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La contribution de la Convention sur la diversité Biologique à  la protection de l'environnement au Sénégal: bilan de 20 ans d'application

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par Maà¯mouna OUMAROU IBRAHIM
Université de Limoges - Master 2 droit international et comparé de l'environnement. 2011
  

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Section 2 : La politique de conservation et renforcement des capacités techniques et opérationnelles pour la mise en oeuvre de la

Convention

Pour la mise en oeuvre de la Convention, le Sénégal a mis en place des politiques de conservation (paragraphe 1) permettant d'évaluer les progrès dans les programmes de travail thématiques (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L'adoption et mise en oeuvre des politiques de conservation

A/ Les progrès dans les politiques de suivi, de contrôle et de surveillance des ressources biologiques

La Convention internationale sur la diversité biologique offre au Sénégal un cadre formel qui lui permet d'appuyer, de formaliser et d'harmoniser des traditions largement répandues et une politique gouvernementale active de conservation et de gestion des ressources naturelles au Sénégal.

Toutefois, le gouvernement dispose d'un système de planification qui renforce la rigueur dans la gestion des ressources naturelles et de la biodiversité.

C'est ainsi que la politique de décentralisation engagée en 1996 a reconnu aux collectivités locales, un pouvoir de création d'aires protégées. Ainsi, la région peut créer, par arrêté du conseil régional, une aire protégée « d'intérêt régional » dans les terroirs de son ressort55. Le conseil rural, organe exécutif de la communauté peut, par l'adoption d'une délibération, porter la création d'une aire protégée « dans les zones et sites naturels présentant un intérêt socio écologique rural56.» La commune, quant à elle, « peut prendre toute mesure nécessaire pour protéger les espèces menacées ou en voie d'extinction (...) »57 Alors, l'initiative de création n'est plus du monopole de l'Etat. Il demeure garant du contrôle de la légalité des délibérations ou arrêtés locaux.

55 Article 20 du décret n° 96-1134 du 27/12/1996 portant application de la loi portant transfert des compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales en matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles.

56 Article 44 du décret n° 96-1134 du 27/12/1996 portant application de la loi portant transfert des compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales en matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles

57 Article 38 alinéa 3 du décret n° 96-1134 du 27/12/1996 portant application de la loi portant transfert des compétences aux régions, aux communes et aux communautés rurales en matière d'environnement et de gestion des ressources naturelles.

Toutefois, la lettre de politique sectorielle de l'Environnement (LPSE) constitue la base de la politique environnementale qui cherche surtout à développer le réflexe de la prise en compte de l'environnement dans toutes les activités génératrices de biens et services58.

Les axes de la LPSE sont entre autres :

· L'amélioration de la base de connaissance des ressources naturelles en vue de mieux mesurer leurs capacités de charge ;

· La mise en place d'un dispositif institutionnel et réglementaire efficace pour la protection de l'environnement et des ressources naturelles afin d'atténuer leur dégradation ;

· La promotion des activités génératrices de revenus et d'infrastructures collectives combinant lutte contre la pauvreté et dégradation de l'environnement ;

· La promotion des modes de production et de consommation durables.

Dans cette optique, le Cadre de Dépenses Sectoriel à Moyen Terme (CDS-MT) adopté en 2005 et qui a comme objectif une gestion axée sur les résultats, constitue l'outil de mise en oeuvre de la politique environnementale.

Le processus de décentralisation dans lequel est engagé le Sénégal a comme objectif ultime d'assurer un développement à la base. Les réformes entreprises dans ce cadre ont pris en compte la dimension environnementale.

C'est ainsi que la lettre de politique du développement rural décentralisé a énoncé la nécessité d'appuyer les collectivités locales dans la gestion de leur environnement notamment par la mise en place « d'un programme de restauration de la fertilité des sols, basé sur la rationalisation de l'utilisation de l'espace rural permettant de limiter les pratiques extensives consommatrices de ressources naturelles et la responsabilisation des acteurs agraires dans la gestion des ressource ».

Le document de stratégie de stratégie de réduction de la pauvreté (DRSP)59, dans le domaine de la gestion des ressources naturelles et de l'environnement, a les objectifs prioritaires suivants sont retenus :

· la valorisation des ressources forestières (exploitation rationnelle et durable, diversification des combustibles, réduction des pertes à la consommation) ;

· la sauvegarde de l'environnement et la lutte contre la désertification ;

· la sauvegarde de la faune et de la flore ;

· la sauvegarde de l'environnement marin côtier ;

· la recherche d'un point d'équilibre entre la satisfaction des besoins des populations et le maintien de la biodiversité ;

· la valorisation des ressources sauvages ;

58 CEPS, 2009. LETTRE DE POLITIQUE DU SECTEUR DE L'ENVIRONNEMENT ET DES RESSOURCES NATURELLES (LPSERN) 2009- 2015. 16 pages.

59 Initié par les autorités en 2000, le DRSP est basé sur une croissance redistribuée et la satisfaction des besoins de base des populations pauvres. Il vise à promouvoir la richesse, à organiser l'égalité de chances et à assurer la protection des groupes vulnérables.


· l'amélioration du cadre de vie en milieu urbain et rural ;

· le renforcement des capacités en gestion des ressources naturelles et de l'environnement par la formation, l'éducation, la sensibilisation, l'alphabétisation...;

· l'accroissement de l'accès des populations pauvres aux énergies de substitution ;

· la gestion communautaire des aires protégées ;

· l'optimisation des interventions de l'Etat, conformément au Code de l'Environnement.

En 2000, le Gouvernement du Sénégal a organisé de larges concertations nationales sur la pêche et l'aquaculture pour revisiter la stratégie de développement du secteur de la péche appliquée au cours des deux dernières décennies et procéder aux ajustements nécessaires afin de mieux répondre aux enjeux et défis nouveaux posés au secteur60.

Depuis l'adoption de la stratégie de développement durable en 2001, le secteur de la péche a étéconfronté à des évolutions notables, résultant à la fois des dynamiques sectorielles internes, des

progrès accomplis dans la mise en oeuvre de la stratégie, mais également des nouvelles missions assignées au secteur dans le cadre des politiques publiques nationales (DSRP, SCA).

Cela a abouti à la formulation d'une Lettre de Politique Sectorielle des Péches et de l'Aquaculture dont l'objectif 1 porte sur la gestion durable et restauration des ressources halieutiques et de leurs habitats :

Cela passe aussi par des mesures salutaires :

· L'instauration de plans d'aménagement des pécheries : L'instauration progressive de plans d'aménagement des pécheries, commençant par les stocks les plus menacés, est seule à même d'assurer la durabilité de la ressource et de l'activité de pêche (durabilité biologique, économique, et environnementale). Ces plans constitueront la clef de voûte de l'ajustement des capacités de péche et des mesures de contrôle de l'accès ;

· La promotion d'une politique de conservation de l'habitat marin et de la ressource dans le cadre d'une gestion intégrée des zones côtières : Elle demeure une préoccupation constante, compte tenu de l'état de dégradation progressif des écosystèmes marins. Le Gouvernement mettra en oeuvre en relation avec les partenaires au développement, les institutions professionnelles et la société civile, un aménagement rationnel, intégré et durable des environnements marins et côtiers.

Un autre document stratégique pour la conservation de la biodiversité par son aspect intersectoriel est la lettre de politique de gestion intégrée des ressources marines et côtières.

Une Revue des dépenses publiques de la biodiversité a été financée par la Banque Mondiale en appui au Projet de Gestion Intégrée des Ressources Marines et Côtières (GIRMAC) qui a ressenti le besoin d'une orientation stratégique d'ensemble du secteur et d'une réflexion sur les options à prendre pour mener à bien sa mission.

60 Ministère de l'Economie maritime, des Transports maritimes, de la Pêche et de la Pisciculture, 2007. Lettre de Politique Sectorielle des Pêches et de l'Aquaculture. 44 pages.

http://www.ecomaritime.gouv.sn/IMG/pdf/lettre_de_politique_sectorielle.pdf

Cette étude du secteur de la biodiversité s'inscrit par ailleurs dans une trilogie de revues des dépenses publiques qui aborde les trois secteurs représentatifs de la biodiversité du pays et des ressources qu'elles génèrent :

· une revue des dépenses publiques du secteur forestier qui a été réalisée en 2004 dont le rapport est disponible ;

· une revue des dépenses publiques du secteur de la conservation de la biodiversité a été préparée en 2007 ;

· une revue des dépenses publiques de la pêche a été préparée en 2008. B/ Les progrès accomplis dans les mécanismes de mise en oeuvre de cogestion

Le Gouvernement a déjà posé des actes décisifs dans la mise en oeuvre de ces réformes illustrés par quelques actions phares : définition de nouvelles conditions d'accès avec l'introduction du permis de pêche artisanale ; ouverture de chantiers d'envergure dans le domaine de la maîtrise des capacités de capture (élaboration du Programme d'ajustement des capacités de pêche maritime, du programme national d'immatriculation des pirogues, de l'audit de la flotte démersale côtière ); l'amélioration de la gouvernance du secteur par l'introduction de la cogestion et la mise en place des Conseils Locaux de pêche; le renforcement notable des moyens opérationnels de la surveillance des pêches ; la mise en oeuvre de politiques de conservation de la ressource et de l'environnement marin (instauration du repos biologique, création de récifs artificiels, gestion intégrée des ressources marines et côtières, création d'aires marines protégées) ; la création d'une cellule de restructuration industrielle et Elaboration d'un plan de restructuration industriel.

La Lettre de politique sectorielle vise à accélérer ces réformes, à accroître leur efficacité en renforçant notablement la cohérence des interventions, des projets et programmes publics sur la base d'objectifs clairement définis, priorisés et hiérarchisés. Elle vise en même temps à fédérer toutes les initiatives de l'Etat et des partenaires au développement (bailleurs de fonds, ONG) autour d'un document de référence consensuel.

La mise en place d'un système de concessions de droits d'accès aux ressources halieutiques permettant de réguler l'accès par zones et groupes d'espèces. En péche artisanale, les récipiendaires des droits d'usage concédés seront les nouvelles institutions locales crées en vue de responsabiliser, d'appuyer et de faire participer les communautés de pêcheurs à la gestion des pêches (conseils locaux des pêches, conseil national consultatif des pêches, structures de cogestion, autres initiatives à la base, etc.).

Un cadre contractuel devant régir les conditions dans lesquelles les communautés de pêcheurs bénéficieront des droits d'usage concédés sera élaboré par l'administration des péches en concertation avec les représentants des usagers.

Le Gouvernement du Sénégal a élaboré une stratégie en conformité avec les dispositions du code de la pêche de 1998, en vertu du lequel les communautés ont la possibilité de se constituer en associations légalement reconnues, connues sous le nom de Comités Locaux de Pêche (CLP : Comite Local de Pêche)61.

Ces CLPs négocient des accords juridiques directement avec le Ministère de l'Économie Maritime afin de développer et de mettre en oeuvre des initiatives de Cogestion pour des pêcheries ciblées. Le Ministre entérine ces initiatives (par exemple les mesures de contrôle telle que la taille minimale des mailles des filets de pêche, les périodes de fermeture, les réserves intégralement protégées, Etc.), par un Arrêté ministériel.

A l`échelle communautaire et des CLPs, le Ministère a mis en place des Conseils Locaux de Pêche Artisanale (CLPA: Conseil Local de la Pêche Artisanale) pour développer des plans de gestion de zones côtières de pêche plus larges, harmoniser et rassembler les initiatives de Cogestion prises par le CLPs. Toutefois, le CLPA, ne couvre pas de zones vastes à l'échelle des stocks halieutiques unitaires, ce qui est, du point vue biologique, déterminant pour la gestion des stocks halieutiques.

Le GIRMaC) met en oeuvre des initiatives pilotes de cogestion dans quatre sites pilotes. Un manuel de cogestion a été élaboré pour guider les interventions62. Il a été conçu pour les facilitateurs du GIRMaC et le personnel évoluant dans le secteur des pêches du Sénégal, pour leur permettre de mieux comprendre la cogestion des pêcheries.

Il contient des éléments théoriques sur la cogestion des pêcheries et des informations sur les expériences en cours dans le pays et au-delà de ses frontières.

Dans un souci d'implication des populations résidentes, beaucoup de Communautés rurales, en concertation avec les Conservateurs des Aires protégées (AP), ont instauré des comités de gestion63. Ces organes sont composés, pour chaque AP, du Conservateur et des différentes parties prenantes, membres des communautés concernées et ONG impliquées. Leur président élu est choisi parmi les membres des parties prenantes.

Le conservateur ne peut être président. Cet organe ne possède pas de statut juridique officiel. Encore une fois, l'existence de ces comités de gestion dans la politique du parc relève d'un constat empirique.

Au Sénégal, il existe des corps d'écogardes64. Ces derniers sont issus des populations locales et se portent volontaires pour participer à la surveillance et aux mesures de conservation et de restauration du site. Ces personnes ne sont donc pas rémunérées pour leurs activités volontaires mais bénéficient en retour de plusieurs opportunités notamment celle d' écoguidage ou de transport sur les lieux.

61 USAID et Coastal resource center, 2011. Gestion concertée pour une Pêche durable Future Au Sénégal (USAID/COMFISH). Plan de Travail Année I (14 février - 30 septembre 2011). 43 pages.

62 GIRMaC, 2007. Manuel de cogestion des pêcheries. DES THEORIES ET DES ETUDES DE CAS AU JAPON, AUX PHILIPPINES ET AU SENEGAL. 33 pages.

63 Dans les arrêtés portant règlement intérieur des parcs et réserves, le comite de gestion est désigné comme l'organe de mise en oeuvre du plan de gestion.

64 Dans certaines aires protégées on les appelle aussi éco guides ou volontaires

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard