I.2.4. Environnement socio-économique
Les populations de Maluku et Mbankana en particulier sont
généralement pauvres. Les écoles ne sont pas assez
nombreuses en rapport avec la population scolarisable (selon les estimations de
l'UNESCO), cette population représenté 27% et 12% de la
population locale respectivement pour l'enseignement primaire et pour
l'enseignement secondaire).
Les habitants du quartier MBANKANA vivent dans la
précarité extrême. Ils ne bénéficient pas
d'infrastructures modernes comme l'adduction d'eau potable ou de
l'électricité et l'accès aux soins de santé de
qualité y est très limitée, de même que le
chômage y sévit de manière endémique.
Pour leur subsistance, ces populations n'ont d'autre
alternative que l'exploitation de leurs milieux naturels. Elles s'adonnent
ainsi à l'agriculture traditionnelle (itinérante sur
brûlis), au maraichage, à la chasse, et au découpage de
quelque rares arbres pour fabriquer le charbon de bois. Les cours d'eau, les
sources naturelles et les mares sont leurs seules sources d'approvisionnement
en eau et la pharmacopée traditionnelle entre pour une bonne part dans
la couverture de leurs besoins en soins de santé primaires.
L'immense majorité des habitants de Mbankana sont des
paysans agriculteurs qui s'adonnent occasionnellement à la
commercialisation de leurs produits. Environ 800 concessions à vocation
agricole et 53 fermes à vocation pastorale sont recensées depuis
les années 1999 dans la commune de Maluku.
La pêche est la deuxième activité de ces
peuples riverains du fleuve Congo. En dehors de ces activités, une
frange de cette population exerce la profession d'enseignant, d'agriculteur,
fermier, de personnel médical, de fonctionnaire, etc. toute fois qu'une
bonne partie de la population s'occupe du petit commerce.
Du fait de ce genre de vie, ces populations sont très
proches de la nature et ont une connaissance approfondie, notamment en ce qui
concerne l'habitat, la disponibilité, l'utilisation et la valorisation
des PFNL (produits forestiers non lignés) appelés aussi «
produits sauvages ». Ce savoir local s'étend aussi bien sur les
facteurs écologiques (climat, substrat, biocénoses) que sur les
normes traditionnelles de gestion et de conservation des ressources naturelles
biologiques de leurs terroirs.
Le quartier comprend 18 ASBL entre autres les églises,
huit écoles primaires et huit écoles secondaires. Parmi les ONGD
qui oeuvrent dans le quartier Mbankana nous avons : COFEBA, COOPAM, PIFK,
CADIM, World vision, Colvis, Copi, Codev,
etc. il faut noté aussi que Mbankana
dispose d'une station météorologique installée à
deux Kilomètre du centre CADIM.
Mbankana compte plus de 20 petits buvettes communément
appelé Nganda en Lingala où l'on vend la liqueur fabriquée
à base de manioc et de maïs communément appelée
Lotoko (l'alcool éthylique).
Le quartier ne dispose pas de cyber café sauf un seul
bureautique implanté, grace à l'initiative du bourgmestre Papy
EPIANA dans le cadre de son ONG.
Le tableau ci-dessous fait un état de lieu de la situation
sociale des habitants des Mbankana et le tableau I.7 donne l'idée
générale de l'état des infrastructures et leur
description.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau I.6. Condition sociale de Mbankana
PARAMETRES
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CARACTERISTIQUES
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Transport, communication et accès à
l'information
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Mbankana est facilement accessible par automobile, la
communication téléphonique est bonne, une radio rurale «
Munkû » sert de véritable véhicule de l'information
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Santé
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Pathologie : toux, grippe, paludisme, diarrhées,
anémie et verminose
Accès aux soins : facile par leur proximité mais
assez difficile par leur coût élevé par rapport au pouvoir
d'achat de la population.
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Éducation
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Déperdition scolaire : elle est importante à
cause des grossesses précoces chez les jeunes filles, la recherche de
l'argent immédiat est une perception moins valorisante des
études.
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Biens de première nécessité
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Ils sont disponibles et réguliers
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Accès à l'énergie
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L'électricité n'est accessible qu'à quelques
privilégiés Le bois-énergie sert pour le chauffage,
besoins culinaire mais commence à poser des problèmes de
disponibilité dans l'environnement immédiat
Le pétrole utilisé comme source d'éclairage
est disponible.
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Accès à l'eau
|
Distance des points d'eau : tous les point d'eau sont
situés au moins à un demi-kilomètre et sont sur des fortes
pentes
Qualités des eaux : elle est douteuse par ce que les
lieux de baignade et ceux de prise d'eau de boisson se confondent.
|
Alimentation
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Le manioc (feuilles et tubercules), le niébé et
les poissons (chinchard en provenance du centre ville) sont les aliments les
plus consommés
Disponibilité des aliments : il ne se pose pas
problème majeur à ce niveau
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Religions pratiquées
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Catholique, Kimbanguiste, Protestante, Témoins de
Jéhovah, Bunu dia Kongo, Branhamiste, la Voie Internationale,
Néo-Apostolique et les Chrétiens des églises du
réveil
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Interdits
|
Les activités de champ, pêche et chasse sont
prohibés le vendredi. Ce jour est dédié aux
ancêtres.
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`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Tableau I.7. Les Infrastructures de Mbankana
INFRASTRUCTURE
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DESCRIPTION
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Santé
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- Deux centres de santé
- Le centre de santé de référence :
médecine interne, la pédiatrie, la chirurgie, la
gynéco-
obstétrique, le laboratoire et la pharmacie : renferme
40 lits ; dirigé par un médecin généraliste et
utilise sept infirmiers, un administrateur gestionnaire, une fille et deux
garçons de salle et une personne commise à la réception
- Centre de santé de la police : renferme quatre lits et
utilise quatre infirmiers
- Six officines pharmaceutiques
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Éducation/formation
(nombre et sections organisées)
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- École primaire : cinq
- École secondaire : cinq (agri générale,
agrovétérinaire, mécanisation agricole, biochimie,
pédagogie générale, commerciale, coupe et
couture). Trois écoles sont construites en matériaux durables.
- Centre d'alphabétisation : CADIM
- Centre d'apprentissage professionnel : CADIM
- Bibliothèque : deux bibliothèques : une de CADIM
et l'autre de CPK.
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Eau
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- État des points d'eau : une motopompe actuellement en
panne
- Système de forage : un puits d'eau et quatre fontaines
publiques opérationnelles
- Actuellement la population s'approvisionne aussi en eau de
surface telle que les rivières ci-
contre : Lufini, Mwa, Lumbini et Nsiano.
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Énergie
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- Éclairage : lampe tempête utilisant le
pétrole, lampe à pétrole à mèche (pour la
majorité),
groupe électrogènes 17 et panneau solaire (10).
- Besoins culinaire et Chauffage : braise et bois (pour la
majorité).
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Transport
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- La Nationale n°1dans son tronçon Kinshasa-Kikwit
traverse Mbankana en deux
- La route est en bon état
- Quelques particuliers disposent des taxis bus qui font ce
tronçon et des camions qui
permettent l'acheminement des marchandises vers Kinshasa.
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Communication
|
- Téléphone : plus d'une quinzaine des cabines
téléphoniques publiques
- Une chaine de radio communautaire émettant en Mbankana
est largement écoutée par la
population ; les autres chaines sont difficilement
captées.
- Quant à la télévision, elle est
difficilement captée et par endroit.
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`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement socio-économique de la R.D.C». «
Cas de Mbankana dans le plateau des Batéké »
Marché
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- Il existe deux marchés, un du type moderne en
construction et l'autre, l'ancien fonctionnant
tous les jours.
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Boutiques
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- Il existe plus d'une dizaine des boutiques
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Hygiène/Assainissement
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- Latrines : existent dans chaque parcelle sauf l'absence des
latrines publiques. Il s'agit des
fosses arabes couvertes par des traverses en bois et construites
en terres battue.
- Il n'existe aucune politique en matière de gestion des
déchets, et aucun endroit n'est réservépour
déposer les immondices.
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Loisirs
|
- On y pratique le football, le théâtre, les
ballets, la musique dont un orchestre de musique
moderne et un autre folklorique.
- Les spectacles cinématographiques grâce aux
vidéoclubs sont très appréciés.
- Des compétitions sportives (football) sont
organisées entre les équipes locales et celle venant
d'ailleurs.
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Logement et habitat
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- Les maisons sont construites soit en terres battues sur
ossatures de branchages, soit en
matériaux durables. 40% des maisons sont construites en
dur et 60% en terre battues ou en briques en dobes.
- Elles sont essentiellement alignées le long de la route
principale qui divise la partie de la cité
en deux.
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Petit buvette
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- Plus d'une vingtaine des petites buvettes sont
répertoriés dans ce contré
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Pour conclure ce chapitre, nous pouvons dire que
l'étude d'impact environnemental et socio-économique de
l'utilisation des biocarburants implique une bonne connaissance du milieu
biophysique et humain, des structures et du fonctionnement de
l'écosystème pour préserver la biodiversité et le
biotope.
`'Opportunités d'utilisation des biocarburants et leur
impact sur l'environnement so de la R.D.C». « Cas de Mbankana dans le
plateau des Batéké »
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