WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'insertion professionnelle des diplômés du supérieur à  Abidjan

( Télécharger le fichier original )
par Irigo Germain BOMISSO
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée - Ingénieur 2008
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

« L'ENSEA n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce mémoire. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur. »

DEDICACES

Je suis reconnaissant au Seigneur de ma vie, l'ETERNEL DIEU, pour toute Sa Grâce qu'Il ne cesse de manifester à mon égard et à l'égard de ma famille. Je LUI dédie ce rapport.

Je dédie ce rapport à

... mon père Feu BOMISSO BLY qui a cru en moi. Vois en cette oeuvre une partie de l'accomplissement de la vision que tu avais pour moi.

... ma mère chérie ZORO Lou Zounan, pour toutes les peines et les humiliations subies pour que je progresse et que j'avance. Que Dieu te Fortifie et te Bénisse!

... Emmanuel et Patrice mes deux petits frères adorés. Voyez en cette oeuvre le commencement d'une vie meilleure. Que Dieu vous Bénisse !

... mon oncle admiré BOTTY Bertin, qui me fit totalement confiance après le décès de mon père. Vois en ce rapport une partie de ma reconnaissance. Que Dieu te donne des choses excellentes !

...mon oncle Ta bi Célestin, qui fut pour moi un soutien dans les moments éprouvants et douloureux de mon jeune âge. Que Dieu te Fortifie !

...ma famille

REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce document. Nous pensons particulièrement à Monsieur Penatien KONE, Ingénieur Statisticien Economiste, Sous Directeur des Etudes, pour l'intérêt qu'il nous a accordé malgré ses multiples occupations et surtout pour tout le savoir que nous avons reçu de lui durant notre Stage.

Nos remerciements vont également à l'endroit de Monsieur Kakou KASSI, Directeur de l'Observatoire de l'emploi, des Métiers et de la Formation de l'AGEPE, pour sa disponibilité et son soutien constant et actif. Nous témoignons aussi notre gratitude à tout son personnel. Nous pensons particulièrement à M. FOA Bi, Sous Directeur des Méthodes et Prévisions, à M. Konan et Mlle Ehouman, tous deux, chargés d'études.

Nous ne saurions achever ce propos sans remercier M. N'Guessan KOFFI, Directeur de l'ENSEA, et tout le personnel enseignant qui, ensemble, ne ménagent aucun effort pour maintenir la qualité des enseignements. Qu'il nous soit permis pour terminer, de remercier M. Loesse ESSO et M. Blaise TIOTSOP, enseignants à l'ENSEA, pour leurs disponibilités et pour l'amabilité dont ils ont fait preuve à notre égard.

AVANT-PROPOS

Parlant du statisticien, Benjamin Dereca dit de lui qu'il est une personne qui peut avoir la tête dans un four et les pieds pris dans la glace et dire qu'en moyenne il se sent bien. Ceci serait tellement vrai si des outils complémentaires à la moyenne n'existaient pas, ou encore si le statisticien n'était pas confronté à la réalité qui se cache derrière ces chiffres. Pour éviter des erreurs aussi grossières ou d'autres bien plus subtiles encore, la statistique a fourni des méthodes d'analyse très élaborées, laissant ainsi aux praticiens la responsabilité de s'immerger dans la réalité que traduisent les séries, graphiques et autres tableaux.

Pour assurer cette adéquation entre connaissances théoriques et application pratique, l'Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d'Economie Appliquée (ENSEA) a instauré un stage pour ses étudiants en fin de cycle de la division des Ingénieurs des Travaux Statistiques. Ces derniers étant appelés à faire valoir leurs compétences, il était impératif de les initier à ce qui sera leur univers au cours des années à venir.

C'est dans ce cadre que nous avons eu à effectuer, du 09 Juin au 06 Septembre 2008, un stage au sein de la Direction de l'Observatoire de l'AGEPE. Il a été question pour nous d'analyser la situation professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur à Abidjan et les facteurs qui influencent la qualité des emplois obtenus. Le thème que nous avons donc choisi est le suivant : « insertion professionnelle des diplômés du supérieur à Abidjan ».

Dans un contexte de relance économique qui fait suite à la sortie de crise que vient de traverser le pays, cette étude revêt un intérêt majeur dans la mesure où elle permettra de prendre le pouls de la situation professionnelle des diplômés du supérieur à Abidjan, du chômage et de la qualité des emplois obtenus par les diplômés du supérieur. Elle n'a aucunement la prétention d'expliquer totalement les difficultés que rencontrent les diplômés et d'y donner des solutions toutes faites, mais elle se veut être un apport à la compréhension de la situation professionnelle des diplômés du supérieur pour contribuer à son amélioration.

PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL

L'Agence d'Etudes et de Promotion de l'Emploi (AGEPE) a été créée le 03 février 1993 en remplacement de l'OMOCI (Office de la Main d'oeuvre en Côte d'Ivoire) et de l'ONFP, par le décret no93-221. Sa création qui entre dans le cadre des reformes du secteur de l'emploi et de la formation répondait à la volonté du Gouvernement de mettre en oeuvre une politique globale de l'emploi pour faire face d'une part à la détérioration du marché du travail et d'autre part à la complexité croissante du phénomène de chômage. L'AGEPE a donc les missions de promotion de l'emploi, et d'observatoire du marché du travail.

L'AGEPE est dirigée par un Directeur Général nommé par décret en conseil des ministres sur proposition conjointe des ministères de la commission consultative. Elle regroupe trois organes principaux : la Direction Générale, la Direction de la Promotion de l'Emploi, la Direction de l'Observatoire de l'emploi, des métiers et de la Formation. C'est cette dernière qui nous a accueilli pour notre stage.

La Direction de l'Observatoire de l'emploi, des Métiers et de la Formation a pour mission fondamentale de fournir des informations détaillées et pertinentes sur le marché du travail et la formation aux autorités gouvernementales et à tous les partenaires sociaux intéressés ainsi qu'aux ménages. Elle comprend deux sous directions : la Sous Direction des Méthodes et prévisions et la Sous Direction des Etudes.

La Sous Direction des Méthodes et Prévisions comprend deux services : le service statistique et informatique, le service planification, recherche prévisionnelle sur l'emploi et la formation. La sous Direction des études comprend également deux services : le service Education/Formation et le service Emploi/Chômage.

C'est au sein du service Emploi/Chômage que nous avons effectué notre stage. Ce service est chargé de la conception, de la réalisation de toutes les études périodiques, sectorielles, locales et typiques sur l'emploi et le chômage. Il évalue également les programmes de réinsertion professionnelle et de création d'emploi.

C'est donc dans le cadre d'une étude sur l'emploi et le chômage qu'il nous accueille pour notre stage.

SOMMAIRE

DEDICACES ii

REMERCIEMENTS iii

AVANT-PROPOS iv

PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL v

SOMMAIRE 1

Liste des figures et graphiques 2

Listes des sigles et acronymes 3

INTRODUCTION 5

PARTIE 1 : CADRE CONCEPTUEL 8

Chapitre 1 : Définition des concepts 8

1-Population active occupée et population inactive 8

2-Le sous emploi 9

3-Le chômage 11

Chapitre 2 : Problématique, objectif et hypothèse de recherche 13

1-Problématique et objectifs 13

2-Intérêt de l'étude 14

3-Hypothèses de recherche 14

Chapitre 3 : Revue de littérature et Méthodologie 16

1-Situation dans les pays développés : cas de la France 16

2-Situation dans les pays en voie de développement : cas de la Tunisie 18

3-Situation de l'emploi des diplômés en Côte d'Ivoire en 2007 21

4-Méthodologie, présentation des données et limites 26

PARTIE 2 : CADRE EMPIRIQUE 29

Chapitre 1 : Niveau de l'emploi et du chômage 29

1-Emploi des diplômés du supérieur 29

2-Le chômage des diplômés du supérieur 36

Chapitre 2 : Profils des diplômés 40

1-Présentation de la démarche adoptée et des variables 40

2-Résultats et interprétation 40

Chapitre 3 : Modélisations économétriques, interprétations et recommandations 44

1-Justification du modèle 44

2-Source et définition des variables 45

3-Analyse des résultats 46

Conclusion, limites et recommandations 50

ANNEXES 52

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 57

TABLE DES MATIERES 59

Liste des figures et graphiques

Figure 1 : Diplôme par catégorie socioprofessionnelle 30

Figure 2: répartition de la catégorie socioprofessionnelle suivant le sexe 31

Figure 3: répartition des diplômés par taille d'entreprise 32

Tableau récapitulatif 39

Figure 4 : représentation graphique des individus 42

Répartition du statut par sexe 52

Proportion de chaque niveau 52

Répartition des chômeurs suivant la csp des parents 52

Répartition des diplômes du supérieur par groupe d'âge 53

Répartition des chômeurs par groupe d'âge 53

Histogramme des indices de niveau 53

Dendrogramme 54

Représentation des outliers, des leverages et des influentials 54

Courbe de roc 55

Tableau de la qualité de prédiction du modèle 55

Tableau de l'estimation 56

Listes des sigles et acronymes

AGEPE : Agence d'Etudes et de Promotion de l'Emploi

BIT : Bureau International du Travail BTS : Brevet de Technicien Supérieur CDD : Contrat à Durée Déterminée CDI : Contrat à Durée Indéterminée CEREQ : Centre de Recherche

CSP : Catégorie Socioprofessionnelle

DEUG : Diplôme d'Etudes Universitaires Générales

DUT : Diplôme Universitaire Technologique OIT : Organisation Internationale du Travail OMOCI : Office de main d'oeuvre en Côte d'Ivoire

ONFP : Office National pour la Formation Professionnelle

INTRODUCTION

INTRODUCTION

Les problèmes liés à l'emploi continuent de s'étendre tant dans les pays industrialisés que dans les pays en développement, avec un nombre élevé de femmes et d'hommes exposés au chômage ou cantonnés dans des emplois précaires, temporaires ou de mauvaise qualité. Dans les pays en développement, où rares sont ceux qui peuvent se permettre d'être volontairement au chômage, le problème se pose davantage en termes de sous-emploi et de travail mal rémunéré ou médiocre aussi bien dans le secteur moderne qu'informel. C'est la raison pour laquelle la promotion d'un emploi productif pour les hommes et pour les femmes occupe une place de choix dans les activités de l'OIT.

La Côte d'Ivoire, à l'instar de plusieurs pays en développement fait face à une forte croissance démographique depuis les indépendances et Abidjan, la capitale économique, reflète bien cette réalité. Le niveau d'instruction de la population abidjanaise s'améliore progressivement et rapidement, et pour preuve nous notons un accroissement du nombre des diplômés de l'enseignement supérieur. Cette situation est favorable à l'amélioration de la qualité de la main d'oeuvre de haut niveau, facteur indispensable pour amorcer tout développement économique et social. Cependant, l'environnement économique qui redevient favorable après l'accord politique de Ouagadougou (en termes de croissance économique) n'a pas encore produit les effets attendus sur le marché du travail. La volonté politique de placer la problématique de l'emploi en général et de l'emploi des diplômés de l'enseignement supérieur en particulier au coeur de la stratégie de développement est encore sans effet.

En effet, force est de constater qu'un tiers de la population active des diplômés du supérieur ne participe pas à la production des biens et services parce qu'au chômage, et que les occupés se retrouvent confinés dans des emplois de qualité souvent critiquable et très peu stable. L'analyse du marché du travail à Abidjan révèle des situations préoccupantes aussi bien pour ceux en activité que pour ceux en situation de chômage.

Dans le cadre de notre stage pratique pour l'obtention du diplôme d'ingénieur des travaux statistiques, nous nous sommes préoccupé d'étudier l'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur afin d'exposer le phénomène, en rechercher les causes et les solutions possibles. L'Agence d'Etude et de Promotion de l'Emploi (AGEPE) par le biais de la direction de l'observatoire de l'emploi, des métiers et de la formation a initié une enquête sur la situation de l'emploi à Abidjan ; cette enquête n'avait pas pour objectif principal de mesurer la situation spécifique des diplômés du supérieur ; cependant, elle nous permet

d'appréhender dans une certaine mesure l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur.

Cette étude n'a nullement la prétention d'avoir totalement élucidé la situation de l'emploi des diplômés du supérieur. Elle se présente en deux parties. La première partie présente les concepts utiles à la compréhension de l'analyse portant sur l'insertion professionnelle, le cadre justificatif de cette étude et la problématique s'y afférent et la méthodologie adoptée. La deuxième partie de notre travail, subdivisée en trois chapitres, fait un état des lieux relatif à l'emploi des diplômés du supérieur en se focalisant sur l'insertion des diplômés et les facteurs déterminants pour la qualité des emplois obtenus. Le premier chapitre présente premièrement la situation d'activité des diplômés sur le marché du travail et ensuite le problème du chômage des diplômés ainsi que leur stratégie d'insertion sur le marché du travail. Le deuxième chapitre présente un regroupement des diplômés suivant des caractéristiques communes. Le dernier chapitre traite de l'analyse des facteurs susceptibles d'influencer la qualité des emplois obtenus par les diplômés de l'enseignement supérieur. Cette analyse est bâtie autour d'un modèle économétrique présentant les déterminants de l'appartenance à un emploi précaire ou à un emploi stable.

PARTIE I : CADRE

CONCEPTUEL

PARTIE 1 : CADRE CONCEPTUEL Chapitre 1 : Définition des concepts

1-Population active occupée et population inactive 1.1-population active occupée

Les personnes occupées au sens du BIT sont celles ayant travaillé pendant une durée quelconque, ne serait-ce qu'une heure, au cours d'une semaine de référence.

Elle comprend toutes les personnes qui, au cours d'une brève période (une semaine, un jour), ont été soit au travail, soit pourvues d'un emploi sans l'exercer pour l'une des raisons suivantes : maladie ou invalidité, obligations personnelles ou familiales, mauvais temps, conflits de travail, vacances, autres raisons non précisées (sauf les mises à pied, le travail à une date ultérieure déterminée de certaines personnes).

Cet indicateur permet d'apprécier l'effectif des personnes qui participent à la production des biens et services dans un pays. Il s'obtient en faisant la somme des personnes qui sont au travail et celles pourvues d'un emploi, mais qui ne l'ont pas exercé. Les données requises pour le calcul proviennent d'enquêtes par sondage sur la main d'oeuvre, d'enquêtes générales auprès des ménages et d'enquêtes démographiques. Pour une bonne analyse, cet indicateur peut être désagrégé par sexe, âge, niveau d'instruction, nationalité, région, zone (rurale ou urbaine), branche d'activité, institution (publique ou privée), catégorie socioprofessionnelle.

1.2-Population inactive1

La population inactive est une catégorie résiduelle formée des personnes qui ne sont ni pourvues d'un emploi, ni au chômage. Elle englobe toutes les personnes qui, en raison d'un handicap physique, ne sont pas en mesure de travailler et toutes celles qui, pour des raisons de convenance personnelle, par exemple les études, les responsabilités familiales ou un âge avancé, ne désirent pas travailler.

Afin de réduire le coût de la collecte d'informations, sont également incluses les personnes n'atteignant pas un certain âge, défini au niveau national, même si elles travaillent ou recherchent un emploi. L'âge en dessous duquel les personnes sont considérées comme inactives est en général déterminé en fonction des groupes d'âge qui ne participent pas

1 Source: BIT, 1988

habituellement a l'activité économique, comme les personnes n'ayant pas atteint l'âge de fin de scolarité obligatoire ou l'âge minimal d'activité professionnelle prévu par la loi. En Côte d'Ivoire, l'âge minimal d'activité professionnelle est fixé a 14 ans.

2-Le sous emploi

2.1- Le sous emploi lié à la durée du travail

La seizième Conférence internationale des statisticiens du travail, tenue a Genève du 6 au 15 Octobre 1998, dans sa résolution I définit le cadre d'analyse des situations de sousemploi lié a la durée du travail.

Le sous emploi lié a la durée du travail existe quand la durée du travail d'une personne employée est insuffisante par rapport a une autre situation d'emploi possible que cette personne est disposée a occuper et disponible pour le faire. Les personnes en sousemploi lié a la durée du travail comprennent toutes les personnes pourvues d'un emploi, telles qu'elles sont définies dans les directives internationales en vigueur concernant les statistiques d'emploi, qui répondent aux trois critères suivants pendant la période de référence utilisée pour définir l'emploi :

· <<disposés a faire davantage d'heures >, c'est a dire souhaitant prendre un autre (ou plusieurs autres) emploi (s) en plus de leur (s) emploi(s) actuel(s) afin d'effectuer davantage d'heures de travail;

· <<Disponible pour faire davantage d'heures > c'est a dire prête, pendant une période
ultérieure spécifiée, a faire davantage d'heures, si la possibilité leur en était offerte;

· <<Ayant travaillé moins qu'un seuil relatif a la durée du travail>, c'est a dire les personnes dont les heures de travail réellement effectuées dans tous les emplois confondus pendant la période de référence, telles que définies dans les directives internationales en vigueur concernant les statistiques du temps de travail, étaient inférieures a un seuil a choisir selon les circonstances nationales.

2.2- D'autres formes de sous emploi

Les personnes qui connaissent d'autres formes de sous-emploi comprennent toutes les personnes pourvues d'un emploi - telles qu'elles sont définies dans les directives internationales les plus récentes concernant les statistiques de l'emploi - qui répondent aux trois critères suivants pendant une période de référence de courte durée qui est spécifiée:

a) <<disposées à changer leur situation de travail actuelle>>, c'est-à-dire souhaitant remplacer tel ou tel de leurs emplois actuels par un autre (ou plusieurs autres) emploi(s), ou introduire des changements dans tel ou tel de leurs emplois actuels, par exemple en réorganisant leur travail, en améliorant les outils, les machines ou le matériel, en diversifiant le type de biens et de services produits, en adoptant des stratégies de commercialisation novatrices, etc.; ou une combinaison de ces différents éléments;

b) <<en vue d'accroître la productivité de leur travail>>, c'est-à-dire d'obtenir un revenu supérieur pour le même nombre d'heures de travail, de mieux utiliser leurs compétences actuelles, etc.;

c) <<disponibles pour changer leur situation de travail actuelle>>, c'est-à-dire prêtes, pendant une période ultérieure spécifiée, à s'engager dans une nouvelle situation professionnelle si elles trouvent un débouché.

2.3- SuremploiLa notion de suremploi est liée à celle de sous-emploi. Elle a trait aux personnes qui

sont disposées à travailler moins de temps (et à percevoir un salaire diminué d'autant), à occuper un emploi moins rémunéré ou à accomplir des tâches moins qualifiées que celles du moment. Les travailleurs à plein temps qui souhaiteraient travailler à temps partiel et les personnes qui sont obligées de faire des heures supplémentaires contre leur gré constituent, entre autres exemples, des cas de personnes sur employées du point de vue du temps de travail. Il ne faut pas confondre ces personnes avec celles qui accomplissent un nombre excessif d'heures de travail et qui souhaiteraient travailler moins, à condition de conserver le même revenu. Ces personnes ne sont pas en état de suremploi. On peut considérer qu'il existe une correspondance entre suremploi et sous-emploi et qu'ils peuvent être définis selon des critères analogues. Il est proposé de définir les personnes en état de suremploi au regard seulement du nombre d'heures de travail et comme étant les personnes occupant un emploi qui, durant la période de référence, étaient disposées à travailler moins de temps pour un salaire diminué d'autant.

Thème : l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur a ABIDJAN 3-Le chômage

3.1-définition

La définition standard du chômage considère comme chômeur toute personne, qui à partir d'un âge spécifié (14 ans en Côte d'Ivoire) réunit les trois conditions suivantes :

- Etre << sans travail », c'est-à-dire qui n'est pourvue ni d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié ;

- << à la recherche d'un travail », c'est-à-dire qui a pris des dispositions spécifiques au cours d'une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou non salarié ;

- << disponible pour travailler » dans un emploi salarié ou non salarié.

L'application de la définition standard du chômage aux économies en voie de développement conduit à des résultats anormalement faibles. Ainsi, en vue d'ajuster la notion de chômage à la situation économique de certains pays, la treizième conférence internationale des statisticiens du travail indique que << Dans les situations où les moyens conventionnels de recherche de travail sont peu appropriés, où le marché du travail est largement inorganisé ou d'une portée limitée, où l'absorption de l'offre de travail est, au moment considéré, insuffisante, où la proportion de main-d'oeuvre non salariée est importante, la définition standard du chômage peut être appliquée en renonçant au critère de la recherche de travail ». Cette situation étant similaire à celle de la Côte d'Ivoire, il s'avère nécessaire de renoncer au critère de recherche de travail.

Toutefois, il est indiqué que pour l'application de la disponibilité pour le travail, des méthodes appropriées doivent être mises au point pour tenir compte des circonstances nationales. De telles méthodes pourraient être fondées sur l'actuelle envie de travailler et le fait d'avoir déjà travaillé, la volonté de prendre un emploi salarié sur la base des conditions locales ou le désir d'entreprendre une activité indépendante si les ressources et les facilités nécessaires sont accordées.

Dans le répertoire des indicateurs d'analyse du marché du travail élaboré par l'Observatoire de l'emploi, le chômage a été défini en tenant compte de cette disposition. En tout état de cause, le chômage est défini en Côte d'Ivoire en renonçant au critère de la recherche d'emploi.

3.2-Mesure du chômage

La mesure est faite à partir de l'effectif des chômeurs et du taux de chômage. Le taux de chômage permet d'appréhender les défaillances ou les déséquilibres qui caractérisent le marché du travail. Il s'obtient en rapportant à la population active le nombre de chômeurs. Pour des analyses pertinentes, ce taux peut être désagrégé par sexe, âge, diplôme, niveau d'instruction, région, département et ville.

Les données requises pour le calcul du taux de chômage proviennent des opérations de recensement général de la population, d'enquête emploi et d'enquête niveau de vie des ménages.

Dans une économie, le taux de chômage devrait être naturel, c'est-à-dire un taux de chômage à partir duquel on considère dans celle-ci, que le plein emploi est réalisé, et que par conséquent il n'y a pas de chômage. Lorsque le taux de chômage est élevé dans un pays, soit ce pays est en récession, soit il n'est pas capable de répondre à l'offre de main-d'oeuvre. Un faible taux de chômage peut bien masquer une pauvreté profonde. En réalité, il ne reflète pas forcement un marché du travail efficace.

En raison de bien de facteurs, il se peut que les taux de chômage mesurés ne soient pas comparables d'une économie à l'autre. En effet, les sources de collecte peuvent différer, les différences de mesure de la population active peuvent influer sur les résultats et les bases conceptuelles adoptées par les pays peuvent être différentes.

Chapitre 2 : Problématique, objectif et hypothèse de recherche 1-Problématique et objectifs

Plusieurs maux frappent les pays en développement et plus particulièrement l'Afrique. Parmi ces maux, on peut citer la montée sans cesse croissante du taux de chômage et la précarité des emplois obtenus par les individus. Cela affecte négativement la croissance, le bien être social et provoque souvent des crises sociales. La psychose du chômage peut être source d'insurrection sociale et partant troubler l'ordre public.

Les instruments pour vaincre ce mal se révèlent rarement efficaces. En effet, le chômage est un phénomène qui se manifeste par une réduction permanente de l'emploi. Pour les jeunes diplômés sortis du système éducatif, le chômage se manifeste par la non-insertion dans le tissu professionnel. L'insertion est le processus d'entrée dans la population active occupée. La qualité de l'emploi se définie à travers la sécurité apportée et la rémunération obtenue. Avec la prolifération de l'enseignement professionnel et universitaire privé en Côte d'Ivoire, et la montée croissante de l'effectif de l'enseignement supérieur, le nombre de diplômés a atteint un niveau très élevé, et le chômage est devenu un danger permanent pour ces diplômés en général et particulièrement pour les nouveaux diplômés.

En effet, entre 1998 et 2002 la proportion des individus ayant au moins le niveau d'instruction secondaire s'est accrue et est passée de 14,5% à 16,4%2 . On note également que plus de 15% des chômeurs ont un niveau d'instruction supérieur ou égal au bac. La difficulté quasi générale de l'insertion de ces jeunes diplômés peut refléter les dysfonctionnements du marché du travail.

Le chômage des diplômés peut aussi être considéré comme une manifestation de la recherche d'emploi. De ce point de vue, la prise en compte de l'information semble impérative. La production du système éducatif évolue indépendamment des possibilités d'emploi du système économique. Dans ces conditions, les diplômés ont deux choix: soit rester au chômage en attendant l'emploi pour lequel ils sont formés, ou accepter un emploi d'un plus faible niveau en termes de statut et de rémunération.

A l'heure actuelle, où des signes plus que déterminants nous font croire en une sortie très prochaine de la crise militaro politique qui a secoué le pays depuis le 19 septembre 2002,

2 AGEPE 2003, situation de l'emploi

il parait utile de connaitre la situation de l'emploi et surtout celle des diplômés. Cela permettra d'adopter les meilleures orientations en vue de lutter efficacement contre le chômage qui sévit au sein de cette catégorie de personnes.

La crise de l'emploi qui n'a cessé de s'aggraver depuis l'an 2000 impose une nouvelle réflexion sur l'insertion professionnelle. Ainsi, une redéfinition de l'insertion tenant compte de la qualité des emplois occupés par les individus doit être envisagée pour les économies insuffisamment organisées. La préoccupation majeure est donc de s'interroger sur les facteurs influençant l'insertion des diplômés. Plus précisément, quels sont les déterminants de la qualité de l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur à Abidjan?

C'est pour répondre à cette préoccupation que cette étude réalisée dans la ville d'Abidjan se propose d'analyser les déterminants de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur en Côte d'Ivoire. Plus spécifiquement, cette étude tentera de mieux appréhender la situation de l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur, d'apprécier les difficultés d'insertion rencontrées par ces diplômés, les facteurs qui influencent positivement ou négativement la qualité de cette insertion et enfin, les orientations à adopter pour une meilleure insertion de ceux-ci.

2-Intérêt de l'étude

Cette étude s'inscrit dans la dynamique des études réalisées par l'AGEPE sur la situation de l'emploi en Côte d'Ivoire et particulièrement à Abidjan. Pour cette analyse, nous touchons les aspects relatifs à l'emploi et au chômage et nous nous intéressons particulièrement à la qualité des emplois obtenus par les diplômés du supérieur. Cette approche se justifie par le fait que le sous emploi et la qualité des emplois sont les premiers maux relatifs à l'emploi auxquelles les économies en développement et précisément la Côte d'Ivoire devraient faire face. Le plus important n'étant pas d'avoir uniquement un emploi, mais quels types d'emploi et quelle sécurité dans cet emploi.

3-Hypothèses de recherche

Les études précédemment réalisées et la littérature sur l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur nous permettent de formuler un certain nombre d'hypothèses de recherche que nous tenterons de vérifier au cours de ce rapport. Elles se formulent ainsi :

v' Les diplômés de l'enseignement supérieur rencontrent des difficultés d'insertion professionnelle après leurs formations ;

v' Les diplômés du supérieur occupés présentent des caractéristiques particulières;

v' La qualité des emplois est influencée par certains facteurs socio-économiques et démographiques tels que l'âge, la catégorie socioprofessionnelle des parents, le sexe, le secteur d'activité des parents, le groupe ethnique, ...

Chapitre 3 : Revue de littérature et Méthodologie

1-Situation dans les pays développés : cas de la France

L'insertion des jeunes dans la vie active constitue depuis un certain nombre d'années un problème de société récurrent, souvent vécu difficilement par les jeunes et leurs familles. Malgré les moyens croissants mobilisés par les pouvoirs publics dans bon nombre de pays, la proportion de jeunes au chômage demeure importante et inquiétante.

Des études3 réalisées sur l'insertion des jeunes et particulièrement ceux issus de l'enseignement supérieur en France révèlent l'ampleur de la situation du chômage qui sévit au sein de cette catégorie de la population active. Le taux de chômage des jeunes les moins qualifiés se situait à 39% en 2004 avec un taux de 18% pour les sortants du supérieur sans diplôme. La réflexion sur l'insertion des diplômés du supérieur s'est avérée nécessaire. Pour ce qui est des statistiques, elles révèlent que ces derniers sont confrontés à des problèmes d'insertion professionnelle liés entre autre à l'âge, au diplôme, à la filière de formation mais aussi à l'environnement social ou familial. Entre 1998 et 2001, les diplômés de 2ème et 3ème cycle ou des grandes écoles ont connu une relative augmentation de leur taux de chômage de l'ordre de deux et cinq points.

La dégradation de l'insertion des jeunes diplômés depuis trois ou quatre ans est réelle. Les analyses produites par le CEREQ à partir de l'étude du devenir de plusieurs cohortes de jeunes pendant les années qui suivent la fin des études le montrent clairement. Premièrement, cette étude indique que près d'un jeune sur deux quitte le système éducatif après un passage dans l'enseignement supérieur et que parmi ceux-ci 77% obtiennent soit un diplôme universitaire soit un BTS avant de rechercher un emploi. L'enquête réalisée auprès de la génération des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2001 indique un taux de chômage des diplômés, trois ans après leur sortie, sensiblement égal à 9% contre seulement un taux compris entre 4 et 7% pour la génération 98 (selon le niveau de diplôme). Deuxièmement, cette même étude révèle que seulement les diplômés des écoles d'ingénieurs ou de quelques filières de troisième cycle obtiennent majoritairement un emploi stable. En outre, les diplômés de filières moins sélectives et moins professionnalisées connaissent de véritables difficultés quant à leur insertion.

Les « déclassements » au moment de l'embauche sont fréquents : de nombreux jeunes diplômés de l'enseignement supérieur n'ont pas, trois ans après la fin de leurs études, un emploi du niveau auquel leur diplôme les a théoriquement préparés. Par exemple, 30 %

3 Etudes réalisées par le CEREQ au printemps 2004

seulement des étudiants issus de deuxième cycle ont un emploi de cadre et 54 % exercent une profession intermédiaire.

Le taux de chômage des jeunes sortis de l'enseignement supérieur s'est considérablement accru entre 2001 et 2004. Celui de 2004 se situant à 11% est presque le double du taux de 2001 (6%) des jeunes sortis de l'enseignement supérieur en 1998. Ce taux reste inférieur à celui de l'ensemble de la génération qui était de 16% en 2004 et indique une situation plus favorable que celle des sortants de l'enseignement secondaire.

Globalement, 71% des jeunes issus de l'enseignement supérieur exercent sous un contrat à durée indéterminée (CDI) ou sont fonctionnaires trois ans après leur sortie de l'enseignement supérieur et 74% occupent des emplois de cadre ou de profession intermédiaire. Cependant, l'accès au statut de cadre est minoritaire pour les formations en dessous de bac+5 : seulement 36% des diplômés de maîtrise, 26% des diplômés de licence ou 13% des détenteurs de DUT ont obtenu un emploi de cadre en mars 2004. En revanche, pour les diplômés de DEA ou de DESS, ce taux s'élève à 68%. Il est de 88% pour les docteurs et dépasse 90% pour les diplômés d'école d'ingénieurs.

Le taux de chômage le plus faible (2%) est celui des diplômés des écoles de la santé et du social de niveau bac+2(les écoles d'infirmières, celles d'assistantes sociales...).

Parmi les jeunes sortis diplômés de l'université en 2001, c'est l'obtention d'un diplôme de bac+5 qui assure une qualité d'insertion bien meilleure que pour les diplômes de niveau inférieur. En termes de rémunération, les jeunes quittant l'université avec un diplôme bac+5 ont un salaire médian supérieur de 21% à celui des maîtrises et de 33% à celui des licences. Ils sont moins fréquemment dans des emplois du secteur public (un quart d'entre eux) que les autres diplômés de l'université.

Au delà de l'effet du niveau de diplôme, la spécialité de formation initiale a également un impact sur l'insertion. Les diplômés de l'université en Lettres et sciences humaines présentent les taux de chômage les plus élevés en mars 2004, de l'ordre de 16%, alors que 11% des sortants de Droit, Economie ou Administration économique et sociale sont à la recherche d'un emploi trois ans après leur sortie. Les premiers sont aussi ceux qui sont le moins souvent en emploi stable : la part des emplois en CDI ou de fonctionnaire est inférieure de 15 points à celle des sortants de sciences exactes et naturelles ou de Droit et d'Economie.

La relative faiblesse des taux de chômage des détenteurs de BTS ou DUT est un constat récurrent. En mars 2004, ce taux est de 6% pour les DUT, identique à celui des diplômés d'écoles d'ingénieurs. De 9% pour les BTS, il reste nettement inférieur au chômage observé pour les jeunes en possession d'un DESS ou d'un DEA.

Pour ce qui est du statut de l'emploi, les bac+2 professionnels se trouvent déclassés (sont employés ou ouvriers) dans 30% des cas chez les DUT et dans 44% des cas pour les BTS trois ans après la fin des études. Leur salaire est inférieur au salaire médian de l'ensemble des jeunes issus de l'enseignement supérieur.

Traditionnellement, l'insertion est de meilleure qualité à l'issue de BTS ou de DUT industriels plutôt que tertiaires. Le taux de chômage en mars 2004 est de 7% pour les filières industrielles et de 10% pour les spécialités tertiaires. Sept jeunes sur dix issus de spécialités industrielles occupent un emploi de cadre ou une profession intermédiaire contre un diplômé sur deux de spécialités tertiaires.

En définitive, on constate que le chômage frappe aussi bien les personnes dotées d'un diplôme supérieur que les sans diplômes en France avec des avantages dans l'insertion liés à certaines caractéristiques des individus ou des diplômes. Pour mieux apprécier la question du chômage en Cote d'Ivoire, nous examinerons la situation dans un pays en voie de développement : la Tunisie.

2-Situation dans les pays en voie de développement : cas de la Tunisie

L'étude portant sur l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur, réalisée entre la fin de l'année 2005 et le début de l'année 2006 par le ministère tunisien de l'emploi et de l'insertion professionnelle, a permis d'apprécier l'ampleur et les caractéristiques du chômage au sein des sortants du système éducatif supérieur.

Le chômage est un problème important parmi les nouveaux diplômés universitaires. En effet, 46% des jeunes actifs n'avaient pas un emploi 18 mois après l'obtention de leur diplôme. Le phénomène est plus aigu chez les femmes; le taux de chômage les concernant se situe à plus de 51% contre seulement 38% pour les hommes.

Le chômage n'épargne aucune catégorie de diplômés mais il affecte d'une façon plus particulière les techniciens supérieurs et les maîtrisards dont les taux de chômage avoisinent les 50%. Les diplômés des filières courtes sont les plus exposés au chômage. Le taux de chômage le plus élevé (71%) est observé chez les techniciens dans le domaine de l'agriculture et de l'industrie agro-alimentaire. Le taux de chômage le moins élevé (40%) correspond aux techniciens dans le domaine de la santé et des services sociaux. Cependant, le chômage se pose avec plus d'acuité pour les techniciens supérieurs en gestion et administration. Parmi ceux-ci, 60% se trouvaient au chômage à la date de l'enquête. Les techniciens en informatique et informatique de gestion, et les techniciens en mécanique et

électricité, sont également exposés à un chômage élevé avec des taux respectivement de 45,4% et 42,1%.

Tous niveaux de diplôme confondus, les taux de chômage sont les plus élevés chez les diplômés appartenant aux filières du tertiaire (gestion, finances, droit) atteignant plus de 68% pour les maîtrisards des spécialités juridiques. Cette situation favorise la reprise des études ou l'inscription dans d'autres cursus universitaires pour les diplômés appartenant aux groupes de spécialités les plus exposées au chômage, dans le but de contourner le chômage.

Les résultats de l'enquête montrent aussi que les problèmes de déclassement et d'adéquation existent. Par niveaux éducatifs, le taux de déclassement est le plus fort chez les maîtrisards. Ainsi, 43% de ceux-ci étaient occupés dans des emplois sous qualifiés par rapport à leur niveau de compétence. Ce taux se situe à 35% pour les techniciens supérieurs et à 10% pour les ingénieurs et concerne essentiellement les agronomes. Le déclassement varie de 10 à 80% selon le groupe de spécialité et semble concerner en premier lieu les filières les plus exposées au chômage.

L'emploi salarié représente encore le débouché principal pour les diplômés du supérieur. C'est le cas de plus de 71% des jeunes. Le secteur public employeur traditionnel des diplômés du supérieur dans le passé reste encore avec 52% des emplois salariés le principal débouché. Le rôle du secteur privé reste significatif générant 48% des emplois.

La difficulté liée à l'obtention d'un emploi incite les jeunes diplômés à se tourner vers les entreprises de petite taille qui elles n'emploient qu'au plus 50 personnes. L'emploi dans le secteur privé est mal perçu car plus de 48% des jeunes salariés s'étaient déclarés au moment de l'enquête à la recherche d'un meilleur emploi. Dans ce secteur, le mode d'emploi privilégié est le contrat à durée déterminée (CDD).

Une analyse de la typologie de parcours sur le marché du travail permet d'appréhender des trajectoires types suivies par les sortants de l'enseignement supérieur. La première est une trajectoire de stabilisation professionnelle rapide sur le marché du travail et regroupe plus de 12,7% des jeunes diplômés. La majorité d'entre eux a mis moins de deux mois pour accéder à un emploi salarié. La seconde trajectoire qui représente 7,5% de la cohorte, se caractérise par un accès plus tardif à l'emploi salarié. La phase de recherche d'emploi est nettement plus longue pour ces jeunes. Ainsi, la moitié d'entre eux ont connu plus de huit mois de chômage. Dans ces deux trajectoires-types, les diplômés d'écoles d'ingénieurs et d'architecture sont surreprésentés alors que les maîtrisards ont beaucoup moins de chances de se trouver dans ces trajectoires. La trajectoire de chômage persistant regroupe 38% des diplômés. Les techniciens sont largement surreprésentés alors que les ingénieurs et les architectes y sont moins

nombreux. Les maîtrisards sont surreprésentés dans les transitions chômages-formation tandis que les techniciens et, dans une moindre mesure, les ingénieurs sont surreprésentés dans les transitions chômage-SIVP (Stage d'Initiation à la Vie Professionnelle). En plus de ces trajectoires, on note également deux autres types qui se caractérisent par un retrait ou par une absence d'entrée sur le marché du travail. Le premier type rassemble 15% des diplômés. Ceux-ci poursuivent les études après deux ou trois mois de chômage ou d'inactivité correspondant généralement à une période de vacances scolaire. Le second type est une trajectoire d'inactivité et il regroupe 4% des jeunes diplômés. Les ingénieurs et les maîtrisards sont les plus nombreux à avoir des trajectoires de poursuite d'études contrairement aux jeunes techniciens qui semblent préférer une entrée directe dans la vie active. Un dernier type de trajectoire se caractérise par un décrochage de l'emploi après avoir accédé rapidement à celui-ci et regroupe environ 6% des jeunes diplômés. La moitié d'entre eux a mis moins de trois mois à accéder à l'emploi, généralement salarié, mais ils l'ont tous perdu dans l'année qui a suivi pour se retrouver majoritairement au chômage. Les diplômés qui suivent cette trajectoire, et qui donc ont été plus employables mais également plus vulnérables que les autres, sont un peu plus fréquemment des diplômés d'architecture et de médecine.

L'appartenance à ces différentes trajectoires est liée à des facteurs. Les résultats de l'analyse, effectuée à l'aide d'un modèle logit multinomial, confirment le poids très déterminant du diplôme sur les parcours d'insertion des jeunes diplômés.

Les probabilités d'appartenir à un parcours de stabilisation sont respectivement de 26%, 19% et 9% supérieures pour les diplômés d'écoles d'ingénieurs, les architectes et les techniciens supérieurs comparés aux maîtrisards. En même temps, les diplômés d'architecture et d'écoles d'ingénieurs ont une probabilité de 30% plus faible de se trouver dans une trajectoire de chômage. En revanche, les techniciens supérieurs ont une probabilité plus élevée que les maîtrisards (d'environ 3%) de se trouver dans les trajectoires de chômage.

Les diplômés d'architecture se caractérisent à la fois par une plus grande stabilité dans l'emploi et une probabilité plus forte de perdre leur emploi. L'analyse par genre montre que ceci est également le cas pour les diplômés hommes, qui ont une probabilité plus élevée de se stabiliser (+4%), d'éviter des trajectoires de chômage (-4%) et de retrait d'inactivité (-3%), mais une probabilité plus forte de se trouver dans des trajectoires de perte d'emploi (+2%).

L'examen du taux instantané de sortie vers l'emploi (salarié, non salarié, SIVP) montre que la probabilité d'accéder à l'emploi est globalement décroissante avec le temps passé sur le marché du travail. On remarque également une forte différentiation dans l'évolution de la

probabilité de non accès à l'emploi en fonction du diplôme et du genre. Ainsi, pour les maîtrisards, leurs chances de sortie du chômage sont globalement inférieures à celles des autres diplômés. La situation relative aux techniciens est plus complexe. Au cours des premiers mois, leurs chances d'accès à l'emploi sont proches de celles des ingénieurs et des médecins. Cependant, après sept ou huit mois de recherche d'emploi, leur situation est beaucoup plus défavorable. Les diplômés d'architecture connaissent également en début de période une situation très favorable avec le recrutement de plus de la moitié d'entre eux dans les premiers mois. Les résultats de l'analyse montrent aussi des différences en fonction du genre. Les jeunes femmes voient augmenter leurs difficultés relatives d'accès à l'emploi lorsque la durée de recherche d'emploi s'allonge.

L'analyse économétrique confirme l'importance du diplôme et du genre dans l'insertion professionnelle et montre que le facteur géographique et le niveau d'études du per capita social sont moins significatifs. Par exemple, les architectes ont chaque mois près de quatre fois plus de chances d'accéder à l'emploi qu'un maîtrisard et les médecins plus de deux fois plus de chances. De même, avoir un diplôme d'ingénieur, de licenciés des beaux arts ou de techniciens supérieurs augmente les chances d'accès à un premier emploi, relativement aux maîtrisards, respectivement de 77%, 38% et 55%. Les différences entre les deux sexes sont également significatives : les diplômés hommes ont une chance d'accès à l'emploi de 33% supérieure à celle des diplômées femmes.

3-Situation de l'emploi des diplômés en Côte d'Ivoire en 2007

La situation de l'emploi occupe une place importante dans les stratégies de développement de la Côte d'Ivoire. Tout au long de son histoire, l'emploi des jeunes en général et en particulier celui des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur a toujours été une préoccupation des gouvernements ivoiriens. Pour s'en convaincre, il suffit d'analyser les différents plans quinquennaux de développement (1971-1975) et (1976-1980), d'examiner la politique de retour à la terre développée après 1980, le programme des fonds sociaux, le plan national de l'emploi (1995-2000) et le plan de relance de l'emploi.

Des actions ont été entreprises par l'Etat ivoirien en vue de faire face à la dégradation de la situation de l'emploi des jeunes à travers différents ministères et plusieurs programmes élaborés pour améliorer l'employabilité des jeunes et permettre à ceux-ci de s'auto employer. Cependant nous constatons avec force que la situation de l'emploi pour l'ensemble de la population active n'est toujours pas reluisante. En effet, la situation de l'emploi en 2002 permet de constater la dégradation des indicateurs de l'emploi. Par exemple, au niveau du

chômage, au plan national, le taux de chômage est passé de 8,9% en 1998 à 13,1% en 2002. Pour la ville d'Abidjan, le taux de chômage en 2002 est de 31,8%. Sur l'ensemble des villes ivoiriennes, ce taux est de 19,6%. La part de la population occupée en situation de sous emploi lié à la durée du travail est de 23,8%. Celle des actifs occupés percevant un revenu inférieur au salaire minimum interprofessionnel garanti est de 57,1%.

Selon la même source, la situation de l'emploi des jeunes est très inquiétante. Ces statistiques montrent que le taux de chômage des jeunes en Côte d'Ivoire est de 19,3% et à Abidjan, il est de 40,1%. La situation de chômage reste préoccupante pour tous les diplômés de l'enseignement supérieur. En effet, les titulaires du Brevet de Technicien Supérieur (BTS), de la Licence et de la Maîtrise, toutes spécialités confondues, ont respectivement des taux de chômage de 42,3%, 17,9%, et 25,2%. Après cinq ans, la situation de l'emploi s'est davantage dégradée en tenant compte des effets de la crise politico-militaire.

La coopération Française a bien voulu s'enquérir sur l'état de l'insertion des diplômés du supérieur en s'intéressant particulièrement aux diplômés du BTS, de la licence et de la maîtrise. Ainsi une étude a été confiée à l'Agence d'Etudes et de Promotion de l'Emploi (AGEPE). Cette étude avait pour objectifs de fournir des informations sur les difficultés d'insertion des jeunes diplômés tant à leur niveau qu'au niveau des employeurs en vue de leur insertion professionnelle. Elle a été réalisée au moyen de deux enquêtes, l'une auprès des diplômés de l'enseignement supérieur demandeurs d'emploi et l'autre auprès des entreprises du secteur moderne.

Au terme de cette étude, il convient de noter les résultats suivants :

Au niveau des caractéristiques sociodémographiques des diplômés demandeurs d'emploi, Les diplômés du BTS constituent la population la plus importante des personnes enquêtées avec un effectif de 6458 soit 59%. Les titulaires de la maîtrise sont au nombre de 2998 et représentent 28% de la population totale enquêtée. Ceux de la licence avec un effectif de 1052 représentent 10% des enquêtés. Les titulaires d'autres diplômes au nombre 351 représentent 3% de la population des enquêtés.

Les différentes spécialités de BTS les plus significatives qui ont participé à l'enquête sont : << l'informatique» ; << le commerce et la gestion », << la finance-comptabilité » ; << la mécanique » et << l'électricité » ; << l'électronique et l'électromécanique ».

Les femmes sont dominantes dans la spécialité << secrétariat >> et dans les autres spécialités telles que << le commerce et la gestion >> ; << la communication, marketing et management >>, et << le tourisme et l'hôtellerie >>, elles représentent plus du tiers de la population totale enquêtée.

L'échantillon de diplômés sans emploi recensés est composé en majorité d'hommes soit 80%. L'analyse par diplômes indique que les femmes sont un peu plus représentées au niveau des titulaires du BTS. Elles ont un pourcentage de 27% parmi les diplômés du BTS. Chez les diplômés de la licence et de la maîtrise, les proportions sont respectivement de 22% et 20%.

L'âge moyen de ces diplômés est d'environ 29 ans. Les diplômés âgés entre 28 et 30 ans ont un pourcentage de 25% et sont plus présents dans l'effectif des titulaires de la maîtrise (31%), les plus de 32 ans représentent 24% environ de l'effectif total des diplômés. On les retrouve plus chez les titulaires des autres diplômes (25%) de la maîtrise (26%) et de la licence (25%).

Quelle que soit la spécialité, les titulaires du BTS sont classés dans le chômage de longue durée (36%). En Côte d'Ivoire est considéré comme chômage de longue durée, tout chômage dont la durée excède trois ans. Ce sont principalement des diplômés de BTS des deux spécialités suivantes : << banque et assurance >> et << tourisme et hôtellerie >>. Les spécialités dont les diplômés sans emploi ont un chômage de courte durée sont par ordre d'importance : << finance comptabilité >>, << maintenance informatique >> et << agriculture >>.

Concernant les titulaires d'un diplôme d'enseignement général (licence et maîtrise), chômeurs, quelle que soit la spécialité, (25,1%) sont considérés comme des chômeurs de longue durée. En effet, on remarque que plus du quart de ces diplômés demandeurs ont une durée de chômage qui excède trois ans. Les spécialités dont les diplômés sont les plus touchées sont << Criminologie >> ; << Sciences de la nature >> et << Biosciences >>.

Nombre de diplômés de l'enseignement supérieur en quête d'emploi, surtout ceux issus de l'enseignement général, ne font pas de stage pendant et après leur formation, ce qui signifie qu'en général, ils n'ont aucun contact avec le monde du travail. D'ailleurs, ceux qui font le plus de stages (BTS, autres diplômes) estiment généralement qu'ils ne sont pas utiles pour obtenir un emploi. Par ailleurs, ils ont invoqué au titre des difficultés rencontrées dans la recherche d'emploi, le manque d'expérience professionnelle.

Les diplômés de l'enseignement supérieur en quête d'emploi n'ont pu bénéficier de
formations complémentaires dans leur ensemble. Par ailleurs, même s'ils estiment
généralement que leur formation initiale est suffisante pour obtenir un emploi, il en demeure

qui notent au nombre des difficultés rencontrées pour leur insertion que leur formation initiale est inadaptée aux réalités du marché du travail.

L'enquête auprès des entreprises a révélé que le manque d'expérience professionnelle constitue une difficulté pour l'embauche des diplômés de l'enseignement supérieur. L'exigence en année d'expérience professionnelle formulée par les entreprises est de plus d'un an.

Elle fait ressortir également que le niveau de compétence insuffisant est l'une des difficultés de recrutement des diplômés et les compétences interviennent naturellement dans les exigences de recrutement des diplômés de l'enseignement supérieur.

Les deux enquêtes révèlent que la capacité d'absorption du secteur moderne est trop faible pour absorber le nombre important de diplômés de l'enseignement supérieur en quête d'emploi. En effet, les diplômés ayant répondu à notre enquête et dont nous avons pu exploiter les réponses sont au nombre de 10 859, soit 26% des diplômés au chômage de la licence, de la maîtrise et du BTS selon l'enquête niveau de vie des ménages de 2002. L'on sait qu'à ce jour il existe un nombre plus important de titulaires de ces diplômes en situation de chômage compte tenu, d'une part, de la situation de crise traversée par le pays depuis lors et d'autre part du nombre de diplômés formés depuis 2002. Les intentions d'embauche se chiffrent au mieux à 7 840 personnes, ce qui est loin de pouvoir absorber le nombre de diplômés de l'enseignement supérieur en quête d'emploi. Le secteur moderne représente moins de 10% de l'emploi total selon la situation de l'emploi rédigée à partir de l'enquête niveau de vie des ménages 2002. En outre, avec un recrutement d'environ 6000 fonctionnaires par an, le secteur public ne peut absorber le surplus de demandeurs d'emploi diplômés de l'enseignement supérieur qui n'auront pas pu obtenir des emplois dans les entreprises privées.

La majorité des diplômés n'a pas pu obtenir de formation complémentaire après leur formation encore moins de stages. Environ 68% des diplômés n'ont pas obtenu de formations complémentaires. Dans la strate des diplômés de BTS en quête d'emploi, 69% de ceux-ci n`ont pas obtenu de formation complémentaire et les spécialités les plus concernées sont << banque et assurance », << maintenance informatique» et << agriculture ». Pour les diplômés de l'enseignement supérieur général, 67% n'ont pas obtenu de formation complémentaire. Dans cette strate de diplômés d'enseignement général chômeurs, les spécialités dont les titulaires n'ont pas bénéficié de formation complémentaire sont par ordre d'importance :

<< Langues, littératures et civilisation >>, << Sciences économiques et gestion >> et << sciences juridiques, administratives et politiques >>.

Les diplômés de l'enseignement technique (BTS, autres diplômes) en quête d'emploi obtiennent plus facilement des stages que ceux de l'enseignement supérieur général. Les diplômés de BTS en quête d'emploi dans leur grande majorité, quelle que soit la spécialité de BTS, ont fait un stage en entreprise pendant leurs études à l'exception des diplômés de la spécialité << banques et assurances >>. Les étudiants de la spécialité << Mine, Géologie, Pétrole et Océanographie >>, ont des difficultés réelles pour trouver un stage.

Contrairement aux titulaires de BTS, les diplômés de l'enseignement général ont de sérieuses difficultés pour décrocher un stage en entreprise. En effet, 72% des titulaires de la licence ou de la maîtrise n'ont pu obtenir de stage après leur formation. Les spécialités dont les diplômés ont plus de difficultés à trouver un stage en entreprise après les études sont : << langues, littératures et civilisations >>, << Criminologie >> ; << Sciences juridiques, administratives et politiques >> et << Sciences économiques et gestion >>.

Pour accepter de travailler, les diplômés de BTS demandeurs d'emploi, quelle que soit la spécialité, estiment en moyenne nécessaire d'avoir une rémunération de 250.000 Francs CFA par mois à l'exception de ceux de la spécialité << banque et assurance >> qui préfèrent un salaire moyen de réserve de 150.000 Francs CFA parce qu'ils sont les plus touchés par le chômage de longue durée.

Le même niveau de salaire de réserve est désiré par les diplômés de l'enseignement supérieur général en quête d'emploi. La désagrégation du salaire de réserve par spécialité révèle que les diplômés chômeurs des spécialités << Langues, littérature et civilisations >> et << Sciences juridiques, administratives et politiques >> préfèrent un salaire de réserve nettement supérieur à la moyenne, il est de 350.000 Francs CFA.

Comparativement aux diplômés du BTS, les titulaires de la licence et de la maîtrise accèdent plus difficilement à l'emploi. Dans la population, le pourcentage de diplômés demandeurs d'emploi ayant déjà travaillé est de 11% environ pour les individus titulaires d'une licence et de 13% environ pour les titulaires d'une maîtrise. Ces chiffres sont inférieurs au pourcentage global qui est de 16%. L'analyse de la durée de chômage avant l'obtention du premier emploi révèle que les titulaires d'un diplôme de l'enseignement général mettent plus de temps pour obtenir leur premier emploi.

En conclusion, nous pouvons, au regard de l'enquête de terrain portant sur les demandeurs diplômés de l'enseignement supérieur, déduire la typologie du diplômé de l'enseignement supérieur. En ce qui concerne le profil type du diplômé de l'enseignement supérieur, l'on peut retenir les caractéristiques suivantes :un chômeur de longue durée, n'ayant fait aucun stage au cours de la formation ni après l'obtention du diplôme, désire un emploi salarié dans le secteur public ou privé, trouve sa formation suffisante pour travailler, désire une formation sur les techniques de recherche d'emploi de l'informatique et des NTIC, voudrait un salaire mensuel entre 200.000 à 300.000 francs CFA s'il obtient un emploi.

4-Méthodologie, présentation des données et limites

Les différentes études réalisées nous permettent de mieux aborder la question de l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur en Côte d'Ivoire. Le problème de l'adéquation entre la formation et l'emploi qui se pose dans ces pays ( France et Tunisie) ne se pose pas pour la Côte d'Ivoire car le système de formation et le marché de l'emploi ivoirien ne sont pas suffisamment organisés. Dès lors, aborder par exemple le chômage des jeunes diplômés sous l'aspect de l'adéquation entre la formation et l'emploi fournirait certainement des résultats loin de la réalité

Les données dont nous disposons sont issues d'enquêtes réalisées en moyenne tous les trois ans et ne portent nécessairement pas sur les mêmes individus. Cette situation rend impossible une analyse de la typologie des parcours suivis par les diplômés entre la formation et le premier emploi. Une telle analyse nécessitant des données temporelles sur le parcours des individus.

La question de l'insertion des diplômés du supérieur en Côte d'Ivoire sera plutôt analysée à travers les caractéristiques des diplômés en emploi ou au chômage et les probabilités d'insertion liées à ces caractéristiques.

4.1. Présentation de la base

Les données de notre étude sont issues de l'enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN 2007-2008 réalisée par l'AGEPE. Nous avons observé des variables socioéconomiques et démographiques sur un échantillon de 2700 ménages reparties dans 135 grappes. Cet échantillon comprenait 709 diplômés de l'enseignement supérieur.

Pour cette étude, nous nous intéressons exclusivement aux diplômés du supérieur qui sont actifs c'est-à-dire les chômeurs et les occupés.

Thème : l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur a ABIDJAN Brève présentation de la population des diplômés

Le niveau d'instruction de la population abidjanaise est relativement élevé. Les effectifs des diplômés ayant au moins le CEPE s'élèvent 1449236, soit 41% de la population totale. Les diplômés de l'enseignement supérieur sont au nombre de 216317 soit 6,1% de la population totale. Ils représentent environ 15% de la population des diplômés. Ce sont les mieux représentés après les diplômés du CEPE (45,4%) et ceux du premier cycle de l'enseignement secondaire (27,4%).

La population des diplômés du supérieur est dominée par les hommes. Plus de sept diplômés du supérieur sur dix sont des hommes. La qualité du niveau d'instruction est relativement bonne. Les titulaires d'un diplôme supérieur au bac+2 sont les plus nombreux au sein de la population des diplômés du supérieur. Ils ont une part de 53,8% dans la population des diplômés du supérieur. Plus de neuf diplômés sur dix sont actifs. Les inactifs ne représentent que 7,7% des diplômés du supérieur. Les diplômés de l'enseignement supérieur représentent 18,3% de la population active occupée

4.2 Méthodologie

Les objectifs de cette étude nous amènent à adopter une progression en trois étapes.

La première, qui utilise essentiellement la statistique descriptive élémentaire, présente la situation de l'emploi des diplômés du supérieur c'est-à-dire leur niveau d'occupation et leur niveau de chômage. Pour cette première approche, nous utilisons la base issue de l'enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN 2007-2008. Les effectifs sont pondérés par une variable de poids déterminée à l'aide du plan d'échantillonnage.

Dans la deuxième étape, nous procédons à un regroupement des diplômés du supérieur suivant certaines caractéristiques. L'analyse des correspondances multiples et la classification ascendante hiérarchique seront utilisées pour la mise en oeuvre de ce regroupement. Le choix de cette méthode parmi tant d'autres se justifie par sa relative robustesse pour les échantillons de petite taille c'est-à-dire de taille inférieure à 10000. (Prise en main de SPAD)

Dans la dernière étape, nous procéderons à une analyse économétrique pour appréhender les facteurs intervenants dans la qualité des emplois obtenus par les diplômés du supérieur. La mise en oeuvre se fera essentiellement à l'aide d'un modèle logit sous le logiciel STATA.

PARTIE II : CADRE

EMPIRIQUE

PARTIE 2 : CADRE EMPIRIQUE

L'objet de cette partie est de procéder à une description de la situation de l'emploi et de présenter les facteurs susceptibles d'influencer la qualité des emplois occupés.

Chapitre 1 : Niveau de l'emploi et du chômage 1-Emploi des diplômés du supérieur

1.1 La population des diplômés occupés

Le niveau d'occupation des diplômés du supérieur est acceptable. La population occupée est estimée à 98876, ce qui représente 66% de la population active. Les hommes sont relativement plus occupés que les femmes. La proportion des hommes occupés est de 67,7% et celle des femmes diplômées est de 61,5%. Dans la population totale des diplômés, les hommes occupés sont mieux représentés (49,1%) que les femmes occupées (16,9%). (Annexe : répartition du statut par sexe)

Le plus haut diplôme obtenu semble être déterminant pour l'insertion professionnelle. Les diplômés bac+1/2 représentent 41,5% des occupés du supérieur et la proportion des individus occupés ayant un diplôme supérieur au bac+2 est estimée à 58,5%.

L'obtention de l'emploi est différenciée en fonction du sexe et du diplôme. Les hommes franchissent plus le cap des diplômes de niveau bac+1/2 que les femmes. Au sein de la population masculine occupée, 62,4% sont titulaires d'un diplôme supérieur au bac+2. Cette proportion est de 47% au sein des femmes occupées. Par ailleurs, les hommes titulaires d'un diplôme supérieur au bac+2 sont les plus présents (46,4%) dans la population des diplômés occupés. Les femmes de ce même niveau ne représentent que 12,1% de la population des diplômés occupés.

La proportion d'ivoiriens est de 95%, soit la quasi-totalité de la population des diplômés occupés. Près de quatre diplômés sur dix sont des célibataires (jamais mariés). Les mariés (civil et traditionnel) représentent globalement 45,6% des occupés. Les personnes qui ont un emploi sont, dans 57,6% des cas, des chefs de ménages. Les enfants du chef de ménages représentent 19,3% des diplômés occupés. Le groupe ethnique le plus présent est le groupe Akan avec une proportion d'environ 58% suivi par le groupe Krou (15,4%).

Thème : l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur a ABIDJAN 1.2 Le profil par catégorie socioprofessionnelle

1.2.1 Le niveau du diplôme

La catégorie socioprofessionnelle varie en fonction du niveau du diplôme. L'analyse indique que près de trois diplômés sur dix (30,6%) occupés, de niveau bac+1/2, exercent comme agent de maitrise, 20,8% comme ouvriers qualifiés ou semi qualifiés, et 13,4% comme cadre. Environ 23% travaillent à leur propre compte. Le phénomène de déclassement est présent dans cette catégorie de diplômés puisque globalement 25,2% sont employés comme ouvriers ou encore manoeuvres. Chez les diplômés de niveau supérieur au bac +2, les cadres (35,6%) sont relativement bien représentés. La proportion d'agent de maîtrise n'est pas toutefois négligeable car un diplômé sur cinq exerce comme agent de maîtrise (20,2%) et environ 17,1% travaillent à leur propre compte. Malgré leur niveau de diplôme aussi élevé, ces personnes sont également sous employées car près de 35% d'elles travaillent comme agents de maîtrise ou ouvriers.

Figure 1 : Diplôme par catégorie socioprofessionnelle

Source : nos calculs

1.2.2 La différentiation par le sexe

Le sexe semble être un facteur déterminant de la catégorie socioprofessionnelle des

individus. Les cadres représentent 29% des diplômés de sexe masculin et 18,7% des femmes diplômées. Plus de 22,4% des hommes travaillent à leur propre compte contre 10,4% chez les femmes.

Thème : l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur a ABIDJAN Figure 2: répartition de la catégorie socioprofessionnelle suivant le sexe

Source : nos calculs

1.2.3 La différentiation par l'âge

L'âge des diplômés intervient au niveau de la catégorie socioprofessionnelle. Ainsi, on observe que la tranche d'âge de 36 à 54 regroupe le plus de cadres. Près de 47% des diplômés de cette classe d'âge sont des cadres. A l'inverse, on remarque une part non négligeable (24,6%) d'agent de maitrise dans la classe d'âge 25 à 35 ans. Un jeune diplômé sur trois se situant dans la tranche d'âge 18 à 24 exerce comme ouvrier. Cette tranche d'âge renferme le plus de travailleurs indépendants. Ces derniers représentent 57,2% des jeunes diplômés âgés de 18 à 24 ans. La catégorie des personnes âgées de 55 ans et plus renferme une proportion non négligeable (33,3%) de travailleurs indépendants. Cela pourrait se justifier par le fait que cette tranche d'âge est celle des retraités car l'âge légal pour faire valoir ses droits à la retraite est fixé, dans beaucoup de cas, à 55 ans.

1.3 Emploi salarié et emploi non salarié

Les diplômés de l'enseignement supérieur s'intéressent principalement aux emplois salariés comme débouchés. L'analyse indique que seulement 3 diplômés sur 10 occupés exercent un emploi non salarié. Plus de la moitié des emplois salariés (55,6%) proviennent des entreprises privées. L'administration publique se positionne comme la deuxième plus grande pourvoyeuse d'emploi salarié avec 40,8%. La plus grande partie des emplois non salariés provient également des entreprises privées. Celles-ci offrent 84,4% des emplois non salariés. On peut donc dire que le secteur privé reste le principal employeur des diplômés du supérieur.

Plus de 7 emplois sur 10 sont générés par les petites et moyennes entreprises privées. Les petites entreprises, c'est-à-dire de moins de 10 employés, ont contribué à 45,4% des emplois et les moyennes entreprises (entre 11 et 50 employés) à 26,1%. Les entreprises privées de plus de 50 employés engendrent 28,5% des emplois avec une part de 11,8% pour les entreprises de plus de 500 employés. Les diplômés de niveau bac+2 obtiennent plus d'emplois dans les entreprises privées de moins de 10 employés.

Au sein des personnes de niveau bac+1/2 travaillant dans des entreprises privées, 47,5% sont dans des entreprises de 10 employés au plus et 18,8% dans des entreprises dont les effectifs varient entre 11 et 50. Seulement 12,2% parviennent à avoir un emploi dans des entreprises de plus de 500 employés. Pour les titulaires d'un niveau supérieur au bac+2, on remarque que les personnes de niveau bac+7 et plus se retrouvent plus (78,2%) dans des entreprises d'au plus dix personnes. Cette situation est similaire pour les diplômés de niveau bac+3 et bac+4/5. Plus de 35% des bac+3 exercent dans des entreprises d'au plus 10 personnes et 37,1% dans des entreprises de 11 à 50 personnes. Au niveau des bac+4/5, plus de 45% travaillent dans des entreprises d'au plus dix personnes et environ 31% dans des entreprises de 11 à 50 personnes. (Figure 3)

Les entreprises privées exercent pour une grande part dans l'informel. Plus de 51% des entreprises privées ne sont pas déclarées à la CNPS. Notons que pour cette étude, la déclaration à la CNPS a été retenue pour juger de la modernité des structures.

Figure 3: répartition des diplômés par taille d'entreprise

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

1.4 Les principales voies d'obtention des emplois

L'initiative personnelle, les concours et les relations personnelles sont les principales voies utilisées par les diplômés pour obtenir un emploi. Elles sont utilisées respectivement dans 26,9%, 24% et 24,2% des cas. Très peu d'emploi (0,4%) ont été obtenus par le biais de l'AGEPE ou association. L'approche directe des employeurs est utilisée dans seulement 15% des cas. Les diplômés utilisent le curriculum vitae et la lettre de motivation comme principaux éléments de contact auprès des entreprises. Le curriculum vitae est utilisé à 52,2% dans les demandes d'emploi. Cependant, on observe que 32% des diplômés sont parvenus à avoir un emploi sans utiliser d'éléments de contact.

1.5 Type de contrat

L'emploi obtenu par les diplômés est relativement stable. Les diplômés occupés exercent dans 43,2% sous des contrats écrits à durée indéterminée et dans 23,4% sous des contrats écrits à durée déterminée. Cependant, un quart des diplômés travaille sans contrat écrit ou sans accord verbal.

Une différentiation par rapport au niveau d'étude

On observe que 38,3% des détenteurs d'un diplôme de niveau bac+1/2 exercent leur profession sous un contrat écrit à durée indéterminée et que environ un diplômé sur cinq (23,5%) travaille sous un contrat écrit à durée déterminée. En outre, on peut remarquer que 27,8% de ces diplômés occupés travaillent sans contrat (écrit ou verbal). La tendance est sensiblement la même pour les diplômés de niveau supérieur au bac +2. Les CDI sont plus fréquents au sein des diplômes bac+3, bac+6, bac+7 et bac+4/5 avec des parts respectives de 67,5%, 62,3%, 57,8% et 41,2%. Cependant, on observe que les personnes qui ont au moins un bac+7 ont le plus de CDD soit 42,2%. (Tableau CDD et CDI par diplôme)

Une différentiation par le sexe

La proportion de CDI ne diffère pas en fonction du sexe. La proportion des hommes titulaires d'un CDI (44,1%) est sensiblement la même que celle des femmes (40,2%). Les femmes travaillent plus (35,2%) sous des CDD que les hommes (19,8%) et la proportion des hommes qui exercent sans contrat écrit ou verbal est de 10 points supérieure à celle des femmes.

1.6 Volume horaire consacré à l'emploi principal

Une analyse du volume horaire consacré à l'emploi principal des diplômés, révèle que 38,1% des diplômés consacrent plus de quarante heures à leur activité principale. La proportion des personnes (35,3%) qui y ont consacré exactement quarante heures en est légèrement inférieure. Environ 27% des diplômés ont consacré moins de quarante heures à leur emploi.

Les individus consacrent moins de quarante heures à leur emploi principal parce que c'est l'horaire fixé par la loi ou l'employeur. Cette raison est avancée dans 60,1% des cas. Les problèmes personnels (santé...) et la volonté de travailler moins de quarante heures sont avancés comme arguments par respectivement 12,4% et 10,6% des diplômés. Une personne sur dix justifie la durée de travail inférieure à quarante heures par la dégradation de la situation économique. Pour les personnes qui travaillent plus de quarante heures, la normalité de l'horaire fixé est la principale raison. Elle est évoquée par 54,6% des personnes.

Plus de 22% des personnes travaillent au delà de quarante heures pour pouvoir survivre. L'excès de travail dû à la bonne conjoncture est la raison avancée par seulement une personne sur cinq.

1.6.1 Différentiation par sexe

Les raisons avancées pour la durée de travail diffèrent en fonction du sexe de l'individu. Ainsi, on observe que parmi les personnes qui ont consacré plus de quarante heures à leur emploi principal, 57% des hommes estiment que c'est l'horaire normal et environ un homme sur cinq l'a fait pour pouvoir survivre. Plus de 29% des femmes ont avancé cette même raison pour justifier l'excès de travail et 25,8% des femmes ont travaillé au-delà de quarante heures parce que la conjoncture était favorable. On remarque encore que 22,2% des femmes ont travaillé moins de quarante heures parce qu'elles ne voulaient pas travailler plus. Cette proportion est 3 fois supérieure à celle des hommes qui n'ont pas désiré travailler plus. La mauvaise conjoncture est avancée comme la justification de la durée de travail en dessous de quarante heures par 13% des hommes.

1.6.2 Différentiation par niveau du diplôme

Une différentiation est également observée en fonction du diplôme. Ainsi, l'analyse indique que 12,6% des personnes occupées ayant un diplôme supérieur au bac+2 ont travaillé moins de quarante heures parce que la conjoncture n'était pas favorable. Cette proportion est de 4% chez les titulaires d'un bac+2. En outre, on remarque que 27% des diplômés de niveau

bac+2 travaillent plus de la durée horaire légale pour pouvoir survivre. Cette proportion n'est pas négligeable chez les personnes qui ont un diplôme supérieur au bac+2 et s'évalue à 18,3%. La proportion des personnes qui travaillent plus de quarante heures à cause de la bonne conjoncture est relativement plus élevée chez les détenteurs d'un diplôme supérieur au bac+2 que chez les autres. Elle se situe à 22,9% contre 16,6% chez les bac+2.

1.7 La rémunération

La principale forme de rémunération des employés est le salaire fixe. Plus de 66% des diplômés du supérieur occupés ont un salaire fixe. Les rémunérations sont dans 43,5% des cas inférieures au salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). En Côte d'Ivoire, à l'heure actuelle, le SMIG se situe à 36607 FCFA, ce qui signifie que plus de deux diplômés du supérieur sur cinq ont moins de 36607 FCFA comme rémunération.

Différentiation par sexe et par diplôme

En terme de salaire fixe, on remarque que 34,2% des diplômés ont moins du SMIG et que L'analyse selon le sexe permet de constater que la proportion des personnes qui ont une rémunération inférieure au SMIG est plus importante chez les hommes que chez les femmes. Ces proportions sont respectivement de 46,6% chez les hommes contre 32,4% chez les femmes.

Les titulaires d'un niveau supérieur au bac+2 sont les plus nombreux à avoir un salaire fixe inférieur au SMIG. Ils représentent 60,3% des diplômés qui ont moins de 36607 FCFA et 35,3 d'eux ont moins de 36607 FCFA.

En résumé, l'analyse du volume horaire consacré à l'emploi principal révèle que près de deux diplômés sur cinq (38,1%) consacrent plus de quarante heures à leur emploi principal et que 26,7% des diplômés travaillent moins de quarante heures, l'importance (21,2%) des personnes qui travaillent au delà de quarante heures pour pouvoir survivre, le niveau de la rémunération obtenue par les diplômés de l'enseignement supérieur qui est dans 43,5% inférieure au SMIG et la proportion des entreprises privées ne disposant pas d'une déclaration à la CNPS (51,4%), la catégorie socioprofessionnelle des diplômés, les entreprises qui recrutent ces diplômés dans 45,4% des cas étant des entreprises d'au plus dix employés, permettent d'appréhender la précarité et les différentes formes de sous emploi auxquelles font face les diplômés de l'enseignement supérieur.

2-Le chômage des diplômés du supérieur

La variable relative au statut occupé ou chômeur des individus a été construite à partir

de la définition de l'occupation ou du chômage. Pour le chômage, cette variable a été

construite à partir de questions posées à l'enquêté conformément aux prescriptions du BIT.

Le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur est estimé à 34% des actifs. Autrement dit, plus de trois diplômés du supérieur actifs sur dix sont au chômage.

Le chômage est de longue durée. Plus de 78% des chômeurs ont une durée de chômage

supérieure à un an. Près de 6 chômeurs sur dix sont au chômage depuis au moins trois ans.

Les chômeurs sont relativement jeunes. Ce sont principalement des personnes qui se situent dans la tranche d'âge 25 à 35 ans. Environ 67,3% des chômeurs ont un âge compris entre 25 et 35 ans. Les jeunes (18 à 24 ans) représentent la deuxième frange la plus présente (21,7%) dans la population des chômeurs.

2.1 Profil par sexe et par diplôme

La population des chômeurs est constituée en grande partie par les diplômés bac+1/2

(50%) et des diplômés du bac+4/5 (40%). Environ 69% des chômeurs sont des hommes. (voir tableau récapitulatif page 39). Cependant on remarque que les femmes sont plus touchées par le chômage (38,5%) que les hommes (32,3%).

2.2 Une majorité de primo demandeurs

Les chômeurs sont pour la plupart des primo demandeurs d'emploi car 89% d'eux

étaient à la recherche de leur premier emploi au moment de l'enquête. Le chômage des diplômés du supérieur s'est beaucoup plus accentué à partir de l'année 2000. Plus de neuf chômeurs sur dix se sont déclarés au chômage dans la période suivant l'an 2000. Presque tous les nouveaux demandeurs d'emploi sont au chômage depuis 2000. La dégradation de la situation de l'emploi des diplômés s'est accrue davantage à partir de l'année 2002. Cette dégradation peut se justifier par la crise militaro politique qui a secoué le pays depuis le 19 septembre 2002. En effet, près de 82% des chômeurs (ayant perdu leur emploi ou à la recherche de leur premier emploi) sont dans cette situation, à partir de l'année 2002.

Pour les primo demandeurs d'emploi, la réalité est la même avec huit chômeurs sur dix au chômage et ne varie pas en fonction du niveau du diplôme obtenu. Un quart des diplômés (25,5%) en quête de leur première insertion sur le marché du travail depuis moins de douze mois, sont au chômage depuis plus de six mois.

2.3 Type d'emploi recherchéLes chômeurs sont intéressés par les emplois salariés. Environ sept chômeurs sur dix se

sont déclarés à la recherche d'un emploi salarié au moment de l'enquête. Cette réalité ne diffère pas en fonction du statut des chômeurs. (Voir tableau récapitulatif page 39)

Les primo demandeurs d'emploi (76,6%) recherchent un emploi salarié et 4,7% sont intéressés par un emploi indépendant donc prêt à s'installer à leur propre compte. Environ deux primo demandeurs sur dix (18,6%) sont indifférents quant au type d'emploi recherché. Cette répartition ne diffère pas en fonction du sexe.

Les personnes qui sont au chômage parce qu'elles ont perdu l'emploi précédant, recherchent en grande partie des emplois salariés. Elles sont plus disposées (27,3%) à travailler à leur propre compte.

Un quart des chômeurs recherche un emploi dans l'administration publique et environ 35,5% sont plutôt intéressés par un emploi dans une grande entreprise privée. Cette approche est similaire pour les primo demandeurs d'emploi. Près de trois primo demandeurs d'emploi sur dix sont intéressés par un emploi dans l'administration publique. Cette proportion est la même pour ceux qui recherchent plutôt un emploi dans une grande société privée. Les jeunes sont moins intéressés par la création de micro-entreprise ou le travail indépendant.

Les personnes au chômage en raison de la perte de l'emploi précédent sont beaucoup plus intéressées (41,4%) par des emplois dans les grandes entreprises privées.

2.4 Volume horaire et niveau de rémunération

Plus de trois nouveaux demandeurs d'emploi sur quatre (77%) sont disposés à travailler exactement quarante heures par semaine. Pour ce volume horaire, la rémunération moyenne acceptable s'élève 288157 FCFA. Le revenu moyen minimum acceptable vaut 207398 FCFA. Pour les personnes qui recherchent un emploi parce qu'elles ont perdu leur emploi précédant, le volume horaire de travail espéré est de quarante heures. Ces diplômés sont beaucoup plus exigeants en termes de rémunération mensuelle moyenne (351582 FCFA) et de revenu mensuel moyen minimum acceptable (229662 FCFA) probablement parce que cette catégorie de chômeurs est composée en majorité (57%) des titulaires d'un niveau supérieur au bac+2.

2.5 Technique de recherche d'emploi

Le curriculum vitae et la lettre de motivation sont les principaux éléments utilisés par les nouveaux demandeurs dans la recherche d'emploi. Ils sont utilisés globalement dans 92,3% des cas. En outre, on note que 64,3% des primo demandeurs n'ont jamais participé à un test de recrutement et que 92,2% n'ont jamais suivi une formation sur les techniques de recherche d'emploi.

En s'intéressant à la population des primo demandeurs d'emploi, on remarque que les moyens les plus fréquemment utilisés dans la recherche d'un emploi sont les relations personnelles (47,2%), les concours (20,3%) et le contact direct des employeurs (18,9%). L'AGEPE n'a été sollicitée que dans 1,2% des cas par les primo demandeurs d'emploi.

2.6 La Catégorie socioprofessionnelle des parents

Plus de neuf diplômés sur dix (92,6%), ont été financés dans leur parcours académique par leurs parents. On note toutefois que la principale personne qui s'occupait des études est le père (82,2%). Pour plus de 84% des diplômés, la personne qui s'occupait d'eux exerçait un emploi, avec une proportion relativement importante d'agents de maitrise (33,2%) et de cadres (25,9%). (Voir tableau récapitulatif à la page 39)

Près de 48% d'elles exerçaient dans l'administration publique, 24,4% dans une grande société et un peu moins (17%) dans une micro entreprise.

Cette répartition diffère peu avec le statut (occupé ou chômeur) du diplômé. Cependant, il est utile de remarquer que 25,5% et 46,1% des chômeurs ont eu respectivement comme personne qui s'occupait d'eux un travailleur d'une grande société ou de l'administration publique tandis que pour les personnes occupées on note que 17,6% et 48,4% ont été respectivement prises en charge par un travailleur d'une grande société ou de l'administration publique.

2.7 Le niveau d'instruction des parents

En analysant le niveau d'instruction de la personne qui s'occupait des diplômés, on découvre que près de trois chômeurs sur dix ont été entretenus par une personne qui a fait des études supérieures et un peu moins (22%) par une personne du second cycle de l'enseignement secondaire. Ces proportions sont relativement faibles pour les diplômés qui sont occupés. Elles valent respectivement 26,2% et 14,1%.

Tableau récapitulatif

Sexe Fréquence

Masculin 68,8

Féminin 31,2

Total 100,0

Plus haut diplôme obtenu Fréquence

BAC+1/2 50,0

BAC+3 8,0

BAC+4/5 39,9

BAC+6 1,3

BAC+7 et plus 0,84

Total 100,0

Volume horaire souhaité par

semaine Fréquence

moins de 40 8,7

40 heures 75,7

plus de 40 heures 15,7

Total 100,0

Catégorie socioprofessionnelle

des parents Fréquence

Cadre 25,9

Agent de maîtrise 33,2

Employé, ouvrier qualifié 15,6

Employé, ouvrier semi-qualifié 4,4

Manoeuvre 0,5

Patron 0,1

Travailleur à son propre compte 19,2

Aide familiale 1,0

Total 100,0

type d'emploi recherché Fréquence

Salarié 74,3

Indépendant 7,2

Indifférent 18,5

Total 100,0

Source : enquête emploi auprès des ménages à Abidjan, nos calculs

Chapitre 2 : Profils des diplômés

Nous sommes face à un tableau contenant des variables d'étude sur un ensemble de

diplômés du supérieur occupés ou au chômage. Nous cherchons à former des groupes homogènes. Le problème ainsi posé nous amène à opter pour la classification automatique des données.

Pour cette étude, nous utiliserons la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH). La mise en oeuvre de la méthode se fera essentiellement avec le logiciel SPAD.

1-Présentation de la démarche adoptée et des variables

Dans cette section, nous décrivons la démarche adoptée pour résoudre le problème. La démarche doit être conforme à la structure des données. Nous procéderons par la suite à une brève présentation des variables et les éventuels traitements effectués sur ces variables

1.1 La démarche

Les variables sur lesquelles nous travaillons sont pour la plupart qualifiées de

nominales (qualitatives) par le logiciel. Dans un premier temps, nous procéderons à une analyse factorielle en utilisant la méthode dénommée ACM (Analyse des Correspondances Multiples) pour déterminer le nombre d'axes factoriels utiles pour la classification. Cette méthode a l'avantage de traiter les différents types de variable. Nous aborderons par la suite la CAH pour déterminer la partition optimale. Les différentes classes de cette partition seront décrites.

1.2 Les variables

Les variables utilisées sont relatives au lieu d'habitation, au sexe, à l'âge (qui a été

regroupé en classe), à la CSP des parents, à la religion, au groupe ethnique, à la prétention salariale, au volume horaire souhaité pour l'emploi, à la commune de recherche de l'emploi et à la commune d'exercice de l'emploi...

2-Résultats et interprétation

Cette section présente les différents résultats obtenus.

2.1 Analyse des correspondances multiples a) les axes factoriels

L'ACM est une méthode descriptive qui permet d'étudier les liaisons entre variables qualitatives ou quantitatives. Les variables quantitatives peuvent être transformées en variables qualitatives par regroupement des modalités.

Lorsque nous regardons la représentation des valeurs propres, l'on constate que ces dernières décroissent progressivement. Le critère du coude nous suggère de choisir les deux premiers facteurs. Mais ces axes n'apportent que 16.24% de l'information totale apportée par les axes. Nous opterons donc pour le critère du pourcentage d'inertie qui stipule de retenir les axes qui cumulent une inertie comprise entre 60% et 80%. Notre choix se porte donc sur les 48 premiers facteurs qui cumulent 86,84% de l'inertie totale. Ce sont ces axes qui seront utilisés dans la suite de notre travail. Nous considérerons le plan formé par l'axe 1 et 2.

b) description des axes factoriels

Sous SPAD, seules les modalités dont la valeur test est supérieure en valeur absolue à 2 (seuil usuel de 1%), sont utilisées dans la description des axes. La variable relative au statut (occupé ou chômeur) a été prise en illustrative. Le premier axe factoriel oppose donc les chômeurs aux occupés.

Sur l'axe 1, on note la présence de valeurs-tests extrêmement élevées en valeur absolue, indiquant la présence de modalités significativement différentes du centre de gravité. Cet axe oppose donc les chômeurs essentiellement des primo demandeurs d'emploi à des diplômés occupés. Au niveau des chômeurs, on observe que ce sont des diplômés (tout niveau confondu) qui n'ont jamais participé à une formation sur les techniques de recherche d'emploi et qui n'ont jamais participé à un test de recrutement. Ils utilisent principalement le curriculum vitae comme élément de contact auprès des entreprises ou approchent directement les employeurs. Ces individus recherchent des emplois salariés, permanents à plein temps et correspondant à leur qualification ou diplôme. Ils se disent disponibles pour travailler au moins 40 heures par semaine pour une rémunération minimum de 109821 FCFA. Ces chômeurs ont au maximum 30 ans. La principale commune de recherche d'emploi est le Plateau.

De l'autre côté de l'axe, on a des diplômés occupés qui sont principalement des chefs de ménage mariés, ayant obtenu leur emploi en utilisant comme élément de contact le curriculum vitae. Ces personnes sont sous employées car elles travaillent comme agent de maîtrise pour une rémunération parfois inférieure au SMIG. Toutefois, on observe que ces emplois résultent de contrats à durée indéterminée ou à durée déterminée. Ces emplois ont été obtenus par les concours ou par l'approche directe des employeurs. Ces individus travaillent au Plateau, à Cocody ou à Yopougon. Ils ont au moins 36 ans.

L'axe 2 nous permet d'observer des différences au niveau des caractéristiques des diplômés. Ainsi nous constatons que cet axe oppose principalement des personnes occupées

qui ne vont plus à l'école et d'autres qui bien que poursuivant les études recherchent un emploi. Les occupés travaillent sous contrats (CDD et CDI), et sont des chefs de ménages exerçant dans des entreprises du secteur moderne. Ces individus ont au moins 30 ans. Ils travaillent dans la commune du Plateau comme cadre ou agent de maîtrise. Les chômeurs sont relativement jeunes (entre 18 et 25 ans), célibataires et vivant avec leurs parents dans le ménage. Leurs parents ont atteint pour la plupart le niveau supérieur.

2.2 Classification Ascendante Hiérarchique

Le dendrogramme nous propose deux partitions. Une de quatre classes, une de sept classes. Le critère de l'inertie nous suggère une partition de sept classes. L'histogramme des indices de niveau présente un saut brutal au cinquantième noeud ce qui suggère une partition en deux classes (annexe : dendrogramme). Mais la représentation des individus dans le plan factoriel nous amène plutôt à opter pour la partition en quatre classes.

Figure 4 : représentation graphique des individus

Source : enquête emploi auprès des ménages à Abidjan, nos calculs

Description des classes

.

Les individus de la classe 1/4 représentent 23,27% des diplômés. C'est quasiment la classe des chômeurs (MOD/CLA =96,36). Plus de la moitié d'eux (55,76%) va toujours à l'école. Les hommes sont surreprésentés dans cette classe (60,61%). Environ trois quart des

diplômés de cette classe sont des célibataires. Près de quatre individus sur 10 ont entre 18 et 25 ans.

La classe 2 regroupe 13,12% des diplômés. C'est la classe des personnes occupées. Plus de trois occupés sur quatre travaillent à leur propre compte et environ 71% de ces diplômés exercent dans l'informel car n'étant pas déclarés à la CNPS. Ils ont obtenu majoritairement leur emploi par des initiatives personnelles (MOD/CLA=77,42%). Les hommes sont également dominants dans cette classe et représentent environ 87% de cette population.

La classe 3 regroupe 35,54% des diplômés. C'est celle des occupés qui ne vont plus à l'école. Les diplômés de niveau supérieur au bac+2 sont particulièrement bien représentés dans cette classe. Ils représentent plus de 60% des diplômés de cette classe. La majorité des occupés qui ont obtenus un emploi en utilisant le curriculum vitae, les relations personnelles ou les concours, et pratiquement tous ceux qui ont un contrat appartiennent à cette classe. Elle regroupe la quasi-totalité des cadres et des agents de maîtrise. Pratiquement tous ceux qui travaillent à Cocody, Port-bouet et Plateau sont dans cette classe. Environ 47% des diplômés résidant à Cocody sont dans cette classe

La dernière classe regroupe 28,07% des diplômés. C'est la classe des chômeurs qui recherchent leur premier emploi. Ce sont en général des célibataires. Ils utilisent, pour la plupart d'eux, le curriculum vitae comme élément de contact auprès des entreprises. Près de 91% de ces chômeurs n'ont jamais participé à une formation sur les techniques de recherche d'emploi. Près de 71% recherchent un emploi salarié et environ 57,3% des chômeurs n'ont jamais participé à un test de recrutement. Les chômeurs ont entre 18 et 30 ans et sont disposés à travailler pour un salaire d'au moins 183035 FCFA. Environ 48% des chômeurs résidant dans la commune de Treichville se retrouvent dans cette classe.

En définitive, la classification nous permet de dégager certaines caractéristiques des diplômés telles que la situation socioprofessionnelle, l'âge, le sexe, le niveau du diplôme, la commune de résidence, la catégorie socioprofessionnelle des parents, leur niveau d'instruction et la qualité de l'emploi. Elles nous seront particulièrement utiles dans l'analyse des facteurs influençant la qualité de l'emploi obtenu par les diplômés occupés. Cette analyse fera l'objet du dernier chapitre de cette partie.

Chapitre 3 : Modélisations économétriques, interprétations et recommandations

Cette section a pour objet la présentation des facteurs susceptibles d'influencer la qualité de l'insertion des diplômés de l'enseignement supérieur.

1-Justification du modèle

Nous postulons pour un modèle logit parce que notre variable d'intérêt qui qualifie l'emploi comprend deux modalités (précaire et stable). Notre variable d'intérêt, mesurant la qualité de l'emploi, sera codée en 1 si l'individu exerce un emploi précaire et 0 si non. Les autres variables étant utilisées comme explicatives. On s'intéresse au fait qu'un individu pris au hasard se retrouve dans un emploi précaire.

Notre population cible se limite essentiellement aux diplômés insérés. Nous nous intéressons à la qualité des emplois exercés par ces personnes qui ont terminé leurs études en ayant un diplôme du supérieur. Cette restriction trouve son intérêt en ce sens que dans les économies en développement comme la Côte d'Ivoire, la notion du chômage est délicate et difficile à saisir pleinement. Le sous emploi et la précarité des emplois sont beaucoup plus fréquents. Une analyse de la qualité des emplois occupés par les diplômés du supérieur indique que 46,15% des emplois occupés sont de type précaire, en se référant à la définition de la qualité des emplois indiquée ci dessous. Ainsi, pour une illustration, nous pouvons prendre le cas d'un titulaire de la maîtrise qui par manque d'emploi se retrouve en train de gérer une cabine cellulaire ou exerçant comme manoeuvre sur des chantiers dans le seul but de sa subsistance. Cette personne, en se référant à la définition de l'insertion, est insérée. Mais quelle est la qualité de cette insertion ? Là se trouve la problématique dans les pays en développement.

Cette partie de notre étude se propose d'identifier les facteurs pouvant influencer la "qualité" des emplois occupés par ces diplômés. En toute rigueur la qualité intègre aussi bien la perception de l'emploi par l'individu, ses relations avec l'employeur et la rémunération perçue. Les données issues de l'enquête auprès des ménages à ABIDJAN ne nous permettent pas d'appréhender tous ces aspects de la qualité. En effet, cette enquête n'était pas spécifique aux diplômés du supérieur. Les emplois ont donc été repartis en deux groupes que nous avons qualifiés de stable et de précaire. Un emploi est dit précaire lorsqu'il est soit de courte durée (CDD, occasionnel, contrat emploi solidarité), soit exercé dans un cadre non formel c'est-à-

dire sans une reconnaissance (signature de contrat) par la législation. Les emplois stables sont donc les emplois de l'administration publique et tous les contrats à durée indéterminée.

2-Source et définition des variables

Les données portent sur 351 diplômés occupés (échantillon non pondéré) et sont issues de l'enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN réalisée par l'AGEPE. Notre variable d'intérêt est la qualité de l'emploi. Elle a été construite en se referant à la définition donnée ci-dessus. Les variables utilisées comme explicatives sont l'âge, le sexe, le niveau du diplôme (bac+2 et supérieur au bac+2), la catégorie socioprofessionnelle des parents, la situation matrimoniale du diplômé, l'ethnie, le secteur d'activité des parents. L'intérêt pour ces variables se justifie dans la littérature. Toutes les variables sont nominales. La variable relative à l'âge a été transformée en nominale par un regroupement en classe. Les différentes caractéristiques des variables sont résumées ainsi :

9 catage indique les différentes classes d'âge. Elle a cinq modalités :

1=[18 ;25[ ; 2=[25 ;30[ ; 3=[30 ;35[ ; 4=[35 ;40[ ; 5= 40 ans et plus

9 sexe qui prend les valeurs 1 si l'individu est un homme et 0 si non.

9 diplôme qui est le plus haut diplôme obtenu par l'individu. Cette variable a deux modalités (1 pour les titulaires du bac+2 et 2 pour les titulaires d'un diplôme supérieur au bac+2)

9 sit_famille indique le statut matrimonial du concerné. Cette variable a six (06) modalités

9 par_csp est la variable qui reflète la catégorie socioprofessionnelle des parents ou du moins de la personne qui s'occupait du diplômé. Cette variable à dix (10) modalités (cadre, agent de maîtrise, ouvrier qualifié, ouvrier semi qualifié, manoeuvre, travailleur indépendant, patron, apprenti, ménage, aide familiale

9 par_sect qui indique le secteur d'activité dans lequel ont exercé les parents ou la personne qui s'occupait du diplômé. Elle a quatre (04) modalités: 1=agriculture, 2=industrie, 3=commerce, 4=service.

9 ethnie représente le groupe ethnique auquel l'individu appartient. Cette variable à six (06) modalités : 1=Akan, 2=Krou, 3=Mandé du nord, 4=Mandé du sud, 5=Voltaïque, 6=naturalisé

v' qualité_emploi : c'est notre variable d'intérêt. Elle prend la modalité 1 si l'emploi est précaire et 0 si non. Notre modalité de base est donc « emploi précaire ».

3-Analyse des résultats

3.1 Estimation du modèle

L'estimation se fait par la méthode de vraisemblance. Les outils d'aide à l'interprétation sont les probabilités prédites, les profils de probabilité, les effets marginaux et les Odds Ratio.

La vraisemblance du modèle est donnée par :

Les conditions de maximisation sont :

Ces conditions permettent de déterminer le vecteur des paramètres estimés noté .

Dans ce cas la relation postulée s'écrit :

)

La significativité globale du modèle est mesurée par le test de Fisher et la qualité de prédiction sera donnée par la courbe du ROC (Receiving Operating Curve). Dans notre cas, les différents critères sont sensiblement égaux à deux décimales près entre les modèles probit et logit. Le test de Hausman permet de voir qu'il n'ya pas de différence significative entre les deux modèles. Ce qui confirme le choix du modèle logit.

3.2 Analyse des résultats

Qualité de la prédiction

Après estimation du modèle suite au retrait des observations aberrantes (annexe : outliers, influentials et leverages), il ressort que la p-valeur est inférieure à 5%. Le modèle est donc globalement significatif c'est-à-dire qu'il existe au moins une variable explicative qui a un effet sur la variable dépendante. La p-value associée au test de student qui permet de tester

la signification individuelle des variables, nous donne de constater que toutes les variables, sauf le sexe, sont significatives au seuil de 10%. Cependant nous maintenons cette variable dans le modèle car elle pourrait servir pour des comparaisons entre les hommes et les femmes.

Nous prédisons relativement bien la probabilité d'être dans un emploi précaire. En effet sur 120 personnes en emploi précaire, le modèle en prévoit 96 soit 80%. De même pour les 138 personnes qui sont en emploi stable, il en prévoit 112 soit 81,16%. Notre prédiction est bonne car le modèle prévoit l'appartenance aux différents types d'emploi dans 80,62% de cas. (Annexe : Tableau de la qualité de prédiction)

Un autre indicateur est la ROC Curve. (Receiver Operating Characteristic). La ROC Curve fournit une représentation graphique de la différence entre la sensibilité (dans notre cas, la probabilité que le modèle prévoit que l'individu ait réellement un emploi précaire) et la spécificité (ici, lorsque le modèle prévoit d'être dans un emploi stable et que l'individu est réellement dans un emploi stable). Une mesure numérique de la précision du modèle peut être obtenue en calculant l'aire sous la courbe. Une valeur égale à 1 correspond à un excellent modèle alors qu'une aire égale à 0,5 est le résultat d'un modèle médiocre. Dans notre cas cette valeur vaut 0,9024. Nous pouvons conclure que notre modèle est de bonne qualité au seuil de 5%. (Annexe : la courbe ROC)

a) Le modèle

Parmi les variables explicatives, on remarque que l'obtention d'un diplôme supérieur au bac plus deux, le fait que la personne qui s'occupait du diplômé exerce ou ait exercé dans le secteur de l'industrie, le fait que cette personne ait exercé comme ouvrier qualifié, et l'âge influencent négativement l'appartenance au groupe des personnes ayant un emploi précaire. A l'inverse on remarque que le fait d'être marié traditionnellement, de vivre en union libre, d'être célibataire, d'appartenir au groupe ethnique Mandé du nord ou voltaïque, ou encore le fait que la personne qui s'occupait du diplômé travaillait à son propre compte influencent positivement le fait de se retrouver dans un emploi précaire. (Annexe: tableau de l'estimation)

b) Les «chances» d'appartenance

Par rapport à la classe d'âge 18 à 24 ans, la propension d'un individu de la classe d'âge [30;35[, [35;40[ ou plus de 40 ans, à être dans un emploi précaire diminue respectivement de 0,14, 0,11 et 0,02. La propension à avoir un emploi précaire diminue de 0,45 lorsque l'on passe d'un niveau bac+2 à un niveau supérieur au bac+2. Par rapport à un diplômé dont le

parent était un cadre, cette propension augmente de 3,46 lorsque le diplômé a été entretenu par un travailleur indépendant et diminue de 0.31 lorsque la personne était un ouvrier qualifié.

Pour les diplômés qui ont été entretenus par une personne du secteur de l'industrie, la propension d'avoir un emploi précaire diminue de 0,18 par rapport aux personnes dont les parents étaient dans l'agriculture. Par rapport à un diplômé Akan, la propension d'avoir un emploi précaire augmente de 4,40 pour un mandé du nord et de 14,45 pour un voltaïque. Par rapport aux diplômés mariés légalement, la propension de se retrouver dans un emploi précaire pour un marié coutumièrement, pour un diplômé vivant en union libre ou encore pour un célibataire, augmente respectivement de 9,94, 17,04 et 48,47. (voir annexe : Tableau de l'estimation)

La probabilité pour un homme titulaire du niveau bac+1/2 d'appartenir à la catégorie des personnes ayant un emploi précaire est sensiblement égale à 0,5 (0,4947). Cette probabilité est relativement faible pour les femmes et s'évalue à 0,46. La probabilité qu'un individu, dont le parent était un ouvrier qualifié, soit dans un emploi précaire est relativement faible et vaut 0.19. Cette situation est beaucoup plus plausible pour un individu dont le parent était un travailleur indépendant.

Peu importe la CSP des parents, la probabilité pour un diplômé de niveau supérieur au bac+2 d'être dans un emploi précaire est relativement plus faible que pour un diplômé de niveau bac+1/2. Cette situation est similaire quelque soit l'ethnie, le secteur d'activité des parents et l'âge du diplômé.

CONCLUSION

Conclusion, limites et recommandations

Cette étude nous a permis de percevoir la situation de l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur. Près de 66% des diplômés exercent un emploi. Les diplômés exercent généralement dans des entreprises de petite taille c'est-à-dire dont l'effectif ne dépassent pas dix employés. Près de la moitié de ces entreprises ne sont pas déclarées à la CNPS ce qui est le signe de l'insécurité à laquelle les diplômés du supérieur font face. Les titulaires d'un niveau supérieur au bac+2 s'insèrent mieux. Plus de 60% des diplômés du supérieur qui ont moins du SMIG comme salaire fixe ont dépassé le niveau bac+1/2. Le sous emploi est présent au sein des diplômés du supérieur.

La part des chômeurs n'est pas négligeable car elle est estimée à 34%. Les chômeurs sont pour la plupart des primo demandeurs d'emploi, relativement jeunes (moins de 35 ans). Les femmes sont plus touchées par le chômage que les hommes. On a un chômage de longue durée car plus de 78% des chômeurs sont au chômage depuis au moins un an. L'emploi salarié est l'aspiration première des chômeurs et seulement 4.7% des chômeurs sont intéressés par l'auto emploi. Près d'un quart des chômeurs recherchent un emploi dans l'administration publique et environ 35,5% sont plutôt intéressés par un emploi dans une grande entreprise. Le revenu moyen minimum pour lequel ils sont prêts à travailler est évalué à 207398 FCFA.

La classification a également permis de regrouper les individus suivant certaines caractéristiques. L'analyse économétrique a confirmé l'existence de facteurs influençant la qualité des emplois obtenus par les diplômés du supérieur.

Cependant les résultats de cette analyse auraient été meilleurs si nous disposions des données relatives aux filières ou aux spécialités des diplômés. Des données temporelles sur l'insertion auraient été utiles pour définir les typologies de parcours d'insertion et les déterminants de l'appartenance à ces parcours.

En termes de recommandation, nous préconisons un certain nombre de mesures que les autorités devraient mettre en oeuvre ou que les diplômés devraient réaliser pour sortir premièrement du chômage et lutter contre la précarité des emplois.

Aux autorités politiques et à l'AGEPE, nous suggérons :


· La réalisation d'une étude basée spécifiquement sur les sortants de l'enseignement supérieur. Cette étude permettra d'avoir de meilleurs résultats et un bon aperçu de

la situation professionnelle des diplômés, de comprendre les difficultés d'insertion de certaines filières et de certaines spécialités.

· La mise en place d'une véritable politique de l'emploi où la promotion de l'emploi des diplômés est placée au centre des préoccupations.

· La mise en place de programmes d'auto emploi à l'attention des diplômés suivi d'une gestion rigoureuse des fonds alloués.

· Au vu des résultats de l'enquête auprès des ménages, les jeunes sollicitent très peu le canal de l'AGEPE, institution en charge de la promotion de l'emploi en Côte d'ivoire. Les raisons sont principalement liées à un problème d'asymétrie d'information entre les chercheurs d'emploi et l'AGEPE. L'amélioration de l'image de marque et une meilleure sensibilisation du public devrait permettre une plus grande utilisation de ce canal par les chercheurs d'emploi.

Aux diplômés, nous suggérons :

· L'initiative privée qui favoriserait l'auto d'emploi

· La participation à des formations sur l'entreprenariat et le leadership

· L'usage plus fréquent des structures étatiques en charge de l'insertion

· Une révision de la prétention salariale pourrait ouvrir certaines voies à l'emploi.

ANNEXES

Répartition du statut par sexe

activité Total

occupé chômeur

Sexe Masculin Effectif 73521 35035 108556

Fréquence marginale 67,7% 32,3% 100,0%

Fréquence relative 49,1% 23,4% 72,5%

Féminin Effectif 25355 15876 41231

Fréquence marginale 61,5% 38,5% 100,0%

Fréquence relative 16,9% 10,6% 27,5%

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Proportion de chaque niveau

 

effectif

fréquence

BAC+1/2

66507

44,4

BAC+3

13578

9,1

BAC+4/5

63137

42,2

BAC+6

3056

2,0

BAC+7

3508

2,3

Total

149787

100,0

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Répartition des chômeurs suivant la csp des parents

CSP

Cadre

Agent

de maîtrise

Employé, ouvrier qualifié

Employé, ouvrier semi- qualifié

Manoeuvre

Patron

Travailleur à son

propre compte

Aide familial

fréquence

25,9

33,2

15,6

4,4

0,5

0,1

19,2

1,0

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Thème : l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur a ABIDJAN Répartition des diplômes du supérieur par groupe d'âge

 

Effectif

Fréquence

14-17

448

,3

18-24

14422

9,6

25-35

90770

60,6

36-54

39718

26,5

55 et plus

4430

3,0

Total

149787

100,0

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

répartition des chômeurs par groupe d'âge

 

Effectif

Fréquence

14-17

402

,8

18-24

11073

21,7

25-35

34271

67,3

36-54

4709

9,3

55 et plus

456

,9

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Histogramme des indices de niveau

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Dendrogramme

Classification hierarchique directe

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Représentation des outliers, des leverages et des influentials

 
 
 

distance de cook
-4-3.5-3-2.5-2-1.5-1 -.5 0 .5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Dbe
50

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0 200 400 600 800

index observation

0 100 200 300 400

index observation

 
 
 
 
 
 
 

high leverage
-4-3.5-3-2.5-2-1.5-1 -.5 0 .5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

indard
1 1

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

0 200 400 600 800

index observation

0 200 400 600 800

index observation

 
 

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Courbe de roc

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Tableau de la qualité de prédiction du modèle

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

Thème : l'insertion professionnelle des diplômés du supérieur a ABIDJAN Tableau de l'estimation

variables coefficient

Classe d'âge

odds
ratio

p-value

[18;25[

 
 

[25;30[ -0,62943

0,5329

0,586

[30;35[ -1,98364

0,1376

0,084

[35;40[ -2,21549

0,1091

0,066

40 ans et plus -3,59133

0,0276

0,004

Situation matrimoniale

 
 

marié civil

 
 

marié traditionnel 2,29673

9,9416

0,005

union libre 2,83572

17,0427

0,001

célibataire 3,88908

48,8658

0

Ethnie

 
 

akan

 
 

krou -0,12961

0,8784

0,811

mandé du nord 1,48048

4,395

0,02

mandé du sud -1,0956

0,3343

0,195

voltaïque 2,67092

14,4532

0,002

CSP des parents

 
 

cadre

 
 

agent de maitrise -0,59564

0,5512

0,266

ouvrier qualifié -1,17882

ouvrier semi

qualifié 0,31918

0,3076
1,376

0,04
0,723

manoeuvre 3,44689

31,4025

0,505

patron 2,77715

16,0732

0,167

apprenti 1,24256

3,4645

0,06

Sexe

 
 

masculin

 
 

feminin -0,79174

0,8476

0,704

Secteur d'activité des parents

 
 

agriculture

 
 

industrie -1,70559

0,1817

0,069

commerce 0,79626

2,2172

0,28

service 0,34093

1,4063

0,578

Diplôme

 
 

DEUG,BTS, DUT

 
 

superieur au

 
 

BAC+2 -0,79174

0,4531

0,037

Source enquête emploi auprès des ménages à ABIDJAN, nos calculs

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

OUVRAGE

J. SCOTT Long, JEREMY Freese (Second Edition): Regression Models for Categorical Dependent Variables Using Stata, A Stata Press Publication Stata Corp LP, College Station, Texas

REVUES

Avis et Rapports du Conseil Economique et Social français, l'insertion professionnelle des jeunes issus de l'enseignement supérieur, 2005

BOUGROUM Mohammed, IBOUK Aomar et TRACHEN Ahmed (2002), L'insertion des diplômés au Maroc: trajectoires professionnelles et déterminants individuels, Revue Région et Développement no15-2002, 21 pages

CHITOU Bassirou, modèles logistiques appliqués, cahiers de la statistique et de l'économie, ENSEA, ABIDJAN, 116 pages

COMTE Maurice, L'analyse du devenir professionnel des étudiants en reprise d'études : l'exemple des sciences de l'éducation, Université Lumière-LYON 2, 14 pages

DESVE Catherine et LAURENÇON Marie-Françoise, la précarité de l'emploi, observatoire de l'ANPE, les cahiers, Noisy-le-Grand, novembre 2002, 120 pages

Direction de l'Observatoire de l'Emploi, des métiers et de la Formation (2002, 2008), situation de l'emploi en 2008, Publication de l'AGEPE, Côte d'Ivoire

GIRET Jean-François, MOLINARI-PERRIER Mickaële et MOULLET Stéphanie (Mars 2006), 2001-2004 : les sortants de l'enseignement supérieur face au marché du travail, CEREQ Enquête « Génération 2001 », Note Emploi Formation, Marseille, 41 pages

LIZE Laurence (2005), Déclassement des jeunes et politiques de l'emploi : exploitation de l'enquête « Génération 98 » du Céreq, les cahiers de la MSE, paris, 27 pages

NJIKAM Gilles Bertrand Njike, TCHOFFO Roland Marc Lontchi et MWAFFO Violet Fotzeu (2005), Caractéristiques et déterminants de l'emploi des jeunes au Cameroun, Unité politiques de l'emploi, Cameroun, 91 pages

Rapport sur l'insertion des diplômés de l'année 2004, Dynamique de l'emploi et adéquation de la formation parmi les diplômés universitaires, document conjoint du Ministère de l'Emploi et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes tunisiens et de la Banque mondiale, 40 pages

TABLE DES MATIERES

DEDICACES ii

REMERCIEMENTS iii

AVANT-PROPOS iv

PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL v

SOMMAIRE 1

Liste des figures et graphiques 2

Listes des sigles et acronymes 3

INTRODUCTION 5

PARTIE 1 : CADRE CONCEPTUEL 8

Chapitre 1 : Définition des concepts 8

1-Population active occupée et population inactive 8

1.1-population active occupée 8

1.2-Population inactive 8

2-Le sous emploi 9

2.1- Le sous emploi lié à la durée du travail 9

2.2- D'autres formes de sous emploi 9

2.3- Suremploi 10

3-Le chômage 11

3.1-définition 11

3.2-Mesure du chômage 12

Chapitre 2 : Problématique, objectif et hypothèse de recherche 13

1-Problématique et objectifs 13

2-Intérêt de l'étude 14

3-Hypothèses de recherche 14

Chapitre 3 : Revue de littérature et Méthodologie 16

1-Situation dans les pays développés : cas de la France 16

2-Situation dans les pays en voie de développement : cas de la Tunisie 18

3-Situation de l'emploi des diplômés en Côte d'Ivoire en 2007 21

4-Méthodologie, présentation des données et limites 26

4.1. Présentation de la base 26

4.2 Méthodologie 27

PARTIE 2 : CADRE EMPIRIQUE 29

Chapitre 1 : Niveau de l'emploi et du chômage 29

1-Emploi des diplômés du supérieur 29

1.1 La population des diplômés occupés 29

1.2 Le profil par catégorie socioprofessionnelle 30

1.2.1 Le niveau du diplôme 30

1.2.2 La différentiation par le sexe 30

1.2.3 La différentiation par l'âge 31

1.3 Emploi salarié et emploi non salarié 31

1.4 Les principales voies d'obtention des emplois 33

1.5 Type de contrat 33

1.6 Volume horaire consacré à l'emploi principal 34

1.6.1 Différentiation par sexe 34

1.6.2 Différentiation par niveau du diplôme 34

1.7 La rémunération 35

2-Le chômage des diplômés du supérieur 36

2.1 Profil par sexe et par diplôme 36

2.2 Une majorité de primo demandeurs 36

2.3 Type d'emploi recherché 37

2.4 Volume horaire et niveau de rémunération 37

2.5 Technique de recherche d'emploi 38

2.6 La Catégorie socioprofessionnelle des parents 38

2.7 Le niveau d'instruction des parents 38

Chapitre 2 : Profils des diplômés 40

1-Présentation de la démarche adoptée et des variables 40

1.1 La démarche 40

1.2 Les variables 40

2-Résultats et interprétation 40

2.1 Analyse des correspondances multiples 40

2.2 Classification Ascendante Hiérarchique 42

Chapitre 3 : Modélisations économétriques, interprétations et recommandations 44

1-Justification du modèle 44

2-Source et définition des variables 45

3-Analyse des résultats 46

3.1 Estimation du modèle 46

3.2 Analyse des résultats 46

Conclusion, limites et recommandations 50

ANNEXES 52

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 57

TABLE DES MATIERES 59






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault