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Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la production agricole au Bénin

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par M.Modeste et Olivier SENOU et MEDEHOUENOU
Université d'Abomey Calavi - Master degree (Maà®trise ex sciences economiques) 2010
  

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    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    INTRODUCTION

    Le potentiel agricole de la République du Bénin est immense et présente des conditions agro-écologiques favorables et variées. Il demeure encore sous exploité pour diverses raisons dont, l'analphabétisme pour adopter les innovations modernes et les techniques et méthodes archaïques de production et surtout l'insuffisance des investissements directs dans le secteur tels que les retenues d'eau, les aménagements hydro-agricoles etc. Ainsi, la revitalisation de ce secteur est donc un point important dans la stratégie de développement du Bénin. Pour faire croître réellement l'agriculture, il faut non seulement toute une gamme d'investissements dans ledit domaine mais aussi dans les infrastructures économiques et sociales. Actuellement, Il semble qu'au Bénin le mauvais état des infrastructures publiques notamment routières soit le plus gros obstacle pour la croissance de l'agriculture (BAD, 1999). Face à cette contre performance du Bénin et des pays africains en général, il a été identifié dans le plan du Nouveau Partenariat pour le Développement Économique en Afrique (NEPAD), adopté en 2001 que l'insuffisance des infrastructures est l'un des obstacles clés au développement de l'Afrique et il fut alors conçu un programme prioritaire d'investissement dans les infrastructures afin de réduire le fossé entre l'Afrique et les pays développés dans ce domaine (NU, RAPPORT 2009). La perception du rôle des infrastructures publiques comme facteur de croissance économique a remarquablement évolué ces dernières années et a donné place aujourd'hui à un renouveau de l'analyse des effets des investissements en infrastructures publiques sur la croissance économique. À cet effet, les théories de la croissance endogène mettent l'accent sur les externalités positives qu'engendrent certains aménagements publics d'infrastructures. Des études ont montré que les investissements publics, notamment en infrastructures rurales, contribuent fortement à la croissance de la production agricole et à la réduction de la pauvreté à la base (MIDRAND, 2009). Ces infrastructures rurales améliorent les conditions de production et d'écoulement

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    des produits à travers la réhabilitation des bas fonds, la réhabilitation des pistes rurales et la réhabilitation des infrastructures sociales.

    À travers son Programme d'Investissement Public (PIP), sa Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) et ses Orientations Stratégiques de Développement (OSD), le Bénin essaie donc d'améliorer l'accessibilité et la qualité de ses infrastructures.

    Avec ces nouveaux élans dans le développement des infrastructures, il est impérieux d'examiner l'impact de ces derniers sur la production agricole qui constitue le secteur levier pour le développement économique du pays.

    Ainsi, le présent travail est structuré en trois chapitres.

    ü Le premier comportera essentiellement une présentation du cadre théorique et méthodologique de recherche.

    ü Le deuxième fait l'état de la production agricole et des infrastructures publiques au Benin.

    ü Et le troisième dresse l'évolution des variables, la présentation et l'analyse des résultats de notre étude avant d'aboutir sur des recommandations de politique économique qui en découlent.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    CHAPITRE1 : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE DE RECHERCHE

    Dans ce chapitre nous avons le cadre théorique de l'étude qui est composé de la problématique, des objectifs, des hypothèses et de la revue de littérature et du cadre méthodologique de recherche

    1- CADRE THÉORIQUE

    1-1- PROBLÉMATIQUE

    Globalement, l'agriculture occupe au Bénin, plus de 70 % de la population active, contribue à 40 % du produit intérieur brut en 2009(MAEP, 2009), contre 39% en moyenne annuelle au cours de la période 1990-1999 et assure plus de 90 % des recettes d'exportation (MAEP, 2009). Malgré le poids prépondérant de l'agriculture dans l'économie du pays, les niveaux de revenus du secteur demeurent bas. Pourtant, dans son ensemble, le secteur rural recèle encore d'importantes potentialités qui ne sont pas totalement exploitées. A peine 40 % de la superficie agricole exploitable est cultivée et les niveaux de productivité restent encore très faibles (MAEP, 2009). En moyenne et sur les périodes 1980-1989; 1990-2005 et 2006-2009, la croissance agricole est respectivement de 4,58%; 5,10% et 4,3% (MEF,2010).Les raisons majeures de ces contre performances sont d'une part la mauvaise gestion des différentes filières agricoles, le faible niveau d'organisation du monde paysan utilisant encore, de nos jours, des technologies relativement rudimentaires, sans la maîtrise de l'eau, la gestion inefficiente des ressources allouées aux activités agricoles et d'autre part du manque d'infrastructures des marchés (les magasins, les Hangars),de transport (notamment les pistes rurales), de santé et d'éducation des populations. Par ailleurs, la faible exploitation des potentialités agricoles, le retard technologique du pays et le déficit en infrastructures socio-économiques ont eu raison du commerce extérieur dont la

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    caractéristique principale est le déficit chronique de la balance des biens et services dont la valeur en moyenne annuelle s'élève à -162,35 milliards de FCFA pour la période 1990-2009 (FINANSTAT, 2010). Cette situation est aussi en grande partie imputable à la monoculture d'exportation (coton) et à l'importation massive des produits alimentaires. En 2007-2008 l'activité économique s'est raffermie mais ne s'est pas poursuivie en 2009. En effet, l'activité économique en 2009 est marquée par un ralentissement de la croissance qui ressort à 2,7% contre 5,0% en 2008 suivie d'une légère amélioration de 0,2 point en 2010 (NOEBGE, 2011). Ainsi, outre les facteurs notoires de la croissance économique, les infrastructures n'ontelles pas un rôle significatif aussi bien dans le processus de la croissance économique que dans celui de la croissance de la production agricole ?

    La Banque Mondiale (1994), dans son rapport sur le développement dans le monde consacré aux infrastructures et le Sommet des Nations Unies sur l'adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement en 2006, ont fait des infrastructures un défi majeur pour le développement de l'économie et l'amélioration de la production agricole. L'infrastructure constitue ce qu'on appelle le capital de l'économie moderne et ses insuffisances ralentissent visiblement la croissance économique (Banque Mondiale, 1994). De même, une récente étude réalisée dans 24 pays africains dont le Bénin, fait un réquisitoire du déficit d'infrastructures sur le continent africain (MIDRAND, 2009).Les conclusions auxquelles l'étude est parvenue sont sans appel : l'Afrique possède l'infrastructure la plus faible au monde alors que les Africains paient deux fois plus les services de base que les autres régions.

    Au Bénin, d'abord sur la période 1980-1989 caractérisée par des crises où l'économie est dirigée par l'État, la part des infrastructures dans le PIB réel notamment celle de transport, de l'éducation et de santé est respectivement de 1,30%, 1,32% et 2,86%. Ensuite, sur la période 1990-2005 considérée comme période de la mise en oeuvre des programmes d'ajustement structurels, des

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    production agricole au Benin

    reformes économiques basées sur le libéralisme et la mise en oeuvre des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté, cette part est respectivement de 4,01%, 2,24% et 5,26%. Et enfin sur la période 2006-2009 considérée comme période de mise en oeuvre des stratégies de croissance pour la réduction de la pauvreté, cette part est respectivement de 3,37%, 1,74% et 1,87% (MEF, 2010).Malgré ces efforts non reluisants dans les infrastructures publiques, le pays souffre toujours d'une carence dans le domaine.

    Au niveau de transport, la comparaison avec certains pays d'Afrique de l'Ouest montre d'énormes insuffisances. Le Bénin dispose du plus faible réseau routier et ferroviaire, de la plus faible densité routière (7,0 km pour 10000 habitants ou 0,05 km par km2), un seul aéroport répondant aux normes internationales situé à Cotonou et un seul aérodrome à Parakou. Les pistes rurales constituant le principal réseau de collecte et d'évacuation des produits agricoles sont dans un état dégradé et demeurent insuffisantes (INSAE/TBS, 2009 et SCRP, 2009). Quant à la santé et l'éducation, l'état des infrastructures n'est pas des plus reluisants et le constat demeure le même.

    À travers son Programme d'Investissement Public (PIP), le Bénin essaie donc d'améliorer son niveau en infrastructures. En effet, le taux d'investissement public en 2009 est de 11,5% du PIB. Ce niveau élevé du taux d'investissement public est dû aux grands chantiers entrepris par les autorités béninoises (INSAE/TBS, 2009). Par ailleurs, les besoins de financement en infrastructure routière, dans l'optique de l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) se chiffrent à 1521,3 Milliards de FCFA, de 2006 à 2015, dont 20% sur ressources propres et 80% sur financement extérieur (MEF, 2006).

    Étant donné la place centrale que les autorités béninoises accordent au financement des infrastructures à travers la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) et les Orientations Stratégiques de Développement (OSD), il nous parait important de répondre à la question suivante :

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    Quel est l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la production agricole au Bénin ?

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    1-2-OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE

    1-2-1-OBJECTIFS

    L'objectif général de cette étude est d'analyser l'effet des infrastructures publiques sur la production agricole au Bénin. De façon spécifique, l'étude vise à :

    OS1 : Analyser l'importance des investissements en infrastructures publiques dans le PIB réel.

    OS2 : Examiner l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la production agricole en général.

    OS3 : Examiner l'impact des investissements en infrastructures publiques sur quelques spéculations agricoles1 spécifiques.

    1-2-2- HYPOTHESES DE L'ETUDE

    Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses ci- dessous ont été formulées :

    H1 : L'importance des investissements en infrastructures publiques varie dans le temps.

    H2 : Les investissements en infrastructures publiques affectent positivement et significativement la production agricole globale.

    H3 : Les investissements en infrastructures publiques affectent différemment les différentes spéculations agricoles.

    1-3- REVUE DE LITTERATURE.

    Cette partie permettra dans un premier temps de passer en revue les concepts d'infrastructure et de la croissance économique, et dans un deuxième temps aux études empiriques.

    1 C'est les différentes cultures

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    production agricole au Benin

    1-3-1-CLARIFICATION DE QUELQUES CONCEPTS.

    -NOTION D'INFRASTRUCTURE:

    D'un point de vue général, c'est l'ensemble des équipements collectifs durables aménageant le territoire : routes, ports, voies ferrées, gares, aéroports, marchés, ponts. Cependant, dans le langage marxiste, c'est l'ensemble des rapports économiques de production qui déterminent fondamentalement la nature des formations sociales historiques (Lexique économique ; 2008,10èm édition)..

    Le concept d'infrastructures au sens large comprend les réseaux de transport, de fourniture d'énergie, d'adduction d'eau et d'assainissement, de voiries et les équipements de santé et d'éducation2

    De part son origine, l'infrastructure peut être publique ou privée.

    Pour les économistes, les infrastructures publiques sont le plus souvent définies comme des biens collectifs mixtes à la base de l'activité. La notion de bien collectif définit par Samuelson (1954) repose sur le critère de non rivalité3 et de non exclusion4.

    La banque mondiale (1994), distingue les «infrastructures économiques» (énergie, télécommunication, eau, gaz, collecte et stockage de déchets, travaux publics, barrages, canaux et activités de transport) des « infrastructures sociales » (santé, éducation et loisir).

    Les deux aspects des infrastructures sont examinés dans le cadre de cette étude.

    -NOTION DE CROISSANCE ECONOMIQUE :

    La croissance économique est l'augmentation soutenue du PIB réel d'une année à l'autre. La croissance qui n'est qu'un processus quantitatif, est une condition nécessaire pour le développement et son maintien dans le long terme. Il est certain que la croissance économique est un moyen au service d'une fin, qui ne

    2 Pierre JACQUET et Olivier CHARNOZ dans « infrastructures, croissance et réduction de la pauvreté »

    3 Un bien est qualifié de non rival si son utilisation par un agent ne réduit pas la qualité disponible pour les agents.

    4 La non exclusion par les mécanismes du marché caractérise de son coté des biens dont aucun agent ne peut être exclu des bénéfices.

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    production agricole au Benin

    peut en lui-même constituer l'objectif ultime, le but final d'une société dynamique. Elle n'est rien d'autre que le moyen de forger les instruments grâce auxquels une nation envisage d'accéder à une forme ou une autre de progrès ou d'évolution sociale (CIES, 1973).

    En effet, la croissance économique qui ne reflète que l'augmentation de la production ne saurait être confondue avec le développement qui s'intéresse aux conséquences de l'activité économique sur la vie des hommes. La croissance n'implique pas forcement une amélioration du bien être. Elle peut au contraire dégrader la qualité de vie d'une partie de la population, appauvrir tout ou partie de l'humanité et enrichir certains. C'est donc un moyen qui doit être accompagné d'autres mesures telles que la formation, le changement de mentalité, la modification des rapports de production, la confiance en soi, le respect des droits humains, la sécurité etc.... pour pouvoir mener vers le développement (CIES, 1973).

    La croissance peut être le produit d'une augmentation de la population (accroissement de la main d'oeuvre, et donc potentiellement de la production) ou du capital à court terme. Toutefois, sur le long terme, l'augmentation de ces deux facteurs étant nécessairement limitée, la croissance provient d'une augmentation de la productivité c'est-à-dire d'un accroissement du rapport entre la quantité produite d'un bien et les moyens mis en oeuvres pour l'obtenir (Lexique économique ; 2008,10èm édition).

    Toutefois, l'augmentation de la productivité elle même résulte du progrès technologique, c'est-à-dire de l'apparition de moyens de production plus productifs, ainsi que de l'invention de nouveaux biens et services commercialisables. Le contenu de la croissance économique n'est donc pas un simple accroissement des volumes produits, mais aussi et surtout l'effet de l'innovation des biens et services plus sophistiqués, variés, performants ou adaptés à des besoins nouveaux (CIES, 1973).

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    production agricole au Benin

    -LA CROISSANCE DE LA PRODUCTION AGRICOLE

    L'agriculture est une activité économique consistant à produire des denrées agricoles alimentaires et certaines matières premières. Historiquement, elle est considérée comme le premier secteur économique. Dans la classification de l'activité économique en trois secteurs d'Alan B. Fisher et Colin Clark elle constitue, avec la sylviculture et la pêche, le secteur primaire (Lexique économie, 2008).

    En effet, l'agriculture joue un rôle central dans la croissance économique parce que la majorité des habitants des pays pauvres tirent leur substance du sol. En un sens, l'agriculture ne constitue qu'un secteur d'activité parmi de nombreux autres, mais c'est un secteur spécifique. Tout d'abord, dans un pays au premier stade de son développement, elle utilise beaucoup plus de main d'oeuvre que toutes les autres branches. L'importance majeure de la terre en tant que facteur de production fait d'elle sa spécificité.

    1-3-2-LES SOURCES DE LA CROISSANCE SELON LA THÉORIE DE LA CROISSANCE EXOGÈNE :

    Le modèle néoclassique (Solow 1956) fondé sur l'hypothèse de rendements décroissants du capital suggérait que le taux de croissance de long terme d'une économie était déterminé de façon exogène par le rythme du progrès technique et de la dynamique démographique. Dans cette perspective théorique, les politiques budgétaires ne modifient le taux de croissance de l'économie qu'au cours de sa transition vers l'équilibre de long terme. La stimulation de l'activité par des politiques expansionnistes n'est alors que temporaire, indépendante de l'équilibre à long terme de l'économie. Les premiers modèles néoclassiques ignoraient donc l'interaction non seulement entre la croissance économique et les politiques publiques, mais aussi entre l'accumulation du capital et le progrès technique (MONTOUSSÉ Marc, 2008).

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    1-3-3-LES SOURCES DE LA CROISSANCE SELON LA THÉORIE DE LA CROISSANCE ENDOGÈNE :

    La théorie de la croissance endogène réhabilite les variables autrefois considérées comme exogènes dans le modèle de croissance. Elle rejette l'hypothèse de décroissance de la productivité marginale des facteurs de production et soutient celle de l'existence de rendements croissants. Cités dans théories économiques par MOUTOUSSÈ Marc (2008), quatre facteurs principaux considérés comme sources endogènes de la croissance sont identifiés : le capital physique (la technologie) (Paul Romer, 1986), le capital humain (Robert Lucas, 1988) et le capital public (Robert Barro ,1990).

    L'importance de l'accumulation des connaissances dans le processus de croissance va être mise en exergue par (Paul Romer, 1986). Il construit un modèle qui repose sur les phénomènes d'externalités entre les firmes et montre qu'en accumulant du capital chaque firme acquiert des connaissances qui bénéficient aussi aux autres firmes : l'apprentissage par la pratique et la diffusion du savoir éliminent la décroissance des rendements parce qu'ils ont un effet externe positif. Il soutient également que c'est en produisant qu'une économie accumule les expériences et donc les connaissances. Plus la croissance est forte et plus le savoir-faire est grand, ce qui favorise la croissance. Il mène la même analyse en ce qui concerne l'accumulation de capital technologique à travers l'innovation et la recherche développement. Il conclut que la recherche développement et la croissance se causent mutuellement.

    (Robert Lucas, 1988) met en exergue le rôle du capital humain dans le processus de croissance. Dans la perspective ouverte par Gary Becker(1964), Robert Lucas(1988) considère qu'il faut traiter le travail comme du capital humain accumulable au même titre que le capital fixe. Le capital humain est produit par l'éducation à un taux endogène puisque le salarié « investit » en fonction de son salaire (actuel/futur). L'élévation de la qualification a un effet externe positif. Par

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    ailleurs le capital humain n'a pas des rendements décroissants parce que le niveau de connaissance d'un individu est d'autant plus efficace que celui des autres (avec lesquels il communique) est plus élevé. La productivité individuelle est fonction de l'efficacité de l'équipe dans laquelle il travaille. La connaissance est partagée et chaque connaissance nouvelle entraîne l'apparition de connaissances supplémentaires. Le rythme de croissance d'une économie dépend donc forcément de la part des ressources qu'elle consacre au système de formation et aux dépenses d'éducation.

    Enfin pour le capital public, ce sont les travaux de Robert Barro (1990) qui vont permettre de démontrer leur importance dans la croissance économique. La contribution du secteur public à la croissance économique s'effectue par le canal des dépenses publiques en capital (éducation, recherche-développement, infrastructures de transport et communication). Il explique l'effet cumulatif des dépenses d'infrastructures par le fait qu'elles assurent l'augmentation de la croissance qui, induit un accroissement des recettes publiques et donc des dépenses publiques, source de croissance. Les infrastructures publiques constituent pour cet économiste, un facteur de croissance qui engendre des rendements d'échelle croissants à long terme en raison des économies internes qu'elles permettent pour les producteurs privés.

    L'existence de rendements croissants du capital est bien expliquée en ce qui concerne les investissements en infrastructures. Les infrastructures appellent d'abord des politiques d'équipement et de travaux publics susceptibles, en période de contraction de l'activité ou de sous-production par rapport au potentiel de l'économie, d'avoir un impact keynésien en créant des emplois et en exerçant un effet contra-cyclique positif. Elles réduisent les coûts de transaction et facilitent les échanges commerciaux entre l'extérieur et l'intérieur des frontières. Elles permettent aux acteurs économiques de répondre à de nouvelles demandes, dans de nouveaux lieux. Elles abaissent le coût des intrants nécessaires à la production de

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    presque tous les biens et services. Elles rendent profitables des activités non rentables sans elles, et plus profitables encore les activités déjà existantes. Les théoriciens de la croissance endogène préconisent d'ailleurs que ces dépenses soient maintenues même en situation de conjoncture difficile.

    1-3-4- ÉTUDES EMPIRIQUES SUR LA RELATION ENTRE INFRASTRUCTURES PUBLIQUES ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE

    Des arguments théoriques et des données historiques ont révélé l'existence d'un lien étroit entre les investissements réalisés dans l'infrastructure et la productivité économique. Mais il a fallu attendre la fin des années 80 pour que les économistes commencent à élaborer des mesures quantitatives de ce lien en construisant des modèles macro-économétriques.

    En 1989, Aschauer a amorcé ce mouvement dans une série d'études. Ces travaux, qui font oeuvre de pionnier dans ce domaine, ont suscité de nombreuses études sur ce sujet au cours des vingt dernières années. Aschauer (1989) emploie une fonction de production Cobb-Douglas et utilise des données de séries chronologiques agrégées nationales américaines pour examiner la relation entre le capital d'infrastructure publique et la production agrégée du secteur privé. Il observe un lien très grand et très fort entre ces deux variables. L'élasticité estimée de la production par rapport au capital public est de 0,39, autrement dit une augmentation de 1 pour cent du stock de capital se traduit par une augmentation de la production du secteur privé de 0,39 pour cent. L'élasticité par rapport à l'infrastructure « de base », qui comprend les routes, le transport en commun, les aéroports, etc., est d'environ 0,24.

    Munnell (1990) utilise aussi des données de séries chronologiques agrégées et une fonction de production Cobb-Douglas et suppose aussi des rendements d'échelle constants pour tous les intrants, mais, au lieu du ratio production/capital

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    production agricole au Benin

    privé, elle utilise la productivité du travail plus connu (c'est-à-dire le ratio production/travail) comme variable dépendante. Elle confirme le résultat d'Aschauer selon lequel le capital public a vraiment sa place dans la production.

    Les études effectuées après 1989 par Conrad et Seizt (1992), Shah (1992), Lynde et Richmond (1993), Nadiri et Manuneas (1994,1996), Morrison et Schwartz (1996) et Khanam (1999) qui utilisent une fonction de coût convergent dans une grande mesure vers la même conclusion, selon laquelle l'investissement dans l'infrastructure publique contribue de façon importante à réduire le coût de production dans le secteur privé. Les résultats obtenus par les études faites dans le contexte canadien font voir à peu près le même profil que les études américaines. Les études utilisant des séries de données chronologiques agrégées indiquent, par rapport au capital public, une élasticité de la productivité de l'ordre de 0,40.

    En déterminant l'effet des dépenses publiques d'éducation sur la croissance sur un vaste échantillon de pays, Barro et Sala-i-Martin(1992) parviennent à la conclusion selon laquelle les dépenses d'éducation ont un effet positif sur la croissance :Une augmentation de 1% du ratio des dépenses publiques d'éducation au PIB durant la période 1965-1985 aurait augmenté le taux de croissance moyen de cette période de 0,3% par an.

    Le rapport du programme des Nations Unies pour le développement sur le développement humain durable (PNUD, 1994), indique que le développement des infrastructures hospitalières et le niveau de l'éducation ont fait reculer la mortalité infantile, entrainant une augmentation de l'espérance de vie des populations.

    Par ailleurs, il y a d'importantes études qui tendent à montrer que l'état de santé des individus est un facteur déterminant de la productivité. L'un des obstacles au développement de la productivité des adultes en Afrique reste leur état défectueux dû généralement au manque de soins de santé. Selon Fogel cité par Schultz (1998), au moins un tiers des gains de productivité réalisés en Europe

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    production agricole au Benin

    occidentale au cours des derniers siècles est imputable à l'amélioration de la santé et de la nutrition qui passe par les services rendus aux individus.

    Dans une étude importante consacrée aux dépenses d'éducation, de santé et de réduction de pauvreté en Afrique, Morrison et al (2002), montre que l'Etat devrait investir davantage dans la construction des écoles en zones rurales afin de permettre à tous d'accéder aux services d'éducation ,plutôt que d'investir dans des programmes ciblés plus couteux, qui ne bénéficient pas aux pauvres. Ils soulignent que la cohérence et la coordination doivent être des nécessités absolues, afin d'éviter de construire des écoles qui resteront sans enseignants.

    Les auteurs comme Anand et Ravillon cités par FADONOUGBO et KOBA (2008) soutiennent que les dépenses publiques en matière des services de santé ne sont pas trop nécessaires à certains niveaux. Ils insistent que l'investissement dans la construction des centres de santé universitaires contribue à développer les recherches afin de soigner davantage les populations. De ce fait, la construction des centres de santé devient un indicateur important dans la relation existant entre la santé et la croissance.

    Les travaux de FADONOUGBO et KOBA (2008) au Bénin, relatifs aux effets des infrastructures sur la croissance économique ont montré qu'une augmentation de 1% des investissements dans le transport accroit la production intérieure de 0,33%. Quant à la santé et l'éducation, une augmentation de 1% induit respectivement une croissance de 0,009% et de 0,013% de la production intérieure. Il est donc retenu qu'à court terme les infrastructures de transport et d'éducation ont un effet positif et significatif sur la production intérieure alors que les infrastructures de santé ne déterminent pas significativement la production au Bénin.

    Céline KAUFFMANN (2008), notait également que la faiblesse des infrastructures en Afrique a des répercussions humaines directes et indirectes importantes et constitue un frein au développement des entreprises. Bien qu'il ne

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    production agricole au Benin

    soit pas explicitement inclus dans les Objectifs de Développement du Millénaire (à l'exception notable de l'accès à l'eau et à l'assainissement), le développement des infrastructures contribue incontestablement à leur réalisation.

    La Banque Mondiale, dans son rapport publié en 2009, montre que "l'état déplorable des infrastructures dans l'Afrique subsaharienne (...) freine la croissance économique des pays de deux points, chaque année, et limite jusqu'à 40 % la productivité des entreprises". L'étude a porté sur les infrastructures en matière d'électricité, d'eau, de routes, de communications et de technologies de l'information dans vingt-quatre (24) pays, dont onze (11) francophones (MIDRAND, 2009).

    2- MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE.

    La démarche méthodologique de notre étude est imposée par les objectifs et hypothèses de l'étude. Elle passe par les méthodes d'analyse, la spécification des modèles, la présentation des variables de ces modèles et de leurs signes espérés ; la présentation des données, leurs sources et la méthode d'estimation utilisée.

    2.1- LES METHODES D'ANALYSE

    Pour la vérification de la première hypothèse, nous utilisons des courbes mettant en exergue l'évolution de la part des investissements en infrastructures publiques dans le PIB réel.

    Pour la vérification de la deuxième et de la troisième hypothèse, nous utilisons un modèle économétrique qui, d'une part, mettant en exergue la production agricole réelle et les investissements publics en infrastructures de transport (ITRANS), en infrastructures de santé (ISANT), en infrastructures d'éducation (IEDU), à l'investissement privé (INVP) et à la population active rurale (PACR).

    Et d'autre part, mettant en relation les variables explicatives (ITRANS, ISANT,
    IEDU, INVP et PACR) et chaque spéculation agricole à savoir les céréales (CE),

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    production agricole au Benin

    les racines et tubercules (RT), les légumineuses (LE), les maraichers (MA) et les cultures industrielles (CI), exprimées en tonnes.

    2.2- SPECIFICATION EMPIRIQUE ET VARIABLES DU MODELE.

    A la lumière de la revue de littérature, de la théorie économique, mais aussi en prenant en compte la disponibilité des informations ; la formulation du modèle nécessite de partir d'une fonction de production de type Cobb-Douglas qui exprime la production en fonction du capital (K) et du travail(L).Cette fonction de production s'exprime sous la forme :

    Y=f(K,L).

    Par ailleurs, compte tenu des travaux empiriques antérieurs réalisés dans le domaine, la fonction de production retenue est celle d'ASCHAUER(1989) :

    Qt=AKtil Lt1 Ptu

    0<â<1 ; 0<ë<1 ;0<u<1 ;â+ë+u=1 et A>0

    Où Qt la production ;Kt le stock de capital privé, Pt le stock de capital public, Lt le niveau d'emploi. A est un paramètre d'échelle. â, ë, u sont les élasticités de la production aux différents facteurs de production.

    Dans le cadre de notre étude,

    Qt représente le produit intérieur brut agricole réel à l'année t (PIBARt ), Kt représente l'investissement privé réel à l'année t (INVPt)

    Lt représente la population active rurale à l'année t (PACRt)

    Pt représente les investissements en infrastructures publiques (Infrastructure de transport(ITRANSt), d'éducation (IEDUt) et de santé (ISANTt)) à l'année t.

    Ainsi l'équation de notre modèle peut s'écrire :

    PIBARt=A (ITRANStá1) (ISANTta2) (IEDUta3) (INVPta4) (PACRtá5)

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    La transformation logarithmique des variables est nécessaire et répond à un double souci. D'abord, il s'agit d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur et ensuite, de faciliter les interprétations des coefficients comme des élasticités des variables explicatives par rapport à la variable expliquée. L'équation du modèle général sous la forme double-log-linéaire devient :

    LN(PIBAR)t =A0 + á1 LN(ITRANS)t + á2 LN(ISANT)t + á3 LN(IEDU)t +á4 LN(INVP)t+ á5 Ln(PACR)t + å0t

    Par analogie, les équations des modèles de productions agricoles spécifiques sont compilées dans le tableau suivant.

    Tableau1 : La compilation des modèles

     

    C

    LNITRANS

    LNISANT

    LNIEDU

    INVP

    LNPACR

    RESI DUS

    Modèle de la
    production
    agricole
    globale

    LNPIBAR

    A0

    á1

    á2

    á3

    á4

    á5

    å0

    Modèles des productions agricoles spécifiques

    LNCE

    A01

    á11

    á21

    á31

    á41

    á51

    å1

    LNRT

    A02

    á12

    á22

    á32

    á42

    á52

    å2

    LNLE

    A03

    á13

    á23

    á33

    á43

    á53

    å3

    LNMA

    A04

    á14

    á24

    á34

    á44

    á54

    å4

    LNCI

    A05

    á15

    á25

    á35

    á45

    á55

    å5

    Source : Auteurs ; 2011

    LN(PIBAR) est le logarithme népérien du produit intérieur brut agricole réel

    LN(ITRANS) est le logarithme népérien de l'investissement public en infrastructures de transport

    LN(ISANT) est le logarithme népérien de l'investissement public en infrastructures de santé

    LN(IEDU) est le logarithme népérien de l'investissement public en infrastructures de l'éducation

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    LN (INVP) est le logarithme népérien de l'investissement privé réel

    LN (PACR) est le logarithme népérien de la population active rurale LN(CE) est le logarithme népérien des céréales

    LN(RT) est le logarithme népérien des racines et tubercules

    LN(LE) est le logarithme népérien des légumineuses

    LN(MA) est le logarithme népérien des maraîchers

    LN(CI) est le logarithme népérien des cultures industrielles

    et est le terme d'erreur

    A0 =lnA est la constante et A0J (j=1 à5) est la constance de chaque équation j

    ái (i=1à5) est l'élasticité de la production agricole par rapport à la variable explicative

    áij(i=1à5 et J=1à5) est l'élasticité de la production agricole j par rapport aux à la variable explicative i.

    Tableau 2 : Définitions et signes attendus des variables explicatives des modèles

    VARIABLES

    SIGNIFICATION DES VARIABLES

    SIGNE ATTENDU

    DES

    COEFFICIENTS

    A0 , Aij

    Constante

    + /-

    ITRANS

    Investissements public en infrastructures de

    transport

    +

    ISANT

    Investissements public en infrastructures de santé

    +

    IEDU

    Investissements public en infrastructures de

    l'éducation

    +

    INVP

    Investissement privé réel

    +

    PACR

    Population Active Rurale

    +

    Source : Auteurs, 2011

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    2.3-LES DONNÉES ET LA MÉTHODE D'ESTIMATION

    2.3.1-LES DONNÉES

    Les données utilisées sont essentiellement des données secondaires. Elles couvrent la période 1980-2009. La collecte a été focalisée sur la recherche et l'exploitation documentaire auprès des institutions suivantes :Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), la Direction Générale des Affaires Economiques (DGAE), le Ministère de l'Agriculture, de l'Élevage et de la Pêche (MAEP), Le Ministère de l'économie et des finances (MEF), la Banque Mondiale (BM), la Bibliothèque du CAPOD et la Bibliothèque du ministère de la santé publique.

    2.3.2-LA MÉTHODE D'ESTIMATION

    1-Stationnarité des données utilisées et test de cointégration

    -Test de racine unitaire : c'est le test de DICKEY-FULLER Augmented (ADF) qui est utilisé pour vérifier la stationnarité des séries à partir du logiciel EVIEWS 5.1. L'intérêt de la condition de stationnarité est que l'effet produit par un choc sur une série non stationnaire est transitoire. Et, dans ce cas, il devient difficile de cerner l'effet d'une série sur les variations d'une autre qui est non stationnaire. Ce qui conduit à des régressions fallacieuses (« spurious regressions ») pour des modèles comportant des séries non stationnaires.

    -Test de cointégration : lorsque les séries ne sont pas stationnaires, il y a présomption de cointégration qu'on vérifie par le test de cointégration de Johansen .Si les séries sont cointégrées, un modèle de correction d'erreur est spécifié. Ce dernier traduira la dynamique de court terme alors que le modèle initial sera celui d'un équilibre de long terme.

    2-Test de RAMSEY : l'objet de ce test est de voir si le modèle souffre de
    l'omission d'une ou plusieurs variables pertinentes en introduisant une variable

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    fictive. Ce test consiste à vérifier la significativité du modèle à travers l'effet de la variable fictive introduite. Si elle n'est pas significative, alors la spécification du modèle est complète ; c'est-à-dire que le modèle a pris en compte toutes les variables pertinentes qui expliquent la variable dépendante. Mais, si la variable fictive est significative, alors des variables susceptibles d'influencer les variations de la variable dépendante seront introduites.

    3-Tests de validation du modèle :

    L'estimation par les MCO se fonde sur des hypothèses fondamentales.

    Des tests de validation devront donc être effectués avant d'interpréter les valeurs des coefficients. Il s'agit de:

    - La statistique R2 pour la qualité de la régression.

    - Le test de BREUSCH-GODFREY . Pour vérifier si les erreurs sont autocorrélées ou non, nous avons réalisé le test de Breusch-Godfrey. La statistique de BreuschGodfrey, donnée par BG = n.R2 suit un khi-deux à p degré de liberté, avec : p : nombre de retard des résidus

    n : nombre d'observations

    R2 : coefficient de détermination.

    L'hypothèse de non corrélation des erreurs est acceptée si la probabilité est supérieure à 5% ou si n.R2 < chi-deux lu ; l'autocorrélation est aussi vérifiée par

    le corrélogramme des erreurs. Les erreurs ne sont pas auto corrélées si elles sont dans le corrélogramme

    - Le test d'homoscédasticité de WHITE permet de voir si la variance du terme d'erreur est une constante ou non. Les erreurs sont homoscédastiques si la Probabilité de la statistique de Fischer est supérieures à 5%

    - Le test de FISCHER permet de voir si le modèle est globalement significatif ou non. Le modèle est significatif au seuil de 5% si la probabilité de la statistique de Fischer est inférieure à 5%

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    - Le test de normalité de JARQUE-BERA vérifie la normalité d'une distribution statistique. Il y a normalité quand Jarque BERA est inférieur à 5,99 où quand sa probabilité est supérieure à 5%.

    - Le test de stabilité de CUSUM et CUSUM CARRÉ vérifient la stabilité du modèle estimé. Il ya stabilité quand les courbes ne sortent pas du corridor.

    - Le test de Prévision (Theil) pour apprécier le pouvoir prédictif du modèle. Le modèle est utilisable à des fins de prévision si la statistique de Theil est très proche de zéro.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    CHAPITRE2 : ETAT DE LA PRODUCTION AGRICOLE ET DES
    INFRASTRUCTURES PUBLIQUES AU BENIN.

    Dans ce chapitre il s'agira de faire l'état de la production agricole et des infrastructures publiques au Benin

    1-ETAT DE LA PRODUCTION AGRICOLE AU BENIN

    1-1-LES ZONES AGROECOLOGIQUES DU PAYS

    Par son extension entre la côte du Golfe du Bénin et la vallée du Niger (6°17 à 12°4), la République du Bénin présente une gamme variée de climats. Il s'intègre à ce hiatus climatique de l'Afrique de l'Ouest qualifié de "diagonale de sécheresse", caractérisé par la faiblesse relative des précipitations annuelles qui tournent autour de 1.200 mm. On y distingue :

    - Une zone subéquatoriale à quatre saisons (deux pluvieuses et deux sèches intercalées), allant de la côte à la latitude de Dan au nord d'Abomey. Celle-ci connaît 250 jours de pluies répartis en deux : la première, la plus longue allant de mars à fin juillet et la seconde de septembre à mi-novembre. Elles sont séparées par les deux saisons sèches.

    - Une zone soudano-guinéenne à deux saisons (une pluvieuse et une sèche) au centre du pays avec 200 jours de pluies concentrées sur la période allant d'avril à octobre. Elle s'étend de la latitude de Bohicon à celle de Savè.

    - Une troisième zone de type soudanien avec deux saisons (une pluvieuse et une sèche) et avec 145 jours de pluies concentrées sur la période allant de mai à septembre. Elle s'étend de la latitude de Parakou et à tout le nord du pays. Ce type de climat présente une tendance sahélienne vers l'entité nord du pays tandis que la chaîne de l'Atacora se signale par l'importance de ces totaux pluviométriques. La répartition spatio-temporelle des précipitations montre que le sud-ouest du Bénin ainsi que l'extrême nord accusent des déficits pluviométriques marqués. Les bilans

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    d'eau (P-ETP) font état de 9 mois secs rendant de ce fait peu propice la production agricole. (RNIB, 2008).

    Il est subdivisé en huit zones agro écologiques.

    L'extrême Nord-Bénin regroupe les communes de Malanville et de Karimama et couvre une superficie totale de 9057 Km2 avec une population de 141207 habitants, selon les données du RGPH3. Elle compte 9843 ménages agricoles. Les systèmes de cultures reposent sur le mil et le sorgho. Le coton, le maïs, le riz l'oignon, la pomme de terre et les cultures maraichères, le long du fleuve Niger sont des cultures secondaires de cette zone. En raison des peuplements encore faibles, les terres sont disponibles dans cette zone où on peut craindre les déséquilibres environnementaux. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    La zone cotonnière du Nord-Bénin regroupe Ségbana, Gogounon, Banikoara, Kandi. Elle couvre 20930 Km2 et compte 44251 habitants avec 29227 ménages agricoles. Les systèmes de cultures dans cette zone sont basés sur le sorgho et le maïs complétés par l'igname. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    Le sud Borgou regroupe N'Dali, Nikki, Kalalé, Sinendé, Péhunco, Bembèrèkè et Kouandé et s'étend sur une superficie de 23442Km2 avec une population de 602843 habitants et compte 36229 ménages agricoles. Le système de culture dans cette zone est basé sur l'igname. Le faible peuplement de la zone explique la disponibilité des terres. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    La zone Ouest-Atacora est constituée des communes de Cobly, Ouaké, Boukombé, Tanguiéta, Natitingou, Djougou, Toucountouna, Copargo et couvre une superficie de 16936km2 sa population est de 629993 habitants avec 54855 ménages agricoles. Le système de production est basé sur les céréales au Nord de la zone, complété par l'igname dans la partie sud de la zone. Le faible peuplement explique la disponibilité des terres dans la zone cotonnière du centre du Bénin qui regroupe Bassila, Parakou, Tchaourou, Ouessé, Bantè, Savè, Savalou Glazoué, Kétou,

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    Djidja, Dassa et Aplahoué couvre 32163km2 et compte 1166182 habitants avec 9153 ménages agricoles. Le système de culture a pour base les céréales, les tubercules et les légumineuses produits deux fois au cours de l'année grâce aux deux saisons de pluie qui caractérisent la zone. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    La zone des terres de barre est constituée des communes d'Abomey-Calavi, Allada, Kpomassé, Tori-Bosso, Zè, Djakotomé, Dogbo, Kouékanmey, Houéyogbé, Toviklin, Adjarra, Ifangni, Missérétté, Porto-Novo, Abomey et Bohicon. Elle couvre une superficie de 6391km2 avec 1960136 habitants et 144715 ménages agricoles. Le système de culture est basé sur la culture de maïs, du manioc et de l'arachide. Dans cette zone le régime des pluies est souvent perturbé entrainant des changements dans les cycles de production annuelle. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    La zone de dépression comprend Pobè, Toffo. Sa superficie est de 2564 km2 avec une population de 391147 habitants. Le maïs associé au manioc, à la tomate, au piment, et d'autres constituent la base du système de culture de la zone qui recèle d'importantes potentialités pour la population. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    La zone des pêcheries regroupe Grand-Popo, Comé, Lokossa, Cotonou etc. elle couvre une superficie de 3280km2 avec une population de 1435888 habitants et 65120 ménages agricoles. Dans cette zone le système de production est basé sur le maïs, le manioc et les cultures maraichères. La très faible disponibilité des terres y limite l'extension de l'agriculture. (Peter Ton et Eustache Wankpo ,2004)

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    1-2-CARACTERISTIQUE DU SECTEUR AGRICOLE AU BENIN

    Le secteur agricole occupe une place prépondérante dans l'économie béninoise. Moteur de la croissance économique béninoise, le secteur agricole est caractérisé par la prédominance de petites exploitations agricoles et sa vulnérabilité aux aléas climatiques. Il n'est guère compétitif du fait des coûts des intrants encore élevés et de sa faible mécanisation, de son faible niveau d'intensification (fertilisation, pesticide, semences améliorées) pour les cultures vivrières notamment. Actuellement, malgré l'émergence de nouveaux types d'agriculteurs sortis des centres de formation sa productivité est encore peu considérable. La principale culture de rente est le coton. Les principales cultures vivrières (maïs, manioc, sorgho/mil, igname, niébé et arachide) permettent de couvrir globalement les besoins alimentaires mais restent encore largement en deçà des potentialités offertes par les conditions écologiques du pays. La plupart des exploitants ont très peu recours aux intrants et s'adonnent à des pratiques d'exploitation minière qui accentuent la dégradation des ressources naturelles (RNIB, 2008).

    L'irrigation au Bénin demeure embryonnaire et occupe une très faible frange de producteurs. Cependant, le pays dispose d'importantes ressources hydro-agricoles réparties sur toute l'étendue du territoire national. Les terres facilement irrigables sont globalement estimées à 322 000 ha dont 117 000 ha de plaines inondables et 205 000 ha de bas-fonds. Seulement 9,6% des terres de bas-fonds sont formellement identifiés et moins de 1% environ ont été aménagé. Au total, quelques 12 258 hectares (soit moins de 4% des terres facilement irrigables dont dispose le pays) sont équipés à des fins d'irrigation. Par ailleurs, l'évolution de l'irrigation au Bénin entre 1994 et 2002 concernait 835 ha de bas-fonds dont plus de 300 ha relevant presque exclusivement des initiatives privées (RNIB, 2008). Les superficies effectivement exploitées sous irrigation avec maîtrise totale de l'eau pour la campagne 1999/2000 s'élevaient à 563 ha de périmètres formels (soit 6% des terres équipées en périmètres formels) et à environ 1 300 ha de périmètres

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    informels (80% des terres équipées en périmètres informels). En ce qui concerne les 563 ha, il s'agit des quatre périmètres rizicoles de Malanville Koussin-Lélégo, Dévé et Tchi-Ahomadégbé qui couvrent une superficie totale de 858 ha et ont été réhabilités entre 1985 et 1999. Quant aux aménagements avec maîtrise partielle de l'eau, 960 ha sont exploités, soit 75% des terres aménagées. L'abandon des espaces aménagés s'explique par la mauvaise gestion technique et financière des aménagements, la non-maîtrise des itinéraires techniques de production sous irrigation, la dégradation des éléments des réseaux d'irrigation et l'appauvrissement des sols. En ce qui concerne la technique d'irrigation, l'irrigation de surface se pratique sur 46% de la superficie totale, suivie de l'irrigation par aspersion sur 42% de la superficie totale. Les grands périmètres (> 100 ha) constituent la majorité de l'irrigation en maîtrise totale. En périmètres formels en maîtrise totale (9 349 ha), l'élévation d'eau est nécessaire pour 98,5% des superficies équipées. En zone urbaine et périurbaine, une multitude de maraîchers utilisent des systèmes d'exhaure manuelle. L'irrigation informelle et les périmètres en maîtrise partielle ne sont pas pris en compte dans cette classification, car ils ne sont pas encore caractérisés (RNIB, 2008).

    Dans l'ensemble, les moyens de production restent dominés par les outils traditionnels et archaïques. Mais dans les départements du nord et du centre, le système d'attelage occupe une part de plus en plus non négligeable dans les moyens de production à cause du développement de la culture de rente comme le coton et l'arachide. Le système de polyculture à caractère traditionnel utilisant la houe, le coupe- coupe, la rotation assolement et jachère plus ou moins longue suivant les régions est le plus utilisé avec un faible niveau de mécanisation. Le système de culture extensive est plus souvent pratiqué au détriment de celles intensive et biologique. Pour la plupart des cultures on utilise le superphosphate ou le phosphate d'ammoniac, l'urée le chlorure de potassium et aussi l'engrais coton. Tout le phosphore et le potassium sont apportés en fumure de fond. Une moitié de

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    l'azote est apportée après le démariage, la seconde moitié à l'épiaison (MAEP, 2009).Le tableau suivant indique quelques paramètres sur les productions agricoles au Benin.

    Tableau2 : Quelques paramètres sur les productions agricoles béninoises en 2009.

    Cultures

    Indicateurs

    Céréales

    Racine et

    Tubercules

    Légumineuses

    Maraichers

    Cultures industrielles

    Taux de croissance moyenne

    5,15%

    5,90%

    5,01%

    8,49%

    13,42%

    Production moyenne en tonnes

    754622,90

    3054469,68

    75569,3548

    170478

    263052,548

    Ecart type en tonnes

    321497,21

    1611972,3

    34802,8558

    91941,2238

    214229,561

    Coefficient de variation

    0,426

    0,527

    0,46

    0,539

    0,814

    Source : DPP/MAEP, 2011.

    Ce tableau nous indique les indicateurs de tendance centrale (moyenne) et de dispersions (écart type, coefficient de variation) des productions agricoles. Ainsi, les différentes cultures ont toutes un taux de croissance moyen positif et supérieur à 5%.Cela nous montre que la production de ces cultures a connu plus de croissance que de baisse sur la période 1980-2009.Il y a de ce fait une tendance positive dans l'évolution leur production. Le coefficient de variation nous montre la dispersion relative des données de production par rapport à leur moyenne. Par exemple, 42,6% des productions annuelles des céréales sont dispersées autour de leur moyenne, indiquant ainsi les fortes variations des productions de céréales d'une année à l'autre. Les productions des cultures industrielles sont plus variables suivies des

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    maraîchers, des racines et tubercules, des légumineuses et des céréales. Tout ceci indique que l'agriculture béninoise est tributaire des variations climatiques.

    En effet, Sur une superficie de 1059450 ha en 2009 contre 1093977 en 2008, les céréales deviennent de plus en plus cultivées intensivement au Benin. Avec une production qui croit d'année en année, la production céréalière est évaluée en 2009 à 150814 tonnes contre 1093977 en 2008 .Cette augmentation tire sa source de l'importance croissante de la demande intérieure soutenue par les politiques d'intensification adoptées par l'État pour assurer cette demande intérieure. En effet cet essor des céréales au cours de la campagne agricole 2009-2010 est dû fondamentalement à l'augmentation de la production du maïs et du riz qui sont respectivement évaluées en 2009 à 1205200 et 150604 tonnes contre 978063 et 109371 tonnes en 2008 soit un taux de croissance respectif de 23,22% et de 37,70%.

    Les racines et tubercules tout comme les céréales sont des produits alimentaires de base vitale pour une bonne partie des béninois. Pour la campagne 2009-2010 la production de racines et tubercules est évaluée à 6433914 tonnes sur une superficie de 437680 ha contre 6213838 tonnes sur une superficie de 461458 ha. Ainsi, le rendement par hectare de cette culture s'est accrut au cour de la campagne agricole 2009-2010.Cette élévation est notamment le fait de l'accroissement de la production du manioc qui en 2009 est évaluée à 3996422 tonnes sur une superficie de 257404 ha contre 3611213 tonnes sur une superficie de 265500 ha en 2008.

    Ces dernières années, la production des légumineuses et des maraîchers ont connu une tendance baissière. Cela montre le fait que ces cultures sont de plus en plus laissées en faveur d'autres cultures qui répondent plus à la demande intérieure au Benin. En 2009, leur production s'évalue respectivement à 101678 et 279098 tonnes contre 116689 et 319291 tonnes en 2008. La chute des maraîchers est due à

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    la baisse de la production de tomate et du piment qui sont des cultures fortement influencées par les conditions climatiques. Ainsi, la tomate et le piment ont chuté respectivement de 15,44% et de 42,43% en 2009.

    En ce qui concerne les cultures industrielles, depuis des années, ont une évolution erratique. Cette évolution est déterminée par les conditions climatiques et le prix d'achat de coton graine sur le marché international. D'après le rapport élaboré par la direction de la programmation et de prospective du ministère de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche en 2009, les producteurs béninois de coton ont préféré donner la priorité à la production des cultures céréalières notamment le maïs et le riz qu'a celle du coton5. Selon ce rapport, la production du maïs et du riz a connu respectivement une augmentation de 23,22% et de 37,7% alors que celle du coton a baissé de 37%.La production de l'arachide a aussi chuté de 136796 en 2008 à 86789 tonnes en 2009.selon certains agriculteurs du coton, cette chute de l'indice de coton pourrait s'expliquer par les nombreuses difficultés qui ont entravé la culture du coton au cours de cette campagne notamment la non disponibilité d'intrants de qualité à temps réel.

    2- ETAT DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES AU BENIN

    Les infrastructures jouent un rôle stratégique dans le processus de développement. Elles contribuent à relier les agents aux marchés, à réduire les coûts des facteurs, à améliorer la compétitivité de l'économie et, à fournir ses services essentiels qui déterminent la qualité de vie des populations. Elles ont un effet d'entrainement sur tous les autres secteurs et donc un impact direct sur le bien-être de l'ensemble de la population. Compte tenu de l'enjeu qu'elles représentent pour la croissance, le Bénin en a fait un axe stratégique de la SCRP2.D'après les données de notre étude, l'investissement dans les infrastructures publiques s'accroît d'année en

    5 Article publié par AFRIQUE AVENIR en Novembre 2009 :La culture de coton délaissée au profit des céréales au Benin

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    année. Cela insinue que la dotation infrastructurelle du Benin évolue en fonction des investissements consentis.

    2-1- INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT AU BENIN.

    Les infrastructures de transport concernent la réhabilitation et l'entretien du réseau routier en passant par les pistes rurales, le réseau ferroviaire, les infrastructures aéroportuaires et portuaires (maritime).

    · LE RESEAU ROUTIER :

    Les investissements consentis depuis les années 70 ont permis de construire une infrastructure de transit presque entièrement bitumée. Les deux corridors nord - sud (entre Cotonou et le Niger d'une part et le Burkina Faso d'autre part) jouent bien leur rôle d'intégration régionale. L'axe côtier Togo-Bénin-Nigeria est également bitumé. Malgré ces efforts, le Bénin ne dispose pas d'infrastructures routières suffisantes, qui sont pourtant essentielles au développement des échanges. En 2007 et 2009, le réseau routier a été légèrement amélioré. Le réseau routier national comporte une linéarité totale de 6 076Km qui se répartit comme suit :

    · 7 routes classées Nationales Inter-Etats totalisant une longueur de 2178 Km,

    · 10 anciennes routes classées Nationales pour une longueur de 1 247 Km et

    · 29 nouvelles routes classées Nationales d'une longueur de 2 651Km (MTPT/INSAE/ TBS, 2009). A ce réseau classé, s'ajoutent les traversées urbaines de routes nationales d'une longueur 55 Km (villes de Cotonou et Porto-Novo). En 2009, ce réseau comporte 2 078 Km de routes bitumées et 3 866 Km de routes en terre dont 2 651 Km de routes nouvellement classées. Le point faible du réseau routier réside aussi dans son manque d'entretien et de l'incivisme de certains usagers.Le tableau ci-dessous présente une comparaison de quelques indicateurs routiers dans les régions du Bénin (MTPT/INSAE/ TBS, 2009).

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    TABLEAU4 : Indicateurs routiers au Bénin en 2009

    Indicateurs

    routiers

    Régions

    Longueur

    de route

    (km)

    Densité routière (km pour 10000 habitants)

    Densité routière (km/km2)

    Indice

    d'état du

    réseau routier(%)

    Alibori-Borgou

    1497,17

    9,6

    0,03

     

    Atacora-Donga

    1641,78

    14,5

    0,05

     

    1378,97

    7,5

    0,42

     

    470,40

    4,2

    0,12

     

    529,36

    3,7

    0,12

     

    426,93

    3,0

    0,02

     

    5944,59

    7,0

    0,05

    76

     

    Source : MTPT/INSAE/ TBS, 2009

    A la lecture du tableau, nous constatons que la région de l'Atacora-Donga dotée de la densité routière par habitants la plus élevée (14,5) a une faible densité routière par superficie(0,05) alors que celle de L'Atlantique-Littorale dotée d'une faible densité routière par habitants(7,5) a la plus forte densité routière par superficie (0,42).Ce fait nous montre que bien que l'Atlantique-Littoral soit doté d'importante linéaires de routes bitumées et en terres, les habitants de cette région sont toujours dans le besoin. L'indice d'état du réseau routier montre que la qualité des routes au niveau national est bonne.


    · LES PISTES RURALES :

    Elles constituent le principal réseau de collecte et d'évacuation des produits agricoles. Le désenclavement des zones rurales revêt donc une grande importance sur le plan économique, social et politique. Cependant, le réseau des pistes rurales est encore insuffisant. Sur un linéaire de plus de 25575 km de pistes inventoriées, seul un réseau de 7827km de pistes a été aménagé à ce jour dont 1075 km effectivement entretenues (MTPT/INSAE/ TBS, 2009). Le linéaire de pistes rurales aménagées ou réhabilitées dans le conte de l'année 2009 s'est chiffré à

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    1208,615Km pour un objectif de 2000Km. Cette faible performance provient des difficultés de mobilisation des recettes publiques liées à la crise économique et financière internationale. (Rapport d'avancement SCRP 2).

    · LE RESEAU FERROVIAIRE :

    Le réseau ferroviaire comprend une voie métrique unique entre Cotonou et Parakou (438 km).Cependant, la voie et le matériel roulant sont en mauvais état au point que l'exploitation de la ligne est partiellement paralysée. Depuis l'achèvement de la route Cotonou-Parakou, les modes ferroviaire et routier sont en forte concurrence dans ce corridor. D'ailleurs, la quantité de marchandises transportées par voie ferroviaire a énormément diminué en 2009 (36 553 tonnes) par rapport à 2000 (155 597 tonnes) (INSAE/ TBS, 2009).La reforme globale qui s'est faite a permis de donner un nouveau souffle au réseau ferroviaire. Elle comprend la réhabilitation du réseau ferroviaire, l'acquisition de nouveaux matériels (trois locomotives, un moteur neuf, un moteur réhabilité, des wagons...) et la mise en concession de l'OCBN. Cette reforme a permis un embranchement de 2,5Km jusqu'à PLM Alédjo, une réhabilitation de la liaison Cotonou-Porto-Novo et Cotonou-Parakou. (Rapport d'avancement SCRP 2).

    · LE DOMAINE AEROPORTUAIRE:

    Le Bénin dispose d'un seul aéroport de classe internationale situé à Cotonou. Sa piste d'atterrissage et de décollage d'une longueur de 2 400 m est insuffisante pour accueillir aisément certains types d'avions gros-porteurs. Les possibilités de son allongement sont limitées. Jusqu'en 2007, il n'existait que six (06) pistes d'atterrissage et un (01) aérodrome secondaire (Parakou) dans le pays. Le transport aérien domestique n'existe pas actuellement. Les travaux réalisés dans le cadre de l'organisation du sommet de la CEN-SAD en juin 2008 à Cotonou, ont permis de porter la capacité d'accueil de l'Aéroport International Cardinal Bernardin GANTIN de Cadjèhoun de 09 postes à 23 postes d'avions. Par ailleurs, la

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    construction d'un second aéroport de classe internationale est en cours à Tourou dans le département du Borgou. (INSAE/ TBS, 2009).


    · LE DOMAINE PORTUAIRE ET FLUVIO-LAGUNAIRE :

    Le Port de Cotonou joue un rôle important dans l'économie béninoise, mais sa capacité actuelle ne répond pas à la demande car, le volume du trafic augmente de jour en jour. Le trafic maritime en termes de trafic total des marchandises en tonnes métriques est de 600 698 365 en 2009 contre 203 073 490 en 2000, soit plus du double du trafic observé en 2000.Cependant, pour rendre le port autonome de Cotonou compétitif, d'énormes reformes ont été engagées dans ce sous secteur. Au vu de celles-ci, il est à noter: le prolongement de l'épi d'arrêt de sable ; la construction des deux quais sud sur financement du MCA, du terminal à conteneurs par le Groupe Bolloré, de plusieurs voies d'accès à l'intérieur du port. Le renforcement du réseau d'éclairage et d'électricité, la mise en place d'un système de vidéo surveillance, le contrôle des accès, la radiocommunication et la lutte contre l'incendie. Ces infrastructures vont augmenter la capacité d'accueil du Port de Cotonou et contribueront non seulement à sécuriser l'enceinte portuaire mais également à réduire les temps d'attente en rade et à quai des navires. Quant au sous secteur fluvio-lagunaire, bien que des potentialités existent pour désenclaver des zones pour la promotion du tourisme et même peut être aussi pour développer un système de transport public près de Cotonou, le transport fluviolagunaire n'est pas développé au Bénin. (Rapport d'avancement SCRP 2).

    2-2- ETAT DES INFRASTRUCTURES D'EDUCATION ET DE SANTÉ :

    La République du Bénin a toujours réservé une place de choix à l'instruction. Rares sont les villages du Bénin qui ne disposent pas d'une école primaire. Les collèges d'enseignement général et les lycées couvrent la quasi-totalité du territoire national. Le nord et le sud disposent chacun d'une université publique (UAC ET UNIPA). Grace au Plan Décennal de Développement, le système formel d'éducation en

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    République du Bénin dispose d'un programme de construction et d'équipement d'infrastructures scolaires. L'ouverture progressive d'écoles maternelles (405 EM 2007, 493 en 2008 et 610 en 2009) ; des programmes et des guides pour le sous ordre d'enseignement ; la dotation des écoles en matériels spécifiques à l'éveil et à la simulation de l'enfant et des actions de sensibilisations. Le renforcement des subventions aux écoles, la poursuite de la construction et de l'équipement des salles de classes, l'acquisition des tables et des bancs pour l'équipement desdites salles ; l'augmentation des groupes pédagogiques et enfin la création de trois centres universitaires spéciaux à savoir l'École des Sciences et Techniques du Bâtiment et de la route (ESTBR) d'Abomey ,l'École Nationale Supérieure des Sciences et Techniques Agronomiques (ESSTA) de Djougou et l'École Nationale Supérieure des Sciences et Techniques Agronomiques (ESSTA) de Kétou. Le ratio d'encadrement élèves/maître et celui d'étudiants/enseignant en 2009 sont respectivement de 44,9 et 67 contre 44,6 et 51 en 2008 (Rapport d'avancement SCRP 2 et INSAE/ TBS, 2009)

    Quant à la santé, le Bénin ne dispose que de 425 Centres de Santé d'Arrondissement, 75 Centres de Santé Communaux, 26 Hôpitaux de Zone fonctionnelles, 5 CHD, 1 CNHU, 8 Centres de traitement de lèpre et 51 Centres de traitement de tuberculose en 2005. Le nombre de lits aux CHD et CNHU est de 1741 en 2005, 1720 en 2006 et 1734 en 2007. Le taux de fréquentation des services de santé est de 45,2%4 et 46,5%5 respectivement en 2008 et en 2009. Le nombre de zones sanitaires fonctionnelles demeure inchangé à 26 en 2009. Le ratio nombre d'habitants pour un médecin est de 7472 ,7511 et 7979 respectivement pour 2007, 2008 et 2009. Par arrondissement, il n'y a qu'un médecin pour 10.000 béninois. Ce ratio est élevé par rapport aux recommandations d'OMS. S'agissant des sages femmes, ce ratio est de 16 pour 10.000. Enfin il est à noter les matériels

    4 Proportion des personnes bénéficiant des soins de santé par rapport à la population totale en 2008

    5 Proportion des personnes bénéficiant des soins de santé par rapport à la population totale en 2009

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    accompagnants la gratuité de la césarienne. (DPP/MS, INSAE/ TBS, 2009, Rapport d'avancement SCRP 2.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    CHAPITRE3 : ÉVOLUTION DES VARIABLES, PRESENTATION DES
    RESULTATS ET RECOMMANDATIONS

    Dans ce chapitre nous allons partir de l'évolution des variables pour présenter les résultats de nos estimations avant d'aboutir sur les recommandations de politiques économiques.

    1-EVOLUTION DES VARIABLES.

    1-1-EVOLUTION DE LA PRODUCTIONS AGRICOLE DE 1980 à 2009.

    Cette partie sera appréciée par les taux de croissance du PIB agricole réel(PIBAR) et des spéculations agricoles.

    1-1-1 ÉVOLUTION DU PIBAR AU BENIN.

    Entre 1980 et 2009, la production agricole a subit une croissance erratique en fluctuant entre -3.6% et 12.26% (graphique 1). De 6,86% en 1980, elle s'est accrue de 10.2% entre 1980 et 1981 avant de baisser drastiquement à -4% en 1983. Entre 1983 et 1987 la production agricole a renoué de façon régulière avec des taux de croissance positifs. En effet, ce dernier s'est redressé pour atteindre 12,26% en 1993 qui est d'ailleurs sa valeur maximale. Entre 1991 et 1994, la production agricole a eu une évolution en dents de scie avec une amplitude d'environ 0,6 points de croissance avant de se stabiliser autour de 0,06 entre 1995 et 2000. L'année 2005 marque le retournement brutale de la croissance avec un taux de croissance de -2,99% qui s'est rapidement relevé à 6.2% en 2006.C'est à partir de 2007 que la production agricole s'est engagée dans une chute permanente avec un taux de croissance positif. Ainsi, la dévaluation du franc CFA a eu un effet positif sur la croissance de la production agricole du fait des gains d'exportation des produits agricoles notamment le coton dans la mesure où de 1980 à 1993 la production agricole variait jusqu'atteindre des taux négatifs et c'est après 1994

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    qu'on enregistre des taux nettement positif. La baisse durable à laquelle est sujette la production agricole à partir de 2007 s'explique par les effets néfastes des différentes crises financières sur les recettes d'exportation des produits agricoles.

    GRAPHIQUE1: Évolution du taux de croissance du PIBAR au Bénin de 1980 à 2009 (en %)

    14

    12

    10

    -2

    -4

    -6

    4

    8

    0

    6

    2

    1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    PIBAR

    Source : Données de MAEP, 2010.

    1-1-2-ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES CEREALES ET DES RACINES ET TUBERCULES.

    Entre 1980 et 2009, la croissance céréalière et celle des racines et tubercules ont connu une évolution presque identique mais erratique (graphique 2). En 1987, le taux de croissance céréalière a atteint son niveau le plus bas (-19,53%) avant de remonter en dents de scie pour atteindre le niveau maximum (39,46%) en 1988, puis elle connaitra une évolution presque stable en dents de scie entre -3% et 21% de 1990 à 2002 où elle amorcera une croissance jusqu'à la fin de la période avant de s'engager dans une baisse jusqu'en 2007.

    Quand aux racines et tubercules, dont le minimum est atteint en 1980 à -19,03%,
    leur taux de croissance évoluera en dents de scie d'abord avec de fortes variations

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    au début des années 80, puis de faibles variations entre 1990 et 2007,pour atteindre le maximum en 2008 avant de chuter à 3,58% en 2009.

    Ces deux productions constituent les produits alimentaires des béninois. Leur stabilité relative dans le temps est preuve qu'elles sont destinées principalement à la subsistance. Les variations sont certainement les effets des aléas climatiques, des politiques agricoles qui amènent les agriculteurs à les ignorer certaines années au profit d'autres cultures. Mais les hausses observées ces dernières années sont les effets des politiques de diversification agricoles avec un accent sur la production des céréales surtout le riz.

    GRAPHIQUE2 : Évolution des taux de croissance de la production des céréales et des racines et tubercules de 1980 à 2009 (en %).

    60

    -30

    Céréales

    Racines et Tubercules

    -10

    -20

    40

    50

    30

    20

    10

    0

    1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

    Source : Données de MAEP, 2010.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    1-1-3-ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES LÉGUMINEUSES ET DES MARAICHERS.

    Entre 1980 et 2009, la production des légumineuses et celle des maraîchers ont connu une évolution irrégulière avec de fortes variations (graphique 3).En 1984, la croissance des légumineuses a atteint son niveau maximal de 55,26% où elle évolue en dents de scie pour atteindre son niveau minimal de -33,06% avant de reprendre timidement pour atteindre -12,86%.Quant à la croissance des maraîchers elle atteint son niveau maximal de 54,83% en 1986 avant de chuter à l'année précédente pour atteindre -28,59% puis évolue en dents de scie sur le reste de la période en passant par -18,79% en 1998 et-12,59% en 2009.

    Ces deux cultures ont connu des pics à des périodes différentes. Les légumineuses auront leur premier pic en 1985, puis en 2008 avec entre ces deux années de fortes variations dues essentiellement aux variations climatiques, à l'environnent économique etc.... .

    Les maraîchers ont connu plus de pics, en 1986,1988 et 1997.Les pics descendants seront enregistrés en 1987, et en 1998 qui sont les années de plus faibles croissances. La forte sensibilité de ces cultures aux conditions climatiques explique ces fortes variations de production. Notons que les deux cultures sont des produits périssables surtout les maraîchers qui ne peuvent pas être transportés à des conditions particulières sur de longues distances.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    GRAPHIQUE3 : Évolution des taux de croissance de la production des légumineuses et des maraîchers de 1980 à 2009(en %).

    -10

    -20

    -30

    -40

    40

    60

    50

    30

    20

    10

    0

    1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986

    Légumineuses Maraîchers

    1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    Source : Données de MAEP, 2010.

    1-4-ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION DES CULTURES INDUSTRIELLES.

    Les cultures industrielles considérées sont le coton et l'arachide. De -31,6% en 1980, leur production sera relativement stables jusqu'en 1994 où elle connaitra un pic spectaculaire de plus de 360% (graphique4) pour chuter l'année suivante et demeurer plus stable jusqu'en 2004 où elle amorcera une série de variations plus ou moins forte jusqu'en 2009.

    Les causes de ces variations sont dues à la fois aux causes endogènes et exogènes. De 1980 à 1993 l'organisation des exportations était aux mains de l'État, et la caisse de stabilisation protégeait les producteurs des variations des cours mondiaux. Les variations de la production sont essentiellement dues aux variations climatiques et aux politiques agricoles intérieures.

    A la faveur de la dévaluation en 1994, les prix aux producteurs sont améliorés et la
    production a connu des pics. A partir de 1994 le désengagement de l'État, la

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    suppression des caisses de la stabilisation ont fait que les producteurs font face directement aux prix des marchés internationaux. La mauvaise organisation des privés dans la gestion de la filière, la chute des cours mondiaux au cours de cette période vont péricliter la production (surtout le coton qui représente plus de 50% de la production des cultures d'exportation).Mais les fortes variations des dernières années (2006 à 2009) sont les efforts du gouvernement pour la relance du secteur cotonnier.

    GRAPHIQUE4 : Évolution du taux de croissance de la production des cultures industrielles de 1980 à 2009

    400

    350 300 250 200 150 100 50

    0 -50 -100

    Cultures industrielles

    1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    Source : Données de MAEP, 2010.

    1-2- ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES RAPPORTÉES AU PIBR DE 1980 à 2009

    1-2-1-ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT RAPPORTÉES AU PIBR(en%).

    La part des investissements en infrastructures de transport dans le PIB a connu une évolution timide entre 1980 et 1993(graphique5). Cette évolution s'est accentuée entre 1994 et 2001, variant entre 3,65% et 8,32% qui est d'ailleurs sa valeur maximale intersectée par une chute en 1998 (3,24%). Entre la période 2001-2006,

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    après une quasi stabilisation entre 2002 et 2003, cette part a accru et a atteint 5,11% en 2004 avant de baisser à 2,05% en 2005 compte tenue des difficultés financières auxquelles le pays a fait face entre 2004 et 2005. Du fait de la politique de perfectionnement des infrastructures mise en oeuvre par les autorités, les dépenses en infrastructures de transport dans le PIB réel ont drastiquement augmenté sur la période 2006-2009 passant de 1,98% à 5,97% en 2008 avant de chuter drastiquement à 0,5% en 2009. Cette augmentation est due aux aménagements et aux modernisations du réseau routier puis aux aménagements et aux entretiens des pistes rurales.

    GRAPHIQUE5 : Évolution des investissements en infrastructures de transport rapportées au PIBR au Bénin de 1980 à 2009(en %).

    1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    9 8 7 6 5 4 3 2 1 0

     
     

    ITRANS/PIBR

    Source : Données de MEF, 2011.

    1-2-2-ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES
    DE SANTÉ RAPPORTÉES AU PIBR.

    De 1,16% en 1980, la part des investissements en infrastructures de santé dans le PIB a augmenté pour atteindre 4,11% en 1985.De 1985 à 1987, ces dépenses ont énormément baissé et ont atteint un niveau de 0,4% en 1987(graphique6).Par suite des recommandations du premier programme d'ajustement structurel(PAS) sur

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    l'amélioration des infrastructures de santé, entre 1987 et 1988, les investissements en infrastructures de santé ont eu un rebond (de 7,82% en 1988) qui malheureusement sont atténués en 1990 à 4,13% avant de suivre leur tendance haussière sur la période 1991-1994. Après la dévaluation du franc CFA en 1994, ces investissements ont eu un coup dur qui les a chutés de 13,75% à 1,65% en 1999 avant qu'une légère amélioration ne soit enregistrée sur la période 2000-2007 de 1,86% à 2,96% mais rapidement fauchée pour atteindre un seuil de 1,47% en 2009. Cette baisse est la conséquence des politiques de restriction des investissements en infrastructures sanitaires au profit d'autres secteurs prioritaires dans le but d'une croissance économique forte.

    GRAPHIQUE6 : Évolution des investissements en infrastructures de santé rapportées au PIBR au Bénin de 1980 à 2009(en%).

    16

    14

     
     

    12

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     

    1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

    ISANT/PIBR

    Source : Données de MEF, 2010.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    1-2-3-ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES DE L'ÉDUCATION RAPPORTÉES AU PIBR.

    La part des dépenses en infrastructures de l'éducation dans le PIB a accru de façon régulière sur la période 1980-1986 de 0,82% à 2,12% avant de subir une baisse en 1987 de 1,87% ( graphique7).Après cette baisse, cette part a régulièrement accru mais a évolué en dents de scie jusqu'en 2003 où elle a chuté pour atteindre un niveau de 1,08% en 2004. De 2004 à 2009, cette part a évolué en dents de scie avec une amplitude quasi égale sur ladite période. En fait, une baisse d'environ d'un pourcentage suit régulièrement une hausse du même pourcentage. Cette croissance régulière est due à la poursuite de réduction de l'analphabétisme par les autorités étatiques en dotant les régions d'infrastructures éducatives adéquates. Ainsi, l'État se doit d'augmenter chaque année la dotation infrastructurelle d'éducation afin de faciliter l'enseignement. Notons tout de même que la baisse enregistrée en 2007 émane du manque de ressources dû aux crises financières de ces dernières années.

    GRAPHIQUE7 : Évolution des investissements en infrastructures de l'éducation rapportées au PIBR au Bénin de 1980 à 2009(en %).

    3

    2,5
    2
    1,5

    1

     
     

    0,5

    0

    1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008

    IEDU/PIBR

    Source : Données de MEF, 2010.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    2-IMPACT DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES PUBLIQUES SUR LA PRODUCTION AGRICOLE

    2.1-STATIONNARITÉ DES SÉRIES UTILISÉES ET TEST DE COINTÉGRATION.

    2.1.1- STATIONNARITÉ DES SÉRIES.

    Avant le traitement d'une série chronologique, il convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques. Parmi celles-ci, on peut citer notamment l'étude de la stationnarité des séries. Ainsi, Dickey et Fuller(1979 ; 1981) ont mis au point un test permettant non seulement de détecter l'existence d'une tendance mais aussi de déterminer la bonne manière de stationnariser une série. La mise en oeuvre de ce test passe par trois différents modèles de base que sont :

    Modèle1 (None) : Modèle sans constance ni tendance déterministe

    Xt=ÖXt-1+? /;=iãjXt-j +ù

    Modèle2 (Intersect) : Modèle avec constance et sans tendance déterministe

    Xt=ÖXt-1+a + ?i;=1 ãjXt-j +ùt

    Modèle3 (Trend Intersect) : Modèle avec tendance et constante

    Xt=ÖXt-1+ fit + a + ?i;=1 ãjXt-j +ùt

    Nous utilisons le test de stationnarité de Dickey-Fuller Augmenté (ADF). L'alternative d'hypothèses qui se présente à l'issue du test est la suivante :

    H0 : Présence de racine unitaire (série non stationnaire) ;

    H1 : Absence de racine unitaire (série stationnaire).

    La statistique est automatiquement fournie par le logiciel Eviews,5.0.

    Si ADF est supérieur à la valeur critique de Mackinnon, alors l'hypothèse H0 est acceptée. Par conséquent la série est non stationnaire.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    Si ADF est inférieur à la valeur critique de Mackinnon, alors l'hypothèse H1 est acceptée. Cela traduit la stationnarité de la série.

    Les résultats sont ainsi compilés et présentés dans les tableaux ci-dessous. Tableau5 : Tests d'ADF sur les variables en niveau (Annexe)

    VARIABLES

    EN NIVEAU

     

    Trend

    Constante

    ADF

    Valeur critique(5%)

    Décision

    LNPIBAR

    1

    NON

    NON

    4,54

    -1,95

    Non stationnaire

    LNCE

    2

    OUI

    OUI

    -3,31

    -3,58

    Non stationnaire

    LNRT

    0

    OUI

    OUI

    -3,22

    -3,57

    Non stationnaire

    LNLE

    2

    NON

    OUI

    -2,14

    -2,97

    Non stationnaire

    LNMA

    1

    NON

    OUI

    -2,20

    -2,97

    Non stationnaire

    LNCI

    0

    NON

    NON

    0,48

    -1,95

    Non stationnaire

    LNIEDUC

    3

    NON

    NON

    0,081

    -1,95

    Non stationnaire

    LNINVP

    2

    OUI

    OUI

    -2,76

    -3,58

    Non stationnaire

    LNISANT

    2

    NON

    NON

    0,17

    -1,95

    Non stationnaire

    LNITRANS

    2

    NON

    NON

    0,33

    -1,95

    Non stationnaire

    LNPACR

    0

    OUI

    OUI

    -2,62

    -3,57

    Non stationnaire

     

    Source : réalisé par les auteurs à partir du logiciel EVIEWS, 5.0; 2011.

    Du tableau5, il ressort qu'au seuil de 5%, le test d'ADF révèle qu'aucune des variables n'est stationnaire en niveau. Par conséquent, nous passons à la différence première.

    Tableau6 : Tests d'ADF sur les variables en différence première (Annexe)

    VARIABLES

    EN DIFFERENCE PREMIERE

     

    Trend

    Constante

    ADF

    Valeur critique (5%)

    Décision

    LNPIBAR

    1

    NON

    OUI

    -4,09

    -2,97

    Stationnaire

    LNCE

    2

    NON

    OUI

    -5,32

    -2,98

    Stationnaire

    LNRT

    0

    NON

    OUI

    -6,92

    -2,97

    Stationnaire

     

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    LNLE

    1

    NON

    OUI

    -5,91

    -2,97

    Stationnaire

    LNMA

    0

    NON

    OUI

    -8 ,36

    -2,97

    Stationnaire

    LNCI

    0

    NON

    NON

    -4,61

    -1,95

    Stationnaire

    LNINVP

    2

    NON

    OUI

    -4,51

    -2,98

    Stationnaire

    LNISANT

    1

    NON

    NON

    -6,29

    -1,95

    Stationnaire

    LNITRANS

    1

    NON

    NON

    -5,54

    -1,95

    Stationnaire

    LNEDU

    1

    NON

    NON

    -3,36

    -1,95

    Stationnaire

    LNPACR

    2

    NON

    OUI

    -4,83

    -2,98

    Stationnaire

     

    Source : réalisé par les auteurs à partir du logiciel EVIEWS, 5.0; 2011.

    Du tableau6, il ressort qu'au seuil de 5%, le test d'ADF révèle que toutes les variables sont stationnaires en différence première. Par conséquent, elles sont toutes intégrées d'ordre 1. Nous pouvons alors soupçonner l'existence d'une possible relation de cointégration des variables.

    2.1.2-TEST DE COINTEGRATION

    L'analyse du test de cointégration de Johannsen fait apparaître l'existence de deux relations de cointégration au seuil de 5% entre les variables du modèle du PIB agricole réel, de trois(3) relations de cointégration entre les variables du modèle de production des céréales ; de trois(3) relations de cointégration entre les variables du modèle de production des racines et tubercules; de trois(3) relations de cointégration entre les variables du modèle de production des légumineuses; de trois(3) relations de cointégration entre les variables du modèle de production des maraîchers; de trois(3) relations de cointégration entre les variables du modèle de production des cultures industrielles (cf. Annexe). D'où la nécessité de réaliser un modèle à correction d'erreur.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    2.2-IMPACT DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES PUBLIQUES SUR LA PRODUCTION AGRICOLE A LONG TERME

    Tableau7 : Résultats des estimations de long terme de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur les productions agricoles

     

    C

    Infrastructures de Transport

    Infrastructures de Santé

    Infrastructures d'éducation

    Investissement privé

    Population active rurale

    Prob(F- statistic)

    R2

    PIB

    2.87***

    0.0093

    -0.0040

    + 0.091**

    0.369***

    0.7855***

    0,0000

    0,992

    agricole

    (8,86)

    (0,6241)

    (-0,502)

    (2,1252)

    (3,3349)

    (5,0691)

     
     

    Céréales

    10,52***

    -0,0122

    0,0293

    0,1939***

    0,4413

    0,9024**

    0,0000

    0.970

     

    (13,62)

    (-0,453)

    (1,374)

    (2,858)

    (1,646)

    (2,380)

     
     

    Racines

    12,11***

    0,0585

    0,0093

    0,1941*

    0,2638

    1,4083**

    0,0000

    0.961

    et tubercules

    (11,23)

    (1,5550)

    (0,3124)

    (2,0514)

    (0,7052)

    (2,6634)

     
     

    Légumineuses

    8,369***

    0,0883**

    0,0324

    0,2937***

    0,2807

    0,8517

    0,0000

    0.946

     

    (7,418)

    (2,2408)

    (1,0414)

    (2,9651)

    (0,7171)

    (1,5391)

     
     

    Maraîchers

    8,079***

    0,1037

    0,1003*

    0,4027**

    0,2900

    1,4569

    0,0000

    0.931

     

    (4,3058)

    (1,6748)

    (2,0531)

    (2,2306)

    (0,4598)

    (1,6064)

     
     

    Cultures

    11,65***

    0,7194***

    0,1384

    0,1314

    -1,0754

    2,9838*

    0,0000

    0.914

    industrielles

    (3,7059)

    (6,5448)

    (1,5934)

    (0,4757)

    (-0,9337)

    (1,9337)

     
     

    (***) Significatif à 1%; (**) Significatif à 5% ; (*) Significatif à 10%; (...)t-statistic; Prob(F-statistic) (Probabilité du coefficient de

    significativité globale de Fisher);R2 (Coefficient de détermination)

     

    Source : Réalisé par les auteurs;2011

    Après l'estimation des modèles de long terme, nous procédons aux tests de Ramsey et de validation du modèle(ANNEXE).

    Le test de Ramsey nous indique une omission de variables pertinentes dans les modèles de production des racines et tubercules, des maraîchers et des cultures industrielles à cause des probabilités qui sont inferieures à 5%.Pour tous les modèles, les tests de normalité, d'auto corrélation, d'homoscédasticité sont tous concluants. Le test de stabilité de CUSUM et CUSUM CARRÉ montre que les résidus sont stables car leurs courbes sont dans le corridor(ANNEXE).Les coefficients de Theil étant tous proches de zéro, les modèles peuvent être utilisé à des fins de prévision.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    2-3- IMPACT DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES SUR LA PRODUCTION A COURT TERME.

    Tableau8 : Résultats des estimations de court terme de l'impact des investissements en infrastructures sur les productions agricoles

     

    C

    Infrastruc
    tures de
    Transport

    Infrastructures
    de Santé

    Infrastructures
    d'éducation

    Investisse
    ment
    privé

    Population
    active
    rurale

    Résidus

    Prob(F- statistic)

    R2

    PIB

    0,0104

    0,0094

    0,0060

    0,0517

    0,1839**

    0,7771**

    -0,721***

    0,0016

    0,590

    agricole

    (1,057)

    (0,973)

    (0,883)

    (1,366)

    (2,361)

    (2,290)

    (-3,71)

     
     

    Céréales

    0,0015

    -0,0570**

    0,0507**

    0,0706

    0,3268

    1,1875

    -0,851***

    0,0000

    0.612

     

    (0,054)

    (-2,143)

    (2,658)

    (1,038)

    (1,629)

    (1,264)

    (-3,94)

     
     

    Racines et

    0,0116

    -0,0396

    0,0256

    -0,0257

    0,2437

    1,4491

    -0,743***

    0.0092

    0.510

    tubercules

    (0,344)

    (-1,210)

    (1,103)

    (-0,310)

    (1,006)

    (1,294)

    (-3,999)

     
     

    Légumine

    -0,054

    0,1415***

    0,0215

    0,2681***

    0,2957

    3,097**

    -0,117***

    0,0002

    0,661

    uses

    (-1,37)

    (3,58)

    (0,739)

    (2,818)

    (1.010)

    (2,353)

    (-0,527)

     
     

    Maraîcher

    -0,006

    0,0501

    0,0905**

    0,0692

    -0,2716

    3,0687

    -0,006***

    0,0022

    0,476

    s

    (-0,10)

    (0,915)

    (2,35)

    (0,500)

    (-0,65)

    (1,599)

    (-3,428)

     
     

    Cultures

    -0,084***

    0,5619

    0,0588

    0,4356*

    -0,9695

    5,2514

    -0,516**

    0,0000

    0.610

    industriell es

    (-0,86)

    (5,06)

    (0,855)

    (1,857)

    (-1,26)

    (1,646)

    (-2,44)

     
     

    R2=coefficient de détermination ; (***) Significatif à 1%;(**)Significatif à 5% ; (*) Significatif à 10%; (..)t-statistic; Prob(F-statistic)

    (Probabilité du coefficient de significativité globale de Fisher);R2 (Coefficient de détermination)

     

    Source : Réalisé par les auteurs;2011

    Les modèles de court terme sont bien spécifiés car les coefficients de la force de rappel (résidu) sont tous compris entre -1 et 0 et leurs probabilités sont supérieures à 5%.

    Pour tous les modèles, les tests d'omission de variables, de normalité, d'auto corrélation, d'homoscédasticité sont tous concluants. Le test de stabilité de CUSUM et CUSUM CARRÉ montre que les résidus sont stables car leurs courbes sont dans le corridor(ANNEXE).

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    3-ANALYSES DES RESULTATS ET INTERPRETATION ECONOMIQUE DES COEFFICIENTS

    3.1-Les investissements en infrastructures


    · Infrastructures de transport

    A court et à long terme, les investissements en infrastructures de transport ont des effets positifs et significatif sur la production des légumineuses et les cultures industrielles. Les céréales elles, sont influencées négativement et significativement à court terme. Une augmentation de 1% des investissements en infrastructures de transport entraine à court terme une croissance de 0,1415% des légumineuses, de 0,5619% des cultures industrielles.Ces résultats corroborent nos attentes et prouvent bien que les transports sont des vecteurs d'amélioration de la production agricole mais agissent indirectement sur cette dernière. Compte tenue de ce rôle stratégique joués par les transports notamment les pistes rurales, on s'attendait à ce que les investissements dans ce secteur, affectent significativement et positivement la production agricole et les différentes spéculations agricoles. Mais, des résultats de nos estimations, il n'en a pas été le cas. Cette situation, selon notre appréhension, pourrait s'expliquer en partie par l'agrégation des investissements en transports ruraux avec ceux urbains. Aussi, certains produits agricoles comme les céréales et les racines et tubercules se conservent et sont plus destinés à l'autoconsommation. Ce qui explique l'effet négatif qu'ont les investissements en infrastructures de transports sur elles. Les maraîchers eux sont produits et vendus à bord champs car ils ne sont pas transportables sur une longue distance. Seules les cultures industrielles, et les légumineuses notamment l'oignon et la tomate sont produites à des fins de commercialisation. L'amélioration des moyens de transport a de ce fait des effets directs positifs sur ces productions.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    · Infrastructures de santé

    A long et à court terme, les investissements en infrastructures de santé affectent positivement les différentes productions agricoles. Seul le PIB agricole réel est affecté négativement à long terme. A court terme cet effet est significatif sur les céréales et les maraichers. Une augmentation de 1% des investissements dans ce secteur occasionne une hausse de 0,0567% des céréales et de 0,0905% des maraîchers. Nous constatons que le coefficient de long terme du modèle du PIB agricole réel est négatif alors que ceux des modèles spécifiques sont tous positifs. Nous pouvons de ce fait présumer l'existence d'autres spéculations dans la production agricole nationale sur lesquelles les investissements en infrastructures de santé ont un effet nettement négatif. Nous n'observons, d'après nos résultats aucun impact significatif aussi bien à court terme qu'à long terme sur la production agricole en général et sur les diverses spéculations agricoles en particulier sauf les maraîchers. Ceci ne semble pas être en conformité avec les postulats des défenseurs de la théorie de la croissance endogène .La faible fréquentation des centres de santé par les producteurs agricoles semble expliquer la faible incidence des investissements en infrastructures de santé sur les productions agricoles. Par ailleurs, l'agrégation des données à ce niveau aussi constituerait un obstacle. Ces données ne sont pas reparties en investissements sanitaires ruraux et urbains. Les données sont très globales, mais cela ne signifie pas que la santé n'influence pas la production agricole.

    · Infrastructures d'éducation

    Les investissements en infrastructures d'éducation, eux ont une relation positive et significative avec la production agricole à long terme sauf les racines et tubercules et les cultures industrielles alors qu'à court terme c'est seulement les légumineuses qui sont influencées positivement et significativement.

    En ce qui concerne les spéculations agricoles, à court terme les investissements
    dans ce secteur ont un effet positif et significatif à 10% sur les légumineuses et les

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    cultures industrielles. Ils ont un effet positif et non significatif sur les céréales, les tubercules et racines et les maraîchers. En augmentant ces investissements de 1%, la production des légumineuses s'accroit de 0,2681%.Par ailleurs, à long terme une augmentation de 1% des investissements dans ce secteur entraine une hausse de 0,091% du PIB agricole réel, de 0,1939% de la production des céréales, de 0,2937% des légumineuses, de 0,4027 des maraîchers.

    La non significativité des coefficients à court terme s'explique par le fait que les investissements dans l'éducation n'améliorent pas expressément la qualité de la main d'oeuvre mais ont des retombées positives sur cette dernière dans le long terme. Quand à l'effet négatif, on peut présumer qu'à court terme les individus sacrifient leurs temps de production au profit de celui de leur éducation.

    3.2-Investissement privé

    L'estimation de notre modèle montre le rôle joué par le secteur privé dans la croissance de la production agricole et confirme la place de choix qui lui est accordé dans les débats économiques. A long et à court terme les investissements privés influencent positivement et significativement la production intérieure brute agricole réelle. En effet on observe qu'une augmentation de 1% de l'investissement privé entraine une hausse de 0,1839% à court terme de la production agricole au Benin. Ce résultat s'explique par le fait que plus les entreprises fonctionnant à base des matières premières investissent, plus leur demande devient considérable et par ricochet la demande de la production agricole.

    3.3 -La population active rurale

    La population active rurale contribue positivement et significativement à la croissance de la production agricole. Ceci montre l'importance de cette frange de la population dans le processus de production et de création de la richesse. A long terme, la population active rurale a un effet positif et significatif sur la PIB agricole

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    réel, les céréales et les tubercules et racines. A court terme, la population active rurale a un effet positif et significatif sur le PIB agricole réel et les légumineuses En effet, on observe qu'un accroissement de 1% de la population rurale agricole à court terme entrainera une hausse de 0,77% de la production agricole et 3,09% des légumineuses.

    4- VALIDATION DES HYPOTHESES

    Au terme de l'analyse économique des résultats de nos estimations, il est impératif de tester les hypothèses que nous avons formulées au début de ce travail.

    4.1-Vérification de l'hypothèse H1

    La première hypothèse suppose que «L'importance des investissements en infrastructures publiques varie dans le temps ».Ainsi, d'après l'évolution des investissements en infrastructures publiques rapportés au PIBR nous validons cette hypothèse.

    4.2-Vérification de l'hypothèse H2

    La deuxième hypothèse suppose que «Les investissements en infrastructures publiques affectent positivement et significativement la production agricole». Cela suppose que nos trois variables représentant les investissements en infrastructures doivent avoir dans le modèle du PIB agricole réel des coefficients positifs et significatifs. Ces coefficients sont représentés respectivement par á1, á2 et á3.

    Des résultats de nos estimations, nous retenons que la dynamique de long terme a donné á1, et á3 positifs, á2 négatifs mais seulement á3 est significatif.

    La relation de court terme donne á1, á2 et á3 positifs mais non significatif

    Nous pouvons donc conclure que les résultats rejettent l'hypothèse H2. Nos variables d'investissements en infrastructures publiques n'ont pas toutes un effet positif et significatif sur la production agricole au Bénin.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    4.3-Vérification de l'hypothèse H3

    La troisième hypothèse suppose que « Les infrastructures publiques ont des effets différents sur les différentes spéculations agricoles ».Cela suppose que les coefficients áij(i=1à5 et j=1à5) doivent avoir des valeurs différentes et aussi certains investissements infrastructurels doivent plus agir sur les spéculations agricoles que d'autres. De l'estimation de nos modèles spécifiques, nous constatons que tous les coefficients sont différents et n'ont pas le même degré de significativité. Les investissements en infrastructures d'éducation à long terme influencent plus les spéculations agricoles que ceux du transport et de santé.

    Eu égard à ces résultats nous concluons que l'hypothèse H3 est acceptée. Les infrastructures publiques ont des effets différents sur les différentes spéculations agricoles au Benin.

    5- RECOMMANDATIONS.

    De l'analyse de nos résultats, les investissements en infrastructures de transport, d'éducation et de santé ont un effet positif sur la production agricole à court terme au Bénin .Dans la dynamique de long terme les investissements en infrastructures de transport et d'éducation ont un effet positif alors que ceux de santé ont un effet négatif sur la production agricole. Sur les spéculations agricoles, ces investissements ont des effets diversifiés aussi bien à court qu'à long terme. Ainsi, il ressort de cette étude que les investissements publics dans les infrastructures sont un instrument de politique économique efficace pour soutenir la production agricole. Les infrastructures publiques contribuent par ailleurs à l'amélioration des conditions de vie des populations notamment rurales. A cet effet, les recommandations suivantes sont formulées aux autorités politiques.

    -l'Etat doit continuer à fournir régulièrement à l'économie rurale les services et infrastructures publiques essentiels. En particulier, Il devrait renforcer le capital d'infrastructures dans les zones relativement moins pourvues. Cela offrirait à ces

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    zones des potentialités supplémentaires de développement et réduirait par conséquent les disparités régionales, la mobilité des populations et bien d'autres frustrations liées aux inégalités de chances de développement.

    - Concevoir les politiques de déconcentration des budgets de l'État afin de diversifier les régions en infrastructures routières et scolaires qui ont des impacts positifs sur la production agricole en générale et les spéculations agricoles en particulier aussi bien à court qu'à long terme .

    - Concevoir et mettre un plan d'action devant servir les objectifs de moyen et long terme du Gouvernement en matière d'infrastructures socio-économiques dans les zones à fort potentiel de production agricole. Mais un tel plan doit comporter une phase pilote destinée à tester la faisabilité et la viabilité des projets.

    - Développer et moderniser les infrastructures de transport. Parce que l'état amélioré des pistes rurales, des routes communales et nationales contribue à la réduction des coûts des intrants agricoles, augmente les prix bord champs et facilite la commercialisation ; ce qui par conséquent, accroit la production agricole. Les infrastructures de transport contribuent aussi à la réduction des pertes post récoltes à travers l'accélération de l'évacuation des produits vers les marchés et les centres d'échange.

    - Adopter une politique de tarification des services d'infrastructures (routières) existantes qui permettent de mobiliser des fonds pour financer l'entretien et la construction de nouvelles infrastructures.

    - Diversifier la construction des établissements scolaires et universitaires en instaurant des établissements ayant pour but de former des ingénieurs agronomes qualifiés et en négociant davantage de bourses de formations en agropastorales, agroalimentaires etc.... auprès des partenaires afin de renforcer les connaissances et les innovations dans le domaine agricole.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    - Concevoir les politiques de développement des infrastructures sanitaires permettant aux populations les plus vulnérables dans les zones les plus reculées du pays de vite accéder aux services sanitaires de base.

    - Renforcer les Technologies de l'Information et de la Communication dans le système éducatif et sanitaire.

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    CONCLUSION

    Cette étude a eu pour objectif principal d'étudier la relation entre les investissements en infrastructures publiques et la production agricole au Bénin. Elle a permis de faire ressortir des mesures de politiques pouvant redynamiser les infrastructures publiques dans les milieux ruraux. Pour conduire cette étude, trois hypothèses ont été émises :

    H1 : L'importance des investissements en infrastructures publiques varient dans le temps.

    H2 : Les investissements en infrastructures publiques affectent positivement et significativement la production agricole.

    H3 : Les investissements en infrastructures publiques affectent différemment les différentes spéculations agricoles.

    La vérification de l'hypothèse 1 est faite sur l'analyse des courbes des investissements en infrastructures publiques rapportés au PIBR.

    Pour la vérification des l'hypothèse 2 nous avons utilisé un modèle économétrique mettant en relation la production intérieure brute agricole réel (PIBAR), les infrastructures publiques et les variables de contrôle que sont la population active rurale (PACR) et l'investissement privé (INVP) .Ce dernier est utilisé par faute de données sur les investissements privés en milieu rural. Les tests de diagnostic et de validation effectués sur les modèles ont été tous concluants. Le test de cointégration nous a permis d'écrire un modèle de long terme et un modèle de court terme.

    Pour la vérification de l'hypothèse 3 nous avons utilisé le même modèle économétrique mais cette fois ci, mettant en relation chaque spéculation agricole (les céréales, les tubercules et racines, les légumineuses, les maraîchers et les cultures industrielles) avec les variables indépendantes du modèle de production agricole globale. Cela nous a permis d'évaluer l'effet de chaque catégorie d'investissements en infrastructures sur les différentes spéculations afin de savoir

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    comment diversifier les infrastructures dans les régions suivant les productions agricoles qui en dépendent

    Au terme de la régression les résultats de nos estimations montrent que :

    A court terme, les investissements en infrastructures de transport, en infrastructures d'éducation et en infrastructures de santé ont tous un effet positif sur la production agricole.

    A long terme, seul les investissements en infrastructures de transport et d'éducation ont un effet positif sur la production agricole. Les investissements en infrastructures de santé quant à eux ont un coefficient négatif. Ils n'ont de ce fait pas un effet sur la production agricole. Quant à la significativité des modèles et des coefficients, nous avons retenu que seul les investissements en infrastructures d'éducations ont un coefficient significatif à long terme (Prob(F)=0.0441<0.05).Cela montre que la formation acquise par les élèves, les lycéens et les étudiants dans les centres de formation agricole sont capitalisées pour le long terme afin d'améliorer la production agricole. Les modèles quant à eux sont globalement significatifs à court et à long terme. De par ces résultats, la deuxième hypothèse a été rejetée.

    Des résultats des estimations de nos modèles de productions spécifiques, il ressort que, les investissements en infrastructures d'éducation influencent plus positivement et significativement les spéculations agricoles que ceux du transport et de santé. Nous retenons au terme de cette étude que les investissements en infrastructures de transport, d'éducation et de santé sont des vecteurs de croissance de la production agricole au Bénin et que les politiques économiques doivent viser ces infrastructures afin de les améliorer ou de les développer dans le but de bien percevoir leur externalité sur les productions agricoles.

    La présente étude, sans mettre en cause ces résultats, comporte des limites. Il s'agit de la non disponibilité et de la non désagrégation de certaines données pour une étude approfondie ; la non prise en compte de certaines variables quantitatives et

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    qualitatives qui paraissent avoir une certaine influences sur la production agricole( ce sont entre autre les aléas naturels, l'inflation, les investissements en infrastructures électriques et hydrauliques, les magasins de stockage, les machines agricoles, l'indice des termes de l'échange etc....).

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

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    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    TABLE DES MATIERES

    AVERTISSEMENT i

    DEDICACE ii

    REMERCIEMENTS ..v

    ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES vi

    LISTE DESGRAPHIQUES ....viii

    LISTE DES TABLEAUX ix

    SOMMAIRE ..x

    RESUMÉ .xi

    ABSTRACT .xii

    INTODUCTION .1

    CHAPITRE1 : CADRE THÉORIQUE ET MÉTHODOLOGIQUE DE RECHERCHE 3

    1- CADRE THÉORIQUE ....3

    1-1- PROBLÉMATIQUE 3

    1-2-OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE L'ETUDE 7

    1-3- REVUE DE LITTERATURE ..7

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    2- MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 16

    CHAPITRE2 : ETAT DE LA PRODUCTION AGRICOLE ET DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES AU BENIN 23

    1-ETAT DE LA PRODUCTION AGRICOLE AU BENIN 23

    1.1-CARACTÉRISTIQUE DU SECTEUR AGRICOLE AU BÉNIN 25

    1.2- ETAT DE QUELQUES PRODUITS AGRICOLES 2009

    .28

    2- ÉTAT DES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES AU BENIN.........

    .30

    2-1- INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT AU BENIN

    .31

    2-2- ETAT DES INFRASTRUCTURES D'EDUCATION ET

     

    DE SANTÉ

    ...34

    CHAPITRE3 : ÉVOLUTION DES VARIABLES, PRESENTATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS 37

    1-EVOLUTION DES VARIABLES . ..37

    1-1-ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DU PIBAR

    AU BENIN DE 1980 À 2009 ...37

    1-2-ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DES CEREALES ET DES RACINES ET TUBERCULES DE 1980 A 2009 39

    1-3-ÉVOLUTION DES TAUX DE CROISSANCE DES LÉGUMINEUSES ET DES MARAICHERS DE 1980 A 2009 40

    1-4-ÉVOLUTION DU TAUX DE CROISSANCE DES CULTURES

    INDUSTRIELLES DE 1980 A 2009 ..41

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    1-5-ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT RAPPORTÉES AU PIBR .42

    1-6-ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES DE SANTÉ RAPPORTÉES AU PIBR .43

    1-7-ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES DE L'ÉDUCATION RAPPORTÉES AU PIBR 45

    2-IMPACT DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES PUBLIQUES SUR LA PRODUCTION AGRICOLE 46

    2.1-STATIONNARITÉ DES SÉRIES UTILISÉES ET TEST DE COINTÉGRATION 46

    2.1.1- STATIONNARITÉ DES SÉRIES 46

    2.1.2-TEST DE COINTEGRATION 48

    2.2-IMPACT DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES SUR LA PRODUCTION AGRICOLE A LONG TERME 49

    2-3- IMPACT DES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES SUR LA PRODUCTION A COURT TERME 51

    3 ANALYSES DES RESULTATS ET INTERPRETATION ECONOMIQUE DES

    COEFFICIENTS

    .51

    3.1-LES INVESTISSEMENTS EN INFRASTRUCTURES

    51

    3.2-INVESTISSEMENT PRIVE

    .53

    3.3 -LA POPULATION ACTIVE RURALE

    ..53

    4- VALIDATION DES HYPOTHESES

    54

    Analyse de l'impact des investissements en infrastructures publiques sur la
    production agricole au Benin

    4.1-VERIFICATION DE L'HYPOTHESE H1

    54

    4.2-VERIFICATION DE L'HYPOTHESE H2

    .54

    4.3-VERIFICATION DE L'HYPOTHESE H3

    55

    5-RECOMMANDATIONS

    ....55

    CONCLUSION

    . 58

    REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

    61

    TABLE DES MATIERES

    66

    ANNEXES

    ..A






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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld