Selon une autre source, en 1996, sur les 23 000 ha de superficie de la ville, 20% étaient occupé par les quartiers spontanés5. En 2005, sur les 24 quartiers administratifs que compte la ville, 9 quartiers sont spontanés, soit un quartier sur trois en moyenne.

Pendant la dernière révision du Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme (SDAU) de la ville de Sikasso, les participants (consultants, fonctionnaires travaillant dans les secteurs comme les agents de la voirie, les urbanistes, les topographes, les décideurs de la ville...) ont classé les quartiers spontanés en deux catégories.

I.2.2- les quartiers spontanés contigus au tissu urbain

La première catégorie de quartiers spontanés comprend ceux qui sont plus ou moins contigus au tissu urbain « légal » de la ville (voir la liste des quartiers dans le tableau n°3 et sur la carte n°4). Il s'agit de :

4 Bertrand Monique, 1991, « La Question foncière dans les villes du Mali ».

5 Club du Sahel, 1999, « Tableau de bord de l'économie locale de Sikasso 1996 ».

Tableau 3: liste des quartiers spontanés proches du tissu urbain sikassois

Nom de quartier

Superficie

Nom de quartier

Superficie

01 -- Bambebabougou

65 ha

06 -- Mamassoni

72 ha

02 -- Bangoni

60 ha

07 -- Nankou diassa

40 ha

03 -- Kamélé Sirakôrô

60 ha

08 -- Sabalibougou

Pas de données

04 -- kapelékourou

75 ha

09 -- Sirakôrô route de Bouaké

Pas de données

05 -- Lafiabougou kôkô

Pas de données

 
 

Source : document officiel de la Mairie de Sikasso.

I.2.3- Le déplacement des villages vers les axes routiers de la commune

La deuxième catégorie de quartiers spontanés regroupe les villages qui déplacent leur

site vers les artères principales les plus proches de la ville. Ce qui provoque un changement de phénomène d'urbanisation. D'un étalement urbain, on passe à une densification urbaine. Les villages concernés sont cités ci-dessous (tableau n 4). Depuis le début de la décentralisation, 28 villages ont été rattachés à la ville de Sikasso pour constituer la commune urbaine. Ces villages font partie intégrante de la commune urbaine de Sikasso. Cette intégration contribue à étendre spatialement la superficie de la ville incluant ainsi des espaces ruraux et une discontinuité de l'espace bâti. Les élus locaux doivent désormais composer avec ces 28 villages et prendre en compte la gestion des services de proximité, dans le cadre d'un aménagement global de la commune, pour créer un espace cohérent et fonctionnel et un territoire pertinent.

Tableau 4: la liste des villages qui se déplacent vers le tissu urbain

Nom de Village

Superficie

Nom de village

Superficie

01 -- Diakôrôla diassa

Pas de données

03 -- Zamblara

Pas de données

02 -- Yèrèlombougou

Pas de données

04 -- Zienbougou

Pas de données

Source : enquête personnelle de terrain.

Que ce soit dans la première ou dans la seconde catégorie, nous assistons aujourd'hui dans le processus de formation des quartiers spontanés (surtout pour les plus récents), à une implication des topographes ou autres techniciens qualifiés qui élaborent officieusement un plan d'occupation des sols c'est à dire l'ensemble des axes de communication, places publiques etc., suivant des plans qui ne répondent à aucune norme d'un plan d'urbanisme sectoriel.

Partie II : Kapélékourou dans son contexte urbain

Chapitre 3 : caractéristiques du terrain d'étude

II.1.1- . TSAINRURuCTu CIIinCATICl'espace urbain sikassois

Kapélékourou se situe à l'est de la ville de Sikasso entre la route qui va à Bobo Dioulasso (Burkina Faso) et celle qui part à Zignasso, une commune rurale de la région de Sikasso. Troisième de par sa superficie (75ha), ce quartier spontané est le plus vieux du tissu urbain sikassois. Kapélékourou, excepté au nord ouest où la zone de maraîchage le sépare de la zone de résidence de Wayerma extension où il tend à évoluer tant bien que mal est quasiment enclavé par les lotissements de la ville dans ses autres limites. Cette situation offre à Kapélékourou une intégration physique dans l'espace urbain sikassois. Les lotissements situés derrière le quartier bénéficient de certains services comme le réseau d'eau et l'électricité alors que Kapélékourou n'en a pas. Cette rupture soulève un problème pertinent pour la ville de Sikasso : celui de l'opposition entre continuité de l'espace urbain et une absence de connexion au niveau des réseaux d'approvisionnement et d'assainissement. Il existe donc une disjonction entre Kapélékourou et le reste du tissu urbain.

S'agissant du site de notre quartier, c'est à dire les caractéristiques physiques du milieu sur lequel il est construit, nous pouvons distinguer trois grands ensembles : une plaine, un petit monticule et enfin une zone marécageuse non constructible.

La plaine occupe la majeure partie du site dans le secteur Sud -- Sud Quest du quartier. Cette plaine cède la place dans la partie est du quartier à un petit monticule d'une vingtaine de mètres de hauteur sur une superficie de 5 à 7 ha environ. Une pente légèrement inclinée la fait communiquer avec la zone marécageuse dans la partie Nord et Nord Quest du quartier, qui est d'ailleurs en zone inondable en saison pluvieuse. Tout Kapélékourou ne se situe pas sur une zone non constructible. Même si le quartier continue à s'étendre dans la zone marécageuse, le site originel n'est pas situé sur une zone non constructible. Ce qui laisse présager une meilleure intégration dans le tissu urbain par la suite.

Carte 2 : localisation des quartiers spontanés

Carte 3 : plan d'application des sols

II.1.2- Caractéristiques du bâti dans le quartier

La typologie quasi exclusive de la structure du bâti (sauf quelques petites exceptions) est celle de la cour commune (croquis n°1). Les habitants construisent en général sur le pourtour de la cour un alignement de chambres « entrer coucher »6 ou de « chambre salon »7 autour d'une cour centrale servant à la fois de desserte, de lieu de divertissement pour les enfants, de lavage de linge et autres tâches ménagères du foyer.... Dans chaque cour, il y a un puits pour l'approvisionnement en eau de la concession. Il y a au moins un sanitaire dans chaque cour également, (une douche et une latrine), les deux en un dans chaque concession que nous avons enquêté. Deux sanitaires ou deux douches et deux WC sont en moyenne dans chaque concession d'après les résultats de notre enquête. Ceci est une bonne moyenne quand on sait que plus de 150 personnes se partagent une toilette dans les taudis de Nairobi au Kenya et de Lagos au Nigeria8. Toutes les concessions ne sont pas dotées de cuisine. C'est à dire une pièce spécialement destinée à la cuisine où se trouvent 3 blocs de pierres sur lesquelles les femmes préparent les repas au quotidien. Généralement, fait office de cuisine, un coin de cour où le vent est faible pour permettre la cuisson des repas.

En ce qui concerne le matériel utilisé pour la construction des logements, l'utilisation du ciment pour construire une maison entière est minime avec 18,45% des maisons du quartier. Dans cette catégorie, nous pouvons signaler que ce sont les constructions qui datent de moins de 10 ans de types F3 ou F4, selon les normes européennes ou plus précisément dans le langage local au Mali : un trois ou quatre chambres avec salon. 29% des constructions sont en « semi dur » c'est à dire un mélange de banco et de ciment. Dans ce mode de construction en semi dur, la fondation, les briques et le montage de la construction se font en banco (matériau de construction traditionnel). Seul le crépissage et le plancher des maisons sont faits avec le ciment pour rendre la construction solide et pour éviter l'érosion de la pluie en période d'hivernage.

Le mode de construction en banco est dominant avec 52% des constructions. Ceci peut être expliqué par le statut illégal du quartier où les gens ne possèdent pas encore leur permis d'occuper, et par le manque de moyen de la population résidente.

6 Logement composé d'une seule pièce de 9 à 12 m2 généralement ouverte sur une cour commune dans laquelle se trouvent les sanitaires collectifs.

7 Logement composé de deux pièces, la première ouvrant directement sur l'extérieur et desservant l'autre. Le plus souvent, il n y a pas de sanitaires ni de cuisine intégrée.

8 Conférence des ministres africains sur le logement et le développement urbain à Durban du 31 janvier au 4 février 2005. www.unhabitat.org consulté le 30 juin 2005.

La toiture des maisons reste homogène par rapport aux constructions de la ville de Sikasso avec plus de 96% des toitures en tôle ondulée contre seulement moins de 4% des toits en paille.

Il n'est pas dit que dans la structure du bâti, les maisons soient construites uniquement en banco ou en ciment. Il peut y avoir sur un méme terrain, la coexistence d'un mélange de banco et de ciment sur une même parcelle (croquis n°1). Deux graphiques permettent de montrer la nature de la structure du bâti et les toitures : Graphique n°1.

Graphique 1 : Structure du bicti des concession ayant fait l'objet de notre enqu~te.

Source : enquête personnelle de terrain mars 2005.

Croquis 1 : Plan général des maisons de Kapélékourou.

II.1.3- Kapélékourou : le quartier des informels

Le secteur informel constitue une grande partie de l'économie des villes africaines et fournit la plupart des emplois de la population urbaine. Plusieurs définitions du secteur informel existent. Selon le Petit Larousse, est considéré comme secteur informel : « tout ce qui n'obéit pas à des règles déterminées ou qui n'a pas un caractère officiel. »

Le choix actuellement fait par les statisticiens est la combinaison de critères socioéconomiques. Est considéré comme informel selon ces derniers, « les entreprises familiales n'employant pas de salariés permanents, et les micro entreprises employant de tels salariés sans les déclarer »9 Suivant ces définitions, on peut donc mettre dans le secteur informel un ensemble d'activités réalisées en marge de la législation pénale, sociale et fiscale et qui échappent à tout contrôle. (Nous considérerons comme informel par conséquent toute structure ainsi que toute opération financière ayant recours à des financements qui ne passent pas par les circuits institutionnels).

Dans la région de Sikasso, l'économie informelle représente 45% du PLB (Produit Local Brut) non agricole et 85% de la main d'oeuvre non agricole et génère 25 milliards de FCFA.10

A Kapélékourou, la prédominance du secteur informel se traduit par une myriade de petits commerces et d'artisans. On trouve quasiment à chaque coin de rue, des tabliers pour vendre des paquets de cigarettes, des bonbons, des allumettes.... Il existe aussi des grandes boutiques d'alimentation dans lesquelles on trouve tous les produits. Du simple savon au sac de riz, de mil, de maïs en passant par toutes les autres gammes de produits alimentaires. Quelques gargotières se tiennent au bord des principaux axes de circulation qui traversent le quartier. Les matins, quelques femmes vendent les condiments devant leur cour sur les tables tandis que les soirs, les rues sont remplies de vendeuses de beignets etc.

Des artisans sont aussi présents dans le quartier. On y trouve des réparateurs de vélos, de mobylettes, des fabricants de sacs, des cordonniers, des tisserands, des forgerons, des bijoutiers, des tailleurs...

9 Les tiers Monde : les cahiers français n° 270.

10 Club du Sahel, 1999, « Tableau de bord de l'économie locale de Sikasso ».

II.1.4- La structure des emplois occupés par les chefs de ménage

En raison du faible niveau d'instruction de la population, les chefs de ménages occupent des emplois qui ne demandent pas de qualification particulière. Hormis les retraités, les chômeurs et les sans emplois pour lesquels nous n'avons pas pris d'information sur leur qualification, la plupart des métiers effectués sont des métiers d'apprentissage manuel (qui se fait généralement auprès d'un artisan et non dans un établissement professionnel). L'inventaire des professions, du niveau d'instruction et des emplois de la population du quartier est révélateur de la structure des emplois occupés par les chefs de ménage. On y rencontre des chauffeurs, des marabouts11, des commerçants, des boutiquiers, des manoeuvres, des mécaniciens ... des professions qui ne demandent pas une très grande qualification. Le tableau n°5 présente les professions des personnes enquêtées comme elles nous ont déclarées.

Tableau 5 : nature des emplois occupés par les chefs de ménages

Professions

Nombre de personnes enquêtées

Commerçants

10

Chauffeurs

9

Cultivateurs

8

Marabouts

8

En retraite

8

Fonctionnaires

6

Mécaniciens

2

Source : enquête personnelle de terrain, Février 2005.

11 Maître spirituel musulman ayant acquis un contact privilégié avec Dieu. Il peut pratiquer une forme de guérison ou de protection basée sur le pouvoir de certains versets coraniques. Il opère par exemple, en inscrivant ces versets sur une tablette, en lavant et en recueillant l'encre utilisée. Cette eau bénite est à utiliser par le patient en se lavant. Il peut aussi fabriquer des amulettes : il inscrit les versets appropriés sur du papier qu'il coud ensuite précieusement dans un petit étui en cuir. Celui-ci sera porté en permanence par le destinataire. (LEROND Frédéric, « L'autre Abidjan, étude de l'habitat d'un quartier précaire et propositions d'interventions » L'Harmattan, 2000.)

Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière d'équipements et de services

Le diagnostic des lieux dont il est question ici ne concerne que les services que les collectivités locales ont la capacité de réaliser avec les compétences transférées. Il s'agit de la santé, l'éducation, l'assainissement et l'approvisionnement en eau.

II.2.1- I 'lsslinisseP ent

On peut se demander comment les habitants de Kapélékourou réalisent la gestion de leurs déchets ? Qu'en est - il dans le reste de la ville ? Après une description des conditions de la gestion des déchets à l'échelle de la ville, nous recentrerons l'étude sur le quartier de Kapélékourou.

En raison de l'absence de caniveaux, tous les quartiers ne disposent pas de système de drainage des eaux pluviales. Beaucoup de caniveaux ont été réalisés lors du dernier mandat de l'ancien Maire, M. Mamadou TANGARA12. Ce sont des caniveaux à ciel ouvert. Mais malheureusement ces réalisations restent insuffisantes et beaucoup de travaux restent à faire dans ce domaine. Le système de collecte des eaux usées dans les fosses septiques qui permet avec le temps une infiltration sous la terre se développe de plus en plus.

Concernant la gestion des ordures solides, la Mairie mets des bennes dans certains quartiers pour les reprendre une fois remplies afin de les acheminer dans le centre de dépôt des ordures situé à une dizaine de kilomètres au nord de la ville. Ce système est loin de couvrir toute la ville de Sikasso. Seuls le centre ville et quelques quartiers résidentiels comme Wayerma au nord et le centre administratif au centre nord sont concernés par ce système. Une des raisons pour ne pas étendre le service est le manque de financement pour le rachat du matériel. Nous analyserons de façon détaillée les facteurs qui freinent les investissements dans ce domaine. Parallèlement à ce système de ramassage, il existe dans la ville des GIE (Groupements d'Intérêt Economiques) regroupés dans une organisation dénommée le COTAS (Coordination des Organisations Travaillant dans l'Assainissement de Sikasso). Ces GIE à l'exemple du CAPES sont des entreprises privées dans le domaine. Celles - ci signent des contrats d'un montant mensuel de 1 000 F CFA (1,50 euros) d'une durée d'un an renouvelable avec les familles. En contre partie, l'entreprise dépose une demi barrique chez le contractuel dans lequel il met ses ordures. L'entreprise s'engage à enlever les ordures tous les

12 Mamadou TANGARA a fait deux mandats à la Mairie de Sikasso entre 1994 et 2004. Nous tenons à le remercier pour le temps qu'il nous à accordé au cours de notre recherche.

jours et à les acheminer au dépôt de transit jusqu'au terme du contrat. Ce système a aussi des limites car les abonnés ne paient pas correctement leur cotisation. Avec l'intervention des GIE, le service lié à l'assainissement de la ville tend vers une privatisation. La décentralisation ne va t-elle pas favoriser la privatisation des services au profit des particuliers ?

A Kapélékourou, il n'existe pas de caniveaux à ciel ouvert pour le drainage des eaux pluviales, les fosses septiques pour permettre de récupérer les eaux usées et faciliter l'infiltration dans le sol sont inexistantes. Les systèmes de collecte des ordures présents dans d'autres quartiers sont également absents. La Mairie et les entreprises privées sont absentes. Seules 13,5% des familles ont pu construire des fosses septiques chez elles pour récupérer les eaux usées. Elles sont approximativement 12,4% à arroser leur cour avec les eaux usées pour atténuer la poussière ou à les verser sur les déchets pour faciliter sa transformation en fumier. La proportion des familles versant les eaux usées dans la rue est la plus élevée avec 74,1%. Ce qui se traduit parfois dans certaines maisons par une stagnation ou par le ruissellement d'eaux usées (voir photo n° 1) dans les rues du quartier en particulier derrière les douches. Ces lieux se transforment ainsi en nids de reproduction des insectes vecteurs de propagation des certaines maladies comme le paludisme....

Photographie 1 : un exemple d'évacuation des eaux dans la rue

Source : DEMBELE. A, mars 2005.

De même que les eaux usées, la proportion des habitants qui jettent les ordures ménagères sur les décharges spontanées dans les rues est importante. Elle représente plus de la moitié des concessions enquêtées (64,4%). C'est ainsi que dans le quartier, on voit des tas d'ordures communément appelés décharges à ciel ouvert dans une rue sur trois en moyenne (photo n°2).

Photographie 2: un dépôt d'ordure à ciel ouvert dans une rue de Kapélékourou.

Source : DEMBELE.A, mars 2005.

Toutes les familles ne jettent pas leurs ordures dans la rue sur les décharges spontanées. Les ordures ménagères ont une autre utilité dans la société malienne notamment chez les cultivateurs. Elles peuvent servir de fumier pour les cultures après transformation. C'est ainsi que 36,6 % des familles gardent les ordures ménagères dans un coin de la cour pour les acheminer aux champs après transformation. Décharges à ciel ouvert associée à l'absence de système d'évacuation d'eaux usées dans le quartier peuvent devenir vecteurs de différentes maladies que nous verrons dans la partie suivante.

II.2.2- La santé

Comment les habitants se comportent - ils devant les maladies dans le quartier ?

Autrement dit, quelles attitudes la population adopte t --elle en cas de maladie d'un membre
de leur famille ? Le comportement de la population dans la gestion des ordures ménagères
influence t - il les conditions d'hygiène, de propreté et de santé dans le quartier ? Nous allons

tenter d'aborder dans cette partie ces deux principaux thèmes pour essayer de comprendre ce phénomène.

La ville de Sikasso ne dispose que d'un seul hôpital et de dix centres secondaires de santé. Quelle que soit la distance des quartiers dans la ville, en cas de maladies graves, tous les habitants de la ville se dirigent vers le seul hôpital. Quelques maternités existent dont une située à environ un kilomètre de notre quartier où les femmes enceintes et les enfants en bas âge se font soigner. En effet, les femmes du quartier fréquentent régulièrement cette maternité pour le suivi de leur grossesse et pour la vaccination des enfants. Le résultat de notre enquête témoigne de cette fréquentation avec un recensement de 100% des enfants vaccinés contre les maladies infantiles.

De façon globale, le résultat de la même enquête révèle que le premier geste de 54,4% des familles en cas de maladie est d'aller voir directement un médecin pour une consultation avant de commencer tout traitement. D'autres comportements existent en face de la maladie. En effet, l'automédication (la prise de médicament sans avis d'un médecin pour le traitement d'une maladie) est aussi répandue et 35,4% des familles pratiquent. La consultation des marabouts et des guérisseurs traditionnels est moins répandue avec 9,2% de la population. Pourtant le quartier ne manque pas de marabouts ou guérisseurs traditionnels (voir tableau n°5) et la consultation chez ces derniers est moins chère. Différentes raisons peuvent être évoquées face à cette situation : la modernisation de la société et la perte de confiance à l'égard de ces tradi-praticiens...

On peut donc dire que Kapélékourou profite de sa proximité géographique avec la maternité pour accéder aux soins primaires pour les enfants et le suivi des grossesses.

II.2.3- I 'aSSlRvisionnement en eau

Le quartier s'approvisionne en eau de deux manières : les puits et les bornes fontaines. Le puits est la principale source d'approvisionnement avec 87,7% des logements enquêtés. Il existe un puits dans la plupart des cours. D'une profondeur de 3 à 6 m environ, ces puits ne sont pas très profonds grâce à la relative proximité du quartier de la zone marécageuse. Les problèmes qui se posent tiennent à la pérennité en eau de ces puits et la qualité de l'eau. En effet, pendant la période d'hivernage, on peut se baisser avec un récipient pour prendre de l'eau dans le puits, mais à la fin de l'hivernage, la majorité des ces puits n'ont pas assez ou n'ont plus d'eau pour les besoins quotidiens des familles. Surviennent alors les pénuries d'eau dans le quartier.

Quant à la qualité de l'eau des puits, 71% de la population pensent qu'elle est potable c'est à dire qu'on peut la boire sans danger. 20,4% la croient non potable et 9,6% ne savent pas si elle est potable ou pas. Ils sont 30% environ à utiliser l'eau de javel pour traiter cette eau.

Il existe quelques bornes fontaines dans le quartier, une dizaine environ. 11,3% des ménages se ravitaillent en eau à partir de ces bornes fontaines. Les fontaines ne sont pas gratuites, d'où leur faible fréquentation. Le prix de l'eau est fixé en fonction du volume du récipient. 10 FCFA pour un seau d'eau et jusqu'à 100 FCFA (15 centimes d'euros) pour une barrique. Ce qui rend l'accessibilité difficile à la population. Plus de la moitié de ces bornes ne fonctionnent pas. La gestion des bornes fontaine est confiée à des familles dans le quartier. Celles - ci s'occupent de l'entretien et règlent les factures à l'énergie du Mali (Société propriétaire des bornes d'eaux). Les bénéfices tirés de l'exploitation reviennent de droit aux familles co-gestionnaires.

Photographie 3: une borne fontaine dans le quartier

Source : DEMBELE mars 2005.

Le quartier est connecté au réseau d'eau dont la ville a bénéficié avec le projet Dan Group13. D'où la présence des bornes fontaine. Mais aucune famille ne dispose ni de branchement clandestin comme c'est le cas dans certains quartiers précaires d'Abidjan14,

13 Projet d'adduction d'eau de la ville de Sikasso de 1992 à 1994.

14 Alphonse Yapi Diayou. « Baraques et pouvoirs dans l'agglomération Abidjanaise.

ni de branchement officiel au réseau pour diverses raisons que nous évoquerons dans la deuxième partie de l'exercice.

II.2.4- I 'é(ucation

Les enfants âgés de 7 à 11 ans bénéficient pour le moment de trois salles de classes pour cinq niveaux d'études: la première, la deuxième, la troisième, la quatrième et la cinquième année. Ce qui fait une sorte de double vacation des élèves dans les salles de classe. Ceci correspond au niveau de CP, CE1, CE2, CM1 et CM2 dans la structuration de l'école dans la société française. L'école maternelle n'étant pas très développée dans le système éducatif malien. Les enfants commencent généralement directement la première année de l'école primaire à l'âge de sept ans.

Trois salles de classes pour cinq niveaux d'études nécessitent une organisation particulière pour que chacun puisse suivre les cours. C'est ainsi que l'organisation des cours se fait par un système de rotation ou d'alternance afin que chaque niveau d'études puisse suivre les cours tous les jours. Ainsi, la première et la deuxième année qui partagent une salle de la façon suivante : si la première année vient le matin pendant une semaine pour les cours, la deuxième année viendra l'après midi. Le système est inversé la semaine d'après et ainsi de suite. Le tout est géré par six enseignants et un directeur d'école. Construite en 1996 avec l'appui de différentes ONG, l'école porte le nom de Mamadou SANOGO (premier habitant installé dans le quartier par la famille TRAORE15) et qui compte un effectif total de 433 élèves. Mais une très forte disparité existe cependant entre les niveaux d'études. Le graphique n° 2 montre que plus le niveau d'étude s'élève, moins il y a d'élèves dans les salles de classe bien que taux de réussite soit pourtant élevé d'après le directeur de l'établissement. Les parents d'élèves ne disposent pas de moyens suffisants pour assurer les frais de scolarité qui vont grandissant avec l'élévation du niveau d'étude des enfants. Ceci expliquerait la disparité des effectifs entre les niveaux d'études. On peut ajouter à l'explication du directeur de l'établissement, la question de l'importance de l'école aux yeux des parents d'élèves dans la mesure où ceux-ci produisent le mode de vie de leur provenance (village dans la plupart des cas) dans ces quartiers.

15 La famille Traoré est le détenteur du droit coutumier des terres à Sikasso.

Graphique 2 : l'effectifs des différentes niveaux d'études à l'école de Kapélékourou

Source : enquête personnelle de terrain, mars 2005.

34

Partie III : Mise en cause de la politique de gestion des équipements
dans les quartiers précaires

Chapitre 5 : la décentralisation, un obstacle supplémentaire dans la gestion des services dans les quartiers spontanés

I.1- Les obstacles à l'amélioration du cadre de vie dans le quartier

Plusieurs obstacles s'opposent à l'amélioration des conditions de vie liées aux services dans ce quartier. Nous développerons ici deux principaux éléments qui sont : le statut des occupants et l'avènement de la décentralisation avec le transfert des compétences vers les collectivités locales qui en à découlé.

I.1.1- Le statut des occupants encore mal défini sur le plan juridique

L'ère des déguerpissements des habitants des quartiers précaires est révolue depuis plus d'une vingtaine d'années puisque « ce recours radical conduit à une réinstallation aussi illégale dans un autre endroit et entraîne des coûts16 ». La ville de Sikasso n'a pas fait exception à cette règle de déguerpissement vers les années 1980. Des quartiers spontanés à l'exemple de Bangôni situé au sud de la ville ont été démolis (cf. carte n°3) comme ce fut le cas de ce quartier. Mais les autorités se sont rendues compte que les opérations systématiques de « casse » ou « d'opération bulldozer » ne réglaient en rien cette histoire d'autant plus que celles-ci contribuent à accroître la pauvreté d'une population déjà marginalisée dans ses conditions de vie. C'est ainsi que les politiques de restructuration urbaine et de réhabilitation urbaine de l'habitat spontané ont vu le jour. Ces deux termes sont définis dans les textes de l'urbanisme au Mali : la première comme « une opération qui consiste à donner à un espace, urbain déjà occupé par des populations, mais de structure parcellaire irrégulière sur le plan physique et juridique, une nouvelle structure parcellaire sans apport d'équipement et/ ou d'infrastructure de service »17. Quant au second, il est défini comme une « opération urbaine qui consiste à donner à une zone, un espace urbain dégradé, insalubre et / ou d'occupation irrégulière sur le plan juridique et / ou physique, une nouvelle structure en améliorant le cadre de vie »18. Kapélékourou a fait l'objet d'une réhabilitation. Ce qui donne une certaine garantie aux occupants dudit quartier, le but étant de les mettre dans leur droit en leur attribuant un permis d'occuper des terrains qu'ils ont mis en valeur moyennant le paiement d'un prix fixé entre les représentants de l'Etat et du quartier. La fixation de ce prix pause encore des problèmes aujourd'hui du fait qu'il n' y a pas eu de commun accord entre les deux parties

16 Décentralisation et gestion des services dans les quartiers précaires d'Abidjan.

17 Article 51 du Décret N° 05-115/ PRM du 09 mars 2005 fixant les modalités des différents types d'opération d'urbanisme.

18 Article 73 du même décret.

au cours de la fixation des prix du m2 des terrains. Statué à 650 Fcfa le m2 (soit un euros environ), les représentants du quartier informèrent les habitants au cours d'une réunion et décidèrent de ne rien payer. Car le prix fixé au m2 était très élevé. Si on se réfère à la moyenne du nombre de m2 dont disposent les propriétaires (400m2 environ), chaque propriétaire devrait payer un montant de 260 000 Fcfa (396 euros). Ceci correspond à 4 mois de salaire pour un chef de ménage qui gagne 60 000 Fcfa par mois. Les parcelles qui ont été « viabilisées » pendant la même période dans la ville coûtaient 175 000 Fcfa (266 euros) pour une superficie de 300m2. Ce qui donne un montant de 583Fcfa soit 0,90 Euros le m2 de la parcelle « viabilisée ». Les propriétaires de Kapélékourou allaient payer 85 000 Fcfa (129 euros) de plus que les bénéficiaires des parcelles « viabilisées » dans la ville légale. On peut se poser la question de l'existence d'une réelle politique d'insertion ou d'intégration pour les habitants de ces quartiers précaires que les communes maliennes seront amenées à mettre en oeuvre dans un avenir proche. Ce cas montre une carence en la matière dans la mesure où les autorités n'ont pas tenu compte du contexte social et économique des habitants pour fixer le prix du m2 des terrains. A cause de ce blocage au niveau du montant à régler, l'obtention du permis d'occuper qui constitue une assise juridique pour les habitants n'est toujours pas acquise. Au cours de notre enquête sur le terrain de janvier à mars 2005, aucun propriétaire ne disposait d'un permis d'occuper ou d'autres titres pouvant servir de garantie de son statut d'occupation sur le plan juridique. N'ayant pas d'assise juridique, les propriétaires de Kapélékourou craignent de faire des investissements pour l'amélioration de leur cadre de vie (amélioration du bâti principalement). De plus, à cause du manque de justificatif juridique de leur statut d'occupation, les familles ne peuvent pas bénéficier de robinet dans leur concession alors que le quartier est connecté au réseau d'eau dont la ville a bénéficié dans les années 1990 avec le projet Dan Group (projet d'adduction d'eau de la ville de Sikasso). La condition sine qua non pour être connecté au réseau d'eau étant la présentation d'un justificatif de sa concession (permis d'occuper) que les propriétaires ne possèdent pas encore. Le projet Dan Group a fait des campagnes qui permettaient aux concessions de bénéficier de la connexion au réseau d'eau de la ville moyennant le paiement d'une somme de 30 000 Fcfa (50 €) payable en trois mensualités avec les factures d'eau. Cette campagne est maintenant finie. Le projet d'adduction d'eau est passé sous la gestion du service EDM (Energie du Mali), un secteur sous la responsabilité de l'Etat. Pour être connecté au réseau d'eau de la ville, il faut payer aujourd'hui plus de 100 000 Fcfa (150€). C'est là que le rôle

des collectivités apparaît pour engager des négociations avec l'Etat pour faire d'autres campagnes de promotion afin que les populations puissent bénéficier des services.

I.1.2- sur le plan fiscal

A Sikasso comme dans le reste du Mali, le financement des collectivités locales repose actuellement sur trois sources principales (issues du transfert des compétences qui sont) : l'aide extérieure, le Budget de l'Etat (DGD Dotation Globale de Décentralisation), les produits de la fiscalité propre des collectivités (impôts et taxes locales, redevances sur les prestations de services,...). Malgré l'existence de cette multitude de ressources (potentielles), le niveau moyen de mobilisation de celles-ci par les collectivités territoriales demeure très bas, à tel point que la presque totalité des collectivités souffrent d'une crise de trésorerie permanente comme le montre le tableau n° 6 sur le budget de fonctionnement de la commune urbaine de Sikasso de 1993 et 1994. L'utilisation de ce tableau datant d'une douzaine d'année résulte du fait que nous n'avons pas pu avoir d'informations actuelles sur le sujet. En l'espace de deux ans, nous constatons une évolution négative du solde (différence entre les recettes et les dépenses de la commune) de - 11 millions (17 000€) à - 30 millions (45 000 €) de Fcfa soit une augmentation d'environ 30%. Nous constatons également que la commune a une annuité (montant que la collectivité doit annuellement à un organisme financier) égale à zéro. Ceci peut soulever des questions relatives aux problèmes d'emprunts de la collectivité aux organismes financiers. Est ce un choix de la collectivité ou est-ce un manque d'organismes financiers ? Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour apporter des informations précises sur le sujet.

Le difficile recouvrement des taxes est dû, si nous reprenons les propos d'un agent de la Mairie à « l'incivisme de la population qui ne voit pas l'importance et le rôle des taxes dans le développement local de la ville. Plus la population paie correctement les taxes et impôts, plus la Marie se dote de moyens pour la réalisation des services envers la population. Elle crée ainsi des emplois et contribue au développement local de la ville »19. En effet, les taxes comme les impôts sont mal perçu par la population dans la mesure où celle-ci connaît peu ou pas du tout la destination de sa contribution. De plus il existe un problème de confiance quand à l'utilisation de ces taxes pour le développement de la commune. Se pose alors la question de la bonne gouvernance des collectivités locales par les élus locaux. D'autres facteurs concernant les difficultés de recouvrement des impôts existent. L'accroissement spatial de la ville de Sikasso devrait en principe augmenter le potentiel fiscal de la ville. Mais la faible

19 Entretien réalisé avec un agent de la Mairie de Sikasso le 20 mai 2006.

couverture géographique des structures de l'assiette et du recouvrement associée à la faible mobilité des agents des collectivités territoriales, notamment les secrétaires généraux et les régisseurs concourent également aux difficultés de prélèvement des taxes.

Tableau 6 : tableau du budget de fonctionnement de la commune urbaine de Sikasso

En milliers de Fcfa

1993

1994

1- Recette de fonctionnement (*)

90 332

91 573

2- Dépense réelle de fonctionnement (**)

101 700

117 800

3- Epargne de gestion (1-2)

-11 368

-26 227

4- Annuité

0

0

5- Autofinancement (3-4)

-11 368

-26 227

6- Dépense d'investissement (3-4)

800

15 800

7- Recettes propres d'investissement

900

12 000

8- Besoin de financement (6-(7+5)

11 268

30 027

9- Recettes totales

91 232

103 573

10- Dépenses totales

102 500

133 600

11- Solde

- 11 268

-30 027

* Total des recettes ordinaires

** dépenses ordinaires hors dette, et alimentation du fond réserve et du fonds d'équipement Source : troisième projet urbain du Mali.

La DGD (2 500 Fcfa par personne) que l'Etat doit verser aux collectivités au titre de l'article 251 et 252 du code des collectivités locales n'est pas assurée régulièrement pour la réalisation des compétences transférées. Cela rend également difficile la réalisation des services par les collectivités locales.

Il n'existe pas de taxe foncière20 au Mali21. Mais des études ont été menées pour l'instauration d'une taxe urbaine22 afin d'augmenter le potentiel fiscal des communes depuis 1994. Celle-ci devrait toucher tous les ménages :

- occupant un local bâti en ville,

- cela quels que soient leur revenus,

- qu'ils soient propriétaire ou locataire de leur logement.

Cette taxe n'est toujours pas entrée en application pour des raisons que nous ignorons.

20 Il existe juste une taxe sur les loyers allant à l'Etat et une fiscalité indirecte : droit d'enregistrement et droit de mutation.

21 Troisième projet urbain du Mali.

22 Idem.

Chapitre 6 : Quelles perspectives dans la gestion des services dans les quartiers precaires

II.2.1- et lal, ucaclwanccoamcnclancrEG : une dialectique émerge entre état et collectivité locale

La decentralisation et le transfert des competences aux collectivites locales leur donnant plus d'autonomie dans la gestion de leur commune et le developpement local ne semblent pas resoudre les difficultes concernant la mise en place des services dans Kapelekourou comme dans le reste des quartiers precaires. L'ère des déguerpissements est passee mais les moyens dont dispose la commune urbaine de Sikasso ne sont pas suffisants pour offrir les services qu'elle a la competence de realiser. Le transfert de competences n'est pas accompagne par le transfert de ressources correspondantes. Par ailleurs, certains obstacles liés à l'amélioration du cadre de vie résultent de l'Etat. En effet, même si les competences sont transférées aux communes, l'Etat a lui aussi son rôle à jouer sur des points comme :

- la delivrance des permis d'occuper aux menages afin que ceux-ci puissent avoir une

stabilite foncière. Ceci faciliterait la connexion du quartier au réseau d'eau de la ville.

- - Le versement des DGD aux communes pour faciliter la realisation des

competences transferees en matière de services.

- Il existe un partage des rôles en terme d'insertion des quartiers precaires

Les habitants de Kapelekourou doivent donc chercher à mettre en oeuvre pour la realisation des services et l'amélioration de leur cadre de vie, d'autres solutions en plus que celle de l'Etat et des collectivites locales.

II.2.2- La participation communautaire :

Les elus locaux peuvent travailler avec les habitants du quartier pour la mise en place des services de base et la gestion de ceux-ci dans leur quartier. Dans le projet de rehabilitation du quartier, les habitants ont montre leur volonté à participer au projet d'aménagement de leur espace de vie. Leur implication dans la gestion des services pourrait avoir des effets benefiques. Celle-ci peut aller de la simple participation des jeunes à la realisation des travaux comme manoeuvre ou par la cotisation des habitants dans une caisse commune creee à cet effet pour la realisation des services et l'amélioration de leur cadre de vie.

Ceci n'est qu'une hypothèse partie d'une réflexion personnelle mais prise à travers l'exemple de budget participatif dans la ville de Porto Allègre. Cette participation communautaire a ete mise en place à la suite d'une situation financière critique. Sans entrer

dans le détail de son fonctionnement, on peut noter que ce budget participatif a fait ses preuves dans la ville de Porto Allègre. Les municipalités pourraient mener des études auprès de la population pour introduire un type de solution adapté á leur situation. Les habitants se sentiraient ainsi plus concernés dans la réalisation des services dans leur cadre vie.

Assurer une participation suffisante pour garantir la continuité des financements des projets du budget participatif est l'un des défis permanents du processus. Cette participation dépend en grande partie des résultats que la population peut concrètement observer sur le terrain. Les personnes responsables de la gestion du budget devront le faire dans la plus grande transparence possible, tout en montrant á la population, les effets concrets de leur participation á la réalisation des services.

Conclusion :

La gestion actuelle des services dans les quartiers précaires attribue, depuis la loi de la décentralisation et le transfert des compétences, une responsabilité aux collectivités locales. Cette gestion de proximité des services instaurée ne semble pas résoudre le problème des services dans Kapélékourou du fait du manque de moyens de financement (manque de ressources fiscales, absence de transfert des DGD).

Le changement d'échelle dans la gestion urbaine ne fait qu'augmenter une crise déjà existante. Nous nous sommes rendu compte que le problème des services va au delà de Kapélékourou. C'est toute la gestion des services urbains qui est remise en cause dans le système de décentralisation. La question que l'on peut se poser ici est de savoir si les Etats africains ne se sont pas servi de la décentralisation pour transférer des compétences qu'ils n'ont plus le moyen de réaliser. Ceci soulève aussi la question de la pertinence de la décentralisation dans le contexte social africain. Le rapprochement du pouvoir à la population dans le cadre d'une gestion de proximité quotidienne est en effet un avantage, mais le manque de moyens atténue l'efficacité de cette gestion de proximité. En effet les collectivités locales ne reçoivent qu'une somme dérisoire de la part de l'Etat (2 500 Fcfa par habitant soit moins de 6€) alors que celles-ci devraient recevoir beaucoup plus pour la réalisation des missions qui leur ont été confiées.

On peut se poser également des questions sur l'avenir des services dans les villes africaines qui sont toujours dans une logique d'étalement et non de densification. Cet étalement urbain a pour caractéristique d'étendre spatialement les villes avec une faible densité du bâti sur un territoire plus vaste dans une logique de croissance en tache d'huile le long des axes principaux au détriment d'une densification. Celle-ci étant le contraire de l'étalement c'est-à-dire la concentration du bâti sur une surface restreinte facilitant la gestion et l'offre des services urbains.

Sur le plan institutionnel, la décentralisation a ajouté une nouvelle grille de lecture dans l'action publique locale rendant plus complexe la gestion urbaine. Cette lecture duale partage les compétences de l'aménagement au Mali entre l'Etat et les collectivités locales. L'Etat, en s'occupant des documents d'urbanisme comme les Schémas Directeurs, les opérations de lotissement, de la délivrance des permis d'occuper, des opérations de réhabilitation (notamment dans les quartiers précaires) alors que les collectivités locales sont chargées de la réalisation des services liés à la gestion de la ville.

D'une gestion centralisée des services urbains à une gestion de proximité, quelle sera la perception des habitants des quartiers précaires qui sont désormais proches de leurs décideurs ? Car les habitants des quartiers spontanés font partie intégrante de la population. Cette partie se trouve condamnée à des stratégies de survie « empêchée d'accéder à une citadinité durable et complète et (~) par conséquent amputée d'une bonne partie de ses prérogatives de citoyenneté »23.

23 Osmont, A., La Banque Mondiale et les villes. Du développement à l'ajustement.

Bibliographie

-- Administration des Collectivités Locales au Mali.

- AHMADOU A Karim, « Etude analytique de la zone urbaine de Sikasso » Mémoire de maîtrise. Mme KOUMA Aïssata BERTHE (dir.) 1985.

- - Annuaire statistique de la région de Sikasso. Année 2000-2001. Date de publication juillet 2003.

- Avant projet de schéma Régionaux d'aménagement et de développement » Rapport final. Vol. 2. 1998.

- - BA Mamadou 1995 « Quartiers spontanés et gestion partagée des services urbains à Bamako ». (Thèse).

- BERTRAND M., 1997 « Bibliographie analytique des centres urbains secondaires en afrique. Vers un état de la question ». CAEN.

- - BERTRAND M., « Transition malienne, décentralisation, gestion communale bamakoise » Grafigéo, 1999-8.

- BERTRAND M., « La question foncière des villes du Mali ». Karthala, 1994.

- BERTRAND M., 1993- « Viabilisation urbaines et mobilisation des épargnes résidentielles au Mali » in JANLIN S., DUBRESSON A (dirs.) SRuYREFEHETitéFEdIPRITueE noire

- BRUNET Roger, 2001 « Les mots de la géographie, dictionnaire critique ». Reclus, la documentation française.

- - Code des Collectivités Locales du Mali.

- - COULIBALY N'tjidi Tièmoko, « Commune urbaine du Mali : essai de bilan de leurs réalisations et de leurs créations à nos jours : le cas de la commune urbaine de Sikasso » Pr. Sidiki TRAORE (dir.). Mémoire de maîtrise, 1998.

- - Club du Sahel, « Tableau de bord de l'économie locale de Sikasso », 1996.

- - DEMBELE Aliou, « l'évolution d'un quartier spontané dans le tissu urbain de la ville de Sikasso : le cas de Kapélékourou Sonsoribougou ». Florence BRONDEAU (dir.). Mémoire de maîtrise, 2005.

- - DIAHOU Alphonse Yapi, 2000 « Baraques et pouvoirs dans l'agglomération abidjanaise ». Villes et Entreprises.

- - Direction Nationale de l'Urbanisme et de la l'Habitat : « Recueil des textes de l'urbanisme au Mali ».

- « Etude pour la révision des outils de gestion urbaine de la commune de Sikasso, rapport d'étape " Mission de novembre 2004. Groupement Atelier 21/ URBATEC.

- JAGLIN. S, A. Dubresson, « Pouvoirs et cités d'Afrique noire : décentralisations en questions / ". Coll. Hommes & Sociétés. 1993.

- JEAN L. GUILBERT J.J., « L'aménagement au défi de la décentralisation en Afrique de l'Ouest " Presse Universitaire de Murail, 2005.

- LASSERVE A. D, « L'exclusion des pauvres dans les villes du tiers monde ". L'Harmattan, Ville et Entreprises, 1986.

- LEROND Frédéric, « L'autre Abidjan, étude de l'habitat d'un quartier précaire et propositions d'interventions ». L'Harmattan, 2000.

- Les Atlas de l'Afrique : le Mali. Ed. J.A, 2001.

- MALDONADO et al., « Le secteur informel en Afrique face aux contrainte légales et institutionnelles " Bureau International du Travail (BIT) Genève. 1999.

-MALI, TRANSPORT ET TRAVAUX PUBLICS (Ministère), « Schémas sommaires d'aménagement et d'urbanisme des villes de Sikasso et Koutiala et environs ", Bamako, Direction nationale de l'urbanisme et de la construction, 1985.

- Osmont, A., « La Banque Mondiale et les villes. Du développement à l'ajustement ", Paris, Karthala, 1998.

-Réjane B., « Décentralisation et gestion dans les quartiers précaires d'Abidjan " in JEAN PAUL Deler E. le Bris. « Les métropoles du Sud au risque de la culture planétaire ". Karthala, 1998.

- Résolution du séminaire atelier sur l'élaboration du Schéma Directeur d'Urbanisme de la ville de Sikasso et Environs " Séminaire atelier du 25 février 2005.

- ROCHEFORT M., « le défi urbain dans les pays du sud » L'Harmattan 2000.

- Partenariat pour le Développement Municipal (PDM), « Etat de la décentralisation en Afrique ". Karthala, 2004.

- « SDU de la ville de Sikasso et environs, propositions zonage " Rapport provisoire du Groupe I. Février 2005

- « SDU de la ville de Sikasso et environs, Constat/ Bilan Habitat " Rapport provisoire du Groupe I. Février 2005

- Troisième projet urbain du Mali. Vol 1& 2. 1994.

- Vocabulaire de la ville, notion et référence/ éd. Du temps, 2001.

Table des matières

Sommaire :
· 3

Introduction 4

Partie I : le processus de décentralisation au Mali 8

Chapitre 1 : d'une gestion centralisée vers une gestion décentralisée 9

I.1.1- Le contexte global de la gestion urbaine en Afrique 9

I.1.2- Les fondements de la politique de décentralisation au Mali 10

I.1.3- La décentralisation et le découpage communal : une concertation nationale 11

I.1.4- L'organisation administrative au Mali 13

I.1.5- L'élection des élus au niveau communal 13

I.1.6- L'état des lieux en matière de transfert des compétences au Mali 15

Chapitre 2 : Sikasso et ses quartiers spontanés 17

I.2.1- Importance des quartiers spontanés dans le tissu urbain de Sikasso 17

I.2.2- les quartiers spontanés contigus au tissu urbain 17

I.2.3- Le déplacement des villages vers les axes routiers de la commune 18

Partie II : Kapélékourou dans son contexte urbain 19

Chapitre 3 : caractéristiques du terrain d'étude 20

II.1.1- Kapélékourou au sein de l'espace urbain sikassois 20

II.1.2- Caractéristiques du bâti dans le quartier 23

II.1.3- Kapélékourou : le quartier des informels 26

II.1.4- La structure des emplois occupés par les chefs de ménage 27

Chapitre 4 : un diagnostic des lieux en matière d'équipements et de services 28

II.2.1- L'assainissement 28

II.2.2- La santé 30

II.2.3- L'approvisionnement en eau 31

II.2.4- L'éducation 33

Partie III : Mise en cause de la politique de gestion des équipements dans les quartiers précaires 35
Chapitre 5 : la décentralisation, un obstacle supplémentaire dans la gestion des services

dans les quartiers spontanés 36

I.1- Les obstacles à l'amélioration du cadre de vie dans le quartier 36

I.1.1- Le statut des occupants encore mal défini sur le plan juridique 36

I.1.2- sur le plan fiscal 38

Chapitre 6 : Quelles perspectives dans la gestion des services dans les quartiers précaires 40

II.2.1- l'Etat, un acteur encore incontournable : une dialectique émerge entre état et

collectivité locale 40

II.2.2- La participation communautaire :
· 40

Conclusion : 42

Bibliographie 44

Table des cartes

Carte 1 : carte administrative du Mali 5

Carte 3 : localisation des quartiers spontanés 21

Carte 4 : plan d'occupation des sols 22

Table des croquis

Croquis 1 : Plan général des maisons de Kapélékourou. 25

Table des graphiques

Graphique 1 : Structure du bâti des concession ayant fait l'objet de notre enquête. 24

Graphique 2 : l'effectifs des différentes niveaux d'études à l'école de Kapélékourou 34

Table des photographies

Photographie 1 : un exemple d'évacuation des eaux dans la rue 29

Photographie 2: un dépôt d'ordure à ciel ouvert dans une rue de Kapélékourou. 30

Photographie 3: une borne fontaine dans le quartier 32

Table des tableaux

Tableau 1 : Organisation administrative et territoriale 13

Tableau 2 : Tableau des compétences transférées au niveau des communes 16

Tableau 3: liste des quartiers spontanés proches du tissu urbain sikassois 18

Tableau 4: la liste des villages qui se déplacent vers le tissu urbain 18

Tableau 5 : nature des emplois occupés par les chefs de ménages 27

Tableau 6 : tableau du budget de fonctionnement de la commune urbaine de Sikasso 39

QUESTIONNAIRE DU MEMOIRE DE MAÎTRISE I- QUESTIONNAIRE RELATIVE A L'HABITAT

1- Depuis combien de temps habitez-vous dans ce quartier ?

a- de 0 à 5 ans 17

b- de 5 à 10 ans 17

c- de 10 à 15 ans

d- de 15 et +

2-Où étiez-vous avant de venir dans ce quartier ?

a- au village lequel ?~~~~~~~~~~~..

b- dans un autre quartier de la ville lequel~~~~

c- dans une autre région laquelle

d- dans un autre pays précisez~~~~~~~~~.

e- autres situations précisez~~~~~~~~~~.

3- Etes vous :

a- propriétaire de votre logement

b- locataire

c- hébergé gratuitement

d- autres situations précisez

4- Propriétaire, possédez-vous le titre foncier de votre terrain ?

a- oui depuis quand ?~~~~~~~~~~~~~..

b- non

c- en cour

5-L'acquisition de votre terrain :

a- a t-elle été l'objet d'une transaction financière le montant

b- avec qui ?~~~~~~~~~~~~~~~~~.

c- céder par héritage familial

d- offert par le chef de quartier

e- autre situation : expliquez

f- Combien de parcelle avez-vous dans le quartier ? 6- Pouvez-vous m'expliquer en quelques phrases les démarches que vous avez effectuez pour avoir votre terrain ?

7-Votre maison est-elle construite :

a- en banco

b- en semi dur (banco et ciment)

c- en dur (ciment uniquement)

d- autre précisez

e- la surface de la maison ?~~~~~~~~

8- quelles sont les caractéristiques de votre maison ? Nature des pièces :

salon : oui Ll non Ll

Cuisine : oui ? non ?

Nombre de chambre :..................... Nombre de toilettes ........................

Toit de la maison

a- En tôle LI

b- En paille LI

c- en banco LI

d- autres LI précisez

Sol :

a- en banco LI

b- en ciment LI

c- autre LI précisez

9- Quelles sont vos sources d'éclairage la nuit ?

a- le pétrole lampa Ll

b- le groupe électrogène LI

c- un panneau solaire LI

d- autre LI précisez..........

10- Avez-vous une partie de votre maison en location ?

a- oui LI combien de pièces ?~~~~.

Combien de ménage ?~~~~~~~~

b- non LI 11-Si oui existe t-il une entente cordiale entre vous et le(s) locataire(s) ?

a- oui LI

b- non LI

c- passable LI

12- Y a t-il des retards dans le paiement des loyers ?

a- oui LI jusqu'à combien de mois ?

b- non LI

13- Avez-vous déjà expulsé un locataire pour une raison quelconque ?

a- Oui LI quel sont les motifs ?................................................................

b- non LI

14- Avez-vous des problèmes avec vos voisins ?

a- oui LI de quel genre ?..........................

b- entre les personnes LI

c- concernant les frontières des parcelles LI

d- autre LI précisez........

e- non Li

15- quelqu'un s'est-il proclamé propriétaire en même tant que vous sur cette parcelle ?

a- oui LI combien de personne ?

Pourquoi ?~~~~~~~~~~~

b- non LI

16- Locataire, quel est le montant de votre loyer ?.................................

17- quelle est la périodicité du paiement de votre loyer ?

a- mois LI

b- trimestre LI

c- semestre LI

18- Etes-vous le seul locataire de cette maison ?

a- oui

b- non êtes-vous combien de ménage en location dans la concession ?

19- Comment avez-vous trouvé cette location ?

a- par le propriétaire

b- par un intermédiaire

c- avez-vous payé une commission á ce dernier ?

a- oui combien ?~~~

b- non

II- LES PROJETS D'AMENAGEMENT DANS LE QUARTIER

20- Etes-vous au courant des projets d'aménagement de votre quartier ?

a- oui

b- non

21- Quelles sont vos sources d'informations ?

a- au cour des réunions

b- chez le chef de quartier

c- de bouche á oreille

d- autre précisez

22- Votre avis a-t-il été demandé dans les projets d'aménagement de votre quartier ?

a- oui comment?~~~~~~~~~~~~~~~~.

b- non

23- Avez-vous une association communautaire qui participe aux prises de décisions dans les projets d'aménagement du quartier ?

a- oui laquelle ?~~~~~~~~~~~..

b- non

24- Dans les éléments cités ci-dessous dans votre cadre de vie, que souhaiteriez qu'on améliore en priorité ?

a- le transport

b- approvisionnement en eau

c- l'électricité

d- autres précisez

25- Dans les infrastructures cités ci-dessous, lequel souhaiteriez-vous en priorité ?

a- école maternelle

b- école primaire

c- centre de santé primaire

d- marché

e- centres de loisirs

f- autre précisez~~~~.

26- Etes-vous pour ou contre d'une rédivision du parcellaire ? (c'est à dire faire des parcelles rectangulaire á la norme des lotissements au Mali)

a- oui pourquoi?~~~~~~~~~~~.

b- non pourquoi?~~~~~~~~~~~.

27- Avez-vous eu des difficultés avec les autorités administratives pour l'obtention de votre titre foncier ?

a- oui de quel genre ?~~~~~~~~~~~~~~~~..

b- non

III- L'approvisionnement en eau et évacuation des ordures et eaux usées :

28- D'où provient dans le quartier votre eau de consommation ?

a- du puits

b- une rivière

c- d'une borne fontaine

d- livrée par un camion citerne

e- autre précisez~~.

29- OA stockez-vous votre eau ?

a- dans une barrique

b- dans des jarres en terre cuite

c- autre précisez~~~..

30- Si c'est l'eau du puits ou de la rivière que vous utilisez, pensez-vous que cette eau soit potable ?

a- oui

b- non

c- ne sais pas

31- Comment l'eau que vous utilisez est-elle évacuée ?

a- dans la rue

b- dans des latrines

c- autre précisez~~.

32- Comment sont-elles évacuées les autres ordures de votre habitation ?

a- décharge spontané

b- dans la rue

c- camion à ordures

d- dans les ruisseaux

e- gardées dans un coin de la maison pour transformation en fumier pour le champ familiale

f- autre précisez~~~..

IV La santé dans le quartier

33- Quelles sont les maladies les plus fréquentes qui touchent les membres de votre famille ?

a- le paludisme

b- le Vers de Guinée ?

c- la bilharziose

d- le choléra

e- l'hépatite

f- maladies pulmonaires

g- la diarrhée

h- la dysenterie

i- autre précisez.....

34- En cas de maladie dans votre famille qu'est ce que vous faites en premier ?

a- l'automédication

b- voir un guérisseur traditionnel

c- acheter des médicaments sans avis de médecin

d- voir le médecin

e- autre précisez

35- Vos enfants sont-ils vaccinés contre les maladies infantiles ?

a- oui

b- non pourquoi?

36- Pensez vous qu'on peut éviter certaine maladies en faisant attention ?

a- oui comment?~~~~~~~~~~~~~.

b- non

V- INTEGRATION DANS LE QUARTIER

37- Pensez-vous qu'il existe une certaine solidarité dans votre quartier ?

a- oui

b- non

Pourquoi ? Expliquez~~~~..

38- Quels types de rapports avez-vous avec vos voisins ?

a- Aucun

b- discussion

c- prêt de nourriture

d- pret d'argent

e- autre précisez~~~..

39- Quelles images avez-vous de votre quartier ?

a- très bonne

b- bonne

c- assez bonne

d- passable

e- pas bonne Justifier votre réponse

;

40- Pour vous, quelle image les Sikassois ont de vous dans votre quartier ?

a- bonne

b- pas bonne

Justifier votre réponse ~~~~~~..

41- La vie est-elle meilleure ici que là oil vous viviez avant ?

a- oui

b- non

Justifier votre réponse~~~~~~~.

VI- SITUATION SOCIALE ET PROFESSIONNELLE DE LA PERSONNE

Nom:«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~.
Prénom:«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~
Age:«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~«~

42-Situation matrimoniale :

a- célibataire

b- Marié(e)

c- divorcé(e)

d- veuf (ve)

43- Qui est le chef de ménage de la famille ?

a- le père

b- la mère

c- le frère

d- le fils

e- la fille

f- autre ~~, précisez ?

44 Etes vous né :

a- dans ce quartier

b- dans la ville de Sikasso

c- dans un village de Sikasso

d- dans un village hors de Sikasso ~~, où ?

e- dans une ville autre que Sikasso où ?

f- autres Préciser

45- Quelle est votre profession ?

a- salarié profession

b- salarié saisonnier

c- indépendant

d- cultivateur

e- sans emplois

f- autres précisez






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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein