WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse budgétaire d'une formation sanitaire publique au Bénin: cas de l'Hôpital de Zone de Pobè

( Télécharger le fichier original )
par Bérenger Aymar DANSOU
Université de Parakou Bénin - Maà®trise en sciences de gestion 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS, VERIFICATION DES HYPOTHESES ET SUGGESTIONS

Il nous revient dans ce dernier chapitre de procéder à la présentation et l'analyse des résultats d'une part, à la vérification des hypothèses et formuler quelques suggestions d'autre part pour une gestion budgétaire optimale.

1- Présentation et analyse des résultats

1.1- Présentation des résultats

Il sera question à ce niveau d'exposer les deux modes de gestion pratiqués à l'hôpital de zone de Pobè

1.1.1- Gestion comptable

A travers «le manuel de procédures de gestion des ressources de l'hôpital de zone», la gestion comptable a pour objectif d'assurer une traçabilité de l'ensemble des opérations financières de l'hôpital de zone favorisant une reddition des comptes. Ainsi, cette procédure s'applique donc à toutes les opérations de recettes (quelle que soit la source de financement) et de dépenses (quelle que soit la destination).

A l'hôpital de zone de Pobè, la comptabilité est tenue suivant les

principes et normes internationales intégrés dans le SYSCOHADA. Pour ce faire, le résultat s'obtient en faisant le total des produits diminué du total des charges. Les dépenses inférieures à 25.000FCFA sont payées sur la Caisse de Menues Dépenses (CMD). La CMD est alimentée d'un montant de 50.000FCFA par mois et au besoin. Quant aux dépenses supérieures à 25.000FCFA, elles sont payées par chèque après autorisation de paiement de la dépense par le Directeur, sur la base du bon de commande, de la facture et du bordereau de livraison. Les recettes quant à elles, sont versées quotidiennement à la CLCAM par le comptable après en avoir fait le point avec les caissiers.

Les écritures s'appuient sur des pièces justificatives valides et les enregistrements se font chronologiquement dans des comptes retenus dans le plan comptable. Les arrêtés quant à eux sont mensuels (livres journaux, grand-livre, balance). Le comptable procède à l'imputation des pièces comptables avant tout enregistrement dans les journaux et enregistre les pièces dans les journaux manuels.

Contrairement aux prescriptions du manuel de procédures, l'hôpital ne dispose pas d'un logiciel de comptabilité. Dans ce cas, le comptable ne peut donc pas saisir à l'informatique les imputations comptables et imprimer le brouillard de saisie. Il ne peut aussi pas éditer la balance générale mensuelle et analyser (justifier) les comptes en temps opportun.

1.1.2- Gestion budgétaire

A ce niveau, il sera question de l'élaboration, de l'exécution et du

contrôle du budget de l'hôpital de zone de Pobè.

1.1.2.1- Elaboration du budget de l'hôpital

La préparation du budget prévisionnel est d'abord sectorielle, c'est-à-dire chaque centre de responsabilité établit son budget qu'il envoie au Service des Affaires Administratives et Economiques. Ainsi, sur la base des objectifs sectoriels, chaque Chef de Service en tant que Responsable de Centre budgétaire détermine :

· les actions principales pour la réalisation de chaque objectif ;

· les moyens nécessaires pour la réalisation de l'objectif (moyens humains, matériels et financiers) ;

· chaque responsable devra demeurer en contact avec les autres Chefs de Service en vue d'une détermination harmonieuse des moyens.

Par ailleurs, chaque Chef de Service procède, sur la base des

informations qui lui seront fournies par le Service des Affaires Administratives et Economiques à l'évaluation financière de tous les moyens ci-dessus.

Alors, le CSAAE, en collaboration avec les comptables, tient compte du point d'exécution du budget antérieur, des objectifs de l'année à venir et produit un budget général de l'HZP. Dans ce budget, les recettes sont budgétisées autant que les dépenses.

Il faut également signaler que les besoins, objet de crédit délégué doivent être traduits en dotations budgétaires à transmettre au Ministère dans le cadre du budget national. Les dotations retenues sont transférées à l'hôpital de zone sous forme de crédits délégués.

Enfin, le Directeur de l'hôpital avec l'assistance du Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques procède à un 1er arbitrage du projet de budget à soumettre au Conseil de Gestion. Après cet arbitrage, le Directeur de l'Hôpital transmet aussitôt le projet de budget aux membres du Conseil de Gestion, au Médecin Coordonnateur de Zone Sanitaire 15 jours avant la date prévue pour la discussion du projet. Il fait convoquer, par la même occasion, la réunion du Conseil de Gestion au plus tard au cours de la première semaine du mois de décembre pour les amendements et le vote.

Le vote du budget quant à lui, est précédé de l'adoption du rapport d'exécution des activités de l'hôpital de l'année échue. Après les recommandations et orientations, le budget est enfin voté. Au terme de la réunion, le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques prend en compte les amendements éventuels retenus et produit le budget définitif. Ce budget finalisé est transmis à la Direction Départementale de la Santé par le biais de la Coordination de la Zone Sanitaire (voir schéma n°1 de la procédure d'élaboration du budget en annexe).

1.1.2.2- Exécution du budget de l'hôpital

L'exécution du budget obéit au principe sacro saint de la séparation des fonctions d'ordonnateur de celles de comptable et à celui de non utilisation directe des recettes. Les personnes en charge de l'exécution des recettes et des dépenses de l'HZP sont : le Directeur (l'ordonnateur), le CSAEE (l'ordonnateur délégué), l'agent comptable. Aussi, nul ne peut être fournisseur ou prestataire de service de l'hôpital de zone s'il n'a été préalablement sélectionné sur la liste de fournisseurs agréés.

A l'HZP comme dans toute autre structure, l'exécution du budget comporte deux volets qui sont :

o la mobilisation des ressources ;

o l'exécution des dépenses.

1.1.2.2.1- Mobilisation des ressources

Les ressources de l'HZP comprennent :

· Les ressources générées par les activités de l'hôpital y compris celles provenant de l'Etat ou des collectivités locales pour les prestations fournies à leurs agents ;

· les dotations de l'Etat et collectivités locales ;

· les apports des partenaires ;

· les subventions (d'équilibres et d'exploitation) ;

La règle de la séparation des fonctions d'ordonnateur de celles du comptable, en ce qui concerne les procédures d'exécution des recettes, prévoit deux (2) grandes phases d'opérations : la phase administrative et la phase comptable.

· La phase administrative relevant de la compétence de

l'ordonnateur comporte trois (3) étapes :

- la constatation des recettes : Elle se matérialise à l'hôpital par la facturation des prestations fournies aux tiers ;

- la liquidation : C'est la confirmation de la créance par l'établissement d'un ordre de recettes à l'appui de la facture ;

- l'ordonnancement : L'ordre de recette ainsi établi et signé par le directeur de l'hôpital de zone, est matérialisé par un bordereau d'émission.

· La phase comptable quant à elle, relève de la compétence du

comptable et comprend :

- la prise en charge des recettes ;

- le recouvrement des montants ordonnancés ;

- l'enregistrement et la conservation des pièces comptables.

Pour une meilleure lisibilité dans la mobilisation de ces ressources, l'HZP adopte des procédures de facturation selon les cas. Ainsi, ces différentes procédures de facturation ont pour objectif de servir de guide pour la constatation des droits de l'hôpital de zone pour les prestations fournies et leurs recouvrements. Pour ce faire, elles sont relatives aux ressources générées par les activités de l'hôpital y compris celles provenant de l'Etat (voir schéma n°2 de la procédure de gestion des recettes : Tickets Valeurs des crédits délégués en annexe), des collectivités ou des mutuelles de santé pour les prestations fournies à leurs agents ou aux mutualistes.

1.1.2.2.2- Exécution des dépenses

Les dépenses de l'HZP sont composées de :

- Dépenses de fonctionnement : Achats, salaires, primes, frais de mission, frais de réparation etc ;

- dépenses d'investissement : Constructions, équipements, mobiliers, etc.

La règle de séparation des fonctions d'ordonnateur et comptable se traduit par la distinction de deux (2) phases: l'une administrative et l'autre comptable.

v Phase administrative

La phase administrative relevant de la compétence de l'ordonnateur comporte trois étapes : l'engagement, la liquidation et l'ordonnancement.

- l'engagement : étape première de l'exécution des dépenses publiques,

l'engagement est l'acte par lequel l'hôpital constate ou crée une obligation de laquelle résultera une charge. La liste des biens ou services à acquérir doit tenir compte de la régularité de la dépense à partir des éléments suivants :

l'existence d'une ligne budgétaire pour la dépense concernée ;

la disponibilité de crédit sur la ligne budgétaire ;

l'existence d'une autorisation de dépense pour le chapitre concerné.

Il faut préciser que seul l'ordonnateur juge de l'opportunité de la dépense et l'engagement s'effectue au moyen des bons de commandes ou par un contrat

lorsqu'il s'agit d'un marché de prestations.

- la liquidation : la liquidation est la seconde étape de l'exécution des

dépenses publiques. Elle a pour objet de vérifier la réalisation de la dette et à travers un bordereau de livraison, d'arrêter le montant du service fait. Elle est faite au vu des titres et pièces offrant la preuve des droits acquis par les créanciers. Elle revêt deux formes à savoir : la constatation du service fait et la liquidation proprement dite.

- l'ordonnancement : acte administratif par lequel, conformément

aux résultats de la liquidation, l'ordre est donné au comptable payeur de la dette. Il est réalisé après avoir effectué des opérations matérielles de liquidation à l'aide d'un imprimé appelé « mandat de paiement ». Le mandat constitue le titre de paiement ou le support par lequel l'ordonnateur donne l'ordre au comptable payeur de payer une dépense régulièrement inscrite au budget. Chaque mandat est donc accompagné des pièces justificatives telles que les bons de commandes, les factures, les bordereaux de livraison, les procès-verbaux de réception.

v Phase comptable

La phase comptable qui relève de la compétence du comptable, comprend :

- la prise en charge de la dépense ;

- le paiement proprement dit ;

- l'enregistrement et la conservation des pièces comptables.

Les dépenses effectuées par l'hôpital de zone sont couvertes soit par les fonds propres, soit par les apports des partenaires et soit par les allocations du budget national (crédits délégués). Les dépenses effectuées doivent être prévues au budget de l'hôpital de zone approuvé par le Conseil de Gestion. Aussi, toute dépense prévue doit, pour être exécutée, faire l'objet d'une procédure d'engagement. Un fichier des fournisseurs agréés est établit et actualisé annuellement.

Les décaissements à effectuer dans l'hôpital de zone concernent :

- Achat (approvisionnement) en médicaments ;

- Achat de petits matériels et consommables ;

- Energie (eau et combustibles) ;

- Achat de fournitures de bureau, produits d'entretien et pièces de rechange ;

- Dépenses de transport et déplacements ;

- Salaires pour le personnel émargeant sur le budget de l'hôpital de zone.

A l'exception des salaires, la procédure de décaissement varie suivant le montant de la dépense.

Ø Dépenses de montant supérieur à 25.000 FCFA

La procédure devra comporter les étapes suivantes :

- Expression du besoin par le Chef de Service demandeur à transmettre au Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques.

- Approbation de la demande par le Directeur de l'hôpital de zone.

- Vérification par le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques de l'existence de disponibilité budgétaire.

- Consultation par le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques, des fournisseurs en vue d'obtenir trois factures pro forma.

- Etablissement de bon de commande par le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques et signé par le Directeur.

- Le fournisseur devra délivrer une facture définitive pour matérialiser la vente.

- La réception du bien devra être matérialisée par un bordereau de livraison ou un procès verbal de réception établi par la commission de réception créée à cet effet par le Ministère de la Santé.

Le procès verbal de réception est nécessaire pour les dépenses de montant supérieur à 100.000 FCFA. Il devra être cosigné par un membre du Conseil de Gestion pour les achats très importants ou nécessitant un traitement particulier (Matériel sensible). Au besoin, la commission pourra faire appel à toutes les personnes dont les compétences lui sont nécessaires.

- Si la dépense concerne une prestation de service, la facture devra être

transmise au SAAE pour confirmation en y apposant la mention   « Service fait, le ----  » suivi de la date et signature (voir schéma n°3 de la procédure d'exécution des dépenses supérieures à 25.000Fcfa en annexe).

Il faut enfin signaler que pour ces types de dépenses (montant supérieur à 25.000 FCA), le paiement devra être fait par chèque.

Ø Dépenses de montant inférieur ou égal 25.000 FCFA (Caisse de Menues Dépenses)

Cette procédure comporte les étapes suivantes :

- Expression de besoin par le Chef du Service utilisateur.

- Etablissement d'un état de paiement par le caissier. L'état de paiement devra être présenté au Chef Service des Affaires Administratives et Economiques et au Directeur de l'hôpital avant décaissement.

- Les achats sont justifiés par des reçus (voir schéma n°4 de la procédure d'exécution des dépenses inférieures à 25.000Fcfa en annexe).

1.1.2.3- Contrôle du budget de l'hôpital

Le contrôle de l'exécution budgétaire permet à la direction de l'hôpital de zone et au Chef du Service des Affaires Financières de s'assurer que toutes les recettes et dépenses sont exécutées conformément au budget approuvé. Ce contrôle assure une gestion rationnelle des structures de santé. Quant au système de contrôle budgétaire de l'HZP, la procédure est la suivante :

v Le Chef Service des Affaires Administratives et Economiques de l'hôpital de zone, en collaboration avec les comptables élabore suivant un canevas le rapport mensuel financier. Le rapport comprend les mêmes rubriques que celles du budget.

v Le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques de l'hôpital de zone, toujours en collaboration avec les comptables procède au rapprochement des réalisations par rapport aux prévisions en vue de faire ressortir les écarts.

v Sur la base des écarts apparus lors des rapprochements, le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques procède au rapprochement des réalisations par rapport aux prévisions et dégage des écarts.

v Le Chef du Service des Affaires Administratives et Economiques transmet au Directeur de l'hôpital de zone le rapport de contrôle de l'exécution du budget en vue de l'analyse des écarts.

v Le Directeur convoque le CODIR pour analyser les écarts.

Cependant, il est très essentiel de rappeler qu'on distingue d'une manière générale trois étapes de contrôle budgétaire :

§ contrôle avant l'action ou contrôle a priori ;

§ contrôle pendant l'action ou contrôle concomitant ;

§ contrôle après l'action ou contrôle a posteriori.

F Contrôle avant l'action ou contrôle à priori

Ce contrôle est assuré principalement dans la phase d'élaboration des budgets. Il permet :

- aux cadres opérationnels, de simuler les conséquences de leurs décisions avant même de s'engager dans l'action.

- aux supérieurs hiérarchiques, de limiter les frontières de leurs délégations de pouvoir en simulant le fonctionnement de leur propre domaine de responsabilité constitué de plusieurs unités auxquelles ils ont délégués une partie de leur propre pouvoir de décision.

Donc cette fonction de contrôle à priori est très étroitement liée à la fonction de simulation, qui constitue aujourd'hui l'une des fonctions essentielles de la budgétisation.

F Contrôle pendant l'action ou contrôle concomitant

Il s'agit d'un contrôle opérationnel qui consiste à fournir les informations nécessaires de manière quasi permanente pour conduire les actions jusqu'à leur terme. S'appuyant sur les réalisations concrètes, ce type de contrôle doit être placé au niveau même des opérations c'est-à-dire :

- proche du terrain ;

- limité à l'action encours ;

- continu.

F Contrôle après action ou contrôle a posteriori

Ce contrôle intervient à la fin de l'exécution budgétaire, il consiste essentiellement en une mesure des résultats et donc en une évaluation des performances en s'appuyant sur deux types d'informations :

- des informations systématiques : qui permettent de comparer la situation finale (réalisation) à celle qui était attendue (prévisions) ;

- des informations potentielles ou conjoncturelles : qui font ressortir des évènements imprévus, leurs causes et leurs conséquences dans les écarts constatés.

Ce contrôle est tout aussi essentiel que les précédents dans la mesure où il constitue une phase d'analyse et de réflexion qui permet notamment :

- de fournir, aux responsables des unités de gestions, les éléments du compte rendu de gestion qu'ils doivent établir à l'intention de l'autorité dont ils ont reçu délégation ;

- de mettre à jour les normes techniques et économiques ;

- d'améliorer la fiabilité supérieure en corrigeant les grandes orientations de gestion.

1.2- Analyse des données recueillies

1.2.1- Analyse de la déficience des procédures budgétaires

Les procédures budgétaires sont des règles à suivre en matière de gestion du budget. Depuis la phase de son élaboration jusqu'à la phase de contrôle en passant par celle de son exécution, le budget de l'hôpital de zone de Pobè respecte les normes prescrites dans le manuel de procédures.

1.2.1.1- Elaboration de budget de l'hôpital de zone

F Au cours du mois d'août, le Directeur de l'hôpital consulte individuellement les Chefs de Service et les membres du Conseil de Gestion pour recueillir leurs avis sur les projets d'objectifs globaux. La définition de ces objectifs globaux relève de la compétence du Directeur de l'hôpital et de ses collaborateurs. Cette phase de consultation devra être terminée avant la fin de la 1ère semaine du mois de septembre.

F Le Directeur organise une première séance budgétaire au cours de la 2ème semaine du mois de septembre en vue de définir à chaque Service les objectifs spécifiques ou sectoriels.

Recueil des propositions budgétaires

Les Chef de Service déterminent leurs propositions budgétaires sur la base desdits objectifs qui leurs sont communiqués au cours de la 1ère séance budgétaire. Ces propositions devront parvenir au Directeur dans les délais les plus brefs.

Les propositions sont affectées au Chef du Service Affaires Administratives et Economiques pour centralisation et compilation. Ce dernier élabore avant la fin de la 1ère semaine de novembre l'avant projet de budget de l'Hôpital.

1.2.1.2- Exécution du budget de l'hôpital

L'exécution du budget revêt deux aspects tels qu'indiqués précédemment. Il s'agit de l'exécution des recettes ou encore mobilisation des ressources et de l'exécution des dépenses.

L'exécution des recettes se déroule en deux phases :

· La phase administrative qui consiste à émettre des titres de recettes par le Directeur après la constatation et la liquidation des créances de l'Etablissement sur les clients. Cette phase concerne les recettes relatives aux conventions signées entre l'HZP et certains organismes.

· La phase comptable quant à elle consiste pour l'agent comptable, à prendre en charge et à recouvrer les ordres de recettes. A côté des titres de recettes, certaines recettes sont perçues sans ordonnancement préalable.

Tout comme l'exécution des recettes, celle des dépenses se déroule également en deux phases :

· La phase administrative s'effectue en trois (03) étapes : l'engagement, la liquidation et l'ordonnancement. La quintessence de ces étapes est énumérer plus haut.

· La phase comptable de la dépense quant à elle consiste à vérifier l'originalité des pièces justificatives, la concordance des mandats en chiffres et en lettres. C'est le comptable qui s'en occupe ; il doit également s'assurer que la dépense n'a pas été payée précédemment, qu'elle est régulièrement inscrite au budget avant de procéder au paiement. Le comptable doit s'assurer de la disponibilité des crédits prévus au budget.

Dans l'exécution, on constate que les personnels médicaux, paramédicaux et techniques cherchent souvent à utiliser la totalité des crédits disponibles plutôt qu'à collaborer à l'ajustement des dépenses réalisées par rapport aux activités effectivement réalisées. Les charges de l'HZP, comme pour la plupart des autres formations sanitaires publiques sont supportées par les fonds propres de l'hôpital et les différentes subventions. Les fonds propres proviennent des ventes de médicaments, des diverses prestations et des produits accessoires.

1.2.2- Analyse du système de contrôle budgétaire

Le contrôle de l`exécution budgétaire rappelons-le, permet de s'assurer que toutes les recettes et dépenses sont exécutées conformément au budget approuvé.

A travers les différents entretiens avec le personnel de l'hôpital de zone de

Pobè, nous avons noté que l'hôpital n'est pas en mesure de respecter de façon

rigoureuse l'application des coûts de certaines prestations. Pour ce faire, certains coûts préétablis sont soit nettement inférieurs ou supérieurs aux coûts réels. En vue de mieux cerner les sources de ces écarts, intéressons-nous à deux (02) graphiques. Le graphique N°1 qui retrace la réalisation des investissements par rapport aux prévisions et le graphique N°2 qui met en relief l'évolution et la comparaison du budget de fonctionnement de l'HZP des années 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010.

1.2.2.1- Point des réalisations des investissements par rapport aux prévisions

La réalisation des investissements a connu des difficultés de faisabilité. Notre analyse se fera donc à partir du graphique N°1 qui retrace le niveau de réalisation des investissements au cours de ces cinq dernières années.

Source : Conçu à partir des budgets 2006 à 2010

Graphique N° 1 : Réalisation des investissements par rapport aux prévisions

A partir de ce graphique, nous constatons que sur toute la période d'étude, les réalisations des investissements sont très faibles par rapport à ce qui a été prévu.

Ainsi, d'une prévision de 24.119.000 en 2006, on est passé à 34.840.000 en 2007, soit une augmentation de 44,45%. Cette prévision a diminué en 2008 et 2009 et passe respectivement à 30.290.000 et 29.090.000 soit une régression respective de 0,13% et 0,04%. Par contre en 2010, l'accroissement est de 16,34% car la prévision est passée à 33.845.000.

Quant à la réalisation des investissements, le goulot d'étranglement est la non comptabilisation de ceux émanant tant de l'Etat que des bailleurs. Ceci étant dû au fait que les montants de ces investissements ne sont pas connus. Nous pouvons citer entre autres la réfection du laboratoire, la construction d'une salle des PVVIH, la dotation de matériels médico-techniques, ... De ce fait la réalisation est de 0,11% en 2006, 0,04% en 2007, 0,11% en 2008, 0,17% en 2009 et 0,29% en 2010. Cela témoigne donc du faible taux d'exécution.

De l'entretien avec le personnel de l'HZP, il ressort que cet état de chose est dû au fait qu'il y a certains investissements dont les montants ne sont pas connus. Cela témoigne un peu du dysfonctionnement observé dans la traçabilité des dépenses. Nous pouvons entre autres évoquer les défaillances ci-après :

- En 2007, le montant exécuté prend en compte les investissements tels que l'acquisition de buanderie et la confection des portes pour les placards. En revanche, le montant de la construction de l'abri pour le groupe électrogène de l'hôpital n'est pas mentionné.

- En 2008, le montant exécuté prend en compte les investissements tels que la construction de la salle d'hospitalisation et l'acquisition des onduleurs. Par contre, le montant du câblage du groupe électrogène et celui de la construction de la salle d'échographie financée par la Mairie de Pobè ne sont pas mentionnés.

1.2.2.2- Evolution et comparaison du budget de fonctionnement de l'HZP

Dans cette partie, nous nous servirons du graphique N°2 pour illustrer la comparaison entre les taux de réalisation tant en dépenses qu'en recettes en FCFA de l'Hôpital de Zone de Pobè.

Source : Conçu à partir des budgets 2006 à 2010

Graphique N° 2 : Evolution et comparaison du budget de fonctionnement

A la lecture du graphique ci-dessus, nous pouvons dégager les explications suivantes :

- Au niveau des charges, nous constatons un taux élevé d'exécution des charges de fonctionnement. En effet, les rubriques telles que «Achat de marchandises «, «Autres achats«, «Charges de personnel« ont un très fort taux de réalisation souvent supérieur à 100%. Ceci peut toute fois s'expliquer par le recrutement des agents contractuels provoquant l'accroissement des charges salariales, l'acquisition de produits pharmaceutiques et de consommables médicaux, l'acquisition des fournitures pour l'entretien ... Par ailleurs il est à noter que l'HZP ne disposant pas assez de ressources pouvant lui permettre de faire face à ces charges, il se trouve donc financièrement asphyxié. Il y a aussi certaines prévisions qui ne sont pas toujours réalisées sur toute la période de l'étude en dehors de 2010 où il y a un fort taux de réalisation. Il s'agit entre autres de la rubrique «Autres achats« et «Dotations aux amortissements et aux provisions«. Plus spécifiquement, ces dotations tiennent compte de l'amortissement d'un logiciel de comptabilité à acquérir qui finalement a été acquis en 2010 et aussi de l'amortissement des immobilisations corporelles acquises sur fonds propres ;

- Au niveau des ressources, nous notons également un fort taux de réalisation mais une persistance des écarts. L'explication de ces écarts se fera selon deux aspects :

§ Les subventions attendues de l'Etat et des partenaires par l'HZP ne parviennent pas au moment opportun. L'Hôpital n'entre en possession de ces fonds dans la plupart des temps qu'après le premier trimestre de l'exercice. Il est aussi à noter que même si ces subventions parvenaient à l'Hôpital, elles sont considérablement revues à la baisse. Ceci cause d'énormes difficultés aux autorités de l'Hôpital. Il est à remarquer que ces partenaires travaillent à plus aider les unités villageoises de santé....

§ Les problèmes liés à la vente illicite de médicaments et l'installation dans la zone des centres privés de santé offrant les mêmes prestations que l'Hôpital réduisent considérablement les recettes de ce dernier. Remarquons aussi que le non fonctionnement de l'ambulance de l'Hôpital et l'inexistence de certains services tels que la morgue sont autant d'indices favorisant la persistance des écarts entre les prévisions et les réalisations.

Des entretiens tenus avec le personnel de l'HZP, nous avons retenu que le contrôle de l'exécution du budget, tel qu'il est mené, comporte beaucoup de difficultés. Ce qui a le plus attiré notre attention, c'est le fait que toutes les opérations s'enregistrent encore manuellement ; faute de la non utilisation d'un logiciel. Il faut noter aussi que le contrôle est plus basé sur les charges que sur les produits. Ce contrôle se fait donc trimestriellement et annuellement. A la fin de chaque trimestre, la direction décide du contrôle budgétaire. Le déroulement de ce contrôle consiste à apprécier le niveau d'exécution du budget jusqu'à cette période afin de prendre des mesures appropriées pour une éventuelle action corrective. De ce fait, le service de la comptabilité élabore des comptes en « T « de chaque élément faisant l'objet de contrôle. Ainsi, chaque compte est-il parcouru et ceci en utilisant le livre-journal qui se tient aussi manuellement. A la fin de cette opération, on tire le solde de chaque compte puis on procède à l'analyse. Compte tenu des objectifs définis, on procède à d'éventuelles corrections.

2- Vérification des hypothèses et suggestions

2.1- Vérification des hypothèses

A ce niveau, l'analyse des résultats de nos enquêtes nous amènera à procéder à la vérification de nos hypothèses.

2.1.1- Vérification de l'hypothèse n°1

L'hypothèse relative au problème de la faible performance de l'exécution du budget est rappelons-la, le non respect des procédures budgétaires.

A travers les différents entretiens avec le personnel de l'hôpital de zone de

Pobè, nous avons noté ce qui suit. Les procédures budgétaires sont retracées dans le manuel de procédures des hôpitaux de zone. Malgré la non actualisation du manuel de procédures, l'hôpital de zone de Pobè exécute son budget suivant les normes prescrites dans ce manuel. Ainsi, tous les acteurs concernés par l'exercice budgétaire sont réellement pris en compte. Il faut aussi noter que la gestion dudit budget respecte en grande partie les procédures budgétaires. Par rapport donc à tous ces constats, il ressort que l'hypothèse n°1 n'est pas vérifiée.

2.1.2- Vérification de l'hypothèse n°2

L'hypothèse n°2 quant à elle stipule que le système de contrôle utilisé par l'hôpital de zone de Pobè explique son inefficacité.

Dans cette partie, l'analyse est basée plus sur les données qualitatives

que sur les données quantitatives. Cette analyse nous a donc permis de savoir que les écarts constatés chaque année entre les prévisions et les réalisations sont dus :

· Aux disparités entre les subventions attendues et celles réellement obtenues par l'hôpital de zone de Pobè.

· A la reconduction chaque année de certaines prévisions qui ne sont pas toujours réalisées.

Aussi, les données recueillies de nos entretiens ont révélé que le système

utilisé par l'hôpital de zone de Pobè pour contrôler l'exécution du budget comporte d'anomalies. Il peut être source de mauvaise prise de décisions dans la mesure où les taux seront biaisés faute d'un instrument approprié de gestion.

Cependant, ce système de contrôle n'est pas sans conséquences. Au nombre de celles-ci nous pouvons énumérer :

· La démotivation totale de la part des agents compte tenu du fait que le contrôle soit fait manuellement et donc sans l'utilisation d'un outil adéquat tel qu'un logiciel approprié.

· L'existence d'un risque très élevé d'omission de valeur qui est la conséquence de la lourdeur du système.

· Le non respect du délai du contrôle au regard du système utilisé. Du fait qu'il est fait à la main, ce processus va durer avant de prendre fin. Il se pose ainsi le problème de durée.

Rappelons que pour être efficace, le contrôle budgétaire doit respecter les trois étapes précédemment décrites telles que le contrôle a priori, le contrôle concomitant et le contrôle a posteriori. Cela suppose donc que l'on ne peu pas faire un type de contrôle sans les autres

Au vu de tout ce qui précède, il est clair que le résultat qui sera issu du système de contrôle utilisé par l'hôpital sera biaisé. Ce résultat biaisé entraînera les taux de réalisations qui seront aussi biaisés. Par conséquent, les analyses et les différentes appréciations découlant du calcul de ces taux de réalisation seront erronées. Nous pouvons donc affirmer que le système de contrôle utilisé par l'hôpital de zone de Pobè est inefficace.

Eu égard à toutes ces analyses, nous sommes en mesure de dire que l'hypothèse n°2 est vérifiée.

2.1.3- Difficultés rencontrées et limites des données recueillies

Malgré l'accueil chaleureux dont nous avons bénéficié, nous avons néanmoins été confrontés à diverses difficultés. Parmi celles-ci, les plus importantes sont :

· Le non enregistrement systématique des subventions dû à la non disponibilité de toutes les pièces justificatives des subventions (Etat, etc.).

· L'absence de la comptabilité analytique de gestion qui ne favorise vraiment pas une analyse conséquente des coûts.

· Le manque de disponibilité des agents de l'hôpital de zone de Pobè qui sont occupés par leurs tâches quotidiennes.

· L'absence de documentation par rapport aux stagiaires qui nous ont précédés, afin de prendre connaissance sur le sujet ayant fait l'objet de leur stage et d'utiliser certains aspects de leurs travaux pour parfaire notre recherche.

Ces difficultés ainsi énumérées apportent certainement des limites et des

insuffisances à certains de nos résultats.

2.2- Suggestions formulées

Il sera question de faire des suggestions relatives au non respect des procédures budgétaires et surtout à l'inefficacité du système de contrôle budgétaire adopté.

2.2.1- Suggestions pour pallier au problème de non respect des

procédures budgétaires

Il importe néanmoins de faire des suggestions malgré que notre hypothèse

ne soit pas vérifiée, ceci pour parfaire un peu plus la gestion budgétaire. Pour ce faire, l'administration de l'hôpital doit pouvoir respecter rigoureusement le calendrier budgétaire établi. Ceci lui permettra d'établir le budget dans le temps afin de pouvoir bien assurer sa gestion.

Le manuel de procédures quant à lui constitue un excellent et indispensable instrument de travail dont les organisations doivent se servir pour asseoir une gestion saine et transparente et ainsi assurer la pérennité de leurs institutions respectives. Au cours de notre passage dans l'hôpital, nous avons constaté que le manuel utilisé est vieux de six (6) ans. De ce fait, l'actualisation du manuel de procédures s'avère nécessaire afin d'être en harmonie avec les données.

2.2.2- Suggestions pour remédier au problème de l'inefficacité du contrôle budgétaire

Les difficultés de prévisions budgétaires et l'absence de suivi entraînent souvent des dépassements considérables des crédits budgétaires. En d'autres termes, le système actuel de gestion de l'hôpital de zone de Pobè basé uniquement sur la comptabilité générale ne permet pas aux autorités d'en faire un outil de prise de décision efficace.

Cependant, l'efficacité du contrôle budgétaire repose sur trois conditions telles que :

§ La continuité du contrôle : Alors que la fonction de programmation et planification est discontinue, la fonction de contrôle s'exerce de manière continue, il est donc important que le système de contrôle soit constamment en alerte.

§ La rapidité d'obtention des résultats : Le contrôle permet :

- la recherche de la cause de l'écart ;

- l'action corrective

§ La saisie des informations au niveau des centres de responsabilités : Cette condition implique que les consommations soient localisées et valorisées aux niveaux des différents centres de responsabilités.

Ceci implique le rapprochement entre les valeurs budgétaires et les réalisations. De façon pratique, pour mesurer leurs performances et conduire l'action, il faut que le nombre des rubriques budgétaires soit plus réduit et limité aux facteurs de gestion essentiels que celui des rubriques comptables de la comptabilité analytique d'exploitation.

Pour donc remédier à cette insuffisance constatée au niveau de l'hôpital, nous suggérons :

Ø L'acquisition et l'utilisation d'un logiciel de comptabilité approprié et d'un logiciel de gestion. Ce faisant, cela réduira considérablement le temps utilisé pour passer les écritures manuellement et allègera le système de contrôle. Le personnel concerné sera alors plus motivé car en un clic, il aura rapidement l'information recherchée. Avec ce système, le risque d'omission de valeur sera également réduit et de ce fait, un résultat probant sera dégagé. Ce qui aboutira à une véritable prise de décisions.

Ø L'institution d'un poste de contrôleur de gestion pour rationaliser l'utilisation des dotations budgétaires. Le contrôle de gestion contribue au respect des procédures d'engagement en matière d'exécution budgétaire. En d'autres termes, il s'agit de se soumettre à la norme prescrite dans la réalisation des activités. Ainsi, l'ordonnateur se voit-il contraint de respecter rigoureusement la procédure, ce qui permet de mieux retracer les actes de gestion budgétaire. En outre, le contrôle de gestion contribue à mieux suivre l'exécution budgétaire. De ce fait, le souci de bien faire son travail contraint chaque acteur dans l'exécution du budget à vérifier si la dotation est suffisante pour engager des dépenses. Ce qui permet d'éviter les dépassements budgétaires et donc de limiter les suppléments de dépenses. Bref, l'émergence d'un contrôle de gestion permettra de disposer d'informations permettant d'assurer l'adéquation entre dotation en personnel et activité et le suivi du personnel.

Ø La confection en plusieurs exemplaires d'un point d'exécution budgétaire de façon régulière par le service comptabilité et l'envoi d'un exemplaire dudit document aux responsables de chaque composante ; et ceci mensuellement. Cette manière permettra aux autorités de l'HZP de pouvoir effectuer en permanence un contrôle non seulement sur les dépenses, mais aussi sur les recettes. Elle permettra aussi aux autorités d'avoir des informations pouvant leur permettre d'agir surtout à court terme.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld