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Mortalité maternelle: cause et facteurs favorisants déterminés par l'autopsie verbale dans le département de Bakel.

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par Boubacar BARRY
Université cheikh Anta Diop de Daklar - Master de recherche 2008
  

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INTRODUCTION

Au Sénégal comme partout ailleurs, la grossesse et l'accouchement ont, depuis l'origine des temps, fait courir à la femme un risque mortel.

A l'aube du 3e millénaire, le drame de la mortalité maternelle demeure toujours le même, un fléau qui frappe durement nos pays en développement et particulièrement l'Afrique où les conditions socio-économiques, environnementales et sanitaires très précaires exposent la femme aux complications redoutables de la grossesse et de l'accouchement.

C'est ainsi que chaque jour, dans le monde, au moins 1600 femmes meurent de complications de la grossesse ou de l'accouchement, ce qui représente 585 000 décès de femmes chaque année. La majorité de ces décès (99%) survient dans les pays en développement et moins de 1% dans les pays développés [60].

Ce qui fait dire au Directeur Général de l'OMS : « Des centaines de femmes enceintes, vivantes hier soir, n'ont pas vu le soleil se lever ce matin. Certaines sont mortes en travail, leur bassin trop rétréci et déformé pour laisser passer le nouveau-né. Certaines, voulant mettre fin à une grossesse non désirée, sont mortes sur la table d'un avorteur inexpérimenté. D'autres sont mortes dans un hôpital où il n'y avait pas de sang pour compenser leur hémorragie et d'autres encore dans les convulsions de l'éclampsie parce qu'elles étaient simplement trop jeunes pour devenir mères et n'avaient jamais été à la consultation prénatale. Ce sont les femmes d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, aujourd'hui » [40]. Entre 25 % et 33 % des décès de femmes en âge de procréer qui surviennent dans de nombreux pays en développement font suite à une grossesse ou à un accouchement. Ce qui fait de la mortalité maternelle la première cause de décès des femmes en âge en procréer. En plus de cette mortalité maternelle qui est 18 fois plus élevée que dans les pays développés, plus de 50 millions d'autres femmes souffrent de pathologies liées à la maternité c'est-à-dire de complications graves de la grossesse dont 18 millions d'entre elles entraînent des incapacités [60].

Les fistules obstétricales en particulier (communication entre le vagin et le canal urinaire ou le rectum qui crée une incontinence permanente d'urines ou de selles), sont une des complications les plus dramatiques. En Afrique, le risque de mortalité maternelle est de loin le plus élevé au monde. Il est de 1 sur 16, contre 1 sur 2800 dans les pays riches. En Afrique de l'Ouest, c'est une (1) femme sur 7 qui risque de mourir chaque année des suites de la grossesse ou de l'accouchement [8]. En comparaison, en France, à la même époque, il s'en produisait que 15 pour 100 000 naissances vivantes et l'ensemble de l'Europe, 36 pour 100 000 Naissances Vivantes. [4].

Au Sénégal, le taux de mortalité maternelle est actuellement de 401 décès pour 100 000 naissances vivantes selon les données de l'Enquête Démographique et de Santé de 2005 [20].

Les régions de Tambacounda et Kolda sont les plus touchées. Dans le district sanitaire de Tambacounda, ce taux est estimé, selon les données hospitalières, à 740 décès pour 100 000 naissances vivantes de loin supérieur au taux national [59]. Avec 810 décès pour 100 000 naissances vivantes à Goudiry [10], le département de Bakel est terriblement frappé par ce fléau qui touche non seulement les femmes, mais également les familles et communautés auxquelles elles appartiennent. Le décès de la mère accroît considérablement le risque de décès du nourrisson. La mort d'une femme en âge d'avoir des enfants constitue également une perte économique importante pour le développement communautaire. Il est donc impératif de mobiliser toutes les ressources pour lutter contre la mortalité maternelle.

Depuis l'initiative de la « maternité sans risque »lancée en 1987 à Nairobi, plusieurs stratégies ont été développées pour prévenir les décès maternels. Mais on sait rendu compte que la stratégie préventive ne permet pas à elle seule de réduire le fléau. Dans son article « la mortalité négligée » mis en ligne le 16/09/ 2004, La Libre montre comment il est rare voir exceptionnel dans les maternités européennes qu'une femme meurt en couche, alors que les complications obstétricales sont la conséquence de la majorité de décès des femmes en âge de procréer dans les pays en développement. Il nous apprend que rares sont les pays en développement qui ont réussi à réduire la mortalité maternelle [35].

Si les causes médicales sont relativement connues, des efforts restent cependant à faire sur la connaissance et l'amélioration des facteurs socioculturels, économiques et environnementaux. Dans nos pays en développement, la santé maternelle ne se limite pas seulement au domaine médical, car de multiples facteurs sont à l'origine du pourquoi d'un décès d'une femme pendant la grossesse ou l'accouchement. Il est donc plus important de savoir ceux qui contribuent aux décès que de connaître les niveaux de mortalité maternelle. Pour être efficaces, les actions pour la réduction de la mortalité maternelle nécessitent l'identification des facteurs contributifs. C'est pourquoi la présente étude se propose de déterminer par la technique de l'autopsie verbale les causes mais surtout les facteurs favorisants des décès maternels dans le département de Bakel. Pour la réalisation de ce travail, nous allons suivre les étapes suivantes : Après avoir donné le contexte et la justification, nous allons énoncer le problème et les questions de recherche soulevées pour aboutir aux objectifs visés et les hypothèses posées. Nous présenterons par la suite le cadre conceptuel, la méthodologie utilisée, l'analyse et l'interprétation des résultats obtenus, pour terminer par les recommandations et la conclusion de l'étude.

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