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L'institutionnalisation du pouvoir et l'émergence de l'état en République Démocratique du Congo : 1960-2006

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par Corneille YAMBU -A- NGOYI
Université de Kinshasa - DES 2005
  

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I. L'inefficience du pouvoir politique « constitutionnalisé ».

Par pouvoir « constitutionnalisé », nous entendons le pouvoir politique tel qu'il est théoriquement institué par le texte constitutionnel. En l'occurrence, l'Acte constitutionnel de la transition.

L'organisation et l'exercice du pouvoir initialement institué procédait d'une démocratie parlementaire à l'opposé du monolithisme dictatorial sous la constitution du 24 avril 1967.

Aux termes de l'Acte constitutionnel de la transition le Président de la République cessait d'être le Chef du gouvernement et le conducteur de la Politique Nationale.

Mais refusant d'« inaugurer les chrysanthèmes », le Président Mobutu est demeuré la pièce maîtresse de la machine politique congolaise. Faisant et défaisant les règles du jeu, il rendit tout le système constitutionnel aussi inefficace qu'inutile comme en 1961 où au gré de sa volonté il marcha sur la loi fondamentale et en 1965 où il enterra la constitution du 1er août 1964. Il importe de rappeler que l'Acte constitutionnel de la transition est lui-même le résultat de velléité dictatorial du Président Mobutu. Car pour noyer les résolutions de la Conférence Nationale Souveraine et sa charte de la transition, il fit provoquer un conclave politique qui révisa unilatéralement l'Acte constitutionnel de la CNS, sous le titre de l' « Acte constitutionnel harmonisé ». Dans les faits, les textes n'eurent pas raison de la personnification du pouvoir. Le Président Mobutu continuait d'agir selon son bon vouloir et ses intérêts en dépit des dispositions constitutionnelles contraires. Il pouvait désigner un gouverneur à la Banque centrale prérogative reconnue au Premier Ministre, nommer et révoquer le Premier Ministre sans se soucier de la constitution, se passer des avis conformes du Parlement et même menacer les membres de cette institution législative de faire cesser leur « recréation ».

Le Pouvoir était caractérisé par les luttes stratégiques d'anéantissement de l'un par l'autre à tous les trois niveaux des institutions. D'abord l'exécutif était tantôt secoué par la querelle Tshisekedi, chef du gouvernement et Mobutu, Chef de l'Etat chacun avec son camp offrant chaque fois un spectacle défavorable à la consolidation de l'autorité de l'Etat tantôt confronté à la bataille de repositionnement entre Tshisekedi évincé par Mobutu et chaque nouveau Premier Ministre désigné considéré à tort ou à raison comme traître à la cause de l'opposition.

Ensuite, au niveau du gouvernement, l'ouverture démocratique consacrée par les discours du Président Mobutu du 24 avril 1990 et constitutionnellement, par l'Acte de la transition connut des phénomènes de dédoublement entre le gouvernement de l'opposition et le gouvernement du Premier Ministre désigné en vertu du vote de la CNS « arbitrairement » selon les uns et « légalement » selon les autres par le Président Mobutu. Ce qui nous intéresse est de constater qu'un tel dédoublement a eu un effet négatif remarquable sur l'existence d'une puissance publique étatique.

Enfin, le pouvoir législatif fut tellement contorsionné entre les différentes forces politiques en lutte de leadership, qu'il ne put produire un travail conforme à son rôle constitutionnel au point que son Président pourtant constitutionnellement investi du mandat d'assurer l'intérim du Président de la République en cas de vacance fut contraint à la démission laissant un vide juridique longtemps non comblé.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille