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La cooperation commerciale entre la Chine populaire et le Tchad: enjeux et perspectives

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par Deli laika Kalchekbe Innocent
Université de Yaoundé II - DESS en politique et négociations commerciales multilaterales 2010
  

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2- Les grands axes de la coopération Sino-tchadienne

Dans le souci du renforcement de l'amitié traditionnelle et de la solidarité entre les deux pays en développement, la République populaire de Chine, avec ses ambitions clairement affichées de devenir collaborateur du développement du Tchad, n'hésite pas un seul instant à établir des accords spécifiques.

Ainsi, animés du désir de promouvoir une coopération multiforme sino-tchadienne, de développer et d'intensifier les relations amicales entre eux, le Gouvernement de la République du Tchad et le gouvernement de la République populaire de Chine ont signé des accords d'une importance capitale qui vont servir de cadre juridique dans la relance de leurs relations diplomatiques stratégiques.

Le 06 août 2006 à Beijing, est convenu de reprendre à compter de cette date du rétablissement de leur relation diplomatique, tous les accords signés avant la suspension des relations diplomatiques et de relancer leur partenariat dans tous les domaines notamment :

- l'éducation et la formation des ressources humaines ;

- les échanges culturels ;

- la santé ;

- l'industrie et le commerce ;

- l'agriculture ;

- les ressources naturelles et énergétiques ;

- les affaires militaires ;

- les autres secteurs de développement économique et social.

Les dispositions de l'article 2 dudit Protocole d'Accord apportent une précision en ce sens que « pour donner corps à leur coopération les deux parties (le Tchad et la Chine) mettront l'accent sur la réalisation des projets d'infrastructures dans les secteurs économique et social définis par le présent Accord » (voir annexe 6). C'est dans cette logique que les deux pays se sont engagés à développer leur coopération sur le plan commercial en signant un Protocole d'Accord cadre à Ndjamena le 04 janvier 2007.

Cependant, il n'est pas inutile de supposer que le Tchad n'aura pas d'opportunité dans cette coopération.

B- DIFFERENTS GAINS POTENTIELS DE LA COOPÉRATION SINO-TCHADIENNE

Dans le cadre de la coopération sino-tchadienne, les deux (2) Etats ont des intérêts partagés. Si la Chine gagne beaucoup de cette coopération, le Tchad n'en attend pas moins. Cette coopération lui offre l'avantage d'avoir des ressources additionnelles pour financer son développement. Elle permet également le contournement des circuits commerciaux traditionnels.

1- Contournement des circuits commerciaux traditionnels

L'indépendance du Tchad en 1960 devrait lui permettre de discuter d'égal à égal avec ses partenaires sur la scène internationale et beaucoup plus sur le marché international.

Tel n'est cependant pas le cas. Le Tchad se retrouve dans un schéma de fidélisation du colonisateur d'hier devenu aujourd'hui son client privilégié (ceci explique le fait qu'en 2004 la France est le deuxième pays dans les importations du Tchad avec 55 335,8 millions de FCFA et occupe le premier rang dans les exportations avec 47 342 millions de FCFA pour les produits hors pétrole)14(*). Certes, il est souvent reproché à l'Afrique et particulièrement au Tchad de n'exporter que des matières premières sans réelle valeur ajoutée mais la vente de ces matières aurait pu être rentable s'il lui était donné de discuter librement les cours sur le marché international et de les vendre à qui il voudrait.

Il s'est au contraire instauré des circuits commerciaux qui lient chacun des pays africains à son ancienne puissance colonisatrice ; ce qui n'est pas à l'avantage de ces pays. La France par exemple est le premier partenaire commercial du Tchad. Non pas que le Tchad n'a pas la volonté d'essayer d'autres partenaires mais il pèse sur lui une sorte d'épée de Damoclès qui menace la stabilité des régimes en place.

L'arrivée de la Chine au Tchad offre au pays la possibilité de choisir ses partenaires et de contourner ainsi ces circuits commerciaux traditionnels qui ne sont libéraux que de façade. Ceci est plus ou moins profitable pour le Tchad que de vendre son coton à un pays comme la France qui dicte elle-même son prix d'achat (plus de 71% de coton du Tchad est vendu à la France et aussi la gomme arabique). Avant l'arrivée du dragon asiatique sur le continent noir, le Tchad n'avait d'autres choix que ceux offerts par les occidentaux qui ont en réalité un véritable monopole sur le commerce africain. Ces derniers achètent les matières premières telles que : le coton, la gomme arabique... au prix qu'ils arrêtent eux-mêmes. Aujourd'hui, l'entrée de la Chine15(*) sur le marché tchadien permet au Tchad de pouvoir comparer les offres (puisqu'ils continuent à nous dicter les termes du commerce et de la

«Coopération»). Comme cela se dit vulgairement, "c'est dans la multiplicité que le choix est possible". Cette situation contribue à la réelle indépendance économique des pays africains.

Le commerce sino-tchadien a eu pour conséquence majeure d'entraîner une hausse sensible des prix des matières premières et offre la chance aux ménages tchadiens de s'offrir certaines marchandises qu'ils ne pourraient avoir même s'ils accumulaient les économies de toute une vie de travail.

Pour le Tchad, la Chine constitue une nouvelle destination pour les matières premières dont la hausse des coûts est liée à la forte demande de l'économie chinoise. Aujourd'hui, la Chine figure parmi les premiers partenaires commerciaux du Tchad.

On peut illustrer ses propos par des contrats signés entre le Tchad et les sociétés chinoises dans le cadre du pétrole. Dés le 12 janvier 2007, la Chine s'est intéressée au pétrole tchadien et rachète par l'intermédiaire de la China National Petroleum Corporation (CNPC), l'ensemble des permis d'exploitation pétrolière de la société canadienne ENCANA. Ce permis couvre une superficie de 220 000 km² et compte une partie du bassin du lac Tchad, le bassin de Madiago, le bassin de Bongor, une partie du bassin à la frontière de la République centrafricaine et aussi tout le bassin du Salamat.

Outre le pétrole, la Chine peut acheter également d'autres matières premières à savoir le cuivre, le cobalt, l'uranium, la bauxite, le fer, l'or etc. Ce que la France avait refusé d'exploiter. Mentionnons aussi les effets induits de l'appétit de la Chine pour les matières premières tchadiennes, ce qui tire leurs prix à la hausse. La Chine se pose de surcroît en prêteur de premier ressort pour leur exploitation, notamment le cas du Gabon où elle a misé entre 4 et 8 milliards de dollars pour le gisement de fer de Belinga, en RDC où elle a investi plus de 5 milliards de dollars dans le domaine minier.

2- Apport de ressources additionnelles pouvant financer le développement

Depuis son accession à l'indépendance, le Tchad cherche des pistes pour amorcer son processus de développement mais les résultats obtenus jusque là sont décevants, du moins pas très concluants. L'aide publique au développement octroyée par les pays occidentaux et qui a été présentée comme devant apporter au pays les ressources financières indispensables à sa relance économique n'ont accouché que d'une souris. Elle a été insuffisante ou dans certains cas, tellement liée et accompagnée de conditionnalités qu'elle n'a près que pas profité aux pays bénéficiaires. Selon Antoine Glaser, Directeur du journal la Lettre du continent : « jusqu'en 2000, sur 100 francs français donnés à un pays africain, 61 reviennent dans l'hexagone sous forme de commande »16(*).

La percée chinoise est aussi perceptible dans le secteur financier. Par l'entremise de certaines de ses institutions financières, pour la plupart nées en 1994 dans la foulée de la réforme du système bancaire, la Chine s'est imposée dans le financement d'importants besoins tchadiens. C'est ainsi qu'en 2005, la banque d'export import Exim a financé pour 15 milliards de dollars de projets, soit plus de trente fois que ses partenaires occidentaux, ont pu offrir. D'ici l'an 2011 la même institution s'engage à investir 20 milliards de dollars dans des infrastructures africaines. La Banque de développement de Chine, elle aussi née il y a moins de quinze ans dispose avec 440 milliards de dollars de plus d'actifs que la banque mondiale et la banque asiatique réunies.

Dans ce contexte, l'aide chinoise est la bienvenue au Tchad qui du reste, est en rupture de paiement vis-à-vis des institutions financières internationales. En effet, les investissements de la Chine au Tchad s'accroissent de façon régulière et les champs de la coopération sino-tchadienne ne cessent de s'élargir. Durant les six premiers mois de l'année 2007, quelques investissements ont été lancés.

Producteur du brut depuis 2003, le Tchad produit actuellement environ 8 millions de tonnes de pétrole chaque année. Faute de raffinerie, ce pays de l'Afrique centrale dépend de l'importation de produits pétroliers. Ainsi, la Chine souhaitant exploiter le pétrole tchadien, construit actuellement une raffinerie ( dont un créancier commercial qu'elle a financé à un prêt de 232 millions d'euros au taux du LIBOR majoré de 3 %, avec un différé de 5 ans et une échéance de 10 ans.) qui se trouve à 40 kilomètres de N'Djamena (Djarmaya). Cette raffinerie sera la propriété de la CNPC à 60% et de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) à 40%. Elle sera alimentée par la production des gisements de Sédigui  et du Mayo-Kebbi en phase d'exploration par la CNPC.

Cette raffinerie doit permettre d'intégrer sur le marché local des produits finis à bas prix, de favoriser la consommation domestique de butane (souvent importé du Cameroun et du Nigeria) et d'électricité à des tarifs susceptibles de les substituer au bois de chauffe dont l'exploitation intense accroît les problèmes de désertification, et aussi de réduire substantiellement le prix du kWh d'électricité. Elle est une avancée pour le développement de ce pays. Elle sera équipée d'une centrale électrique autonome, qui pourra satisfaire non seulement sa propre consommation, mais aussi de distribuer environ 20 mégawatts pour la ville de N'djamena qui est souvent dans le noir.

Tableau 7 : Estimation moyenne par an de gain potentiel de la coopération sino-tchadienne (cas de la construction de la raffinerie) en 2006.

 

Importations

Production nationale future

 

Tonnes

valeur en millions FCFA

Tonnes

valeur en millions FCFA

Essence, Gaz oïl

126 266

52 777

700 000

280 000

Pétrole lampant

1 492

554

20 000

7 400

TOTAL

127 758

53 331

720 000

287 400

Source : INSEED du Tchad

Le tableau ci-dessus nous permet d'explorer les importations totales de carburant consommé au Tchad, soit 127 758 tonnes/an avec une valeur de 53 331 000 FCFA/an estimé en moyenne. La capacité de la production nationale est estimé à 720 000 tonnes/an soit 287 400 000 FCFA. Une partie de cette production sera exportée soit une estimation de 592 242 tonnes/an et rapportera des revenus supplémentaires pour le développement du pays.

La cimenterie, récipiendaire d'un investissement de la China CAMC Engineering Ltd, dispose d'un atout majeur dans la perspective économique actuelle. En effet, le gouvernement tchadien a retenu, entre autres, de renforcer le cadre macroéconomique par la diversification de l'économie et surtout l'intensification des investissements dans les secteurs porteurs de la croissance. Le développement des infrastructures de base (routes, habitats, écoles, centres de santé, aménagements hydro-agricoles...) est donc fortement recherché, ce qui constitue un atout majeur pour la future cimenterie. Le démarrage officiel des travaux de construction de cette usine a eu lieu le 17 décembre 2007. Nous pouvons illustrer ses propos par tonnes de ciments importés en moyennes à 175 999 tonnes/an et la production nationale qui est estimée à 200 000 tonnes/an pour le futur. Le Tchad peut déjà escompter plus de 24 000 tonnes/an pour les exporter etc.

Le Fonds de Développement Chine-Afrique, qui est devenu opérationnel depuis juin 2007, vise à encourager les entreprises chinoises performantes et crédibles à investir au Tchad et à s'engager dans les projets permettant d'élever son niveau technologique, de créer des emplois et de promouvoir le développement socio-économique de ce dernier (dont un créancier officiel à un prêt de 300 millions de dollars EU lui a été accordé en 2009 à titre d'appui budgétaire, comportant un élément don de 15 % environ, avec un différé d'amortissement de 2½ ans et une échéance de 6 ans)17(*). Le gouvernement chinois a mis à la disposition de ce fonds 5 milliards de dollars.

Pour ce qui est de l'aide publique au développement, il y a lieu de mentionner que le gouvernement de la RPC a fait des dons considérables au Tchad (dons estimé à 433,39 millions de dollars). Toutes ces aides constituent des moyens avec lesquelles le Tchad pourrait se servir pour relancer son économie et amorcer son développement.

Le risque de surendettement du Tchad reste modéré, pour autant que les autorités alignent l'orientation budgétaire sur la baisse de la production de pétrole. Un tel scénario de référence ne provoque pas de dépassement des seuils d'endettement. Mais si les politiques actuelles sont maintenues, la trajectoire de la dette monterait en flèche, aboutissant à un niveau de dette et de service de la dette non viable. Si le risque de surendettement reste modéré, l'augmentation des ratios d'endettement plus rapide que celle des projections de la précédente est préoccupante.

SECTION II : QUELQUES EXEMPLES UTILES POUR LE TCHAD DE LA COOPERATION CHINOISE

Il est question dans cette section de montrer les gains de la coopération chinoise dont quelques pays africains ont eu à bénéficier. Ces gains seront illustrés par les flux commerciaux (A) et les IDE (B).

A- LES FLUX COMMERCIAUX

En 1978, les réformes économiques et sociales menées par Deng Xiaoping engagent la Chine sur le chemin de la mondialisation. Le pays tire aujourd'hui sa croissance (10 % par an en moyenne depuis plus de 20 ans) des exportations de marchandises à bas prix. La compétitivité de ses produits à l'exportation et ses besoins en matières premières modifient les paramètres de l'économie mondiale. Même si elle ne représente pas un enjeu essentiel pour l'économie chinoise, les pays africains tirent bénéficie de ces bouleversements.

Prenons l'exemple de quelques pays d'Afrique de l'Ouest, la quasi-totalité des exportations vers la Chine sont constituées de pétrole et de coton. Ces deux produits n'ont cependant pas le même statut : le coton est une source d'approvisionnement stratégique pour l'industrie textile chinoise alors que le pétrole ouest-africain occupe une place marginale dans les sources d'approvisionnement de la Chine. Depuis 2002, c'est entre 15 et 20 % des importations chinoises de coton qui sont originaires des pays de l'Afrique de l'Ouest. Les exportations de coton de l'Afrique de l'Ouest s'orientent naturellement vers les zones industrielles les plus dynamiques. Du point de vue Ouest-africain, on estime qu'en 2004 près de la moitié du coton de la région était exportée en Chine. En 2004, plus de 50 % du coton du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Ghana et du Togo était exporté vers ce pays. Par ailleurs, près d'un tiers du coton du Cameroun, du Mali était acheté par la Chine et seulement 10 % pour le coton sénégalais et nigérian. La demande chinoise a donc contribué à réorganiser les flux de commerce de coton. Au-delà de la réorganisation des flux internationaux, la demande chinoise a tiré les exportations ouest-africaines de coton à la hausse (ce qui serait le cas pour les autres produits primaires). Au niveau régional, on estime qu'entre 2002 et 2004, les importations chinoises de coton ont contribué à 41 % au taux de croissance des exportations agricoles de l'ensemble des pays producteurs. Plus largement, elles ont aussi contribué à 2,5 % au taux de croissance des exportations totales et à 1,1 % au taux de croissance économique des pays cotonniers. Au niveau des pays, les impacts macro-économiques les plus visibles sont au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et au Togo. En effet, les importations chinoises de coton ont contribué à 7 % au taux de croissance économique de ces quatre pays.

Dans le domaine du pétrole, la Chine est toutefois confrontée à un problème à ne pas sous-estimer en Afrique, la majorité des gisements prolifiques sont dans les mains des sociétés occidentales. Il ne reste souvent que les seconds choix. Face à ce problème Pékin utilise trois méthodes :

- veiller à ce que les pays africains renégocient les contrats déjà attribués en faveur des Chinois ;

- obtenir la majorité des parts des sociétés minières africaines (cas du RDC) ;

- enfin racheter des entreprises occidentales pour pénétrer les marchés africains.

Quelques exemples illustrent ces propos. Le groupe Forrest International, investisseur et employeur privé important en RDC conclut en février 2008, un accord de rétrocession à la société congolaise Gécamines (propriétaire du sous-sol congolais et partenaire obligé des sociétés occidentales). Les deux gisements de minerais de la province du Katanga (Machamba et Kikuluwe), qui ne devaient pas être exploités avant 2020. En échange, Katanga Mining (propriété à hauteur de 24,5% du groupe Forrest) recevra, au plus tard en 2015, soit des gisements de cuivre et de cobalt soit un versement de 825 millions de dollars. L'exploitation des deux gisements en question est confiée à des entreprises chinoises, qui en échangent s'engageront dans des travaux publics. Des sociétés chinoises, telles qu'Anhua Mining Investment, Titan Mining ou Covec ont conclu des joint-ventures avec des sociétés locales congolaises, en particulier dans la région du Katanga.

B- FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS

Dans de nombreux pays africains, la Chine finance par ailleurs des travaux publics (routes, stades, palais, etc.) par le biais entre autres de la société Bejing Urban Construction Groupe. En Algérie, ce sont les entreprises chinoises qui construisent des immeubles de logement et l'aéroport Boumediene. En RDC, la réfection de l'axe routier qui relie la capitale du Katanga à la Zambie et qui se prolonge vers l'Afrique du Sud et la Tanzanie est également construite par les Chinois. La société CNCCTPC est fortement ancrée en RDC et construit de nombreuses routes : Béni/ Komanda, Béni/Kisangani, aéroport de N'Djili-Kinshasa, etc. La Chine finance encore la ligne ferroviaire de 1300 km, qui relie l'Est à l'Ouest de l'Angola. Elle y construit l'aéroport de Luanda, des hôpitaux, des infrastructures électriques et télécommunications. A Brazzaville, elle est dans la construction des routes, des voies ferrées, les infrastructures et les immeubles.

Depuis longtemps, les entreprises chinoises investissent également les secteurs prometteurs : secteur de la télécommunication (installation de la fibre optique au Nigeria, Mali et même en projet au Tchad) et aussi le secteur bancaire (le cas de l'Afrique du Sud). A cela, il faut ajouter que la Chine a consenti un prêt à taux préférentiel de 260 millions de dollars pour l'extension de l'aéroport à l'île Maurice. On relèvera aussi les 5 ou 6 milliards de dollars investis par la Banque industrielle et commerciale de Chine (ICBC) pour acquérir 20% des actions de la banque Sud africaine Standard Chartered, soit le plus gros investissement extérieur jamais réalisé en Afrique du Sud. Pour Philippe Richer « ICBC détient désormais un nouveau canal d'intervention et une expertise locale qui lui faciliteront d'une part l'accès aux matières premières et d'autre part le développement d'activités bancaires (assurances, marché des actions,...) »18(*).

En somme, la présence chinoise au Tchad peut être un moteur de croissance au développement. Le premier constat pourrait inciter à adopter une vision optimiste. La croissance économique de la Chine s'est traduite notamment par une hausse de la demande de matières premières et donc de leur prix de vente. Les relations sino-tchadiennes préoccupent nombre d'analystes qui planchent sur ses impacts et les perspectives qu'elles réservent pour le Tchad notamment en termes de développement.

* 14 INSEED op, cit

* 15 Non seulement elle mais aussi l'Inde, le Brésil, bref, tous les pays émergents.

* 16 Antoine Glaser et Stephen Smith, Comment la France a perdu l'Afrique, Ed. Hachette Littérature, col. Pluriel, Paris, 2006, p. 103

* 17 Rapport des services du FMI sur les consultations de 2010 au titre de l'article IV préparé par la mission des services du FMI au terme d'entretiens menés, jusqu'au 27 avril, 2010, avec les autorités tchadiennes sur l'évolution et la politique économiques du pays, no 10/196 du Juin 2010

* 18 Richer, Ph, L'offensive chinoise en Afrique, Karthala, 2008, pp. 119-120

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard