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Problématique du financement des PME par les établissements bancaire : cas de Coris bank

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par Théophile Fabrice NEZIEN
Université Saint Thomas d'Aquin - Maitrise en Economie,Gestion des Entreprises et des Organisations 2010
  

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SECTION 3 : PISTES EXPLORATRICES POUR LE FINANCEMENT DES PME.

Les Petites et Moyennes Entreprises rencontrent des difficultés pour accéder au financement bancaire. Ces difficultés ont souvent été perçues comme une conséquence directe des irrégularités que présentent ces entreprises. Mais la responsabilité incombe aussi aux conditions d'application du système bancaire. Du reste, le système financier actuel est inadapté ou n'est pas assez équipé pour répondre tout seul aux multiples besoins financiers des PME. Des propositions ont déjà été faites sans pour autant résoudre conséquemment la question du financement.

I : Discussion de quelques mécanismes déjà proposés.

Face au constat d'une part de la faible intervention des banques commerciales dans le financement du secteur privé, et d'autre part, malgré les différentes mesures incitatives mises en place à ce jour, des solutions ont déjà été recherchées. C'est ainsi que dans le cadre de la récente CHARTE des PME du Burkina Faso (Juillet 2010), en son CHAPITRE VIII, Articles 18,19,20,21 et 22 il a été prévu entre autres :

- La simplification des procédures de financement des PME par les institutions de financement et l'adaptation des fonds nationaux de financement en rapport avec les besoins spécifiques des PME.

- La mise en place de nouveaux outils de financement des PME, dont les lignes de crédits, les prêts d'honneurs, les sociétés de capital- risque, les sociétés de cautionnement mutuel, et les mécanismes de garanties des prêts pour assurer une couverture maximale du risque.

Par ailleurs, toujours dans le souci de résoudre durablement le problème de financement qui sévit depuis nombre d'années, l'Etat s'investit dans la multiplication des structures de micros finance, des centres d'appuis aux jeunes, aux femmes, et aux entrepreneurs (confère liste détaillée en annexe 3).

Tout en consolidant les acquis déjà réalisés, des perspectives peuvent être envisagées. Pourquoi donc ne pas mettre l'accent surtout sur les facteurs risque et garantie étant donné qu'elles en sont les plus déterminantes dans le problème de financement. C'est en cela nous proposons quelques actions susceptibles de drainer des ressources importantes en faveur des PME.

II : Propositions d'actions.

Les solutions alternatives susceptibles de produire des résultats à moyen et long terme devraient pour notre part, s'orienter essentiellement vers des schémas mettant en jeu les différents acteurs du système financier.

Le « chainon manquant » du financement des entreprises ne devrait pas être perçu comme « un ensemble de faveurs qui devraient être faites » au profit des PME sans garantie de succès. Ce serait plutôt à notre avis un triptyque « Etablissement financiers-Intermédiaires financiers - PME » agissant dans une logique de synergie et de complémentarité d'actions et devant prendre en charge la question du risque et de garantie. En parallèle, il serait important que les pouvoirs publics soutiennent le secteur privé à travers une plus grande rationalisation des mécanismes déjà existants.

Ainsi, le schéma de financement que nous proposons tient compte :

? de l'option de professionnalisation des acteurs du financement ;

? de la nécessitée d'implication des pouvoirs publics à travers des actions de soutien telles que la promotion de fonds de garantie et de structures de capital-risque.

Graphique 7 : Schéma de financement

Moyennes entreprises à besoin de fonctionnement

Fonds de
garantie.

Structures de capital-risque

Micros entreprises à besoin

d'investissement et de fonctionnement

Banques commerciales

Moyennes entreprises à besoin

d'investissement

Sociétés de crédits bail

Structures de micros finances

Source schéma : Construit par l'auteur, 2010

Légende :

= Catégories de PME = Intermédiaires financiers = Structures de financement = Flux de financement

Les PME étant à des niveaux de développement et d'activités différents, leurs besoins devront être pris en charge de façon différenciée. Ainsi, dans le présent schéma, les PME sont classées en trois(3) catégories : les moyennes entreprises a besoins d'investissement massifs (exerçant dans le secteur secondaire comme l'industrie), les moyennes entreprises à besoin de fonctionnement et les micros entreprises (exerçant dans le petit commerce, la menuiserie, la poterie et les autres activités du secteur informel).

A travers ce schéma, nous proposons d'abord aux établissements financiers de promouvoir le crédit bail pour assurer le financement des investissements des Moyennes Entreprises. En effet, le crédit bail en tant qu'instrument de financement propose des conditions plus souples sans exigence de garantie conséquente. De plus, l'Etat devrait développer les fonds de garanties qui serviront d'intermédiaires entre les banques et les moyennes entreprises, afin que ces entreprises puissent accéder aisément au crédit classique des banques commerciales. En effet, la logique des fonds de garantie est d'amener les intermédiaires financiers agréés à octroyer des crédits à des opérateurs économiques qui ne disposent pas de garanties.

Les PME susceptibles de trouver directement des financements auprès des banques sont les Moyennes Entreprises à besoin de fonctionnement, ayant une structure financière solide, un marché clairement identifiée, sur lequel elles interviennent déjà, avec des perspectives de croissance, une rentabilité actuelle et future évidente et dont les promoteurs sont capables d'apporter des garanties réelles ou personnelles acceptables.

Les Micros Entreprises quant à elles devront se diriger auprès des structures de micro finances telles que les fonds d'appuis mis en place par l'Etat, le réseau des caisses populaires, afin de trouver aisément un financement. Leur accessibilité au financement bancaire nécessite la prise en charge du risque lié au financement. D'oü l'importance de créer des structures de capital-risque qui devront servir d'intermédiaires entre micros entreprises et banques commerciales.

Toutefois, la mise en oeuvre du financement durable nécessite aussi un certain nombre de préalables et de mesures d'accompagnement de la part des acteurs.

III : Mesures d'accompagnement

Parallèlement à nos plans d'actions, des efforts doivent être consentis de part et d'autre. > A l'égard des entrepreneurs.

Il s'agira essentiellement :

- d'avoir le sens de la responsabilité, le respect des engagements et devront susciter la confiance dans leurs relations avec les établissements financiers ;

- de créer des associations de cautions mutuelles au sein de chaque corps de métier (artisanat, menuiserie, sidérurgie, agriculture etc.) qui, à travers des cotisations permanentes pourront se porter en garantie à la banque au bénéfice d'un membre qui solliciterait un financement.

> A l'égard de la Banque centrale(BCEAO)

Au niveau de la banque centrale, il serait intéressant qu'elle pense a une nouvelle dynamisation des conditions de financement bancaire dans l'économie. Ainsi,

- la causalité entre taux directeur et taux d'intérêt devrait permettre au système financier d'enrichir son offre face aux besoins de son marché actuel tout en s'adaptant aux mutations et aux exigences internationales du métier de la finance ;

- l'allégement des conditions de surveillance devrait permettre une meilleure prestation en ce qui concerne le financement par les banques. Ainsi, celles-ci prendront certes plus de risque, mais seront plus aptes à accompagner les PME dans la réalisation de leurs projets.

> A l'égard des établissements financiers (en particulier CORIS BANK), il s'agira de :

- rationnaliser les frais de gestion et autres conditions applicables à la clientèle ;

- d'améliorer la bancarisation par un déploiement géographique des agences bancaires sur le territoire afin de rapprocher aux mieux la banque des PME.

- et de promouvoir le crédit bail (qui de part son coût élevé ne nécessite pas de garantie conséquente) pour financer surtout l'investissement mobilier des entreprises en création.

> A l'égard des pouvoirs publics, la nécessité s'avère de :

- promouvoir les fonds de garanties ainsi que le recours plus fréquent des entreprises au service de ces institutions au regard du niveau élevé du risque ;

- et d'assainir d'avantage le climat des affaires au Burkina en révisant notamment le régime d'imposition appliqué aux PME.

Il ressort donc que la problématique du financement des PME par CORIS BANK est une question à responsabilités partagées entre les acteurs. D`une part, la banque dont les possibilités de crédits sont limitées et d'autre part, des insuffisances internes aux entreprises sont constatées. De plus, l'incertitude de remboursement à laquelle la banque fait face (risque), traduit toute son exigence d'une garantie conséquente pour parer à cette éventualité; garantie non toujours détenue par les promoteurs.

La problématique du financement des PME est récurrente au Burkina Faso et elle interpelle à cet effet tous les acteurs économiques aussi bien les entreprises, l'Etat, la banque centrale et les établissements financiers en vu d'une véritable promotion du financement bancaire à cette catégorie d'entreprise.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote