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Koutougou, un terroir Temberma enclavé dans la Kéran (Togo)

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par Adong Tchoou NOYOULEWA
Université de Lomé Togo - Maà®trise de géographie rurale 2005
  

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2.2.2- Le parcellaire

C'est la photographie de la disposition des parcelles de culture dans un paysage agraire. A KOUTOUGOU, il s'agit d'un parcellaire régulier au sein duquel cohabitent des parcelles régulières15 et celles irrégulières16.

Les parcelles régulières portent les cultures de coton, de maïs ou de niébé. Elles sont le fait de l'introduction par les services d'encadrement de la culture attelée et du semis en poquets réguliers. De nos jours, elles connaissent une fulgurante croissance et tendent à couvrir toute la zone d'étude.

L'existence des parcelles irrégulières provient essentiellement de facteurs physiques. En fait, les versants des montagnes qui servent de champs de culture de fonio, de sorgho ne se prêtent pas à des aménagements viables. Il en résulte donc de petites parcelles dont la forme est irrégulière. Dans le paysage, elles paraissent comme des terrasses et font penser aux cultures en terrasse du pays Kabyè. Mais il n'y a pas que les facteurs physiques qui expliquent leur existence puisque dans les rizières où on rencontre aussi une irrégularité des parcelles de culture, aucun obstacle physique n'y existe. Il s'agit en fait de la forme primitive d'exploitation des rizières qui y est en vigueur. Très souvent, elles appartiennent aux femmes et ne font pas l'objet d'aménagement pouvant assurer leur uniformisation. C'est le cas lorsqu'il s'agit des parcelles qui appartiennent aux hommes qui font usage de la charrue.

15 Ce sont des parcelles ayant une forme régulière (carrée, rectangle, ...)

16 Elles n'ont pas de formes bien définies.

A terme, il s'agit de champs ouverts sans haies vives mais avec des parcelles de formes et de dimensions variables qui s'étendent sur tout le terroir et dont l'exploitation judicieuse nécessite des itinéraires techniques bien définis.

2.2.3- Les itinéraires techniques

La rentabilisation des efforts des paysans passe par le suivi d'un calendrier agricole qui, tout en tenant compte de la réalité physique du milieu dépend des pratiques empiriques. Les opérations culturales s'effectuent en fonction du calendrier agricole. Ainsi, selon les cultures, on distingue trois périodes distinctes : la période de semis, le cycle végétatif et la période de récolte. Le tableau 6 qui présente les situations de quelques cultures importantes dans le milieu en dit long.

Tableau 6 : Itinéraires techniques de quelques cultures importantes à

KOUTOUGOU

 

Périodes

Jan

Fev

Mars

Avr.

Mai

Juin

Jlt.

Août.

Sep

Oct.

Nov.

Déc.

Arachide

 
 
 
 

SSS

SSS

VVV

RRR

RRR

 
 
 

Coton

RRR

 
 
 
 

SSS

SSS

VVV

VVV

VVV

VVV

RRR

Fonio

 
 
 
 
 

SSS

VVV

VVV

VVV

RRR

 
 

Igname

SSS

SSS

VVV

SSS

VVV

VVV

VVV

RRR

RRR

 

RRR

RRR

Maïs

 
 
 
 

SSS

SSS

VVV

VVV

VVV

RRR

 
 

Niébé

 
 
 
 
 
 

SSS

VVV

VVV

VVV

RRR

RRR

Sorgho

 
 
 
 
 

SSS

VVV

VVV

VVV

RRR

RRR

 

Riz

 
 
 
 
 

SSS

SSS

VVV

VVV

VVV

RRR

 

Légende :

SSS : Période de semis VVV : Cycle végétatif RRR : Période de récolte

Source : D'apres les résultats de nos travaux de terrain.

Aux trois périodes ainsi dégagées correspondent également trois grandes opérations culturales en pays Temberma auxquelles il suffit d'ajouter la préparation du terrain pour obtenir les quatre temps forts de la tenure d'un champ. Ce sont : la préparation des champs, le semis, l'entretien des cultures et la récolte.

La préparation des champs intervient après les dernières pluies de l'année (entre octobre et novembre) et commence toujours par les champs d'igname. Dans ce cas, il prend le nom de débroussage puisque c'est souvent sur des parcelles non encore exploitées ou laissées en jachère depuis des années que cette plante est cultivée. C'est d'ailleurs elle qui ouvre la

série de la rotation. Les herbes arrachées sont brûlées après séchage de même que les arbustes et arbres existant dans le champ. Seules les espèces utiles (karité, néré, baobab...) ne le sont pas. Cette opération est immédiatement suivie de buttage. Les buttes sont des monticules de terre d'un diamètre variant entre 0,5 et 1 mètre et d'une hauteur de 0,70 mètre environ devant accueillir les têtes d'igname.

En ce qui concerne les champs de céréales, l'entretien consiste essentiellement à arracher les anciennes tiges et à procéder au labour. Ces opérations interviennent selon la céréale entre décembre et avril avec les premières pluies. Les champs ainsi préparés reçoivent les semences dès qu'une importante pluie ouvre la saison agricole.

Le semis : c'est une opération d'une importance capitale qui est en général réservée aux femmes sauf dans le cas du semis à la volée pratiqué dans les rizicultures et dans la « fonioculture ». Généralement, elle est précédée par la sélection des meilleures graines de la récolte de l'année précédente ou de l'achat des semences sélectionnées auprès de l'ICAT ou de la DPAEP. Après les semis et dès que les plantes commencent à pousser, une longue série de soins doit être apportée, soins que nous résumons sous le vocable d'entretien des cultures.

L'entretien des cultures est l'ensemble des opérations qui se succèdent dans un champ jusqu'à la maturité des produits. La première opération est le sarclage secondé du démariage. Elle intervient autour du quinzième jour après le semis. Puis intervient la fumure qui consiste à apporter à la plante des compléments énergétiques sous la forme d'engrais chimiques. Les cultures qui en bénéficient le plus souvent sont le coton et le maïs. Quant au sorgho, au fonio, niébé ou arachide, leur culture ne nécessite pas la fumure puisque les paysans de Koutougou affirment que leurs terres sont très fertiles. D'ailleurs, cela se comprend aisément quand on sait qu'à part les champs de fonio, les autres champs sont souvent riverains du cours d'eau. Après la fumure, suivent respectivement un deuxième sarclage, le rebillonnage, les traitements phytosanitaires...

Les récoltes quant à elles, commencent avec la maturité des produits et restent prioritairement un travail féminin. Il intervient selon le type de culture et la durée du cycle végétatif trois, quatre ou cinq mois après le semis et annonce la fin des activités agricoles de la saison.

Mais cette présentation de chacune des opérations agricoles telle que nous l'avons faite est loin d'être respectée dans la pratique. En effet, selon le type de culture, la date de chaque activité diffère. Il n'y a donc pas de limites précises dans le temps pour exécuter telle ou telle opération. C'est pourquoi, il n'est pas rare de voir qu'au moment où on procède à la récolte d'un produit, une autre culture n'est qu'à l'étape du semis. C'est par exemple, le cas

du niébé dont les semis commencent en général au moment de la maturité du maïs. Cette réalité est loin d'être le propre du terroir de KOUTOUGOU car il est en réalité le fait des exigences du climat. Comme tel, toute la région de la Kara jouissant du même type de climat organise presque de la même façon le travail des champs. On note ainsi une ressemblance avec les situations de Dimori en pays Bassar (ALI S., 1996) et de Somdina en pays Kabyè (POKO Y., 1999). Tout ce qui diffère entre ces trois terroirs, c'est la taille des exploitations agricoles. Comment se présentent-elles dans notre zone d'étude ?

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon