WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

L'armée dans la stabilisation politique d'un état: cas de la RDC

( Télécharger le fichier original )
par Anicet BOLONGI EKOTO NZOWU
Université pédagogique nationale - Licence en sciences politiques  2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2.2 L'Armée Nationale Congolaise (ANC)

A son accession à l'indépendance, le Congo à travers la Force Publique ne comptait qu'un effectif global de vingt quatre milles hommes, cadres et troupes. Les cadres étaient composés des officiers et sous-officiers au nombre de mille, qui étaient entièrement étrangers.

Cette minorité était soumise au régime colonialiste à savoir celui du régime paternaliste qui, par certaines méthodes de corrections, terrifiait la troupe. Ce qui apparemment, donnait l'impression d'une véritable discipline.

La valeur de ces cadres était relative, sauf pour le peu d'officiers fournis normalement par l'armée métropolitaine belge. Tout le reste était recruté parmi les civiles pour le besoin de la cause en vue de suppléer à l'insuffisance des cadres.

En ce qui concerne les hommes de troupe, elle était essentiellement congolaise, au nombre de vingt-trois mille hommes composés d'analphabètes, très braves et tenaces.

Toutefois, on ne pouvait y compter qu'un tout petit nombre d'intellectuels. Celui-ci représentait de la moitié du dixième de tout le corps. Très fidèle et prêt à tout faire, vis-à-vis des autres compatriotes(2(*)).

Ces deux camps, à voir : des cadres d'une part et les hommes de troupe d'autre part, ne se connaissaient pas. Les contacts étaient contrôlés et limités, de peur qu'il y ait une prise de conscience, qui éventuellement pourrait amener à une révolution.

Ce mode de vie était du fait que les hommes de troupe gardaient continuellement un curieux complexe d'infériorité. Tandis que les officiers quant à eux entretenaient celui de la supériorité.

C'est ainsi que la discipline était de rigueur. Cependant, à y voir de près, il s'agissait plutôt de la peur que de la discipline au sens propre du mot.

Il y a lieu de souligner que pour les belges, il n'y avait aucune nécessité immédiate pour former des cadres typiquement congolais, et cela s'est justifié principalement par des raisons politiques, se résumant ainsi en cette expression douce et discrète. « Pas d'Elites. Pas d'ennemies» (1(*)).

Le résumé de cette expression chère aux belges a trouvé son efficacité lors de l'accession en 1960 du pays à l'indépendance.

En effet, aux approches de cet événement il n'y avait que quelques neuf braves Sergent-Majors qui furent politiquement nommés au grade d'Adjudant vers la fin de 1959.

C'était là, une situation critique dans une Armée comptant mille belges, dont la moitié était des officiers, sur un total de vingt-quatre mille hommes. Ce qui était fort curieux, c'est le fait de voir toutes les tribus du Congo, représentée au sein de la Force Publique.

En outre, une telle force n'était pas prête à réagir contre une situation où leurs homologues civils étaient du coup élevé à des postes de pouvoir et d'autorité, mais une dette d'inconscience, le signe de révolte germaient déjà en leur sein à la ville de l'indépendance et n'attendaient qu'à s'éclater.

Il suffisait quelques paroles mal choisies et mal comprises du Général Emile JANSSENS, le Commandant en Chef de la Force Publique adressées aux troupes pour dégénérer en une mutinerie désastreuse.

A titre exemplatif, un Sergent fût dégradé par le Général JANSSENS qui par la suite écrit au tableau devant les officiers subalternes et autres soldats du Camp Léopold II, l'actuelle Camp Lieutenant-colonel KOKOLO de Kinshasa, en ce terme : «Après l'indépendance égale avant l'indépendance ».

Ce faisant, les militaires congolais s'étaient sentis profondément humiliés. Conséquence, il y a eu une mutinerie spontanée à la suite de cette humiliation à Thysville, aujourd'hui Mbanza-Ngungu.

Ainsi, pour amener au calme, le Premier Ministre de la République naissante, Emery Patrice LUMUMBA, annonça le 06 juillet 1960, une promotion générale des grades militaires. N'ayant pas trouvé d'effet escompté à travers cette décision, le Premier Ministre décida par la suite de renvoyer le Général E. JANSSENS qui avait logiquement failli à sa mission, suite à la politisation, à outrance de l'armée. La situation s'était catastrophique, avec la division au sein de l'armée pour des raisons inavouées créant ainsi des rivalités tribales et ethniques.

Dans cette optique, les groupes d'intérêt et ceux des pressions ont cherché à se liquider les uns contre les autres, et la situation ainsi créée s'aggrava le 07 et 08 juillet 1960.

Profitant de l'occasion si propice, les belges ont circulé les rumeurs selon lesquelles, le Premier Ministre avait la prétention de faire venir les soviétiques pour instituer le socialisme au Congo. C'est dans ces circonstances qu'est née officiellement l'Armée Nationale Congolaise, le 17 novembre 1960 au cours d'un défilé réunissant principalement les générations 1940-50 et 1950-59 qui avaient rendu des loyaux et bons services à la colonie.

La base militaire de KITONA a constitué le principal creuset de formation du personnel militaire de l'ANC En outre, sa structure reposait essentiellement sur cette mise en place par la Force Publique.

Cependant, à l'issue de ces campagnes militaires, vers fin 1967, et conscient de la nécessité de disposer d'une Armée efficace et modernisée pour faire aux diverses convoitises auxquelles les pays était exposé, le Président de la République, Commandant Suprême de l'Armée, le Général MOBUTU, entreprit d'exécuter son programme d'envoi en stage à l'étranger de plusieurs jeunes militaires congolais pour leur formation en diverses spécialités militaires ; qui par la suite cédera place aux Forces Armées Zaïroises en 1972.

* 2 AMONDO, E. Op. cit.

* 1 HAMON, L., Op. cit., p.115.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote