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Evaluation des risques dans un établissement de micro finance: le cas des Caisses d'Epargne Populaire et d'Investissement

( Télécharger le fichier original )
par Yves Lionel MEFO'O NGO'O
Université de Yaoundé Institut des relations internationales du Cameroun - Master professionnel en relations internationales 2011
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE YAOUNDE II

THE UNIVERSITY OF YAOUNDE II

Institut des Relations
Internationales du Cameroun
B.P.: 1637 Yaoundé Tél: 22 31 03 05
Fax N° 22 31 89 99
Site Web: www.iricuy2.net

International Relations
Institute of Cameroon
P.O Box: 1637 Yaoundé Tel: 22 31 03 05
E-mail: contact@iricuy2.net

MASTER PROFESSIONNEL EN RELATIONS INTERNATIONALES
PARCOURS : Banque - Monnaie - Finance Internationales.
RAPPORT DE STAGE

Thème :

EVALUATION DES RISQUES DE CREDITS DANS UN

ETABLISSEMENT DE MICROFINANCE : Le cas des

Caisses d'Epargne Populaire et d'Investissement -

C.E.P.I. S.A - Agence Régionale de Yaoundé.

Rédigé par :
MEFO'O NGO'O Yves Lionel

Titulaire d'une Maîtrise en Sciences Economiques
Option : Monnaie-Banque-Finance.
Co-encadreurs :

Madame Régine ITAMOUNA Monsieur Alain Serge ENGALI

Chef de l'Agence Régionale de Yaoundé Responsable des Services Généraux

Mai 2012

A ma grand-mère Clémentine ELOMO BELLA et à mon ami intime Isidore Landry OBAMA qui ont été violemment arrachés à la vie à un moment où mon univers n'était fait que d'adversités et de difficultés au combien importantes. Puisse la terre de nos ancêtres leur être légère. Requiescat in pace !

Au moment de rédiger ce rapport, je tiens à exprimer ma profonde gratitude à toutes les personnes ressources dont la contribution immédiate ou ultérieure a permis sa réalisation. Je remercie tout particulièrement :

· Le Seigneur Tout Puissant pour m'avoir donné une bonne santé durant toute ma formation et la rédaction de ce rapport ;

· Professeur Narcisse MOUELLE KOMBI, Directeur de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun qui ne ménage pas ses efforts pour offrir aux étudiants de l'institut un cadre propice à leur formation ;

· Monsieur Bernard MVOGO, Directeur Général des CEPI S.A, qui accepté m'offrir un stage dans son entreprise et a veillé à mon suivi et encadrement dans les différents services ;

· Docteur Gabriel EBA EBE, mon encadreur académique pour sa grande disponibilité ;

· Madame Régine ITAMOUNA, Chef de l'Agence Régionale de Yaoundé et Monsieur Hugues BIWONO, Chef-Adjoint de l'Agence Régionale de Yaoundé ;

· Messieurs Séverin MENGUEDE LEBOMO, responsable du Service du Suivi et Contrôle des engagements ; Basile NOAH, responsable du Secrétariat Banque ; Alain Serge ENGALI, responsable des Services Généraux qui m'ont pris sous leur aile et m'ont guidé en aînés avisés sur les sentiers de la professionnalisation ;

· Mes parents, Monsieur Moïse Justin NGO'O EVE'E et Madame Célestine EYINGA AKAME, qui me soutiennent et m'encouragent dans la lancée intellectuelle, pour les sacrifices qu'ils ne cessent de consentir pour ma formation ;

· Mes frères et soeurs : Annie Astride NYANGONO, Jean-Brice AKOU'OU, Eric Stéphane AVA, Inès Gwladys Noëlle NGONO et Fustel-Franck EVE'E NGO'O qui n'ont eu de cesse de me soutenir dans la rédaction de cette oeuvre ; ii


· Mademoiselle Flocile NGAH NKOULOU, ma compagne, et sa famille Flaurent NKOULOU BELIBI, Cécile MBANGONO OLINGA, Kiri OTITIE, Mileine EWONO, Yves Landry BELIBI NKOULOU, Trésor, Cecil NKOULOU, etc. dont les soutiens affectif et matériel ont été déterminants pour l'achèvement de ce travail ;

· Mes amis Paulin ESSOGO ESSOGO, Pamella EPOLE ALOBWEDE, Michel Ledoux DJOUNGA NYA, Parfait Christian FOUDA, Georges AWONO EBANGA, Francis EDINGA MBIDA, Faridatou NANA, Christian Gérard Gaël METSAM, Martin YOUTOU, Emmanuel MBE MBE, Stéphane MINTO'O TSASSE pour leur grande compréhension et soutien affectif dont je leur serai àn jamais redevable;

· Mes cousins et cousines : Yannick OBAH, Silver ESSIANE, Lucette MIMBO'O ELLA, Claudette ABESSOLO ELLA, Esthelle EVE'E ELLA, Ornella ELOMO ELLA, Laetitia AKAMBA, Danielle Florence BIHINA, Carole Fleur ELOMO, Nadège ABESSOLO, Amélie Christelle EMVOUTOU, Brice EKEU'EU, Lionel MANGA, Rodrigue EBO'O NGO'O...

· Les autres proches parents (Victor MINTO'O, Victorine AKAMBA, Luc ABE, Martin ELLA EVE'E, André NKOUMOU, Bierhöf ABBE'E, Augustin ONDOA FONO, Nicole MOLO, Emilie BILO'O, Géneviève MEMVOUTA), ami(e)s et camarades de promotion dont le soutien et les encouragements m'ont été profitables ;

· Que soit enfin remerciés tous ceux qui, à divers niveaux, ont concourus à la réalisation de ce travail.

Dédicace iRemerciements ..iiIntroduction générale 6

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE L'ENTREPRISE ET

DEROULEMENT DU STAGE.

Chapitre I : Présentation Générale Des CEPI S.A 12

Section 1 : Historique des CEPI S.A 12

Section 2 : Missions des CEPI S.A 13

Section 3 : Organisation des CEPI S.A .13

Section 4 : Fonctionnement des CEPI S.A 14

Section 5 : Environnement des CEPI S.A .18

Chapitre II : Déroulement Du Stage 23

Section 1 : Expérience du stagiaire aux CEPI S.A 23

Section 2 : La collecte des ressources 24

DEUXIEME PARTIE : APPRECIATION DES RISQUES DE CREDITS.

Chapitre III : Appréciation Des Risques De Crédits Pour Les Clients Particuliers 27

Section 1 : La démarche commerciale ..27

Section 2 : La maitrise des risques 29

Chapitre IV : Appréciation des risques de Crédits Pour Les Clients Entreprises 32

Section 1 : La démarche commerciale ..32

Section 2 : La maitrise du risque ..33

Conclusion générale .36

Table des matières 37

Bibliographie 39

Annexes .41

INTRODUCTION

GENERALE

Avant le début de la crise du milieu des années 80 au Cameroun, le secteur rural est tributaire de l'économie administrée en vigueur dans le cadre des plans quinquennaux de développement économique et social. La politique agricole dans ce cadre retient principalement trois orientations comme le note le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER, 2005) : le maintien et la consolidation de l'autosuffisance alimentaire, le développement des cultures d'exportation et l'amélioration du niveau et des conditions de vie en milieu rural. Par ailleurs, le financement du secteur rural dans cette période est marqué par une succession d'organismes plus ou moins spécialisés en la matière qui ont eu un bilan plutôt mitigé en termes d'amélioration de la production, d'accroissement des rendements et d'augmentation des revenus paysans malgré les montants colossaux distribués (Moulende, 2003). On distingue principalement, la Banque Camerounaise de Développement (BCD)1 l'Office National de Commercialisation des Produits de Base (ONCPB)2 le Fonds National de Développement Rural (FONADER)3 et le Crédit Agricole du Cameroun (CAC)4. Après cette crise, on assiste à une mutation du rôle de l'Etat vers la mise en place d'un environnement favorable à l'économie de marché. Dans le cadre des plans d'ajustement structurel conclus avec les institutions de Brettons Wood, l'Etat se désengage de la sphère productive pour se recentrer sur ses missions régaliennes de facilitation de l'activité des opérateurs privés. Afin de lever les distorsions des marchés et de réduire les coûts de transactions, on assiste à

1 La BCD, créée en 1961 a pour objectif dans un premier temps de redistribuer le crédit rural. Par la suite, elle s'occupe de financer les campagnes de commercialisation agricoles. Elle ferme en 1990 à la suite de nombreux impayés des banques dont elle a financé les campagnes de commercialisation (Moulende, 2003).

2 L'ONCPB est mise en place pour mettre en oeuvre une politique des prix des produits agricoles préservant les intérêts des producteurs et des consommateurs. Ainsi, le gouvernement fixe les prix payés aux producteurs des principales cultures d'exportation (cacao, café et coton), sur recommandation de l'ONCPB. La structure dépose le bilan en 1991.

3 Le FONADER, créé en 1973, a été conçu comme une « banque du paysan ». De ce fait, il accorde directement des crédits aux paysans ou à des groupes engagés dans l'agriculture ou l'élevage (Roesch et al., 2002). La défaillance de sa politique de crédit agricole, le manque de ressources financières, l'inadaptation des systèmes de garantie et des impayés de l'ordre de 70% pousse le gouvernement en 1990 à créer en remplacement, le Crédit Agricole du Cameroun (CAC).

4 Le Crédit Agricole du Cameroun (CAC) jouissait du statut de banque avec vocation agricole. Il a peu financé l'agriculture traditionnelle. Malheureusement, le CAC lui aussi est liquidé en 1997.

l'émergence d'une nouvelle économie du développement (Stieglitz, 1986). Celle-ci utilise une approche institutionnelle basée sur les systèmes financiers décentralisés telle que les Etablissements de Micro finance (EMF). Ces nouvelles institutions financières exceptionnelles prospèrent dans le monde, en Bolivie, au Bangladesh, et en Indonésie.

Au Cameroun, la micro finance démarre officiellement en 1963, avec la création de la première coopérative d'épargne et de crédit (« Credit Union » ou caisse populaire) en zone anglophone du pays sous l'impulsion de missionnaires hollandais. Toutefois, elle prend un essor remarquable et commence à se diversifier à partir du début des années 1990 grâce notamment aux lois sur la liberté d'association, décret n° 90/053 du 19 décembre 1990, et le décret n° 92/006 du 14 août 1992 relative aux sociétés, coopératives et aux groupes d'initiatives communes (GIC). Par ailleurs, la restructuration du secteur bancaire qui a suivi la crise des années 80, a entrainé la liquidation de plusieurs banques et la fermeture de presque la totalité des guichets de banques dans les zones rurales et les petites villes, et le licenciement de nombreux cadres de banques. Ces derniers se sont reconvertis en créant de nombreuses coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasi-banques (Creusot, 2006). C'est donc dans ce contexte caractérisé par la précarité, l'instabilité, la fragilité des revenus, la pauvreté ambiante que l'entrepreneuriat coopératif va se développer au Cameroun en mettant en place des produits financiers innovants (Tchouassi, 2001).

En 2000, sur les 1021 EMF recensés en zone CEMAC (Cameroun, Congo, Centrafrique, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad), le Cameroun comptait 64% des EMF, avec 67% des dépôts et 86% des encours de crédits. On note une inégale répartition des EMF sur le territoire national. En 2002, 52% des EMF fonctionnels étaient implantés en zone urbaine contre 48% en zone rurale (Creusot, 2006).

L'importance de la micro finance pour le gouvernement camerounais s'est par ailleurs traduite par la mise en oeuvre d'un certain nombre de projets. A l'instar du Projet d'appui

au Programme national de la Micro finance (PPMF)5 et récemment le Projet d'Appui au Développement de la Micro finance rurale (PADMIR)6.

Dans l'espoir de réduire la pauvreté, les établissements de micro finance se sont transformés en fournisseurs de services financiers aux ménages à faible revenus (Morduch, 1999). Autrement, dit, la micro finance représente l'intermédiation financière en faveur des pauvres qui sont généralement exclus du système bancaire classique (Kobou et al., 2009 ). Ainsi, la micro finance s'adresse particulièrement au petit producteur et les sommes prêtées ou épargnées restent limitées (Doligez et Gentil, 2000). L'objectif qu'on lui assigne généralement est de contribuer à la réduction de la pauvreté (Morduch, 1999 ; Khandker, 2001 ; Morduch et Haley, 2002 ; Vatta, 2003 ; Labie, 2004 ; Hermes et Lensink, 2007 ; Kobou et al., 2009 ; Fondo et Baye, 2009 ; Lelart, 2010).

La pauvreté au Cameroun reste préoccupante comme le montre les statistiques de la deuxième Enquête Camerounaise auprès des Ménages (ECAM II). En effet, en 2002 environ

4 personnes sur 10 sont pauvres au Cameroun. De plus, elle se caractérise par des différences importantes, aussi bien suivant les groupes socio-économiques, que suivant la zone de résidence. Toutefois, le milieu rural reste le plus durement frappé.

La pauvreté est un phénomène complexe à appréhender, nécessitant ainsi différentes approches. Il est cependant devenu classique de distinguer trois principales écoles de pensée sur la mesure de la pauvreté : l'école Welfarist7 (Tinbergen, 1991 ; Ravallion, 1994 ; Lipton et Ravallion,

5 Le PPMF, mis en place en novembre 2000 s'inscrit dans le cadre de la stratégie gouvernementale de lutte contre la pauvreté avec un accent particulier sur la zone rurale. Ce projet est l'aboutissement de négociations conclues en novembre 1999 à Rome entre le gouvernement du Cameroun et le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) pour un montant de 7 milliards de francs CFA sur 6 ans.

6Le PADMIR quant à lui, a été lancé les 13 et 14 janvier 2011. D'un coût total 22,5 millions d'USD, il a pour objectif d'appuyer financièrement et en priorité des petits producteurs agricoles en milieu rural, quels qu'ils soient, individuellement ou regroupés en Groupement d'Initiative Commune (GIC) ou en micro entreprise rurale (MER), qui ont des difficultés sérieuses à accéder aux services financiers formels.

7Elle pense que, la « chose » en question est le bien-être économique. Le concept du bien-être est approché à celui de l'utilité. Du fait de l'impossibilité de mesurer les utilités, elle s'appuie sur l'utilisation du revenu (ou de la consommation) comme mesure du bien-être.

1995), l'école des besoins de base8 (Stewart et Streeten, 1981 ; Stewart, 1995) et enfin l'école des capacités9 (Sen, 1981, 1985, 1992, 1999 ; Nussbaum, 1995, 1999, 2003).

Par ailleurs, ces trois écoles semblent être d'accord au moins sur le point suivant : est considérée comme pauvre, toute personne qui n'atteint pas un minimum de satisfaction raisonnable d'une « chose ». Ce qui les distingue, c'est la nature et le niveau de ce minimum (Asselin et Dauphin, 2000). De nos jours, les analyses de la pauvreté utilise principalement deux approches : l'approche monétaire 10(qui s'inscrit dans une vision Welfariste) et l'approche nonmonétaire ou multidimensionnelle 11(qui se rapproche quant à elles des écoles de besoins de base et celle des capacités).

En 2001, 84% des pauvres vivaient en milieu rural et l'incidence de la pauvreté11 y était plus du double de l'incidence en milieu urbain. Malgré les efforts du gouvernement dans la lutte contre la pauvreté et l'adoption du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP) en 2003, la stabilité de la pauvreté observée au niveau national masque un contraste frappant entre les milieux de résidence et entre les régions. En effet, en 2007, plus de la moitié des individus sont pauvres en milieu rural alors que seulement 12,2% sont pauvres dans les villes d'au moins 50 000 habitants selon l'Institut National de la Statistique (INS, 2007). L'un des objectifs majeurs du gouvernement à l'horizon 2035 est la réduction de la pauvreté à un niveau socialement acceptable à travers le Document de Stratégies pour la Croissance et l'Emploi (DSCE). En effet, le taux de pauvreté monétaire était de 40,2% en 2001. Malgré les efforts du gouvernement, ce

8Elle montre que, la « chose manquante » dans la vie des pauvres est un sous ensemble de biens et services spécifiquement identifiés et perçus comme universels, communs aux hommes de différentes cultures et civilisations. Cette pauvreté des « conditions de vie » ou « pauvreté d'existence », traduit une situation de manque dans les domaines relatifs à l'alimentation, à la santé, à l'éducation, au logement, etc.

9Pour cette école, la « chose » qui manque n'est ni l'utilité ni la satisfaction des besoins de base, mais des habilités ou capacités humaines. Cette approche découle des travaux de Sen (prix Nobel d'économie 1998), elle s'inscrit dans le champ d'une réflexion sur la justice sociale, l'égalité et les inégalités.

10Selon l'approche monétaire, la pauvreté désigne l'état des individus ou des ménages dont le revenu ou les dépenses sont inférieurs à un seuil de pauvreté. Dans la plupart des pays du monde, ce seuil est l'équivalent monétaire d'un panier de biens et de services considérés comme le minimum nécessaire à l'existence (Beitone et al., 2008).

11La pauvreté multidimensionnelle concerne à la fois les conditions de vies, la culture des individus, l'existence de discriminations, la désignation ou la stigmatisation par les organismes sociaux, etc. (Beitone et al., 2008).

taux de pauvreté est demeuré pratiquement stable entre 2001 et 2007 (République du Cameroun, 2009). C'est dans ce contexte que notre problématique s'articulera autour de la question centrale suivante : quels risques de crédits court un établissement de micro finance dans la réduction de la pauvreté au Cameroun ? Aussi cette principale question sera-t-elle analysée autour des clients Particuliers et des clients Entreprises.

P~~~IER1 PARTI1 :

PRESENTATION GENERALE DE

L'ENTREPRISE ET DEROULEMENT DU

STAGE.

Cette partie a pour vocation principale de nous éclaircir plus précisément sur l'entreprise et ses activités économiques. Aussi parlerons-nous dans le premier chapitre de la présentation générale des C.E.P.I. S.A et du déroulement de notre stage à proprement parler dans le second.

PRESENTATION GENERALE DES

CHAPITRE I :

CEPI S.A

Ce chapitre consistera en la présentation approfondie et détaillée des Caisses d'Epargne Populaire et d'Investissement (CEPI S.A) à travers leur historique ; leurs missions ; leur organisation ; leur fonctionnement et leur environnement.

Section 1 : HISTORIQUE DES CEPI S.A

A. Genèse :

La « Micro finance » est, aux termes de l'Article 1er du règlement n°01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 Avril 2002, est « une activité exercée par des entités agrées n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier tel que défini à l'Annexe à la Convention du 17 Janvier 1992 portant Harmonisation de la Réglementation Bancaire dans les Etats de l'Afrique Centrale et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et/ou de collecte de l'épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel ». Aussi, les Caisses d'Epargne Populaire et d'Investissement sont un établissement de Micro finance de 2ème Catégorie, société anonyme au capital social de FCFA 1.000.000.000 (un milliard) entièrement libéré, créées le 01 Mars 2004 et agréé par le Ministère de l'Economie et des Finances sous le N° 038/MINEFI après Avis Conforme de la COBAC N° D-2004/30 et le Conseil National du Crédit sous le N° EMF/2010/007. Depuis leur création, les CEPI S.A ont connu une hausse considérable de leur capital social. Aussi celui-ci est-il passé de FCFA 500.000.000 (cinq cent millions) de départ à FCFA 1.000.000.000 (un milliard) en Janvier 2008.

B. Localisation et couverture géographique :

Les CEPI S.A ont leur siège social au 2ème étage de l'immeuble T. BELLA à Yaoundé qui abrite les services de la Direction Générale et l'Agence Régionale de Yaoundé. Dès lors, elles desservent principalement deux régions, à savoir :


· Région du Centre :

> Agence Régionale à Yaoundé dans le département du Mfoundi, au 1er étage de l'Immeuble T. BELLA. B.P : 12459 Yaoundé, Téléphone : 22 22 53 46 ; Fax : 22 23 54 63 ; Email :cepisa2007@ yahoo.fr.

> Deux agences secondaires dans le département de la Lekié :

· Agence d'Obala, Immeuble AMBASSA Ephrem, téléphone : 77 11 06 47 ; Fax : 75 29 61 44 ; E-mail : cepiobalasa@yahoo.fr.

· Agence de Sa'a, Immeuble NDONGO ; téléphone : 77 11 06 48 ; Fax : 75 29 61 45 ; Email : cepisaa@yahoo.fr.

> Et une dernière agence secondaire dans le département du Mbam-et-Kim, dans l'arrondissement de Ntui, centre commercial, téléphone : 22 65 15 55.

· Région du Littoral :

> Agence Régionale de Douala dans le département du Wouri, rue Hôtel de Ville-Bonanjo,
B.P : 24460, téléphone : 33 43 61 09 ; Fax : 33 43 61 10 ; E-mail : cepisadla@yahoo.fr.

Section 2 : MISSIONS DES CEPI S.A

Les Caisses d'Epargne Populaire et d'Investissement ont pour missions principales de :

· collecter de l'épargne de ses membres et des tiers ;

· distribuer des crédits, favoriser la solidarité et la coopération entre les membres ;

· offrir des services financiers complémentaires ;

· identifier et financer des micros crédits ;

· contribuer à la recherche de financements adaptés aux projets retenus ;

· et toutes opérations commerciales, financières, mobilières et immobilières visant au développement harmonieux et à l'expansion saine et maîtrisée des CEPI S.A dans le double intérêt de ses membres et de ses clients.

Ces missions sont mises en oeuvre par la Direction Générale des CEPI S.A par délégation du Conseil d'Administration.

Section 3 : ORGANISATION DES CEPI S.A

Depuis la réorganisation du 06 Juin 2009 adoptée par le Conseil d'Administration, les CEPI S.A se structurent comme suit :

A. Le Conseil d'Administration :

Ce conseil est à la tête hiérarchique des CEPI S.A. Le Conseil d'Administration est composé de 12 administrateurs et d'un actionnariat de 100 actionnaires et dont le président est Jean Bernard NDONGO ESSOMBA. Le Conseil d'Administration a des fonctions diverses, à savoir :

~ Décider de la convention de l'assemblée générale ;

~ Décider de l'admission ou de l'exclusion d'un membre ;

~ Désigner le directeur Général ;

~ Approuver les accords passés par les partenaires ;

~ Elaborer les orientations majeures de l'entreprise, c'est-à-dire définir la politique administrative que la direction générale mettra sur pied et adoptera.

B. Les Comités d'Appui :

Aux CEPI S.A, il existe 05 (cinq) comités d'appui distinctes les unes des autres et parmi lesquelles, nous pouvons citer :

v' Le comité d'audit et de surveillance ;

v' Le comité de crédit ;

v' Le comité de stratégie ;

v' Le comité de recrutement et de rémunération ; 1' Le comité informatique.

C. La Direction Générale :

La Direction Générale est composée du Directeur Général, Monsieur Bernard MVOGO et du Directeur Général Adjoint, Madame KOH BELLA Angèle épouse ABOLO.

Section 4 : FONCTIONNEMENT DES CEPI S.A

La Direction des CEPI S.A est assurée par la Direction Générale et trois départements opérationnels. On y trouve également :

- L'inspection Générale ;

- Le Contrôle de Gestion ;

- Et les Cellules des Etudes, du Contentieux, de l'Organisation et de la coopération. A. La Direction Générale :

La Direction Générale a un mandat du Conseil d'Administration pour assurer la gestion quotidienne de toutes les ressources humaines, matérielles et financières des CEPI S.A.

A cet effet, le Directeur Général reçoit une délégation expresse qui précise les limites de ses pouvoirs et attributions. Il peut subdéléguer ses pouvoirs à ses collaborateurs sous son entière responsabilité. Aussi, les missions principales du Directeur Général sont les suivantes :

> Coordonner le fonctionnement de toutes les activités et des Départements Opérationnels ; > Représenter les CEPI S.A auprès des tiers ;

> Elaborer le projet de budget et en suivre l'exécution après approbation du Conseil d'Administration ;

> Préparer les comptes mensuels et annuels des CEPI S.A ;

> Veiller à la réalisation des objectifs fixés par le Conseil d'administration ;

> Veiller à la discipline du personnel, à cet effet il a le pouvoir de sanction le cas échéant ;

> Faire au Conseil d'Administration ou aux Comités Techniques d'Appui, toute proposition

visant à améliorer les performances ou à promouvoir le développement des CEPI S.A ;

> Effectuer toute mission autorisée par le Conseil d'Administration ou objet d'un mandat

particulier de celui-ci.

Le Directeur Général est assisté d'un Directeur Général Adjoint spécialement chargé de l'Administration Générale. Le Directeur Général et son Adjoint sont nommés par le Conseil d'Administration sur proposition de son Président. Ils rendent compte de leurs activités au Conseil d'Administration. Ils sont secondés par une Assistante de Direction.

B. L'Inspection Générale :

Placé sous l'autorité d'un Inspecteur Général rattaché administrativement au Directeur Général et fonctionnellement au Comité d'Audit et de Surveillance, L'Inspection Générale est composée : du Contrôle des Opérations et de l'Audit et de l'Inspection des Services. L'inspecteur Général organise, anime et assure la coordination et le bon fonctionnement des services de son département. Il est responsable de la discipline du personnel placé sous son autorité. Il s'assure de l'application effective des procédures. Il fait un rapport sanctionnant tout contrôle.

C. Le Contrôle de Gestion :

Le Département du Contrôle de Gestion est chargé : du suivi de l'exécution du budget et de la réalisation des objectifs, et plans d'actions ; d'élaborer les tableaux de bords mensuels et annuels, en relation avec les départements opérationnels et la direction générale ; de mettre régulièrement à disposition du Directeur Général, les indicateurs de performance pertinents et les alertes nécessaires au pilotage des CEPI S.A ; d'élaborer le projet de compte rendu de gestion et d'effectuer toute

mission confiée par le Directeur Général. Le Contrôleur de Gestion reçoit copie de tous les rapports périodiques des Départements opérationnels. Il a accès aux documents de gestion des CEPI S.A, il est assisté d'un ou plusieurs Chargés d'Etudes titulaires ou assistants.

D. La Cellule des Etudes, du Contentieux, de l'Organisation et de la Coopération :

Placé sous l'autorité d'un Chef de Cellule, la Cellule des Etudes, du Contentieux, de l'Organisation et de la Coopération est chargée des domaines suivants :

v' Etudes : revue et validation des études faites par les départements opérationnels, élaboration des statistiques du secteur et réalisations des études confiées par le Directeur Général.

v' Contentieux : en relation avec le Département des Opérations et les Conseils des CEPI S.A, suivre les dossiers contentieux et en tenir des statistiques précises.

1' Organisation : évaluation permanente de l'organisation des CEPI S.A et propositions d'amélioration au Directeur.

v' Coopération : sous l'autorité du Directeur Général, mener les études et les évaluations nécessaires à l'ouverture des CEPI S.A à la coopération avec des Institutions Financières ou Bancaires.

La Cellule fonctionne avec des Chargés d'Etudes titulaires ou assistants, juristes ou économistes. Le Chef de Cellule est responsable de l'animation et de la discipline du personnel placé sous son autorité.il effectue toute mission à lui confiée par le Directeur Général. Il est nommé par le Conseil d'Administration sur proposition du Directeur Général.

E. Le département de l'Administration et des Finances :

Placé sous l'autorité d'un Chef de Département, le Département de l'Administration Générale et des Finances organise, anime et assure la coordination et le bon fonctionnement des cinq (05) services placés sous son autorité qui sont :

v' Les Affaires Générales ;

v' Les Ressources Humaines ;

v' La Comptabilité, les Finances et le Budget ; v' La Trésorerie ;

1' L'Informatique.

Le Chef de département est responsable de l'animation et de la discipline du personnel placé sous son autorité. Il effectue toute mission à lui confiée par le Directeur Général. Il est nommé par le Conseil d'Administration sur proposition du Directeur Général.

F. Le Département des Opérations et de la Coordination du Réseau :

Placé sous l'autorité d'un Chef de Département, le Département des Opérations et de la Coordination du réseau est composé de trois (03) services centraux et du réseau des agences qui sont :

v' L'Action Commerciale et le Marketing ; 1' Les Opérations ;

v' Les Caisses ;

1' L'Agence Régionale de Yaoundé ; 1' L'Agence Régionale de Douala.

Il effectue toute mission à lui confiée par le Directeur Général. Il est nommé par le Conseil d'Administration sur proposition du Directeur Général.

G. Le Département du Crédit :

Placé sous l'autorité d'un Chef de Département, le Département du Crédit est composé de trois (03) services qui sont :

1' Les Engagements ;

v' Le Secrétariat Banque ; 1' Le Précontentieux.

Il assure le secrétariat du Comité de Crédit de la Direction Générale. Il coordonne l'activité des Secrétariats banque des agences. Il effectue toute mission à lui confier par le Directeur Général. Il est nommé par le Conseil d'Administration sur proposition du Directeur Général. Cette présentation détaillée se résume dans le schéma organique ci-après adopté par le Conseil d'Administration :

Section 5 : ENVIRONNEMENT DES CEPI S.A

Avec pour slogan « Ensemble, construisons votre avenir », les CEPI S.A sont un organisme financier créé par des Camerounais afin d'appuyer le développement économique du pays et d'oeuvrer pour l'émergence d'un secteur privé actif et dynamique dans le domaine des affaires. Aussi font-elles la promotion de l'épargne nationale, la couverture des zones rurales de par leur

réseau, le financement des PME et des particuliers, la gestion des placements et des patrimoines, les services de proximité, le conseil et l'ingénierie financière, et l'intermédiation boursière. Pour se faire, l'environnement économique national est constitué : de la Banque Centrale, d'une autorité financière, la clientèle, la concurrence et les partenaires.

A. La Banque Centrale :

La BEAC est la Banque Centrale des Etats de l'Afrique centrale. Elle voit le jour avec les accords de coopération monétaire signés les 22 et 23 Novembre 1972 entre le Cameroun, le Congo, le Gabon, la République Centrafricaine d'une part et ces derniers avec la France d'autre part. Ceuxci seront rejoints par la Guinée Equatoriale en 1984. Dès lors la BEAC joue plusieurs rôles :

1' Le rôle d'institut d'émission :

Elle est habilitée à émettre les billets de banques et les pièces de monnaie qui ont cours légal (valeur officielle par les autorités monétaires) et pouvoir libératoire (moyens de paiement reconnus et acceptés).

1' Banque des banques :

La Banque Centrale joue le rôle de prêteur de dernier ressort. Dit autrement, elle est toujours en excédent de financement et demeure capable de répondre au besoin de liquidité des banques commerciales lorsque celles-ci ont épuisé toutes les voies de financement.

1' La banque de l'Etat :

La Banque Centrale tient le compte courant du Trésor et peut éventuellement accorder des avances (prêts) à l'Etat pour lui permettre de faire face à des besoins temporaires de liquidité.

1' La gestion des réserves de change :

La Banque Centrale intervient sur le marché de change pour le compte des banques et de l'Etat d'une part et d'autre part, pour garantir la stabilité se la valeur de la monnaie nationale. C'est elle qui centralise les avoirs extérieurs de l'économie nationale.

1' L'élaboration de la politique monétaire :

La Banque Centrale, conjointement avec le Ministre des Finances, met en place la politique monétaire en choisissant les objectifs (intermédiaires, opérationnelles, finals) et les instruments pour les atteindre.

B. L'autorité monétaire et financière :

L'autorité monétaire est le Ministère des Finances. Celui-ci est chargé de veiller à la mise en application de la politique monétaire et financière. Le MINFI délivre également les agréments aux établissements de crédit, aux EMF et de leurs dirigeants. Toutefois, aucune banque ou institution financière ne peut s'implanter sans avis conforme de la COBAC.

~ La COBAC :

Elle est créée par la convention du 16 Octobre 1992 et entre en activité le 17 Janvier 1992. Elle contribue à la mise en oeuvre et au contrôle des établissements de crédit. Suivant la réglementation en vigueur depuis 1990, sont soumis à l'action de la COBAC les établissements de crédit et établissements de micro finance en activité ou en cours de liquidation. Elle est habilitée à superviser les établissements de crédit en activité ou en cours de liquidation. On entend par établissements de crédit, les banques, les établissements financiers et les établissements mutualistes d'épargne et de crédit ; les Assurances, les Caisses et les Chèques Postaux en sont exclus. Elle autorise l'exercice d'activités non bancaires par les établissements de crédit, et détermine les conditions de prise ou d'extension de participations directes ou indirectes dans ces établissements, ainsi que les conditions dans lesquelles ceux-ci peuvent prendre des participations et accorder des crédits à leurs actionnaires, administrateurs et dirigeants. Ainsi, le rôle de la COBAC peut être résumé comme suit :

1' La fonction administrative ; v' La fonction réglementaire ; 1' La fonction de contrôle ;

v' La fonction de surveillance.

~ Le CNC :

C'est l'organe consultatif chargé d'émettre son avis sur l'orientation de la politique d'épargne et de crédit, surtout le règlement des décisions de l'autorité monétaire relatif aux conditions d'exercice des activités. Il assure par ailleurs l'immatriculation et le classement des établissements agréés. Les conditions de leur fonctionnement, notamment leurs relations avec la clientèle, sont définies par ce Conseil.

~ L'ANEM-CAM :

Elle set régie par la loi n° 90/053 du 19 Décembre 1990 relative à la liberté d'association. Elle regroupe tous les EMF des catégories un, deux et trois agrées qui exercent leurs activités au Cameroun tel que l'énonce le règlement n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de micro finance dans la CEMAC qui stipule en son Article 20 que « les établissements doivent adhérer à l'Association Professionnelle des Etablissements de Micro Finance de leur Etat. Il n'existe qu'une association professionnelle par Etat, au sens du présent Règlement ». L'ANEM-CAM a pour objectif d'assurer la défense des intérêts collectifs de ses membres, la représentation de la profession auprès des autorités monétaires de tutelle et des tiers, la vulgarisation de ses activités du secteur de la micro finance, la création d'un cadre de concertation.

C. La clientèle :

La clientèle des CEPI S.A est constituée en grande partie des fonctionnaires et employés du secteur privé (particuliers) et des petites entreprises (en majorité individuelles), des moyennes entreprises, des associations et des acteurs de la profession libérale.

D. La concurrence :

L'Etat du Cameroun compte depuis 2011 treize (13) banques et plus de 452 Etablissements de Micro Finance en activité dans son circuit économique qui offrent des produits plus ou moins satisfaisants de même type que ceux des CEPI S.A. C'est la raison pour laquelle elles se sont dotées dans leurs ressources d'un personnel qualité et compétent composé de cadres de banques et de jeunes diplômés dynamiques et intelligents ; d'un cadre plus spacieux et plus convivial ; et d'un outil informatique performant afin de contrecarrer les stratégies des concurrents ou d'inciter des réactions de leur coté. Les services de monétique tels que le transfert de fonds rapide à l'instar de Western Union sont d'ores et déjà opérationnels dans toutes les agences.

E. Les partenaires :

Les coopérants des CEPI S.A sont divers et parmi ceux-ci, on relève la Commercial Bank of Cameroon (C.B.C), l'Union Bank of Cameroon (U.B.C), Afriland First Bank.

En définitive, il ressort de ce chapitre introductif que les CEPI S.A sont une micro finance de deuxième catégorie qui collecte l'épargne et accorde des crédits aux tiers comme des banques classiques. Dans la logique de la visibilité et de la viabilité institutionnelle, les CEPI S.A ont

diversifié leurs activités ; stimulé la collecte de l'épargne ; et dynamisé le secteur informel en vue de favoriser l'assainissement de leurs excédents de caisse. Les CEPI S.A amorcent ce processus d'épargne et d'investissement avec l'appui des opérateurs économiques et les promoteurs de l'autoemploi. Elles se positionnent ainsi auprès des populations comme des partenaires de premier choix dans la lutte contre la misère et la pauvreté.

LE DEROULEMENT DU STAGE

CHHAPITRE II :

L'activité en entreprise est un prolongement de la professionnalisation des enseignements dans le cadre su système LMD. Aussi, c'est le lieu de la mise en pratique des connaissances, pour la plupart théoriques, que l'on a acquis tout au long du parcours académique. Toutefois, pour bénéficier d'un stage académique au sein des CEPI S.A, il faut au préalable être étudiant dans une institution d'Etat ou Privée et avoir déposé une lettre de recommandation émanant de ladite institution. Après avis favorable, les éventuels candidats au stage sont convoqués. Ainsi, ce chapitre s'articulera sur tour à tour sur les services parcourrus et des pronlèmes décelés.

Section 1 : L'EXPERIENCE DU STAGIAIRE AUX CEPI S.A

Notre séjour aux CEPI S.A a été marqué par plusieurs temps forts qui correspondent à chaque service visité au cours de la période.

A. Le Service du Suivi et Contrôle des Engagements :

Ici, nous nous y sommes séjournés durant deux semaines. Ce service est chargé de la régularité et de la conformité des dossiers de crédit. La régularité consiste en la vérification des différents documents composant le dossier de crédit en ce qui concerne les crédits encours de l'initiateur du crédit. La conformité consiste quant à elle au respect des échéances et des taux accordés en fonction des disponibilités du portefeuille et de la fidélité du client. Il assure aussi le suivi des financements accordés aux particuliers et aux entreprises individuelles. Il valide les dossiers de crédit en dernier ressort avant la transmission au Comité de Crédit. Dans ce service, notre travail consistait à l'assistance, au pointage des comptes bloqués et aux saisies des propositions. Aussi, les formules appropriées de sureté adaptées à l'activité bancaire sont le gage sans dépossession, le nantissement des stocks étendu au matériel et la cession du matériel. Ainsi, les dossiers de crédit dont le montant est supérieur à FCFA 300.000 (trois cent mille) sont soumis à l'approbation du Comité de Crédit chaque mercredi.

B. Le Secrétariat Banque :

Dans ce service, il est question du traitement des ordres de virement, des remises chèques, des salaires, du règlement des factures de l'agence. C'est le service dans lequel sont entreposés tous les dossiers de création de compte, de remise chèque de l'agence. Ici, il est vérifié la conformité du transfert d'argent par Western Union à, travers le code de transfert, l'identité de l'expéditeur et le montant transféré. En outre, tout enregistrement est transmis au service informatique pour notification et actualisation des données.

C. Les Services Généraux :

C'est le service de règlement des factures, des notes de frais. Autrement dit, c'est le service qui assure la liaison entre les différentes agences et la direction Générale. Grace à un partenariat, tous les documents transitent par ce partenaire qui se charge de l'acheminement de ceux-ci vers leurs différents destinateurs

Section 2 : LA COLLECTE DES RESSOURCES.

La collecte des ressources occupe une place fondamentale dans le métier de la micro finance car elle est préalable aux octrois de crédits. On distingue généralement les ressources selon qu'elles sont à vue (disponibles à tout moment pour leurs détenteurs) ou à terme (indisponibles en principe pour une certaine période).

A. Les dépôts de la clientèle :

On a coutume d'appeler « dépôts » les fonds laissés en compte par la clientèle des micros finances. Ces dépôts sont soit vue soit à terme. Avec les faillites qu'ont connus certains établissements de crédit, il été décidé de sauvegarder, tout au moins partiellement, les dépôts des épargnants par un fonds de garantie (FOGADAC)12. Pour les dépôts à vue, à la faveur du nouveau plan comptable bancaire de 1978 en France, la commission de contrôle des banques a modifié la terminologie ayant cours jusqu'à alors et distinguait les comptes courants réservés aux commerçants et pouvant avoir un solde soit créditeur soit débiteur, et les comptes chèques (de dépôts) ouverts aux particuliers et qui devaient en principe fonctionner qu'en ligne créditrice. Pour

12 Approuvé par le conseil d'administration de la BEAC en Juillet 1996 et validé par l'ensemble des ministres en charge des finances des Etats de la CEMAC en Avril 1998 et à la suite des lenteurs de ratification observées par certains parlements nationaux, le FOGADAC a été finalement adopté par le comité ministériel de l'UMAC en Janvier 2004 qui a pris la responsabilité d'édicter le règlement n°01/04/CEMAC/UMAC/COBAC portant création de ce fonds (Tangakou Soh, R. (2007), « Le Système Bancaire et Financier du Cameroun », Collection ROTAS, Douala, p. 195)

les dépôts à terme, ils peuvent provenir de trois produits que sont : l'épargne-logement, le compte à terme et le bon de caisse.

B. Les autres ressources :

Les autres ressources sont constituées des opérations interbancaires, de la titrisation, des emprunts et des fons propres. Les opérations interbancaires sont de deux ordres à savoir les dépôts de correspondants qui sont essentiellement techniques et proviennent de ce que les banques ne peuvent disposer de guichets partout, et les ressources du marché monétaire dont le marché interbancaire permet à une banque excédentaire en trésorerie de prêter des fonds à une banque nécessiteuse et le marché monétaire proprement dit donne la possibilité aux établissements de crédit de se refinancer moyennant la mobilisation d'effets primaires ayant préalablement obtenu d'accord de classement. La titrisation, née aux États-Unis sous le nom de securitization dans les années 70, consiste pour un établissement bancaire de céder un lot de créances homogènes à un fonds commun de créances, copropriété dépourvue de personnalité morale, qui émet simultanément et en une seule fois des titres négociables souscrits par des investisseurs, valeurs mobilières dont les caractéristiques financières (montant, échéance, rendement) sont en harmonie avec les créances acquises13.

13Choinel, A. et Rouyer, G., « Le Marché Financier, Structures et Acteurs », Collection Banque ITB, Revue banque, 8ème Editions, 2002, P. 310

D1UXI1M1 PARTI1 :

APPRECIATION DES RISQUES DE

CREDITS

Cette partie a pour vocation principale mettre en exergue les différents risques auxquels sont soumis les Etablissements de Micro Finance. Aussi parlerons-nous dans le troisième chapitre de l'appréciation des risques de crédit pour les clients particuliers des C.E.P.I. S.A et de l'appréciation des risques pour les clients entreprises à proprement parler dans le quatrième.

APPRECIATION DES RISQUES DE CREDIT
POUR LES CLIENTS PARTICULIERS

CHAPITRE III :

Le processus d'octroi de crédits aux particuliers s'intègre dans une analyse commerciale proposée par les banques mais avec un souci de maitrise des risques.

Section 1 : LA DEMARCHE COMMERCIALE.

La micro finance développe une politique commerciale permettant d'anticiper les besoins de ses clients, afin de proposer une offre de produits adaptée pour mieux les fidéliser.

A. L'approche générale :

L'approche commerciale peut être individuelle ou globale, mais l'objectif vise toujours à offrir le produit approprié au besoin du client.

?L'approche individuelle :

Dans cette approche, tous les exploitants (caissier, guichetier ou chargé de clientèle) sont chargés de promouvoir les crédits de la micro finance : ils sont donc amenés à travailler de concert et s'informer mutuellement. Ils sont ainsi tenus au courant, notamment lors des réunions hebdomadaires ou mensuelles des campagnes, objectifs et résultats de leur point de vente. Ils peuvent donc être les premiers vendeurs en fournissant au client les informations de base, avant de proposer un rendez-vous avec le chargé de clientèle, qui se chargera de concrétiser l'offre de crédit auprès des clients intéressés.

?L'approche globale :

Cette approche fait recours aux techniques de marketing pour développer des ventes de masse et profiter des rendements d'échelle ; les actions peuvent être menées à partir du siège ou de l'agence, mais elles ne peuvent réussir que si les conditions ci-dessous sont respectées :

Déterminer avec précision le type de crédit à promouvoir car il n'est pas judicieux de mener une campagne tous azimuts qui propose, par exemple en même temps, les crédits de trésorerie et les

crédits immobiliers. Le choix du crédit dépend notamment du calendrier, de la faiblesse de la micro finance sur ce type de financement, du profil de la clientèle type de la micro finance.

Fixer des objectifs précis et ambitieux, mais réalistes en organisant autant que possible des challenges entre les commerciaux pour pousser à une saine émulation entre les commerciaux.

Choisir une durée qui cadre avec le besoin financé : par exemple, 9 à 12 mois pour un crédit scolaire et 3 à 6 mois un crédit voyage.

Sélectionner la clientèle cible en fonction des critères de segmentation préétablis et de leur aptitude à faire face honorablement aux échéances de crédit.

B. L'entretien : gestionnaire et client

L'octroi du crédit fait suite à un entretien préalablement préparé par le chargé de clientèle avec son client, en vue de parvenir à une découverte de ce dernier, afin de pouvoir répondre à ses besoins.

?Avant l'entretien :

Le chargé de clientèle rassemble toutes les données relatives à la relation du client avec la banque notamment : l'historique du compte sur les derniers mois afin de s'assurer de la régularité et des éléments constitutifs des mouvements créditeurs (salaires domiciliés ou non, encaissements de loyer, etc.) et débiteurs (prélèvements de la concurrence, paiements de loyers, etc.) ; le point sur les engagements antérieurs ; l'annotation de la fiche client pour l'enrichir des informations récentes les plus pertinentes (souscription d'une assurance vie ou d'un bon de caisse, promotion professionnelle avec augmentation de salaire, etc.).

?Pendant l'entretien :

Le chargé clientèle mène l'entretien avec suffisamment de tact et d'écoute afin de pouvoir déterminer le besoin et le crédit qui lui est approprié. Globalement, il doit pouvoir dégager : l'objet du crédit sollicité, la forme de crédit adaptée au besoin identifié, le montant maximum à emprunter et la capacité d'endettement du client, la durée de remboursement à envisager, les conditions de taux et de garanties à appliquer. Selon les besoins à financer, certains documents annexeront à la grille prévue pour les demandes de crédit, il s'agit notamment d'une demande écrite dûment signée, les trois derniers bulletins de paye mensuels, une attestation de domiciliation irrévocable de salaire, le cas échéant, les justificatifs des biens à financer ou des garanties (la facture pro forma du bien à

acquérir, les devis estimatifs des travaux ou constructions à effectuer, les photocopies du titre foncier à hypothéquer, du bon de caisse à nantir, etc.

?Après l'entretien :

Le chargé de clientèle achève la rédaction de la demande de crédit et finalise son dossier en l'argumentant avant de le soumettre à la décision des instances hiérarchiques supérieures. Le cas échéant, il n'hésite pas à signifier un avis réservé ou négatif. Afin de rendre la décision rapide et efficace, les informations pertinentes doivent être synthétisées et présentées sur une fiche à l'attention des décideurs. Si la décision finale est favorable, il en informe son client généralement par téléphone et demande à ce dernier de venir formaliser, le cas échéant, les garanties (compléter et signer les bulletins d'adhésion à l'assurance, présenter les avalistes ou les cautions, etc.), avant la mise en place du prêt.

Section 2 : LA MAITRISE DES RISQUES.

Deux questions nous viennent à l'esprit ici : d'abord quels sont les moyens qui permettront au client de rembourser le crédit ? Ensuite, dans l'hypothèse d'évènements imprévus empêchant le remboursement, comment recouvrer les sommes prêtées ?

A. Les aptitudes au remboursement :

La détermination de la capacité de remboursement s'effectue à travers la confrontation des revenus et des charges de l'emprunteur afin de calculer son taux de d'endettement, à partir duquel on jugera s'il dispose d'une marge d'endettement, étant entendu que la loi que la loi limite à 33% la quotité maximale de remboursement (rapport des charges sur les ressources).

Dans les revenus, on retiendra essentiellement : le salaire domicilié, les revenus fonciers ou sur valeurs mobilières, etc. ; il ne faudra surtout intégrer des revenus aléatoires tels que les heures supplémentaires, les frais de déplacement, les pensions alimentaires ou des revenus occultes.

Parmi les charges à retenir, on peut citer celles qui sont régulièrement payées au cours de l'année soit : les frais de loyer, les mensualités de crédits antérieurs, les primes d'assurance vie, etc.

En dehors de la méthode de calcul classique ci-dessus, la capacité de remboursement peut aussi se déterminer à partir du Revenu Disponible (différence entre ressources et charges) qu'on rapporte au nombre de personnes qui constituent le ménage.

B. La technique d'analyse : Le scoring.

Afin de faciliter les traitements des nombreux dossiers de crédit de la clientèle de particuliers (essentiellement pour les crédits personnels ou à la consommation), une technique automatisée d'analyse a été imaginée et conçue aux États-Unis, à la fin des années 1950, sur la base de critères économiques, sociaux et financiers, déterminés à partir d'un échantillon jugé représentatif de la clientèle. Les éléments pris en compte dans le logiciel sont notamment : le revenu ou salaire domicilié, l'âge, la catégorie socioprofessionnelle, les garanties, les incidents de paiements, etc.

Le remplissage d'une grille aboutit à une cotation en points de chacun des critères et après saisie des informations relatives à un client donné, une note est attribué : c'est le score ; parallèlement à la note un feu coloré s'illumine avec une signification spécifique qui détermine la décision : le signal vert suppose que le crédit peut s'octroyer sans risque majeur ; le signal orange incite à plus de prudence ; le signal rouge induit en principe le refus de crédit.

La technique du score tend à se généraliser dans les micros finances mais elle doit tout simplement demeurer un outil d'aide efficace à la décision ; la micro finance devant toujours tenir compte des particularités du client demandeur de crédit, en utilisant notamment son esprit critique et son expérience pour déjouer, le cas échéant, les comportements malhonnêtes de ce dernier.

C. La prise de garantie :

Les garanties sont accessoires et non obligatoires, mais compte-tenu des impondérables de la vie, l'on se pose la question de savoir comment la micro finance pourra récupérer les fonds prêtés en cas de défaillance temporaire ou définitive de l'emprunteur. Ce qui l'amène à se prémunir par la prise des garanties, contre le risque d'immobilisation (une ou plusieurs échéances impayées) ou le risque de non remboursement (risque de perte du capital restant dû).

?La couverture contre le risque d'immobilisation :

Sur le plan chronologique, le premier risque probable est celui d'immobilisation et la micro finance doit rechercher les moyens de parade contre leurs principales causes qui peuvent être :la maladie dont le moyen de couverture est le souscription d'une assurance « incapacité totale temporaire » qui prendra en charge les mensualités ; la perte de l'emploi qui peut faire l'objet d'une assurance chômage ; la difficulté ponctuelle qui être garantie par l'aval ou un cautionnement personnel et solidaire : l'avaliste ou la caution prendra le relais du débiteur défaillant pour les échéances impayées.

?La couverture contre le risque de non remboursement :

Le risque de non remboursement peut être résorbé par la réalisation de la garantie prise sur le bien financé, ce qui ne se passe pas toujours facilement d'où la nécessité pour la micro finance de trouver des solutions plus simples et diligentes notamment avec l'assurance , l'aval ou le cautionnement : la souscription d'une assurance14 « décès incapacité totale » pour assurer le paiement du solde du capital restant dû, en cas de décès ou d'invalidité définitive du client ; l'aval ou le cautionnement personnel et solidaire qui permettra de récupérer le solde du capital restant dû, après la prononciation de la déchéance du terme encas de non respect par l'emprunteur de clauses du contrat, justifiant l'exigence pour la micro finance de récupérer son capital sans plus tarder ( incidents répétés, détournement de l'usage initial des fonds prévu au contrat, présentation de faux justificatifs, etc.) ; les suretés réelles telles que l'hypothèque sur les biens immeubles, le gage ou le nantissement sur les biens meubles qui seront d'autant plus efficaces que la valeur du bien se situe largement au-dessus du montant du crédit, pour faciliter la cession à un prix permettent de récupérer les fonds dus par le client.

14 Les banques camerounaises regroupent généralement les assurances ci-dessus dans une assurance unique « assurance crédit » qui couvre les risques d'immobilisation ou de non remboursement, qu'elle que soit leur origine. L'aval n'est généralement accepté que pour des personnes dont les revenus sont domiciliés dans la même banque que celle de l'emprunteur ; en effet, les banques ne se montrent pas toujours solidaires pour traquer les clients malhonnêtes ou défaillants (Tangakou Soh, R. (2007), « Le Système Bancaire et Financier du Cameroun », Collection ROTAS, Douala, p. 226)

APPRECIATION DES RISQUES DE CREDIT
POUR LES CLIENTS ENTREPRISES.

CHAPITRE IV :

Le processus d'appréciation des risques pour la clientèle d'entreprises commence par une démarche commerciale du chargé d'affaires qui après un entretien avec son client, prépare le dossier de crédit à soumettre à l'approbation des instances hiérarchiques supérieures.

Section1 : LA DEMARCHE COMMERCIALE.

L'objet de l'entretien sollicité ou accordé par le chargé d'affaires au responsable de l'entreprise vise essentiellement à identifier les besoins en financement qui peuvent être des crédits d'exploitation et/ou des crédits d'investissement.

A. Les crédits d'exploitation :

Dans la mesure où les besoins de l'entreprise concernent le financement de son cycle d'exploitation (approvisionnement, production, commercialisation, encaissement et recouvrement), le chargé de clientèle présentera la panoplie des produits qui permettent de faire face à ses besoins, compte-tenu de la structure de l'entreprise notamment : les crédits par caisse ; les autres crédits de trésorerie ; les crédits de financement des stocks ; les crédits de mobilisation du poste clients.

La micro finance sollicitera de son client la fourniture des états financiers permettent de mener son analyse à savoir notamment : les trois derniers bilans et compte de résultat (déclaration statistique et fiscale ou DSF) ; le plan de trésorerie prévisionnelle ; les éléments justifiant les perspectives d'activité, etc.

Afin de se prémunir contre les risques d'immobilisation et de non remboursement, il étudie les garanties qui seraient offertes en cas de mise en place du prêt : l'assurance crédit, l'aval ou le cautionnement, le nantissement de bon de caisse ou de compte à terme et la retenue de garantie.

B. Les crédits d'investissement :

Lorsque les besoins du client dépendent du financement de ses investissements (acquisition des immobilisations incorporelles, corporelles ou financières), le chargé de clientèle évoquera les divers

crédits qui permettent de couvrir ces besoins notamment : les crédits à moyen ou long terme classique ; le crédit-bail.

Dès lors, la micro finance sollicitera les états financiers nécessaires pour son analyse en précisant que les prévisions doivent couvrir la période d'amortissement des biens à acquérir :

· Les trois derniers bilans ;

· Le plan de financement ;

· Le compte d'exploitation prévisionnelle ;

· Le plan de trésorerie prévisionnelle ;

· Les devis des travaux ou factures pro forma des constructions ou matériels à financer ;

· Les éventuels agréments autorisant l'exercice des métiers à exercer avec les nouveaux investissements ; etc.

Section 2 : LA MAITRISE DU RISQUE.

L'appréciation du risque passe par une analyse dynamique qui se fonde d'abord sur une comparaison entre divers éléments dans le temps (en général trois ans), afin de comprendre le vécu de l'entreprise ; ensuite, elle permet de vérifier la pertinence des prévisions antérieures, de mesurer les écarts et d'en rechercher les raisons. L'analyse doit être non seulement synthétique, mais aussi réalisée en valeur relative et non absolue, afin de faciliter les comparaisons instructives entre les grandeurs. Aussi le diagnostic de l'entreprise s'effectuera-t-il selon quatre pôles qui conduiront logiquement à une conclusion devant guider à la décision d'octroi de crédit : le diagnostic opérationnel, le diagnostic financier, le diagnostic stratégique et le diagnostic prévisionnel.

A. Le diagnostic opérationnel :

Ici, on s'intéresse à l'activité et à la rentabilité de l'entreprise à travers les soldes intermédiaires de gestion.

?L'activité :

L'activité s'analyse à travers le couple produit-marché puis sa mesure. Pour le couple produitmarché, il s'agit d'analyser la qualité et la quantité des produits et/ou des services fabriqués et/ou distribués par l'entreprise. Il est question d'examiner le positionnement de ces produits en termes de

confrontation de l'offre et de la demande. Il y a aussi à s'interroger, le cas échéant, sur les processus de fabrication, les sources d'approvisionnement et le degré de dépendance vis-à-vis des fournisseurs, les circuits de distribution et le degré de dépendance à l'égard de certains clients, etc. La mesure de l'activité de l'entreprise par l'évaluation du chiffre d'affaires (CA) hors taxes (HT) en unités monétaires, qui correspond à un volume de produit et/ou services vendu multiplié par leur prix unitaire respectif.

?La rentabilité :

La rentabilité s'analyse essentiellement à travers la revue successive des soldes intermédiaires de gestion tels que la production de l'exercice et la marge commerciale ; la valeur ajoutée (croissance de l'activité, évolution des prix de vente et/ou d'achat...) ; l'excédent brut d'exploitation (EBE) et le résultat d'exploitation (REX); le résultat courant ; le résultat d'exercice ; la capacité d'autofinancement (CAF); l'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE)...

B. Le diagnostic financier :

Le diagnostic s'effectue à travers l'analyse du ratio de solvabilité, les capacités d'endettement et de remboursement, le fonds de roulement et le besoin en fonds de roulement.

?Le ratio de solvabilité :

La solvabilité se définit comme l'aptitude d'une entreprise à faire face à ses pertes ; elle résulte de la confrontation de ses risques de perte à son niveau de ressources propres. Elle se détermine par le ratio Ressources propres/Total du bilan. Le ratio sera jugé satisfaisant s'il est supérieur à 20% ou 25% respectivement pour les entreprises de négoce ou les entreprises industrielles.

?Les capacités d'endettement et de remboursement :

Ces ratios sont utilisés essentiellement dans les cas où l'entreprise sollicite des emprunts à moyen ou à long terme. La capacité d'endettement s'exprime par le ratio Ressources propres/dettes structurelles qui doit être supérieur à 100% après les retraitements précédents. Elle peut aussi se définir en terme de Marge d'endettement soit la différence entre les ressources propres et les dettes structurelles et elle doit être positive. Alors que la capacité de remboursement permet quant à elle de savoir si l'entreprise a les moyens de rembourser ses dettes structurelles à travers des ratios tels que Dettes structurelles/CAF inférieur à 3 et Annuités de dettes structurelles/CAF inférieures 1/3.

?Le fonds de roulement (FDR) et le besoin en fonds de roulement (BFR) :

Le FDR se définit comme l'excédent des ressources stables sur les actifs immobilisés qui permet de financer tout ou partie des besoins nés du cycle d'exploitation. Aussi, le taux de couverture FDR/BFR doit être supérieur à 60%, la partie non couverte devant être financée par la trésorerie. Concernant le BFR, il faut nécessairement analyser son évolution en valeur relative en veillant à dégager les éléments qui la justifient notamment la modification de la rotation des stocks, la variation des délais clients et/ou fournisseurs, etc.

C. Le diagnostic stratégique :

Le diagnostic stratégique s'effectue notamment par quatre points d'analyse : les hommes et l'actionnariat, la production, la commercialisation et le financement. Concernant les hommes et l'actionnariat, l'analyse à effectuer doit permettre de savoir si la stratégie des dirigeants est un gage de pérennité de l'entreprise. La production n'est abordée que pour les entreprises industrielles en recherchent dans quelle mesure la stratégie la stratégie des dirigeants assure la continuité de l'entreprise. S'agissant de la commercialisation, il est question d'apprécier dans quelle mesure la stratégie adoptée par les dirigeants concourt aussi à la perpétuité de l'entreprise (canaux de distribution, technique de publicité,...). En matière de financement, il s'agit d'apprécier dans quelle mesure la stratégie appliquée par les dirigeants contribue à la longévité de l'entreprise (optimalité des choix)

D. Le diagnostic prévisionnel :

Il s'agit d'une part d'analyser et de valider les prévisions sur la base des documents prévisionnels fournis par l'entreprise, et d'autre part de projeter l'impact de ces prévisions sur la liquidité et la solvabilité de l'entreprise. Sur le plan commercial, il est question eu égard notamment aux réalisations des années antérieures, au cycle de vie et du positionnement du produit, des perspectives d'évaluation du marché, des stratégies de distribution et de promotion, des stratégies de concurrence. Sur le plan technique, l'analyse doit permettre de s'assurer que l'entreprise est capable de mener à bien ses prévisions et l'approche diffère selon que l'entreprise pratique du négoce ou de l'industrie. Dans l'hypothèse que les prévisions sont validées ou alors en fonction des modifications qui leur ont été apportées, il faut envisager leurs incidences sur la liquidité (trésorerie) et la solvabilité (structure du bilan) de l'entreprise. De manière plus globale, l'analyse doit permettre de s'assurer que la stratégie des dirigeants consolide les points forts tout en minorant les points faibles afin de perpétuer l'entreprise.

CONCLUSION

GENERALE

En fin 2011, on dénombre près de 452 établissements de micro finance contre 13 banques au Cameroun et le dynamisme observé par l'activité de micro finance est en train de bousculer les habitudes et les démarches marketing des grandes banques qui pensent désormais à intégrer une nouvelle approche de ce secteur d'activité.

En effet, le secteur des grandes entreprises est de plus en plus concurrentiel avec des marges très étroites. Le mouvement de création des établissements de micro finance devrait continuer à se développer pour financer le secteur informel dont le rôle sera toujours prépondérant dans l'économie de notre pays. Aussi, tout au long de notre analyse sur l'appréciation des risques de crédit aux C.E.P.I. S.A, il s'agissait de prime abord de présenter les Caisses d'Epargne Populaire et d'Investissement ainsi que son activité. Nous nous sommes fixés pour objectif d'évaluer les risques de crédit de cet établissement de micro finance. Pour ce faire nous avons mené une étude qui va de l'entretien avec le gestionnaire à l'octroi du crédit en passant par la fourniture des suretés.

L'appréciation des différents risques de crédit nous a permis de déceler les limites allant des procédures internes à la mise en place jusqu'au déblocage des fonds. Face à cette situation, nous ne pouvons qu'émettre les suggestions suivantes auprès de la Direction Générale :

· L'élargissement de la gamme de financement des entreprises ;

· Une amélioration des engagements par signature ;

· Un développement des services para bancaires tels que les services de transfert instantané, l'envoi des fonds, les produits de bancassurance

INTRODUCTION GENERALE 6

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE L'ENTREPRISE ET DEROULEMENT DU STA 11

Chapitre I : Présentation Générale Des CEPI S.A 12

Section 1 : Historique des CEPI S.A 12

A. Genèse 12

B. Localisation et couverture géographique 12

Section 2 : Missions des CEPI S.A 13

Section 3 : Organisation des CEPI S.A .13

A. Le conseil d'administration 13

B. Les comités d'appui 14

C. La direction générale .14

Section 4 : Fonctionnement des CEPI S.A 14

A. La Direction Générale 14

B. L'Inspection Générale ..15

C. Le Contrôle de Gestion .15

D. La Cellule des Etudes, du Contentieux, de l'Organisation et de la Coopération 16

E. Le département de l'Administration et des Finances 16

F. Le Département des Opérations et de la Coordination du Réseau 17

G. Le Département du Crédit 17

Section 5 : Environnement des CEPI S.A .18

A. La banque Centrale 19

B. L'autorité monétaire et financière .20

C. La clientèle 21

D. La concurrence 21

E. Les partenaires 21

Chapitre II : Déroulement Du Stage 23

Section 1 : Expérience du stagiaire aux CEPI S.A 23

A. Le service du suivi et du contrôle des engagements ..23

B. Le secrétariat banque .23

C. Les services généraux 24

Section 2 : La collecte des ressources 24

A. Les dépôts de la clientèle ..24

B. Les autres ressources 25

DEUXIEME PARTIE : APPRECIATION DES RISQUES DE CREDITS 26

Chapitre III : Appréciation Des Risques De Crédits Pour Les Clients Particuliers 27

Section 1 : La démarche commerciale ..27

A. L'approche générale .27

B. Entretien : gestionnaire et client 28

Section 2 : La maitrise des risques 29

A. Les aptitudes au remboursement ..29

B. La technique d'analyse : le scoring 29

C. La prise de garante 30

Chapitre IV : Appréciation des risques de Crédits Pour Les Clients Entreprises 32

Section1 : La démarche commerciale 32

A. Les crédits d'exploitation .32

B. Les crédits d'investissement .32

Section 2 : La maitrise du risque ..33

A. Le diagnostic opérationnel 33

B. Le diagnostic financier .34

C. Le diagnostic stratégique ..35

D. Le diagnostic prévisionnel 35

CONCLUSION GENERALE .36

Bibliographie 40

Annexes 43

Attestation de mise en stage

Attestation de fin de stage

Certificat de scolarité

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote