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Influence de la fumure azotée et de la densité des plants sur la production et la qualité des semences du panicum maximum local dans le sud du Bénin

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par Maurice VLAVONOU
Université Africaine de Technologie et de Management(UATM/Gasa-Formation)  - Licence Professionnelle en Agronomie générale 2009
  

Disponible en mode multipage

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CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

REPUBLIQUE DU BENIN

**********

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT

SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
(MESRS)

**********

UNIVERSITE AFRICAINE DE TECHNOLOGIE ET DE
MANAGEMENT UATM/ GASA FORMATION

**********

FACULTE D'AGRONOMIE

MEMOIRE DE FIN DE CYCLE POUR L'OBTENTION DE LA

LICENCE PROFESSIONNELLE

OPTION : Production végétale

THEME :

INFLUENCE DE LA FUMURE AZOTEE ET DE LA DENSITE DES PLANTS SUR LA PRODUCTION ET LA QUALITE DES SEMENCES DU PANICUM MAXIMUM LOCAL

AU SUD DU BENIN

Réalisé et soutenu par :

Maurice VLAVONOU

Sous la supervision de :

MAITRE DE MEMOIRE Co MAITRE DE MEMOIRE

Dr Ir Marcel B. HOUINATO Dr Ir Sébastien ADJOLOHOUN

Enseignant-chercheur à la FSA /UAC Enseignant-chercheur à la
FSA/UAC

2ème promotion

ANNEE ACADEMIQUE 2008-2009

DEDICACE

Je dédis ce travail à tous mes parents

qui ont su m'apprendre à ne pas avoir peur des expériences, mais plutôt à avoir peur de ne pas en tirer des leçons.

Ce travail tient de la flamme que vous avez su garder vive en moi en tout temps. Trouver en cette oeuvre la récompense valorisante pour votre soutien quotidien.

REMERCIEMENTS

Qu'il nous soit permis d'exprimer toute notre profonde gratitude à toute personne dont l'assistance technique, la contribution et le soutien ont été d'une importance capitale à la réalisation de ce travail. Nous voudrions ici nommer Messieurs :

_Dr Marcel R. HOUINATO, Enseignant-Chercheur et Chef de Département de Production Animale à la Faculté des Sciences Agronomiques FSA (Abomey-Calavi) qui a bien voulu accepter encadrer ce mémoire et qui a mis à notre disposition les moyens nécessaires pour la réalisation du travail. Nous l'en remercions très sincèrement pour avoir accepté de superviser ce mémoire malgré ses multiples occupations,

_Dr Sébastien ADJOLOHOUN, Enseignant-Chercheur à la FSA (Abomey-Calavi) pour toute votre entière disponibilité et l'assistance technique dont vous aviez fait preuve lors de notre stage. Trouvez ici l'expression de notre profonde gratitude et l'assurance que vos efforts ne seront pas vains,

_A tout le personnel de l'UATM/GASA-FORMATION en particulier le Recteur Dr Théophane AHYI pour votre attention particulière à notre faculté, nos sincères remerciements,

_Dr Léopold GNANCADJA, Doyen de la Faculté d'Agronomie de l'UATM/GASAFORMATION, pour vos conseils et soutiens. Nous en tiendrons toujours compte pour mieux avancer,

_Nous témoignons aussi notre profonde gratitude à tous les enseignants de l'UATM/GASA-FORMATION et en particulier ceux intervenant à la Faculté d'Agronomie.

C'est également une agréable occasion pour exprimer toute ma reconnaissance à: _Mes oncles Dr Bossa M. VLAVONOU et M. Jean Aubin VLAVONOU, pour vos soutiens financiers, matériels et moraux tout au long de nos trois ans de formation. Recevez par le biais de ce travail ma profonde gratitude et l'assurance que vos soutiens ne seront pas de nuls effets. Longue vie à vous,

_Ma grand-mère, mes oncles et tantes qu'ils trouvent ici le début des fruits de leurs efforts. Sincères remerciements à vous,

_Mes frères et soeurs Pélagie, Edith, Hyppolite, Alfred, Rose qui m'ont permis d'évoluer dans un climat de convivialité et de paix,

_A tous mes cousins et cousines ADAMOU Saoudatou, ADAMOU Silifatou, SESSOU Lucas, ASSOGBA Fernand, VLAVONOU Michel pour vos soutiens moraux,

_Mes amis en particulier ASSOGBA Euphrem, SAIBOU Moussiliou, ACAKPOVI Nadège, ASSOGBA Odilon, MONTCHO Roland,

_Toutes mes amitiés aux étudiants de la faculté d'Agronomie en particulier ceux de la deuxième promotion pour vos collaborations pendant ces trois ans,

_A ceux qui de près ou de loin ont contribué à l'aboutissement de ce travail et que nous n'avons pas pu nommer, qu'ils trouvent ici l'assurance de notre profonde gratitude.

A son excellence Monsieur le Président du Jury, Aux distingués membres du Jury,

Nous sommes très émus à l'honneur que vous nous faites en consacrant votre temps à examiner ce travail malgré vos multiples occupations. Nous vous en remercions infiniment.

TABLE DES MATIERES

DEDICACE 2

REMERCIEMENTS 3

TABLE DES MATIERES 5

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS 7

LISTE DES TABLEAUX 8

LISTE DES GRAPHES 9

LISTE DES PHOTOS 10

RESUME 11

ABSTRAT 12

INTRODUCTION 13

CHAPITRE 1: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE 15

1.1- Généralité sur Panicum maximum local 16

1.1.1. Origine et extension 16

1.1.2. Description botanique 16

1.1.3. Exigence abiotique 17

1.1.4. Mode de reproduction 17

1.1.5. Importance de la production du P. maximum dans les systèmes de culture 18

1.1.6. Exploitation du Panicum maximum 18

1.1.7. Paramètres de la valeur alimentaire 18

1.1.8. Variabilité de la valeur des fourrages cultivés tropicaux 20

1.2- Production semencière du Panicum maximum 21

1.2.1. Critères de sélection des plantes pour la production des semences 21

1.2.2. Influence de la biologie des plantes sur la production semencière 22

1.2.2.1. Phase végétative 22

1.2.2.2. Phase de l'induction à l'épiaison 22

1.2.2.3. Phase d'épiaison 23

1.2.2.4. Evolution de l'anthèse : conséquence sur l'égrenage 24

1.2.3. Implantation du champ semencier 25

1.2.3.1. Implantation par éclats de souches 25

1.2.3.2. Implantation par semis de graines 26

1.2.4. Influence de la nutrition minérale sur la production semencière 26

1.2.4.1. Influence de l'azote 27

1.2.4.2. Influence du phosphore 27

1.2.4.3. Influence du potassium 28

1.2.5. Influence de la densité sur la production semencière P. maximum 28

1.2.6. Influence des modes de récolte sur la production de semence 28

1.2.6.1. Récolte par moissonneuse batteuse 29

1.2.6.2. Récolte par ensachage des inflorescences 29

1.2.6.3. Récolte par secousse des tiges florifères 29

1.2.7. Qualité des semences 30

1.2.8. Fertilité des semences 30

1.2.9. Germination des semences 30

CHAPITRE 2: MATERIEL ET METHODES 31

2.1. Milieu d'étude 32

2.1.1. Caractéristique granulométrique et chimique du sol 32

2.1.2. Conditions climatiques de la zone d'étude 33

2.2. Matériel 35

2.2.1. Matériel utilisé pour l'installation des parcelles 35

2.2.2. Matériel utilisé pour l'installation et l'entretien des plants 35

2.2.3. Matériel utilisé pour le test germinatif 35

2.3. Méthodologie 35

2.3.1. Facteurs étudiés 35

2.3.2. Installation et conduite des cultures 36

2.3.3. Récolte des semences 37

2.3.4. Mesures réalisées 37

2.3.5. Analyse statistique 38

CHAPITRE 3: RESULTATS ET DISCUSSION 39

3.1. Début floraison des plants et début maturation des épillets de P. maximum 40

3.2. Productivité de talles primaires 41

3.3. Production de talles florifères 42

3.4. Productivité des épillets 43

3.5. Fertilité des épillets 44

3.6. Poids de 1000 épillets et de 1000 caryopses du P. maximum 45

3.7. Poids des épillets produits à l'hectare 46

3.8. Germination des épillets 47

3.9. Production d'épillets germant 48

3.10. Discussion générale et suggestions 49

Conclusion et recommandation 52

Bibliographie 55

Annexe 59

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ASECNA : Agence pour la Sécurité et la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

CEC : Capacité d'Echange Cationique

CIRAD : Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement.

CM : Carré Moyen

C Org: carbone organique

DDL : degré de liberté

FSA : Faculté des Sciences Agronomiques

Ha : Hectare

Max : Maximum

Min : Minimum

Mm : Millimètre

ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre-mer P: Phosphore

Qté : quantité

SCE : Somme des Carrés des Ecarts

UAC : Université d'Abomey Calavi

UATM : Université Africaine de Technologie et de Management

Vit : vitesse

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1. Caractéristiques des variétés sélectionnées 19

Tableau 2. Nombre de graines du Panicum maximum à semer par poquet en fonction

du taux de germination 28

Tableau 3. Granulométrie du sol du site expérimental 32

Tableau 4. Composition chimique du sol du site expérimental 33

Tableau 5. Conditions climatiques au cours de la période expérimentale 34

Tableau 6. Quantité d'urée reçue par parcelle en fonction des différents niveaux de

fumure azotée 36

Tableau 7. Date floraison des plants du P. maximum 40

Tableau 8. Date maturation des plants du P. maximum 40

Tableau 9. Productivité de talles principales du P. maximum 41

Tableau 10. Productivité des inflorescences du P. maximum 42

Tableau 11. Poids de 1000 épillets du P. maximum 45

Tableau 12. Poids de 1000 caryopses du P. maximum 46

Tableau 13. Poids des épillets produits à l'hectare 46

Tableau 14. Vitesse de germination des épillets 59

Tableau 15. Vitesse de germination des caryopses 59

Tableau 16. Analyse de variance de la date du début floraison des plants 60

Tableau 17. Analyse de variance de la date du début de maturation des épillets 60

Tableau 18. Analyse de variance de la production de talles principales 60

Tableau 19. Analyse de variance de la production d'inflorescences 61

Tableau 20. Analyse de variance de la production des épillets au m2 61

Tableau 21. Analyse de variance de la fertilité des épillets 61

Tableau 22. Analyse de variance du taux de germination des épillets 62

Tableau 23. Analyse de variance des épillets germant au m2 62

LISTE DES GRAPHES

Graphe1. Pluviométrie enregistrée au cours de la période expérimentale 34

Graphe 2. Production des épillets 43

Graphe3. Fertilité des épillets 44

Graphe 4. Taux germination des épillets 47

Graphe 5. Productivité des épillets germant 48

LISTE DES FIGURES

Figure 1. Panicum maximum local 16

RESUME

Afin d'améliorer quantitativement et qualitativement la production semencière du Panicum maximum Local au Bénin, un test étudiant l'influence de la densité des plants et de la fumure azotée sur la production de semence de cette espèce a été conduit à la ferme de la FSA situé dans l'enceinte de l'UAC sur le plateau d'Abomey Calavi. L'objectif visé dans cette étude est d'identifier la densité des plants puis le niveau de fumure azotée qui optimisent la production de semence de l'espèce dans les conditions climatiques du Sud Bénin. Les traitements consistent en une combinaison de chacun de trois densité (20×20 cm, 40×40 cm et 80×80 cm) et de chacun des quatre niveaux de fumure (0, 50, 100 et 200 unités d'N/ha). Les paramètres étudiés sont : la date de floraison des plants, la date de maturation des semences, la quantité de semence produite par m2, la fertilité des épillets, le poids de 1000 épillets et de 100 caryopses et le pourcentage de germination des épillets et de leurs caryopses. Le dispositif utilisé est le bloc de Fisher comportant 12 traitements (3 densités et 4 niveaux de fumure).

Les résultats obtenus montrent que ni l'écartement des plants, ni la fumure azotée n'ont d'influences significatives (p > 5%) sur les dates de floraison et de maturation des plants du P. maximum Local. Par contre, ces paramètres influencent significativement (p < 5%) la quantité de semence produite par unité de surface. En moyenne, la production de semence est d'environ 500 kg à l'hectare. Le taux de germination des semences est relativement faible (< 1%). Il n'est pas significativement influencé par les paramètres étudiés. A l'issu de cet essai, nous recommandons la densité de 40×40 cm puis une dose d'engrais azotée de 50 unités d'azote à l'hectare pour la production de semence du P. maximum local dans la région du sud Bénin. Ces résultats obtenus doivent être considérés comme des tendances de la première année d'observation.

ABSTRACT

In order to improve quantitatively and qualitatively Panicum maximum Local seed production in Benin, a test studying the influence of plant spacing and nitrogen fertilization on seed production of this species was conducted on experimental site of Faculty of Agronomic Science located in University of Abomey Calavi. The aim of this study is to identify the level of spacing between lines and plants and the level of nitrogen fertilizer which optimize seed production of the species under the climatic conditions in South Benin. The treatments consist of a combination of each of three level of spacing (20×20cm, 40×40 cm and 80×80 cm) and of each of the four levels of nitrogen fertilizer (0, 50, 100 and 200 units of N/ha). The studied parameters are: date of the beginning of plant flowering, date of seed maturation, quantity of seed produced per m2, seed purity, 1000 seeds and 1000 caryopses weight and percentage of germination of the seeds and their caryopses. The design used is the block of Fisher comprising 12 treatments (3 levels of spacing and 4 levels of nitrogen fertilizer).

The results obtained show that neither plant spacing nor the nitrogen fertilizer have significant influence (p > 5%) on the dates of flowering and maturation dates on P. maximum Local plants on the contrast, these parameters significantly influence (p < 5%) the quantity of seed produced per unit area. Mean seed production is about 500 kg. The percentage of germination of the seeds is relatively weak (< 1%). It is not significantly influenced by the studied parameters. The results of this study shows that we can recommend 40 cm between lines and plants and 50 unities/ha of nitrogen fertilizer for P. maximum Local seed production in south area of Benin. These results obtained must be regarded as tendencies of the first year of observation.

INTRODUCTION

Dans les pays tempérés comme dans les pays tropicaux, les semences fourragères ont longtemps été considérées comme un sous-produit de l'exploitation fourragère (Mandret et Noirot, 1999). Les éleveurs récoltaient eux-mêmes leurs semences, avec tous les inconvénients que cela entraînait du point de vue de l'approvisionnement, de la variabilité génétique et de la qualité de ces semences. Ainsi l'organisation commerciale de la production des semences fourragères s'est développée à partir des années 60. En zone tropicale, les programmes de multiplication de semences fourragères vont rarement aussi loin. Ils sont la plupart du temps destinés à pallier les difficultés d'approvisionnement et la certification des semences n'est généralement pas prise en compte (Mandret et Noirot, 1999). Aussi la multiplication des semences fourragères n'est-elle pas considérée comme un métier, alors qu'elle nécessite beaucoup de compétence technique et de rigueur. Il va falloir une sérieuse organisation autour de cette filière pour faciliter l'accès aux semences fourragères à tous les exploitants. Ce qui permettra une installation facile des pâturages artificiels donc un bon développement de la filière production animale en république du Bénin.

En Afrique de l'ouest, le pastoralisme transhumant occupe une place importante dans le secteur de l'élevage. Dans les pays sahéliens il représente 70 à 90% de l'élevage bovins et 30 à 50% de l'élevage moutons et chèvres (CSAO, 2007). Toutefois, il reste confronté à de nombreuses contraintes qui menacent sa base productive. Les longues jachères qui constituaient les pratiques de renouvellement des pâturages naturels sont de moins en moins possibles à cause de la forte pression démographique. Ce qui conduit à une réduction des surfaces disponibles pour les pâturages naturels. Pour pallier un temps soit peu à cette crise qui pourrait dans les années à venir perturber considérablement l'économie des populations et des pays concernés, des chercheurs et agents de développement s'efforcent d'intégrer les plantes fourragères locales dans les systèmes de production agricole des régions tropicales. Cependant, cette intégration dépend de la disponibilité des semences des cultures fourragères.

Ainsi la faible disponibilité en semence fourragère de bonne qualité est un handicap pour le développement des cultures fourragères et la rénovation complète ou partielle des pâturages dans la région Ouest-Africaine en général et au Bénin en particulier. Panicum maximum local est un écotype fourrager apprécié des herbivores domestiques et ayant montré des performances intéressantes du point de vue de la biomasse fourragère (Renard et Carpelle 1976 ; Messager 1984 ; Dieng et al. 1997 ; Adjolohoun et al. 2008). Des difficultés existent actuellement pour la production de semence de ces espèces. La maîtrise des paramètres agronomiques influençant la production et la qualité de ces semences constituerait un point important pour le développement de ces espèces à l'échelle des producteurs.

Au Bénin, il n'existe pratiquement pas d'étude sur l'effet combiné de la densité et de la fumure azotée sur la production de semence de cette espèce. La présente expérimentation se propose d'évaluer l'influence de la fumure azotée et de la densité des plants sur la phénologie, la production et les qualités germinatives des semences.

CHAPITRE1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

CHAPITRE 1 : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1- Généralité sur Panicum maximum local

1.1.1- Origine et aire d'extension

Panicum maximum, encore appelée herbe de Guinée est originaire d'Afrique. Elle a été largement répandue dans les autres régions tropicales et sur tous les continents (CIRAD, 2002). Elle a une aire d'extension qui recouvre à peu près l'ensemble de la zone intertropicale d'Afrique, d'Amérique et d'Asie (Chaume, 1985). Elle est essentiellement cultivée pour ses feuilles.

1.1.2- Description botanique de la plante

Panicum maximum appartenant à la famille des Poaceae est une graminée pérenne souvent en touffe, dressée, pouvant dépasser à la montaison 3 à 4 m de haut (Chaume, 1985). C'est une plante dont les feuilles et noeuds sont glabres ou pileux avec les limbes linéaires rubanés de 30 à 80 cm de long et de 1 à 4 cm de large selon les écotypes. Il a une ligule représentée par une membrane tronquée ciliée au sommet. Ses inflorescences sont de grandes panicules terminales, pyramidales de 15 à 70 cm de long sur 10 à 25 cm de large. Il dispose des ramifications dressées puis étalées (Chaume, 1985). Selon les origines, des plants de l'espèce Panicum maximum cultivé dans les mêmes conditions écologiques ont des hauteurs variantes de façon continue entre 1 à 3 m. Leurs pilosités varient beaucoup par leur densité, leur répartition et leur aspect. La coloration des feuilles se répartie approximativement en trois classe (vert-jaune, vert-foncé et bleutée).

Figure 1. Panicum maximum local

1.1.3- Exigences abiotiques du Panicum maximum local

Panicum maximum est une plante qui s'adapte aux zones écologiques ayant une pluviométrie allant de 900 à 1800 mm (CIRAD, 2002). Il résiste à la sécheresse mais pendant une courte durée. Quant-aux sols, P. maximum se cultive sur des sols divers non inondés même moyennement fertiles (Roberge et Toutain, 1999). Du point de vue de la texture, il se cultive sur plusieurs types de sol mais ne tolère pas la salinité et se développe peu sur les sols argileux ou hydromorphes (Bogdan, 1977).

Notons qu'on peut repartir les plantes fourragères tropicales en trois groupes selon leurs réactions aux photopériodismes:

+ les plantes de jours courts, dont la floraison est déclenchée par une diminution de la durée de la longueur du jour ;

+ les plantes de jours longs, dont la floraison est déclenchée lorsque la durée de la longueur du jour s'accroît ;

+ et les plantes indifférentes à la photopériode.

Ainsi les écotypes de P. maximum font partir du groupe des plantes de jours courts ou indifférent à la photopériode (Mandret et Noirot, 1999).

1.1.4- Mode de reproduction du Panicum maximum

Panicum maximum comme la plupart des autres graminées fourragères se reproduit essentiellement par apomixie et rarement par voie sexuée (Humphrey, 1979 et Skerman, 1982). L'apomixie est une forme de reproduction asexuée sans fécondation assimilée à un clonage. La plupart des espèces sont pseudogames. Bien que l'embryon ne soit pas issu de fécondation, le pollen est nécessaire pour induire sa formation (par simple contact entre le pollen et le stigmate). Les ovules doublent alors le nombre de leurs chromosomes et se reproduisent identiquement à leurs mères. Son principal avantage est la multiplication infinie des variétés intéressantes sans perte de vigueur ni de modification de leurs caractéristiques.

1.1.5- Importance de la production du Panicum maximum dans nos systèmes de cultures

La culture du Panicum maximum est d'une importance capitale dans le monde à cause de sa contribution à l'alimentation du bétail et de son aptitude à la protection des sols contre l'érosion. Il possède un système racinaire profond qui permet une colonisation du sol. Aussi sa faculté de renouveler ses racines offre aux sols une source de matière organique et contribue à un stockage important de carbone dans les sols (CIRAD, 2002). Cette matière organique contribue à l'amélioration des propriétés physique et chimique du sol. Tout ceci a un impact positif sur le cheptel, sur le rendement agricole et sur la texture des sols.

1.1.6- Exploitation du Panicum maximum

Panicum maximum peut être exploité par pâture, en affouragement à l'auge, en foin avec des variétés en feuilles fines, plus difficilement en ensilage. C'est une plante très appréciée du bétail à condition que les repousses soient jeunes : 21 à 35 jours pour la pâture, environ 35 jours pour la fauche en saison de croissance (CIRAD, 2002). Il peut disparaître graduellement si la fertilité du sol fait défaut, surtout dans les régions tropicales humides où la pression des adventices est sévère (Muller et al, 2004). Il est envahi par les mauvaises herbes en cas de surpâturage fort ou de mauvaise protection à l'installation.

Tableau 1. Caractéristiques des variétés sélectionnées du P. maximum

 

Aspect général

Production
fourragère

Appétibilité

Résistance

Production
semencière

Talles

Feuilles

Epillets

M.S.
(1)

% F
(2)

Pilosité

Virose

Rendement
(3)

TG
(4)

T 58

Moyennes

Assez
large

Violets

36,3

80%

Glabre

résistant

350-450

75%

C1

Très fines

Très
fines

Pileux

34,0

85%

Pilosité
molle

Résistant

200-250

85%

1A50

Moyennes

Assez
large

Violets

25,5

74%

Glabre

Résistant

200-250

80%

2A4

Fines

Fines

Pileux

37,5

74%

Pilosité
molle

Peu
sensible

200-250

85%

2A5

Fines

Fines

Pileux

23,2

84%

Pilosité
molle

Peu
sensible

200-250

87%

2A6

Fines

Fines

Pileux

33,5

73%

Pilosité
molle

Peu
sensible

250-300

83%

2A8

Fines

Fines

Pileux

25,8

85%

Pilosité
molle

Peu
sensible

200-250

78%

2A22

Fines

Fines

Pileux

30,2

72%

Pilosité
molle

sensible

250-300

85%

(1) en tonnes/ha/an ; exploitation semis intensive

(2) feuilles en rapport de matière sèche

(3) en kg/ha ; récolte par ensachage

(4) évalué en boite de pétri après 6 mois.

1.1.7- Paramètres de la valeur alimentaire

La valeur alimentaire mesure l'aptitude d'un aliment à couvrir les besoins nutritionnels liés à l'entretien de l'animal, c'est-à-dire à ses fonctions vitales, et aux productions. Ses critères d'appréciation, multiples, sont relatifs aux besoins en énergie, en protéines, en minéraux, en vitamines, etc. La valeur d'un fourrage, d'un sous-produit ou d'une ration est caractérisée au minimum par les teneurs en nutriments bruts et/ou digestibles, dont certaines sont converties en unités rendant compte de l'utilisation métabolique de ces nutriments (énergie métabolisable et énergie nette, par exemple). A ce niveau d'évaluation, on parle de valeur nutritive.

Les aliments fibreux ont un effet d'encombrement sur le tube digestif, mais leur valeur alimentaire leur permet d'être consommés par les animaux. C'est le cas, en particulier, des fourrages dont on s'efforce de mesurer ou de prévoir les quantités ingérées. La valeur alimentaire d'un fourrage associe donc sa valeur nutritive, qui traduit sa concentration en nutriments et son aptitude à être ingéré.

Classiquement, la valeur nutritive est déterminée au laboratoire par l'analyse chimique du fourrage et par la mesure ou l'estimation de sa digestibilité à l'aide de méthodes chimiques, biologiques ou enzymatiques. La quantité effectivement ingérée dépend de l'ingestibilité, caractéristique de l'aliment, et de la capacité d'ingestion propre à l'animal. Elle peut être mesurée au laboratoire et ceci nécessite le plus souvent des mesures zootechniques (INRA, 1988). Compte tenu de la difficulté de ces mesures, l'ingestibilité est malheureusement le critère de la valeur alimentaire le plus rarement étudié. Ces conséquences sur les productions animales sont importantes dès lors que les fourrages sont distribués à volonté ou consommés au pâturage. Du point de vue énergétique par exemple, une variation de 10% des quantités ingérées induit une variation de 30% de l'énergie disponible pour les productions, puisque les besoins d'entretien sont satisfaits en priorités (Guérin, 1999).

1.1.8-Variabilité de la valeur alimentaire des fourrages tropicaux cultivés

Comparés aux fourrages de zone tempérée, les fourrages tropicaux ont en moyenne des teneurs en fibres plus élevées, des digestibilités et des valeurs azotées (MAT) plus faibles. Une forte proportion est constituée de fourrages pauvres, avec moins de 7% de MAT dans la matière sèche et une digestibilité inférieure à 50% (Guérin, 1999). Seules les légumineuses ont une valeur azotée relativement indépendante du domaine agroclimatique, mais elles sont peu abondantes dans les milieux naturels des régions tropicales.

De plus, les plantes tropicales croissent dans des conditions de milieu et de culture très variables. En conséquence, une même espèce, à un âge de repousse donné, peut avoir une valeur alimentaire comprise entre des limites très larges, de la meilleure à la pire.

Par exemple, pour l'espèce P. maximum, à 40 jours, sans autre indication sur son origine, on trouvera dans des tables de valeur alimentaire des valeurs énergétiques comprises entre 0,6 et 0,7 UFL par kilo de matière sèche (MS), une valeur azotée comprise entre 80 et 160 grammes de MAT par kilo de MS et une ingestibilité pour le mouton de 45 à 80 grammes de MS par kilo de PV (Richard et al, 1989). Ces valeurs sont représentatives de l'ensemble de la valeur alimentaire des fourrages cultivés, toutes espèces confondues.

1.2- Production semencière

Les difficultés de production des semences de plantes fourragères tropicales sont une entrave à l'extension de leur culture (Boudet, 1984). Alors des techniques culturales particulières doivent être appliquées pour obtenir une récolte suffisante de semences. Il faut aussi des critères de sélection des plantes pour la production des semences fourragère.

1.2.1- Critères de sélection des plantes fourragères pour la production des semences

Les plantes sont sélectionnées dans leur milieu naturel (savane, jachère, bordure de forêt) en fonction des principaux critères suivants:

+ la résistance aux maladies et aux prédateurs;

+ le rendement en matière sèche (qui a été longtemps le critère dominant)

+ la qualité: c'est un critère plus difficile à mesurer que les précédents. Il faut apprécier la valeur alimentaire de la plante qui diminue lorsque la durée de repousse s'allonge. Pour cela, il faut effectuer des analyses chimiques et mesurer la digestibilité de différents constituants et l'ingestibilité globale. Ces deux derniers exigent la présence des animaux, donc des surfaces déjà importantes en fourrages;

+ l'aptitude à la multiplication par graine à la faveur des éleveurs, si ces dernières ne sont pas trop chères;

+ la facilité d'installation pour limiter les désherbages.

1.2.2- Influence de la biologie des plantes fourragères sur la production semencière

Observer la biologie de la plante permet de comprendre les effets de la croissance et du développement sur le rendement potentiel en semence, avant la floraison. Ce rendement potentiel est estimé par ses composantes, c'est-à-dire le nombre de talles, le nombre de talles fertiles, le nombre de panicules et le nombre d'épillets par panicule. Quatre phases importantes de développement ont un impact sur la production semencière. Ce sont la phase végétative, la période comprise entre l'induction florale et l'épiaison, la phase d'épiaison des panicules et celle qui correspond à l'évolution de l'anthèse sur la panicule, avec ses conséquences sur l'égrenage.

1.2.2.1- Phase végétative

La croissance initiale, exponentielle, du nombre de talles a été observée chez les graminées tempérées comme la fléole et la fétuque (Langer et al, 1963). L'augmentation de la compétition entre talles au cours de la croissance diminue leur vigueur individuelle. La mortalité et l'inhibition des bourgeons augmentent, c'est le début de la phase linéaire. Pour maximiser les potentialités semencières, il convient de faire coïncider la fin de la phase exponentielle avec la date d'induction, c'est-àdire la date où la phase reproductive est induite. En effet, les talles doivent posséder une certaine vigueur ou une certaine maturité pour être induites. Cette vigueur minimale sépare la phase juvénile de la phase reproductive. Lorsque ces conditions sont requises, l'effet de la vigueur devient quantitatif et affecte le nombre d'épillets et la taille de la future inflorescence (Ryle, 1964 ; Bean, 1970).

1.2.2.2- Phase de l'induction à l'épiaison

La floraison des graminées regroupe différentes phases. Ainsi les principales phases qui conduisent à la transformation de l'apex végétatif en inflorescence sont l'initiation, l'apparition de ramifications des inflorescences, puis d'épillets. L'initiation

est détectée par l'apparition de doubles rides sur l'apex. Elle résulte d'une induction survenue 8 à 10 jours plus tôt. Les ramifications de l'inflorescence apparaissent peu après et, en quelques jours, le nombre des épillets est déterminé. Ce nombre est d'autant plus important que la talle induite est vigoureuse (Bean, 1970).

1.2.2.3- Phase d'épiaison

La talle fertile est capable d'émettre plusieurs panicules selon un processus de ramification appelé «culum branching« par les anglosaxons. Ce phénomène est fréquent chez les graminées et plus particulièrement chez les graminées fourragères (Boonman, 1971). Chez l'espèce Panicum maximum, après avoir émis une première panicule en position terminale (panicule principale), la talle fertile peut produire à intervalles réguliers une série de panicules primaires, secondaires et tertiaires au niveau du deuxième et du troisième noeud situés sous l'inflorescence principale (Noirot, 1990). La ramification est théoriquement infinie. En pratique, des talles à sept panicules n'ont jamais été observés et des talles à six panicules n'apparaissent qu'à faible fréquence (0,2%), même chez la variété C1 où l'aptitude à ramifier est la plus intense (Mandret et Noirot, 1999). Cette aptitude est une caractéristique clonale, mais elle dépend aussi de la vigueur de la talle. Les différences de vigueur amènent les talles à arrêter leur ramification à différents stades (2, 3, 4, 5 ou 6 panicules), parfois dès la panicule principale (Noirot, 1990). Le délai qui sépare l'émergence de deux panicules est d'environ 12 jours chez les talles vigoureuses, mais peut atteindre 21 jours chez les talles les plus faibles. L'ensemble des panicules principales constitue la première vague d'épiaison, dont la durée d'un mois correspond à l'étalement de l'initiation. Les vagues d'épiaison d'une durée d'environ un mois succèdent tous les 12 jours, conduisant à la présence de plusieurs pics d'épiaison. Ainsi le nombre moyen de panicules émises au cours du temps tend à diminuer et les vagues conservent sensiblement le même étalement, mais sont de plus en plus aplaties. Pour le producteur de semences, c'est sur la première vague d'épiaison que doit s'effectuer la récolte.

1.2.2.4- Evolution de l'anthèse : conséquences sur l'égrenage

L'anthèse n'affecte pas simultanément tous les épillets de la panicule et s'étale sur plus de 6 jours chez Panicum maximum (Javier, 1970). L'apparition des stigmates commence par le sommet et se propage dans le sens basipète. Les épillets situés dans un même secteur de la gaine fleurissent ensemble (Noirot, 1992). Leur date de floraison dépend alors de la vitesse de propagation, basipète, de la floraison le long de la panicule. Ainsi connaître la répartition des épillets dans la gaine à l'épiaison et la vitesse de propagation de la floraison permet de prévoir le nombre journalier d'épillets en fleur sur la panicule.

La répartition des épillets sur la panicule engrainée présente un maximum situé en position médiane. La quantité d'épillets par inflorescence et leur répartition sont déterminées par la vigueur de la talle au moment de l'induction (Gillet, 1980 ; Noirot, 1992). Entre clones, les différences de répartition sont aussi liées à des différences de taille d'inflorescence. Cette répartition a une forme triangulaire et dissymétrique chez trois clones (Mandret et Noirot, 1999). La vitesse de propagation de l'anthèse n'est apparemment modifiée ni par la date d'épiaison ni par l'ordre de ramification de la panicule. En revanche, chez P. maximum, la vitesse de propagation dépend du clone et est liée aux dimensions des panicules: 1,95 cm par jour pour la variété C1 ; 4,08 cm par jour pour la variété 0267 ; 5,92 centimètre par jour pour la variété T58 (Noirot, 1992)

En fait, la panicule accomplit sa floraison en un même nombre de jours (7 ou 8 jours), quelle que soit sa taille. Le déroulement de l'anthèse peut être perturbé dans certaines conditions écologiques. Certains épillets ne fleurissent pas et d'autres fleurissent en retard. Les effets indirects sur la fertilité et le rendement sont importants et la production peut dès lors chuter jusqu'à 10% des potentialités (Noirot et Ollitrault, 1996). Chez la variété C1, la chute des graines commence lorsque la floraison est quasiment réalisée, soit environ 8 jours après l'apparition du premier stigmate. Epillets vides et graines pleines tombent simultanément. L'égrenage est maximal 13 jours après le début de l'anthèse, mais surtout, il est très rapide : 50% des épillets perdent leur graines en 3,5 jours (Noirot et Ollitrault, 1996).

Des différences de délai entre floraison et égrenage existent entre les clones et les espèces.

Chez P. maximum, les variétés C1 et 2A4 ont un délai d'égrenage compris entre 9 et 11 jours, il est de 6 jours chez la variété Common Guinea et de 12 à 14 jours chez la souche 64 (Mandret et Noirot, 1999). Enfin, la présence, ou l'absence, de perturbations dans l'anthèse n'intervient pas sur les délais d'égrenage. D'un point de vue pratique, la récolte doit avoir lieu, selon la variété, entre 6 et 12 jours après le maximum de floraison. Déterminer la date optimale de récolte de la variété par rapport à la date du maximum d'épiaison est une priorité pour chaque producteur de semences (Noirot, 1990).

1.2.3- Implantation du champ semencier

La réussite d'une culture fourragère dépend beaucoup de sa mise en place qui doit satisfaire aux besoins immédiats de la plante et lui permettre de supplanter rapidement les mauvaises herbes. L'implantation du P. maximum se fait de deux manières:

1.2.3.1- Implantation par éclats de souches

Cette technique consiste à prélever un pied du P. maximum, à le diviser en éclats de 5 talles au moins et à effectuer le repiquage des éclats avec feuilles et racines écourtées. Mais avant le repiquage il est conseillé de procéder à un trempage des éclats dans un bain d'insecticide dans les zones où des attaques s'observent. Ceci permet d'éviter les attaques des termites au démarrage et augmente considérablement le taux de reprises (Pernes et al, 1975).

La mise en place du Panicum maximum par éclats de souches présente un certain nombre d'inconvénients. En dehors du fait que l'installation d'un hectare nécessite 60 journées de manoeuvre, d'autres aspects sont à considérer :

+ Les surfaces de multiplication qui doivent être importantes,

+ Les manipulations nombreuses à l'installation (arrachages, éclatage, transport),

+ Le pourcentage de reprise qui est incertain dans les cas de mauvaises manipulations.

Tous ces inconvénients sont accrus lorsque les surfaces à planter sont éloignées de la source d'approvisionnement. Un autre aspect très important est celui du transport des parasites (notamment les parasites du sol tels que les nématodes) et la multiplication des virus. La vulgarisation et l'extension de la culture du Panicum sont donc, en partie, tributaires de tous ces facteurs (Chaume, 1985).

1.2.3.2- Implantation par semis de graines

Le semis des graines qui sont souvent petites doivent s'effectuer sur un lit de semence consistant en un sol finement émietté et tassé au rouleau. Ceci suppose que les champs soient aménagés contre les risques d'érosion, afin d'éviter l'érosion en nappe qui est favorisée par un sol bien émietté. La technique de semis des graines est en rapport avec la taille des graines. Alors la profondeur des poquets doit être égale à environ six fois la plus grande longueur des graines (Boudet, 1984). Il est conseillé de mélanger les graines avec du sable sec car les graines sont très petites. Le semis se réalise en continu sur la ligne mais aussi en poquet (CIRAD, 2002).

L'implantation par semis présente de nombreux avantages, notamment une grande rapidité d'installation et de couverture du sol. L'installation mécanique a été essayée et a donné de bons résultats (Rene, 1975).

L'implantation par semis pose deux problèmes importants: la récolte des graines et leur germination. La difficulté première de la récolte des graines est le «shedding« ou chute des graines avant maturation. Une autre difficulté concerne l'étalement de la floraison sur une inflorescence, sur une plante et bien entendu entre plantes. Tout ceci conduit à l'obligation d'ensacher les inflorescences afin de récupérer le maximum de graines.

1.2.4- Influence de la nutrition minérale sur la production semencière

L'azote, le phosphore et le potassium ont une grande importance dans la nutrition minérale des cultures semencières.

1.2.4.1- Influence de l'azote

Chez les graminées, la fumure azotée est connue pour avoir un effet bénéfique sur le rendement des champs semenciers (Maki et al, 1970). Elle intervient sur la vigueur en augmentant à la fois le tallage, la grosseur des talles et des inflorescences et le taux des talles fertiles (Ryle, 1964). Elle diminue l'effet de la compétition, recule la fin de la phase exponentielle et conduit ainsi à une densité culturale plus importante (Calder et Cooper, 1961). Avec une application de fumure azotée avant et pendant la phase d'induction, tous les paramètres de la potentialité semencière telles que : nombre d'épillets par inflorescence et nombre d'inflorescences, mais aussi la synchronisation de l'épiaison et la fertilité se trouvent touchées positivement (Boonman, 1972). A l'inverse, un apport tardif lors de la montaison et de l'épiaison a un effet nul, voire négatif. Il augmente en effet le processus d'élongation et de consommation hydrique. Cela se traduit par la verse, par une augmentation de taille des inflorescences, sans production nouvelle d'épillets et par une baisse de la fertilité (Bean, 1970). P. maximum présente cependant un inconvénient majeur que l'exploitant doit connaître: comme toutes les graminées, sa valeur protéique baisse rapidement et, lorsqu'elle est exploitée intensivement, ses besoins en fertilisation azotée sont élevés. Pour réduire ces inconvénients, il est possible d'associer P. maximum à une légumineuse. La légumineuse produit une partie de l'azote nécessaire à la graminée, tout en améliorant la valeur protéique et l'appétibilité du fourrage.

1.2.4.2- Influence du phosphore

L'azote est mieux valorisé par la plante s'il est bien équilibré par une fumure phosphatée. Le rôle du phosphore est important pour le nombre de fleurs et pour la formation de la semence. De plus une carence en phosphore au moment de la floraison la retarde. Les besoins en phosphore sont importants en début de croissance (Mandret et Noirot, 1999).

1.2.4.3- Influence du potassium

L'importance du potassium est identique à celle du phosphore. De plus, il favorise la maturation. Parfois il est nécessaire d'associer de la chaux magnésienne au potassium car l'augmentation des apports en potassium peut bloquer l'absorption du calcium et du magnésium.

1.2.5- Influence de la densité sur la production semencière

La densité a une grande importance pour la production des semences. Chez l'espèce P. maximum, dans des conditions climatiques favorables aux semis, le rendement optimal est obtenu, théoriquement en semant 15000 à 20000 plants par hectare, également répartis (Mandret et Noirot, 1999). Le nombre final de plants dépend de la variété et de la date d'implantation. Le semis en poquet est alors la technique la plus appropriée à un espacement régulier (Mandret et Noirot, 1999). Le nombre de graine de P. maximum à semer est fonction du taux de germination indiqué dans le tableau ci-dessous :

Tableau 2. Nombre de graines du Panicum maximum à semer par poquet en fonction du taux de germination

Taux de

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

germination

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

5%

Nombres
de graines

2

3

4

5

7

9

13

20

44

90

Source : (Noirot, 1990)

1.2.6- Influence des modes de récolte sur la production de semence du P. maximum

Plusieurs méthodes de récoltes sont utilisées dans le monde pour récolter les semences d'une variété de fourrage donnée.

1.2.6.1- Récolte par moissonneuse-batteuse

Elle est largement utilisée pour la récolte des graminées fourragères européennes. Elle constitue la voie d'avenir pour la vulgarisation, dans la mesure où la quantité et la qualité des semences ne sont pas trop affectées. Elle a d'ailleurs tendance à se développer en zone tropicale dans les grandes fermes semencières (Mandret et Noirot, 1999). Dans ce cas, l'égrenage est plus important et la fertilité des graines est moindre (CIRAD, 2002). Une récolte à la moissonneuse-batteuse donne des rendements à l'hectare et une qualité de semences inférieurs à ceux d'une récolte manuelle. Elle est cependant justifiée si de grandes quantités sont à récolter ou si le coût de la main d'oeuvre est élevé. Toutefois, l'utilisation d'une moissonneuse-batteuse demande du personnel qualifié, aussi bien pour la conduite que pour les réglages pouvant éviter de briser les semences (Mandret et Noirot, 1999).

1.2.6.2- Récolte par ensachage des inflorescences

Elle consiste à poser des sacs sur les panicules émises et à les ramasser quinze jours plus tard. Cette technique favorise une production importante, de bonne qualité, dont le taux de germination est supérieur à 75% (Mandret et Noirot, 1999). L'ensachage des inflorescences donne de meilleur résultat car la semence tombe à sa maturité. Mais elle requiert un grand nombre de sacs et une main d'oeuvre importante. Pour éviter l'effet de serre, on prendra garde à utiliser des sacs perméables à l'aire. (Mandret et Noirot, 1999).

1.2.6.3- Récolte par secousse des tiges florifères

Cette technique consiste à secouer les tiges florifères. Cela entraine le détachement de semences mûres. Les semences sont récoltées quotidiennement ou toutes les 48 ou 72 heures. Cette méthode présente l'avantage de récolter les épillets effectivement mûrs. L'inconvénient majeur est la pénibilité en raison des passages à effectuer. Elle serait couteuse pour les superficies importantes à récolter.

1.2.7- Qualité des semences

La qualité des épillets du P. maximum est fonction de beaucoup de paramètres dont certains sont la fertilité, le taux de germination des épillets etc.

1.2.8- Fertilité des épillets

La production des semences fertiles du P. maximum est liée à beaucoup de paramètres comme la fumure apportée, le mode de récolte, etc. En effet la récolte par moissonneuse- batteuse a des effets variables selon les espèces fourragères sur la qualité des semences. En fait, les graines récoltées ont à l'apparence la couleur et la grosseur de graines normales, mais leur embryons ne sont pas viables (Mandret et Noirot, 1999). Chez cette espèce, la fin de la maturation coïncide avec l'égrenage et les graines récoltées à un instant donné sont immatures. Aussi avec un apport de fumure azotée avant et pendant l'induction, la fertilité est positivement touchée (Boonman, 1972).

1.2.9- Germination des épillets

La germination des épillets est aussi fonction de différents paramètres tels que la fumure apportée, le mode de récolte et aussi de l'espèce elle-même. Ainsi, il existe une variabilité génétique pour le pourcentage de germination en récolte mécanisée, certains clones pouvant atteindre 19% de germination (Noirot, 1990). Le taux de germination est également sensible à l'environnement. Au Brésil, le clone T58 donne des semences dont le taux de germination est de 18% (Mandret et Noirot, 1999) lors de récolte par moissonneuse-batteuse, alors qu'en Côte d'Ivoire, ce taux est inférieur à 1%.

CHAPITRE 2 : MATERIEL ET METHODES

2.1- Milieu d'étude

La république du Bénin est située en Afrique de l'Ouest dans la zone intertropicale. Son relief peu accidenté se présente comme une mosaïque de zones de basse altitude, de plateaux, de collines et de chaînes montagneuses. Le Bénin est divisé en trois zones climatiques, à savoir : une zone soudanienne sèche, une zone soudano-guinéenne et une zone subéquatoriale. Sa végétation est fortement dégradée surtout dans sa partie méridionale où la densité de la population est élevée.

La présente étude portée sur la quantité et la qualité des semences du P. maximum local est déroulée sur la ferme de la FSA située sur le campus d'AbomeyCalavi. Cette zone bénéficie d'un climat subéquatorial avec deux saisons de pluies et deux saisons sèches. Ainsi la courbe des précipitations y présente un aspect bimodal (Mars à Juin et septembre à novembre) où la pluviométrie varie de 950 à 1400 mm/an ; la période de croissance végétale oscille autour de 240 jours. Le relief de cette zone est peu accidenté avec une bande sablonneuse, des cordons littoraux, un plateau de terre de barre et des dépressions. La végétation de notre zone d'étude est constituée de mangrove à palétuviers dans la zone côtière, savane dégradée sur le plateau.

2.1.1- Caractéristiques granulométrique et chimique du sol de notre site d'expérimentation

Le tableau 3 et le tableau 4 nous fournit les donnés sur la texture et la composition chimique du sol de notre site d'expérimentation.

Tableau 3. Granulométrie du sol du site expérimental

Argile (%) Limon (%) Sable (%)

8,63 6,13 85,24

Source : Adjolohoun (2008)

Tableau 4. Composition chimique du sol du site expérimental

pH
(eau)

pH
(KCl)

C org.
(%)

N
(%)

C/N P*

(%)

Ca** Mg K Na CEC

6,39 5,40 0,57 0,39 1,46 0,009 1,29 0,65 0,03 Traces 4,60

Source : Adjolohoun (2008)

(*) P assimilable

(**) Les bases (Ca, Mg, K et Na) et la CEC sont en méq. /100 g de sol

De manière générale, les sols tropicaux sont en majeur partie sableux. Ainsi le cas se présent sur notre site d'expérimentation situé sur le plateau d'Abomey Calavi. En effet, le sol étant sablonneux donc une bonne aération du sol et un bon développement du système racinaire. Ceci a un impact positif sur le développement des plants. En revanche, le sol a une faible capacité de rétention en eau. Ainsi l'infiltration de l'eau et des éléments nutritifs en profondeur sont grande. Alors il faut apporter assez d'eau et fragmenter l'apport des éléments nutritifs ce qui nécessite une main d'oeuvre plus élevée.

De l'analyse générale du tableau 3, la composition chimique du sol cadre avec les propriétés chimiques d'un sol dont l'espèce P. maximum a besoin. En effet, Le pH= 6,36 se trouve dans la marge de pH tolérable pour l'espèce.

2.1.2- Conditions climatiques de la zone d'étude

Le tableau 5 nous renseigne sur les données climatiques de notre site d'expérimentation au cours de l'année 2009. Ainsi, elles sont situées dans la marge des données climatiques recherchées par l'espèce P. maximum. La pluviométrie totale jusqu'au mois de Septembre est d'environ 1016 mm ce qui peut déjà permettre un bon développement du P. maximum Local. Ainsi ce tableau est suivi d'un histogramme qui nous exprime l'évolution des précipitations au cours de la période de notre expérimentation.

Tableau 5. Conditions climatiques au cours de la période d'étude (année 2009)

Mois

Qté de
pluie
(mm)

Nbre
de
jours

Evaporation
(mm/jour)

Température (°C)

Humidité
relative
(%)

Vit. du
vent
(km/h)

 
 
 
 

Max

Min

Max

Min

 

Janv.

0

0

3,6

32,1

21,7

96,7

54,4

3,98

Fév.

20

2

0,8

33,5

23,1

97,1

56,6

4,50

Mars

69

8

5,7

33,3

23,6

95,8

50,6

7,50

Avril

101, 9

10

4,5

32,7

22,9

98,1

59,7

6,90

Mai

226,6

12

3,9

29,8

20,7

96,8

60,5

4,70

Juin

248,9

13

3,5

29,9

21

97,6

63,7

5,73

Juillet

309,3

15

4,9

28,7

21,7

95,5

65,3

3,70

Aout

15,9

4

3,4

28,6

22,4

98,5

75,5

8,71

Sept.

45

14

3,9

29,7

22,9

96,8

64,7

4,10

Oct.

 
 
 
 
 
 
 
 

Nov.

 
 
 
 
 
 
 
 

Déc.

 
 
 
 
 
 
 
 

Source : ASECNA (2009)

Graphe 1. Pluviométrie enregistrée au cours de la période d'essai

2.2- Matériel

2.2.1- Matériel utilisés pour l'installation des parcelles

- ruban de 50 m pour délimiter les parcelles - des piquets en bois

- Daba pour le labour du sol

2.2.2- Matériel utilisés pour l'installation et l'entretien des plants.

- Eclats de souches

- Sacs de jute pour le ramassage des éclats de souches

- Sécateur pour couper - Houe pour sarcler

- coupe-coupe pour la préparation des éclats de souche avant installation

2.2.3- Matériel utilisés pour le test germinatif

- Semences

- Bocaux en plastique

- Eau distillée

- Pissette

- Sable stérilisé à la chaleur à sec

- Cadre grillagé pour protéger les bocaux contre d'éventuels dégâts - Feuilles de tôles assurant la protection des bocaux contre la pluie

2.3- Méthodologie

2.3.1- Facteurs étudiés

Deux facteurs sont étudiés qui sont :

+ Le facteur densité des plants est étudié suivant 3 niveaux à savoir : 20×20 cm, 40×40 cm et 80×80 cm entre lignes et plants.

+ La fumure azotée est étudiée suivant 4 niveaux à savoir 0, 50, 100 et 200 unités d'azote à l'ha.

Chaque traitement correspond à une combinaison d'un niveau de densité (D) avec un niveau de fumure (F), soit 3 × 4 soit 12 traitements : D20F0, D20F50, D20F100, D20F200, D40F0, D40F50, D40F100, D40F200, D80F0, D80F50, D80F100, D80F200. Chaque traitement est répété 4 fois en parcelle de 9 m2 (3×3 m) séparées l'une de l'autre par une distance de 2 m. Le dispositif expérimental est celui d'un bloc aléatoire complet constitué de 12 traitements en quatre répétitions. Ce qui correspond à 12 (traitements) × 4 (parcelles/traitements) soit 48 unités expérimentales.

L'engrais azoté utilisé est dosé 46% d'azote et correspond aux quantités suivantes appliquées aux parcelles.

Tableau 6. Quantité d'urée reçue par parcelle en fonction des différents niveaux de fumure azotée

Niveau de fumure
(unités d'azote / ha)

Quantité d'urée par ha
(kg/ha)

Quantité d'urée par
parcelle
(g/parcelle)

0

0

0

50

109

98

100

217

196

200

435

391

2.3.2- Installation et la conduite des cultures

L'installation des plants est réalisée par repiquage d'éclats de souche après un labour manuel. Les éclats de souche étaient composés de 5 talles pour chaque poquet pour assurer une bonne reprise des talles.

Une coupe de régularisation est réalisée deux mois après le repiquage à 15 cm au dessus du sol puis la fumure azotée est répandue une semaine plus tard. Cette coupe de régularisation permet d'assurer au départ une même base pour la croissance des plants.

2.3.3- Récolte des semences

Dans chacune des parcelles, les plants se situant à moins de 50 cm du bord de la parcelle ne sont pas pris en compte dans les mesures et l'évaluation de la production des semences. Dans chaque parcelle, les mesures seront prises au niveau des 4 répétitions. La taille des répétitions est définie sur base d'un nombre de plants de telle manière qu'on obtienne une surface équivalente à 1 m2 :

- Densité de 0,20 m×0,20 m: une répétition = 25 plants soit une surface 1 m2 ; - Densité de 0,40 m×0,40 m: une répétition = 6 plants soit une surface 1 m2 ; - Densité de 0,80 m×0,80 m: une répétition = 2 plants soit une surface 1 m2 ;

La récolte des semences est faite par secousse des tiges florifères.

2.3.4- Mesures réalisées

> Les mesures suivantes seront effectuées :

- date de début de la sortie des inflorescences qui est le nombre de jours séparant l'apparition des pollens de la date de la coupe de régularisation (5 à10% des plants de la parcelle)

- date de début maturation des semences qui est le nombre de jours séparant la chute des épillets de la date de la coupe de régularisation (début de la chute des diaspores de 5 à10% des plants de la parcelle)

- nombre de talles et nombre de talles florifères sur chacune des 4 répétitions de chaque parcelle

- nombre d'épillets par inflorescence (par comptage des diaspores de 4 inflorescences choisies au hasard par parcelle)

-nombre de caryopses issus des 100 épillets

> Les calculs suivants sont faits pour chacune des parcelles et par traitement: -nombre de talles et nombre de talles florifères par unité de surface (m2),

-nombre d'épillets par unité de surface (m2) en multipliant le nombre de talles florifères par le nombre de diaspores par inflorescence.

Les semences récoltées sont conservées dans des sacs de polypropylène et stockées dans des conditions habituelles. Des tests de germination sont réalisés dans des pots plastiques sur du sable stérilisé sous éclairage naturel et concernent aussi bien les diaspores que les caryopses. Les tests sont conduits juste à la récolte puis à 3 et à 6 mois. Le nombre de répétitions par traitement est de 4 et le nombre de semence par répétition est de 100. Les semences sont disposées à la surface du sable et arrosées quotidiennement à environ à la moitié de la capacité au champ du substrat. Les semences ayant germées sont quotidiennement comptabilisées et sorties des pots. Le test a duré 15 jours. Deux paramètres sont calculés. Il s'agit du taux de germination P(%) et de la vitesse de germination (V)

15

ni

i = 1

15

nidi

i=1

i

15

n

i=

P (%) = 1 × 100 et V semence jour

( / ) =

100

2.3.5- Analyse statistique

Pour chacun des paramètres testés, des moyennes et des écart-types sont calculés. La comparaison des moyennes est réalisée avec le logiciel MINITAB (2000) suivant le modèle linéaire généralisé à 3 critères de classification (densité, fumure, densité*fumure). Lorsque des interactions sont notées, l'influence de chacun des facteurs es analysée séparément. Les différences sont considérées comme significatives lorsque le seuil de probabilité est inférieur à 5%.

CHAPITRE 3 : RESULTATS ET DISCUSSION

3-1. Début floraison des plants et début maturation des épillets du Panicum maximum local

Les tableaux 7 et 8 présentent les données de la floraison et de la maturation des épillets du P. maximum Local. Le tableau 6 fournit le nombre de jours séparant la date de la coupe de régularisation du début floraison des plants de P. maximum Local. Alors que le tableau 7 fournit quant à lui, le nombre de jours qui sépare la date de la coupe de régularisation et la maturation des épillets du P. maximum Local.

Tableau 7. Date floraison des plants de P. maximum local

Densité

 

Fumure (unité d'N/ha)

 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

64 #177; 6

60 #177; 3

62 #177; 5

57 #177; 7

61 #177; 3

40×40

54 #177; 5

56 #177; 4

57 #177; 5

63 #177; 7

58 #177; 4

80×80

62 #177; 7

65 #177; 5

65 #177; 6

55 #177; 7

62 #177; 5

Moyenne

60 #177; 5

60 #177; 5

61 #177; 4

58 #177; 4

60 #177; 4

Tableau 8. Date maturation des plants de P. maximum Local

Densité

 

Fumure (unité d'N/ha)

 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

70 #177; 6

67 #177; 7

69 #177; 6

65 #177; 6

68 #177; 3

40×40

62 #177; 2

65 #177; 2

67 #177; 3

70 #177; 6

66 #177; 4

80×80

69 #177; 4

72 #177; 6

72 #177; 9

64 #177;5

69 #177; 5

Moyenne

67 #177; 4

68 #177; 4

69 #177; 3

66 #177; 3

68 #177; 3

De l'analyse des deux tableaux, on note que dans nos conditions d'expérimentation, la densité des plants et la fumure azotée n'exercent pas d'influence significative (p > 5%) ni sur la floraison des plants ni sur la maturation des semences. De même l'interaction entre la densité des plants et la fumure azotée n'influencent guère l'entrée en floraison de ces plants ou la maturation des semences.

3.2- productivité de talles primaires

Le tableau 9 indique le tallage des plants de l'espèce P. maximum local. Les talles primaires sont celles qui sont émises à partir de la base de la souche. Les talles secondaires dérivent des talles primaires.

Tableau 9. Productivité de talles principales du Panicum maximum local (Moyenne et écart-type) (n=4)

Densités

 

Fumure (unité d'N/ha)

 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

133 Aa* #177; 40

170 Aa #177; 20

186 Aa #177; 30

168 Aa #177; 55

164 #177; 22

40×40

113 Aa #177; 17

110 Aa #177; 16

77 Ab #177; 19

82 Ab #177; 7

95 #177; 19

80×80

61 Ab #177; 28

66 Ab #177; 7

75 Ab #177; 12

72 Ab #177; 21

68 #177; 6

Moyenne

102 #177; 37

115 #177; 52

113 #177; 63

107 #177; 53

109 #177; 45

*Pour le même niveau de fumure, les valeurs affectées de différentes petites lettres sont significativement différentes au seuil de 5%.

Pour le même niveau d'écartement, les valeurs affectées de différentes grandes lettres sont significativement différentes au seuil de 5%.

On observe une influence significative de la densité des plants sur la production de talles primaires. En effet, les plants installés suivant des écartements de 20×20 cm produisent significativement plus de talles que les plants installés en écartement 40×40 cm ou 80×80 cm. On observe une tendance générale à la diminution des

talles avec l'augmentation des écartements. Alors que ni la fumure azotée, ni l'interaction des deux paramètres n'influencent guère la production de talles primaires produites par l'espèce P. maximum local dans conditions nos d'expérimentations.

Ces résultats sont comparables à ceux obtenus par Phaikaew et al. (2001) qui ont rapportés que la densité des plants a significativement influencé le tallage de la graminée Paspalum atratum. Des conclusions similaires ont été aussi rapportées par Brown (1980) et Hampton (1987) concernant Lolium perenne.

3.3- Production de talles florifères

La production de talles florifères par les plants est indiquée au tableau 9. On observe également une influence significative (P < 5%) de la densité des plants et de la fumure azotée puis une interaction des deux paramètres sur la production de talles florifères des plants.

Tableau 10. Productivité des inflorescences du Panicum maximum local (Moyenne

et écart-type) (n=4)

 
 
 
 
 

Densités

 

Fumure (unité d'N/ha)

 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

63 Ba* #177; 16

136 Aa #177; 22

141 Aa #177; 15

91 Ba #177; 51

108 #177; 37

40×40

83 Bb #177; 10

107 Aa #177; 27

76 Bb #177; 20

78 Bb #177; 11

86 #177; 14

80×80

55 Ca #177; 14

63 Bb #177; 14

85 Aa #177; 16

74 Ab #177; 26

69 #177; 13

moyenne

67 #177; 14

102 #177; 37

101 #177; 35

81 #177; 9

88 #177; 28

*Pour le même niveau de fumure, les valeurs affectées de différentes petites lettres sont significativement différentes au seuil de 5%.

Pour le même niveau d'écartement, les valeurs affectées de différentes grandes lettres sont significativement différentes au seuil de 5%.

En général, les plants semés suivant des écartements de 20×20 cm produisent

plus de talles florifères que les plants installés suivant les densités 40×40 cm ou 80×80 cm. La production de talles florifères croisse suivant les doses croissantes de la fumure azotée puis cette production chute à 200 unité d'azote à l'hectare pour les plants installés suivant les densités de 20×20cm et 80×80 cm. Ces résultats concordent avec ceux obtenus par Bahnisch et Humphreys (1977) d'une part et Dwivedi et al. (1999) d'autre part, qui ont observés que la fumure azotée augmente la production de talles florifères chez les plants de Setaria sphacelata suite à des applications de doses croissantes de fumure azotée.

3.4- Productivité des épillets

Le graphe 2 nous fournit des renseignements sur la production des épillets au mètre carré de l'espèce P. maximum local pour les différents traitements.

Graphe 2. Production d'épillets (×103 unités) au m2

On observe une influence significative (P < 5%) de la densité, de la fumure azotée et une interaction de ces deux paramètres sur la production des épillets. En général, les niveaux de fumure 50 et 100 unités d'N à l'ha produisent les nombres les

plus élevés de semence à l'ha. On remarque une tendance à la baisse de la production de semence avec la dose de 200 unités à l'ha. Ces résultats concordent avec ceux obtenus par JAVIER et al. (1975) qui ont observés que les apports de fumure d'azote au-delà de 200 unités d'azote à l'hectare entrainent une chute de la production de semence d'Andropogon gayanus.

3.5- Fertilité des épillets du P. maximum local

Le graphe 3 fournit les renseignements sur la fertilité des épillets produit par l'espèce P. maximum Local. La fertilité des épillets est la proportion d'épillets possédant de caryopse à l'intérieur des enveloppes. Les résultats montrent que les densités des plants ont une influence significative (p < 5%) sur la fertilité des épillets. Mais les doses de fumure azotée et leur interaction n'influencent pas la fertilité des épillets de P. maximum Local.

Graphe 3. Fertilité des épillets

L'observation des résultats montrent qu'en général, la fertilité des épillets accroît avec l'augmentation des écartements (80 cm > 40 cm > 20 cm).

Un meilleur écartement entre lignes et entre plants favorisent probablement un meilleur développement des talles et par la suite la formation et le développement des caryopses à l'intérieur des enveloppes. L'influence de la fumure azotée n'est pas manifeste sur la fertilité des épillets des plants semés sur des parcelles de 20×20 cm. Les auteurs tels que Vutiparchimpai et al. (1970) ont également observés que la fumure azotée n'influence pas la fertilité des semences du P. maximum. Par contre, les plants des écartements de 40×40 cm et 80×80 cm montrent des différences significatives (p < 5%) entre la fertilité des épillets. Ces observations montrent qu'en condition de semis dense de P. maximum Local, l'apport de fumure azotée à des doses au moins égales à 100 unités est nécessaire pour favoriser la fertilité des épillets. Les fertilités des épillets obtenues dans cet essai sont supérieures à celle rapportée (40%) par Cook et al. (2005) pour la même espèce.

3.6- Poids de 1000 épillets et de 1000 caryopses du P. maximum

Les tableaux ci-dessous nous renseignent sur le poids des épillets et des caryopses du P. maximum local

Tableau 11. Poids de 1000 épillets (en mg) du P. maximum local

Densité Fumure (Unité d'N/ha)

0 50 100 200 Moyenne

20×20 419 #177; 7,2 429 #177; 8,2 441 #177; 38,0 425 #177; 4,2 429 #177; 9,3

40×40 405 #177; 26,6 413 #177; 20,3 412 #177; 9,8 446 #177; 64,4 419 #177; 18,4

80×80 425 #177; 13,4 427 #177; 12,8 428 #177; 15,7 429 #177; 18,4 427 #177; 1,7

Moyenne 416 #177; 10 423 #177; 7 427 #177; 14,5 433 #177; 11,2 425 #177; 11,6

Tableau 12. Poids de 1000 caryopses en (mg) du P. maximum local

Densités

 
 
 

Fumure (Unité d'N/ha)

 
 
 
 
 

0

 

50

100

200

Moyenne

20×20

265

#177;

16,3

250 #177; 13,4

264

#177; 20,5

253

#177;4 ,6

258

#177; 7,6

40×40

259

#177;

33,5

251 #177; 16,5

240

#177; 32,3

221

#177; 3,8

243

#177; 16,5

80×80

237

#177;

19,3

250 #177; 12,2

245

#177; 12,6

256

#177; 20,5

247

#177; 8,0

Moyenne

254

#177;

14,7

250 #177; 0,57

250

#177; 12,7

243

#177; 19,4

249

#177; 12,3

De l'analyse

des

 

deux

tableaux,

on

note

que

dans

nos

conditions

d'expérimentation, ni l'écartement des plants ni la fumure azotée n'exercent pas d'influence significative (p > 0,05) sur le poids des épillets et sur le poids des caryopses du P. maximum. On n'observe pas d'influence significative de l'écartement et de la fumure azotée sur le poids des semences bien que les fumures les plus élevées ont tendance à produire des semences qui pèsent mieux.

3.7- Poids des épillets produit à l'hectare (en kg)

Le tableau ci-dessous nous fournit le poids des épillets produits par hectare Tableau 13. Poids des épillets produits à l'hectare

Densité

 

Fumure (Unité d'N/ha)

 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

289 Aa*#177; 16

629 Ba #177; 72

663 Ba #177; 19

574 Ba #177; 130

539 #177; 170

40×40

502 Ab #177; 70

752 Ba #177; 124

378 Ab #177; 123

480 Aa #177; 139

528 #177;159

80×80

251Aa #177; 114

408 Ab #177; 80

586 Ac #177; 236

463 Aa #177; 109

427 #177; 139

Moyenne

347 #177; 135

596 #177; 174

542 #177; 147

506 #177; 59

498 #177; 151

*Pour le même niveau de fumure, les valeurs affectées de différentes petites lettres sont significativement différentes au seuil de 5%.

Pour le même niveau d'écartement, les valeurs affectées de différentes grandes lettres sont significativement différentes au seuil de 5%.

On observe une influence significative (P < 5%) de la densité et de la fumure azotée sur le poids des épillets produits à l'hectare. En général, on note que plus le niveau de fumure évolue mieux les épillets pèsent. Mais la meilleure production est obtenue au niveau de la combinaison fumure 50 unité d'N/ha pour l'écartement 40×40 cm.

3.8- Germination des épillets

Le graphe 4 exprime la germination des épillets pour les différents traitements.

Graphe 4. Taux de germination des épillets

On n'observe pas une influence significative de l'écartement et de la fumure azotée sur la germination des semences bien que les fumures les plus élevées ont tendance à produire des semences qui germent mieux. Ces résultats concordent avec les observations de Vutiparchimpai et al. (1970) qui ont observés que la fumure azotée n'influence pas la germination des semences de P. maximum.

Le pourcentage de germination des épillets est entre 0,25 et 1,5 %. Ces germinations sont faibles lorsqu'on les compare à celle de 25% rapportées par Cook et al. (2005) pour l'espèce. Les semences de l'espèce P. maximum sont rapportées comme ayant en général un très faible pouvoir germinatif.

Les paramètres environnementaux influencent considérablement la production et surtout la qualité des semences. En effet, la température ambiante, l'hygrométrie, etc, conditionnent la fécondation et la formation des ovules de même que leur évolution future. La faible germination observée dans cet essai ne saurait être uniquement imputée à l'espèce. En effet, le test de germination est conduit 2 semaines après la récolte des semences. C'est un délai relativement court comparé à 3-5 mois nécessaire pour permettre la levée de la dormance des semences. La différence entre la germination des épillets et des caryopses montrent que les enveloppes influencent négativement la germination des semences. Il découle de ces résultats qu'il est possible de relever de façon substantielle le niveau de germination des semences de P. maximum en débarrassant d'abord les épillets de leur enveloppe. Une telle mesure serait particulièrement recommandée dans les conditions où le producteur se retrouve avec de très petites quantités de semences.

3.9- Production d'épillets germant

Le graphe 5 nous fournit des renseignements sur le nombre d'épillets germant au mètre carré de l'espèce P. maximum pour les différents traitements.

Graphe 5. Productivité des épillets germant

*Pour le même niveau de fumure, les valeurs affectées de différentes petites lettres sont significativement différent au seuil de 5%.

Pour le même niveau de densité, les valeurs affectées de différentes grandes lettres sont significativement différents au seuil de 5%.

La production d'épillets germant est le paramètre qui combine tous ceux qui sont présentés ci-dessus. On observe que l'écartement des plants n'influence pas la production d'épillets germant. Mais on observe une influence significative de la fumure azotée et l'interaction des deux paramètres sur la production par unité de surface d'épillets pouvant germer. En effet, pour tous les traitements, les parcelles qui ont reçu de la fumure azotée produisent significativement plus de semence de qualité que celles qui n'en ont pas reçu. On observe une tendance à la chute de la production de semences germant sur les parcelles ayant reçu plus de 100 unités d'azote à l'ha. L'optimum de fumure dans cette expérimentation se situe entre 50 et 100 unités d'azote à l'ha. Les doses supérieures à 100 unités d'azote favorisent le développement foliaire de la plante au détriment de la production de semence.

Dans cet essai, l'azote a été privilégié comme le facteur favorisant le développement des graminées. Dans le cas de la production de semence, les facteurs comme le phosphore et les micronutriments du sol contribuent aussi à la production de semence notamment à leur fertilité.

D'autre part, l'étude a été seulement conduite sur une année. Cela ne permettra que de tirer des conclusions limitées car les conditions pédologiques pourront varier les années suivantes en raison par exemple de l'appauvrissement du sol en fertilisants tels que le P et les oligo-éléments qui ne sont pas apportés au sol dans le cadre de cette expérimentation. De même, les conditions climatiques notamment la température, le degré d'hygrométrie et l'humidité ont des effets sur l'entrée en floraison et la fructification des plantes. Ces conditions varient sensiblement parfois d'une année à l'autre.

3.10- Discussion générale et suggestions

La floraison des plants du P. maximum Local et la maturation des semences de l'espèce ne sont pas sous la dépendance de l'écartement entre les plants ou la fumure azotée. De nombreuses graminées tropicales présentent une sensibilité à la photopériode et ne fleurissent que lorsque les jours deviennent de plus en plus courts. Ce comportement est plus marqué chez certaines plantes comme Andropogon gayanus que chez l'espèce P. maximum.

Les différences de jours entre l'entrée en floraison des plants et la maturation des semences est de l'ordre de 7 jours et varie très peu d'un traitement à l'autre. Ce délai relativement court et peu variable d'un traitement à l'autre présente des avantages au plan pratique de la récolte des semences. C'est un délai que l'exploitant agricole peut considérer pour le début de la récolte des semences. Cela est important car les observations du terrain montrent que la chute des épillets est très rapide et par conséquent l'exploitant doit en tenir compte pour la récolte des semences. Tout retard de l'ordre de quelques jours dans la récolte des semences aura des conséquences très importantes dans la quantité des semences à récolter.

Toutefois, la chute des épillets en un laps de temps suite à leur maturation groupée présente des avantages lorsqu'on est dans le cas de petites exploitations agricoles comme actuellement le cas au Bénin. En effet, les exploitations agricoles au Bénin ne disposent pas encore de matériels agricoles pour la récolte des semences. La récolte des semences est actuellement manuelle. Ainsi, la maturation groupée des semences de P. maximum Local permet dans le cas de cette technique de récolte manuelle de réaliser la récolte en un temps court et de se consacrer par la suite à d'autres travaux agricoles dans l'exploitation. C'est une activité qui pourra s'insérer facilement dans le calendrier agricole de l'exploitation. Si cette récolte devrait se faire sur une longue période, cela pourrait constituer un motif de découragement dans l'adoption de cette culture.

Cette étude n'a pas pu répondre à certaines questions importantes liées à cette production de semences de P. maximum Local. Le faible pouvoir germinatif des semences enregistré dans le cas du test de germination nécessite qu'on s'y penche pour identifier les causes possibles et chercher les solutions appropriées. Messager et al. (1980) ont rapportés des pourcentages de germination de 25% pour certaines variétés de P. maximum comme P. maximum C1, P. maximum T58 et P. maximum 673. D'autre part, il serait intéressant d'identifier une technique de récolte qui assurerait un compromis entre les quantités de semences récoltées et la qualité de ces semences. Selon de nombreux auteurs, le mode de récolte des semences aussi bien des graminées que des légumineuses influence la qualité de ces semences. Nous proposons donc des essais comparant la technique développée dans cette expérimentation à d'autres techniques de récolte comme le ramassage des

semences au sol, la coupe des inflorescences au début de la maturation des semences ou encore la technique d'ensachage des inflorescences. Enfin, il manque actuellement de données sur les possibilités de conservation de ces semences dans nos conditions de conservation au Bénin. Les exploitations agricoles ont des méthodes de conservation des semences des cultures dont elles ont l'habitude de cultiver comme le maïs, le sorgho, le niébé, etc. Les semences fourragères sont des semences particulières et il n'est pas évident que les techniques actuelles de conservation paysannes s'adaptent à la conservation de ces semences fourragères. Nous souhaitons que des essais étudiant l'influence de ces modes traditionnels de conservation des semences vivrières soient faits sur la longévité des semences fourragères.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

L'importance de la maîtrise de la production de semence des cultures fourragères apparaît aujourd'hui de plus en plus grande. La croissance de la population animale notamment des herbivores domestiques impose une augmentation des disponibilités fourragères. Les pâturages naturels ont de plus en plus des capacités de production limitées. La culture fourragère contribuera à l'augmentation de l'herbage et à une meilleure alimentation des animaux. Cette culture fourragère passe en outre par une disponibilité des semences en quantité et en qualité suffisante. Bien que cette expérimentation nécessite d'être poursuivie sur une période de 2 à 3 ans avant de tirer des conclusions, elle a permis de montrer l'importance des paramètres agronomiques dans la production des semences fourragères. Il est possible pour les agro-éleveurs de produire à leur niveau des quantités non négligeables de semences de P. maximum Local.

Au vue des résultats de la première année d'expérimentation, nous pouvons conseiller aux agro éleveurs d'installer les plants de P. maximum Local suivant des écartements de 40 cm entre lignes et entre plants pour la production des semences de l'espèce. La dose de fumure azotée à apporter est de 50 unités d'azote à l'hectare soit 109 kg d'urée dosée à 46% d'azote. L'essai a confirmé la qualité des semences récoltées (pourcentage de germination inférieure à 1%). Bien que les semences de l'espèce P. maximum soient rapportées par des auteurs comme étant en général de très faible qualité, le pourcentage de germination de moins d'un pourcent obtenu dans cette expérimentation pourrait être dû en partie à la dormance des semences. Il est alors possible que les tests qui seront conduits 4 à 6 mois après la récolte fournissent des pourcentages de germination nettement plus élevés.

Il apparaît que l'un des facteurs pouvant limiter la propagation et la vulgarisation de l'espèce P. maximum dans la région du Sud Bénin pourrait être la faible qualité des semences de l'espèce. Nous conseillons alors que des études minutieuses soient entreprises pour apprécier les facteurs qui permettront d'obtenir des semences qui germent bien. En raison de la fertilité acceptable des épillets (fertilité supérieure à 50%), la faible germination des semences ne serait probablement pas liée à la fertilité des épillets.

A la lumière de tout ce qui précède, nous recommandons

- qu'on renouvelle l'essai sur deux ou trois années successives pour une confirmation des résultats obtenus car les conditions écologiques des années d'expérimentation influencent le comportement des plants.

- de tester d'autres techniques de récolte telles que l'ensachage des inflorescences ou le ramassage des épillets au sol. Ces techniques peuvent avoir des influences favorables sur la qualité des semences.

- la mise en place d'une banque de semences pour les espèces fourragères.

- l'intégration par la politique agricole, la production de semences fourragère dans nos systèmes agricoles.

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ANNEXES

Tableau 14. Vitesse de germination des épillets

Ecartements
entre lignes
et plants
(cm)

 

Fumure (unité d'N/ha)

 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

0,03 #177; 0,01

0,10 #177; 0,67

0,11 #177; 0,83

0,11 #177; 0,08

0,08 #177; 0,05

40×40

0,04 #177; 0,08

0,11 #177; 0,07

0,14 #177; 0,04

0,15 #177; 0,02

0,11 #177; 0,05

80×80

0,02 #177; 0,04

0,10 #177; 0,06

0,13 #177; 0,02

0,16 #177; 0,03

0,10 #177; 0,06

Moyenne

0,02 #177; 0,01

0,10 #177; 0,01

0,13 #177; 0,01

0,14 #177; 0,03

0,10 #177; 0,05

Tableau 15. Vitesse de germination des caryopses (Moyenne et écart-type) (n=4)

Ecartements
entre lignes
et plants
(cm)

 

Fumure (unité d'N/ha)

 
 
 

0

50

100

200

Moyenne

20×20

0,05 #177; 0,055

0,13 #177; 0,102

0,13 #177; 0,088

0,16 #177;

0,009

0,12 #177; 0,047

40×40

0,07 #177; 0,078

0,16 #177; 0,034

0,16 #177; 0,038

0,19 #177;

0,034

0,14 #177; 0,052

80×80

0,07 #177; 0,078

0,12 #177; 0,085

0,16 #177; 0,054

0,17 #177;

0,021

0,13 #177; 0,045

Moyenne

0,06 #177; 0,011

0,14 #177; 0,021

0,15 #177; 0,017

0,17 #177;

0,015

0,13 #177; 0,045

Tableau 16. Analyse de variance de la date du début floraison des plants

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

163,79

2,54

0,093

Fumure

3

55,40

1,57

0,636

Interaction

6

447,84

2,31

0,54

Tableau 17. Analyse variance de la date du début maturation des épillets

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

92,17

1,46

0,245

Fumure

3

46,56

0,49

0,690

Interaction

6

281,50

1,49

0,210

Tableau 18. Analyse de variance de la production de talles primaires

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

78101

55,69

0,000

Fumure

3

1182,9

0,56

0,643

Interaction

6

9462,5

2,25

0,060

Tableau 19. Analyse de variance de la production d'inflorescences

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

11932

11,31

0,000

Fumure

3

10142,2

6,41

0,001

Interaction

6

11141

3.52

0,008

Tableau 20. Analyse de variance de la production d'épillets au m2

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

6,6.109

4,35

0,020

Fumure

3

23.109

10,11

0,000

Interaction

6

26.109

5,68

0,000

Tableau 21. Analyse de variance de la fertilité des épillets

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

1386,29

11,80

0,000

Fumure

3

449,50

2,55

0,071

Interaction

6

230,38

0,65

0,687

Tableau 22. Analyse de variance des taux de germination des épillets

Source de
variation

DDL

SCE

F P

Densité

2

375.10-7

1,88.10-5 -

Fumure

3

6917.10-7

23,06.10-5 -

Interaction

6

458.10-7

0,76.10-5 -

Tableau 23. Analyse de variance des épillets germant

Source de
variation

DDL

SCE

F

P

Densité

2

93471

0,43

0,653

Fumure

3

132.105

40,59

0,000

Interaction

6

34.105

5,33

0,001






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