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La baie d'Ambodivahibe, un projet d'aire marine protégée dans le nord de Madagascar

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par Jean-Xavier SAINT-GUILY
Université Bordeaux 3 - Master 1 Géographie 2009
  

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6. Quelques orientations pour sortir de l'impasse

6.1 La diversité de l'information au coeur de la compréhension du territoire

- De l'information endogène

Le développement de visions partielles et focalisées sur la biodiversité d'un territoire est bien souvent à l'origine d'analyses incohérentes avec la réalité locale. Une telle situation d'incompréhension entre les acteurs aboutit rapidement à des conflits importants (Joerin et al, 2001).

Il semble nécessaire de développer une approche élargie des connaissances visant à rendre compte de la complexité des dimensions spatiales et temporelles des territoires. La compréhension des usages et des logiques opérantes au niveau local apparaît comme un point de départ obligé. Tous ces éléments de diagnostic permettent aux intervenants de mieux cerner le cadre de leur intervention. Ils constituent surtout une base pour ancrer le projet dans le territoire. Pour cela il semble nécessaire de travailler sur les perceptions locales de l'environnement et de formaliser les représentations mentales qui y sont attachées. La description et l'appréhension de l'espace doivent être abordées selon des critères locaux (Clouet, 1995).

Ces nouvelles considérations s'inscrivent dans une réévaluation des savoirs opérante au travers de l'implication des acteurs locaux dans la production de l'information. Il est important de rappeler que cette étape décisive et préalable à toutes analyses est trop souvent accaparée par les intervenants extérieurs et les experts techniques. De nouvelles méthodes de production et de formalisation de l'information correspondantes aux besoins locaux doivent être développées dans cette optique.

- Pour une aide à la décision intégrée

La diversification et l'augmentation de la quantité d'informations disponibles génèrent des enjeux importants concernant leur traitement et leur gestion. L'information sur le territoire se situe au centre des instruments de gouvernance (Prélaz-Droux, 2001), cette dernière doit être disponible et accessible à tous les acteurs. Les besoins en termes de support et de mise en forme sont donc importants pour pouvoir répondre à toutes les attentes. La mise en relation, la confrontation ainsi que la modélisation des données sont indispensables à une production supplémentaire de connaissance. Cette dernière si elle intègre la diversité des données et met en relation les différentes perceptions peut être à la base d'une représentation commune du territoire nécessaire à une prise de conscience concertée de la situation et de ses enjeux (Jost, 2001). Dans cette optique, les instruments de l'information tels que les Systèmes d'Information Géographiques, les systèmes d'aide à la décision ou les outils d'analyses multicritères présentent des potentiels importants. Leur remarquable capacité associée à de nombreuses fonctionnalités facilite tout à la fois la gestion, la manipulation et l'actualisation de l'information que la production et la diffusion de supports adaptés à la réflexion et à la décision (Joerin et al, 2001). Afin d'éviter de renforcer le pouvoir des rares techniciens capables de les maitriser, la priorité doit être donnée à des outils simples et accessibles.

6.2 Une nouvelle approche du développement et de l'intervention technique

La participation ne semble guère en mesure d'assurer l'efficacité des actions territoriales entreprises ni même l'émergence d'un processus local de décision responsable (Seck, 2001). Des problèmes conceptuels restent liés au fait que dans ces démarches, on fait adhérer les acteurs locaux à un projet qui leur est toujours autant étranger. Ces derniers ne s'impliqueront réellement que lorsqu'ils seront en capacité et reconnus à ce titre (D'Aquino, 2004). Le développement des capacités locales de gestion apparaît indispensable, il a déjà été formalisé au travers du concept d'accompagnement à la décentralisation (D'Aquino, 2002). Le pouvoir et la décision doivent être redonnés aux acteurs locaux pour permettre l'émergence de réelle dynamique locale capable d'actions concrètes et pérennes. Au travers de la force du lien spatial qui assure la diversité sociale et la volonté d'agir, l'approche territoriale est revalorisée comme gage de démocratie (D'Aquino, 2002).

Ces évolutions conceptuelles impliquent un repositionnement de l'intervention technique. Elle doit tout d'abord désinvestir la phase d'intelligence des projets en arrêtant de contribuer à l'analyse de la situation et à la définition des problèmes. Il est aussi préférable que cette intervention se dégage de toutes entrées thématiques ou méthodologiques pour se concentrer sur la reconnaissance et la capacitation des acteurs : conditions nécessaires à l'amorce d'une réflexion territoriale locale (D'Aquino, 2002).

La mise en oeuvre concrète de cette approche subtile nécessite du temps et de la diplomatie. Les relations entre intervenants et acteurs locaux vont passer de l'assistanat forcé à un réel partenariat. Tout cela passe par la reconnaissance du local (savoirs, perceptions, logiques, rythmes, légitimités) et un cadrage négocié de l'intervention extérieure. L'accompagnement technique répondant aux sollicitations des acteurs locaux remplace donc les solutions imposées. Les intervenants ont pour objectif de favoriser l'action locale en lui fournissant des outils adaptés aux besoins exprimés en termes de gestion territoriale. Les premiers résultats d'opérations pilotes reposant sur cette démarche qualifiée d'accompagnement des dynamiques endogènes sont probants. A titre d'exemple, on signalera la mise en oeuvre d'un système d'information territoriale de conceptualisation entièrement locale ayant bénéficié d'une intervention extérieure indispensable concernant sa réalisation technique (D'aquino, 2002). Ces expériences ont révélé une grande richesse concernant les échanges entre toutes les parties prenantes au projet.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein