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La contribution de la Convention sur la diversité Biologique à  la protection de l'environnement au Sénégal: bilan de 20 ans d'application

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par Maà¯mouna OUMAROU IBRAHIM
Université de Limoges - Master 2 droit international et comparé de l'environnement. 2011
  

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Paragraphe 2: l'absence d'un système national de suivi de la biodiversitéLe suivi et la surveillance nécessitent la mise en place d'un système normé et organisé autour

d'indicateurs pertinents choisis parmi ceux suggérés par la CDB et en conformité avec les engagements international et national de suivi des tendances de la biodiversité.

A/ Les lacunes dans la connaissance de l'état de la biodiversité

Le Sénégal a signé la Convention-cadre des Nations Unies sur la diversité biologique (PNUE, 1992)74 qui incite les Etats parties à se conformer aux alinéas de son Article 7, à savoir :

a) Surveiller par prélèvement d'échantillons et d'autres techniques, les éléments constitutifs de la diversité biologique identifiés en application de l'alinéa ;

b) prêter une attention particulière à ceux qui doivent d'urgence faire l'objet de mesures de conservation ainsi qu'à ceux qui offrent le plus de possibilités en matière d'utilisation durable;

c) Identifier les processus et catégories des activités qui ont ou risquent d'avoir une influence défavorable sensible sur la conservation et l'utilisation durable de la diversité

74 GIRMaC, 2007. Revue des dépenses publiques du secteur de la conservation.

biologique et surveiller leurs effets par prélèvement d'échantillons et d'autres techniques; et

d) Conserver et structurer à l'aide d'un système les données résultant des activités d'identification et de surveillance entreprises conformément aux alinéas a), b) et c) cidessus.

Si des résultats sont disponibles pour les trois premiers points, il n'en est pas de méme pour le quatrième.

La Biodiversité au Sénégal connait une forte régression depuis plusieurs années et ce, en dépit des efforts consentis75. Le phénomène qui touche tous les écosystèmes - marins comme terrestres - est essentiellement dû aux activités humaines. Une situation qui menace le bien-être des populations, l'équilibre environnemental et l'économie nationale.

Le comité sénégalais de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) dresse un bilan sombre de l'état de la biodiversité au Sénégal. Selon cet organisme de défense de l'environnement, la situation de la biodiversité au Sénégal n'est guère reluisante. La dégradation des habitats a fortement accru la vulnérabilité de plusieurs espèces dont certaines sont déjà identifiées comme menacées et répertoriées sur la liste rouge de l'UICN. Le phénomène est d'autant plus inquiétant que tous les écosystèmes, aussi bien marins que terrestres, tous les règnes (animal et végétal) et toutes les classes animales sont concernés.

Selon les estimations de l'UICN, au moins 10 espèces de poisson, sur les 400 signalées au Sénégal, sont menacées d'extinction. Et cela à cause de la surpéche ou de la destruction de leur habitat. Quant aux reptiles (crocodiles, serpents et tortues de mer), on estime que sur les 100 espèces déjà signalées sur la liste rouge de l'UICN, 38 sont menacées de disparition. Chez les mammifères, la tendance à la régression semble également se confirmer.

Quatorze (14) des 192 espèces de mammifères recensées au Sénégal sont menacées d'extinction, signale l'UICN. Parmi celles-ci on peut citer le Chimpanzé, la Gazelle dama (Gazella dama), le Lycaon (Lycaon pictus), le lamantin (Trichechus senegalensis) entre autres. Certaines de ces espèces dont le Chimpanzé ont vu leurs habitats, situés dans les forêts galeries et les forêts sèches, connaitre une dégradation très poussée notamment au Sénégal oriental.

Des chiffres que le rapport Evaluation de la biodiversité et des forêts tropicales au Sénégal estime en deçà de la réalité. « Le nombre d'espèces végétales et animales menacées au Sénégal est probablement plus élevé que celui indiqué par les listes actuelles d'espèces menacées d'extinction », estime ce rapport commandité par l'Agence américaine pour le développement international (USAID).

Selon les rédacteurs de ce rapport, « l'inexactitude des données sur le nombre d'espèces menacées au Sénégal s'explique par des lacunes dans nos connaissances sur ces espèces ».

75 Ce texte est un article de l'hebdomadaire la Gazette du jeudi et titre : CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE. Le bilan sombre du Sénégal. lundi 6 décembre 2010. http://www.lagazette.sn/spip.php?article2432

En guise d'exemple, aucune espèce menacée d'extinction n'a été signalée chez les Amphibiens, les Insectes et les Crustacés. Mieux, les espèces les plus connues et présentant actuellement un intérét sont des plantes et des animaux d'intérêt économique, écologique ou scientifique. Plus grave encore, certaines espèces animales et végétales très menacées aujourd'hui au Sénégal ne sont que partiellement protégées - ou ne le sont pas du tout - par les codes existants (Code forestier, Code de la chasse, Code de la pêche).

Pis, de nombreuses espèces végétales considérées comme endémiques au Sénégal ne sont pas protégées par le Code forestier. Et certaines plantes et animaux mentionnés sur la Liste Rouge des espèces menacées d'extinction de l'UICN ne sont pas mentionnés sur la liste des espèces intégralement ou partiellement protégées par le Code forestier, la liste des espèces protégées par le Code de la chasse et la liste des espèces protégées par le Code de la pêche. C'est le cas par exemple de Albizia ferruginea qui bien que figurant sur la Liste Mondiale des Arbres Menacés et la Liste Rouge des espèces menacées de l'UICN n'est pas mentionnée dans le Code forestier du Sénégal. Ou encore de Aristida kunthiana, Digitaria aristulata, Indigofera leptoclada, Maesa nuda, et Striga bilabiata, considérées comme rares au Sénégal par l'UICN, le WWF et le World Conservation Monitoring Centre (WCMC), qui ne sont pas comprises dans les listes des espèces considérées comme protégées par le Code forestier.

Au plan scientifique, les causes de perte de biodiversité sont nombreuses. Cependant, les principales sont76 :

· les lacunes dans la connaissance qualitative et quantitative des ressources biologiques disponibles surtout dans les milieux marins et côtiers ;

· une faible valorisation des acquis de la recherche et une prise en compte insuffisante du savoir traditionnel concernant l'utilisation des ressources biologiques ;

· une insuffisance des études d'impacts des projets de développement susceptibles d'affecter la biodiversité ;

· une répartition inadéquate des bénéfices tirés de la conservation et de l'exploitation des ressources biologiques et enfin, la disparition progressive des rites et croyances qui justifient l'existence des foréts et bois sacrés.

C'est pour combler ce vide que le GIRMAC a préparé une étude de base sur la biodiversité marine et côtière77. Toutefois des efforts sont à faire dans les autres domaines.

Il faudra développer des stratégies pour lutter contre les pertes de biodiversité dont les principales causes sont connues78.

76Résumé exécutif publié sur http://www.cse.sn/sid/biblioth/biodiv/biodiv2.htm

77 GIRMaC, 2004. Etude de base sur la biodiversité. Rapport final préparé par le LERG. 107 pages.

78 Selon le rapport national sur l'état de l'environnement édité par CSE (2005), il s'agit des conséquences de la péjoration du climat mais aussi et de l'exploitation inappropriée et excessive des ressources naturelles par l'Homme

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