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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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I.1.3. Le « néo- Beauvoirisme »

Dans la construction socio-psychologique des images de la femme et de l'homme, on peut distinguer ici le sexe biologique du genre. « On ne nait pas femme, on le devient », écrivait en 1949 Simone de BEAUVOIR. C'est cette construction socio psychologique qui est rendue par ce concept de genre.

Le terme réfère au groupe femmes et au groupe hommes dans une société donnée, à un moment donné. Il implique un savoir sur la différence sexuelle mais aussi sur le pouvoir qui organise et hiérarchise les groupes. Renvoie à l'expression anglo-saxonne Gender.

La société veille dès la naissance-voir les bracelets bleus pour les garçons et roses pour les filles dans les maternités- à une éducation différenciée selon les sexes. De nombreuses études montrent que de manière consciente et inconsciente les filles ne sont pas traitées comme les garçons et ce, même avant la naissance. L'UNICEF, dans sa publication Naitre femme, rappelle qu'en Inde 31 % des filles et 51 % des garçons sont nourris au sein. Vêtements, jouets, lectures mais aussi lois, langues et règles de comportement vont chercher à différencier les conduites selon le sexe biologique.

Pourtant, si on nait, à quelques exceptions, avec un sexe féminin ou un sexe masculin, on voit que la construction de l'identité féminine et masculine dépend de nombreux facteurs, qu'elle est variable et multiple. Dans la société inuit, chaque naissance marque la réincarnation d'un ou d'une ancêtre, c'est celle-ci ou celui-ci qui fera que l'enfant est éduqué comme une fille ou un garçon et non le sexe biologique de la nouvelle-née ou du nouveau-né, et ce jusqu'au mariage, moment où elle ou il reprendra son sexe de naissance. C'est ainsi, par exemple, que, pendant tout le XXe siècle, on a dit aux petits garçons européens que les hommes ne pleuraient pas, oubliant qu'au siècle précédent le mouvement romantique et Les Souffrances du jeune Werther (1774) avaient mis à la mode les pleurs masculins et leurs manifestations bruyantes de douleur.

Ce ne sont ni le tissage, ni le travail des champs, ni la poterie qui ont de la valeur, c'est le genre qui leur en confère. C'est ce que l'on voit systématiquement avec la division sexuelle du travail.

On parlera donc d'études selon les genres pour souligner que celles-ci prennent en compte la différence sociale des sexes. Pourtant, ce terme est parfois utilisé en lieu et place de femme ou de féministe, dans de nombreuses organisations internationales, où on parle désormais de genre et maternité, de Genre et périnatalité, de politique selon les Genres afin de ne pas évoquer la discrimination envers les femmes, les politiques d'égalité.

C'est affadir un concept fort et dynamique puisque c'est replacer dans le biologique ce qui est un processus, un système de rapports sociaux entre femmes et hommes. Quelques personnes, surtout en France, s'opposent à l'emploi du concept de Genre pour dire catégorie sociale, arguant que Genre fait référence au genre grammatical. On peut penser, au contraire, que cela enrichit les connotations verbales.

On connait les expressions : avoir mauvais Genre, être bon chic, bon Genre, de quel Genre est-il ? Le genre grammatical est lui aussi socialement construit, car les représentations associées aux genres grammaticaux sont parfois hiérarchisées selon les sexes biologiques féminins et masculins, ainsi que l'ont démontré les grammairiens

Pour D'amourette PICHON (60(*)), la prise en compte du Genre est nécessaire dans tous les domaines, y compris celui des lois. C'est ainsi qu'en Luxembourg les nouvelles lois (dont celle sur le changement du régime d'assurance pension, entrée en vigueur le 1er janvier 1999, ou celle du 8 septembre 1999 réglant les relations entre l'État et les organismes oeuvrant dans les domaines social, familial ou thérapeutique) ont pris en compte le Genre dès leur conception

I.1.3. 1. Origine et émergence du terme Genre

C'est une féministe américaine Ann OAKLEY (61(*)) qui a inventé le terme « Genre ». Elle distingue, à cet effet, trois éléments ci-dessous pour le définir :

? Le Genre est un contenu social et arbitraire. Il n'y a rien dans la nature qui justifie l'ordre social. (Mais bien sur toute la société dit le contraire).

? Le Genre est ce qui permet d'établir une division sociale entre les sexes. (Cette division est présentée dans toutes les sociétés du monde).

? Le Genre va permettre d'établir une hiérarchie entre les sexes. On a inventé des systèmes pour légitimer cette hiérarchisation : masculisme et féminisme. (Il n'y a en réalité aucune légitimité à cela).

Ainsi, en quoi un homme serait plus apte à élever et éduquer un enfant qu'une femme dont l'instinct maternel n'existe pas. Donc ; les gents ont préféré seulement créer une différence entre l'homme et la femme.

Pour maintenir cette différence, on a inventé trois choses :

? Des normes et des valeurs. (Exemple : La femme s'épanouit au foyer, l'homme s'épanouit au travail).

? Des institutions : (Exemple : la famille, l'école, les salaires, le mariage,...).

? Les processus de socialisation au sein de la famille : (Exemple : les écoles, les diplômes, accès a l'éducation,...).

* 60 D'Amourette PICHON, (2007), le Genre et le sexe, Paris, PUF, p. 241

* 61 Ann OAKLEY, op. cit., p. 76

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