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Déterminants des investissements extérieurs au maroc: approche analytique et empirique sur le secteur industriel

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par Mustapha MAGHRITI
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales Rabat-Agdal - Thèse de Doctorat en Economie Internationale 0000
  

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A. Les théories traditionnelles des IDE

Nous regroupons sous ce vocable les théories traditionnelles portant sur les IDE, celles relevant des approches macroéconomiques qui considèrent les IDE comme des mouvements de capitaux motivés par les différences internationales de rentabilité du capital, et celles se réclamant de la théorie de la firme basée sur les imperfections de marché.

1. Approches macroéconomiques :

1.1 Rentabilité du capital :

L'approche classique des IDE est mieux représentée par les travaux de McDougall et de Kemp37(*). Ces auteurs expliquent les flux d'investissements internationaux par les différences internationales de rendement du capital. Cependant, ils ne font aucune distinction entre les investissements directs et les investissements de portefeuille. En supposant des dotations nationales fixes de main d'oeuvre, ainsi que la concurrence parfaite, la rentabilité du capital est une fonction décroissante du stock du capital et est égale au produit marginal du capital. En conséquence, sous l'hypothèse supplémentaire qu'il n'existe pas de différentiel de risque entre pays, on s'attend à ce que des investissements directs prennent place jusqu'à ce que la rentabilité du capital étranger et celle du capital domestique s'égalisent. En outre, on montre qu'un afflux additionnel de capital étranger est profitable pour le pays hôte dans son ensemble, ainsi que pour ses salariés, mais préjudiciable pour les détenteurs de capitaux. En effet, la chute du taux de profit implique une perte pour le capital domestique, perte qui est redistribuée au facteur travail. Le même phénomène est observé pour le capital étranger précédemment établi, mais ceci représente un gain net pour le pays hôte.

1.2 Taux de capitalisation :

Si la théorie des zones monétaires d'Aliber38(*) s'adapte plutôt bien aux observations des années (1945 -1970), elle ne peut expliquer les actuels investissements directs bilatéraux ni leur répartition sectorielle. La première hypothèse d'Aliber est que la firme du pays source dispose d'un avantage monopolistique « le brevet » dont la valeur s'identifie à la capitalisation de la différence entre coûts de production avant et après l'utilisation du brevet. Telle est la manière la plus profitable pour la firme d'exploiter son brevet dès le moment où elle souhaite pénétrer un quelconque marché étranger : exporter, vendre une licence, s'implanter, reproduire à l'étranger et l'ampleur des droits de douane et des coûts de transport permettent de déterminer si le brevet sera utilisé de la manière la plus profitable en produisant localement ou bien à l'étranger.

On choisit la voie de la production domestique et de l'exportation si le prix CAF (Coût, Assurance, Fret) après droit de douane est inférieur au coût moyen de production par une firme étrangère, étant donné la taille du marché étranger. Si ce prix est élevé, il est préférable d'exploiter le brevet dans le pays étranger. La seconde étape du processus de décision consiste à déterminer si, en cas de production davantage profitable à l'étranger, il est plus avantageux pour la firme de vendre une licence à un producteur étranger ou plutôt d'exploiter elle-même son brevet dans le pays étranger.

Quoique leur impact sur le flux de revenu est d'autant moindre que la taille du marché étranger est grande, les coûts fixes liés à la production sur un sol étranger contribuent cependant à maintenir le flux de revenu d'un investisseur direct en dessous de celui d'une firme domestique 39(*) .

Aliber avance, en effet, que le flux de revenus d'une firme établie à l'étranger est capitalisé par le marché à un taux plus élevé que le même flux de revenu à une firme domestique. Il s'ensuit que jusqu' à une certaine taille du marché étranger, qui correspond au point où s'égalisent les flux de revenus capitalisés de la firme domestique et de la firme étrangère, il est plus avantageux de vendre une licence d'exploitation du brevet.

Au-delà de cette taille, il est davantage profitable pour le détenteur du brevet de l'exploiter lui-même en produisant à l'étranger. Ceci s'explique par le fait que les coûts fixes associés à la production à l'étranger sont plus que compensés par le taux de capitalisation plus élevé attaché aux flux de revenus de la firme du pays source de l'IDE.

Il reste maintenant à justifier l'hypothèse cruciale selon laquelle le marché appliquerait un taux de capitalisation plus élevé à un même flux lorsque ce dernier est le fait d'un affilié étranger plutôt d'une firme domestique. L'argument d'Aliber est le suivant : En raison de l'aversion au risque, il y a généralement une prime monétaire sur les actifs pour couvrir l'incertitude liée aux taux de change.

Par conséquent, même après avoir tenu compte de la dépréciation anticipée de la monnaie, le taux d'intérêt reste plus élevé pour les dettes libellées dans une monnaie relativement faible. Cependant, les investisseurs sont supposés « myopes » en ce sens qu'ils visualisent une multinationale comme si tous ses actifs étaient situés dans son pays d'origine et dès lors libellés dans la monnaie de ce pays.

En d'autres termes, ils négligent le risque associé au rapatriement des profits générés par les affiliés étrangers. Il s'ensuit que dans le pays à monnaie faible, les firmes étrangères issues de pays à monnaie forte sont avantagées par rapport aux firmes domestiques. En effet, aucune prime monétaire n'est attachée à leurs actifs, contrairement à ce qui se passe pour les firmes domestiques.

Elles sont à même d'emprunter à des taux d'intérêts plus bas et bénéficient, ainsi de taux de capitalisation plus élevé. Dans un tel contexte, des IDE sont observées mêmes en l'absence d'imperfections du marché des brevets. Ils proviennent des pays à monnaie forte, se dirigent vers les pays à monnaie faible et sont plus importants dans les industries capitalistiques.

* 37 Peyrard.J, finances internationales d'entreprises, Vuibert, 1988, P 87.

* 38 Aliber R.Z, A theory of direct foreign investment, p 17-34 in Kindeberger (ed), the international corporation, the MIT. Press, London, 1970.

* 39 Après avoir tenu compte de la valeur du brevet payée à son propriétaire par le producteur étranger.

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