WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'intégration républicaine à  l'épreuve du lien communautaire: l'exemple des migrants Chinois

( Télécharger le fichier original )
par Romain Hem-Reun
Institut régional du travail social Paris Parmentier - Diplôme d'état d'assistant de service social 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
(2) Le sas communautaire

Les migrants chinois ont développé et organisé une vie intra-communautaire quasiment fermé et en relative autonomie vis-à-vis de la société française et parfois de ses lois (notamment sur la législation du travail). Selon Monsieur D. journaliste français spécialiste de la Chine et sinophone : «  il suffit de regarder dans le quartier. Les petites annonces que tu vois scotché sur les cabines de téléphone, les poteaux, les magasins ce sont des offres de services de traduction, de la location de dortoirs et même de la publicité pour des passeurs ! ».

Ce sas communautaire répond à l'urgence et répond aux projets migratoires qu'ils ont intégrés de manière plus ou moins inconsciente pris dans un processus historiquement établi depuis longtemps. Cette urgence est incompatible avec le parcours administratif régulier que demande la société d'accueil ou même avec le temps de l'apprentissage du français. Cette urgence est principalement symbolisée par l'obligation de rembourser la dette qui a servi pour le voyage. Le poids de celle-ci pèse lourd dans le mode de vie des migrants puisque les sommes engagées, souvent par la famille restée au pays, oscillent entre 18 000 et 27 000 euros. Il faut aux migrants chinois 3 à 10 ans de labeur journalier afin de rembourser la totalité de la dette. Le coût du périple est moins pesant pour les chinois du nord plus riche que le reste de la population et qui réussissent parfois à payer sur leurs propres économies. Eux ont un projet de retour dès le départ, ils souhaitent s'installer en France, y travailler, économiser et « se refaire » en Chine au bout de 2 ou 3 années d'exil. Les migrants chinois perdent rarement le but de leur venue en vue, travailler et économiser rapidement. Ils savent qu'ils peuvent compter sur le système communautaire pour s'installer, trouver un logement ou du moins un lit et vivre en marge de la société française. La langue n'est donc pas une nécessité. Du moins à court terme.

C'est donc la communauté installée qui va offrir aux migrants arrivants des solutions afin de répondre à leur urgence. En revanche, l'accès à la société française est fastidieux et difficile. Le réseau communautaire procurera rapidement le nécessaire vital, logement (dortoir) et travail. Cet espace intra-communautaire représente un premier réseau de sociabilité qui s'avère primordial pour l'obtention d'informations concernant les démarches à suivre en France. Le courant migratoire porte les primo-arrivants chinois sur un voie très organisée. Le travail se trouve au sein du réseau, par des intermédiaires ou par des annonces collées un peu partout ou dans les journaux chinois. Celui-ci est quasi exclusivement communautaire. L'emploi au sein de la communauté est pour les chinois et proposé par des patrons chinois. Cependant, d'après Monsieur G., président d'une association de jeune chinois, cette dernière dimension n'est plus forcément vraie : « aujourd'hui, il y a dans les secteurs de la restauration, confection et maroquinerie beaucoup plus d'offres d'emploi que de demandes. Si les patrons ne réservaient ces postes qu'aux chinois, il y aurait pénurie de main d'oeuvre. C'est pour cela que l'on retrouve dans les cuisines des restaurants, ou dans les ateliers de confection, des pakistanais, des indiens, et des africains également ».

Par la suite il arrive que certains migrant veuillent sortir de travail au sein de la communauté et cherchent d'autres patrons, la plupart du temps dans la communauté turque ou juive de Paris travaillant dans la confection. Il est à noter que cette sortie de l'intra-communautaire correspond également à une certaine mobilité professionnelle et salariale.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore