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Engagement politique et associatif des femmes en Mauritanie. Le « négoféminisme maure »: entre stratégies féminines et pratiques informelles du pouvoir politique

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par Nejwa El Kettab
Université de Picardie Jules Verne - Master 2 recherche sociologie 2012
  

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c) Impact de cette mouvance politique sur l'activité politique et les trajectoires des femmes

aujourd'hui en Mauritanie

Au-delà des transformations politiques et idéologiques opérés par le PK, il a modelé l'esprit de ses principaux acteurs. Il a participé au passage d'une culture traditionnelle du pouvoir à un modèle moderne de l'organisation politique. Les femmes ont joué un grand rôle dans cette mouvance, tant au niveau des lycées qu'au niveau des syndicats et des partis politiques. Ce n'était pas le niveau intellectuel, la classe sociale ou l'appartenance ethnique qui caractérisaient les femmes Kadihines mais elles ont spontanément intégré cette mouvance, prises dans l'élan contestataire de la vie politique de leur pays. Cette période de soulèvements dans les années 1960 a vu naitre des femmes qui s'impliquaient entièrement dans le militantisme politique contrairement à aujourd'hui où d'un point de vu politique les femmes y participent de façon informelle, où leur engagement est davantage associatif et social que politique.

Ce militantisme des femmes Kadihines a eu un impact considérable sur les trajectoires sociales et les carrières politiques de ces femmes aujourd'hui, certaines ont poursuivi leur carrière en politique, d'autres dans le milieu associatif et d'autres ont développé une littérature engagée (roman, théâtre, poésie,...).

Parmi ces femmes il y a Sy Lalla Aïcha Ouedraogo, présidente d'un comité pour la promotion des droits de l'Homme, elle a accepté de nous exposer sa trajectoire de militante et nous offrir ainsi le point de vue d'un ancien membre du PK appartenant à la communauté négro-africaine.

Sy Lalla Aïcha Ouedraogo, présidente du CSVDH

(Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits humains en Mauritanie)
Le 19/04/2012 à Nouakchott

Quel est votre parcours social et universitaire ? :

« Je suis Peul26 . Je suis originaire du Brakna. J'ai fait mon primaire à Bogué et mon lycée à Nouakchott. J'ai milité très tôt dans le mouvement des Kadihines, comme ma mère. C'était un mouvement national démocratique qui revendiquait une unité nationale. Il était opposé au parti unique. Au lycée de Bogué, le mouvement y était en plus assez fort. J'ai milité depuis 1976, la

date où je suis venue à Nouakchott pour étudier au collège des jeunes filles. A cause de la répression, j'ai été arrêtée en 1973. J'ai fait 42 jours de prison, c'est pour cela qu'on m'a renvoyé du lycée. Parce que j'ai milité. Le mouvement était contre la féodalité et pour les valeurs démocratiques. On peut dire que c'était un parti communiste. Je suis née dans une famille religieuse, j'ai été dans les hautes sphères de la culture Kadih. Il y avait un mouvement féminin très fort. C'est pour cela que jusqu'en 1974, je n'ai pas été à l'école. En 1974, j'ai fait le concours national de santé publique. Je suis devenue sage-femme. Ce n'est pas vraiment ce que je voulais faire mais je n'avais pas le choix, mes parents voulaient que je m'occupe. Jusqu'en 1984, j'ai travaillé à l'intérieur du pays comme sage-femme. Je suis aussi allée à Dakar, j'ai fait l'Ecole Nationale Supérieure en santé publique. J'ai été prof adjointe en santé publique. Je suis ensuite allée à Montréal où j'ai fait une maîtrise en santé publique. En 2000, j'ai passé le bac en même temps que mon fils. Mes enfants en rient encore. J'ai enseigné à l'Ecole Nationale. En 1994, il y a eu la conférence de Bengin. A l'époque, on m'a empêché d'intervenir car j'étais dans le parti de l'opposition (l'UFD). J'ai été aussi militante au sein de la société civile. L'association dont je suis aujourd'hui la présidente. Ce qui a principalement motivé mon militantisme et ma volonté d'intégrer la société civile, ce sont les événements de 1989, à cause de son aspect racial27. La prolifération des mouvements racistes en 1989 à engendrer des antagonismes séparant les ethnies alors que la Mauritanie c'est nous tous. Le gouvernement à l'époque n'a pas accepté nos différences. En 1989, l'Etat a profité de cet antagonisme pour prétexter que les négro-africains voulaient faire un coup d'Etat, on les a alors exterminé. C'est pour cela que je m'y suis toujours opposée. C'est pourquoi j'ai fondé la CVSDH en 1993, grâce à un groupe de femmes. C'était des femmes qui avaient été touchées par ces événements. Il y avait aussi des mauresques, des haratines... des veuves, des pauvres, etc. elles se sont toutes réunies pour donner de l'argent à certaines femmes pour leur venir en aide. »

Pouvez-vous nous parler de l'évolution de la situation de la femme en Mauritanie ?

27.En 1989, l'antagonisme entre le mouvement Bassiste et Nassérien, qualifiés de racistes par beaucoup d'ancien Kadihines , surtout ceux issus des communautés négro-africaines de Mauritanie. Des personnes issues de l'ethnie négro-africaine accusées d'avoir voulu renverser l'Etat militaire ont été tuées par les militaires au pouvoir. Ce fût une période sanglante.

« Il y a effectivement une évolution. Mais il est vrai qu'on dit toujours que tout va bien tout haut mais dans la pratique, c'est différent car les femmes dans la sphère décisionnelle ne sont jamais là. Quand il s'agit de soutenir un parti politique ou un projet, elles sont là, mais quand il y a des décisions, des actions, elles ne sont plus là. C'est le patriarcat malgré tout qui empêche cela. »

Que pensez-vous de la prolifération des associations féminines ?

« Il y a une prolifération malsaine des associations, il y a eu quelques associations «cartables». J'explique cela par le fait que politiquement, dans l'air de Maayoua, il y avait plein d'associations qui étaient contre le pouvoir, qui critiquaient le gouvernement, alors le Président créait des associations qui étaient contre celles-ci. D'où le grand nombre d'associations en Mauritanie. Toutes les femmes ministres aujourd'hui ont une association mais celles-ci sont des associations avec l'Etat, financées par le gouvernement. Les associations parfois même deviennent des entreprises familiales. »

Que pensez-vous de la situation de la femme négro-africaine en Mauritanie ?

« La femme négro-africaine est plus soumise au mari que la femme maure. La polygamie est tolérée. Elle travaille dans la maison, culturellement c'est ce qui constitue un frein à son émancipation. En ce qui concerne ma personne, même si mon militantisme m'a pénalisé, car souvent je ne m'entendais pas avec les régimes en place, on m'a affecté loin pour m'embêter. En réalité, j'ai travaillé de 1978 à 1994 dans la fonction publique, la répression s'abattait toujours sur moi mais je ne regrette rien car ce sont mes convictions. J'attends ma retraite, je continue ma lutte pour une unité nationale et pour la femme. »

Durant cet entretien qui s'est déroulé dans le domicile de cette militante, Aicha Sy semblait gérer ses activités chez elle, le salon étant équipé d'un ordinateur, d'une imprimante, d'un fax et d'une bibliothèque ; on comprend en y pénétrant qu'elle est en perpétuelle connexion avec son activité au sein de la société civile. La majorité des femmes dirigeant des associations interrogées pour cette étude semble être avant tout des mères de familles, s'occupant de leur foyer mais qui mènent en parallèle leur militantisme, leur carrière ne constitue pas un frein à leur rôle de mère de famille. L'implication des femmes dans ces deux sphères que l'on oppose souvent est un phénomène courant au sein du militantisme féminin mauritanien. La vie domestique des femmes maures n'étant pas associée à l'oppression ou au confinement exclusif à l'espace maintenu par

une violence patriarcale, l'engagement de ces femmes dans la vie publique devient l'autre face indissociable de leur trajectoire. Il n'existe pas de dissociation entre les deux puisque la culture du maintien du foyer par les femmes est par essence le reflet d'une forme d'autonomie que nous avons développé au préalable dans l'exposition de la figure féminine maure dans la société.

Si nous nous penchons sur la trajectoire de Aïcha Ouedraogo pourtant issue de la communauté négro-africaine, cette militante a repris ses études après avoir était mariée et mère de famille, elle a passé son Baccalauréat en même temps que son fils, « il n'est jamais trop tard pour ce genre de chose » dit-elle. La politique qu'elle mène au sein de son association , à savoir la protection et l'aide des familles ( les femmes plus particulièrement) pauvres et exclues , une initiative qui fut motivée par un événement marquant ( les événements de 1989) et sanglant ayant déchiré des familles. C'est donc un engagement auprès des plus démunis: des veuves et des orphelins issus de toutes les communautés qu'Aicha Sy souhaite mener son action. Il y a un rôle de médiatrice, dépasser les antagonismes ethniques pourtant à l'origine de ces événements pour venir en aide à ces populations. On retrouve ce rôle de médiatrice dans la quasi totalité des engagements féminins de la péninsule arabique mais aussi dans une grande partie de l'Afrique noire. « J'ai beaucoup d'amis maures, je parle hassanya, c'est cette Mauritanie que je veux, une Mauritanie unie, sans barrières de langues [...] C'est en unissant nos différences que le pays avancera » dit `elle à la fin de l'entretien en me raccompagnant à la porte, on comprend ici qu'elle repousse les limites du féminisme ou du militantisme féminin pour une cause plus large. Le socle commun de ces femmes engagées est dans la multiplicité de leur terrains de lutte, ce ne sont pas des causes spécifiquement féministes mais un féminisme au service de questions plus larges concernant l'avenir du pays dans toutes ces dimensions.

L'analyse des trajectoires sociales et politiques de ces femmes nous permettent de cerner la spécificité de leurs activités politiques et la relation étroite qui se tisse entre leur carrière et leur trajectoire sociale. Dans l'entretien suivant, que j'ai entrepris dans le domicile de l'intéressée, il s'agit d'une femme maure ancienne ministre de la condition féminine, on peut distinguer entre

autre dans son parcours, l'influence des événements liés à sa vie personnelle sur sa carrière politique.

Toutou mint Khattry, ancienne ministre de la condition féminine et de l'enfance

(Elle a milité contre le régime des militaires),
A Nouakchott, le 07/07/2012

Quel est votre parcours social et universitaire ?

« Je suis née dans une famille très conservatrice, très attachée aux traditions, là où l'éducation des femmes n'était pas primordiale. C'est grâce à ma mère qui m'a soutenue pour que j'étudie que je suis allée à l'école. Mon oncle était député, il est venu me chercher et je suis partie dans plusieurs villages où j'ai fait l'école. J'étais hébergée chez des familles, je tenais absolument à finir mes études, tout ceci jusqu'en 1984. Pendant les problèmes politiques (le premier putsch de

Heydala28 ), moi et mes soeurs avions lutté politiquement, ce que mon père n'a pas apprécié. A l'époque, un homme m'a demandé en mariage. Je ne l'aimais pas mais j'ai accepté car je voulais ma liberté dans la capitale où j'ai passé mon bac (pendant ma première grossesse). J'ai pu faire mon bac et ma fille est née le lendemain des résultats du bac. J'avais une volonté de fer (je suis passée aux rattrapages). J'ai fait un bac D29 puis une maîtrise en économie, ainsi qu'une formation dans la FUNIAP dans le développement durable. J'ai travaillé au sein du ministère du développement durable puis j'ai été nommée ministre de la SOMINEX puis j'ai été ministre de la promotion féminine et de l'enfance. C'est pendant mon cursus scolaire et universitaire que j'ai eu des difficultés mais c'est ma mère qui m'a aidée. Puis j'ai fait un remariage, cette fois d'amour (rires). »

Quelle est l'influence de la culture maure sur la situation de la femme selon vous ?

« Je pense que la femme maure a une place qu'on ne trouve pas dans d'autres sociétés. La civilisation ici essaie de considérer la femme, l'homme n'a de valeur que s'il respecte la femme mais d'un point de vue politique ce n'est pas pareil car sur la scène publique, ce sont les hommes qui prennent les avants. La situation politique de la femme ici aujourd'hui est changeante en fonction des contextes politiques. Pendant la période de transition (2005-2006), le quota de 20% instauré a permis une avancée. On a eu une bonne présence dans le Parlement mais cette loi n'a pas imposé le fait qu'elle soit mère par exemple. Durant la présidence de la Sidi ould Cheikh Abdellahi, la femme est entrée dans divers secteurs. Par exemple, dans la diplomatie on avait deux ambassadrices, dans le domaine juridique on avait des juges etc.... Au début de la présidence de notre actuel Président, Mohamed ould Abdel Aziz, il y a eu une femme ministre des affaires étrangères30 . Malheureusement, depuis quelques temps, on assiste à une dégradation d'un point de vue des représentations politiques. Aujourd'hui, ils sont revenus sur cette loi, c'est flou. On assiste à une baisse du nombre des femmes ministres, ambassadrices, parlementaires etc.... Je pense que c'est parce que le mouvement féminin ici n'est pas mature, avant les femmes

28? En 1980, deuxième coup d'Etat par le colonel Mohamed Khona Heyadala contre Salek Moustapha 29? Ce qui correspond à un bac scientifique

30 Naha Mint Meknas, première femme dans le monde arabe à occuper ce poste

étaient engagées, aujourd'hui elles le sont moins. Il faut qu'il y ait un « connecting31 » pour réunir toutes ces femmes. Les femmes aujourd'hui sont éduquées mais elles ne sont pas intéressées par la politique. »

Que pensez-vous de la place de l'Islam dans la situation des femmes en Mauritanie?

« D'un point de vue islamique, moi par exemple qui provient d'une famille conservatrice, ça ne m'a pas empêché d'être une militante engagée. De plus, notre compréhension de l'Islam ici n'est pas un frein à la présence de la femme en politique. Même le parti islamique ici Tawasul, les femmes y sont très présentes et actives. Et puisque c'est la seule religion, elle ne peut pas être facteur d'oppression. Mais le problème qui persiste aujourd'hui, c'est que dans la société comme dans la politique, la femme doit être très forte. Elle est en perpétuel besoin de faire ses preuves, de montrer qu'elle est capable de s'engager, d'être active. Elle a cette double pression qui ne facilite pas son acceptation dans la sphère publique, voilà pourquoi on doit s'organiser. D'ailleurs je suis la Secrétaire générale du projet « the connecting » qui n'a pas encore été mis en place car on attend son officialisation. »

Pouvez-vous me parler de votre engagement politique ?

« A l'époque du putsch qui a eu lieu contre le Président Sidi ould Cheikh Abdellahi, car élu démocratiquement, nous avions fait une manifestation, moi et d'autres femmes du parti dans lequel j'étais. J'étais vice-présidente du parti ADEL. J'ai fait la première déclaration contre le coup d'Etat à la télévision et notre Président, à l'époque auteur du putsch, m'avait appelée pour me dire de ne pas m'inquiéter pour mon poste et de ne pas me mêler de cette affaire. Ce n'était pas mon poste qui m'inquiétait mais plutôt l'avenir politique du pays. On est allée manifester devant l'institution des Nations-Unies. C'était une manifestation féminine. On a été frappées, malmenées et c'est à partir de là que les autres hommes ont bougé. Les hommes de l'opposition se sont réunis pour s'unir contre le coup d'Etat en 2008. Cette manifestation féminine est parue dans un article du journal Elle mettant en évidence notre volonté de fer malgré la répression. »

On comprend à travers les propos de Toutou mint Khattry que sa carrière dans le milieu politique
est intimement liée à son parcours sociale. Son premier mariage constitua pour elle le moyen

d'échapper à la tutelle parentale et de retrouver une liberté de mouvement lui permettant de vivre dans la capitale afin d'exercer son activité politique. Le paradoxe ici se traduit par le recours à une pratique source d'oppression des femmes (mariage arrangé, précoce) pour se frayer un chemin dans les cercles du pouvoir. Il est nécessaire ici de reconsidérer le statut de la femme dans cette société dans la mesure où les pratiques rétrogrades deviennent une source d'émancipation. Si on se penche sur le parcours de cette ancienne ministre et kadiha32, il est aisé d'affirmer qu'elle considère que c'est par l'affrontement et la rébellion que les femmes peuvent être écoutées, la manifestation des femmes qu'elle a organisé contre le coup d'Etat en 2005 était la seule initiative dénonçant ce putsch. « C'est uniquement lorsque les forces de l'ordre nous ont maltraitées et blessées que les hommes ont décidé de bouger et de faire quelque chose [...] C'est à partir de là que les hommes appartenant aux autres partis politiques se sont unis contre l'auteur du putsch, il a fallu qu'on soit touchées et médiatisées pour qu'ils réagissent ! ». Il est aisé de constater ici que l'action des femmes reste subordonnée à celle des hommes, leurs initiatives ne prennent forme sur le terrain qu'à travers son application par les hommes. On retrouve la limite du pouvoir accordé aux femmes, il existe une frontière plus ou moins distincte entre l'espace décisionnel (qui revient aux hommes) et l'espace réservé aux femmes (revendications, implication dans la société civile, discours engagé, etc.). Cet état de fait semble être propre à la période actuelle car la période contestataire des Kadihines a vu naitre un engagement entier des femmes dans l'espace public au coté des hommes. La manifestation devant le siège des Nation Unis à Nouakchott en 2005 constitua pourtant un tournant décisif dans le déroulement des affaires politiques en Mauritanie dans la mesure où les différents partis de l'opposition ont exigé l'élection démocratique et transparente d'un président de la république, ce qui déboucha sur l'élection du président actuel Mohamed ould Abdel Aziz. Comme l'affirme Celine Lesourd dans son analyse33 du rôle des femmes durant les campagnes électorales où l'initiative féminine est au coeur de la vie politique et peut être décisive de part le poids de la parole des femmes dans la société et leur main mise sur un certain nombre d'activités culturelles et associatives. Une

32.Nom féminin donné aux femmes faisant parti du Parti Kadihine

33.Céline Lesourd, « Femmes mauritaniennes et politique. De la tente vers le puits ? », L'Année du Maghreb novembre 2010

implication décisive sur l'avenir du paysage politique, mais une politique dirigée essentiellement par les hommes ; si elles participent à la campagne présidentielle c'est pour élire un président et non pas une femme à la tête d'un parti. Dans la vie nomade il ne s'agissait pas d'un pouvoir centralisé et d'une logique politique fondée sur un Etat-nation républicain mais d'un pouvoir tribal décentralisé où les décisions revenaient au chef masculin de la tribu, certes des décisions indissociables de l'empreinte de la culture berbérophone mais qui restent réservées aux hommes portant le nom de la tribu. Cette formation d'espaces de pouvoir organisant l'implication des hommes et des femmes dans les affaires politiques en Mauritanie peut nous amener à entreprendre une approche culturaliste nous permettant d'affirmer que la répartition du pouvoir aujourd'hui entre les hommes et les femmes s'explique par l'héritage de la culture maure nomade et tribale, conférant à la femme une place importante dans la vie publique de la communauté. Une implication féminine n'intégrant pas la sphère décisionnelle et celle de la haute gouvernance.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille