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L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC

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par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU
Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques  2009
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

1. Présentation du sujet

L'Etat doit rester un sujet du Droit International suffisamment puissant et rare pour prétendre occuper une place privilégiée dans la conduite des Relations Internationales (1(*)).

La RDC est depuis ses origines coloniales un pays où la politique a toujours été fortement militarisée, et ce, de la conquête coloniale jusqu'aux temps actuels.

La Force Publique, appellation de l'Armée Coloniale fut une armée d'occupation, au service du colonisateur pour la meilleure prise de possession et l'occupation effective de la colonie. Elle fut politisée afin de mieux permettre à l'envahisseur de mieux tirer profit de sa colonie.

A son accession à indépendance en 1960, la Force Publique fut transformée en Armée Nationale Congolaise, « ANC » en sigle. L'indépendance sombra dans la confusion autour de la nouvelle armée que la hiérarchie militaire belge voulut cantonner dans la Force Publique. Cette crise de l'indépendance conduisit à la militarisation de la vie publique : rébellion à travers presque tout le territoire national, mercenaires semant la panique au sein de la population, et en fin de compte coups d'Etat militaire qui marqueront profondément la jeune république. Le coup d'Etat du 24 novembre 1965 portera les militaires au pouvoir. Celui-ci sera l'un des plus longs d'Afrique et le plus sanguinaire. L'armée y jouera un rôle clef dans la mesure où elle sera l'un des piliers du régime. Elle sera l'une des branches de la politique qu'elle soutiendra jusqu'au bout. Très politisée, l'Armée Nationale, devenue Forces Armée du Zaïre (FAZ) avec la politique de l'Authenticité, l'Armée Nationale sera le socle et le bras sécuritaire de la politique dont elle va assurer la stabilité et la rigueur durant plusieurs décennies.

Avec la chute du Parti-Etat (MPR) et surtout à la suite de la guerre dite « de libération » de 1996, le processus de démocratisation mis en place depuis la Conférence Nationale Souveraine (CNS) connu un blocage par le retrait des militaires de la Conférence Nationale et par les agresseurs et les rébellions armées. Ceux-ci devinrent des composantes politiques et plus tard des partis politico-militaires. Ce sont eux qui gèrent l'Etat et la politique nationale de la RDC.

2. Problématique

La société internationale demeurant largement interétatique, la souveraineté de chaque Etat se heurte à celles, concurrentes et égales d'autres Etats.

Dès lors, contrairement à ce qu'écrivaient les auteurs volontaristes, la limitation de la souveraineté ne découle pas de la volonté de l'Etat, mais de la nécessité de la coexistence des sujets du droit international.

Il convient de souligner que l'ordre international actuel est en principe garanti par les moyens militaires et que l'état d'équilibre dans les rapports internationaux consiste, pour un Etat d'accumuler une certaine puissance ; c'est cette dernière qui détermine la place et le rôle d'un acteur dans le système international (1(*)).

De ce qui précède, nous voulons voir dans quelle mesure les Armées Nationales des Etats de la communauté économique des pays des Grands Lacs ont su jouer ce rôle à travers certains événements qui ont été à la base de la réaction de la Communauté Internationale. En fait, la guerre de 1998 issue du malentendu entre le pouvoir de Président L.D. KABILA et ses alliés qui aujourd'hui posent de sérieux problèmes de sécurité nationale en franchissant à tout moment les frontières et en contrôlant tout ce qui se passe dans la partie Est de la RDC a produit non seulement de l'instabilité politique au niveau régional mais aussi la quasi faillite de l'Etat congolais.

L'Armée Congolaise semble avoir perdu son rôle de soutien à la diplomatie régionale. Et au moment où on parle de sa restructuration et de sa réintégration, nous pensons qu'il faut en même temps discuter de son rôle et de sa place aux côtés de la diplomatie congolaise dans la mesure où le gouvernement est engagé dans les efforts de stabilisation régionale à la suite de pacte de Nairobi, et, qu'il s'engage dans la normalisation avec le Rwanda. Il faut relever dans ce cas que les moyens diplomatiques utilisés par la RDC n'arrivent pas à maintenir l'intégrité territoriale et à sécuriser la population et ses biens dans cette partie du pays et peut-on dire dans l'ensemble du pays. La RDC peut-elle jouer un rôle géopolitique sans son armée ?

Face à cette situation accablante, la RDC doit renforcer sa diplomatie par des dispositions militaires capables de faire face aux menaces extérieures. Aussi la préoccupation centrale est de voir cette étude gravitée autour des propos interrogatifs ci-après :

- Que doit faire la RDC pour permettre à l'armée (les FARDC) de jouer un rôle important dans l'accomplissement diplomatique ?

- Dans leur rôle d'agent de sécurisation, de la protection et de la sauvegarde de l'intégrité territoriale, les FARDC peuvent-elles s'impliquer dans les efforts de normalisation régionale ?

- Quelles sont les perspectives militaires pouvant permettre aux FARDC de jouer un rôle important dans la réalisation des objectifs du gouvernement de la 3ème République?

Cette série d'interrogations nous amène à aligner un certain nombre de réponses qui font l'objet du point suivant.

3. Hypothèses du travail

Par hypothèse, nous entendons une série de réponses qui permettent de prédire la vérité scientifique, vraisemblables au regard des questions soulevées par la problématique et dont la recherche vérifie le bien fondé ou le mal fondé (1(*)).

A la lumière des questions évoquées plus haut, nous alignons quelques réponses provisoires ci-après :

- L'intérêt minimum de chaque Etat étant sa survie, la préservation de son identité politique et culturelle face aux autres Etats, l'intérêt national résiderait au minimum dans la protection de la population, la sauvegarde de l'intégrité de son territoire, de la stabilité de ses institutions politiques et de sa culture ;

- A cet effet, chaque Etat dispose des structures qui lui permettent d'être à l'abri de toute menace. Par conséquent, il doit disposer d'une armée active pour la défense de ses intérêts et prétendre être ainsi un acteur dynamique de la scène internationale. D'où l'absence d'une armée dissuasive facilite la déstabilisation politique d'un Etat ;

- Nous pensons que, la RDC, victime d'agression, des violations de son territoire de la part de ses voisins, pourrait parvenir à sécuriser son territoire en renforçant sa diplomatie et cela grâce à une armée dissuasive et des services spéciaux de sécurité compétents.

Ainsi pour garantir la stabilité politique, il serait mieux pour la RDC d'envisager dans toute décision ayant trait à la politique étrangère et surtout en matière de frontière, d'agression ou de menace externe ou interne des moyens militaires capables de faire face aux menaces.

4. Choix et intérêt du sujet

Le choix de ce sujet n'est pas dû au hasard. Il relève de multiples raisons et qui sont de plusieurs ordres.

D'abord en tant qu'officier des Forces Armée de la RDC (FARDC), laquelle est depuis quelques années confrontée à de nombreuses difficultés pour la restructuration afin qu'elle récupère ses fonctions régaliennes et traditionnelles (c'est-à-dire, fonctions que doit remplir tout Armée et connu de tous).

Cette étude constitue de ce fait notre contribution pour sortir de l'impasse actuelle dans laquelle se trouve notre armée, et qui bloque le développement de la RDC.

Par ailleurs, elle entre dans le cadre de notre formation de futur spécialiste en Relations Internationales.

Comme on peut s'en rendre compte, l'intérêt de cette étude est autant personnel, scientifique que national.

5. Méthode et technique de recherche

L'analyse de ce thème relève de la vie quotidienne de tout un peuple. C'est la vie du peuple congolais, pour laquelle nous proposons quelques pistes de solution.

C'est donc par le pragmatisme que nous croyons pouvoir faire mettre en pratique les quelques suggestions que nous proposons dans ce travail.

De ce qui précède le réalisme constitue notre méthodologie de base pour la meilleure saisie de ce sujet.

Toute investigation scientifique nécessite l'usage méthodologique qui consiste en une stratégie globale permettant au chercheur de systématiser la collecte, le dépouillement, l'analyse et l'interprétation des données y afférentes.

En effet, comme on le sait, vu la diversité d'écoles et la variabilité culturelle, l'auteur doit opérer en vue d'exploiter la méthodologie adéquate, c'est-à-dire celle qui lui permet d'atteindre de façon efficiente les objectifs qu'il s'est assignés.

Tenant compte de la configuration du sujet sous examen, nous avons recouru aux méthodes et techniques ci-dessous :

a) Méthodes

En ce qui concerne ce travail, nous avons fait recours aux méthodes ci-après : la méthode systémique et l'analyse structuro-fonctionnelle.

* La méthode systémique : S'est justifiée dans la mesure où nous considérons qu'à chaque système politique correspond une armée bien appropriée.

Ainsi que nous aurons à le signaler à un pays aussi vaste que la RDC, avec des dimensions continentales, il faut une grande et nombreuse Armée Nationale, dotée non seulement de nombreuses troupes mais aussi de multiples moyens logistiques lui permettant de couvrir l'ensemble du territoire national mais aussi sécuriser ses nombreuses et vastes frontières nationales.

Le système politique de la RDC a donc un impérieux besoin d'avoir ce type d'Armée Nationale dotée de ces nombreux moyens pour sa sécurité, sa stabilisation et les défenses des frontières nationales.

* L'analyse structuro-fonctionnelle : Nous permet de relever le rôle que sont appelées à jouer les Forces Armées Nationales au lendemain des élections d'où sont issus les institutions démocratiques.

Contrairement à la période conflit armés que la RDC a connus, les Forces Armées Nationales de la RDC, les FARDC, sont appelées à jouer un grand rôle dans la stabilisation des institutions politiques issues des urines. Cela dans la mesure où nous considérons qu'elles sont très importantes, non seulement pour la paix nationale mais aussi la sécurité en RDC et celle de l'ensemble de la Sous-Région des Grands-Lacs.

b) Techniques

Les outils d'investigation scientifiques auxquels nous avons recouru sont les techniques documentaires et l'interview.

- S'agissant de la technique documentaire et/ou l'Internet, elles nous ont permis de consulter les différents documents et sites Internet en rapport avec notre sujet ;

- Quant à la technique d'interview, nous a permis de recueillir et d'enrichir des renseignements auprès des responsables des services compétents de notre pays mais également à ceux des autres pays.

6. Délimitation du sujet

Tout travail scientifique nécessite une délimitation dans le temps et dans l'espace. Sur le plan temporel, notre étude part de la 3ème République, c'est-à-dire du 06 Décembre 2006, date de l'investiture du Chef de l'Etat, Joseph KABILA au pouvoir jusqu'à 2009, et date de la fin de l'opération « KIMIA» et l'intégration du Congrès National pour le Développement et Progrès « CNDP » à l'Est de la République. Sur le plan spatial, c'est la RDC qui constitue notre champ de d'investigation.

7. Division du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail est subdivisé en trois chapitres :

- Le premier chapitre traite des considérations générales ;

- Le deuxième est consacré à l'importance des Forces Armées dans la stabilisation politique et la consolidation de la paix d'un Etat ;

- Et enfin, le troisième et dernier chapitre, analyse la place et le rôle des FARDC dans la stabilité et la sécurité efficace pour la 3ème République.

Chapitre Premier : CONSIDERATIONS GENERALES

Dans ce chapitre, notre souci majeur est celui de donner une acceptation claire aux concepts clés de l'étude pour une meilleure orientation afin d'éviter toute confusion dans la compréhension.

Ainsi, nous allons faciliter la compréhension des chercheurs et des lecteurs sur ce que nous allons développer plus tard si non, il serait déraisonnable d'analyser la place et rôle de l'armée dans la stabilité politique si nous n'en avons pas une assimilation théorique.

Section 1 : CADRE CONCEPTUEL

Dans ce point, nous n'allons nous limiter qu'à fournir quelques explications et définitions et différentes sources d'informations.

1.1. État

Par définition l'Etat est :

- La manière d'être ;

- Un groupement humain fixé sur un territoire déterminé soumis à une même autorité et pouvant être considéré comme une personne morale (1(*)).

En général, un État est une entité politique qui régit un territoire délimité et une population donnée (souvent amalgamé avec le mot pays). Le terme État désigne également l'ensemble des pouvoirs publics.

1.1.1. Type de l'Etat

Citons ici quelques types de l'Etat qui ont retenu notre attention.

- Etat Fédéral : c'est une forme d'Etat où l'on retrouve plusieurs Etats Fédérés. C'est notamment le cas des Etats-Unis d'Amérique (USA), du Nigeria et autres à travers le monde.

- Etats-Unis : Aux États-Unis, État constitue une subdivision du territoire national possédant certains pouvoirs de gouvernement.

- Etats Provinciaux : En France, sous l' Ancien Régime, les Etats Provinciaux sont une réunion périodique des trois ordres (clergé, noblesse et tiers-état) dans une province possédant des attribution politiques et administratives dont la principale est de voter l'impôt. On les appelle aussi tout simplement les Etats.

Dans les Pays-Bas, les Etats Provinciaux sont aujourd'hui encore les assemblées élues par le peuple des provinces et les états généraux, le parlement du Royaume des Pays-Bas.

- Etats Impériaux : Dans le Saint Empire romain germanique, les Etats Impériaux réunissaient en trois collèges toutes les puissances de l'Empire.

- Etats Généraux : Les Etats Généraux constitue l'équivalent de ce type d'assemblée à l'échelle du royaume, convoquée par le roi de France souvent au cours d'une crise politique ou financière, destinée à connaître l'opinion de ses sujets ou pour confirmer une décision (en particulier en matière fiscale). ... pour ne citer que ceux-là.

Cependant, il convient de signaler que pour qu'un pays devienne Etat, il lui faut remplir certaines conditions.

Celles-ci sont d'ordre sociologique et aussi d'ordre juridictionnel.

Les conditions sociologiques sont :

- Le sol et le sous-sol, c'est-à-dire le territoire ;

- La population devenue nation ;

- Et le pouvoir politique qui gère cette population sur son territoire bien délimité.

La condition juridictionnelle est bien sûr la reconnaissance de cet Etat par le concert des nations.

1.2. Armée

Une Armée est supposée contenir une organisation stable et des infrastructures dédiées aux activités militaires. Il n'est pas forcement facile d'identifier la première Armée de l'histoire de l'humanité. En général, elle participe également à la mise en oeuvre d'ordre politique, publique : politique étrangère, sécurité intérieure, sécurité civile, santé publique, sauvegarde maritime, protection de l'environnement...

Dans certains pays, l'Armée, regroupe les forces spécialement ayant pour mission la sécurité intérieure ou la police. Elle comprend alors des forces de gendarmerie ou des forces paramilitaires (garde-frontières, garde-côtes, sapeurs-pompiers...)

Les Forces Armées ne sont pas toujours nationales, un Etat peut faire appel à des mercenaires ou à des sociétés militaires privées.

- Est l'ensemble de troupes régulières chargés d'assurer les opérations défensives ou offensives d'un Etat ;

- Est l'ensemble des soldats sous un seul commandement militaire et affecté à une mission précise ;

- Est une troupe équipée au service d'un individu.

1.2.1. Types d'armées

Les structures de l'Armée, son volume et son évolution ont varié au cours des périodes historiques. On distingue plusieurs types d'Armée dont nous en citons six : Les armées nationales, les milices, les armées fédérales, les armées permanentes, les armées des mercenaires ou de métier, armée du salut.

a) Les Armées Nationales

Par la notion d'armée nationale, on sous-entend le recrutement des nationaux au niveau national et la participation consciente du peuple à l'égard de l'armée.

Ce terme d'Armée Nationale est repris aux temps modernes lorsque le recrutement fait appel aux citoyens de l'Etat. C'est surtout la révolution française de 1789 qui instaura avec le service militaire obligatoire, la mise en oeuvre des Armées Nationales qui connaîtront leur apogée lors des deux guerres mondiales.

b) Les Armées de Milices

L'Armée de Milice forme une organisation militaire rationnelle composée des citoyens animés d'un haut degré de patriotisme et de mobilisation pour une période réduite.

c) Les Armées Fédérales

Ce sont des rassemblements momentanés sans entraînement ni cohésion qui s'acquièrent par la pratique des exercices d'ensemble et de la vie en commun. L'Armée Fédérale évoque à l'esprit la chrétienté médicale de l'occident.

d) Les Armées Permanentes

Au Moyen Age, les ordres religieux militaires de l'occident ont représenté une exception par rapport aux Armées Fédérales.

Ce sont les templiers, les chevaliers,..., dont les troupes instruites étaient maintenues sur le qui-vive. Ils constituent les Armées Permanents qui naîtront à partir du 15ème siècle en Europe où le progrès technique et la naissance de grands Etats rivaux imposent la nécessité de contingents soldés. D'où l'utilisation des troupes Armées Permanents sur lesquelles les autorités suprêmes s'appuient dans l'exercice de sa politique. C'est avec la révolution française que les Armées Permanentes seront répandues à travers le monde.

e) Les Armées Mercenaires

Ce sont des Armées de Métiers (comprenant des cadres et soldats de carrières) généralement à base d'étrangers qui vendent leurs services, selon contrat, à un prince ou à un Etat.

Exemple : Le français Bob DERNARD et le belge Jean SHRAMME ont rendu leurs services dans plusieurs Etat du tiers-Monde et modernes.

f) L'Armée du Salut

Secte religieuse n'utilisant pas d'armes, mais plutôt combattant spirituellement pour la gloire du seigneur.

I.2.2. Organisation

Le caractère très organisé d'une Armée se traduit par la hiérarchisation de ses membres (les militaires) dans des grades militaires. L'organisation d'une armée est également apparente dans sa propre structure qui, malgré quelques variations locales, reprend presque partout le même schéma et les mêmes règles.

Ce type d'organisation est suffisamment caractérisé pour être entré dans les habitudes communes et une Armée est largement synonyme de structure rigide, où respect de l'autorité et obéissance sont la règle. Dans les démocraties modernes, cette notion d'obéissance est limitée au cadre strict des lois en vigueur et des conventions internationales.

1.2.3. Fonctionnement de l'Armée

L'Armée au travers des Forces Armées représente les différentes organisations et moyens militaires qu'un État consacre à la mise en oeuvre de sa politique de défense. Sa mission première est d'assurer la sécurité de l'État, la défense de ses intérêts et la protection de la population et du territoire national vis-à-vis d'une menace extérieure. Elles peuvent également recevoir des missions de maintien de la paix, dans un cadre international.

Le contrôle politique sur les Forces Armées s'exerce généralement par l'intermédiaire d'un Ministère de la Défense.

a) Les différentes Forces de l'Armée

Les Forces Armées s'articulent généralement en différentes composantes :

- Armée de terre ou Force Terrestre : Elle sécurise toute l'étendue d'un pays (RDC) ses limites frontalières terrestre, ainsi que la coopération des différentes unités qui s'y sont rattachés.

- Armée de l'air ou Force Aérienne : Défend la RDC dans les limites de ses frontières aériennes, ainsi que de la coopération des différentes unités rattachées à cette mission selon la politique de défense gouvernementale et de la mise en place des directives et par l'Etat-Major Général (EMG).

- Marine Nationale ou Force Navale : Elle s'occupe de la sécurisation des eaux que bénéficie la RDC selon la convention de Monte Go bay de 1982. Et/ou de la sécurisation des frontières liquides(1(*)).

- Des services communs dont, dans la plupart des pays, le service de santé des armées, Corps Logistique, Corps des génies, ...

I.3. Défense (nationale et militaire)

Elle est l'ensemble des moyens militaires utilisés pour défendre un pays. De manière générale, la Défense est la réaction d'une entité à ce qu'elle perçoit comme une agression, et par extension l'ensemble des moyens et des mesures d'identification du risque ou du danger, ainsi que les moyens de protection et/ou de riposte.

C'est aussi une interdiction.

Dans le domaine militaire, on distingue généralement la défense active de la Défense Passive.

I.3.1. Défense passive (protection civile)

Le terme Défense Passive désigne la protection des populations en cas de guerre.

Ce concept est né dans les années 1930 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, et comprenait essentiellement des mesures de protection en cas de bombardement :

- Mise en place d'un réseau de surveillance et d' alerte (sirène) ;

- Construction d'abris souterrains et recensement de lieux pouvant servir d'abris ( métro, caves...) ;

- Information et sensibilisation de la population (par voie d'affiches, de radio...) sur la conduite à tenir en cas d'alerte : extinction des feux, se diriger vers l'abri le plus proche (que l'on aura repéré avant)...

Le concept a, par la suite, évolué pour devenir celui de sécurité et protection civile, qui englobe les risques en dehors des guerres.

I.3.2. Défense active

La Défense Active est un concept qui s'oppose à la défense passive. Elle est vouée exclusivement à l'information, la détection, et l'aménagement de lieux permettant d'empêcher ou retarder toute intrusion. La défense passive concerne des comportements, méthodes et équipements « visant à supprimer ou réduire l'efficacité d'une attaque ennemie » ( siège, invasion, etc.) et incluant l'utilisation d' armes. Le terme est utilisé aussi en architecture militaire, voire par exemple Architecture militaire au Moyen Âge.

En France, ce fut Philippe Auguste qui systématisa le principe de la défense active, en multipliant par exemple l'installation d' archères. Dans le domaine du sport, voir Défense active (sport de combat) (1(*)).

I.3.3. La Défense Nationale

La Défense Nationale (ou Sécurité Nationale), c'est l'ensemble des moyens Civils et Militaires mis en oeuvre par un État pour assurer l'intégrité de son territoire (ou du territoire d'un allié), la protection de sa population et/ou la sauvegarde de ses intérêts.

Elle est aussi l'ensemble des moyens visant à assurer la sécurité et l'intégrité matérielle du territoire nationale contre les agressions de l'étranger (2(*)).

I.4. Paix

Elle est le rapport entre personnes qui ne sont pas en conflit, en querelle, elle est l'absence de troubles, des violences,... considérée comme un idéal (3(*)).

La paix et la sécurité sont à considérer en tant que besoins traditionnels de l'homme et des sociétés. Elles sont à juste titre une aspiration légitime. Elles ont par ailleurs donné lieu à une praxis dialectique. Celle-ci est assumée par la célèbre sagesse romaine qui enseigne à « quiconque veut la paix de préparer la guerre » (4(*)).

En termes politiques, la paix et la guerre se conçoivent au niveau des gouvernements à deux types de politiques :

La politique de sécurité dont la finalité est de construire la paix en rendant la guerre improbable, et la politique de défense qui vise la paix par le perfectionnement des armes, sa finalité étant la protection des citoyens et la sauvegarde de l'indépendance et de l'intégrité territoriale(1(*)).

Il n'y a pas de société humaine sans conflit, les conflits sont liés à la nature de l'homme.

Et pour la meilleure intelligence du phénomène conflit il faudrait la faire à partir de celle de la politique internationale.

C'est ainsi que Kennesh Waltz estime à ce propos qu'en l'absence d'une intégration internationale effective ou d'un complet isolement des Nations impliquant tous deux l'abolition des Relations Internationales, les conflits demeureront inévitables (2(*)).

Les conflits internationaux sont de ce fait liés aux relations internationales.

Ce qui précède ici prouve que les conflits armés qui ont secoué la région des Grands Lacs durant plusieurs années sont dus essentiellement à la détérioration des relations diplomatique entre les Etats de la région.

1.4.1. Au plan collectif,

La paix désigne ainsi l'absence de violence ou de guerre entre groupes humains. En ce sens, la paix entre les nations est l'objectif de nombreux hommes et organisations comme la défunte SDN ou l'actuelle ONU.

Dans cette acception, certaines idéologies, comme le nazisme, réprouvent la Paix, sous prétexte qu'elle amollirait les hommes, et au contraire, exaltent la guerre. Un bon contre-exemple en est le "village de la Paix" de Neve Shalom-Wahat as Salam qui oeuvre pour la Paix entre israéliens et palestiniens (3(*)).

1.4.2. Au plan individuel 

La Paix désigne également un état d'esprit personnel, exempt de colère, de crainte, et plus généralement de sentiments négatifs.

Elle est donc souhaitée pour soi-même et éventuellement pour les autres, au point de devenir une salutation (Pax vobis en latin, la Paix soit sur toi, salam alei kum en arabe, shalom en hébreu) ou un but de vie (1(*)).

1.4.3. Au plan collectif, comme au plan individuel

Pendant la messe, le prêtre invite les participants à se donner un geste de Paix juste avant la communion. Ce geste est précédé d'une prière du prêtre et suivi d'un chant demandant la Paix.

L'articulation entre la Paix et son opposé (guerre, violence, colère, etc.) est une des clés de nombreuses doctrines (religieuses ou politiques), clé fondamentale bien que généralement non explicite.

- Passage de la Paix à la Guerre « Qui veut la paix, prépare la guerre ».

- Passage de la Guerre à la Paix. « la paix s'arrache et se négocie aussi ».

Comme l'indique le préambule de l' UNESCO « c'est dans l'esprit des hommes que naissent les guerres, c'est dans leur esprit qu'il faut ériger les défenses de la Paix » (2(*)).

1.4.4. Paix internationale

Elle est une Paix entre les nations, et qui est la mission fondatrice des Nations Unies.

1.5. Crise

- Moment d'une maladie caractérisé par un changement subit et général décisif, en bien ou en mail.

- Phase grave dans l'évolution des choses des événements, des idées ;

- Étymologiquement parlant, le mot Crise associait les sens de « décision » et « jugement », la Crise, est une décision, entre deux choix possibles.

Une Crise suppose donc une prise de décision, une action pour s'en sortir. La Crise est une situation insolite caractérisée par son instabilité, qui oblige à adopter une gouvernance spécifique pour revenir au mode usuel de vie. Par gestion de Crise, on entend ce mode de gouvernance.

La notion de Crise a ensuite par extension décrit la phase décisive d'une maladie (individuelle ou épidémique). Puis, hors du champ médical, le terme « Crise » s'est étendu à l'idée de troubles, de situations de déséquilibre profond, puis de désordre graves ( sociaux, économique, politique, géopolitique, climatique, etc.).

1.6. Conflit

Le Conflit peut être défini comme une situation de compétition dans laquelle les parties sont conscientes de l'incompatibilité des positions possibles et dans laquelle chaque partie veut occuper une position qui est incompatible avec celle que veut occuper l'autre partie. Cependant, tout en Relations Internationales n'est pas que Conflit, car bien souvent on parle de crise.

En effet, le Conflit est une dispute avec option militaire, tandis qu'une Crise internationale est un processus d'interaction qui se produit à des niveaux d'intensité perçus comme plus élevés que le cours ordinaire des événements et qui se caractérise par une rupture nette avec le cours ordinaire de la vie politique.

La Crise est un moment dramatique dans les Relations Internationales. Ce que la crise n'est pas, c'est l'état de belligérance, parce que l'entrée en crise passe souvent inaperçue des populations.

La stratégie de la crise obéit, comme la guerre, au principe de polarité qui veut que chacun des adversaires doivent tenter de surmonter la volonté de l'autre afin que celui-ci n'impose pas la sienne. Mais contrairement à ce qui se passe dans la guerre, un cran d'arrêt existe dans l'épreuve des volontés, qu'est la crise pour les puissances nucléaires.

Les crises ont aussi tendance à éclater dans un contexte international caractérisé par la fluidité du rapport des forces. La crise apparaît ici comme une ambiguïté qui ne permet plus aux Etats de se faire une idée claire de leur situation les uns par rapport aux autres. C'est une explication contextuelle du conflit. C'est le cas du conflit en cours dans la région des Grands Lacs qui s'explique aussi par le changement du contexte international. Comme nous avons signalé, ce conflit est lié dans une large mesure aux profondes transformations intervenues avec la « Perestroïka » russe et ses implications en Afrique Centrale.

* Types des conflits

- Conflit de générations : entre parents et enfants, adultes et jeunes.

- Conflit affectif : contestation entre des puissances qui se disputent un droit.

- Conflit armée : guerre, rencontre de plusieurs lois, textes, principes qui se contredisent et, de ce fait, ne peuvent être appliqués

- Conflit de juridiction : entre deux tribunaux pour juger une affaire.(1(*))

1.7. Guerre

La Guerre est un conflit armé opposant au moins deux groupes militaires organisés régulièrement. Elle se traduit ainsi par des combats armés, plus ou moins dévastateurs et implique directement ou indirectement des tiers.

Elle qualifie donc tous les conflits, ayant pour principales caractéristiques, la force physique, les armes, la tactique, la stratégie ou la mort de certains de ses participants ( soldats, résistants, Franc-tireur etc.) ou de tiers (civils, employés et membres des associations d' aide humanitaire, etc.).

Elle est la lutte armée entre groupes sociaux ou entre Etat, considérée comme un phénomène social. La guerre est un mal qui déshonore le genre humain.

1.7.1. Guerre Conventionnelle (classique)

« La guerre est le prolongement de la politique par d'autres moyens. » Cette théorie pose qu'un conflit armé est « la suite logique d'une tentative d'un groupe pour protéger ou augmenter sa prospérité économique, politique et sociale au dépend d'un autre ou d'autres groupes» (1(*)).

C'est la définition de la guerre impériale ou étatique, où l'attaquant se battrait pour élever son niveau de vie au détriment des autres (les intérêts économiques sous-jacents peuvent être enfouis et cachés derrière et par des alibis politiques, raciaux et religieux).

« Une Guerre prévisible ne peut s'éviter, mais seulement repousser » dit-on (2(*)).

La Guerre n'est qu'un des moyens pour imposer sa volonté à un groupe ou à l'inverse y résister. Comme ce moyen est le plus risqué et le plus coûteux, la victoire la plus intéressante est celle qui ne se voit pas, l'adversaire n'ayant pas perdu la face, ce qui pourrait être une des définitions de la diplomatie (1(*)).

1.7.2. Guerre Non Conventionnelle

Elle est celle qui ne respect aucune loi ou règle. Nous en énumérons quelques unes ci-dessous :

- Les Guerres Civiles : Les Guerres Internes à un pays en cause mettant aux prises une partie de la population contre une autre sont qualifiées de Guerres Civiles.

- Guerre propre : Guerre sale, guerre de libération. Guerre de conquête. Guerre d'extermination, guerre raciale (génocide)

- Guerre coloniale : Guerre planétaire, qui s'étend à une partie importante de la planète. Guerre ouverte : hostilité déclarée.

- Guerre totale : Celle qu'utilisent tous les moyens pour détruire l'adversaire. Guerre d'assure : guerre de position, de tranchées

- Guerre de mouvement : Guerre éclaire ; fondée sur le principe d'une attaque foudroyante. Guerre terrestre, aérienne ; navale ; sous marine. Guerre chimique, bactériologique.

- Guerre presse bouton : Se fait au moyen de dispositifs automatiques. Guerre atomique, nucléaire. Guerre des étoiles : initiative d défense stratégique. Petite guerre harcèlement simulacre de guerre.

- Guerre sainte : Celle que mènent les fidèles d'une religion au nom de leur foi (croisade). Exemple : Guerre de religion au nom de leur foi.

- Guerre de religion : entre catholiques et protestants aux XVIème et XVIIème siècle en France.

- Guerre des pierres : intifada

- Guerre économique, guerre des ondes, guerre de propagande, guerre idéologique, guerre des nerfs : visant à briser la résistance morale de l'adversaire.

- Guerre froide : Etant de tension, d'hostilité entre Etat. Toute espèce de combat, de lute.

- Guerre ouverte : Déclarée entre deux personne (1(*)).

1.8. Stabilité politique

La Stabilité Politique est un élément important pris en considération par les investisseurs qui veulent s'implanter à l'étranger, surtout lorsqu'ils envisagent s'installer dans un pays en voie de développement ou en transition.

Bien qu'une majorité d'études conclue à une corrélation négative entre le risque politique et les flux d'Investissements Directs Etrangers entrants. La relation entre la Stabilité Politique et les Investissements Directs Etrangers n'est pas clairement établie. Certaines analyses aboutissent soit à l'absence de relation, soit à un changement de sens de la corrélation selon les périodes.

Section 2 : APERCU HISTORIQUE DES FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

On se trouve devant l'embarras quant au choix des points à traiter lorsqu'on veut aborder l'histoire de l'Armée de la République Démocratique du Congo.

En effet, la dynamique de l'évolution constante à laquelle est soumise l'Etat congolais remet sans cesse en question la notion d'intégration, d'organisation et de modernisation de son Armée.

A titre d'une brève chronique historique, nous pouvons admettre que les générations militaires qui composent les FARDC peuvent être catégorisées de manière ci-après :

- Outre les FP, ANC, FAZ et FAC ;

- les signataires des accords global et inclusif, c'est-à-dire ex-Gouvernement, ex-Mouvement de Libération du Congo (ex-MLC), ex-Rassemblement Congolais pour la Démocratie (ex-RCD), ex-Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Nationale (ex-RCD-N), Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (ex-RCD-ML) et les ex-Maï-Maï (Milice) ;

- Les groupes signataires de l'acte d'engagement de Dar es-salaam, soient Union des Patriotes Congolais (UPC), Force d'Auto-défense Populaire (FAPC), Front National des Intégristes/Front des Résistances Partie Intégrale (FNI/FRPI), PUSIC, Front Patriote pour la Défense du Congo (FPDC) ;

- les groupes armées non signataires des accords de paix implantés à l'Est du pays, qui ne se reconnaissent pas dans ces accords mais qui acceptent le désarmement volontaire et spontané ;

- les combattants congolais se trouvant encore à l'extérieur du pays.

2.1. La Force Publique Congolaise (FP)

a) Genèse

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo « FARDC » sont les fruits des Forces Militaires mises jadis à la disposition de l'Administration coloniale qu'avaient pour mission essentielle d'assurer la cantinvité de la population métropolitaine en Afrique. Ces Forces Militaires étaient reconnue sous l'appellation officielle de la Force Publique « FP » qui n'était outre qu'une petite forme Armée de fortune pour le maintien de l'ordre intérieur durant l'époque coloniale.

Elle était composée de deux noyaux :

- L'un métropolitain composé des officiers et sous-officiers belges au service du Roi Léopold II, comme explorateurs administratifs et/ou militaires. Et, les volontaires du côté, c'est-à-dire des auxiliaires armés de premiers explorateurs ou agents au service de l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C.), recrutés sur les différentes côtes de l'Afrique.

A savoir : des Zanzibaristes, des Haoussas de la côte d'or (Ghana), les Zoulous de l'Afrique australe (Afrique du Sud), les Sierra léonais, Sénégalais et Somaliens, pour ne citer que ceux-là.

Du fait du coût élevé du recrutement de ces mercenaires et de peur que la Force Publique ne soit contaminée par l'indiscipline caractérisée des zoulous, il fut décidé de réorganiser le Congo de façon à lui permettre de se conquérir seul. Ainsi, occasionna-t-il le recrutement des autochtones.

Quant au second noyau, qui était essentiellement local, ses premières recrues ont été spécialement les Bangala au nombre de cent vingt-six soldats entre 1885 - 1886. Ce recrutement s'est effectué sous trois formes :

- Le volontariat ;

- Racolage ou conscription obligatoire ;

- Le rachat des esclaves entre les mains de leurs anciens
chefs (1(*)).

La Force Publique fût officiellement mentionnée pour la toute première fois dans le décret du 30 Octobre 1885 qui définissait ainsi la structure du gouvernement dans l'E.I.C., elle avait pour attributions :

- Assurer l'occupation et la défense du territoire de la colonie ;

- Maintenir l'insécurité, contrôler, veiller à l'exécution des lois, décrets et règlements singulièrement ceux relatifs à la police et à la sécurité en générale.

Sa création date officiellement du 17 Août 1886 ; son premier commandant fut le Capitaine Léon Roger qui a eu l'honneur de former les premières unités de troupes régulières basées à Boma.

b) Evolution

Elle fut composée d'une seule armée comprenant la Gendarmerie et la Police. Certaines reformes furent opérées à son sein par la suite pour son efficacité. Il lui fut assigné une double mission, celle de servir aux intérêts des explorateurs belges dans les batailles qui les opposaient aux peuples qui résistaient et celle de servir comme main-d'oeuvre gratuite taillable et convenable à la merci pour la collecte des boules de caoutchouc.

En outre, elle (FP) s'occupait de la formation professionnelle dans les écoles techniques, radiotéléphoniques, Ecoles des chauffeurs mécaniciens, la maçonnerie, la charpenterie et les ateliers d'apprentissage.

En dehors de ses tâches sociales, elle était également et avant tout un instrument de répression. Cette machine répressive que fut la Force Publique fit à son tour ses preuves en 1941, au siège de l'union minière à Elisabethville (Lubumbashi aujourd'hui) lors d'une grève des travailleurs où le décret était évalué à une perte humaine inutile de soixante morts. C'est la même FP qui réprima l'émeute du 04 janvier 1959 et toujours elle qui intervenait musculeusement contre les Baluba et les Bena-Luluwa.

En dépit de ses méfaits, la Force Publique remporta une série des victoires dans deux guerres mondiales qui lui attira d'ailleurs l'attention du monde. Elle a su également contenir des révoltes et diverses résistances à l'intérieur du pays. Comme toutes les Armées Coloniales, la Force Publique était un instrument nécessaire à la disposition de l'administration coloniale pour faire asseoir et respecter le régime établi. Jusqu'à l'accession du pays à l'indépendance ce qui va permettre une nouvelle organisation dans le cadre de l'Armée Nationale Congolaise (1(*)).

2.2 L'Armée Nationale Congolaise (ANC)

A son accession à l'indépendance, le Congo à travers la Force Publique ne comptait qu'un effectif global de vingt quatre milles hommes, cadres et troupes. Les cadres étaient composés des officiers et sous-officiers au nombre de mille, qui étaient entièrement étrangers.

Cette minorité était soumise au régime colonialiste à savoir celui du régime paternaliste qui, par certaines méthodes de corrections, terrifiait la troupe. Ce qui apparemment, donnait l'impression d'une véritable discipline.

La valeur de ces cadres était relative, sauf pour le peu d'officiers fournis normalement par l'armée métropolitaine belge. Tout le reste était recruté parmi les civiles pour le besoin de la cause en vue de suppléer à l'insuffisance des cadres.

En ce qui concerne les hommes de troupe, elle était essentiellement congolaise, au nombre de vingt-trois mille hommes composés d'analphabètes, très braves et tenaces.

Toutefois, on ne pouvait y compter qu'un tout petit nombre d'intellectuels. Celui-ci représentait de la moitié du dixième de tout le corps. Très fidèle et prêt à tout faire, vis-à-vis des autres compatriotes(2(*)).

Ces deux camps, à voir : des cadres d'une part et les hommes de troupe d'autre part, ne se connaissaient pas. Les contacts étaient contrôlés et limités, de peur qu'il y ait une prise de conscience, qui éventuellement pourrait amener à une révolution.

Ce mode de vie était du fait que les hommes de troupe gardaient continuellement un curieux complexe d'infériorité. Tandis que les officiers quant à eux entretenaient celui de la supériorité.

C'est ainsi que la discipline était de rigueur. Cependant, à y voir de près, il s'agissait plutôt de la peur que de la discipline au sens propre du mot.

Il y a lieu de souligner que pour les belges, il n'y avait aucune nécessité immédiate pour former des cadres typiquement congolais, et cela s'est justifié principalement par des raisons politiques, se résumant ainsi en cette expression douce et discrète. « Pas d'Elites. Pas d'ennemies» (1(*)).

Le résumé de cette expression chère aux belges a trouvé son efficacité lors de l'accession en 1960 du pays à l'indépendance.

En effet, aux approches de cet événement il n'y avait que quelques neuf braves Sergent-Majors qui furent politiquement nommés au grade d'Adjudant vers la fin de 1959.

C'était là, une situation critique dans une Armée comptant mille belges, dont la moitié était des officiers, sur un total de vingt-quatre mille hommes. Ce qui était fort curieux, c'est le fait de voir toutes les tribus du Congo, représentée au sein de la Force Publique.

En outre, une telle force n'était pas prête à réagir contre une situation où leurs homologues civils étaient du coup élevé à des postes de pouvoir et d'autorité, mais une dette d'inconscience, le signe de révolte germaient déjà en leur sein à la ville de l'indépendance et n'attendaient qu'à s'éclater.

Il suffisait quelques paroles mal choisies et mal comprises du Général Emile JANSSENS, le Commandant en Chef de la Force Publique adressées aux troupes pour dégénérer en une mutinerie désastreuse.

A titre exemplatif, un Sergent fût dégradé par le Général JANSSENS qui par la suite écrit au tableau devant les officiers subalternes et autres soldats du Camp Léopold II, l'actuelle Camp Lieutenant-colonel KOKOLO de Kinshasa, en ce terme : «Après l'indépendance égale avant l'indépendance ».

Ce faisant, les militaires congolais s'étaient sentis profondément humiliés. Conséquence, il y a eu une mutinerie spontanée à la suite de cette humiliation à Thysville, aujourd'hui Mbanza-Ngungu.

Ainsi, pour amener au calme, le Premier Ministre de la République naissante, Emery Patrice LUMUMBA, annonça le 06 juillet 1960, une promotion générale des grades militaires. N'ayant pas trouvé d'effet escompté à travers cette décision, le Premier Ministre décida par la suite de renvoyer le Général E. JANSSENS qui avait logiquement failli à sa mission, suite à la politisation, à outrance de l'armée. La situation s'était catastrophique, avec la division au sein de l'armée pour des raisons inavouées créant ainsi des rivalités tribales et ethniques.

Dans cette optique, les groupes d'intérêt et ceux des pressions ont cherché à se liquider les uns contre les autres, et la situation ainsi créée s'aggrava le 07 et 08 juillet 1960.

Profitant de l'occasion si propice, les belges ont circulé les rumeurs selon lesquelles, le Premier Ministre avait la prétention de faire venir les soviétiques pour instituer le socialisme au Congo. C'est dans ces circonstances qu'est née officiellement l'Armée Nationale Congolaise, le 17 novembre 1960 au cours d'un défilé réunissant principalement les générations 1940-50 et 1950-59 qui avaient rendu des loyaux et bons services à la colonie.

La base militaire de KITONA a constitué le principal creuset de formation du personnel militaire de l'ANC En outre, sa structure reposait essentiellement sur cette mise en place par la Force Publique.

Cependant, à l'issue de ces campagnes militaires, vers fin 1967, et conscient de la nécessité de disposer d'une Armée efficace et modernisée pour faire aux diverses convoitises auxquelles les pays était exposé, le Président de la République, Commandant Suprême de l'Armée, le Général MOBUTU, entreprit d'exécuter son programme d'envoi en stage à l'étranger de plusieurs jeunes militaires congolais pour leur formation en diverses spécialités militaires ; qui par la suite cédera place aux Forces Armées Zaïroises en 1972.

2.3. Des Forces Armées Zaïroises (FAZ)

Après la prise du pouvoir par le Haut Commandement Militaire, sous la direction du Lieutenant Général MOBUTU, et le changement de nom du pays, l'Armée Nationale Congolaise était devenue, en janvier 1972, les Forces Armées Zaïroises, « FAZ » en sigle.

Les FAZ symboliseront, pendant près de dix-huit ans le souci constant de modernisation des unités, des hommes et de leurs équipements.

L'organisation et la structure de cette nouvelle armée prévoyaient son Etat-Major Général à Kinshasa et comprenaient la Force Terrestre, la Force Aérienne et la Force Navale ainsi que la Gendarmerie Nationale, avec rôle de police territoriale et mobile, un Corps logistique et des services et organismes communs et d'appui.

Des Ecoles et des Centres d'Instruction furent construit pour la formation des hommes.

Dans le care de l'organisation opérationnelle pour les besoins de la défense, le territoire national était subdivisé en Région Militaire regroupant deux ou plusieurs provinces administratives, placées sous la coordination administrative de la Force Terrestre.

Chaque Région Militaire comprenait chacun des brigades d'infanterie, des troupes des transmissions, du génie, de l'artillerie de campagne, des écoles spécifiques et des centres d'instructions.

La réserve était constituée de la brigade Blindée de Mbanza-Ngungu, de la 21ème Brigade d'Infanterie « Léopard » de Lubumbashi et de la 31ème Brigade parachutiste de Kinshasa/Mikondo. (1(*))

Retenons, à la suite de Isidore NDAYWEL qui a traité l'histoire du Zaïre avec beaucoup de netteté et de compétence, que l'évolution globale des FAZ a également connu trois périodes remarquables dans le temps :

- La première, va de 1968 à 1975, est marquée par la promesse d'un décollage économique et permet d'envisager un nouveau projet de société ;

- La deuxième, qui s'étale de 1976 - 1981, se caractérise par des effets de la crise mondiale et suscite la résurgence de l'opposition et des crises armées ;

- La troisième commence à partir de 1982, alors que le pays se met en quête de solution au « Zaïrois » (2(*)).

1. De 1968 - 1975

Cette première période permit à l'armée de se transformer en une Armée professionnelle. Très tôt, en effet, l'embellie économique facilita cette évolution en en réunissant les conditions. Le nouvel ordre politique et institutionnel n'aurait pu se déployer sans le concours de l'armée.

C'est pourquoi, il était indispensable de penser à renforcer son organisation, sa force de frappe et ses effectifs, en fonction de nouveaux objectifs.

C'est, en fait, au cours de cette période que seront créée ou modernisée la Force Navale, la Force Aérienne et la Gendarmerie.

La Force Terrestre s'est vue dotée d'une nouvelle unité forte de 12.000 hommes, la Division KAMANYOLA.

2. De 1976 - 1982

La deuxième période coïncida aux premières secousses économiques que connu le pays. Cette crise économique survint au moment où se négociât l'indépendance de l'Angola, qui partage avec nous plusieurs milliers de kilomètres de frontière et par où transitaient près de 40% de nos exportations provenant des mines du Shaba.

Fort heureusement, le pays renoua ses lins avec le monde libre et, dans les derniers mois de 1976, des actions concrètes étaient envisagées avec nos partenaires bilatéraux et multilatéraux (U.S.A, France, Belgique, Italien Allemagne Fédérale, Japon, Grande Bretagne, Canada et le F.M.I, la Banque et la C.E.E) pour mettre un programme de stabilisation et d'investissement ; car les espoirs étaient encore permis eu égard aux potentialités économiques et à l'importance géopolitique et stratégique du pays.

C'est dans ce circonstance qu'en 1977, grâce à l'appui des troupes royales marocaines, et l'assistance logistique belge, française et américaine, que l'armée zaïroise, après quatre-vingt jours de combat, a pu repousser les envahisseurs venus d'Angola.

Cette première Guerre de Shaba a le mérite d'avoir permis au Président de la République, Commandant Suprême de l'Armée, de tirer toutes les conséquences du mauvais rendement de ses troupes sur le champ de bataille pour décider d'une profonde restructuration des Forces Armées et d'une utilisation effective et optimale de toutes les forces vives et des ressources du pays en vue de sa défense.

C'est ainsi qu'il promulgua la loi du 1er juillet 1977 sur l'organisation générale de la défense et des Forces Armées qui définit notre politique et stratégie de défense, en tout temps, en toutes circonstances et contre toutes les formes d'agressions.

Mais, près d'une année après, une deuxième guerre affecta le pays, toujours par le Shaba, via la Zambie par l'action des troupes rebelles du F.L.N.C. Cette fois, les combats n'avaient duré que six jours, grâce à l'action combinée des parachutistes français, belge et zaïrois, renforcés quelques temps après par un contingent africain composé de marocains, sénégalais et togolais (1(*)).

Et, c'est à partir de cette deuxième Guerre du Shaba que le Général MOBUTU, grâce aux diverses coopérations et assistances militaires des pays amis, imprima aux Forces Armées leur véritable marque de force d'ordre et de défense, pour faire face aux visées hégémoniques soviétiques dans la région de l'Afrique Centrale.

En vérité, il faut reconnaître que, pendant ces années où elle a été tenue en suspicion, l'armée a beaucoup perdu de son crédit.

3. A partir de 1982

La crise mondiale, consécutive à la baisse du dollar et à l'envolée des prix du pétrole, finit par précipiter l'économie Zaïroise dans la ruine, cette crise a été due par plusieurs facteurs dont : L'improvisation, l'absence d'une classe économique compétente et le manque d'encadrement de mesures de nationalisation du secteur économique ainsi que la mauvaise politique d'investissement des fonds empruntés.

Bref, l'euphorie du succès économique des années 1970 a été de très courte durée, à la suite des mauvais choix de politique économique et des dépenses non rentables et de prestige.

Sur le plan militaire, ma tournée d'inspection organisée, en 1984, à travers les garnisons de la République, permit au Commandant Suprême de se rendre compte de l'état réel de notre dispositif de défense, le quel affichait un déséquilibre dangereux par rapport au surarmement de certains de nos voisins.

C'est ainsi que, tenant compte de la situation géostratégique particulière de notre Sous-Région, où les menaces étaient tantôt larvées et latentes, tantôt précises mais toujours évidentes, le Président de la République sentit la nécessité pour le pays de jouer pleinement son rôle modérateur dans la région et décida d'engager un vaste plan de réforme, de modernisation et d'équipement des Forces Armées.

Le Ministère de la Défense Nationale, à partir de 1985, sera instruit d'adapter cette politique de défense aux configurations géopolitiques complexes et conflictuelles du moment, de façon à définir les zones de manoeuvre où les actions et le comportement de l'outil militaire de défense auraient eu le plus de chance d'être crédibles, efficients et sécurisants (1(*)).

Les partenaires traditionnels étaient également convaincus, pour des raisons évidentes de géopolitique et de stratégie, de la nécessité pour le Zaïre de disposer d'un outil efficace de dissuasion, pour la paix et la sécurité en Afrique Centrale. C'est ainsi qu'il n'ont pas hésité de nous aider dans la mise en oeuvre de ce projet en nous accordant une assistance fournie, notamment par des coopérants, experts et techniques militaires.

L'aide militaire a également consisté en la formation de nos hommes ici au pays ou à l'étranger ; la fourniture de matériels et équipements militaires, et des prestations de service diverses (transport militaire, remises en condition des matériels...).

C'est dans cet ordre là que la France va nous aider dans l'encadrement de la 31ème Brigade ainsi que dans la mise en oeuvre de la 32ème Brigade Parachutiste, prélude à la création de la Division parachutiste.

La Belgique va se distinguer dans la coopération en matière de formation, par l'envoi d'instructeurs au Groupement des Ecoles Supérieures Militaires ; et également dans l'assistance logistique et dans l'encadrement de la 21ème Brigade d'Infanterie.

La coopération militaire allemande s'attèlera dans le domaine de communications. La montée en puissance de la Division Spéciale Présidentielle (DSP), la redynamisation de la Division Kamanyola et la mise sur pied de la 22ème Brigade d'Infanterie Indépendante a été rendue possibles grâce à la coopération militaire avec Israël.

Dans le cadre des crédits FMS, les USA assuraient l'appui logistique aux unités de la Force Terrestre pour le maintien en état de nos aéronefs militaires.

La 41ème Brigade Commando de Choc a été levée grâce à l'assistance technique et l'encadrement des coopérants militaires chinois. La Chine et la France intervenaient, par ailleurs, dans la maintenance des engins de la 1ère brigade Blindée.

L'Allemagne et, plus tard, l'Egypte nous ont également aidés dans la mise sur pied de la Garde civile, qui était une force paramilitaire bénéficiant de la formation de police judiciaire, des techniques de migration et de contrôle douanier. Elle était destinée à protéger nos frontières, de faire face aux incursions de bandes armées et des s'opposer à toute forme de subversion et de terrorisme.

C'est également pour faite face à cette nouvelle menace qu'est le terrorisme qui prend de plus en plus de l'extension, que le Président de la République avait décidé de la création d'un Service d'Action et de Renseignements Militaires (SARMA), qui avait pour mission de prévenir et de détruire tout noyau de sabotage et de subversion à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.

Fort de tous ces atouts, de cette coopération militaire nettement enrichissante et encadrée par des Officiers sortis des meilleures académies du monde, que les FAZ ont joué leur véritable rôle dans la politique de défense et d'influence du pays, en intervenant ici et là en faveur des pays frères africains en difficulté, conformément à la vocation africaine du Zaïre. Leur influence va se maintenir et s'étendre en Afrique grâce également à la coopération militaire Sud-Sud, lorsqu'elles vont ouvrir leurs centres d'instruction et de formation aux armées africaines ; celles-ci se sentaient jusqu'à ce jour solidaires de cette formation commune.

Cependant, pour des raisons économique, financières et mêmes politiques, cette volonté de développement inéluctable et exponentiel des moyens de défense n'a plus été suivie vers la fin de la décennie 80.

En effet, la doctrine militaire de la République a été mise à mal par les bouleversements géostratégiques issus de la fin de la guerre froide et de la chute du mur de berlin.

En effet, il fallut, quelques mois après l'ouverture démocratique, la confusion politique et la crise qui s'en était suivie pour que,subitement, l'on pris conscience de la fragilité des bases de notre politique de défense et pour que devint désormais urgente la nécessité d'un nouveau débat, d'essence critique, sur la réforme de l'armée, des services de renseignements et de notre politique de défense, de manière générale, face au nouvel environnement international caractérisé par la fin de la guerre froide.

Alors qu'elle est fréquemment sollicitée pour des tâches de maintien de l'ordre à la suite des revendications diverses consécutives au discours politique du 24 avril 1990, l'armée, l'armée elle-même est traversée par des problèmes internes graves liés à son statut, aux revendications sociales, à son unité, à sa neutralité et à ses devoirs institutionnels, auxquels le gouvernement ne prête pas suffisamment d'attention. Il s'en suivra pillages, criminalité de toute sortie, tentative de mutinerie...

Par ailleurs, les Forces Armées, la Gendarmerie et la Garde Civile (GACI) ainsi que les SARMA étaient minés par des frustrations diverses dues à une application maladroite et indélicate de leurs statuts, traversés par des clivages antagoniques internes, organiques, structurels ou fonctionnels à base ethnique, idéologique, corporatistes ou autres, rongés par une implosion mal retardée et difficilement étouffée, résultant de la précarité de leurs conditions sociales ; mal encadrés par un commandement préoccupé lui-même par des problèmes de survie, de positionnement, ou déstabilisé par la crainte de limogeage arbitraire, voire d'exactions ou de perte des privilèges acquis...

A tous les niveaux, les Officiers étaient démotivés et avaient perdu le sens du devoir et la volonté de servir la patrie en toute loyauté et abnégation. Le clientélisme, le tribalisme, l'affabulation, la trafic d'influence... autant de maux qui ont sapé la combativité, la bravoure, l'esprit de corps, la discipline, et favorisé la délation, la traîtrise, la désertion, la couardise au sein de l'Armée au crépuscule de la 2ème République... Et, c'est sur ces entrefaites que, le 17 mai 1997, va sonner le glas des FAZ par la prise du pouvoir par les forces de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo, « AFDL »... (1(*)).

2.4. Des Forces Armées Congolaises (FAC)

En 1989, lors de l'éclatement de l'empire soviétique et de la fin de la guerre froide, en 1989, le pouvoir de la deuxième République n'a pas su tirer toutes les conséquences de ce nouvel état de chose pour approfondir la réflexion sur la nécessité de réformer l'Armée, afin de l'adapter aux exigences de cette nouvelle donnée.

Ce qui fait que, lorsque survient la guerre à l'Est, en 1996, il est apparu un déficit de vision stratégique qui a apporté la preuve de l'inadéquation entre la politique de défense telle que définie dans la loi n°77-012 du 1er juillet 1977 sur l'organisation générale de la défense et des Forces Armées et sa mise en application sur terrain pendant la
crise (2(*)).

A côté de l'obsolescence de l'outil de défense, le délitement de l'Etat, le délabrement du tissu économique, les lourdeurs administratives dans le déblocage des fonds affectés à l'effort de guerre, le soutien mitigé de l'opinion publique, ont laissé apparaître une situation de vide de puissance au sein de l'Etat.

Cette situation s'est malheureusement perpétuée après la prise du pouvoir par l'AFDL ; celle-ci n'a pas pu, clairement définir l'organisation d'une défense nationale efficace, après avoir, au préalable, tiré les enseignements de la guerre qui l'a pourtant portée aux commandes de l'Etat et de la nation. Sans doute, cette lacune était due à la lenteur et aux atermoiements pour le nouveau pouvoir de définir clairement la doctrine nationale de défense au regard du nouveau contexte international basé sur le monde unipolaire et plus bipolaire comme s'était le cas avant.

Quant à l'organisation militaire, la mise sur pied sera copiée sur le modèle du dispositif militaire issu de la 2ème République, initiée en fonction des exigences de la guerre froide et, par conséquent, incapable de faire face aux crises récurrentes qui surviennent ici et là dans la Sous-Région.

En effet, à quelques différences près, le décret-loi n°001/2002 du 26 janvier 2002 portant organisation générale de la défense et des FAC définit la direction de la défense et de la guerre et organise la défense opérationnelle du territoire à la manière- de la loi de 1977 sur les FAZ(1(*)).

Les FAC comprenaient : la Force Terrestre, la Force Aérienne, la Force Navale, la Base Logistique Centrale, ses services et organismes communs et d'appui.

L'organisation pour la défense opérationnelle du territoire prévoyait des régions Militaires relevant de la Force Terrestre et ayant des missions de couverture générale dans les provinces administratives.

Peut-on dire que cette organisation calquée sur le modèle des FAZ justifie-t-elle l'inefficacité de la riposte face à la nouvelle agression-rébelle survenue à l'Est et au Nord de la République?

Il faut dire que, la fin de la guerre froide n'a pas éradiqué les risques de crises liés aux antagonismes nationaux, aux conflits ethniques ou frontaliers. Mais a fait sentir la nécessité de re-définir les nouveaux besoins de la défense du pays et, par conséquent, l'urgence d'avoir une vision stratégique et militaire à long terme, pour tracer les contours de la nouvelle armée. Tel n'a malheureusement pas été le cas.

Une bonne armée doit être à même de faire la guerre tous les 25 ans après.

C'est ainsi qu'à défaut d'une totale remise à plat de l'Armée, laquelle était composée d'éléments disparates, hétérogènes, issus de formations diverses, le pouvoir s'est employé à étudier comment, par la démobilisation et les retraites statutaires notamment,procéder à la réduction des effectifs, en redimensionnant les unités à la marge, particulièrement celles de la force terrestre, et songer à l'intégration de différentes fractions armées à l'unité de commandement pour espérer avoir une Armée réellement nationale et efficacement opérationnelle. Et de mettre en outre une stratégie qui pourra l'aider à remettre de l'ordre dans l'appareil militaire.

C'est alors qu'il y eu plusieurs processus dont le désarmement, la démobilisation, la réinsertion, la retraite, ...

Aujourd'hui heureusement, à la faveur de la signature de l'Accord Global et Inclusif, la République doit pouvoir disposer d'une Armée nationale professionnelle, c'est-à-dire d'un outil militaire organisé et structuré de manière à ce que sa rapidité d'intervention, la souplesse de son emploi et la puissance de feu de son armement rendent réellement crédible l'efficacité de notre politique de dissuasion (1(*)).

C'est juste un processus qui n'a fait que commencer mais souvent entravé par les répétitions des guerres à l'Est.

Section 3. Les Forces Armées de la République Démocratique
du Congo (FARDC)

Les FARDC tel que sue évoquée dans la genèse de la section 2 (Aperçu historique des FARDC) du premier chapitre et par l'Accord Global et Inclusif signé le 17 décembre 2002 a Pretoria que les représentants des composantes et entité se sont convenus de la création d'une armée intégrée et restructurée, comme le précise la constitution de la transition promulguée le 4 avril 2003 :

- La réunification, la pacification et la reconstruction du pays, la restauration de l'intégrité du territoire nationale et le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national ;

- La réconciliation nationale ;

- La formation d'une armée nationale, restructurée et intégrée ;

- L'organisation d'élections libres et transparentes à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime constitutionnel démocratique ;

- La mise en place des structures devant aboutir à un nouvel ordre politique (1(*)).

3.1. Mission et Objectif de FARDC

Les FARDC assument la responsabilité pleine et exclusive, de la formation de l'Armée Nationale, brassé, intégrée et restructurée, par la Structure Militaire d'Intégration « SMI » en sigle.

La réalisation objectif devrait se faire sans perdre de vue la date d'organisation des élections en juin 2005, qui constitue une date butoir, avant laquelle doivent être accomplies, les missions de l'intégration des personnes retenues pour l'armée du futur et de la réinsertion des personnes orientées vers la démobilisation.

Depuis la promulgation de la constitution de la transition, plusieurs étapes ont été accomplies.

A cet effet le Président de la République, Joseph KABILA a pris différents décrets portants :

- Mise sur pied des Etat-major intégré à l'Etat-Major Général, dans les Etats-Majors des forces et Régions Militaires ;

- Constitution du cadre institutionnel du processus de Désarmement, de Démobilisation et Réinsertion (DDR) par la CONADER ;

- Création, Organisation et fonctionnement de la Structure Militaire d'Intégration (SMI).

3.2. Organisation et Fonctionnement (1(*))

La nouvelle articulation des forces au sein de la nouvelle Armée consacre le principe de l'unité de commandement dont la chaîne part du Commandement Suprême des Forces Armées jusqu'aux hommes du rang, en transitant la le Chef d'Etat-Major Général et les Chefs d'Etat-Major des Forces ainsi que les commandements des grandes unités.

Cette unité de commandement se voit renforcée en ce que la mise en oeuvre des forces autant que leur mise en condition sont placées sous la responsabilité du Commandant Suprême assisté par le Chef d'Etat-Major Général.

Sous réserve de la loi sur la défense et les Forces Armées, actuellement en examen au Parlement, la nouvelle Armée est composée de trois Forces de base : La Force terrestre (FT), Force Aérienne (FAé) et la Force Navale (FN). La mission des trois Forces consiste essentiellement à la préparation, à la mise en condition et à la maintenance des leurs unités respectives.

L'organisation du commandement des FARDC avait prévue et fonctionne avec :

- Un Etat-Major Général sous le commandement du chef d'Etat-Major Général qui est l'échelon hiérarchique de la Force Terrestre, Force Aérienne, Force Navale, Base Logistique Centrale et autres services spéciaux ; Gère et commande ces derniers ;

- La Force Terrestre (FT) qui est l'échelon hiérarchique immédiat des dix (10) Région Militaires déployées aux travers les dix provinces administratives de la RDC + (plus) la 11ème Région Militaire qui, est celle de la ville province de Kinshasa ainsi que la Grade-Républicaine ; elle gère et commande directement ;

- La Force Aérienne (FAé) : qui est l'échelon hiérarchique immédiat des Bases Aériennes ; gère et commande directement ces dernières ;

- La Force Naval (FN) : qui est l'échelon hiérarchique immédiat des groupements Navals ; gère et commande directement ces derniers.

- La Base Logistique Centrale : qui est l'échelon immédiat des Base logistiques Régionale déployées aux travers les provinces et/ou Régions militaires. Celle-ci les gère et le commande directement ;

- Autres service spéciaux : qui sont chacun hiérarchique immédiat de ses unités et/ou services oeuvrant au sein des différentes Forces précitées et les gèrent et les commandent directement.

Ainsi, pour le besoin de la formation d'une Armée Brassée, Intégrée et Restructurée, laquelle implique diverses opérations de sélection et de Brassage des hommes ; il est prévu une Structure Militaire d'Intégration, (SMI), rattachée à l'Etat-Major et en collaboration avec les partenaires, militaires étrangers.

Pour le besoin de la formation d'une Armée Restructurée et Intégrée, laquelle implique diverses opérations de sélection et de brassage des hommes ; il est prévu une Structure Militaire d'Intégration, (SMI), rattachée à l'Etat-Major Général en collaboration avec les partenaires militaires étrangers.

Dans le cadre de l'organisation de la défense militaire et opérationnelle, le territoire national est subdivisé en régions Militaires qu'il y a des provinces administratives et la ville province de Kinshasa, conçues et organisées (en mission et en moyens) de manière à donner crédit à la doctrine militaire de défense dissuasive et active.

Cette architecture est complétée par des Groupements Aériens et Navals ainsi que des grandes unités et autres services communs et d'appui. Telle est l'économie générale de l'organisation des nouvelles Forces Armées (FARDC), conçues pour être l'ultime support de l'autorité de l'Etat et de la puissance de la nation.

L'objectif étant de disposer, pour la RDC, d'un outil militaire dont la simplicité d'emploi, la cohérence et la rapidité de réaction garantiraient la sécurité de sa population et la stabilité des institutions. Cela va, à coup sûr, contribuer à la consolidation de la nouvelle paix, une meilleure paix pour notre pays et notre Sous-Région.

Chapitre deuxième : IMPORTANCE DES FORCES ARMEES DANS LA STABILITE POLITIQUE ET LA CONSOLIDATION DE LA PAIX D'UN ETAT

Au cours de ce chapitre tous nos efforts seront portés dans la démarche, de montrer le rôle de l'Armée dans la défense et la sauvegarde des intérêts nationaux en garantissant la paix, la sécurité, l'intégrité territoriale et sa participation au développement économique ; son rapport au pouvoir politique et son rôle dans la stabilisation politique d'un Etat.

Section 1 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA DEFENSE ET SAUVEGARDE DES INTERETS DE LA NATION

1.1. Le Moral et le Rôle du chef dans l'armée

a) Les Forces Morales

L'élément primordial de la cohésion d'une Armée, de sa détermination, est constitué par les idéaux qui ont été à la base de son rassemblement et qui la maintiennent unie : la fidélité au serment national et le patriotisme.

Le Moral reste un élément fondamental pour la cohésion au sein de l'Armée malgré le progrès contemporains du matériel de guerre.

Les Forces Morales ou la défense d'une idéologie expliquent l'élan vers les conquêtes des Armées de musulmans dans la « guerre sainte », les croisades en Espagne, les luttes acharnées entre catholiques et protestants, les victoires de la révolution Français, la détermination des troupes de la SWAPO (Organisation du Peuple Africain) en Namibie, le l'ANC de Mandela ..., où le moral individuel et le moral collectif poussaient les noirs à se mobiliser derrière le leader charismatique.

b) Le Rôle du chef

Ne dit-on pas « il n'y a pas de mauvaises troupes, il n'y a que de mauvais chefs » et « la discipline étant la mère des Armée », impose à l'Armée des lois rigoureuses et des règles de vie sévères en vue de concentrer les efforts en une action coordonnée.

Les membres de l'Armée doivent ainsi recevoir des ordres d'une hiérarchie pyramidale. Le chef joue un rôle fondamental non seulement dans la motivation et la force morale des troupes mais surtout dans le processus de socialisation : inculquer le moral, les normes, la discipline,... par le fait qu'il doit servir d'exemple.

Les moyens archaïques d'enculturation tels que les services corporels (chicottes, ...) ont été bannis pour laisser la place à la persuasion et à tous les moyens misent sur pied par le processus d'enculturation, l'obéissance au chef (pour le bien de la communauté) ne peut être discutée sans risque d'échec au combat.

Le Rôle du Chef est décisif, c'est ainsi que Napoléon écrira : « ce n'est pas l'Armée carthaginoise qui faisait trembler la République mais Anibal ». Le chef joue un rôle capital non seulement dans l'intégration du militaire mais aussi dans l'efficience (rendement) de l'Armée.

1.2. Garantir la paix, la sécurité et l'intégrité territoriale

L'Armée a été de tout temps la garantie de la sécurité, de la paix, de la concorde et de la protection de la nation. Telles sont les tâches traditionnelles de toute armée nationale.

Ne dit-on pas : « Qui veut la paix prépare la guerre ? ». Il est difficile qu'une nation subsiste et évolue dans le sens de développement sans au préalable posséder une armée digne de ce nom, forte et dissuasive. Ce que nous avançons, ici, se confirme par la situation actuelle de la RDC. Le manque d'une armée forte, intégrée et structurée est la cause fondamentale avérée de l'actuelle faiblesse du gouvernement congolais.

Les frontières du pays sont devenues tellement poreuses que n'importe quel pays ou quel groupe armé se permet de pénétrer allégrement et impunément sur le territoire congolais.

Il faut avant toute chose, la montée en puissance de l'armée et le reste lui sera subordonnée pour que le pays décolle, y compris l'appareil judiciaire (1(*)).

C'est donc avant toute chose la mise sur pied de cette Armée Nationale Forte, Structurée, Intégrée et Républicaine que le peuple congolais, ses biens et ses frontières pourra être sécurisés. En fait, aucun travail ne peut facilement être réalisé dans le sens de concorde nationale ou de l'essor de la nation sans la paix.

Le colonisateur connaissait dès le départ le rôle primordial que l'Armée était appelée à jouer pour l'instauration de la paix. Il s'en est servi tout au long de sa présence dans l'E.I.C et au Congo-belge.

C'est grâce à la Force Publique que le Roi des belges d'abord et la Belgique enfin, ont su se tailler une colonie aux dimensions continentales au centre de l'Afrique.

Nous ne pouvons non plus oublier que c'est surtout grâce à l'Armée Nationale, les FAZ que la deuxième République a eu un des règnes les plus longs d'Afrique.

Il ressort que de nos jours le peuple congolais peut relever quelques points positifs au long règne dictatorial du Maréchal MOBUTU, c'est avant toute chose la paix, la sécurité et la défense de l'intégrité territoriale.

Alors qu'elle était, autre fois, une armée de répression, l'Armée Nationale qui a vu s'attribuer des nouvelles fonctions au fur et à mesure de l'évolution du contexte tant national qu'international.

La possession d'une Armée efficace constitue l'un des attributs de la Souveraineté Nationale. D'où la plupart des pays africains, au lendemain de leur indépendance, se sont mis à transformer les anciennes Armées Coloniales en Armées Nationales qu'ils ont par la suite personnalisé.

Au Niger par exemple, lors de la composition de l'armée Nationale, le Président HUMARI DIORY déclara à ses soldats : « Dorénavant, aux jeux du monde comme à ceux de notre peuple tout entier, vous êtes le signe visible de notre indépendance politique, de notre volonté proclamée de la défendre contre toute agression » (1(*)).

Parlant toujours de l'importance de l'Armée au sein d'une nation, les Présidents OLYPIO et NYERERE ont déclaré respectivement : « Nous ne pouvons être une nation indépendante sans une armée de quelque sorte » ; « You can not do qithant an army in these times » (2(*)).

1.2. Participation de l'armée au développement national

En effet, l'état de sous-développement économique et social des sociétés africaines post-indépendance implique une nouvelle fonction que sont censées remplir les Formes Armées.

C'est celle de contribuer aux efforts de développement national.

En fait, les Formes Armées, comprennent des éléments bien portants et bien constitués ne devraient pas vivre dans l'oisiveté jusqu'au sous-développement.

Elles devraient par contre, alléger, par leur contribution à la production, les lourdes charges que leur équipement et entretien ajoutent aux dépenses nationales. Elles sont de ce fait appelées à participer à l'amélioration des conditions de vie des membres de leurs sociétés respectives.

Pour SENGHOR du Sénégal, l'Armée doit participer directement et activement au développement du pays, en fournissant à celui-ci non pas des travailleurs sans spécialité, mais en mettant au travail des unités composées : des techniciens instruits, bien encadrés et disposant des engins les plus modernes du génie (1(*)).

Il en est de même, pour Sekou Touré de Guinée, qui considérait l'Armée comme une force créatrice du peuple et en tant que telle, elle devrait construire des ponts, des routes, des maisons et cultiver. « Nous avons trop de choses à faire pour tolérer qu'il y ait des fainéants et à plus forte raison parmi ceux qui sont payés et entretenus par le peuple » (2(*)).

Presque les mêmes propos ont été tenus par le Ministre de la Défense de Tanganyika (actuelle Tanzanie), KAMBONA lorsqu'il déclara que l'Armée doit apporter sa contribution maximale au développement comme les autres membres de la communauté (3(*)).

C'est dans ce même ordre d'idée que le Ghana avait inauguré en Juin 1962 le « Bureau des Forces Armées ».

Celui-ci était destiné à servir de forum de discussion entre le gouvernement et les militaires, discussions relatives à la contribution de ces derniers au plan de développement du pays.

Le Ministre de la Défense, Kofi Baoko exhorta les militaires à construire l'infrastructure du pays, pont, routes, maisons et plantations avec l'aide de la jeunesse du Parti (Workers brigades) sous le commandement (4(*)).

Ce nouvel élan fut aussi appliqué en Côte d'Ivoire où l'on trouvait déjà en 1964 des unités des pionniers au sein de l'Armée.

Nous pouvons simplement dire que c'est dans cette optique de la participation des Forces Armées aux efforts de développement national que le feu Président L.D. KABILA, à peine arrivé au pouvoir en 1997, avec son mot d'ordre « le congolais doit se prendre en charge » qui a fait de lui un héros, crée le service national. Cette structure, composée essentiellement d'hommes en uniforme, a été déployée à travers la République. Doté d'engins et des moyens logistiques adéquats et d'un bon encadrement, le Service National a surpris tout le monde en produisant des quantités énormes de denrées alimentaires.

Le Service National luttait contre la pénurie alimentaire chronique qui frappe les villes congolaises.

Section 2 : ANALYSE DE RELATIONS ENTRE L'ARMEE ET LE POUVOIR POLITIQUE

L'analyse des rapports entre l'Armée et le Pouvoir au niveau d'un Etat de manière à savoir si ce principe d'abstention (l'apolitisme de l'Armée) est observé ou non.

Au niveau du monde entier, ce problème des rapports entre l'Armée et le pouvoir est étudié sur deux plans :

1. l'Armée en tant qu'instrument de contrainte qui peut agir ouvertement par la force ;

2. l'Armée en tant que corps social capable d'intervenir dans la politique par des moyens légaux comme les autres groupes de pression.

Ainsi, dans tous les pays du monde, l'objectif suprême que défend l'Armée, est l'intégrité du territoire national. D'où la discipline et l'ordre ne sont que les moyens d'atteindre cet objectif suprême.

Il faudrait cependant signaler le fait vécu du temps du Parti-Etat où l'on a vu l'Armée Nationale (FAZ) très politisée car relevant du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR).

En outre, durant tout le temps du régime gouvernemental dit d'Unité Nationale avec sa formule « 1+4 » (c'est-à-dire un Président et quatre Vice-présidents), l'Armée Nationale a été très politisée. Celle-ci, encore en état d'embryon était composée de plusieurs factions armées ne répondant chacune qu'à sa composante politique.

Cependant, nous pouvons signaler que le passage de différentes troupes armées (groupes armées) dans les centres de brassage un regain d'apolitisme a commencé à prendre naissance. L'esprit d'équipe et l'esprit du corps ont commencé à naître et l'unité de commandement a pris corps.

Ainsi a-t-on vu les hommes en uniforme ne pas prendre part aux échéances électorales, ne pas adhérer aux partis ni des effigies des politiciens ou des banderoles des partis politiques dans les installations militaires.

2.1. L'Armée et la Société Nationale

La société comprend plusieurs sous-ensembles qui entretiennent de nombreuses relations et qui ont des interconnexions entre eux. L'inter influence de ces sous-ensembles engendre la dynamique qui fait gouger et changer la société.

La multitude ces inter influences et l'apport des facteurs externes sont à la base des changements nombreux qui affectent la société.

De ce fait, les mouvements de ces incessants changements affectent aussi l'Armée en tant que sous-structure de la société.

Comme on peut le remarquer la société étant dynamique, l'Armée qu'elle a est aussi dynamique.

Par ailleurs, à chaque société corresponde à une culture c'est-à-dire une mentalité propre à elle cela parce que société et culture sont deux entités corrélatives, liées l'une à l'autre.

Il n'y a pas de culture sans société, ni de société sans une culture qu'elle reproduit et que les membres vivent et pratiquent.

Aussi, les caractéristiques d'une société, le comportement, le mode de vie et la mentalité des membres d'une société se retrouvent-ils aussi dans l'Armée. Cela, comme nous l'avons signalé, dans la mesure où l'Armée est un sous-ensemble de la société. Et ainsi dirons-nous sans être contesté que « à telle société correspond telle type d'armée ».

Plusieurs facteurs influent sur l'Armée et déterminent le mode de vie de ses membres. Ces différents facteurs peuvent être de nature géographique, humaine, économique ou technique.

2.1.1. Facteurs géographiques

Les facteurs géographiques tels que les richesses potentielles la nature, la dimension du pays, ses voisins et autres influencent la nature de l'Armée.

Aux petites nations comme le Congo Brazza, le Gabon, la Belgique, etc., correspondent des petites Armées caractérisées par la cohésion qui émane du civisme et société restreinte. Aux vestes étendues de la RDC, du Nigeria, Soudan, ..., correspondront des importantes Armées et de nombreuses troupes qui devront être mécanisées pour garantir la sécurité des frontières.

La RDC, avec ses dimensions très vaste est parfois menacée par ses voisins devra disposer d'une Armée nombreuse et ayant des moyens immenses de mobilité et faire usage de la politique de bon voisinage.

2.1.2. Facteur humain

Les effectifs nombreux ou réduits d'une Armée, l'âge moyen des militaires, les qualités des hommes de troupe,...dépend des ressources humaines d'un peuple, des qualités de sa race, de son évolution technique, ... cela parce que c'est dans le peuple que sont tirés les éléments de l'Armée.

Un Etat développé, avec une démographie en expansion, où les âges sont proportionnés, aura une Armée dynamique, puissante, composée surtout des jeunes.

De nos jours, les grandes puissances mondiales (USA, Chine, Russie, ...) possèdent non seulement des armes très puissantes mais aussi des effectifs très élevés de leurs militaires sans que leur mains-d'oeuvre en soient affectées.

Ainsi, l'encadrement des troupes reste un facteur déterminant d'une Armée. Celle-ci doit refléter dans le recrutement de ses cadres, les hiérarchies sociales de la nation sous peines de ses couper d'elle et de perdre par conséquent un appui moral indispensable, une part importante de son efficacité.

Certaines races ou tribus à travers le monde semblent davantage prédisposées à l'état militaire : Turcs, Arabe, Zoulous,... et les habitants de certaines régions de vie difficile : les Kurdes en Turquie, etc. L'agressivité, la turbulence et la versatilité de certaines tribu rendent la cohésion des Forces Armées difficile.

2.1.3. Facteur économique

La puissance des armes, la nature de leurs militaires dépend aussi des ressources du sol et du sous-sol de sa région.

Les peuples nomades du désert, des régions montagneuses ou des forêts denses seront à la recherche des terres riches. La pauvreté agricole de la Grèce antique en a fait un réservoir des mercenaires pour les pharaons et pour carthage.

Les Etats impérialistes surpeuplés et à la recherche des matières premières mettent sur pieds des Armées équipées en fonction de leur politique d'expansion. Tel est le cas du Rwanda surpeuplé et pauvre.

2.1.4. Facteur technique

L'Art de la guerre a connu une évolution prodigieuse depuis l'utilisation des animaux, les progrès artisanaux et les découvertes techniques.

C'est ainsi, à partir du 15ème siècle que va se généraliser dans le monde. L'occident adaptant toujours ses Armées aux techniques nouvelles, impose sa loi au reste du monde.

En fait, quelque soit la valeur d'une Armée, l'on des facteurs les plus importants de son efficacité reste la qualité de ses armes et munitions ; ceci explique la défaite de l'Armée Zoulou vis-à-vis de Blancs ; SADAM HUSSEIN contre les Alliés.

Les Armées modernes s'équipent et s'organisent à des prix très élevés, elles coûtent très cher, elles sont utilisatrices de la technique de pointe, des instruments, des équipements et des machines précises et coûteuses. Les Etats du tiers monde ne peuvent équiper et entretenir leurs Armées car étant tributaires de l'étranger au risque d'hypothéquer leur souveraineté nationale.

La vie, l'Armée et son adaptation aux progrès scientifiques et techniques dépendent de l'économie générale de la nation.

La technique domine tellement la constitution des Armées modernes que l'organisation de la recherche scientifique d'un Etat entre, pour une part considérable dans l'organisation même de la défense nationale, mieux les Etats riches et forts attirent à leur service les suivants et les chercheurs, afin de s'assurer l'exclusivité de la haute technologie et de réduire les surprises techniques du camp adverse.

2.2. L'Armée et le Pouvoir Civil

Il existe au sein d'une nation des liens entre le pouvoir politique et l'Armée. Il y a des régimes politiques civils où le pouvoir est entre les mains de civils, et des régimes militaires où le pouvoir est entre les mains des militaires.

On parle de prétorianisme lorsque les militaires s'emparent du Pouvoir Politique dans un pays. Il faudrait signaler que le fait prétorien est considéré comme anormal, même par les militaires eux-mêmes. C'est ainsi que le plus souvent ces derniers cherchent à justifier à l'opinion tant nationale que internationale le bien fondé de leur action (1(*)).

A) L'idéologie libérale inculque aux militaires l'esprit de neutralité dans les politiques partisanes pour les contrôler.

Traduisant la conception libérale des relations politico-militaires, le juriste français DUGUIT considère l'Armée comme un instrument passif entre les mains du gouvernement légal. Ce dernier peut s'en servir comme d'une force matérielle inconsciente (2(*)).

Dans le contexte libéral, l'Armée est à la disposition du pouvoir pour l'aider à sécuriser le pays. Elle est le bras sécuritaire du pouvoir qui s'en sert pour atteindre ses objectifs.

Il est de ce fait inconcevable dans les pays du système capitaliste libéral que l'Armée refuse d'obtempérer aux ordres du Pouvoir Politique Civil, son rôle étant de permettre au gouvernement légal de garantir l'ordre public interne et de défendre le pays contre l'ennemi extérieur (3(*)).

Comme on peut le voir, le pouvoir militaire dans le modèle libéral, se trouve subordonné à l'autorité Politique Civile qui exerce sur lui une ferme contrôle par l'intermédiaire d'une série de règles formelles.

D'après donc l'orthodoxie libérale, les Forces Armées doivent adopter une attitude de total apolitisme, de neutralité vis-à-vis de la politique. Les militaires en vertu des principes de la subordination et de la neutralité sont appelé à agir comme s'ils n'avaient pas d'opinions ou de tendances politiques (1(*)).

Ce neutralisme de l'Armée est appliqué dans beaucoup de pays, surtout ceux ayant adopté le système capitaliste. En RDC par exemple, pays à tendance libérale, les militaires sont censés être neutres vis-à-vis de la politique. Ils ne votent pas et ne prennent pas part aux manifestations politiques. « D'où l'apolitisme de l'Armée ».

Le régime libéral, à cause de son multipartisme et ses luttes politiques entend donc s'assurer la loyauté des Forces Armées par leur neutralité vis-à-vis des politiques partisanes C'est d'ailleurs un Ministre de la Défense qui est, lui-même, un civil appartenant à un Parti Politique du Gouvernement qui dirige les Force Armées.

B) Ce que nous venons de dire est le contraire de ce qui se faisait dans les pays socialistes.

En effet, le régime socialiste cherchait par contre à assurer la loyauté des Forces Armées par l'engagement politique des militaires.

C'est ce problème de la loyauté et du contrôle des militaires par le Pouvoir Politique qui est à l'origine même de la création de nouvelles armées populaires dans les régimes socialistes. L'incorporation de la Turquie dans l'Union Européenne reste toujours une problématique à cause de ce genre de régime, qui ne favorise pas la démocratie, dit-on. Ces régimes se méfiaient des anciennes Armées bourgeoises des régimes libéraux renversés car il faut qu'il existe entre les chefs militaires et les chefs politiques civiles les mêmes objectifs communs à poursuivre.

Les régimes socialistes espèrent, par l'intégration des Forces Armées au sein du parti unique ainsi que par leur endoctrinement, s'assurer la loyauté, le contrôle et la subordination des Forces Armées.

Cependant, cette intégration des Forces Armées au sein du parti ne met pas celles-ci sur le même pied d'égalité que le pouvoir politique civil même dans un pays comme le Cuba, la Libye et autres où les Forces Armées ont joué un rôle important dans l'instauration même de l'ordre politique nouveau.

C'est ainsi que malgré la contribution apportée par les Forces Armées à l'installation du régime socialiste en Chine, le Président Mao Tsé-Toung explicite la suprématie du pouvoir politique civil sur les militaires en précisant que « le parti commande le fusil et celui-ci ne doit jamais être autorisé à commander le parti » (1(*)).

2.3. La subordination de l'Armée au pouvoir civil

Le principe fondamental de la subordination des Forces Armées au Pouvoir Civil ne se discuté nulle part.

Ce principe de la subordination constitue en fait un principe d'abstention : il exprime l'idée que l'Armée instrument du pouvoir ne doit pas avoir des volontés politiques propres (d'où l'apolitisme de l'armée.)

L'analyse des rapports entre l'Armée et le pouvoir au niveau d'un Etat se ramène à savoir si ce principe d'abstention est observé ou non. Au niveau du monde entier, ce problème des rapports entre l'Armée et le pouvoir doit être étudié sur deux plans :

- L'armée en tant qu'instrument de contrainte qui peut agir ouvertement par la force ;

- L'armée en tant que corps social capable d'intervenir dans la politique par des moyens légaux comme les autres groupes de pression.

Dans tous les pays du monde, l'objectif suprême que défend l'armée, est l'intégrité du territoire nationale, la discipline et l'ordre ne sont que les moyens d'atteindre cet objectif suprême.

Dans la plupart de pays du tiers-monde, l'idée nationale représente encore une préoccupation car ils sont menacés dans leur unité par les querelles ethniques et tribales.

Par contre, au niveau des pays industrialisés, la réalité de la nation a perdu de son importance qu'elle n'est plus contestée depuis longtemps. Or, le peuple, revenue de ses erreurs nationaliste, cherche maintenant son épanouissement dans un cadre multinational.

Les peuples évolués sont disciplinés et ordonnés. Ils sont attachés à la hiérarchie véritable, fondée sur la compétence et le diplôme et non sur l'ancienneté ou le grade. C'est ainsi qu'aucun gouvernement militaire durable ne saurait s'établir dans un pays développé. Pourtant, si le risque d'intervention ouverte de l'Armée dans la politique est rare, on ne peut prétendre que les pays industrialisés soient à l'abri de l'émmixtion des militaires dans la vie politique.

Les fonctions traditionnelles de toute Armée ont toujours été le maintien de l'ordre et de la paix à l'intérieur d'un Etat ainsi que la défense des frontières nationale contre toute agression extérieure.

Cependant au fil des temps, d'autres nouvelles fonctions se sont ajoutées à celle traditionnelles. L'Armée n'agit plus comme instrument de coercition (des contraintes), elle constitue par ailleurs un groupe de pression d'une espèce spéciale et très influent.

Le problème de l'intervention des militaires dans la politique se situe sur deux plans :

- Les relations entre l'Armée et le Pouvoir civil en temps de paix ;

- Les relations entre l'Armée et le Pouvoir civil en temps de
crise (1(*)).

a) L'Armée et le Pouvoir en temps de paix

L'Armée a toujours cherché à maintenir l'autonomie de son univers clos.

C'est l'Armée qui constitue un corps autonome dans la nation. Pendant longtemps, l'Armée a manifesté sa volonté de maintenir son autonomie fondamentale par rapport à la société civile.

L'Armée est une société « aristocratique », elle constitue un monde où les valeurs démocratiques (liberté et égalité) n'entrent pas facilement. La démocratie a donc pour fondement la liberté et l'égalité des citoyens. Tout ce qui n'y est pas expressément défendu est permis ; nul ne peut être puni sans raison valable, et toute personne y peut librement parler, écrire,... Dans l'Armée par contre, la liberté n'y est pas la règle mais l'obéissance car la société militaire est gouvernée aristocratiquement, le principe n'y est pas l'égalité mais la hiérarchie.

L'Armée constitue un univers clos. Pour atteindre cette autonomie, la société militaire devait donc se doter des infrastructures matérielles capables de la dispense au maximum de faire appel aux institutions de la société civile.

C'est ainsi que l'Armée a crée ses propres hôpitaux et dispensaires avec ses propres médecins et infirmiers ; ses propres usines, ses propres écoles pour les cadres militaires et leurs enfants ; sur le plan spirituel l'Armée a eu ses propres chapelles et ses prêtres, et même son propre droit pénal, sa police et ses tribunaux répressifs.

Dans d'autres domaines, l'Armée a eu, dans certains pays, ses propres fournisseurs, son journal et ses émissions radio-télévisées ; elle a eu même son propre drapeau comme en ex-URSS. Ainsi s'est formé, en marge de la société civile un univers militaire clos et complet.

Nous pouvons ajouter que tout au long de l'histoire de la RDC l'Armée a toujours été du côté du pouvoir. Nous l'avons vu du temps de la période coloniale où la Force Publique oeuvrait pour le compte de la politique.

La mentalité de l'Armée n'a souvent pas été observée même en temps de paix par rapport à la politique. Ce fait pourrait être relevé même après l'indépendance. Le Groupement Spécial de Sécurité Présidentielle (GSSP) a toujours été au service personnel du Chef de l'Etat et ne répond que de lui seul. De même que la Division Spéciale Présidentielle (DSP) servait plus le Chef de l'Etat que l'ensemble du peuple zaïrois (l'Etat) de l'époque.

Le même cas peut être signalé en ce qui concerne la Grade Civile de l'époque de la seconde République qui elle aussi était pour le service personnel du Président de la République, Maréchal MOBUTU.

b) L'Armée et le Pouvoir en Temps de Crise

Il existe des liens étroits entre les questions stratégiques et politiques de sorte qu'il appartient au pouvoir politique et au pouvoir militaire de déterminer ensemble la stratégie du pays en temps de crise. Le militaire est le technicien qui conseille le pouvoir avant que la décision de guerre soit prise, il est aussi exécutant des décisions arrêtés il ne faut donc pas négliger l'avis du technicien en uniforme pour éviter la ruine de la nation entière.

Dans le cadre de la guerre classique où la stratégie passe pour une science ésotérique (qui n'appartient qu'à quelques groupes d'individus) ouverte aux seuls initiés, qui ont consacré leur vie entière à l'étude presque aveuglement sur l'avis des stratégies professionnelles pendant le conflit.

Le Haut Commandement devient alors un véritable « pouvoir militaire » lorsqu'en matière de la conduite de la guerre l'autonomie d'action et les responsabilités majeures lui sont accordées.

Le gouvernement est pratiquement obligé de suivre l'avis des techniciens militaires. Il laisse à ceux-ci l'entière responsabilité de la conduite des opérations.

Ainsi se crée, à côté du pouvoir politique et avec l'accord de tous, le pouvoir militaire représenté par le Haut Commandement auquel on a transféré la responsabilité de toutes les décisions.

Par contre, la stratégie nucléaire est essentiellement un art politique, elle n'est pas comparable à la stratégie classique.

L'arme atomique, en transformant l'art militaire, tend à éliminer la technocratie de la direction de la guerre, et à réduire, d'un moins en apparence. L'influence des militaires dans la détermination de la stratégie nationale.

La stratégie atomique est avant tout un jeu politique. La guerre devient diplomatie : l'escalade nucléaire n'est finalement qu'une orme de la négociation entre les Etats antagonistes.

Dans une telle partie, le rôle du Haut Commandement est amoindri parce que la question n'est plus de remporter la victoire ou d'éviter la défaite mais de savoir ce que coûteront la victoire et/ou la défaite. Ceci ressort exclusivement de la compétence du pouvoir politique (1(*)).

Certes, tant que les guerres de notre temps continuent d'être menées avec les armements classiques, les problèmes de la technocratie dans la conduite des opérations demeurent. Mais la seule existence d'armes nucléaire à la disposition d'un gouvernement nucléaire est capable de modifier les données essentielles du problème.

En effet, le pouvoir politique qui détient le contrôle d'armements atomiques ne peut plus, comme jadis, transférer efficacement les responsabilités de la conduite des opérations à l'autorité militaire.

* La Gestion de l'Armée

C'est le pouvoir civil qui fait vivre la société militaire. En effet, c'est à partir du contribuable que l'on tire la solde,... du militaire.

En vertu du principe de la subordination du militaire au politique, il a donc fallu rattacher la société militaire au pouvoir : un homme politique (un Ministre) devait donc être placé à sa tête.

Par méfiance ou pour des raisons budgétaires, le pouvoir cherche à veiller directement sur l'Armée par le canal du Ministre de la Défense. Toutefois, dans tous les pays du monde, les Ministères de la Défense Nationale constituent un organisme très lourd aux lourdes tâches.

C'est pour dire que le pouvoir militaire est soumis au pouvoir civil quant à la direction du mouvement. Mais pour l'administration et la hiérarchie, il ne peut être qu'ainsi.

L'Armée obéit en apparence mais en réalité gouverne. Ceci s'explique par le fait que l'Armée constitue un organisme conçu pour fonctionner seul et, comme tout corps vivant, l'Armée a la tendance naturelle à rejeter hors d'elle-même les éléments extérieurs qui prétend la pénétrer, y compris le Ministre.

L'une des techniques d'élimination du Ministre constitue à lui présenter dès sa nomination trop de document urgent et incompréhensible à signer.

Section 3 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA POLITIQUE NATIONALE

3.1. L'apolitisme de l'Armée

En Afrique, les Armées Nationales ont évolué avec l'histoire de leurs pays respectifs. Elles vont intervenir dans la politique non seulement en prodiguant les conseils à l'homme politique africain mais aussi en constituant le pilier du pouvoir politique en Afrique.

L'intervention de l'Armée africaine est liée à l'histoire même des pays africains. Il y aura des facteurs endogènes (liés à l'histoire et aux réalités de chaque pays) et des facteurs exogènes qui sont liés à la Communauté Internationale qui, d'une centre, poussent ou obligent l'Armée africaine à intervenir dans la politique.

Signalons en passant quelques cas retenus sur l'intervention de l'Armée dans la politique en Afrique noire de 1960 à 1966 (1(*)) :

Pays Date

1. ZAIRE - Juillet 1960

- Septembre 1960

- Novembre 1965

2. TOGO - 13 janvier 1963

- 13 janvier 1967

3. CONGO-BRAZZA - 15 Août 1963

- 01 septembre 1968

4. DAHOMEY (BENIN) - 28 octobre 1963

- 22 septembre 1965

5. TANGANYIKA (TANZANIE) - 20 janvier 1964

6. UGANDA (OUGANDA) - janvier 1964

7. KENYA - janvier 1964

8. GABON - 18 février 1964

9. CENTRAFRIQUE (RCA) - 01 janvier 1966

10 HAUTE-VOLTA (Burkina Faso) - 04 janvier 1966

11. NIGEIA - 16 janvier 1966

- 29 février 1966

12. GHANA - 24 février 1966

13. BURUNDI - 28 novembre 1966

Plusieurs facteurs expliquent l'intervention des Armée africaines dans la politique. Les facteurs les plus importants arrêtés par les scientifiques et qui expliquent chacun des cas où l'Armée est intervenue dans la politique sont :

Les Facteurs propres à la structure des Forces Armées : promotion et clivage ethnique.

Les Facteurs politiques : ce sont des conflits idéologiques, les tiraillement entre hommes politiques qui vont engendrer le désordre poussant ainsi l'Armée à intervenir dans la politique.

Les Facteurs sociaux : Grèves, manifestation et luttes tribales, etc. peuvent pousser l'Armée à intervenir pour remettre de l'ordre.

Les Facteurs économiques : la crise économico-financière, la misère de la masse, etc. peuvent aussi expliquer l'intervention de l'Armée.

Les Facteurs inter-relationnelles : les conflits entre militaires, etc.

On distingue deux catégories d'officier dans les Armée africaines ;

1. Les officiers sorties des rangs sont les plus anciens, commissionnés ou promus officiers suite à leurs expériences et mérites ou nommés politiquement ;

2. Les officiers issus des Ecoles militaires sont les jeunes, ayant conquis leurs grades par leur formation scientifique.

Il y a souvent des relations de cause à effet. Si l'on veut que l'Armée africaine soit réellement apolitique et qu'elle ne s'occupe de la politique, il faut alors tout faire pour éviter les facteurs cités ci-haut et qui poussent l'Armée à s'intéresser à la politique.

En effet, il y a des variables dépendantes qui découlent des variables indépendantes. En d'autres mots, à une action corresponde une réaction et l'homme politique africain doit connaître les causes qui ont toujours expliqué la prise de pouvoir politique par l'Armée africaine cela est très important pour l'avenir de l'Afrique où l'Armée devrait être le juge impartial auquel l'homme africain devrait recourir non seulement pour sa sécurité et celle de ses biens mais aussi pour l'intégrité du territoire national.

3.2. Le prétorianisme dans le monde

Un prétorien est un soldat chargé de la garde des empereurs. D'où le terme de « garde prétorienne » qui désigne l'ensemble des militaires commis ou chargés de la garde ou de la sécurité des empereurs dans l'Empire Romain Antique.

Ainsi, prétorianisme évoque à l'esprit la garde prétorienne des Empereurs romains dans l'Antiquité. Au cours de l'histoire (cette garde prétorienne est parvenue à jouer un rôle fondamental en destituant l'empereur et en dirigeant la politique de l'empire) ; c'est ainsi que les interventions répétées de l'Armée dans la politique ont donné lieu ou prétorianisme moderne qui consiste en une action politique par laquelle un groupe de militaires interviennent dans la politique en renversant le gouvernement en place ou en dominant le système politique d'un pays.

L'idéologie socialiste préconisait l'engagement de l'armée dans la politique tandis que l'orthodoxie libérale recommande la neutralité de l'Armée vis-à-vis de la politique, c'est-à-dire l'apolitisme des Forces Armées. Selon RAOUL GIRARDET, les militaires devraient agir comme s'ils n'avaient pas d'opinions ou de tendances politiques.

Toutefois, malgré les précautions prises par le pouvoir politique pour freiner l'action politique des Forces Armées, celles-ci interviennent dans la politique dans plusieurs pays du monde et surtout dans le tiers-monde. L'évolution de l'Armée ainsi que ses relations avec le pouvoir politique a évolué avec l'histoire.

3.2.1. Intervention des Forces Armées dans la Politique Nationale

Il existe une corrélation entre l'aspect socio-économique et l'intervention des militaires dans la politique.

En fait, en temps de paix l'Armée peut aisément être utilisée comme instrument de cohésion nationale. Et la probabilité de son intervention dans la politique décroît avec l'accroissement de la mobilisation sociale pour la construction de la société due à la paix, avec l'accroissement de l'industrialisation.

Cependant, il faudrait relever que l'instabilité politique, la violence qui prend naissance, sont autant de phénomènes qui augmentent les risques d'émergences du fait prétorien. Celui-ci est fréquent en temps de crise au sein de la société.

En effet, il a été relevé que les conflits créent un vide de pouvoir, un mauvais ajustement économique et des stratifications dysfonctionnelles auxquelles les dirigeants ne peuvent pas faire face. Cet ensemble de facteurs produit un déséquilibre, une situation instable de violence favorable à l'intervention des militaires dans la politique (1(*)).

C'est ainsi que l'on a relevé que les militaires interviennent dans la politique dans beaucoup de pays en développement par manque d'autres élites capables de prendre en charge le fardeau de l'essor national. Alors les militaires étendent leur rôle à la sphère politique sociale pour résoudre les crises de la modernisation.

Par ailleurs, les rébellions, troubles sociaux et les émeutes constituent des aspects d'un même phénomène qui traduit l'échec de politiciens à instaurer la paix sociale, d'où l'intervention régulière de l'Armée dans la politique de nation pour y restaurer la paix et l'ordre public.

Ainsi, un rôle important est-il accordé à l'environnement national dans l'intervention des Forces Armées dans la politique.

En outre, plusieurs autres conditions, ainsi que celles liées à l'institution militaire elle-même, semblent jouer un rôle dans le fait prétorien. Celles-ci peuvent être notamment :

- Le bas degré de cohésion sociale au sein de la société nationale ;

- L'existence des classes sociales en conflits qui risquent de plonger toute la société dans l'anarchie ;

- L'opposition que l'on remarque souvent dans nos pays du Tiers-monde entre le centre et la périphérie ;

- Le bas niveau d'institutionnalisation ainsi que le manque de soutien pour les structures politiques ;

- L'intervention fréquente des civiles dans les affaires militaires et l'existence d'une Armée prétorienne (1(*)).

Nous pouvons ainsi dire qu'un ensemble de causes peut expliquer le fait prétorien. C'est surtout comme nous venons de le voir, l'environnement politique, social et même économique qui pourrait expliquer l'intervention des militaires dans la politique.

Différentes, tendances et facteurs mis ensemble pouvant mieux expliquer le fait prétorien et non un seul.

En effet, intervention des militaires dans la politique doit être considérée comme la somme d'influences des facteurs internes à l'organisation (institution) militaire et des facteurs extérieurs à celle-ci. Ainsi pour être complète, toute tentative de recherche des raisons d'intervention militaire dans la politique devrait embrasser à la fois les deux dimensions, la dimension de l'organisation militaire d'une part et celle de l'environnement d'autre part (2(*)).

3.3. Quelques nouveaux rôles de l'Armée

En dehors de ce rôle maternel que l'Armée est appelée à jouer dans le développement de la République, la nouvelle Armée a aussi une mission morale à accomplir dans l'édification de la conscience nationale.

- Elle constitue un tout très important pour l'unité nationale ;

- Elle s'occupe de la formation de la jeunesse que la nation lui confie ;

- Elle renferme en son sein tous les groupes ethniques qui constituent la nation sans exclusive.

C'est en fonction de ces nouvelles fonctions, différentes des celles de l'Armée coloniale d'occupation que certaines reforment devraient être appliquées au niveau même du recrutement.

De la sorte, le soldat de la nouvelle Armée ne devrait pas être cet illustré, recruté dans l'arrière pays marqué par la brutalité à l'endroit de ses concitoyens civils. Il devrait être par contre le « lettré » nationaliste, plein du sens civique que lui-même doit enseigner à la jeunesse (1(*)).

L'argument ainsi avancée s'est justifie dans certains pays africains. Ce fut le cas du Mali, de la Guinée et de la Tanzanie où l'adhésion aux principes et aux objectifs du parti national était déterminante pour le recrutement voire même la promotion au sein de l'Armée Nationale.

Au Zaïre du Parti-Etat par exemple, tout le monde était membre du parti dès sa naissance. C'est au sein du parti que tout se faisait, y compris même ce qui concernait l'Armée.

Le recrutement, la promotion et même les avantages de toutes sortes se réalisaient par la fidélité aux idéaux du Mouvement Populaire de la Révolution (MPR).

Dans la phase qui a suivi immédiatement l'indépendance en Afrique, la plupart des dirigeants se sont efforcés d'intégrer les militaires dans leur société, de les faire accepter par leur peuple.

Cela était d'autant plus important que les militaires étaient accusés d'être en connivence avec le colonisateur. Ils étaient considérés comme des mercenaires à la solde des colonisateurs ne représentant qu'une force répressive.

Ainsi, objectif peut-il être atteint, grâce à son instruction, à sa formation et à sa participation aux efforts de développement socio-économique que déploie l'ensemble de la nation, bref à son intégration dans son milieu social, le soldat de la nouvelle Armée est très important pour sa communauté.

Non seulement qu'il doit assurer la protection des frontières nationales, mais il est aussi appelé à se sacrifier pour l'ensemble de la société en luttant contre « les abus et la corruption du pouvoir civil ».

Chapitre troisième : PLACE ET ROLE DES FARDC DANS LA STABILITE POLITIQUE EN RDC

Ce chapitre analyse en premier les perspectives d'une Armée Nationale, Républicaine et Forte, FARDC en suite la stabilité dans la Sous-Région des grands lacs et enfin, les FARDC et la stabilité de l'Etat congolais.

Section 1 : PERSPECTIVE D'UNE ARMEE NATIONALE, REPUBLICAINE ET FORTE

1.1. IMPORTANCE DE LA RESTRUCTURATION DES FARDC

Les conflits armés qui ont caractérisé la longue transition congolaise ont sonné les glas des FAZ. Que ce soit la guerre dite de libération de 1996 qui avait porté le Président L.D KABILA au pouvoir en 1997, ou la guerre de sanction du Août 1998, les deux ont désintégré complètement l'Armée Nationale.

Les troupes de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libéralisation du Congo (AFDL) avaient éparpillé tous les soldats des ex FAZ non seulement à travers les pays, mais aussi dans les pays limitrophes de la RDC.

La guerre d'agression a fini par désarticuler tout ce que le Président LD KABILA a commencé à former comme Armée Nationale.

Les soldats de cette dernière se sont retrouvés engloutis dans de multiples groupes armés, milices et groupes rebelles qui ont endeuillés la RDC depuis l'année 1998.

C'est ainsi que lors de toutes les rencontres internationales traitant du retour de la paix en RDC, il a toujours été question de la remise en place d'une Armée Nationale intégrée, structurée et républicaine. Cette tâche fut impérativement imposée au gouvernement d'union nationale de la formule un Président plus quatre Vice-Présidents. Elle fut beaucoup recommandée au préalable dans toutes les rencontres internationales et accords entre protagonistes de la crise congolaise, notamment.

L'accord de Lusaka en Zambie et même le Dialogue Inter-Congolais de Sun City en Afrique du Sud. Cela dans la mesure où la réforme du secteur de la défense et de la sécurité en RDC non seulement constituait la condition préalable de la restauration de la paix au pays. Mais elle était aussi une exigence pour la redynamisation des communautés dans le cadre de la lutte contre la pauvreté selon qu'elle permettant de remettre le peuple au travail.

La présence d'une Armée forte en RDC relèverait d'une dimension régionale. En effet, les FARDC brassées, intégrées, restructurées, équipées et fortes seront capables de défendre l'intégrité territoriale, et sécuriseront aussi, et créeront une situation de paix dans la Sous-Région. Cela dans la mesure où la paix en RDC favorise un climat de confiance au niveau des pays de la région. La restauration de cette confiance, avec la mise sur pied des programmes nationaux de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) constitue un indicateur important de stabilité Sous-Régionale.

En effet, l'application du processus DDR au niveau de chaque pays impliqué dans la crise en RDC permet une résolution concertée et sûre de cette crise qui constitue à secouer toute la région des grands lacs africains.

Nous considérons pour notre part l'exécution de ce programme très importante au niveau de l'ensemble des pays concernés. Ce programme permettrait non seulement la structuration des FARDC mais aussi à enlever aux envahisseurs de la RDC le prétexte selon lequel celle-ci constitue la base arrière des troupes armées dissidentes qui continuent à agresser les pays voisins.

La désintégration des FAZ avait donné lieu à l'émergence de nombreux groupes armée qui ont pillé, tué et violé à grande échelle. Ils ont non seulement détruit le pays mais aussi insécurisé la région.

L'anéantissement de ces forces négatives et l'intégration des hommes ayant fait partie de ces différents groupes armés en une seule et même armée nationale, les FARDC seraient à l'origine de la restauration de la paix non pas seulement au pays mais aussi dans toute la région de l'Afrique Centrale. Cela pourrait s'expliquer par le poids géopolitique et géostratégique de la RDC non seulement en Afrique centrale mais aussi en Afrique. En fait, à l'Armée forte correspondra un Etat fort, craint et respecté, dit-on (1(*)).

1.1. Exigence de la formation d'une Armée républicaine et dissuasive

La restructuration des FARDC dont nous venons de parler a pour finalité de doter le pays d'une armée forte, bien équipée et respectée.

Il convient en fait de signaler que si le pays est devenu faible, à tel point que n'importe quel aventurier peut y pénétrer, piller et violer impunément, c'est parce qu'il n'est pas encore doté d'une telle armée.

Nous avons signalé ci-haut les fonctions traditionnelles reconnues à toute armée digne de ce nom. C'est ce genre d'armée qui permet à la RDC d'être respectée par ses voisins.

L'on se rappellera par exemple que le Zaïre de l'époque était craint et respecté de ses voisins.

Cela était surtout le fait que les voisins du Zaïre savaient que les Forces Armées Zaïroises ne pouvaient pas être facilement affrontées par n'importe quelle armée étrangère.Le pays avait alors une armée forte, respectant l'unité de commandement.

Un budget conséquent était alloué à l'armée, et cette dernière avait un nombre remarquable de membre de formulation élevée, obtenue dans de grandes et réputées institutions à travers le monde et aussi au pays.

Le processus de brassage des troupes vise donc à parvenir à ce type d'armée forte et unifiée.

Les conflits armés ayant ensanglanté la RDC durant de nombreuses années avaient fini par déstructurer toute l'armée de la RDC.

Les différentes opérations entreprises avec la communauté internationale consistent à refaire l'armée forte et unique pour la RDC. C'est le but entre autres de l'opération consistant à récupérer les hommes de troupe valables, désarmer et démobiliser ceux inaptes ou voulant rentrer dans la vie civile et les réinsérer dans leur société.

Doter la RDC de cette Armée dissuasive est en définitive le but ultime tant du Gouvernement congolais que des pourvoyeurs de fonds.

Il faudrait par ailleurs signaler que cette Armée recherchée ne doit pas être seulement forte et imposer le respect de la part des voisins ; elle devra aussi être républicaine. Elle devra garantir la sécurité au sein du pays et protéger les frontières nationales en mettant un terme à la paroisse qui caractérise les frontières de la RDC.

Dotée des hommes et femmes nationalistes d'une bonne formation, les FARDC devront tenir au respect des droits humains. Elles ne seront plus cette Armée qui tue, viole et vole les biens des nationaux à travers la République, partout où elles opèrent. Telle que signalé certains médias locales et étrangers.

Section 2 : Les FARDC et la stabilité de l'Etat congolais

Tout au long de notre travail, nous avons en à montrer l'importance d'une armée forte et réellement au service du peuple.

Cette exigence a été relevée lors de nombreuses rencontres internationales et accords pour la restauration de la paix en RDC.

C'est dans cet ordre d'idée que l'une des tâches prioritaires qui furent confiées au nouveau gouvernement issu du Dialogue Inter congolais a été la mise sur pied rapide d'une Armée Nationale.

Cette armée devrait être composée de presque tous les groupes armés, milices et anciens éléments de l'ancienne Armée Nationale, chaque camp devait envoyer ses troupes au processus de brassage.

Celui-ci est censé réunir les soldats de ces nombreuses Forces Armées afin d'en faire une seule et unique armée pour la nation congolaise.

Les différents protagonistes de la crise congolaise ont toujours été unanimes pour reconnaître que seul cette Armée Nationale, restructurée et forte est à même de sécuriser l'Etat. Aussi la communauté Internationale et les bailleurs de fonds se sont-ils investis pour la mise sur pied de cette Armée Nationale, capable de défendre le pays et ses institutions.

Cependant, force est de constater que ce processus n'est pas aisé. Il est objet de plusieurs embûches de tous ordres.

Non seulement il est très coûteux, mais il semble ne pas être au goût de toutes les tendances, tant nationales qu'internationales.

En effet, ainsi que vous avons en à le signaler, on relève le manque de volonté politique dans le chef de certaines personnalités, institutions ou pays impliqués dans la crise congolaise. Cela dans la mesure où les conflits armés en RDC avaient fini par faire mettre en place plusieurs filières et organisations bien structurées pour le pillage de richesses du pays. Ces dernières semblent ne pas disposées d'abandonner les gains qu'elles gagent afin que la paix revienne pour permettre l'émergence de cette Armée Restructurée, Forte et Républicaine en RDC.

Cet aspect que nous venons de signaler s'avère important pour comprendre les embûches qui se dressent sur la voie de la mise en place d'une bonne Armée Nationale en RDC, à même d'assurer la stabilité de l'Etat et ses institutions. Ce que nous venons de relever pourrait se confirmer par les difficultés que nous avons remarqué au sortir du Gouvernement d'Union Nationale, de formule « 1+4 ». Chaque tendance politico-militaire a eu à garder ses unités combattantes presque intactes, ne répondant que d'elle et non relevant de l'Armée Nationale.

A telle enseigne qu'elles menaçaient régulièrement l'unité nationale et même l'Etat dans son ensemble. Le même cas pourrait être signalé au lendemain des élections nationales. Jusqu'au lendemain de celles-ci, des unités combattantes de tendances politiques diverses continuaient à s'affronter jusqu'à mettre en péril la paix et la sécurité nationale.

Il s'avère que les FARDC, en pleine phase de formations ont en beaucoup de peine pour stabiliser les institutions du jeune gouvernement issu des urnes.

Il est de ce fait important de signaler que la stabilisations des institutions politiques et même celle de l'Etat congolais en général ne pourrait être, à cet instant précis, l`affaire des seules FARDC.

Cette vérité est connue de tous. C'est ainsi que la Communauté Internationale continue à jouer un rôle clef non seulement dans le processus de la restructuration et de la formation des FARDC mais aussi dans la stabilité des institutions issues des urnes.

Dans ce sens, la mission de l'organisation des Nations unies au Congo MONUC en sigle fut mise en place par le Conseil de sécurité.

La MONUC a pour missions non seulement de sécuriser la RDC, faire retourner les éléments des forces dissidentes dans leurs pays respectifs, mais aussi d'assurer la stabilité des institutions politiques à peine mises en place au lendemain des élections (1(*)).

Le nouveau gouvernement de la RDC se trouve confronté à de nombreuses difficultés. L'apport de la Communauté Internationale s'avère très nécessaire pour que l'actuel gouvernement congolais puisse parvenir à atteindre les objectifs qu'il s'est assigné.

L'immensité du territoire congolais exige, comme nous avons déjà signalé, des moyens multiples. Il faudrait, pour la sécurité aux frontières nationales que les FARDC soient dotées de moyens logistiques adéquats et conséquents afin de mieux lutter contre la porosité de ces frontières.

Entourée de nombreux pays qui, pour la plupart surpeuplés et pauvres, envient ses nombreuses et diverses richesses.

La RDC a un besoin urgent d'une Armée Nationale dissuasive. Elle devrait de ce fait tout faire de sorte que les FARDC soient une Armée agressive, que les voisins devraient craindre et respecter.

En passant au crible l'actuel des FARDC et vu la situation que connaît la RDC depuis les élections, la sécurité ainsi que la stabilité de l'Etat semblent plus assurées par la Communauté Internationale que par les FARDC. Celles-ci sont en fait le reflet de l'Etat congolais. Les faiblesses que l'on relève dans l'Etat sont ressenties au sein des FARDC. Car, « à une armée forte correspond à un Etat fort craint et respecté » dit-on.

L'Etat congolais est en pleine refondation. Les longues années de conflits armées qui ont secouées et ensanglanté le pas continuent à avoir des répercussions jusqu'à ces jours. Ceux-ci se font sentir aussi au sein des FARDC, lesquelles sont en train d'être restructurées afin de devenir fortes, et républicaines. C'est à la fin de ce lent processus que la RDC pourra prétendre avoir une Armée Nationale capable d'assurer la stabilité et la sécurité de ses frontières, de sa population et de ses institutions politiques.

Section 3 : Les FARDC et la stabilité dans la Sous-Région des Grands lacs

Les conflits armés qui ont endeuillé la RDC durant plusieurs années ont déséquilibré toute la Région des Grands Lacs et de l'Afrique Centrale. Suite à la situation géopolitique et géostratégique de la RDC au sein de la région. Ces conflits armés ont été à l'origine de violations massives de droits de l'homme et de la femme et de très nombreux massacres.

Dans la résolution 1592 prolongeant la Mission de l'Organisation des Nations Unies en RDC jusqu'au 31 octobre 2005, le Conseil de Sécurité réaffirme sa préoccupation quant aux « hostilités que les groupes armés et milices contiennent d'entretenir dans l'Est de la RDC, en particulier dans les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu, dans les district d'Ituri », et « par les graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire qui les accompagnent ».

Par ailleurs, le conseil de sécurité « considérant que le maintien de la présence d'éléments des ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR) et Interahamwés demeure une menace sur la population civile locale et un obstacle à des relations de bon voisinage entre la RDC et le Rwanda ».

Le Conseil de Sécurité demande à l'Union Africaine de travailler et à définir le rôle qu'elle pourrait jouer dans la région en collaboration avec la MONUC. A cet égard, le Conseil de Sécurité demande « au Gouvernement d'Unité Nationale et de transition d'établir avec la MONUC un concept conjoint d'opérations en vue du désarment des combattants étrangers par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, avec l'assistance de la MONUC » (1(*)).

Cette résolution du Conseil de Sécurité relève l'importance que les FARDC sont appelées à jouer pour la paix non seulement en RDC mais aussi dans la région. C'est ainsi qu'au plan institutionnel, le Conseil de Sécurité « demande au Gouvernement d'Unité Nationale de mener à bien la réforme du secteur de sécurité, par la prompte intégration des Forces Armées et de la Police Nationale de la RDC ».

Le Conseil de Sécurité insiste sur le fait que « la MONUC est autorisée à utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les zones de déplacement de ses unités, pour dissuader toute tentative de recours à la force qui menacerait le processus politique, de la part de tout groupe armé, étranger congolais notamment les ex-FAR et Interahamwés, et pour assurer la protection des civils sous la menace imminente de violences physiques » (2(*)).

Plus précisément, le Conseil encourage la MONUC à faire pleinement usage du mandat que lui a confié la résolution 1565 dans l'Est de la RDC qui l'autorise à pourchasser les groupes armés illégaux qui continuent à semer la désolation dans toute la région.

Si nous revenons sur les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité des Nations Unies, c'est pour souligner l'importance de la paix dans la région. C'est cette paix qui constitue la condition primordiale de la sécurité et la stabilité tant de la RDC que de l'ensemble de la Sous-Région où les groupes armés illégaux et milices continuent à semer la mort. Il revient donc aux FARDC, plus qu'à la MONUC de restaurer la paix afin de sécuriser et stabiliser le pays et la région.

Ce fait a été relevé par l'ensemble des rencontres internationales sur la paix en RDC et la stabilité de l'ensemble de la région.

Nous allons relever certains accords et rencontres importants qu'il y en a pour la paix et la formation d'une Armée Nationale fortement en République Démocratique du Congo.

1) l'Importance de l'Accord de Lusaka pour la paix en RDC et dans la Sous-Région a été signalée partout le monde.

C'est le 10 juillet 1999 qu'est intervenue la signature, par le Chefs d'Etats impliques dans les conflits armés, de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka. Dans le cadre de la paix et de la stabilité dans la région l'Accord de Lusaka constitue un document de grande importance.

En effet, il sanctionne sur le plan international la cessation des hostilités ouvertes depuis août 1998 et établit les préoccupations fondamentales ci-après :

- La cessation des hostilités ;

- Le désengagement des forces ;

- le retrait ordonné des forces étrangères

- La mise en place de la commission militaire mixte ;

- Le désarmement des groupes armés ;

- La formation d'une Armée Nationale ;

- Le redéploiement des forces militaires des parties sur les positions défensives dans les zones de combats ;

- Ainsi que le calendrier de mise en oeuvre de l'Accord de cessez-le-feu (1(*)).

Ainsi, l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka signé le 10 juillet 1999 en Zambie et la déclaration des principes fondamentaux signée par les parties congolaises à Lusaka le 4 mai 2001, tous deux reconnaissent l'importance de l'instauration de la paix pour la stabilité de la RDC et de l'ensemble de la région

2) Réunis à Gaborone (Botswana) du 20 au 25 août 2001 pour préparer le Dialogue Inter-congolais, tous les protagonistes de la crise congolaise ont reconnue l'impérieuse nécessité de la paix et la stabilité en RDC et dans la Sous-Région. A cet effet, toutes les parties se sont engagées entre autres à (2(*)) :

- Assurer le retrait des Forces Armées et de sécurité de la RDC ;

- Fin de la guerre par les initiatives de paix et de sécurité en RDC et dans la Sous-Région.

- Création d'une nouvelle Armée Nationale Congolaise (ANC) dont les éléments seront issus des Forces Armées de l'ex-gouvernement de la RDC, de tous les partis (Groupes Armée et Milices) en conflit, en suite faire appel au public de s'enrôler afin de participer à la reconstruction d'une Armée Nationale capable d'assurer la sécurité interne (3(*)).

3) Accord entre la RDC et l'Ouganda sur le retrait des troupes ougandaises signé à Luanda (Angola) le 6 septembre 2002.

Les deux pays soulignent de confiance et de bon voisinage qui puissent contribuer à la pacification de l'Afrique centrale et de la région des grands lacs, et de mettre fin aux facteurs d'insécurité et d'instabilité.

Par ailleurs, le Gouvernement ougandais s'engageait à retirer ses troupes du territoire de la République Démocratique du Congo (1(*)).

4) Accord Global et inclusif de Pretoria, signé le 17 décembre 2002 à Sun City en Afrique du Sud entre les entités au Dialogue Inter-congolais, accorde une importance non négligeable à la mise sur pied d'une Armée Nationale intégrée et structurée pour la paix et la sécurité de la RDC et de l'ensemble de la région.

Les conflits de la région sont dus à des facteurs internes et à de nombreux autres facteurs qui dépassent les frontières des Etats de la région. La politique d'exclusion appliquée par les gouvernements de la région, la pauvreté de la masse, l'affaiblissement de l'Etat, le pillage des ressources et autres mobiles serait à la base de ces conflits armés.

Il faudrait aussi souligner la présence des forces irrégulières dissidentes engendrées par les guerres civiles, qui instabilisent les Etats de la région.

Pour ce faire, la présence d'une Armée Nationale structurée, forte et intégrée en RDC, pourrait non seulement sécuriser le pays, mais assurer aussi la stabilité de l'ensemble de la sous-région des Grands Lacs africains.

CONCLUSION GENERALE

La thématique que nous avons développée a une importance capitale, car l'Armée a un rôle à jouer dans la stabilité politique et la consolidation de la paix pour la République Démocratique du Congo.

Certes, existe-t-il une doctrine congolaise de sécurité et de stabilité régionales prenant en charge les nouveaux défis et menaces de peur et de sécurité post-guerre froide et post MOBUTU ? Doctrine prenant en compte les nécessités géopolitiques.

Le pays aux multiples frontières ne pouvait et ne peut pouvoir à sa sécurité nationale et assurer son intégrité territoriale que la régionalisation de sa stratégie de sécurité et de défense nationale à travers une diplomatie régionale de proximité.

Toutefois, le gouvernement de la République Démocratique du Congo devrait être avant tout une remise en question des rôles que les militaires se sont donnés au lendemain des indépendances. A ce titre, le processus actuel aurait pour fonction principale la normalisation de la vie politique congolaise grâce à un reclassement fonctionnel des différentes forces politiques.

L'Armée est une société « aristocratique », elle constitue un monde où les valeurs démocratiques (liberté et égalité) n'entrent pas facilement. La démocratie à donc fondement la liberté et l'égalité des citoyens. Tous ce qui n'y est pas expressément défendu est permis ; nul ne peut être puni sans raison valable, et toute personne y peut librement parler, écrire... dans l'Armée par contre, la liberté n'y est pas la règle mais l'obéissance car la société militaire est gouverné aristocratiquement, le principe n'y est pas l'égalité mais la hiérarchie.

L'Armée constitue un univers clos. Pour atteindre cette autonomie, la société militaire devait donc se doter des infrastructures matérielles capables de la dispense au maximum de faire appel aux institutions de la société civile.

C'est ainsi que l'Armée a crée ses propres hôpitaux et dispensaires avec ses propres médecins et infirmiers, ses propres usines, ses propres écoles pour les cadres militaires et leurs enfants ; sur le plan spirituel l'Armée a eu ses propres chapelles et ses prêtres, et même son propre droit pénal, sa police et ses tribunaux répressifs.

Dans d'autres domaines, l'Armée a eu, dans certains pays, ses propres fournisseurs, son journal et ses émissions radio-télévisées ; elle a eu même son propre drapeau comme en ex-URSS. Ainsi s'est formé, en marge de la société civile un univers militaire clos et complet.

Nous pouvons ajouter que tout au long de l'histoire de la RDC l'Armée a toujours été du côté du pouvoir. Nous l'avons vu du temps de la période coloniale où la Force Publique oeuvrait pour le compte de la politique.

La mentalité de l'Armée n'a souvent pas été observée même en temps de paix par rapport à la politique. Ce fait se relevé même après l'indépendance. La Division Spéciale Présidentielle (DSP) servait plus le Chef de l'Etat, le Maréchal MOBUTU que l'ensemble du peuple zaïrois (l'Etat) de l'époque il en ait de même pour le Groupement Spécial de Sécurité Présidentielle (GSSP) qui fut aussi qu'au service personnel du Chef de l'Etat, le feu Président L.D. KABILA et ne répond que de lui seul.

Après la promulgation de la nouvelle constitution de la 3ème République, contrairement à celle de 1+4, c'est-à-dire un Président plus quatre Vice-Présidents où les groupes armées continuées à obtempérées qu'à leurs leaders charismatiques. Entre autres :

- La garde de l'ex-Vice-Président Jean-Pierre BEMBA affrontât avec la troupe des FARDC après la publication des élections présidentielles 2006 ;

- Et les troupes de CNPD du dissident Laurent KUNDA issu de la RCD.

Pour ne cité que ceux-là. L'actuelle Garde Républicaine qui ne dépend pas directement du Chef de l'Etat, le Président Joseph KABILA KABANGE, mais plus tôt de la Force Terrestre (voir organigramme commandement des FARDC).

En effet, dans ce travail, nous avons cherché à comprendre le rôle que joue les FARDC dans la stabilité politique nationale et régionale en appuie des efforts diplomatiques des unes et des autres.

Nous avons émis l'hypothèse globale selon laquelle aucun Etat ne peut jouer un rôle important dans les Relations Internationales que s'ils avaient les moyens de sa volonté, de puissance et que celui-ci par excellence (l'Armée) auxiliaire indispensable de la diplomatie.

En nous référant de l'histoire politique de la République Démocratique du Congo et à celle de relations entre l'Armée et le pouvoir. Nous estimons que le gouvernement congolais a aujourd'hui le devoir d'instrumentaliser politiquement l'Armée, pour elle, de remplir ses missions classiques et traditionnelles (de la défense de la nation).

Outre cela, la formation d'une Armée Nationale, républicaine, brassée, intégrée et restructurée pour la défense nationale et régionale. La République Démocratique du Congo est dans l'obligation d'en envisager une structure militaire régionale pouvant garantir la stabilité politique, sécurité, paix efficace et durable dans la Région des Grands Lacs en particulier et en Afrique Centrale en général à cause de sa situation géopolitique et géostratégique.

BIBLIOGRAPHIE

1. Documents d'information

1. LtCol BEM KIMBULUNGU B, Interview.

2. MONUC Magazine et le centre des nouvelles des Nations-Unies, n°22, 2006.

2. Ouvrages

1. DAILLER, P. et PELLET, A., Droit international public, 7ème éd. Dalloz, Paris, 2002.

2. NDAYWEL, I. et NZIEM, L'histoire du Zaïre, Louvain-la-neuve, éd. DUCULOT, 1997.

3. BELL, M.J., Army and nation insub-daharian Africa, Adelphi paper n°21, London, 1965.

4. SEKOU TOURE, Expérience guinéenne et l'unité africaine, Paris, 1962.

5. MARKO VITZ et KRAUSS, « Men in charge », in africa report, April 1966.

6. Colonel AFRIFA, A., The Ghana coup : 24th feruary 1966, London, 1967.

7. DUGUIT cite par DE SOTO, J.,« Pouvoir civil et pouvoir militaire, in la défense nationale,Paris,1958, p.87-31.

8. GIRARDET, R., La crise militaire française, CFNSP n°123, Paris, 1945-1962.

9. Mao Tsé-Toung, Selected military writing, Foreign, languages, press, 1963.

10. BIARNES, P. ; Année politique africaine, Dakar, 1972.

11. DOWQE, R., « The military and political development», in colin leys, Cambridge, 1969.

12. PERLMUTTER, A., « The praetorian state and praetorian army », in comparative politics, April 1969.

13. MANDEFU, Jean, « l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka », in Congo-Afrique n°338, octobre 1999.

14. ERPICUM, R,  « Testes fondamentaux de pré dialogue de Gaborone (20-25 août 2001) » in Congo-Afrique, n°358.

15. AMATUSILA, Dialogue Inter-congolais de Sun City : Etapes décisives ; Ed. Isidore BAKANZA, Avril 2003.

3. Articles

1. Archives Etat-Major Général des Forces Armées de la république Démocratique du Congo.

2. Amiral LIWANGA M.N., Chef d'Etat-Major Général des FARDC, Livre d'or des Forces Armées de la RDC, 1ère éd., 2004.

4. Travaux et autres publications

1. CORMEVIN, R., cité par ETONGA, I.Y., La gestion de carrière, cas des FAZ, Mémoire de licence ESEG, Kinshasa,1987.

2. SHOMBA KINYAMBA, S., Méthodologie de la recherche scientifique, éd. PUC, Kinshasa, 2002.

3. BIYOYA MAKUTU, B.P., Sociologie des conflits, L2 R.I, UPN, 2008-2009,

4. Frères d'Armes, Paris, Avril, 1963

5. Frère d'Armes, Paris, Juin 1963.

6. AMONDO, E., Cours d'histoire des Forces Armées Zaïroises, G1 EFO/Kananga,1990-1991, Inédit

7. Plan d'intégration des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, éd. Février 2006.

8. KABONGO MAKANDA, Armée et politique en Afrique au sud du Sahara, PUZ, Kinshasa, 1979.

9. EPOLO, M.A., Problème de défense, Académie Militaire du Zaïre, 1993-1994, inédit.

10. Dictionnaire, Le Robert quotidien, éd.1996.

11. Dictionnaire de la langue française, éd. 0091-08, 1995.

5. Webographie (nétopgraphie)

1. Site Web : www.wikipédia.org..

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

IN MEMORIAM iii

AVANT-PROPOS iv

ABREVIATIONS v

INTRODUCTION 1

1. Présentation du sujet 1

2. Problématique 2

3. Hypothèses du travail 3

4. Choix et intérêt du sujet 4

5. Méthode et technique de recherche 5

6. Délimitation du sujet 7

7. Division du travail 7

Chapitre Premier : CONSIDERATIONS GENERALES 8

Section 1 : CADRE CONCEPTUEL 8

1.1. État 8

1.1.1. Type de l'Etat 8

1.2. Armée 10

1.2.1. Types d'armées 10

1.2.2. Organisation 12

1.2.3. Fonctionnement de l'Armée 12

1.3. Défense (nationale et militaire) 13

1.3.1. Défense passive (protection civile) 14

1.3.2. Défense active 14

1.3.3. La Défense Nationale 15

1.4. Paix 15

1.4.1. Au plan collectif 16

1.4.2. Au plan individuel 17

1.4.3. Au plan collectif, comme au plan individuel 17

1.4.4. Paix internationale 17

1.5. Crise 18

1.6. Conflit 18

1.7. Guerre 20

1.7.1. Guerre Conventionnelle (classique) 20

1.7.2. Guerre Non Conventionnelle 21

1.8. Stabilité politique 22

Section 2 : APERCU HISTORIQUE DES FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 22

2.1. La Force Publique Congolaise (F.P) 23

2.2 L'Armée Nationale Congolaise (ANC) 26

2.3. Des Forces Armées Zaïroises (FAZ) 29

1. De 1968 - 1975 30

2. De 1976 - 1982 31

3. A partir de 1982 32

2.4. Des Forces Armées Congolaises (FAC) 36

Section 3. LES FORCES ARMEES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE

DU CONGO (FARDC) 39

3.1. Mission et Objectif de FARDC 39

3.2. Organisation et fonctionnement 40

3.2.1. Organigramme du Ministère de la Défense Nationale et

Anciens Combattants 43

3.2.2. Organigramme de Commandement des FARDC 44

Chapitre II : IMPORTANCE DES FORCES ARMEES DANS LA STABILITE POLITIQUE ET LA CONSOLIDATION

DE LA PAIX D'UN ETAT 45

Section 1 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA DEFENSE ET SAUVEGARDE DES INTERETS DE LA NATION 45

1.1. Le Moral et le Rôle du chef dans l'armée 45

1.2. Garantir la paix, la sécurité et l'intégrité territoriale 46

1.2. Participation de l'armée au développement national 48

Section 2 : ANALYSE DE RELATIONS ENTRE L'ARMEE ET

LE POUVOIR POLITIQUE 50

2.1. L'Armée et la Société Nationale 51

2.1.1. Facteurs géographiques 52

2.1.2. Facteur humain 53

2.1.3. Facteur économique 53

2.1.4. Facteur technique 54

2.2. L'Armée et le Pouvoir Civil 55

2.3. La subordination de l'Armée au pouvoir civil 57

Section 3 : ROLE DE L'ARMEE DANS LA POLITIQUE

NATIONALE 62

3.1. L'apolitisme de l'Armée 62

3.2. Le prétorianisme dans le monde 65

3.2.1. Intervention des Forces Armées dans la Politique Nationale 66

3.3. Quelques nouveaux rôles de l'Armée 68

Chapitre III : PLACE ET ROLE DES FARDC DANS LA STABILITE POLITIQUE EN RDC 70

Section 1 : PERSPECTIVE D'UNE ARMEE NATIONALE, REPUBLICAINE ET FORTE 70

1.1. IMPORTANCE DE LA RESTRUCTURATION DES FARDC 70

1.1.1. Exigence de la formation d'une Armée républicaine

et dissuasive 72

Section 2 : Les FARDC et la stabilité de l'Etat congolais 73

Section 3 : Les FA-RDC et la stabilité dans la Sous-Région

des Grands Lacs 77

CONCLUSION GENERALE 82

BIBLIOGRAPHIE 84

TABLE DES MATIERES 86

* 1 DAILLER, P. et PELLET, A., Droit international public, 7ème éd. Dalloz, Paris, 2002, p.407.

* 1 DAILLER, P. et PELLET, A., Op. cit., p.424.

* 1 SHOMBA KINYAMBA, S., Méthodologie de la recherche scientifique, éd. PUC, Kinshasa, 2002, p.36.

* 1 Dictionnaire, Le Robert quotidien, éd.1996, p.708.

* 1 Archives Etat-Major Général des Forces Armées de la république Démocratique du Congo.

* 1 Site Web : www.wikipédia.org.

* 2 Dictionnaire, Robert quotidien, Op. cit., p.493.

* 3 Idem.

* 4 BIYOYA MAKUTU, B.P., Sociologie des conflits, L2 R.I, UPN, 2008-2009, Inédit.

* 1 BIYOYA MAKUTU, B.P.,, Op. cit.

* 2 Idem.

* 3 Site Web : www.wikipédia.org

* 1 Site Web : www.wikipédia.org

* 2 Idem.

* 1 Dictionnaire Robert quotidien, Op. cit., p.386.

* 1 Dictionnaire de la langue française, éd. 0091-08, 1995.

* 2 Site Web : www. wikipédia.org

* 1 Site Web : www. Wikipédia.org

* 1 Dictionnaire Robert quotidien, Op. cit., p.897.

* 1 AMONDO, E., Cours d'histoire des Forces Armées Zaïroises, G1 EFO/Kananga, 1990 - 1991, Inédit.

* 1 CORMEVIN, R., cité par ETONGA, I.Y., La gestion de carrière, cas des FAZ, Mémoire de licence ESEG, Kinshasa, 1987,p.19.

* 2 AMONDO, E. Op. cit.

* 1 HAMON, L., Op. cit., p.115.

* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj BOSSALE, P.E., Op. cit., 2004, p.8-12

* 2 NDAYWEL, I. et NZIEM, L'histoire du Zaïre, Louvain-la-neuve, éd. DUCULOT, 1997.

* 1 EPOLO, M.A., Problème de défense, Académie Militaire du Zaïre, 1993-1994, inédit.

* 1 AMONDO, E., Op. cit., inédit.

* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj BOSSALE P.E., Op. cit., p.10.

* 2 Idem.

* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj BOSSALE P.E., Op. cit., pp.12-13.

* 1 LtCol DUKU, F.X. et Maj BOSSALE, P.E., Op. cit.

* 1 Plan d'intégration des Forces Armées de la République Démocratique du Congo, éd. Février 2006, p.6.

* 1 Amiral LIWANGA M.N., Chef d'Etat-Major Général des FARDC, Livre d'or des Forces Armées de la RDC,

1ère éd., 2004, p.33.

* 1 LtCol BEM KIMBULUNGU B, Interview.

* 1 Frères d'Armes, Paris, Avril, 1963

* 2 BELL, M.J., Army and nation insub-daharian Africa, Adelphi paper n°21, London, 1965, p.3.

* 1 Frère d'Armes, Paris, Juin 1963.

* 2 SEKOU TOURE, Expérience guinéenne et l'unité africaine, Paris, 1962.

* 3 BELLE, M.J., Op. cit., p.5.

* 4 MARKO VITZ et KRAUSS, « Men in charge », in africa report, April 1966, p.19.

* 1 Colonel AFRIFA, A., The Ghana coup : 24th feruary 1966, London, 1967, p.31.

* 2 DUGUIT cite par DE SOTO, J., « Pouvoir civil et pouvoir militaire », in la défense nationale, Paris, 1958, p.87-131.

* 3 DUGUIT cite par DE SOTO, J., Op. cit.

* 1 GIRARDET, R., La crise militaire française, 1945-1962, CFNSP n°123, Paris, p.157.

* 1 Mao Tsé-Toung, Selected military writing, Foreign, languages, press, 1963, p.272.

* 1 C.T. LUSHIKU BULOJI, Op. cit.

* 1 C.T. LUSHIKU BULOJI, Op. cit.

* 1 BIARNES, P., Année politique africaine Dakar, 1972, p.90.

* 1 DOWQE, R., « The military and political development», in colin leys, Cambridge, 1969, p.213-246.

* 1 PERLMUTTER, A., « The praetorian state and praetorian army », in comparative politics, April 1969, pp.382-404.

* 2 KABONGO MAKANDA, M., Op. cit., p.46.

* 1 KABONGO MAKANDA, Armée et politique en Afrique au sud du Sahara, PUZ, Kinshasa, 1979, p.35.

* 1 LUSHIKU BOLOJI, Op. cit.

* 1 MONUC Magazine n°22, Op. cit.

* 1 MONUC Magazine et le centre des nouvelles des Nations Unies, n°22, 2006, p.7.

* 2 Idem.

* 1 MANDEFU. J., « l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka », in Congo-Afrique n°338, octobre 1999.

* 2 ERPICUM. R.,  « Testes fondamentaux de pré dialogue de Gaborone (20-25 août 2001) » in Congo-Afrique, n°358, p.466.

* 3 Idem.

* 1 AMATUSILA, Dialogue Inter-congolais de Sun City : Etapes décisives ; Ed. Isidore BAKANZA, Avril 2003, p.247.






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