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Problématique du financement des PME par les établissements bancaire : cas de Coris bank

( Télécharger le fichier original )
par Théophile Fabrice NEZIEN
Université Saint Thomas d'Aquin - Maitrise en Economie,Gestion des Entreprises et des Organisations 2010
  

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    BURKINA FASO Unité- Progrès-Justice

    Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur (MESS)

    Conseil National de l'Enseignement Catholique (CNEC)

     
     

    Université Saint Thomas d'Aquin (USTA)

    Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG)

    MEMOIRE DE FIN DE CYCLE

    Pour l'obtention du diplôme de Maîtrise en Economie et Gestion des Entreprises et des Organisations (EGEO).

    THEME :

    PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) PAR LES ETABLISSEMENTS FINANCIERS BANCAIRES :

    CAS DE CORIS BANK INTERNATIONAL

     

    Présenté par : NEZIEN Théophile Fabrice (fabricenezien@ yahoo .fr )

    i

    Sous la direction de : Maître de stage :

    Monsieur MOHAMADOU Moustafa Monsieur SANOU Seydou

    Enseignant a l'USTA Directeur de l'exploitation a CORIS Bank

    Année Académique 2010-2011

    Fabrice NEZIEN, Mai 2011

     
     

    DEDICACE

    Je dédie ce travail à :

    - mes parents pour leurs efforts inestimables ; qu'ils puissent trouver à travers ce travail, le fruit de leur sacrifice ;

    - mes frères et soeurs pour leur soutien.

    REMERCIEMENTS

    Le présent mémoire a été réalisé aussi avec le concours de plusieurs personnes.

    Mes remerciements vont de ce fait à :

    - l'équipe administrative de L'USTA pour avoir créé un cadre propice pour notre formation ainsi que à tout le corps professoral pour m'avoir transmis le savoir ; un savoir qui me sera sans doute profitable aujourd'hui et demain ;

    - la famille « CORIS BANK » pour m'avoir permis de mener à bien mes recherches et notamment Monsieur le Président Directeur Général Idrissa NASSA et Monsieur Seydou SANOU directeur de l'exploitation ;

    - Monsieur Moustafa MOHAMADOU qui, quand bien même ses multiples occupations a bien voulu m'accompagner dans la réalisation de cet travail ;

    - Monsieur Bernard N'DO a la Banque Atlantique ;

    - Monsieur Omer COMBARY et monsieur Denis AKOUWERABOU pour leurs conseils.

    Je n'oublie pas toutes les personnes ressources rencontrées dans le cadre de ce travail, notamment Monsieur Mamadou BELEM au Ministère du Commerce, de la Promotion de l'Entreprise et de l'Artisanat ; Madame OUILI à la maison de l'entreprise du Burkina Faso, ainsi que tous mes amis (ies) pour leur soutien.

    MERCI A TOUS !

    SOMMAIRE

    DEDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    SIGLES ET ABREVIATIONS iv

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES v

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITRE 1 : APPROCHE THEORIQUE DU FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) 7

    SECTION 1 : ASPECT GENERAL DES PME 7

    SECTION 2 : ANALYSE DES BESOINS FINANCIERS DES PME 11

    SECTION 3 : LE FINANCEMENT 13

    SECTION 4 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU FINANCEMENT DES PME 19

    CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 23

    SECTION 1 : PRESENTATION GENERALE DE CORIS BANK 23

    SECTION 2 : PROCESSUS DE FINANCEMENT DES PME PAR LA BANQUE 26

    SECTION 3 : TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 30

    CHAPITRE 3 : APPROCHE EMPIRIQUE DU PROBLEME DE FINANCEMENT : ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS. 32

    SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS 32

    SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS 35

    SECTION 3 : PISTES EXPLORATRICES POUR LE FINANCEMENT DES PME. 52

    CONCLUSION GENERALE 57

    BIBLIOGRAPHIE 60

    LISTE DES ANNEXES 62

    TABLE DES MATIERES 67

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    BCB : Banque Commerciale du Burkina

    BFR : Besoin en Fonds de Roulement

    BIB : Banque Internationale du Burkina

    BICIAB : Banque Internationale pour le Commerce, l'Industrie, et l'Artisanat du Burkina

    BOA : Banque Of Africa

    BRS : Banque Régionale de Solidarité

    BSIC : Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce

    CAFG : Capacité d'Autofinancement Global

    CEFORE : Centre de Formalités des Entreprises

    CFE : Centre Financier aux Entrepreneurs

    CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale

    CORIS : Confiance, Originalité, Responsabilité, Intégrité et Sociabilité

    FAART : Fonds d'Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes

    FAFPA : Fonds d'Appui à la Formation Professionnelle et a l'Apprentissage

    FAIJ : Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes

    FASI : Fonds d'Appui au Secteur Informel

    Franc CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

    PAPME : Programme d'Appui aux Petites et Moyennes Entreprises

    PME : Petites et Moyennes Entreprises

    PMI : Petites et Moyennes Industries

    PRODIA : Programme de Développement de l'Industrie et de l'Artisanat

    SGBB : Société Générale des Banques du Burkina

    SYSCOA : Système Comptable Ouest Africain

    TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée

    UAB : Union des Assurances du Burkina

    UBA : United Bank for Africa

    UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain.

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES

    TABLEAUX

    Tableau 1 : Répartition des entreprises en fonction des variables et des types de crédits 33

    Tableau 2 : Tableau des fréquences relatives 33

    Tableau 3 : Tableau des profils colonnes 34

    Tableau 4 : Les problèmes de financement pour les différents niveaux de risque et de

    garantie considérés 41

    GRAPHIQUES

    Graphique 1 : Représentation graphique de l'influence du risque 37

    Graphique 2 : Représentation graphique de l'influence de la garantie 39

    Graphique 3 : Représentation graphique du conflit Risque- Garantie. 42

    Graphique 4 : Représentation graphique de l'influence de la gouvernance 44

    Graphique 5 : Représentation graphique de l'influence du coût du crédit 48

    Graphique 6 : Les principaux facteurs déterminants dans la problématique du financement 51

    Graphique 7 : Schéma de financement 53

    INTRODUCTION GENERALE

    1. Contexte et justification

    Dans le cadre de sa politique de développement économique et social, le gouvernement burkinabè a mis l'accent sur la promotion de l'initiative privée et du développement participatif. A ce titre, la Petite et Moyenne Entreprise(PME) a été identifiée comme l'un des leviers essentiels au développement en ce sens que les effets d'entrainement sur le reste de l'économie en termes de création d'emplois, de diversification de la production et d'utilisation des ressources productives sont réels.

    L'émergence des entreprises à laquelle on assiste est venue en réponse à un contexte socioéconomique en pleine mutation : exode rural massif, échec des reformes économiques, chômage et inégalités de revenus.

    En parallèle, un courant de pensées s'est progressivement développé1 décrivant les micros entreprises non seulement comme un moyen de lutte contre la pauvreté, mais aussi comme une solution aux problèmes de croissance dans les pays en développement comme le Burkina Faso. C'est dans une telle perspective que depuis ces deux(2) dernières décennies, les autorités avec l'appui des partenaires s'adonnent a promouvoir cette catégorie d'entreprise.

    Cependant, la proportion des PME en fonction des efforts consentis à leurs égards semble toujours inquiétante. De fait, ces entreprises rencontrent beaucoup de difficultés qui contraignent leur épanouissement. Parmi lesquelles, figure le problème de l'accessibilité au financement bancaire.

    C'est dans ce cadre que s'inscrit la présente étude dont le choix du thème « Problématique du financement des PME par les établissements financiers bancaires : Cas de CORIS BANK INTERNATIONAL ~ a été motivé par des raisons tant d'ordre personnel, que scientifique.

    La problématique du financement des PME est récurrente dans la plupart des pays en développement. Elle est d'autant plus préoccupante au Burkina Faso, surtout que les PME constituent pour l'essentiel, des chances de sortir du sous développement.

    1 Plan quinquennal de développement (1986-1990), Morrison et Ali(1996), Charte des PME du Burkina Faso(2010) entre autres.

    Une étude faite sur un secteur aussi important que celui de la finance est donc d'un apport remarquable aussi bien pour les différents acteurs intervenant dans le processus du financement que pour tous les agents économiques en général. Ainsi, avons-nous décidé d'orienter notre étude sur les établissements financiers bancaires, notamment leurs rapports avec les PME en vue de contribuer à la libéralisation de ce secteur.

    D'un point de vue personnel, amorcer cette étude est un fait fondamental du fait qu'elle constitue un jalon de réflexion et d'étude de « ce qui se fait » et de « ce qui devrait se faire » dans une institution financière comme CORIS BANK en terme de financement.

    Sur le plan scientifique, cette étude devra nous permettre de concilier la théorie à la pratique. Un acquis qui nous permettra de mener une analyse complémentaire aux recherches antérieures et de proposer des actions de soutien aux acteurs en vue d'une véritable promotion du financement bancaire à l'égard des PME.

    De ce contexte, la spécification de la problématique nous permettra d'abord de justifier l'existence d'un problème de financement et par la suite, de formuler les interrogations sur les raisons d'un tel état des faits.

    2. Problématique

    Paradoxalement plus d'une trentaine d'années après le début de la libéralisation financière2, la dynamique du financement ne semble pas être enclenchée en faveur des projets du secteur privé. En effet, certains projets sont pratiquement exclus du système financier, notamment en ce qui concerne le financement de leurs activités. Malgré l'intérêt affiché par le gouvernement, les PME au Burkina Faso éprouvent encore des difficultés au niveau de leur croissance et de leur développement. Ces difficultés sont depuis longtemps un enjeu majeur étant donné que le manque de capitaux demeure problématique dans plusieurs pays, en l'occurrence au Burkina Faso.

    A cet effet, plusieurs études dont celles de Beck et Demirguc-Kunt(2006), SQW et RAM(2005), Buckvic et Bartlett(2003), Wattanaparutipaison (2003), Feakins (2004) ont constaté que ces difficultés représentent un obstacle majeur au développement des PME, particulièrement dans les pays en développement où le système financier demeure encore sous développé.

    2

    2 Intervenue au début des années 1980 pour les pays Ouest Africains, (rapport OCDE) (c) Fabrice NEZIEN, Mai 2011.

    Les statistiques de la Banque mondiale le démontrent plus clairement (Cull et al, 2006) révélant que dans la plupart des pays en développement, plus de 50% de l'actif total des PME étudiées est financé par des capitaux propres, le taux moyen de financement bancaire n'étant que de 8%.

    Qui plus est, le taux de refus des demandes de crédits bancaires de ces types d'entreprises d'une moyenne de 30% dans la plupart des pays d'Afrique Subsaharienne selon cette même étude. Un taux en relative croissance à CORIS BANK soit de 12% en 2009 à 15,21% en 2010(états annuel des crédits 2009 et 2010). Pour une banque qui se veut être le « partenaire privilégié des PME- PMI»3, cette situation demeure toutefois inquiétante.

    Pour la plupart des établissements financiers bancaires (dont CORIS BANK), le problème de financement ne se pose pas de la même façon selon qu'il s'agisse des grandes entreprises ou des PME. Étant donné qu'au préalable, un financement n'est accordé qu'après une étude de la santé financière de l'entreprise, le financement des grandes entreprises ne constitue pas un véritable problème pour les banques. Ces entreprises ont régulièrement fait leur preuve en matière de développement et de pérennité, leur ancienneté et leur occupation rationnelle du marché en sont le témoignage. Le dynamisme des relations de ces unités avec les banques est garanti par une communauté d'intérêts et une forme de caution de la puissance publique, notamment pour l'intérêt fiscal et pour des motifs de préservation des « grands pourvoyeurs d'emploi ».

    Le cas des PME est tout autre. Au Burkina Faso, nombre de ces entreprises naissent d'une idée formulée par une ou plusieurs personnes qui investissent leur propre argent et probablement font appel a leurs familles, et a leurs amis pour qu'ils les aident financièrement en échange d'une part dans l'entreprise. Mais une fois le démarrage rendu possible, toutes ces entreprises en croissance ont à un moment ou un autre besoin d'investir pour se développer ou innover d'avantage. Si elles ne peuvent trouver les financements dont elles ont besoin, des idées brillantes peuvent être délaissées; toute chose qui représentera une déperdition de croissance économique.

    En général, les besoins financiers des PME excédent les capacités financières de leurs promoteurs. Le recours aux capitaux étrangers s'avère donc indispensable.

    3L'une des missions de CORIS BANK.

    Cependant, 30% seulement de ces entreprises parviennent à obtenir un crédit dans de bonnes conditions auprès des institutions financières (rapport doing business de la banque mondiale, édition 2009).

    C'est d'ailleurs ce qui ressort des conclusions des journées de la banque et de la finance burkinabè (Ouagadougou les 29 et 30 Novembre 2007), en ce sens que : « Les très petites entreprises ont un accès plutôt facile aux institutions de micro finances que sont les caisses populaires, les fonds publics et certaines structures non gouvernementales(ONG) ; Les moyennes entreprises trouvent en partie des facilitées avec les institutions de micro finances et les banques classiques. Cependant, certaines d'entre elles n'ont pas de répondants pour leurs financements ~. Visiblement, il existe un problème d'adéquation entre l'offre et la demande de crédit. Que pourrait bien expliquer une telle insuffisance ?

    La problématique du financement bancaire nous paraît d' un sujet a controverse entre les acteurs du système financier : d'une part les promoteurs d'entreprises qui se plaignent des conditions rigides des banques, et d'autre part les banques qui évoquent des insuffisances internes aux entreprises en exigeant d'elles l'affectation de biens en garantie non toujours détenus. Il semble aussi qu'à l'origine de ces difficultés se trouve un problème de gestion et de transmission de l'information entre les micros entreprises et leur environnement, notamment leurs créanciers (banques). Une information considérée capitale à CORIS BANK comme dans toutes les autres institutions financières, étant donné que son apport constitue le préalable a toute demande de financement, permettant de ce fait d'estimer le risque encouru. Toute chose qui constitue un obstacle à une prise de décision optimale, mais aussi à l'accès au crédit (WAMBA, 1999).

    Pourtant, les PME pour se développer ont besoins surtout, et outre les autres sources de financement, d'un accompagnement bancaire aussi bien sur le court, moyen et long terme. Elles ont besoin de satisfaire leurs demandes. Comment donc faire correspondre de manière durable et soutenable l'offre et la demande de financement des PME ? D'aucuns pensent que le problème de financement se résume a la question de garantie. D'autres par contre trouvent qu'il a son fondement dans le rôle traditionnel des banques consistant essentiellement à la collecte des fonds, a la prestation de services et a l'octroie de crédit.

    Ce rôle d'intermédiaire privilégié entre offreurs et demandeurs de capitaux a pourtant évolué depuis les années 1980 face à la libéralisation du secteur bancaire au Burkina Faso.

    Malgré tout, le financement des PME demeure toujours une activité « risquée », suscitant à cet effet de vifs débats.

    Fort de ce constat, l'on est amené à se demander : Pourquoi est-il difficile pour les établissements financiers bancaires (notamment CORIS BANK) de financer certaines PME ?

    De cette question principale, découlent les questions spécifiques suivantes :

    - La question de la garantie peut-elle être mise en exergue pour expliquer le problème de financement ?

    - Qu'elles sont les autres facteurs qui contraignent le financement des PME par CORIS BANK ?

    Notre analyse doit donc répondre aux diverses interrogations suscitées par la problématique.

    3. Objectifs

    L'objectif principal de notre travail est d'analyser les problèmes de financement des PME par les établissements financiers bancaires, notamment par CORIS BANK.

    Pour atteindre cet objectif, nous nous fixons les objectifs spécifiques suivants :

    - analyser les facteurs prédominants dans le financement des PME à CORIS BANK ;

    - présenter les autres facteurs qui contraignent le financement des PME par la banque.

    4. Hypothèses

    Face à ces objectifs, nous basons notre travail sur les hypothèses suivantes :

    H1 : le problème du financement est fonction essentiellement du niveau de risque et de la garantie ;

    H2 : le coût du crédit est une contrainte de financement pour les PME.

    5. Méthodologie

    Pour mener a bien cette étude, nous avons choisi d'une part d'utiliser certaines thématiques développées et d'autre part, nous avons procédé a une collecte de données de soixante dix (70) Petites et Moyennes Entreprises ayant connu des problèmes de financement durant le premier semestre 2010 au sein de CORIS BANK.

    6. Plan d'étude

    De cette méthodologie de recherche, l'étude se fera essentiellement en trois(3) grands chapitres.

    Ainsi, le premier chapitre portera sur l'approche théorique du financement des PME à travers laquelle nous allons définir les concepts de « PME », de « financement » et analyser les fondements théoriques du financement des entreprises.

    Le deuxième chapitre se consacrera au cadre méthodologique de notre étude oü il s'agira essentiellement de présenter le processus de financement des PME par CORIS BANK et notre méthodologie de collecte des données.

    Le troisième chapitre traitera de l'approche empirique du problème de financement où nous allons d'abord présenter nos résultats, mené ensuite notre analyse et enfin nous explorerons quelques pistes en guise de recommandations, susceptibles de promouvoir davantage le financement aux PME.

    CHAPITRE 1 : APPROCHE THEORIQUE DU FINANCEMENT

    DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME)

    Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) forment l'armature de la plupart des économies et en sont une source essentielle de croissance économique, de dynamisme et de flexibilité aussi bien dans les pays industrialisés, que dans les pays en développement comme le Burkina Faso. Ces entreprises jouent un rôle essentiel dans la création d'emplois et mieux, constituent aujourd'hui la forme dominante d'organisation de l'entreprise.

    Des financements sont cependant nécessaires pour les aider à créer et développer leurs activités. Les PME dont l'existence et l'importance sont une spécificité de l'économie ne peuvent donc s'épanouir que si les formes variées de financements proposés par les établissements financiers ne leur permettent de couvrir leurs besoins.

    A cet effet, des courants de pensées ont tenté de définir le concept de « PME », de mettre en évidence ses besoins pour parvenir au problème de financement en s'appuyant sur diverses théories dont celle de « l'agence ».

    Ainsi, proposons-nous à travers le présent chapitre, d'expliquer d'abord le concept de « PME ~ et d'énoncer ses principaux besoins (financiers), d'analyser ensuite la notion de financement et enfin d'aborder les fondements théoriques du financement de ces entreprises.

    SECTION 1 : ASPECT GENERAL DES PME

    Si l'entreprise en général est une unité économique qui combine des ressources limitées en vue de créer des richesses profitables, qu'en est-il du cas spécifique des PME ?

    I : Contexte historique

    Le secteur de la micro entreprise est la manifestation visible des stratégies économiques développées surtout par les populations défavorisées face aux différentes agressions de toutes sortes qu'elles subissent notamment depuis la mise en oeuvre des politiques d'ajustement structurel.

    Un secteur considéré a l'origine comme un phénomène marginal, voir même préjudiciable au bon fonctionnement de la nation a cause de son statut pour la plupart qualifié d' « informel » échappant donc aux recettes fiscales et de sa concurrence qualifiée de « déloyale » avec ses produits vendus a des prix disproportionnels avec le pouvoir d'achat des populations. Il s'est progressivement imposé au point d'être reconnu aujourd'hui comme un secteur a part entière avec lequel il faut désormais compter au même titre que le secteur moderne compte tenu de son poids important et sans cesse croissant; tout au moins en tant que principal pourvoyeur d'emplois et élément pertinent de lutte contre la pauvreté.

    Au Burkina Faso en particulier, cette tendance est l'aboutissement de plusieurs réformes intervenues. En effet, la non maitrise de la croissance démographique depuis ces vingt(20) dernières années s'est avérée conséquente sur les différents indicateurs économiques. Un phénomène qui a augmenté l'offre d'emplois pour le secteur public; naguère principal pourvoyeur d'emplois aux diplômés, avec pour corollaires le chômage des jeunes, l'exode rurale massif des populations.

    L'Etat a de ce fait pris conscience de ses limites à absorber tout seul, le nombre d'étudiants sortis des grandes écoles et des centres de formation professionnels. Face à un tel contexte, la politique économique a travers l'action sur la consommation, l'investissement et les dépenses publiques se voulait plus adaptée pour accroître le revenu national. A ce titre, les Petites et Moyennes Entreprises(PME) ont été identifiées comme l'un des pôles majeur de croissance de l'économie burkinabè.

    C'est ainsi que au cours de ces deux(2) dernières décennies, l'Etat s'emploie activement dans ce sens a promouvoir l'auto emploi. A ce jour, l'importance en nombre et en emplois de ces entreprises n'est plus a démontrer. On assiste a un essainage des micros entreprises permettant aux populations rurales et urbaines de s'insérer dans la vie économique, au point de regrouper aujourd'hui 30% des emplois, et de contribuer à environ 80% au tissu économique burkinabè (Rapport Chambre de commerce, 2006).

    Mais que pourrait bien renfermer la notion de PME ?

    II : Definition

    La définition de la PME qui permet son identification et sa reconnaissance dans l'environnement recouvre des perceptions différentes qui renvoient a une caractérisation si bien que plusieurs auteurs ont essayé à leur manière de la définir.

    Ainsi, pour Julien(1984), il n'y a pas de frontière claire et précise entre la petite et la grande entreprise car entre ces deux extrêmes, il existe une multitude d'entreprises aux caractéristiques diverses. Si les auteurs comme Peterson(1978) et Julien(1984) proposent des définitions différentes de la PME, ils sont toutefois d'accord sur le fait que la population des PME est très hétérogène. De même, Bucaille et Beauregard(1986) soutiennent que « la PME est diversité ; elle l'est dans son marché, dans ses comportements, dans ses hommes, dans son évolution, dans ses technologies ou dans ses risques. Aucune PME ne ressemble totalement à une autre ». Dans toutes les approches quantitatives, le critère privilégié pour identifier les PME est le critère de « taille ~ d'entreprise.

    Sur ce, les Petites et Moyennes Entreprises sont donc des entreprises dont la taille, définie a partir du nombre d'employés, du niveau d'investissement et du chiffre d'affaires ne dépasse pas certaines limites.

    Au Burkina Faso, en référence à la CHARTE des PME(2010) dans son article 2,« On entend par Petite et Moyenne Entreprise, toute personne physique ou morale productrice de biens et services marchands, immatriculée au registre de commerce ou tout autre registre, totalement autonome, dont l'effectif ne dépasse pas deux cent(200) employés permanents et dont le chiffre d'affaires annuel est inferieur ou égal à un milliard (1 000 000 000) FCFA avec un niveau d'investissement inferieur ou égal a deux cent cinquante millions(250 000 000)FCFA et qui tient une comptabilité régulière ».

    Ainsi, les critères distinctifs par catégories de PME sont entre autres : Le nombre d'employé(s), le chiffre d'affaires et le montant des investissements. Il faut entendre ici par « nombre d'employé(s) », le personnel travaillant permanemment sur la base d'un contrat de travail. Le chiffre d'affaires étant la somme des ventes réalisées au cours de l'année allant du 1er janvier au 31 décembre. L'investissement quant a lui est perçu comme étant l'ensemble des moyens matériels, et financiers mis en oeuvre pour le fonctionnement de l'entreprise.

    Cette définition(ou caractérisation) de la PME selon la CHARTE, qui met en exergue les critères distinctifs nous parait acceptable dans le contexte burkinabè.

    Il nous semble donc nécessaire de prendre en compte dans le cadre de notre étude, aussi bien la PME telle que définie dans la CHARTE, que la petite entreprise qui n'a pas été prise en compte (secteur informel) car n'ayant pas de comptabilité certifiée ; ce, d'autant que le secteur privé porte a 32% l'empreinte « informelle ». La notion de PME regroupe donc :

    - la micro entreprise : qui est définie comme une entreprise qui emploie en permanence moins de dix(10) personnes et qui réalise un chiffre d'affaires hors taxes inferieur ou égal à trente millions (30 000 000) FCFA avec un niveau d'investissement inferieur ou égal a trois millions (3 000 000) FCFA. Elle tient une comptabilité allégée de trésorerie ;

    - la petite entreprise : qui est définie comme une entreprise qui emploie en permanence moins de cinquante(50) personnes, qui réalise un chiffre d'affaires hors taxes supérieur à trente millions (30 000 000) FCFA et inferieur ou égal à cent cinquante millions (150 000 000) FCFA avec un niveau d'investissement inferieur ou égal a cinq millions (5 000 000) FCFA. Elle tient une comptabilité en interne ou par toute autre structure similaire reconnue au Burkina Faso ;

    - la moyenne entreprise : définie pour sa part comme une entreprise qui emploi en permanence moins de deux cent(200) personnes et qui réalise un chiffre d'affaires hors taxes supérieur à cent cinquante millions (150 000 000) FCFA et inferieur ou égal à un milliard (1 000 000 000) FCFA avec un niveau d'investissement inferieur ou égal a deux cent cinquante millions (250 000 000) FCFA. Elle tient une comptabilité selon le système normal en vigueur dans l'espace UEMOA.

    Les PME sont donc les types d'entreprises dont le nombre d'employés, le niveau d'investissement et le chiffre d'affaires ne dépassent pas certaines limites. Cependant, si les entreprises rencontrent des problèmes de financement, c'est parce que leurs besoins ne sont pas couverts. Proposons nous donc a cet effet d'étudier les principaux besoins des PME.

    SECTION 2 : ANALYSE DES BESOINS FINANCIERS DES PME

    « Il n'est question de financement que pour celui qui en exprime le besoin. »(Jules Besançon, 1998). Le fondamental à une demande de financement est donc l'évaluation des besoins financiers nécessaires a l'entreprise. Plusieurs besoins interviennent durant leur cycle de vie courant.

    I : Le besoin d'investissement

    De l'avis de J-Y-SAUQUIN et C.H D'ARCIMOLE, (2001)) « L'investissement est un accroissement des outillages et des énergies disponibles. Investir, c'est améliorer en consentant un sacrifice. C'est aussi prélever un arbitrage entre le présent et l'avenir ». Pour une entreprise, investir c'est mettre aujourd'hui en oeuvre des moyens financiers pour a travers des activités de production et de ventes, générer des ressources financières sur plusieurs périodes ultérieures. C'est la transformation de la monnaie en actif physique. Indépendamment de la recherche de la rentabilité qui est l'objet même de son existence, l'entreprise doit assurer et stimuler sa croissance a moyen et long terme. Ces impératifs ne peuvent être atteints que dans la mesure où elle investit permanemment.

    Plusieurs catégories d'investissements sont a distinguer. Ce sont essentiellement : les investissements immatériels qui recouvrent toutes les dépenses à long terme (autres que les achats d'actifs fixes), les investissements mobiliers qui pour leur part regroupent l'ensemble des actifs physiques tels que les machines, le matériel de bureau, l'outillage, et les investissements financiers ( épargne) qui se présentent sous la forme de prêts et dépôts à long terme ou par l'achat de titres de participation.

    L'entreprise est donc amenée a entreprendre des projets indispensables a sa croissance et à sa survie. Pour cela, la rentabilité des investissements projetés et leur acceptabilité doit être vérifiée. La prise d'une décision d'investissement par l'entreprise se fonde le plus souvent sur un certain nombre de critères : Ce sont entre autres le principe de la valeur actuelle, le principe de l'actualisation, et celui du taux interne de rentabilité.

    Toutefois, ces investissements quand bien même leur nécessité ne suffisent pas à atteindre les objectifs fixés. En effet, l'entreprise a aussi besoin de fonctionner.

    II-Le Besoins en Fonds de Roulement(BFR)

    La notion de besoin en fonds de roulement correspond au besoin engendré par le cycle d'exploitation. Le cycle d'exploitation d'une entreprise est constitué par l'ensemble des opérations exécutées depuis l'achat des matières premières jusqu'à la vente des produits finis en passant éventuellement par la phase de production (cas d'une entreprise industrielle). Les immobilisations à elles seules ne suffisent pas au fonctionnement de l'entreprise.

    En effet, celle ci achète des matières premières, vend des produits finis, règle ses fournisseurs et recouvre ses créances clients. De même, elle entretient des relations avec l'Etat a travers la douane et les services fiscaux. De fait, importer ou exporter représente un coût pour les entreprises qui s'y donnent. Le coût de l'entrepôt en magasin, de l'admission temporaire ou encore le coût de l'enlèvement des marchandises sont entre autres les obligations auxquelles les PME doivent se soumettre pour une bonne fin de leurs opérations. De même, la soumission aux « marchés )) publics de l'Etat, nécessite des concours bancaires pour non seulement assurer la garantie des travaux à réaliser, mais aussi pour le démarrage et la bonne exécution de ceux-ci.

    L'analyse financière du cycle d'exploitation fait intervenir la notion de Besoin en Fonds de Roulement (BFR). Le BFR s'intéresse aux éléments cycliques et varie en fonction du niveau de l'activité(en rapport avec le chiffre d'affaires). Il a un caractère permanent et correspond aussi a l'investissement nécessaire dans le cycle d'exploitation du fait du décalage dans le temps entre les recettes et les dépenses d'exploitation; étant donné que dans tout cycle, les dépenses précèdent les recettes.

    Techniquement, le BFR est la différence entre l'actif circulant (Stocks + créances de court terme) et le passif circulant (dettes de court terme) : BFR=Actif circulant- passif circulant

    Deux grandes catégories de besoins se présentent donc aux PME: le besoin d'investissement et le besoin de fonctionnement communément appelé Besoin en Fonds de Roulement. Ceuxci se traduisent respectivement par une demande de capitaux de long et de court terme. Toutefois, pour que l'entreprise réalise ses investissements et assure son fonctionnement quotidien, ces besoins devront nécessairement faire l'objet de financement.

    SECTION 3 : LE FINANCEMENT

    I-Définition

    De la définition retenue par le lexique d'économie (Dalloz, 7eme édition, 2002), l'on peut assimiler le financement comme étant « la méthode nécessaire a toute acquisition d'actif car il en permet le paiement ~. D'une manière générale, le financement est la mise a la disposition de capitaux au profit de l'entreprise pour la couverture de ses besoins financiers. Il est d'une importance significative pour l'entreprise car c'est essentiellement a son travers qu'elle parvient a couvrir ses différents besoins financiers.

    La règle de l'orthodoxie financière (équilibre financier minimum) recommande que les immobilisations soient financées par des ressources stables (capitaux propres + dettes de long terme) et que les emplois cycliques (circulants) soient financés par des ressources cycliques. Cette notion implique que l'on admette une certaine spécialisation des ressources aux emplois.

    Ainsi, les notions de fonds de roulement et de besoin en fonds de roulement ne sont que l'expression de cette exigence. Les ressources nécessaires pour la satisfaction de ces besoins proviennent de diverses sources et structures de financement.

    II-Sources et structures de financement

    Il existe plusieurs sources et structures de financement qui permettent aux entreprises de réaliser leurs projets.

    II-1 Les sources de financement.

    Plusieurs études (Cassar et Holer, 2003 ; Koleamaki et Rutherford, 2005) montrent que la structure financière des PME peut être expliquée par la théorie de l'ordre hiérarchique qui stipule que pour financer leurs activités, les entreprises privilégieraient dans l'ordre, le financement interne à celui externe et dans ce dernier cas, le financement par fonds propres à celui par dettes (Myers, 1984). Cela nous amène à distinguer en fonction de leurs origines, deux(2) principales catégories de sources de financement : Les sources de financement internes et les sources de financement externes.

    II.1.1 Les sources internes de financement Il s'agit essentiellement :

    - du capital social : qui est la principale ressource financière de l'entreprise.

    Le capital social est formé par l'ensemble des apports de biens en nature (physique) et en numéraire du promoteur ou des associés et n'est exigible par aucun créancier ;

    - et de l'autofinancement : qui est une ressource propre de financement générée par l'exploitation de l'entreprise qui reste effectivement à sa disposition et qui lui permet de financer sa croissance.

    Deux sources essentielles de financement internes sont donc à distinguer : Le capital social et l'autofinancement dégagé. Ces sources s'avèrent généralement insuffisantes, obligeant à cet effet les promoteurs à recourir aux sources de financement externes pour compléter leurs capitaux.

    II.1.2 : Les sources externes de financement : les capitaux d'emprunt

    Les sources externes sont constituées des différents crédits accordés aux PME par les autres agents économiques, notamment les établissements financiers. Les capitaux d'emprunts proviennent de sources différentes selon leurs destinations, leurs durées et permettent de financer l'investissement, le besoin en fonds de roulement et les autres besoins financiers de l'entreprise.

    > Capitaux d'emprunt pour le financement des investissements

    - Le crédit ordinaire ou emprunt indivis : le crédit peut être défini comme l'opération qui consiste a mettre a la disposition d'un agent a besoin de liquidités, de la monnaie pendant une certaine période et contre remboursement à des périodes ultérieures, du capital majoré d'intérêts.

    - Le crédit bail ou leasing : c'est une opération indirecte de financement qui consiste en une location de matériel et qui permet aux PME de disposer d'un actif industriel contre le paiement de loyer. Le contrat de crédit bail est caractérisé par la mise à la disposition d'un matériel au choix, la détermination d'une durée de location, le paiement de loyer et la possibilité de rachat du bien a l'issu du contrat. Le crédit bail est aussi perçu comme un contrat de location-vente.

    > Capitaux pour le financement du besoin en fonds de roulement

    A ce titre, il s'agit essentiellement des crédits bancaires de court terme entrainant un décaissement de fonds et dénommé à cet effet « crédit par caisse ou de trésorerie ». Plusieurs catégories sont à distinguer :

    - les faciités de caisse

    Ce sont des crédits consentis pour remédier à un décalage de courte durée entre les recettes et les dépenses des entreprises ;

    - le découvert bancaire

    C'est un crédit de trésorerie mis a la disposition d'une entreprise dont les besoins en fonds de roulement(BFR) dépassent les possibilités du fonds de roulement ;

    - le crédit de campagne ou crédit saisonnier

    C'est le type de crédit accordé surtout aux entreprises ayant des activités saisonnières, c'est à dire un type de production qui se réalise à un moment donné de l'année (cas des PME exerçant dans l'agrobusiness) ;

    - le crédit relais

    Il s'agit d'un crédit mis en place dans l'attente d'une importante entrée financière qui peut résulter soit d'une cession d'immobilisation, d'une augmentation de capital, ou d'émission d'emprunts ;

    - et l'escompte d'effets de commerce

    L'escompte commercial est une opération de crédit par laquelle la banque met à la disposition du client le montant d'un effet de commerce (document matérialisant une créance) sans attendre l'échéance. Il s'agit donc pour la banque d'acheter l'effet et d'anticiper l'encaissement de sa créance au profit de son client contre déduction d'agios (frais bancaires).

    > Les crédits ou engagements par signature

    Les crédits par signature encore appelés engagements par signature sont des concours accordés par la banque sous forme d'engagement en faveur de l'entreprise pour exécuter une obligation en cas de défaillance de celle ci. Leur particularité est qu'ils n'entrainent pas de décaissements de fonds sauf en cas de défaillance de l'entreprise. La banque peut engager sa signature de trois(3) manières différentes, soit en se portant caution, soit en avalisant des effets de commerce ou soit dans le cadre d'un crédit documentaire.

    A. Les cautions

    Les cautions sont une gamme très variée de crédits que la banque accorde non sans prêter de l'argent, mais en prêtant sa propre signature pour le compte de l'entreprise et en faveur des tiers. En vertu de l'acte de cautionnement signé, la banque qui s'est porté garante devra honorer sa signature en cas de défaillance du principal (entreprise). Deux formes de cautions sont à distinguer: les cautions fiscales et les cautions de marchés.

    A.1 : Les cautions fiscales ou cautions en douane

    Les cautions fiscales s'appliquent dans le cadre du fisc comme la douane. Elles sont délivrées par la banque en faveur de la douane pour garantir les transactions douanières des entreprises. Les principales sont :

    - la caution pour entrepôt fictif

    C'est un régime par lequel l'administration douanière accorde aux commerçants importateurs, l'autorisation de placer des marchandises dans des magasins ou entrepôts agréés et dont le retrait de ceux-ci est conditionné par la présentation de ladite caution ;

    - l'admission temporaire

    Par ce procédé, la douane autorise l'entrée et la circulation de certaines marchandises ou équipements sous douane destinés a l'exportation pendant une durée bien déterminée garantie par une caution bancaire dite « d'admission temporaire ».

    A.2 : Les cautions sur marchés

    Ce sont des cautions délivrées par la banque dans le cadre du lancement et de l'exécution des marchés publics ou privés. Ce sont essentiellement :

    - la caution provisoire ou garantie de soumission qui est délivrée aux entreprises pour leur permettre de participer a des appels d'offre nationaux et internationaux ;

    - la caution définitive ou caution de bonne fin qui, comme son nom l'indique, est destinée à garantir la bonne fin des travaux ;

    - la caution d'avance de démarrage qui est destinée a garantir l'acompte (avance de fonds) faite par l'administration a l'adjudicataire lorsque les clauses du contrat le prévoient ;

    - et la caution de retenue de garantie intervient pour sa part à la fin de la réalisation des travaux et est destinée à garantir les travaux de toutes formes d'irrégularités ou d'imperfections pouvant survenir après la fin des travaux.

    B. L'aval de traite ou d'effet de commerce

    L'aval ou l'acceptation consiste pour une banque à se porter garantie pour le compte de son client contre présentation d'un effet de commerce (reconnaissance de créance).

    C. Le crédit documentaire (Credoc)

    Le Credoc est un arrangement en vertu duquel une banque, agissant a la demande d'une entreprise s'engage a effectuer un paiement ou a payer un effet de commerce tiré (au bénéfice) sur un tiers (fournisseur extérieur). Il intervient donc dans le cadre des opérations d'import-export en vue d'en faciliter le paiement. L'entreprise dispose donc de plusieurs sources de financement sur lesquelles sera fondé son choix (confère Annexe 3). Un choix qui est effectué parmi plusieurs structures financières habilitées à cet effet.

    II.2 : Les structures de financement des PME

    Selon leurs spécificités, il existe plusieurs structures de financement.
    II.2.1 : Les établissements financiers bancaires

    Selon l'article N: 3 de la loi 12/96 portant réglementation bancaire au Burkina Faso, la banque peut se définir aujourd'hui comme « une entreprise qui fait profession habituelle de recevoir sous forme de dépôts ou autrement, des fonds qu'elle emploie pour son propre compte en opérations d'escompte, de crédits ou en opération financière ».

    Les institutions financières bancaires sont donc des institutions qui ont pour fonction la collecte, la transformation, et la répartition des disponibilités financières. Leur capacité de création monétaire (scripturale) leur permet de mettre en rapport a travers l'octroie de crédit des agents à besoins de financement qui cherchent des fonds et les agents en excédent de financement qui sont disposés à en placer. Onze (11) banques se partagent le marché bancaire burkinabè. Il s'agit de CORIS BANK, de la BIB /UBA, de La Banque Atlantique, de la BOA, de la BICIAB, de la SGBB, de BSIC Burkina, la BCB, d'ECOBANK, de la Banque de l'Habitat et de BRS Burkina Faso. (Confère annexe 3).

    II.2.2 Les établissements financiers non bancaires

    Ce sont les structures privées ou publiques qui financent les activités des entreprises mais qui n'ont pas le statut de banque. Ce sont entre autres, le Réseau des Caisses Populaires, et les fonds d'appuis publics mis en place par l'Etat. Une liste détaillée de ces différentes structures figure en Annexe 3.

    Toutes ces structures, pour autant qu'elles soient, accompagnent les PME dans le financement de leurs activités. Chacune d'elles définit sa politique et ses conditions. La rationalité des entreprises les oblige cependant à effectuer des choix de financement « calculés » et dans la mesure du possible aux moindres coûts parmi les structures qui se présentent a elles. En effet, le présent et l'avenir de l'entreprise dépendent pour une part essentielle d'une véritable politique de financement ; encore faut-il choisir le mode de financement le plus approprié.

    Le choix du mode de financement est une décision qui déterminera l'équilibre du bilan et la rentabilité financière des PME. Un choix qui s'inscrit très souvent dans les pays en développement comme le Burkina Faso, dans un contexte économique plus ou moins difficile. Le promoteur doit en tenir compte car les ressources de financement auront des coûts variables qui affecteront d'une manière plus ou moins significative son résultat.

    Ces coûts et contraintes de financement qui traduisent la relation pas toujours satisfaisante entre les entreprises et les banques ont fait l'objet d'études dans la littérature théorique permettant ainsi de comprendre les fondements théoriques du financement des Petites et Moyennes Entreprises.

    SECTION 4 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU FINANCEMENT DES PME

    I : L'apport de l'économie de l'information

    La relation « banque-entreprise » est une relation complexe basée le plus souvent sur une information imparfaite et incomplète (Sylvie Cieply et Bernard Parañaque, 1997). Les banques ne possèdent pas toutes les informations sur les projets présentés par les entreprises. De même, les entreprises ne connaissent pas les stratégies suivies par les banques par rapport a la décision d'accord des crédits, et les méthodes d'évaluation du risque. Ce phénomène qualifié « d'asymétrie d'information » a fait l'objet d'études de plusieurs auteurs à travers différentes théories permettant de comprendre le comportement des banques dans le processus de financement. Dans la relation de crédit entre les bailleurs de fonds et les PME, l'asymétrie d'information est définie comme le fait pour les emprunteurs de posséder plus d'informations que les bailleurs de fonds sur leur propre entreprise (Fraser et al, 2001). Il est évident que les promoteurs d'entreprises connaissent mieux leur situation financière et les opportunités d'affaires qui s'offrent a eux, que les prêteurs.

    Calomiris et Hubbard, (1990) pensent que les entreprises disposent d'une information sur le degré de risque de leurs projets. De plus, elles sont les seules à connaitre l'usage qu'elles font des sommes empruntées. Ce contexte informationnel accroît le risque moral et le risque d'anti-sélection pour les banquiers. Il existe donc sur le marché du crédit une imperfection de l'information qui génère des phénomènes de sélection adverse, et d'aléa moral.

    De l'avis de H.Varian (1998) la sélection adverse est dûe au fait qu'un coté du marché ne puisse observer la qualité du produit que l'autre partie lui propose. En effet, sur le marché du crédit, les emprunteurs donnent toujours une bonne image de leurs projets aux prêteurs afin d'obtenir le crédit. Cela conduit les banques à financer des projets risqués en lieu et place des projets à faibles niveaux de risque.

    Quand a l'aléa moral, c'est une situation dans laquelle un coté du marché ne peut observer le comportement de l'autre (comportement cachée). L'emprunteur peut donc affecter le crédit à d'autres fins.

    Bardhan et Udry (1999) pensent pour leur part qu'il est artificiel de traiter séparément les questions de sélection adverse et d'aléa moral parce que plusieurs environnements économiques sont caractérisés par un mixage des deux problèmes.

    Pour Akerlof(1970), Diamand et Dybvig(1975), le phénomène d'asymétrie d'information conduit à des comportements opportunistes de la part de l'emprunteur. C'est dans ce contexte que Jaffée et Russel(1976) distinguent dans leurs modèles les emprunteurs honnêtes et ceux malhonnêtes. Ils assimilent les emprunteurs honnêtes aux entreprises qui, estimant les coûts d'une éventuelle défaillance de leurs projets élevés, décident de rembourser. Quant aux emprunteurs malhonnêtes, ils préfèrent faire faillite en proposant des taux d'intérêts plus élevés.

    Le phénomène d'asymétrie d'information auquel la banque fait face est donc dû au fait qu'il est difficile pour elle de distinguer les bons et les mauvais emprunteurs.

    Pour éviter une telle situation, Stieglitz et Weiss(1978) proposent aux banques de « rationner )) le crédit en limitant l'offre destinée aux entreprises. Dès lors, lorsque les entreprises adoptent des comportements opportunistes pour bénéficier d'un crédit, la banque peut préférer limiter son offre de crédit aux emprunteurs. Ce modèle de rationnement rejoint l'idée de Hodgman(1980) qui, partant d'une logique Keynésienne (l'offre faisant la demande), pense qu'il faut ajuster par la quantité (volume) du crédit et non par le coût comme le préconise Swazi(1978). Dans ces conditions, la demande excédant la quantité offerte sur le marché du crédit, il subsistera une demande excédentaire émanant des entreprises, qui ne sera pas satisfaite.

    Toute fois, ce modèle ne nous semble pas applicable dans le contexte particulier du secteur bancaire burkinabè où 75% des micros crédits est fait par les structures de micro finances dont les caisses populaires contre seulement 25% par les banques (Rapport BCEAO, 2008). En effet, La proportion du crédit octroyé par les banques étant minime, celles-ci ne peuvent jouer significativement sur l'offre de crédit.

    Il est beaucoup plus question d'ajustement par les taux d'intérêt pour faire face a la sélection adverse et d'exigence de garantie pour éviter l'aléa moral. C'est pourquoi la théorie dite de « l'agence » basée essentiellement sur ces principes se justifie beaucoup plus dans le cadre de notre étude permettant ainsi d'expliquer le comportement des banques dans le financement des PME.

    II : Approche de la théorie de l'agence

    Les théories générales de la firme (Théories des contrats, des coûts de transactions entre autres), qui considèrent l'entreprise comme le lieu où cohabitent des parties contractantes a intérêts divergents, distinguent deux grandes fonctions dans l'entreprise: Celle de la gestion confiée au manager et celle de contrôle dévolue aux associés ou aux propriétaires.

    Etant donné que pour les micros entreprises (notamment les PME), il existe très peu de cas de séparation entre la fonction de gestion et celle de contrôle, (puisque dans presque la totalité des cas, les chefs d'unités de production sont propriétaires du capital qu'ils utilisent), la théorie des contrats (agence) se justifie beaucoup plus en ce qui concerne les relations entre l'entreprise et la banque. La valeur estimée de l'entreprise et au delà, sa capacité d'endettement sera fonction du degré de l'asymétrie d'information entre les deux partenaires.

    Pour M. Jensen et W. Meckling (1985), la relation d'agence est « un contrat dans lequel une ou plusieurs personnes ont recours aux services d'une autre personne pour accomplir en leur nom une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle ». Le principal (la banque) peut limiter les conséquences négatives des divergences d'intérêts avec l'agent (entreprise) par des incitations appropriées et des dispositifs de contrôle.

    Ainsi, d'après la théorie de l'agence, le créancier est confronté a deux types d'incertitudes en matière de prêt: «l 'aléa moral » dû au fait que le débiteur peut changer de comportement une fois en possession du prêt et la « sélection adverse » liée à l'application par le créancier de conditions de prêts plus onéreuses( taux d'intérêt et garantie ) obligeant les emprunteurs a « risque moins élevé ~ a renoncer au prêt, car les taux de rendement qu'ils anticipent sont relativement faible.

    Par ce procédé, la banque applique donc des conditions de prêts pour « contrecarrer » le comportement opportuniste des entreprises ; toute chose qui contraint leurs demandes de financements.

    Les Petites et Moyennes Entreprises de part donc leur importance, revêtent plusieurs formes en fonction de leurs niveaux d'investissement, de leurs chiffres d'affaires réalisés et du nombre d'employés en leur sein. Elles éprouvent toutes au quotidien des besoins qui font l'objet de demandes de financement auprès des établissements financiers. Le choix de ces structures est le plus souvent motivé par un comportement rationnel des entreprises, qui pour autant doivent remplir certaines conditions pour l'obtention d'un financement. L'approche théorique a permis essentiellement de se pencher sur les différents concepts, à travers des réflexions menées par quelques auteurs sur la relation banqueentreprise. Une relation qui nécessite aussi le respect des conditions bancaires par les entreprises. Toute fois, le financement des PME passe avant tout par une analyse approfondie des dossiers, selon qu'il s'agisse d'un crédit d'investissement, de fonctionnement ou d'un engagement par signature, et le suivi d'une procédure établie à cet effet.

    CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE

    Les établissements financiers occupent une place importante dans le financement de l'activité économique. Les structures bancaires en particulier interviennent en collectant l'épargne qui devra permettre de financer les activités des agents économiques, notamment des PME. Par ce biais, les banques consentent à leur égard des moyens pour non seulement couvrir leurs besoins d'investissement, mais aussi pour assurer leur fonctionnement quotidien. Cependant, le recours aux établissements bancaires n'est pas sans conditions. En effet, une méthodologie de l'étude du crédit a été instaurée par la commission bancaire de l'UEMOA pour une meilleure analyse des modalités d'octroie du crédit bancaire. Cette méthodologie stipule que l'analyse du risque de perte liée à la défaillance d'une contrepartie, se fait à plusieurs niveaux, c'est-à-dire de l'ouverture du compte client jusqu'à la mise a disposition des fonds lorsqu'il sollicite un prêt. Ainsi, la méthodologie de la présente étude s'est faite a travers l'analyse du processus de financement des PME par CORIS BANK, et la collecte de données pour mener une analyse empirique. Cette méthodologie se veut avant tout d'avoir connaissance de notre cadre de recherche et d'analyse. Proposons-nous donc à cet effet de présenter d'abord CORIS BANK.

    SECTION 1: PRESENTATION GENERALE DE CORIS BANK

    I: Historique

    CORIS BANK, récente banque dans l'univers financier du Burkina Faso, est l'aboutissement d'une profonde mutation intervenue dans le secteur financier depuis 2001. En effet, initialement dénommée « Financière de Burkina », celle-ci était un établissement financier a caractère public, limité essentiellement a l'octroi de micros crédits. Suite à des difficultés de management, elle a fait l'objet d'une reprise en fin 2001 par de nouveaux acquéreurs dont la SONAPOST, L'UAB-VIE et la CNSS. Avec l'entrée de ces nouveaux actionnaires dans le capital social, il a donc été décidé de la réorientation stratégique de l'activité de la société avec des objectifs bien déterminés qui ont permis d'aboutir à la transformation depuis le 26-12-2007 au statut de banque universelle.

    Ceci, dans le souci d'apporter des réponses concrètes aux besoins grandissants de financement des clients de l'ex Financière du Burkina.

    Cette transformation a naturellement nécessité une recapitalisation de la société pour renforcer ses capacités de réaction et d'innovation avec la participation de nouveaux actionnaires nationaux dont le Président Directeur Général en détient une participation majoritaire. .

    Le passage du statut d'établissement financier à celui de bancaire a exigé un relèvement du capital d'abord a deux milliards(2.000.000.000) Frans CFA, puis à cinq milliards (5.000.000.000) Franc CFA en Juillet 2008 pour se fixer récemment (Juin 2010) à dix milliards (10.000.000.000) Franc CFA. Cette évolution du capital s'est faite essentiellement en réponse aux exigences bancaires et aussi dans le cadre de la politique d'expansion de la banque. Comme spécificité en plus du financement aux particuliers, les actions de CORIS BANK sont désormais plus orientées vers les PME-PMI.

    II : Missions et domaines d'activités de la banque

    Cinq valeurs essentielles guident la banque dans la mise en oeuvre de son projet d'entreprise. Ainsi, la Confiance qui est la base de toute relation, l'Originalité qui fait d'elle la banque autrement, la Responsabilité qui est le désir de répondre d'un fait envers le client, l'Intégrité qui est l'attachement aux règles de conduite bancaire et la Sociabilité aussi bien avec le personnel qu'avec la clientèle, forment l'ensemble CORIS.

    La banque entend perpétuer son développement sur l'innovation, la proximité, la disponibilité et la satisfaction du client. Dans sa vision de faire « la banque autrement », elle se veut d'être le partenaire privilégié des PME. Elle entend aussi de part sa position « jeune » dans l'environnement financier, accroître l'accessibilité de la population aux banques à travers sa politique de collecte massive de l'épargne, d'octroie de crédits aux particuliers et aux entreprises.

    La banque dans la poursuite de ses objectifs, propose des comptes chèques aux salariés, aux particuliers et des comptes courants aux entreprises, notamment aux PME-PMI. Elle procède en outre aux opérations de change, aux virements ordinaires et permanents, aux transferts nationaux et internationaux, aux transferts rapides d'argent, aux paiements des factures grâce au « SMS banking », et dispose de cartes bancaires. Elle octroie enfin le crédit aux particuliers et accompagne surtout les PME-PMI en finançant leurs activités.

    III : Organisation

    Pour parvenir à ses fins, la banque est organisée en plusieurs directions à savoir :

    - la Direction Générale qui a pour tâche de faire appliquer la politique définie par le conseil d'administration en donnant toutes les instructions nécessaires aux directions centrales ;

    - le Contrôle Général qui est hiérarchiquement rattaché à la direction générale et totalement indépendante des autres directions. Il est chargé de l'audit de la banque et du suivi de l'application des différentes procédures ;

    - la Direction des Opérations qui est directement en contact avec la clientèle. Elle s'occupe de toutes les opérations externes courantes de la banque ;

    - la Direction Commerciale dont l'objectif est de promouvoir l'action commerciale grâce a une structure organisée et efficace ;

    - la Direction Financière et Comptable qui a pour tâche de centraliser correctement toutes les écritures comptable de la banque ;

    - la Direction des Ressources Humaines et du Patrimoine qui est chargée de la mise en oeuvre des moyens humains et matériels pour assurer le bon fonctionnement de la banque ;

    - la Direction de l'Organisation Informatique qui définie les grands systèmes informatiques dont la banque a besoin et détermine les outils de types micros ordinateurs qui sont affectés aux différents postes de travail ;

    - la Direction du Risque et des Affaires Juridiques qui se charge d'évaluer les dossiers conformément à la réglementation fiscale et bancaire, d'évaluer les risques, de matérialiser les garanties et de procéder aux recouvrements des créances ;

    - la Direction de l'Exploitation qui a pour mission d'étudier les demandes de financement, et d'assurer le suivi du portefeuille clientèle.

    SECTION 2 : PROCESSUS DE FINANCEMENT DES PME PAR LA BANQUE

    Le financement des Petites et Moyennes Entreprises passe par l'octroie de crédit a ces entreprises. Ainsi, selon qu'il s'agisse d'un crédit par caisse ou par signature, l'accord de ceuxci nécessite avant tout le respect d'une procédure. Cette procédure repose sur trois(3) étapes essentielles que sont l'introduction de la demande de financement, l'analyse de la demande et la mise en place du crédit en cas de bonne fin; encore faut-il remplir les conditions préalables a l'accessibilité au crédit.

    I : Les conditions d'accessibilité aux crédits

    Il s'agit des conditions premières à accomplir pour bénéficier d'un concours de la banque. Ce sont entre autres :

    - l'obligation d'être une personne morale ;

    - l'obligation de disposer d'un compte chèque ou un compte courant dans le portefeuille client de la banque ;

    - et l'obligation d'avoir épargné pendant au moins 3 mois dans ledit compte.

    Toute demande de financement ne peut être introduite que lorsque ces conditions primaires ne sont remplies.

    II : L'introduction de la demande de financement

    La rédaction d'une demande rédigée et adressée au PDG est indispensable à toute demande de financement. Cette demande doit être accompagnée par un certain nombre de documents traduisant la vie de l'entreprise et devant permettre a la banque de mieux l'étudier afin d'évaluer le risque encouru. Selon le type de financement, il sera exigé des documents spécifiques.

    Les documents requis sont entre autres le bilan comptable, le compte de résultat, les documents prévisionnels, le plan de financement et tout autre document pouvant permettre de justifier le crédit. L'ensemble de ces documents est joint à la demande, le tout reçu au service courrier, passe par la direction générale et parvient a la direction de l'exploitation pour l'analyse.

    III: L'Analyse du dossier de financement

    Le dossier soumis a la direction de l'exploitation fait d'abord l'objet d'affectation aux gestionnaires des PME-PMI.

    III.1 : Le montage du dossier par le gestionnaire de la PME -PMI.

    Terme technique, propre à la banque, le gestionnaire de PME-PMI se doit d'effectuer d'analyse technico-économique qui consiste essentiellement à :

    - la présentation de l'affaire : cette rubrique permet de définir l'identité et l'historique de l'entreprise. Il est aussi question de l'activité de l'entreprise a travers la nature de ses relations avec la banque, la répartition des moyens d'exploitations, l'identité des dirigeants et l'appréciation de l'affaire. De cette présentation, le gestionnaire doit avoir connaissance du type d'entreprise, de la nature et du montant des concours sollicités, et éventuellement des engagements actuels de l'entreprise (pour les clients potentiels) ;

    - l'analyse de la situation financière : Il est question ici d'analyser les performances de l'entreprise au moyen d'indicateurs prédéfinis a cet effet. Il s'agira essentiellement de mettre en évidence entre autres la capacité de remboursement (dettes structurelles /CAFG), la solvabilité (Ressources propres /total bilan) et la capacité d'endettement (ressources propres /dettes structures) de l'entreprise, le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, la trésorerie nette, le coefficient de rotation des stocks, la durée des crédits obtenus des fournisseurs et des crédits accordés aux clients ;

    - l'avis du gestionnaire : à partir des documents de l'entreprise, de l'analyse financière menée, de l'étude de la personnalité des dirigeants, de l'étude de faisabilité en rapport avec l'environnement et le marché, le gestionnaire pourra ainsi apprécier la santé financière, le risque encouru et pouvoir en 1er ressort donné son avis technique sur le dossier. Le dossier est ensuite transmis au comité de crédit pour avis.

    III.2 : La décision du comité de crédit

    Le comité de crédit intervient en second et dernier ressort (dans la limite de la délégation du pouvoir) pour porter son appréciation à une demande de crédit.

    Sa décision est capitale car c'est de lui que dépendra l'aboutissement ou non d'une demande de crédit. Ce comité est composé essentiellement du chef de crédit, du directeur d'exploitation, des analystes financiers, du directeur du risque et des affaires juridiques, du directeur général adjoint et dans la limite de ses pouvoirs du PDG.

    Le dossier soumis a l'appréciation du comité de crédit doit être bancable c'est a dire qui le prédispose à un éventuel financement bancaire. Cela passe donc par une bonne présentation des promoteurs, une étude de marché bien menée, une maîtrise des aspects techniques, un dossier financier bien élaboré et surtout une capacité de remboursement satisfaisante. La décision du comité de crédit passe aussi par une analyse du risque de crédit. A bonne fin, le client est informé de l'aboutissement de son dossier et on procède alors a la mise en place du crédit.

    IV : La mise en place du crédit.

    Cette phase de finalisation passe par :

    IV.1 : Le contrôle et le respect de la procédure d'approbation des crédits.

    Il s'agit là essentiellement de vérifier la régularité et l'authenticité des signatures des membres du comité du crédit et de veiller au respect des règles, des conditions de taux, et de remboursement, conformément à la réglementation.

    IV.2- La matérialisation des garanties (en cas de nécessité).

    Matérialiser ou constituer une garantie, c'est la rendre opposable aux tiers par l'existence d'un acte authentique ou sous seing privée. Les garanties a constituer sont celles retenues par le comité de crédit ou par la signature finale. Plusieurs formes de garanties sont à distinguer. Ce sont essentiellement les sûretés personnelles, les sûretés réelles, les formes particulières de garantie, et les fonds de garanties.

    - Les sûretés personnelles qui comprennent :

    v' l'aval : qui traduit la reconnaissance de dette de l'entreprise envers la banque ;

    v' la caution : Elle résulte d'un acte juridique par lequel une personne, la caution s'engage

    vis-à-vis de la banque a la payer en cas de défaillance de son débiteur (l'entreprise).

    - Les sûretés réelles regroupant :

    v' le gage ou nantissement : C'est une technique qui consiste pour le débiteur a remettre a la banque un objet mobilier qu'elle pourra vendre pour se payer si le débiteur ne n'exécute pas. On distingue a cet effet le gage avec dépossession du débiteur et le gage sans dépossession du débiteur ;

    v' l'hypothèque : Elle consiste à donner en garantie de concours bancaires, des biens immobiliers, comme le Permis Urbain d'habiter(PUH), le titre foncier.

    - Les formes particulières de garantie tels que le déposit et le dépôt à terme(DAT). Ce sont des sommes d'argent placées en banque pour une longue durée au nom de l'entreprise et permettant en cas de nécessitée de garantir les crédits par signature.

    - Les fonds de garantie

    De plus en plus les fonds de garantie interviennent dans le processus de financement. Ce sont les structures qui se portent en garantie pour l'entreprise. De même, certaines compagnies d'assurance proposent des produits adaptés aux différentes natures de crédit. On distingue principalement :

    v' la société financière de garantie interbancaire(SOFIGIB);

    v' la société ARISK Burkina;

    v' le fonds GARI d'une intervention sous régionale;

    v' et les sociétés d'assurance intervenant au Burkina Faso (la SONAR, l'UAB, ALLIANZ Burkina, RAYNAL S.A, la Générale des Assurances et CORIS assurance).

    Ces organismes offrent des garanties allant de 50 a 100% du montant de l'emprunt selon le risque lié au financement, moyennant le paiement d'une prime convenue d'avance.

    IV.3 : La validation et le suivi du crédit

    Cette opération consiste à passer l'écriture comptable et a débloquer le crédit (créditer le compte de l'entreprise du montant sollicité), tout en vérifiant que la procédure d'octroie a été respectée et aussi de se rassurer du bon déroulement du prêt c'est-à-dire au remboursement a l'échéance.

    SECTION 3 : TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES

    L'approche utilisée pour effectuer nos recherches repose sur les étapes fondamentales ci après.

    I. L'observation

    L'observation comme moyen de collecte de l'information a consisté à capter les comportements des acteurs aussi bien des agents de la banque que des promoteurs des PME au moment où ils se produisent. De cette technique, nous avons été témoin des évènements, des tenants et des aboutissants des demandes de financement ainsi que les contraintes qui y sont liées. Toute chose qui nous a permis de définir sur cette base nos différentes variables.

    II. Les entrevus suivi de l'enquête

    L'entrevu est une situation de communication entre deux individus (un interviewer et un intervieweur), dans l'intention de faire révéler par l'interviewer l'information que nous recherchons. Il s'agit donc des différents échanges que nous avons eus avec certains agents et responsables de la banque. La prise de contact avec ceux ci, nous a permis d'effectuer un passage à la direction de l'exploitation habilitée pour les études de crédits aux entreprises et aux particuliers. Ainsi, par ce procédé, nous avons mené une enquête, en collectant par échantillonnage, quelques dossiers de financement d'entreprises rejetés pendant le 1er semestre de 2010.

    Les critères de sélection des entreprises

    Les dossiers concernés par notre enquête sont ceux relatifs aux entreprises de type PME, c'est-à-dire dont le chiffre d'affaires n'excède pas 250 millions avec un personnel inferieur à 200 personnes.

    Caractéristiques de l'enquête

    Durant le premier semestre 2010 (01 Janvier au 30Juin), CORIS BANK a connu 94 cas de problèmes de financement pour ces types d'entreprises. La population étudiée est : « Les 94 entreprises ayant connus des problèmes de financement à CORIS BANK pendant le premier semestre de 2010 ». Nous définissons un individu comme « une entreprise n'ayant pas vu aboutir sa demande de crédit à CORIS BANK entre le 1er Janvier et le 30 Juin 2010 ». Le caractère qualificatif de cette population est relatif aux problèmes que connaissent ces entreprises.

    Justification de l'échantillon

    L'échantillon considéré porte sur soixante dix (70) entreprises que nous avons collectées afin de mener à bien notre analyse. Ce choix représentatif se justifie du fait que notre échantillon constitue environ 70/ 94, soit 74,47% de la population globale.

    III. La recherche documentaire

    La recherche documentaire consiste à examiner avec soin et de façon méthodologique l'ensemble des documents disponibles et susceptibles de nous aider dans la réalisation de notre mémoire. Il s'est agit a cet effet de l'appropriation de la CHARTE des PME du Burkina Faso(2010), des rapports de la BCEAO sur le financement des entreprises dans l'UEMAO( 2006 et 2008), de quelques ouvrages disponibles à la maison de l'entreprise du Burkina Faso, et des rapports semestriels ( 2009 et 2010) du financement des entreprises au sein de CORIS BANK.

    En outre, la consultation d'ouvrages pédagogiques, l'utilisation des mémoires et rapports de stages et le recours à internet, nous ont permis de mener à bien nos recherches.

    La recherche documentaire étant indispensable pour toute recherche, elle nous a permis d'avoir des éléments d'appréciation nécessaires a la rédaction, ainsi que des éclaircissements sur certaines interrogations.

    Somme toute, les différentes méthodes utilisées par la banque pour satisfaire les PME face à une demande de concours bancaires, sont les différentes contraintes dont toutes les PME doivent faire face lorsqu'elles sollicitent un financement de moyen ou de court terme auprès des établissements financiers bancaires. Ces contraintes nécessitent de la part de l'entrepreneur une certaine expérience dans le domaine, une situation financière acceptable, et une capacité de remboursement favorable ; comme quoi il serait difficile de se voir financer par la banque si ces conditions ne sont pas respectées.

    Néanmoins, en plus des entretiens effectués auprès d'agents de banque, une collecte de données a eu pour objectif de mener une analyse empirique sur la problématique du financement. Les résultats de cette analyse devront à même, nous permettre de faire ressortir les réelles difficultés des PME dans l'accessibilité au financement bancaire. Tel est l'objet du prochain chapitre.

    CHAPITRE 3 : APPROCHE EMPIRIQUE DU PROBLEME DE FINANCEMENT : ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS.

    « Avis défavorable, garantie non conséquente, activité non rentable, mauvais antécédents du client, insuffisance d'apports personnels, flux nets dégagés insuffisants , projet risqué, plan de financement non explicite , compte débiteur, acceptable sous réserve d'un taux de x%, entre autres », sont autant d'assertions qui traduisent les situations malencontreuses que connaissent au quotidien certaines PME adeptes au financement à CORIS BANK.

    Pourtant, la création et le développement de ces entreprises dépendent pour une part essentielle, de ces financements. Les banques pour leur part évoquent des insuffisances internes aux entreprises et l'affectation de biens en garantie non toujours détenus.

    Aussi, les nombreux dispositifs mis en place n'ont généralement pas permis de prendre en charge de manière durable et soutenable la question de financement des PME.

    A cet effet, une analyse empirique s'est faite sur la base des différentes informations obtenues a l'issue de notre collecte de données.

    Proposons nous donc a travers le présent chapitre de présenter d'abord nos résultats, de mener ensuite notre analyse en vue de formuler des recommandations pour contribuer à une meilleure accessibilité des PME au financement bancaire.

    SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS

    La méthodologie utilisée dans le cadre de notre étude, comme vue au chapitre précédent, a porté sur plusieurs aspects dont les entretiens menés pour comprendre les problèmes de financement au sein de CORIS BANK. De ces entretiens, une collecte de données de soixante dix(70) entreprises a été faite parmi les quatre vingt quatorze(94) ayant connu un problème de financement. Laquelle a permis de résumer les motifs évoqués par les acteurs (agents de banque et entrepreneurs) en quatre variables essentielles que sont le risque, la garantie, le coût du crédit et la gouvernance.

    Le risque du crédit qui est l'éventualité de non remboursement par l'entreprise. La garantie perçue comme l'insuffisance ou l'absence de garantie conséquente. Le coût du crédit qui est relatif au taux d'intérêt et aux commissions bancaires.

    La gouvernance des entreprises étant perçue comme l'analphabétisme ou l'inexpérience des promoteurs de PME.

    Ainsi, la répartition des entreprises en fonction des variables mise en évidence et des catégories de financement se présente ainsi :

    Tableau 1 : Répartition des entreprises en fonction des variables et des types de crédits

     

    Variables

    Crédits

    Risque

    Garantie

    Gouvernance

    Coût de

    crédit

    Total

    Crédits par

    caisse

    Investissement

    5

    13

    2

    2

    22

    fonctionnement

    20

    10

    2

    4

    36

    Crédits par signature

    7

    3

    1

    1

    12

    Total

    32

    26

    5

    7

    70

    Source : Données rassemblées par l'auteur à l'issu des entretiens, 2010.

    De ce tableau, nous établissons le tableau des fréquences relatives par le rapport « «effectif par variable/population totale » (valeurs arrondies a l'unité près en %).

    Tableau 2 : Tableau des fréquences relatives(en %)

    Variables

    Crédits

    Risque

    Garantie

    gouvernance

    Coût de

    crédit

    Total

    Crédits par

    caisse

    Investissement

    7

    19

    3

    3

    32

    fonctionnement

    29

    14

    3

    6

    52

    Crédits par signature

    10

    4

    1

    1

    16

    Total

    46

    37

    7

    10

    100

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    D'une manière générale, environ 32% des crédits rejetés aux PME à CORIS BANK sont des crédits d'investissement ; 52% des crédits de fonctionnement et 17% des crédits par signature.

    Il en ressort aussi que environ 46% des crédits sont rejetés pour cause de risque, 37% pour absence ou insuffisance de garantie, 7% à cause de la mal gouvernance, et 10% des problèmes de financement sont dûs au coût élevé du crédit.

    En fonction de leurs spécificités, 7% des crédits rejetés, sont dûs au risque, 19% au manque de garantie, 3% aussi bien pour la gouvernance que pour le coût du crédit ; tous des crédits d'investissements. La proportion des crédits de fonctionnement rejetés est de 29% pour cause de risque, 14% pour garantie, 3% pour mal gouvernance et 6% pour le coût de crédit. Une tendance toute autre pour les crédits par signature soit 10% de rejet pour risque, 4% pour garantie, et 1% aussi bien pour la gouvernance que pour le coût du crédit.

    Comment percevoir l'influence de ces variables sur les typologies de crédits ? C'est en cela que nous établissons notre tableau de « profils colonnes » obtenu par le rapport « effectif par variable/effectif total d'une colonne » (Valeurs arrondies a l'unité près en %)

    Tableau 3 : Tableau des profils colonnes(%)

     

    Variables

    Crédits

    Risque

    Garantie

    Gouvernance

    Coût de crédit

    Crédits par

    caisse

    Investissement

    16

    50

    40

    29

    Fonctionnement

    62

    38

    40

    57

    Crédits par signature

    22

    12

    20

    14

    Totaux

    100

    100

    100

    100

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    A l'évidence, chaque variable influence d'une manière ou d'une autre sur les catégories de crédits rejetés. La responsabilité attribuée a chacune d'elles dans le processus de financement est donc dépendante du type de financement sollicité par l'entreprise.

    Comment ces variables peuvent- elles engendrer un problème de financement ? Comment expliquer ces différences constatées en termes de parts de responsabilité entre variables dans le financement des PME ? Quels sont les autres facteurs inhérents au financement des Petites et Moyennes Entreprises ? Tel est l'objet de notre analyse.

    SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS

    Le cadre d'analyse adopté se présente sous deux(2) aspects : la responsabilité de la banque dans le problème de financement et le fait des entreprises. Les variables mises en évidence sont entre autres les facteurs ayant non seulement entrainé la réticence de la banque, mais aussi ceux qui empêchent aux PME d'accéder au financement.

    I: Analyse de la réticence de la banque

    Pour plusieurs raisons, CORIS BANK manifeste sa réticence face aux demandes de financement des PME. Notons à cet effet le problème du risque, la question de la garantie, la gouvernance des entreprises, l'influence du cadre réglementaire et l'inadaptation des ressources de la banque.

    I.1: Le Problème du risque

    Une des activités principales des banques est l'octroie de crédit, lequel constitue le métier de base des établissements de crédit. La maitrise du risque de crédit est l'un des axes stratégiques majeurs de la gestion des établissements financiers bancaires comme CORIS BANK, si bien que toute décision de crédit obéit généralement au respect rigoureux de certaines normes de gestion financière et comptable.

    La notion du risque bancaire recouvre tout événement susceptible d'empêcher la banque de réaliser ses objectifs ou encore de maximiser ses performances. Cette perception du risque est liée a la difficulté qu'ont les banques de distinguer les bons emprunteurs et les mauvais parmi leurs débiteurs potentiels, et revient à mettre en évidence certains indicateurs dont :

    - la capacité de remboursement(Cr) avec : Cr= De e e e e

    G

    Cet indicateur mesure l'aptitude de l'entreprise a rembourser la totalité de ses dettes à partir de la CAFG4 dégagée annuellement. Plus, l'entreprise est capable de rembourser ses dettes, plus elle est enclin à obtenir un nouveau financement auprès de la banque.

    CAFG : Capacité d'Autofinancement Globale

    -le taux d'endettement de l'entreprise(Te) avec : Te= e e e e e

    e u e p p e

    Il permet de percevoir le niveau d'endettement de l'entreprise envers ses fournisseurs. Ce ratio permet aussi de mettre en évidence la question de l'apport personnel du promoteur exigé surtout pour les projets en création. Une entreprise ne peut se créer sans disponibilités de fonds propres. Il est exigé donc dans la plupart des cas, une contribution effective du promoteur.

    La mise en évidence de ces indicateurs permet donc à la banque de mesurer le risque auquel elle fait face. En effet, si les entreprises sont fortement endettées auprès de leurs fournisseurs, ou si elles ne sont pas capables de rembourser leurs dettes antérieures, cela traduit qu'un éventuel financement s'avère risqué pour la banque.

    C'est pourquoi, d'après nos résultats 46% des demandes de financement sont rejetés parce que le risque de crédit est élevé, au point même d'en être un facteur relativement significatif, en fonction des spécificités de crédits, selon cet extrait de tableau.

    Influence du risque dans les cas spécifiques de problèmes de financement.

    Types de crédits rejetés

    Influence du Risque

    Crédits d'investissement

    16%

    Crédits de fonctionnement

    62%

    Crédits par signature

    22%

    Totaux

    100%

    Source : Extrait tableau 3, colonne 2

    Ainsi, à CORIS BANK, en fonction des typologies de crédits, le risque est déterminant à environ 16% pour les crédits d'investissement, 62% dans le cadre des crédits de fonctionnement et 54% pour les crédits par signature. D'oü ce graphique illustratif.

    influence du risque

    crédits d'investissement crédits de fonctionnement crédits par signature

    22%

    62%

    16%

    Graphique 1 : Représentation graphique de l'influence du risque

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    La prédominance du risque dans le financement des crédits de fonctionnement (environ 62%) se justifie par le fait que ces types de crédits étant de moyen terme, la banque fait face à plusieurs incertitudes : le risque de pertes à court et moyen terme, pouvant entrainé des impayés, le risque de faillites, ou encore les risques liés aux variations de l'environnement. Du fait que les PME en général exercent dans un environnement quasi instable (informel), avec des perspectives sectorielles non objectives, elles présentent donc un risque élevé que la banque maitrise difficilement. Financer surtout le fonctionnement des PME dans ces conditions devient problématique. Cependant, le risque influence peu dans le cadre des crédits par signature et d'investissement parce que le risque de pertes monétaires est minime ou est pris en charge par une ligne de garantie.

    Toutefois, on dira que, plus la capacité de remboursement de l'entreprise est faible, plus un éventuel financement s'avère risqué pour la banque; réduisant de ce fait les possibilités d'obtention de crédit de l'entreprise.

    Sur cette base, nous proposons un modèle initial de recherche pour identifier les déterminants du problème de financement.

    Ainsi , en considérant pf le problème de financement et rc le risque de crédit , la relation

    existante entre ces deux variables peut s 'établir de la sorte: ( 1) pf = f (rc) ;

    Avec pf la variable expliquée et rc la variable explicative.

    influence de la garantie

    38%

    12%

    50%

    crédits d'investissement crédits de fonctionnement crédits par signature

    Si une augmentation du risque de crédit entraine une augmentation proportionnelle du problème de financement, on peut donc dire que f ' la dérivée première de f est supérieure a 0 (f '> 0), d'oü une fonction f croissante.

    Pourtant si la fonction f est croissante signifie que problème de financement est donc une fonction croissante du niveau de risque de crédit. Ainsi, plus le risque est élevé, plus il se pose un problème de financement.

    Le banquier soucieux des différents risques encourus a besoin d'être rassurer avant de placer ses fonds dans le financement d'une activité de PME. Il s'entoure a cet effet d'un maximum de précautions et exige en contre partie de son intervention et parfois a l'exclusion de tout critère, un répertoire de garantie.

    Ainsi, du problème de risque en découle un autre, celui de la garantie.

    I.2 : La question de la Garantie

    La question de la garantie bancaire demeure un problème fondamental suscitant de vifs débats entre les acteurs du financement. Si pour les uns elle est perçue comme une source de démotivation de l'entreprise, les autres la considèrent comme l'élément clé faisant le crédit. Mais la garantie fut-elle de qualité, suffit- elle pour octroyer un crédit ?

    La garantie est ce avec quoi la banque pourra se faire rembourser en cas de défaillance ou de non exécution de l'entreprise. Elle a un caractère accessoire et même si elle est indispensable dans le processus de financement, elle ne suffit pas à assurer le financement.

    L'impact de la garantie sur l'obtention du financement bancaire est bien documenté dans plusieurs études dont celles d'Inderest et Mueller (2007), de RAM(2005) et de Bukvic et Barlett(2003) pour qui « offrir ses biens en garantie est considéré comme une condition indispensable mais non obligatoire dans plusieurs banques ». Ces garanties permettent aux banques de réduire significativement leur risque de pertes monétaires en exerçant leur droit de liquidation de ces actifs matériels en cas de défaut de paiement de la part de l'emprunteur.

    La garantie préserve donc au banquier une certaine marge de sécurité pour parer aux éventuels risques (risques de crédit essentiellement).

    Elle peut être analysée comme une fonction inverse du problème de financement en ce sens que plus la garantie proposée est élevée, moins il se pose un problème de financement.

    De même, une garantie faible posera toujours un problème de financement; la préoccupation principale de la banque étant de se rassurer que les remboursements seront effectués.

    C'est pourquoi en général, 37%( résultats analyses) des problèmes de financement sont dûs au manque ou à l'insuffisance de garantie proposée. Ce facteur est d'autant plus important pour les crédits d'investissement et de fonctionnement selon cet extrait de tableau.

    Influence de la garantie dans les cas spécifiques de problèmes de financement.

    Types de crédits rejetés

    Influence de la Garantie

    Crédits d'investissement

    50%

    Crédits de fonctionnement

    38%

    Crédits par signature

    12%

    Totaux

    100%

    Source : Extrait tableau 3, colonne 3

    Ainsi, 50% des crédits d'investissements rejetés aux PME sont dûs essentiellement a l'absence de garantie, une garantie influente à 38% dans le cas des crédits de fonctionnement et 12% pour les crédits par signature. D'oü ce graphique illustratif.

    Graphique 2 : Représentation graphique de l'influence de la garantie

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    La garantie est donc la variable la plus déterminante dans l'octroie des crédits

    d'investissement ou de long terme.

    Cela est d'autant vrai car pour ces types de crédits, la banque à besoin de se rassurer que l'entreprise s'exécutera a échéance. Une échéance généralement longue (supérieure à 2 ans) et marquée d'incertitudes telles que les risques concurrentiels, les risques de marchés, et les risques liés à l'environnement des affaires. C'est pourquoi, la banque exige a cet effet des garanties conséquentes pour couvrir ces multiples risques. De même, pour les crédits de fonctionnement, les entreprises pouvant désaffecter le financement obtenu a d'autres fins, la banque s'entoure a cet effet d'un maximum de précautions pour minimiser le risque auquel elle fait face. Cependant, la garantie influence peu pour les crédits par signature.

    En général, le problème de financement se pose aux entreprises lorsque la garantie est indisponible ou insuffisante pour couvrir le risque. Ainsi, si la probabilité d'obtenir du financement est une fonction croissante de la garantie apportée (probabilité d'obtenir du financement = f (garantie), toute chose étant égale par ailleurs, alors la probabilité de ne pas obtenir du financement est une fonction décroissante de la garantie(g). D'oü nous proposons le modèle suivant qui établi le problème de financement en fonction de la garantie :

    (1) pf= f (g)

    Si la garantie apportée augmente, toute chose étant égale par ailleurs, alors le problème de financement diminue proportionnellement. Avec donc dérivée première f ` inferieur à 0.

    ( f '<0) et une fonction f décroissante.

    Si notre fonction f est décroissante alors toute augmentation de la garantie apportée, réduit le problème de financement.

    Ayant posé au préalable que :

    (1) pf = f (rc),

    Et étant donné que le problème de financement est aussi fonction de la garantie, alors de (1) + (2) nous proposons le modèle simplifié suivant : pf = f (rc ; g)

    Le problème de financement est fonction non seulement du risque mais aussi de la garantie apportée. C'est d'ailleurs ce qui ressort de notre analyse selon laquelle 46% des crédits rejetés sont dûs au fait que le risque est élevé et 37% pour insuffisance de la garantie.

    Ces deux variables sont donc déterminantes à 83%, (soit 46%+37%) dans le problème de financement. C'est donc dire qu'il dépend essentiellement de ces variables.

    Dans une approche économétrique, nous pouvons établir que pf =â0 +â1rc + â2g +? avec â0 une constante autonome, ? le terme d'erreur( regroupant les autres variables non prise en compte dans le modèle tels que la gouvernance, le coût du crédit et l'environnement des affaires), â1, â2 les coefficients respectifs du risque de crédit et de la garantie, avec l'hypothèse que â1>0 et â2<0; étant démontré en (1) que le problème de financement est une fonction croissante du risque de crédit et en (2), une fonction décroissante de la garantie.

    La relation existante entre le risque de crédit et la garantie est une relation conflictuelle, de sorte que si le risque domine la garantie, il existe un problème de financement. Par contre, lorsque la garantie proposée est plus forte que le risque, il n'existera pas de problème de financement. En effet, la garantie est matérialisée pour atténuer ou réduire le risque de crédit. Elle vient donc en diminution de celui-ci. De ce constat, nous pouvons dire qu'il existe un problème de financement lorsque la garantie est inferieure au risque ou que la différence entre le risque de crédit et la garantie est supérieure à 0(soit rcg>0)

    Par contre, si le risque est élevé et que l'entreprise dispose d'une garantie conséquente pour le couvrir, il ne se posera pas de problème de financement car la garantie aura atténuée le risque et (rc -g) sera inferieur à 0.

    Ainsi, considérons les différents niveaux de risque (rc) et de garantie(g) suivants, en fonction du montant de financement sollicité (valeurs en %).

    Tableau 4 : Les problèmes de financement pour les différents niveaux de risque et de

    garantie considérés

    Rc

    20

    50

    60

    70

    10

    20

    30

    60

    g

    8

    15

    22

    38

    15

    57

    70

    75

    (Rc-g)

    12

    35

    38

    32

    -5

    -37

    -40

    -15

    Points

    A

    B

    C

    D

    E

    F

    G

    H

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    Nous constatons donc que lorsque la garantie proposée est inferieur au risque de crédit, rc-g
    est supérieur à 0 et il existe dans ce cas un problème de financement. Par contre, si la garantie
    est plus importante que le risque encouru, on remarque que rc-g est inferieur à 0. Dans ce cas,

    il n'existe donc pas de problème de financement.

    Ainsi, pour chaque niveau de risque et de garantie, nous faisons correspondre un point. Ces points représentatifs des différents problèmes de financement peuvent être représentés dans ce graphique.

    Graphique 3 : Représentation graphique du conflit Risque- Garantie

    Risque r (en %) Courbe X (pour rc-g>0)

    70 - D
    · Courbe Y (pour rc-g<0)


    · H

    60 - ? ? ? ? C
    · 50 - B
    ·

    40 - ?

    30 - ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ?
    · G

    20 - A
    · ?
    · F ?

    10 -
    · E ? ?

    0 ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Garantie g (en %)

    . 10 20 30 40 50 60 70 80 90

    Source : Représentation faite par l'auteur a partir des données du tableau 4.

    Légende : - Axe des abscisses : axe de garantie pour les niveaux de garantie en % avec 1cm = 10%.

    - Axe des ordonnées : Axe du risque de crédit pour les niveaux de risque en % avec 1cm=10%.

    Deux courbes sont a distinguer: l'une, la courbe X pour les niveaux de (rc-g) >0, représentative des points A, B, C et D. Cette courbe est caractérisée par le fait que le risque encouru par la banque est plus grand ou augmente plus vite que la garantie proposée.

    Toute entreprise qui présentera donc les caractéristiques de cette courbe, connaitra toujours un problème de financement.

    A cet effet, en considérant le point C, on constate un niveau de risque s'établissant a 60% de la valeur du crédit et une garantie proposée d'environ 22% de cette même valeur.

    Il se pose un problème de financement parce que le risque encouru est très élevé et la garantie proposée s'avère insuffisante pour réduire significativement ce risque.

    A l'autre extrême, nous avons la courbe Y pour des niveaux de (rc-g) < 0, et représentative des points E, F, G, et H. Une courbe caractérisée par le fait que la garantie proposée par le promoteur est proportionnelle au risque encouru par la banque ou même plus grande que celui ci.

    Toute entreprise qui présentera les caractéristiques de cette courbe ne connaitra pas de problème majeur de financement. Cette situation se rencontre généralement chez les grandes entreprises qui disposent d'un fort potentiel, ce qui explique leur facilité a obtenir le crédit bancaire par rapport aux PME. A cet effet, si l'on considère par exemple le point E, on constate un niveau de risque de 10% du montant du crédit et une garantie proposée de 15% du même montant. A un tel niveau, il n'existe pas de problème de financement, car la garantie apportée a largement couvert le risque encouru par la banque; toute chose qui joue à la faveur de l'entreprise.

    Il ressort donc après analyse que le problème de financement est surtout un problème de risque et de garantie car, le conflit existant entre ces deux variables détermine la problématique du financement. Si la garantie atténue le risque, il n'en demeure pas moins qu'elle se doit d'être consistante et au mieux être toujours supérieur au niveau de risque pour parer au problème de financement bancaire.

    Toutefois, même si la garantie est un facteur important pour assurer le financement, la confiance suscitée par les dirigeants des PME à travers leur système de gouvernance en est un autre.

    I.3 : La gouvernance des entreprises

    La qualité du fonctionnement organisationnel est éminemment reconnue aujourd'hui comme un élément essentiel à la réussite des entreprises et des organisations.

    Le problème de gouvernance est dû au faible niveau d'alphabétisation des promoteurs. Bon nombre de Petites et Moyennes Entreprises au Burkina Faso sont marqués par une déficience de leur politique gouvernementale. Pourtant, de l'incapacité du manager à gérer une équipe traduit son incapacité à gérer à bon escient un financement obtenu.

    Le problème de gouvernance se perçoit notamment à travers le non distinction par le promoteur de ses ressources personnelle à celles de l'entreprise.

    Pour peu, les recettes journalières se transforment en « pots de vins ». Ce constat largement partagé par le banquier pose un problème de financement a l'encontre de telles entreprises.

    C'est pourquoi, environ 7%( tableau 2), des crédits rejetés au PME sont dûs à la déficience du système de gouvernance appliqué. Cela parce que les dirigeants de telles entreprises sont inexpérimentés dans les domaines de gestion, dans l'activité exercée ou que leurs antécédents avec les banques sont défavorables. D'une manière spécifique, l'influence de la gouvernance dans le problème de financement peut être perçue à travers cet extrait de tableau.

    Influence de la gouvernance dans les cas spécifiques de problèmes de financement

    Types de crédits rejetés

    Influence de la
    Gouvernance

    Crédits d'investissement

    40%

    Crédits de fonctionnement

    40%

    Crédits par signature

    20%

    Totaux

    100%

    Source : Extrait tableau 3, colonne 3

    Soit le graphique illustratif suivant :

    Graphique 4 : Représentation graphique de l'influence de la gouvernance

    influence de la gouvernance

    40%

    20%

    40%

    crédits d'investissement crédits de fonctionnement crédits par signature

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    Le problème de gouvernance se rencontre donc beaucoup plus dans l'octroie des crédits d'investissement et de fonctionnement. En effet, ces deux catégories de crédits font l'objet de décaissements d'argent de la banque. Si le dirigeant ne s'y connait pas en management, ou s'il est de mauvaise foi, celui-ci peut utiliser les décaissements obtenus a d'autres fins.

    C'est donc pour éviter un tel comportement que la gouvernance revêt d'une telle importance. Cependant, les crédits par signature ne font pas l'objet de décaissements de la banque et l'entreprise ne peut encaisser le montant du financement obtenu.

    Toutefois, si la banque est réticente à financer les PME, c'est aussi indépendamment de sa volonté. C'est en cela que des facteurs tels que le cadre réglementaire et l'inadaptation des ressources de la banque limite ses possibilités de financement.

    I.4 : L'influence du cadre règlementaire

    L'histoire des crises financières et surtout celles du XXème siècle a montré que le système bancaire, pour indispensable qu'il soit a la croissance d'un pays n'est pas a l'abri de l'instabilité. Cette instabilité présentée sous la forme de fortes fluctuations des prix, de création irraisonnable et démesurée de monnaie (scripturale) peut avoir des conséquences négatives sur la réalisation des projets d'investissements du secteur privé et la croissance des Etats.

    C'est la raison pour laquelle la régularisation du système bancaire conserve une fonction pertinente et indispensable dans une économie de marché comme celle du Burkina Faso. A cet effet, les autorités monétaires de l'UEMOA (BCEAO) ont mis en place a travers la commission bancaire un dispositif de suivi et de surveillance des banques pour respecter l'orthodoxie bancaire et se conformer aux règles et normes préétablies. Il s`est donc agit d'abord, de redéfinir la politique de crédit en révisant les conditions des banques commerciales et par la mise en oeuvre d'une politique de rationnement de crédit.

    - Les conditions de banque : par ce biais, les autorités monétaires entendent contrôler les conditions de distributions de crédit à travers les commissions et les taux pratiqués par les banques commerciales. En cas de « gonflement » de la masse monétaire, la BCEAO durcit les conditions de banque : l'offre de crédit étant plus chère, la demande diminue.

    Ce procédé aboutit à pénaliser les entreprises qui recourent essentiellement au crédit pour financer leurs activités.

    - L'encadrement ou le rationnement du crédit: cette technique consiste en une limitation directe et impérative du volume de crédit accordé par les banques.

    Le financement bancaire des PME est donc soumis aux conditions de la politique monétaire. Ceci a constitué une raison supplémentaire pour les banques de marquer un certain recul face au financement des entreprises. Mais, de la capacité de la banque à financer les entreprises dépend aussi la nature de ses ressources.

    I.5 : L'inadaptation des ressources de la banque

    La faible intervention de la banque dans le financement des PME trouve aussi son explication dans la structure de ses ressources. De fait, la banque est un intermédiaire financier entre les agents économiques en excédent de liquidités et ceux en besoin de liquidités. Elle finance donc les activités de ceux en besoin avec l'épargne constituée par les autres agents économiques. Cette épargne est dans la majeure partie des cas constituée de dépôts a vue ou de court terme faisant l'objet de retraits permanents.

    Pourtant, les PME nécessitent généralement pour se développer des crédits de moyen et long terme (supérieur a 2 ans). Cette divergence d'actions entre épargnants et emprunteurs limite la capacité de la banque à transformer une liquidité de court terme en moyen de financement de moyen ou long terme.

    Ainsi, l'inadaptation des ressources de la banque et l'influence du cadre prudentiel sont des facteurs tous aussi importants les uns que des autres qui limitent indirectement et indépendamment de la volonté de la banque, ses capacités de financement aux PME. Compte tenu de leur influence indirecte dans le financement des entreprises, ces facteurs ne sont pas perceptibles par les agents dans le processus du financement. D'oü la non prise en compte de ces variables dans notre collecte de données.

    CORIS BANK est donc réticente a financer les PME parce qu'elle fait face à un risque qui ne trouve pas toujours une garantie conséquente pour le compenser. De même le système actuel de gouvernance de ces entreprises entraine la méfiance de la banque à l'égard des promoteurs. Toute fois, d'autres facteurs contraignent les PME à accéder au financement bancaire.

    II: Les entraves à l'accès au crédit par les PME.

    Les PME dans leur quête perpétuelle de financement se trouvent confrontées à des obstacles qui ne leur rendent pas la tâche facile. Parmi ceux-ci, figurent le coût du crédit et l'influence de facteurs structurels qui jouent en leur défaveur.

    II.1 : Le coût du crédit

    Le coût du crédit est l'ensemble formé du taux d'intérêt et des commissions bancaires. L'intérêt est une somme représentant le loyer de l'argent prêté que la banque prélève périodiquement selon les clauses du contrat de crédit. Le taux d'intérêt varie entre 8% et 15% (taux débiteur) pour les crédits par caisse et entre 1% et 3%(taux débiteur) pour les engagements par signature, toutefois négociable en fonction de la crédibilité du projet et du niveau de risque lié au crédit. La banque perçoit aussi des frais sous forme de commissions dont la valeur dépend également du montant du financement et de sa durabilité.

    L'influence du taux d'intérêt notamment dans une entreprise peut être perçue a travers le compte de résultat prévisionnel et les autres états financiers. De fait, les intérêts constituent des charges financières payables mensuellement ou annuellement selon les clauses du contrat et affectent donc la rentabilité de l'entreprise. Ainsi, toute augmentation du taux d'intérêt par la banque augmente les charges financières de l'entreprise, s'en suivra une baisse du résultat financier5 puis du résultat net. Toute chose qui engendre par la suite une baisse de la rentabilité financière de l'entreprise. Ce qui ne cadre pas avec ses objectifs préétablis.

    Cet état de fait ne demeure indifférent à toute Petite et Moyenne Entreprise et est perçu comme un obstacle l'empêchant d'adopter un comportement opportuniste. En effet, l'entreprise est un agent économique dont la fonction principale est la maximisation du profit. La rationalité et l'optimisation qui caractérisent son action suppose que les promoteurs des PME choisissent toujours ce qui leur est meilleur parmi ce qui leur est accessible. La négociation du taux d'intérêt ne cadre pas toujours avec les prévisions menées par les promoteurs. Ceux-ci, considèrent souvent que les taux appliqués par les banques sont élevés.

    5 Résultat financier : Résultat dégagé par l'activité financière de l'entreprise (Produits financiers -charges financières).

    influence du coût du crédit

    crédits d'investissement crédits de fonctionnement crédits par signature

    57%

    14%

    29%

    C'est pourquoi 10%( tableau 2) des problèmes de financement rencontrés à CORIS BANK sont du fait des PME, qui, estimant le coût du crédit élevé, manifestent de ce fait leur réticence. En fonction des catégories de crédits, l'influence du coût du crédit est perçue ainsi :

    Influence du coût du crédit dans les cas spécifiques de problèmes de financement.

    Variable

    Types crédits

    Coût de crédit

    Crédits d'investissement

    29%

    Crédits de fonctionnement

    57%

    Crédits par signature

    14%

    Totaux

    100%

    Source : Extrait tableau 3, colonne 5

    De ce tableau nous établissons le graphique suivant :

    Graphique 5 : Représentation graphique de l'influence du coût du crédit

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    Le coût du crédit est beaucoup plus déterminant pour les crédits de fonctionnement, un peu moins pour les crédits d'investissement et très faiblement pour les crédits par signature car les taux débiteurs et les frais bancaires sont quasiment uniformes dans la plupart des établissements de crédits.

    En assimilant l'entreprise comme « consommatrice de crédit » sur le marché du crédit, nous pouvons penser qu'elle adopte le même comportement que celui du consommateur sur le marché des biens et services.

    Elle fait donc face à une contrainte de gains futurs qui seront générés par son projet et ses préférences sont représentées par une fonction d'utilité. Le problème principal qui se pose à elle est : comment maximiser sa satisfaction sous la contrainte de ses gains futurs qui seront générés par l'obtention du crédit. L'analyse du concept de l'utilité et des préférences montre que certaines combinaisons de taux d'intérêt procurent plus d'utilité a l'entreprise.

    Il est donc tout à fait logique de penser que les entreprises rechercheront toujours les combinaisons de taux qui leur procureront la plus grande satisfaction. Pourtant celles-ci, considèrent souvent ces taux élevés et de ce fait non minimal. Toute chose qui minimise leur satisfaction; d'oü leur réticence a une demande de financement dans ces conditions.

    Ainsi, si pour un taux de crédit de 10% proposé à CORIS BANK, une moyenne entreprise prévoit de générer un résultat net de 500.000 F CFA, pendant que la Banque Atlantique propose un taux de 9,5% pour le même projet avec cependant des prévisions de résultat de 700.000 F CFA, il est tout a fait normal que l'entreprise se retourne vers la Banque Atlantique.

    Le coût du crédit entraine donc une réticence des PME au financement. Mais ces entreprises sont aussi confrontées a d'autres obstacles qui leur empêchent l'accessibilité au financement. Sont de ceux ci, l'environnement des affaires, et le poids du secteur informel.

    II.2- L'environnement des affaires

    La considération de l'environnement de l'entreprise est nécessaire et fondamental dans le processus de financement puisque l'entreprise n'est pas une entité vivant en autarcie : elle interagit dans un contexte géographique avec un ensemble d'acteurs extérieurs.

    Le comité des bailleurs pour le développement des entreprises(1998) définit l'environnement des affaires comme « l'ensemble des conditions politiques, légales, institutionnelles et réglementaires qui régissent les activités des entreprises ». Au vu des multiples efforts entrepris par les autorités depuis deux (2) décennies (création du CEFORE et autres structures d'appuis aux entreprises), l'environnement des affaires burkinabè se veut plutôt favorable mais demeure toutefois à parfaire.

    En effet, le poids de la fiscalité est toujours décrié par les PME qui du reste, optent souvent pour le secteur informel pour éviter toute forme d'imposition.

    Cette pression fiscale est une véritable charge pour la création et le développement d'une entreprise surtout de type PME car elle réduit ses résultats, et ses prévisions financières ; toute chose qui influence négativement sa demande de financement.

    Par ailleurs, les PME font face au quotidien à un environnement concurrentiel instable. Cela est dû au fait que ce secteur occupe une grande partie de la population qui crée des entreprises régulièrement dans des conditions « informelles ~ (l'ouverture au quotidien de boutiques, quincailleries et divers magasins). Cette instabilité concurrentielle des PME ne devrait non pas rester indifférente a l'entreprise, mais l'amener plutôt a ne pas élaborer ses prévisions financières en fonction d'une position acquise.

    En effet, une quincaillerie qui détient 50% de Part De Marché (PDM)6 et qui prévoit un chiffre d'affaires de cinq (5) millions peut être dans l'incapacité d'atteindre cet objectif car un secteur aussi porteur que celui-ci est l'objet régulièrement d'investissement par de nombreux promoteurs. Ainsi, 50% de PDM aujourd'hui peut être réduit de 20% dans une année. Ce constat, aussi partagé par la banque joue en la défaveur de l'entreprise pour l'obtention d'un financement.

    II.3 : Le poids du secteur informel

    Le secteur privé au Burkina Faso porte à 32% l'emprunte « informelle ». Cette prédominance du secteur informel témoigne de l'importance d'entreprises traditionnelles et familiales dans l'économie. Celles-ci, concentrées en zones rurales exercent dans les activités traditionnelles de fabrication (forge, sculpture, poterie, broderie, peinture, menuiserie, couture et sidérurgie). Dans de telles structures, on parle très peu d'investissement quand bien même le besoin se fait imminent. Le matériel utilisé est de forme traditionnel et généralement hérité d'un membre de la famille, ou de la colonisation. L'obsolescence de l'outil de travail est indifférente aux promoteurs; pourvu que la production soit réalisée.

    De plus, il n'existe pratiquement pas en leur sein de politique gouvernementale, commerciale, technique encore moins de politique financière.

    Caractérisées dans leur ensemble, par le vieillissement du matériel de production, la mauvaise qualité des biens produits (peu compétitifs en qualité et en prix), il est difficile pour ces entreprises de disposer d'une garantie conséquente pour couvrir un éventuel risque de crédit.

    6 Part de marché(PDM)=Elle représente le pourcentage du chiffre d'affaire de l'entreprise par rapport au chiffre d'affaire global de l'ensemble des entreprises évoluant dans le même secteur.

    Risque Garantie Coût du crédit Gouvernance

    7%

    10%

    37%

    46%

    C'est pourquoi, de telles entreprises ne répondent aucunement aux critères de financement définis par les banques. Elles (banques) ne sont donc pas adaptées pour financer ces types d'activités aux « risques élevés ».

    A travers les éléments ci-dessus cités, il nous a été surtout question de mettre en évidence les variables qui sont à la base du problème de financement. Ayant vu que le risque de crédit est assimilé comme étant celui de non remboursement, celui-ci dépend aussi de l'environnement des affaires, et du poids du secteur informel. Ces facteurs ont donc été considérés comme faisant partie du risque. Ainsi, environ 46% des problèmes de financement à CORIS BANK sont dûs au fait que le risque est élevé, 37% du fait de l'absence de garantie, 7% à cause du système de Gouvernance et 10% parce que le coût du crédit est élevé ; d'oü nous établissons ce graphique illustratif.

    Graphique 6 : Les principaux facteurs déterminants dans la problématique du financement

    Source : Construit par l'auteur, 2010

    Le risque du crédit et l'insuffisance de garantie conséquente sont donc les facteurs les plus déterminants dans la problématique du financement des PME. Les facteurs tels que le système de gouvernance et le coût du crédit sont aussi d'une influence non négligeable.

    Eu égard des considérations qui précèdent et en vu de contribuer à une véritable promotion du financement aux PME, il nous a été amené d'explorer quelques pistes, en guise de recommandations susceptibles de promouvoir d'avantage le financement aux PME.

    SECTION 3 : PISTES EXPLORATRICES POUR LE FINANCEMENT DES PME.

    Les Petites et Moyennes Entreprises rencontrent des difficultés pour accéder au financement bancaire. Ces difficultés ont souvent été perçues comme une conséquence directe des irrégularités que présentent ces entreprises. Mais la responsabilité incombe aussi aux conditions d'application du système bancaire. Du reste, le système financier actuel est inadapté ou n'est pas assez équipé pour répondre tout seul aux multiples besoins financiers des PME. Des propositions ont déjà été faites sans pour autant résoudre conséquemment la question du financement.

    I : Discussion de quelques mécanismes déjà proposés.

    Face au constat d'une part de la faible intervention des banques commerciales dans le financement du secteur privé, et d'autre part, malgré les différentes mesures incitatives mises en place à ce jour, des solutions ont déjà été recherchées. C'est ainsi que dans le cadre de la récente CHARTE des PME du Burkina Faso (Juillet 2010), en son CHAPITRE VIII, Articles 18,19,20,21 et 22 il a été prévu entre autres :

    - La simplification des procédures de financement des PME par les institutions de financement et l'adaptation des fonds nationaux de financement en rapport avec les besoins spécifiques des PME.

    - La mise en place de nouveaux outils de financement des PME, dont les lignes de crédits, les prêts d'honneurs, les sociétés de capital- risque, les sociétés de cautionnement mutuel, et les mécanismes de garanties des prêts pour assurer une couverture maximale du risque.

    Par ailleurs, toujours dans le souci de résoudre durablement le problème de financement qui sévit depuis nombre d'années, l'Etat s'investit dans la multiplication des structures de micros finance, des centres d'appuis aux jeunes, aux femmes, et aux entrepreneurs (confère liste détaillée en annexe 3).

    Tout en consolidant les acquis déjà réalisés, des perspectives peuvent être envisagées. Pourquoi donc ne pas mettre l'accent surtout sur les facteurs risque et garantie étant donné qu'elles en sont les plus déterminantes dans le problème de financement. C'est en cela nous proposons quelques actions susceptibles de drainer des ressources importantes en faveur des PME.

    II : Propositions d'actions.

    Les solutions alternatives susceptibles de produire des résultats à moyen et long terme devraient pour notre part, s'orienter essentiellement vers des schémas mettant en jeu les différents acteurs du système financier.

    Le « chainon manquant » du financement des entreprises ne devrait pas être perçu comme « un ensemble de faveurs qui devraient être faites » au profit des PME sans garantie de succès. Ce serait plutôt à notre avis un triptyque « Etablissement financiers-Intermédiaires financiers - PME » agissant dans une logique de synergie et de complémentarité d'actions et devant prendre en charge la question du risque et de garantie. En parallèle, il serait important que les pouvoirs publics soutiennent le secteur privé à travers une plus grande rationalisation des mécanismes déjà existants.

    Ainsi, le schéma de financement que nous proposons tient compte :

    ? de l'option de professionnalisation des acteurs du financement ;

    ? de la nécessitée d'implication des pouvoirs publics à travers des actions de soutien telles que la promotion de fonds de garantie et de structures de capital-risque.

    Graphique 7 : Schéma de financement

    Moyennes entreprises à besoin de fonctionnement

    Fonds de
    garantie.

    Structures de capital-risque

    Micros entreprises à besoin

    d'investissement et de fonctionnement

    Banques commerciales

    Moyennes entreprises à besoin

    d'investissement

    Sociétés de crédits bail

    Structures de micros finances

    Source schéma : Construit par l'auteur, 2010

    Légende :

    = Catégories de PME = Intermédiaires financiers = Structures de financement = Flux de financement

    Les PME étant à des niveaux de développement et d'activités différents, leurs besoins devront être pris en charge de façon différenciée. Ainsi, dans le présent schéma, les PME sont classées en trois(3) catégories : les moyennes entreprises a besoins d'investissement massifs (exerçant dans le secteur secondaire comme l'industrie), les moyennes entreprises à besoin de fonctionnement et les micros entreprises (exerçant dans le petit commerce, la menuiserie, la poterie et les autres activités du secteur informel).

    A travers ce schéma, nous proposons d'abord aux établissements financiers de promouvoir le crédit bail pour assurer le financement des investissements des Moyennes Entreprises. En effet, le crédit bail en tant qu'instrument de financement propose des conditions plus souples sans exigence de garantie conséquente. De plus, l'Etat devrait développer les fonds de garanties qui serviront d'intermédiaires entre les banques et les moyennes entreprises, afin que ces entreprises puissent accéder aisément au crédit classique des banques commerciales. En effet, la logique des fonds de garantie est d'amener les intermédiaires financiers agréés à octroyer des crédits à des opérateurs économiques qui ne disposent pas de garanties.

    Les PME susceptibles de trouver directement des financements auprès des banques sont les Moyennes Entreprises à besoin de fonctionnement, ayant une structure financière solide, un marché clairement identifiée, sur lequel elles interviennent déjà, avec des perspectives de croissance, une rentabilité actuelle et future évidente et dont les promoteurs sont capables d'apporter des garanties réelles ou personnelles acceptables.

    Les Micros Entreprises quant à elles devront se diriger auprès des structures de micro finances telles que les fonds d'appuis mis en place par l'Etat, le réseau des caisses populaires, afin de trouver aisément un financement. Leur accessibilité au financement bancaire nécessite la prise en charge du risque lié au financement. D'oü l'importance de créer des structures de capital-risque qui devront servir d'intermédiaires entre micros entreprises et banques commerciales.

    Toutefois, la mise en oeuvre du financement durable nécessite aussi un certain nombre de préalables et de mesures d'accompagnement de la part des acteurs.

    III : Mesures d'accompagnement

    Parallèlement à nos plans d'actions, des efforts doivent être consentis de part et d'autre. > A l'égard des entrepreneurs.

    Il s'agira essentiellement :

    - d'avoir le sens de la responsabilité, le respect des engagements et devront susciter la confiance dans leurs relations avec les établissements financiers ;

    - de créer des associations de cautions mutuelles au sein de chaque corps de métier (artisanat, menuiserie, sidérurgie, agriculture etc.) qui, à travers des cotisations permanentes pourront se porter en garantie à la banque au bénéfice d'un membre qui solliciterait un financement.

    > A l'égard de la Banque centrale(BCEAO)

    Au niveau de la banque centrale, il serait intéressant qu'elle pense a une nouvelle dynamisation des conditions de financement bancaire dans l'économie. Ainsi,

    - la causalité entre taux directeur et taux d'intérêt devrait permettre au système financier d'enrichir son offre face aux besoins de son marché actuel tout en s'adaptant aux mutations et aux exigences internationales du métier de la finance ;

    - l'allégement des conditions de surveillance devrait permettre une meilleure prestation en ce qui concerne le financement par les banques. Ainsi, celles-ci prendront certes plus de risque, mais seront plus aptes à accompagner les PME dans la réalisation de leurs projets.

    > A l'égard des établissements financiers (en particulier CORIS BANK), il s'agira de :

    - rationnaliser les frais de gestion et autres conditions applicables à la clientèle ;

    - d'améliorer la bancarisation par un déploiement géographique des agences bancaires sur le territoire afin de rapprocher aux mieux la banque des PME.

    - et de promouvoir le crédit bail (qui de part son coût élevé ne nécessite pas de garantie conséquente) pour financer surtout l'investissement mobilier des entreprises en création.

    > A l'égard des pouvoirs publics, la nécessité s'avère de :

    - promouvoir les fonds de garanties ainsi que le recours plus fréquent des entreprises au service de ces institutions au regard du niveau élevé du risque ;

    - et d'assainir d'avantage le climat des affaires au Burkina en révisant notamment le régime d'imposition appliqué aux PME.

    Il ressort donc que la problématique du financement des PME par CORIS BANK est une question à responsabilités partagées entre les acteurs. D`une part, la banque dont les possibilités de crédits sont limitées et d'autre part, des insuffisances internes aux entreprises sont constatées. De plus, l'incertitude de remboursement à laquelle la banque fait face (risque), traduit toute son exigence d'une garantie conséquente pour parer à cette éventualité; garantie non toujours détenue par les promoteurs.

    La problématique du financement des PME est récurrente au Burkina Faso et elle interpelle à cet effet tous les acteurs économiques aussi bien les entreprises, l'Etat, la banque centrale et les établissements financiers en vu d'une véritable promotion du financement bancaire à cette catégorie d'entreprise.

    CONCLUSION GENERALE

    L'analyse conduite dans ce mémoire a permis de mettre en évidence les difficultés de financement des Petites et Moyennes Entreprises burkinabè par les établissements financiers bancaires. Le cas particulier de CORIS BANK qui pour plusieurs raisons ne parvient pas toujours à donner satisfaction à la demande des PME. Des responsabilités partagées aussi bien par la banque ou par l'entreprise que de celles qui incombent à des facteurs exogènes, sont toutes à la base du problème de financement.

    Ainsi, à CORIS BANK notamment, et des conclusions de notre analyse, environ 46% des problèmes de financement sont dûs au fait que le risque du crédit est élevé, 37% pour cause de garantie, 7% pour raison de coût de crédit, et 4% à cause de la mal gouvernance. Pour une entreprise qui solliciterait un crédit d`investissement a CORIS BANK, il lui faut donc disposer d'une garantie conséquente. Pour un crédit de fonctionnement, il faut présenter un projet non risqué ou à risque minimal.

    Du fait que le risque et la garantie sont responsables à environ 83% (soit 46%+37%) des problèmes de financement que connaissent les PME, ces variables sont donc les plus déterminantes. Le problème de financement est donc fonction essentiellement de ces deux variables; toute chose qui confirme notre première hypothèse selon laquelle « Le problème de financement est fonction essentiellement du niveau de risque et de la garantie »

    De plus, le comportement opportuniste des PME les conduit à choisir ce qui leur est meilleur parmi ce qui leur est accessible. Les entreprises désirant obtenir un financement au coût de crédit minimal, manifestent leur réticence lorsque ce coût est élevé. C'est pourquoi, 10% des problèmes de financement sont dûs au fait que le coût du crédit est élevé. Ce coût est donc une contrainte de financement pour les PME. Confirmant notre deuxième hypothèse selon laquelle « Le coût du crédit est une contrainte de financement pour les PME »

    Par ailleurs, des facteurs comme l'environnement des affaires, le poids du secteur informel, et la gouvernance des entreprises jouent en la défaveur des PME pour l'obtention du financement.

    Somme toute, le problème de financement est un problème qui incombe aux acteurs, mais il est surtout une conséquence directe des irrégularités et des insuffisances que présentent les entreprises.

    Il n`est donc pas question seulement de garantie pour justifier le problème de financement, mais aussi de risque. De plus, des facteurs comme le coût du crédit, l'environnement des affaires, le poids du secteur informel et le système de gouvernance jouent à la défaveur des PME pour l'obtention d'un financement.

    Sur cette base, nous pouvons raisonnablement considérer que nos objectifs sont atteints avec cependant des limites à notre étude.

    En effet, notre travail aurait été beaucoup plus pertinent :

    - si une analyse économétrique avait été faite en tenant compte des spécificités des séries chronologique pour estimer nos coefficients. Le modèle économétrique du problème de financement étant tel que pf =â0 +â1rc + â2g +?, des obstacles se sont posés à nous pour percevoir exhaustivement, la valeur de â1 et de â2, respectivement le coefficient du risque de crédit et de la garantie. Ces obstacles sont essentiellement notre faible formation reçue en économétrie (1ere Partie seulement étudiée en 3eme Année), et le non accès aux séries chronologiques disponible au sein de la banque cela, pour des raisons de confidentialités des informations disponibles ;

    - si l'on avait une plus grande accessibilité aux informations dans la banque relative aux problèmes de financement, afin de mettre en évidence d'autres variables, et de mesurer l'impact de celles-ci dans le problème de financement.

    En définitive, l'accès au financement bancaire des PME est une condition nécessaire au développement de ce secteur et partant de l'économie toute entière. A cet effet, des efforts considérables doivent être consentis de part et d'autre pour promouvoir d'avantage le financement aux entreprises.

    Aussi, des réflexions doivent être menées pour contribuer à la libéralisation du secteur financier bancaire dans notre pays. Ainsi, parallèlement a notre analyse, l'on pourrait se demander :

    - Quelle est la problématique du financement du secteur informel au Burkina Faso ? Secteur tant négligé, mais tout aussi important.

    - Comment résoudre au mieux le problème crucial de garantie pour faciliter l'accessibilité du crédit aux PME ?

    Ces questions nous semblent des avenues intéressantes de recherches sachant que leurs réponses viendraient en complément à notre analyse, le tout pour contribuer à la promotion du financement a l'égard des Petites et Moyennes Entreprises. Toute chose devant leur permettre de mieux jouer leur rôle de levier de développement économique du Burkina Faso.

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    OUANDAOGO, M: (( L'environnement de l'entreprise au Burkina Faso » Rapport de mémoire de maitrise, Burkina Faso, 2008.

    OUEDRAOGO, Y : (( La banque face au financement externe des PME au Burkina Faso » Rapport de mémoire de maitrise, Burkina Faso, 2008.

    SOLEDAD, M ; MARTINEZ, P : (( le financement des PME en Afrique Subsaharienne » Paris, 2003

    SIMON, FX ; TRABELSI, M : (( Préparer et défendre un projet d'investissement » Ed. DUNOD

    VRENIMMEN, P: (( Théorie et pratique de la finance : Finance d'entreprise » 4eme Edition, Dalloz, Paris, 2000.

    LISTE DES ANNEXES

    Annexe 1: Tableau descriptif des PME en fonction de leur catégories. Annexe 2 : Secteurs d'activités des PME au Burkina Faso.

    Annexe 3 : Les structures de financement aux PME.

    Annexe 4 : Les typologies de financements proposés aux PME à CORIS BANK. Annexe 5 : Questionnaire aux Gestionnaires de PME- PMI à CORIS BANK

    ANNEXE 1 : Tableau descriptif des PME en fonction de leurs catégories

    Caractéristiques Catégories

    Chiffre d'affaires annuel (en F CFA)

    Nombre

    d'employés (En personne)

    Niveau d'investissement (en F CFA)

    Micro entreprise

    Au plus 30millions

    Moins de 10

    Au plus 3 millions

    Petite entreprise

    Supérieur à 30millions et au plus 150millions

    Moins de 50

    Au plus 5 millions

    Moyenne entreprise

    Supérieur à 150 millions et au plus 1milliard

    Moins de 200

    Au plus 250 millions

    Source: Données rassemblées par l'auteur, 2010

    ANNEXE 2 : Secteurs d'activités des PME au Burkina Faso

    CATEGORIES

    SOUS CATEGORIE

    COMMERCE

    -commerce de demis gros -commerce de détail

    -Commerce de gros

    -Petit commerce

    ARTISANAT

    -Métiers de forge, métaux et assimilés -Menuiserie ,maroquinerie , métier de la paille -Métiers des cuirs et peaux

    -Métiers du textile et de l'habillement

    -Métiers de l'alimentation et de l'hygiène.

    INDUSTRIE

    -Bâtiments et travaux publics

    -Industrie agroalimentaire

    -Industrie Chimique et de produits minéraux. -Industrie du bois, des métaux et industries diverses -Industrie du papier et textile

    -Industries extractives, bijouterie.

    SERVICE

    -Assurance, et autres établissements financiers non

    bancaires

    -Hôtels, restaurants, maquis et débits de boisson. -Transports, entrepôts, et communications.

    -Informatique, télécommunication, et autres services marchands.

    Source : Chambre de commerce du Burkina Faso, 2008

    ANNEXE 3 : Les structures de financement des PME au Burkina Faso

    Les établissements financiers bancaires

    - CORIS Bank International ;

    - La banque Internationale du Burkina/ membre UBA

    - La Banque Atlantique Burkina Faso;

    - Ecobank Burkina Faso;

    - La Banque of Africa Burkina Faso;

     

    - La Société Générale des Banques du Burkina Faso ;

     

    - La Banque Internationale pour le Commerce, l'Industrie et l'Artisanat du Burkina Faso ;

     

    - La banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce ;

     

    - La Banque Commerciale du Burkina Faso ;

     

    - La Banque Régionale de Solidarité ;

     

    - La Banque de l'Habitat.

     

    - Burkina Bail ;

     

    - La Société de Financement de la Petite Entreprise ;

     

    - Le Réseau des Caisses Populaires du Burkina ;

    Les établissements financiers non

    - La Société Burkinabé d'Equipement ;

    bancaires

    - La Société Burkinabé de Crédit Automobile ;

     

    - La Société Burkinabé de Micro Finance.

     

    - Le Fonds d'Appui aux Initiatives des Jeunes ;

     

    - Le Fonds d'Appui au Secteur Informel ;

     

    - Le Programme d'Appui aux PME ;

     

    - Le Centre Financier aux Entrepreneurs ;

     

    - Le Programme d'Appui aux Micros Entreprises

    Les structures d'appuis a caractère

    Rurales ;

    publics

    - Le Programme de Développement Industriel et

     

    Artisanal ;

     

    - Le Fonds d'Appui aux Activités Rémunératrices des

     

    Femmes ;

     

    - Le Programme National de Réinsertion des

     

    Travailleurs Déflatés ;

     

    - Le Fonds d'Appui a la Formation Professionnelle et a l'Apprentissage.

    Source : Données rassemblées par l'auteur, 2010

    ANNEXE 4 : Les typologies de financements proposés aux PME à CORIS BANK

    Crédits de trésorerie ou par caisse

    Crédits ou engagements par signature

     

    1-Cautions

    1-Crédits de fonctionnement

     
     

    1.1cautions fiscales ou en douane

    - Les facilités de caisse

     

    - Les découverts bancaires

    - L'entrepôt fictif

    - Les crédits de campagne

    - L'admission temporaire

    - Les crédits relais

    - Les obligations cautionnées

    - Les avances sur marchés ou sur décompte

    - L'acquit à caution

    - Les avances sur marchandises

    - La lettre de garantie pour absence de document

    2-Crédits d'investissements

    - Le crédit d'enlèvement

    - Les crédits de Moyen terme

     
     

    1.2cautions sur marchés

    - Les crédits de long terme

     
     

    - La caution provisoire

     

    - La caution définitive ou de bonne fin

     

    - La caution d'avance de démarrage

     

    - La caution de retenue de garantie

     

    - La caution pour enlèvement marchandises

     

    2-Aval d'effet de commerce

     

    3-Crédit documentaire(Credoc)

     

    - Credoc irrévocable

     

    - Credoc révocable

     

    - Credoc irrévocable et confirme

     

    - Credoc transférable

    Source : Données rassemblées par l'auteur, 2010

    ANNEXE 5 : Questionnaires aux gestionnaires de PME-PMI à CORIS BANK.

    NEZIEN Théophile Fabrice

    Université Saint Thomas d'Aquin FASEG

    QUESTIONNAIRE (ORALE) soumis aux 5 gestionnaires de PME-PMI pendant les entretiens tenus du 1er au 15 Août 2010.

    1 - Le dernier semestre7 a, semble t-il été relativement pas très satisfaisant en terme d'octroie de crédits à votre clientèle. Comment étaient vos relations avec la clientèle durant cette période ?

    2 - Peut- on estimer les demandes de financements que vous avez enregistrez durant cet intervalle de temps ?

    3 - Environ combien sont les entreprises pour qui, ces demandes n'ont pas abouti ?

    4 - Quelles étaient les spécificités de ces entreprises ? (la forme juridique et le chiffre d'affaires essentiellement) ?

    5 - Quel était le type de crédit que sollicitaient ces entreprises : ~ Crédit d'investissement ?

    . Crédit de fonctionnement ?

    . Crédit par signature ?

    6 - Quelles sont les raisons qui ont prévalu au rejet de ces demandes de financement ?

    . Avez-vous confiance au client ?

    . Es ce un problème de garantie ?

    . Es ce parce que le risque est trop élevé ?

    . L'entreprise présente-elle de bonnes caractéristiques ? (Situation financière)

    . Le compte courant de l'entreprise est-il mouvementé ? . L'entreprise est-elle engagée auprès d'autres banques ? ~ L'entreprise exerce t-elle dans des secteurs considérés à haut risque ?

    ~ L'entreprise est t-elle bien dirigée ?

    . Autres facteurs non énumérés.

    7 - La responsabilité peut-elle être attribuée à l'entreprise toute seule ?

    8 - Quelle est la part de responsabilité de la banque ?

    7 Entretiens tenus entre le 1er et le 15 Août 2010.

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS iii

    SOMMAIRE iv

    SIGLES ET ABREVIATIONS v

    LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vi

    INTRODUCTION GENERALE 1

    CHAPITRE 1 : APPROCHE THEORIQUE DU FINANCEMENT DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES (PME) 7

    SECTION 1 : ASPECT GENERAL DES PME 7

    I : Contexte historique 7

    II : Définition 9

    SECTION 2 : ANALYSE DES BESOINS FINANCIERS DES PME 11

    I : Le besoin d'investissement 11

    II-Le Besoins en Fonds de Roulement(BFR) 12

    SECTION 3 : LE FINANCEMENT 13

    I-Définition 13

    II-Sources et structures de financement 13

    II-1 Les sources de financement. 13

    II.1.1 : Les sources internes de financement 14

    II.1.2 : Les sources externes de financement : les capitaux d'emprunt 14

    II.2 : Les structures de financement des PME 17

    II.2.1 : Les établissements financiers bancaires 17

    II.2.2 : Les établissements financiers non bancaires 18

    SECTION 4 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU FINANCEMENT DES PME 19

    I : L'apport de l'économie de l'information 19

    II : Approche de la théorie de l'agence 21

    CHAPITRE 2 : CADRE METHODOLOGIQUE DE L'ETUDE 23

    SECTION 1: PRESENTATION GENERALE DE CORIS BANK 23

    I: Historique 23

    II : Missions et domaines d'activités de la banque 24

    III : Organisation 25

    SECTION 2 : PROCESSUS DE FINANCEMENT DES PME PAR LA BANQUE 26

    I : Les conditions d'accessibilité aux crédits 26

    II : L'introduction de la demande de financement 26

    III: L'Analyse du dossier de financement 27

    III.1 : Le montage du dossier par le gestionnaire de la PME -PMI. 27

    III.2 : La décision du comité de crédit 28

    IV : La mise en place du crédit. 28

    IV.1 : Le contrôle et le respect de la procédure d'approbation des crédits. 28

    IV.2 : La matérialisation des garanties (en cas de nécessité). 28

    IV.3 : La validation et le suivi du crédit 29

    SECTION 3 : TECHNIQUES DE COLLECTE DES DONNEES 30

    I. L'observation 30

    II. Les entrevus suivi de l'enquête 30

    III. La recherche documentaire 31
    CHAPITRE 3 : APPROCHE EMPIRIQUE DU PROBLEME DE FINANCEMENT : ANALYSE DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS. 32

    SECTION 1 : PRESENTATION DES RESULTATS 32

    SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS 35

    I: Analyse de la réticence de la banque 35

    I.1: Le Problème du risque 35

    I.2 : La question de la Garantie 38

    I.3 : La gouvernance des entreprises 43

    I.4 : L'influence du cadre règlementaire 45

    I.5 : L'inadaptation des ressources de la banque 46

    II: Les entraves a l'accès au crédit par les PME 47

    II.1 : Le coût du crédit 47

    II.2 : L'environnement des affaires 49

    II.3 : Le poids du secteur informel 50

    SECTION 3 : PISTES EXPLORATRICES POUR LE FINANCEMENT DES PME. 52

    I : Discussion de quelques mécanismes déjà proposés. 52

    II : Propositions d'actions. 53

    III : Mesures d'accompagnement 55

    CONCLUSION GENERALE 57

    BIBLIOGRAPHIE 60

    LISTE DES ANNEXES 62

    ANNEXE 1 : Tableau descriptif des PME en fonction de leurs catégories 63

    ANNEXE 2 : Secteurs d'activités des PME au Burkina Faso 64

    ANNEXE 3 : Les structures de financement des PME au Burkina Faso 65

    ANNEXE 4 : Les typologies de financements proposés aux PME à CORIS BANK 66

    ANNEXE 5 : Questionnaires aux gestionnaires de PME-PMI à CORIS BANK. 67

    TABLE DES MATIERES 68






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