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Déterminants des investissements extérieurs au maroc: approche analytique et empirique sur le secteur industriel

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par Mustapha MAGHRITI
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat-Agdal - Thèse de Doctorat en Economie Internationale 0000
  

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CHAPITRE II

LES TENDANCES DES IDE DANS LE MONDE

Les IDE sont considérés comme le centre névralgique du processus de la mondialisation, engendrée par la libéralisation des marchés et entamée par plusieurs pays à travers les sociétés transnationales. Cet intérêt accru pour les investissements directs étrangers s'explique par le fait que ce type de financements présente bien des avantages :

- Modernisation des économies et création d'emplois ;

- Développement des exportations.

Aussi, la course à l'attraction des investissements directs étrangers, et indirectement des multinationales, est-elle devenue de plus en plus forte.

La CNUCED publie annuellement des rapports sur l'investissement dans le monde. Dans son édition de 2005, le document intitulé Rapport sur l'investissement dans le monde "Transnational corporations and internationalization of R&D " dégage les tendances générales de l'investissement extérieur au niveau mondial. Dans ce qui suit, une analyse de l'investissement à travers des indicateurs mis au point par la CNUCED, et de la répartition des flux des IDE par région et par secteur sera abordée, ainsi qu'une présentation du rôle déterminant des sociétés multinationales.

SECTION  1 : État des lieux de l'IDE dans le monde

Il s'agit de jeter un coup d'oeil sur les grandes orientations connues par l'IDE au niveau de ses indicateurs A, en termes des flux et des stocks B, géographique C (pour les pays développés et ceux en développement) et sectoriel D.

A. Les indicateurs des IDE mis au point par la CNUCED

L'IDE fait émerger un ensemble d'indicateurs révélateurs de l'importance accrue de la variable investissement étranger. Parmi ces signaux, on note trois facteurs principaux, qui sont :

§ le changement au niveau de la législation ;

§ l'indice d'IDE effectif ;

§ l'indice d'IDE potentiel.

1. Le changement au niveau de la législation :

Les pays continuent d'adopter de nouvelles dispositions législatives et réglementaires afin de mettre en place un régime plus favorable aux investisseurs. Sur les 271 modifications des dispositions régissant l'IDE apportées en 2004, 235 soit (90%) allaient dans le sens de l'ouverture de nouveaux domaines à l'IDE et comportaient des mesures de promotion. En outre plus de 20 pays ont abaissé l'impôt sur les sociétés afin d'attirer davantage d'IDE. En Amérique latine et en Afrique, certaines modifications ont néanmoins eu pour but de rendre la réglementation moins favorable à l'investissement étranger, en particulier dans le domaine des ressources naturelles. Au niveau international, le nombre d'accords bilatéraux d'investissement et de conventions de double imposition conclus en 2004 s'est élevé à 2392 et à 2599 respectivement dans une proportion croissante entre pays en développement.

Tableau N°4 : Modifications apportées aux régimes nationaux d'investissement

Années

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

2001

2002

2003

2004

Nombre de pays ayant modifié leurs régimes d'investissement

43

57

49

64

65

76

60

63

69

71

70

82

102

Nombre de modifications:

79

102

110

112

114

151

145

140

150

208

248

244

271

Plus favorables à L'IDE (a)

79

101

108

106

98

135

136

131

147

194

236

220

235

Moins favorables à L'IDE (b)

-

1

2

6

16

16

9

9

3

14

12

24

36

Source: CNUCED 2005, transnational corporations and the internationalization of R&D.

(a) : Modifications allant dans le sens de la libéralisation ou destinées à améliorer le fonctionnement du marché, et renforcement des mesures incitatives.

(b) : Modifications visant à accroître le contrôle et réduction des mesures incitatives.

2. L'indice d'IDE effectif :

L'indice d'IDE effectif compare la part d'un pays dans le total mondial des flux d'IDE et sa part dans le PIB mondial, ce qui signifie que lorsqu'il vaut 1, la part du pays dans L'IDE mondial est égale à sa part dans le PIB mondial. Si l'indice vaut plus de 1, cela signifie que le pays attire davantage d'IDE que ne le justifierait son poids économique.

Tableau n°5 : L'indice D'IDE effectif de certains groupes de pays

Pays

1988-1990

1998-2003

UE

-

1,7

Japon

-

0,1

Afrique

0,8

0,5

Amérique latine

0,9

1,4

l'Asie de l'Est et du Sud-Est

1,7

1,2

l'Asie de l'Ouest et du Sud

0,1

0,2

l'Europe centrale et orientale

-

1

Source : tableau confectionné par nos soins à partir des données de la CNUCED, the Shift towards services, 2004.

Le classement des pays sur la base de l'indice d'IED effectif donne des indications intéressantes. Parmi les 20 premiers pays, on trouve cinq petits pays développés, 12 pays en développement et trois pays d'Europe centrale et orientale. Les pays ayant obtenu la note la moins élevée sont principalement des pays en développement, dont plusieurs pays moins avancés (PMA), mais on trouve aussi dans ce groupe des pays développés tels que le Japon et la Grèce.

Les pays qui ont le plus amélioré leur classement au cours de la dernière décennie sont l'Angola, le Panama, le Nicaragua et l'Arménie, tandis que le déclin était particulièrement prononcé dans le cas de l'Oman, de la Grèce, du Botswana et de la Sierra Leone.

3. L'indice d'IED potentiel

L'indice d'IED potentiel classe les pays en fonction de leur potentiel d'attraction de l'IDE. Il est établi sur la base de facteurs structurels et n'évolue donc que lentement.

En 1998-2003, les 20 premiers pays étaient des pays développés ou des pays en développement à haut revenu et les 20 derniers étaient tous des pays en développement.

En combinant les deux indices, effectif et potentiel, on peut définir quatre catégories de pays (tableau n°6) :

1- Les pays qui attirent beaucoup d'IED (dont le classement est supérieur à la médiane de l'ensemble des pays) et qui ont un potentiel élevé: ce sont les pays les plus dynamiques;

2- Les pays qui attirent plus d'IED que la médiane mais n'ont qu'un faible potentiel, c'est-à-dire ceux où L'IDE effectif est supérieur au potentiel;

3- Les pays dans lesquels L'IDE effectif est inférieur à la médiane et le potentiel supérieur à la médiane, c'est-à-dire ceux où L'IDE effectif est inférieur au potentiel ;

4- Les pays dans lesquels L'IDE effectif est faible (pays classés sous la médiane) et le potentiel est également faible, c'est-à-dire les pays les moins dynamiques.

Tableau N°6 : Classement des pays sur la base de l'indice d'IDE effectif et de l'indice d'IDE potentiel durant 1998-2003

 

IDE effectif élevé

IDE effectif faible

IDE potentiel élevé

Argentina, Bahamas, Bahrain, Belgium and Luxembourg, Bulgaria, Canada, Chile, Costa Rica, Croatia, Czech, Republic, Denmark, Dominican Republic, El Salvador, Estonia, Finland, France, Germany, Guyana, Hong Kong, (China), Hungary, Ireland, Israel, Latvia, Lithuania, Malaysia, Malta, Namibia, Netherlands, New Zealand, of China, Norway, Panama, Peru, Poland, Portugal, Singapore,

Slovakia, Spain, Sweden, Switzerland, Thailand, Trinidad and Tobago and the United Kingdom.

Australia, Austria, Belarus, Botswana, Cyprus, Brunei Darussalam, Egypt, Greece, Iceland, Islamic Republic of Iran, Italy, Japan , Jordan, Kuwait, Lebanon, Mexico, Oman, Qatar, the, Republic of Korea, the Russian Federation, Saudi Arabia, Slovenia, Suriname, Syrian Arab Republic, Taiwan, United Arab Emirates, United State, Uruguay.

IDE potentiel faible

Angola, Armenia, Azerbaijan, Bolivia, Brazil, China, d'Ivoire, Ecuador, the Gambia, Georgia, Honduras, Jamaica, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Malawi, Mozambique, Nicaragua, Papua New Guinea, the Republic of Moldova, Romania, Sudan, TFYR Macedonia, Togo, Tunisia, Uganda, Mongolia, Venezuela, Viet Nam and Zambia.

Algeria, Bangladesh, Benin, Côte Albania, Burkina Faso, Colombia, Dem. Rep. of the Congo, Cameroon, Congo, Gabon, Ethiopia, Ghana, Guatemala, Guinea, Haiti, India, Indonesia, Kenya, Libyan Arab Jamahiriya, Madagascar, Mali, Morocco, Myanmar, Nepal, Niger, Nigeria, Pakistan, Paraguay, the Philippines, Rwanda, Senegal, Sierra Leone, South Africa, Sri Lanka, Tajikistan, Turkey, Ukraine,

the United Republic of Tanzania, Uzbekistan, Yemen and Zimbabwe.

Source: CNUCED, 2004, opcit.

Durant 1998-2003, il y avait 42 pays particulièrement dynamiques, c'est-à-dire dans lesquels L'IDE potentiel et L'IDE effectif étaient élevés. On trouve dans ce groupe des pays industriels comme l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse, les «tigres» d'Asie, y compris des pays émergents récents, comme Hong Kong (Chine), la Malaisie, Singapour et la Thaïlande, et plusieurs pays d'Amérique latine comme l'Argentine et le Chili. Il y a aussi de nouveaux venus comme le Costa Rica, la Hongrie, l'Irlande et la Pologne.

Les pays dans lesquels l'IDE effectif est supérieur à L'IDE potentiel sont principalement ceux qui ont des atouts structurels intéressants pour les investisseurs étrangers; il s'agit pour la plupart de pays relativement pauvres qui n'ont pas une solide base industrielle. La Chine et le Brésil sont deux exceptions notables dans ce groupe.

Parmi les pays dans lesquels l'IDE effectif est inférieur au potentiel se trouvent de nombreux pays riches et relativement industrialisés dans lesquels l'investissement étranger est peu développé en raison de certains choix politiques et d'une tradition d'autofinancement (Japon, République de Corée et Province chinoise de Taiwan), d'obstacles socio-politiques ou d'un manque de compétitivité.

Les États-Unis se trouvent dans cette catégorie de pays, de même que quelques pays en développement qui disposent de moyens financiers importants (comme l'Arabie saoudite) et dans lesquels les flux d'IED ne reflètent peut-être pas l'importance de la participation des sociétés transnationales car celles-ci n'interviennent pas sous forme de prises de participation ou en raison de l'importance de l'autofinancement.

Enfin, les 42 pays attardés sont en général des pays pauvres qui, pour des raisons économiques ou autres, n'ont pas attiré autant d'investissements étrangers directs qu'on pourrait s'y attendre compte tenu de leur pesanteur dans l'économie mondiale.

L'objectif de la CNUCED, à travers cette analyse, est d'utiliser cette combinaison d'indicateurs afin d'orienter les politiques mondiaux en matière d'investissement.

Pour les pays les plus dynamiques qui souhaitent continuer d'attirer beaucoup d'IED, le problème est de conserver l'avantage. Les pays les moins dynamiques devront améliorer différents aspects de leur climat de l'investissement s'ils veulent être mieux classés selon l'indice de L'IDE potentiel.

Les pays qui passent de la catégorie des pays les moins dynamiques à celle des pays dans lesquels L'IDE effectif est supérieur à L'IDE potentiel doivent s'efforcer d'accroître rapidement leur avantage compétitif pour continuer d'attirer beaucoup d'investissements étrangers.

Les pays dans lesquels le potentiel reste élevé mais L'IDE effectif a tendance à fléchir, en termes relatifs, devront peut-être chercher à améliorer l'image qu'ils ont auprès des investisseurs et faire des efforts plus ciblés pour mettre en valeur leurs avantages liés à la géographie.

B. L'évolution au niveau des flux et des stocks :

Les IDE ont diminué de 17,5% entre 2001-2003 pour atteindre le montant de 648,1 milliards de dollars en 2004, alors que le PIC entre 1998-2003 était de 1300 milliards de dollars en 2000. Toutefois, durant les années 2001, 2002, 2003 et 2004, les flux mondiaux se sont brutalement contractés, pour la première fois depuis 10 ans.

Cela était dû essentiellement au fléchissement de l'économie mondiale, en particulier dans les trois principales économies du monde appelées communément les pays de la triade, à savoir, l'Union Européenne (UE), les États-Unis et le Japon, qui sont passées par une période de récession, ce qui a entraîné une chute de la valeur des fusions et acquisitions multinationales.

La valeur totale des opérations réalisées en 2003 s'élève à 594 milliards de dollars ne représentait que la moitié du chiffre enregistré en 2000.

Le nombre d'opérations transfrontières a aussi diminué, passant de plus de 7 800 en 2000 à quelque 600 en 2003.

Le déclin de l'IDE a concerné essentiellement les pays développés, dans lesquels les flux d'IDE ont chuté de 21 %, soit 177 milliards de dollars, en 2004, alors qu'ils ont augmenté de 40% dans les pays en développement par rapport à l'année écoulée, soit 67 milliards de dollars. En 2004, l'essentiel des flux d'IDE, a été mis au compte des pays développés. Les principaux pays qui sont à l'origine de cet accroissement le Luxembourg, la Chine, la France et les Etats Unis.

Tableaux n°7 : Les principales régions hôtes des investissements étrangers directs en 2004 (milliards of dollars)

Union Européenne

216,4

Asie Océanie

147,6

Asie de l'Est

105

USA

95,9

Chine

60,6

Source: CNUCED 2005, op cit.

C. La répartition des flux des IDE par région :

1. Les pays développés :

En 2004, les flux d'IED entrants de l'UE (représentant 52,7% du total mondial) ont chuté d'environ 36% en 2003-2004, s'établissant à 216 milliards de dollars. Cela a été dû essentiellement au déclin des flux liés aux fusions et acquisitions.

En 2003, les entrées d'IED au Luxembourg (principal pays de destination d'Europe), France, Grèce et en Italie sont celles qui ont le plus diminué, tandis qu'en en Suisse et en Norvège, les flux entrants ont augmenté respectivement de 11,5% et 17,2% soit, 12 milliards de dollars et 2 milliards de dollars.

Parmi les autres pays développés, les investissements directs du Japon à l'étranger ont augmenté en 2003, tandis que l'investissement intérieur et l'investissement étranger au Japon ont diminué, ce qui est dû essentiellement à la longue récession de ce pays.

Les flux d'IED entrants et sortants de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, qui ont des liens économiques étroits avec la région Asie-Pacifique, ont été moins affectés par la conjoncture des États-Unis que ceux du Canada, où les flux entrants ont chuté de 60 %.

2. Les pays en développement :

Les flux d'IED dans les pays en développement ont augmenté de 40% soit 67 milliards de dollars en 2004 par rapport à 2003 alors qu'ils ont diminué, tombant de 236 milliards de dollars en 2000 à 205 milliards de dollars en 2001.

Toutefois, l'essentiel du déclin a concerné un petit nombre de pays de destination. En particulier, le total des flux d'IED vers l'Argentine, le Brésil et Hong Kong (Chine) a chuté de 57 milliards de dollars.

Parmi les autres pays développés, les investissements directs en Chine ont augmenté atteignant le montant de 53 milliards en 2003, soit une évolution de 1,4% par rapport à 2002. Les flux d'IED entrants à Hong Kong et en Inde ont augmenté respectivement de 40% et 23%, soit 13 et 4 milliards de dollars en 2003.

Les flux d'IED vers les pays en développement d'Asie et du Pacifique ont augmenté de 94 Milliards de dollars en 2002 à 107 milliards de dollars en 2003, soit 13% par rapport à 2002.

La Chine a retrouvé sa place perdue au profit de Hong Kong (Chine) en 2004, au rang de premier destinataire de L'IDE (60,6 Milliards de dollars) dans la région et parmi l'ensemble des pays en développement. L'Inde, le Kazakhstan, Singapour et la Turquie ont été des destinations importantes.

L'IDE en Amérique latine et dans les Caraïbes a connu une évolution de 43% entre 2003 et 2004 pour atteindre le montant de 67,5 Milliards de dollars en 2004 alors qu'il a décliné en 2001 pour la deuxième année consécutive, principalement en raison d'une forte chute au Brésil, où le processus de privatisation engagé, il y a quelques années a été, presque paralysé, et en Argentine, où la crise économique et financière a dissuadé les investisseurs.

Le Mexique est devenu la première destination de L'IDE dans la région avec un montant de 10 milliards de dollars.

Cependant malgré la contraction des flux entrants dans les pays développés et leur augmentation au sein des pays en développement, la cartographie de la répartition des IDE à l'échelle mondiale nous permet de discerner que ces capitaux étrangers restent l'apanage des pays riches comme il est illustré dans le graphe suivant.

Ce sont les changements structurels des économies industrielles, en particulier leur entrée dans le stade de "de l'économie de la connaissance"91(*) qui permettent de mieux expliquer la domination des processus de polarisation des activités productives (activités intensives en connaissances92(*)) et des richesses dans l'espace mondial.

On passe d'une logique technique de division du travail, centrée sur la maîtrise des coûts et la réalisation de rendements d'échelle du capital productif vers une logique cognitive de maîtrise de l'information et des connaissances, d'apprentissage et la réalisation d'économies de champ sur les actifs intangibles investis93(*).

Cette division cognitive du travail engendre une polarisation géographique des activités dans les zones intensives en R&D et riches en capital humain94(*).

Une étude portant sur un échantillon de 27 grands groupes français montre que les unités de R&D qu'ils implantent à l'étranger le sont à plus de 64% en Europe et à près de 30% en Amérique du Nord.

Les données de brevets corroborent globalement ce constat : Sur la période 1992-1996, la part des brevets déposés par les grandes entreprises aux USA sur la base d'inventions réalisées hors de leur pays d'origine s'est située à 21,8% pour les firmes allemandes, à 22,1% pour les firmes italiennes, à 34,6% pour les firmes françaises, à 52,4% pour les firmes britanniques, mais seulement à 8% pour les firmes américaines et à 2,6% pour les firmes nippones. Le même type de résultat apparaît en sens inverse, en termes de pays d'accueil.

Le schéma suivant montre les changements structurels de l'économie mondiale et explique les mécanismes de polarisation des IDE dans les pays développés.

ANNEES 1960-1970

Crise de rentabilité

Baisse des gains de productivité

Alourdissement des coûts de production

Elargir leur échelle de production pour les problèmes de rétrécissement des marchés nationaux absorber les quantités correspondant aux échelles de production rentables.

Développement des échanges, des IDE, et création de filiales relais par les firmes multinationales pour des motifs de conquête de marches .DIPP horizontale (sous-système et composants) entre pays du Nord.

Développement de la délocalisation des activités d'assemblage dans

les pays à bas salaires d'aise du sud est en particulier par les firmes

multinationales à travers les IDE et la sous-traitance

internationale : logique verticale = d »composition internationale

des processus productifs à large échelle

(extension du taylorisme à l'échelle mondiale

Intentions des échanges entre les pays

industriels et augmentation du commerce

régionale

Montée de nouveaux concurrents dans les biens manufacturés : échanges de composants contre

biens finals ; exacerbation de la concurrence

en prix

Accélération de l'innovation de produits pour accroître la variété à la concurrence des pays à bas salaires ; remontée sur le moyen et haut de gamme, accroissement des stratégies de différenciation verticale et horizontale des produits

Montéen considérable du contenu en connaissances des activités productives

Approfondissement du commerce intra-branche de produits

différenciés entre les pays du nord singulièrement au sein de l'UE

Développement du commerce de produits de gammes différents entre les pays du nord et les pays émergents ; détérioration des avantages des pays à dotations naturelles marginalisation croissante du commerce entre pays différents

Polarisation des échanges et des investissements directs internationaux dans les territoires riches en connaissances

- 87 -

2-1 Les pays de la MEDA

Le rapport sur l'investissement dans le monde de la CNUCED de 2004 donne une vision préoccupante de l'attractivité des pays MEDA pour l'investissement international. Selon ce rapport, la région semble avoir touché le fond en 2003, avec des flux réduits à 6,15 milliards de dollars d'investissement étranger (IDE), contre le double en 2002. Ceci illustre notre défi commun pour rendre la région plus attrayante pour les investisseurs du monde.

Tableau N°8 IDE reçus par las pays MEDA et par quelques pays européens

Flux d'IDE

M US$

Moyenne 1997-2000

2001

2002

2003

Algérie

427

1 196

1 065

634

Chypre

561

652

297

830

Egypte

1 527

510

647

237

Israel

2 667

3 044

1 648

----

Jordanie

404

100

56

379

Liban

225

249

257

358

Malte -

456

314

375

380

Maroc

851

2 808

428

2279

Palestine

76

51

41

----

Syrie

174

205

225

150

Tunisie

545

486

821

584

Turquie

878

3 266

1 037

575

Total MEDA

-------

-----------

------------

------------

France

36 040

52 623

52 623

46981

Italie

6 655

14 871

14 545

16421

Espagne

18 194

28 005

21 193

25625

Portugal

3 411

5 892

4 276

962

Grèce

682

1 589

50

47

GB

80 553

61 958

24 945

14515

UE-15

----------

-----------

-----------

--------

Source : CNUCED 2004, op cit.

2-2 Caractéristiques des IDE en Afrique

En Afrique, en tant qu'appartenance régionale pour le Maroc, les flux d'IDE restent très faibles. L'Afrique est une destination marginale pour L'IDE.

En effet, « La distribution des IDE reste inégale à travers la planète. Les pays en développement, notamment africains, ne reçoivent qu'une part infime du total des investissements internationaux »95(*)

En 2004, les flux d'IDE à destination de l'Afrique sont restés quasiment stables avec 18 Milliards de dollars par rapport à 2003. L'IDE dans les ressources naturelles était particulièrement important du fait des prix élevés des minéraux et du pétrole et de la rentabilité accrue des investissements réalisés dans le secteur primaire.

Pour 2006, les perspectives d'IED en Afrique sont prometteuses. Trois grands facteurs devraient conduire à une reprise: intensification de la prospection et de l'extraction des ressources naturelles (en particulier du pétrole), poursuite et renforcement de l'action régionale et interrégionale en faveur du libre-échange et progrès des programmes de privatisation.

L'Angola, la Guinée équatoriale, le Nigeria (tous dotés de ressources naturelles) et l'Egypte ont été les premiers destinataires accueillant un peu mois de la moitié du total des entrées d'IDE en Afrique.

Le total des flux d'IED en Afrique ne représente que 2% des flux mondiaux. Par ailleurs, il y a eu une augmentation très prononcée dans certains pays, y compris des PMA comme l'Ouganda. En outre, il apparaît que certaines initiatives et les potentialités économiques en Afrique, aient contribué à stimuler L'IDE dans certains pays qui bénéficient d'un meilleur accès aux marchés.

Les chiffres récents montrent aussi que la composition sectorielle des flux d'IED vers le continent africain évolue. Plus de la moitié de ces flux sont destinés au secteur primaire, en particulier la production de pétrole, mais les flux d'IED dans le secteur des services (banque, finance et assurance notamment) sont devenus presque aussi importants ces deux dernières années. Cela indique une certaine diversification des possibilités d'investissement.

Quant à l'investissement direct des pays africains à l'étranger, qui avait été négatif en 2001, a commencé à remonter la pente 2,8 Milliards de dollars en 2004.

L'Afrique du sud demeure la principale source d'investissement; c'est là qu'ont leur siège les trois sociétés transnationale (STN) africaines figurant sur la liste des 50 premières STN des pays en développement, établie par la CNUCED. Les STN sud-africaines investissaient auparavant à l'étranger dans les industries extractives, mais elles mettent depuis peu l'accent sur les télécommunications.Ce dont l'Afrique a besoin tout d'abord, si l'on en croit le Forum de l'Organisation de la Coopération du développement Economique OCDE96(*) sur les perspectives africaines, « c'est que s'instaurent des systèmes politiques viables qui favorisent le lancement d'initiatives collectives. Aujourd'hui, 60% des échanges mondiaux s'opèrent à l'intérieur de blocs commerciaux régionaux. Il est important de disposer de vastes marchés, surtout pour les petites économies et les pays les moins avancés, parce qu'ils offrent de nouvelles perspectives d'investissement, renforcent la production de biens échangeables et encouragent les investissements directs étrangers »97(*).

2-2-1 Le Maroc :

En terme de stock d'investissements directs étrangers en 2004, le Maroc est en forte progression depuis 1995 (+494%). Il représente la 2éme position sur l'arc sud méditerranéen, derrière l'Egypte et la Tunisie. Le Maroc représente en 2004 8,19% du stock de l'IDE à destination de l'Afrique et 0,2% du stock mondial.

Tableau N° 9 Evolution des stocks des IDE au Maroc

Millions USD

Entrant

1980

1990

1995

2000

2001

2002

2003

2004

Maroc

189

917

3023

6758

9566

9994

11608

17959

Egypte

2260

11043

14690

19589

20099

20746

20983

20902

Tunisie

3341

7615

10967

11545

11667

14061

16567

17626

Afrique

32162

50775

77400

144503

157823

170876

167111

219277

Pays développés

307469

551481

920400

2029412

2173769

2339632

2280171

8610146

Monde

699415

1954203

3001995

6146656

6606698

6866362

8245074

8895279

PartMaroc/Afrique

0,59%

1,81%

3,92

4,68

6,06

5,85

6,9

8,19

Part Maroc/ Monde

0,027%

0,047%

0,101

0,110

0,145

0,146

0,1

0,2

Source : CNUCED 2005, op cit.

D.La composition sectorielle de l'IDE :

Si la structure géographique des IDE, s'est profondément modifiée ces 20 dernières années, il en a été de même pour leur structure sectorielle. Les évolutions ont touché différemment les pays industrialisés et les PED.

Selon le rapport de la CNUCED 2004 « The shift towards services » qui consacre son rapport à la problématique de l'accroissement des IDE vers les secteurs des services «  les investissements classiques dans le contrôle des sources d'approvisionnement des ressources naturelles et dans la production manufacturière se sont accompagnés d'investissements croissants dans le secteur des services, principalement, les Banques, les Télécommunications, l'Hôtelier, le Commerce de détail et d'autres activités similaires »98(*).

Le développement amorcé des services au cours des années 70 au niveau international, a connu un essor remarquable après le début des années 80, essentiellement sous l'impulsion des services financiers.

1. En termes de stocks :

Le secteur tertiaire a davantage participé dans le stock des entrées d'IDE au niveau mondial à la fin des années 90. Sa part s'élève à 44% à la fin des années 80 pour augmenter respectivement à 49% et 60% en 1990 et 2002.

Cette évolution positive s'est faite au préjudice du secteur primaire qui a vu sa part de participation dans le stock des entrées de l'IDE mondial décliner de 11% en 1988 à 9% en 1990 puis à 6% en 2002.

Quant au secteur manufacturier, sa part de participation a connu un abaissement de 42% en 1990 à 34% en 2002.

Pour les pays développés : La part du stock d'investissements directs du secteur des services a connu un accroissement en passant de 49% en 1990 à 62% en 2002 alors que les parts des secteurs primaire et manufacturier ont diminué respectivement de 10%, 41% à 6%, 32%.

Pour les pays en voie de développement : La part du stock d'investissements directs du secteur des services a connu un accroissement en passant de 47% en 1990 à 55% en 2002 alors que la part du secteur manufacturier a diminué de 46% en 1990 à 38% en 2002.

Répartition sectorielle du stock des IDE dans le monde, les pays développés et les pays en développement 1990,2002.

Le Monde 1990 Le Monde 2002

 
 

* 91 Foray, l'économie de la connaissance, Repères, la découverte 1996.

* 92 Audrecht D, Feldman M, " R&D spillovers and the geography of innovation and production", in the americain economic review, vol 86, 1996 P 630-640.

* 93 E. Mouhoud, Economie de la connaissance et mondialisation : Quelles chances d'insertion pour les pays en développement ? Communication au colloque " innovation et transfert technologique : Réalités et perspectives" organisé par la faculté des sciences Semlalia.Marrakech et l'université Paul Sabatier Toulouse. France les 18-19 avril 2002.

* 94 Idem.

* 95 MOUKITE K, Le régime juridique des investissements étrangers au Maroc, Thèse de Doctorat, Paris II Université Pantheon-Assas, Juillet 2001 p.18

* 96 http://www.observateurocde.org

* 97 Rapport de l'OCDE 2004.

* 98 Rapport de la CNUCED 2004, op cit.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci