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Impact du réchauffement climatique sur la distribution spatiale des ressources halieutiques le long du littoral français: observations et scénarios

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par Sylvain Lenoir
Université Lille 1 Science - Doctorat 2011
  

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3. Méthode et Analyses effectuées

? Méthode

Nous avons utilisé la méthode NPPEN et la méthode d'homogénéisation, lesquelles sont décrites dans les sections précédentes.

? Analyse 1

La première analyse consistait à comparer les résultats du modèle NPPEN utilisé avec trois descripteurs environnementaux (SST, bathymétrie, SSS,) à ceux obtenus avec le modèle utilisé avec trois descripteurs environnementaux et un descripteur biotique (SST, bathymétrie, SSS, présence de proie C. finmarchicus) (Fig. V.2). L'objet de cette analyse était de mesurer les différences liées à l'utilisation du paramètre biotique C. finmarchicus.

? Analyse 2

Dans cette deuxième analyse, le NPPEN a été utilisé avec les paramètres SST, bathymétrie, SSS, et avec ou sans le descripteur biotique C. finmarchicus (Figs. V.3 à V.5). La probabilité de présence moyenne de la morue de l'Atlantique a d'abord été modélisée pour les périodes 1960-1969, 2000-2006 et 2090-2099 scénario B2 (Fig. V.3). Puis, l'évolution annuelle moyenne des probabilités de présence de la morue a été calculée pour chacune des trois zones de l'étude (zone « Terre-Neuve », zone CIEM Va et zone CIME IV), de 1960 à 2006 (Figs. V.4a et V.5a) et pour la période de 2006 à 2100 (Figs. V.4b, c et d et V.5b, c et d) en fonction des différents scénarios d'évolution du climat.

? Analyse 3

La probabilité moyenne de présence de la morue de l'Atlantique a été calculée pour les trois zones prospectées (zone « Terre-Neuve », zone CIEM Va et zone CIEM IV), pour chaque décennie entre 1960 et 2100 et pour chaque scénario d'évolution du climat. Les probabilités moyennes de présence calculées ont été distribuées en dix classes (de 0 à 1). Les distributions en classe ont été reportées sur les figures V.4 et V.5. Seule l'évolution future des probabilités basées sur le scénario B2 a été illustrée et la distribution en classe des probabilités de présence pour la décennie 1960-1969 a été conservée dans chaque graphique à des fins de comparaisons (histogrammes bleus).

4. Principaux résultats obtenus

? Analyse 1

Les résultats obtenus à l'aide du modèle NPPEN basé sur quatre paramètres (SST, bathymétrie SSS et présence de C. finmarchicus) différent des résultats obtenus sans la présence du paramètre biotique « copépode » (Figs. V.2 et V.3). Par rapport au modèle utilisé sans paramètre biotique, on note une estimation inférieure de la probabilité de présence de la morue de l'Atlantique en mer de Norvège, mer de Barents, mer de Groenland, dans les eaux islandaises et aux alentours immédiats de Terre-Neuve (Fig. V.2). Par contre, au sud de la mer Nord et en mer du Labrador, les valeurs des probabilités de présence de la morue, calculées par le modèle utilisant la présence de proie, sont supérieures à celles qui sont produites sans le paramètre biotique (Fig. V.2).

? Analyse 2

La cartographie de l'évolution des probabilités de présence de la morue en Atlantique Nord montre un mouvement biogéographique de cette espèce dirigé vers le Nord, entre les périodes 1960-1969 et 2000-2006 (Fig. V.3a, b). Le mouvement biogéographique observé est plus prononcé côté Est de l'océan Atlantique (la mer du Nord et la mer de Barents). À l'avenir, ce déplacement latitudinal risque de se poursuivre, et son intensité dépend du type de scénario d'évolution du climat choisi. L'intégration du facteur biotique C. finmarchicus, dans la modélisation de la présence de la morue de l'Atlantique, fournit des probabilités généralement inférieures à celles modélisées sans ce paramètre (Fig. V.3). L'amplitude des changements biogéographiques est tempérée par l'utilisation du descripteur biotique.

Figure V.2 : Distribution potentielle (probabilité de présence) de la morue de l'Atlantique pour la décennie 1960-1969 modélisée avec le NPPEN à partir de (a) la SST, la bathymétrie et la SSS, (b) la SST, la bathymétrie, la SSS et la présence modélisée de C. finmarchicus, et (c) différence des probabilités de présence (a) - (b).

De 1960 à 2006, l'évolution annuelle des probabilités de présence de la morue en Atlantique nord, modélisée par le NPPEN (Figs. V.4a et V.5a), montre trois types de situations différents. Dans la zone « Terre-Neuve », l'évolution à long terme des probabilités de présence est relativement stable, bien qu'avec une variabilité interannuelle prononcée ; dans les deux cas (présence ou non du facteur biotique dans l'analyse) les valeurs de ces probabilités oscillent entre 0,6 et 0,7. En mer du Nord, les valeurs de probabilités sont comprises entre 0,4 et 0,6 et sont globalement plus faibles quand elles sont calculées sans le facteur biotique ; dans les deux cas (présence ou non du facteur biotique dans l'analyse), une nette tendance à la diminution dans cette zone est observée à partir des années 1980. Dans les eaux islandaises, entre 1960 et 2006, si le facteur biotique n'est pas utilisé, les probabilités de présence se situent entre 0,45 et 0,6, elles semblent avoir déclinées très légèrement jusque dans les années 1990, années à partir desquelles elles ont entamé une hausse ; si le facteur biotique est pris en compte, les probabilités de présence calculées sont inférieures à 0,35 et aucune tendance à l'augmentation ou la diminution n'est observée de façon nette.

De 2006 à 2100, l'évolution annuelle des probabilités potentielles de présence de la morue de l'Atlantique (Figs. V.4 et V.5), montre qu'en zone « Terre-Neuve » (Figs. V.4b et V.5b), seuls les scénarios SRES A2 et B2 (lignes bleues) provoquent une chute importante et rapide des probabilités de présence de la morue de l'Atlantique. Avec les scénarios A1B et B1, les probabilités de présence se maintiennent à un niveau stable jusqu'en 2070 ; avec les autres scénarios, COMMIT et PICNTRL, les probabilités de présence n'évoluent pas. L'utilisation ou non du paramètre biotique n'a pas d'influence sensible sur l'évolution des probabilités en zone « Terre-Neuve ». En Mer du Nord (Figs. V.4c et V.5c), seuls les scénarios COMMIT et PICNTRL (lignes verte et turquoise) prévoient le maintient d'une présence équivalente à celle actuelle. Tous les autres scénarios prédisent une chute progressive et irréversible de la présence de la morue; l'utilisation ou non du paramètre biotique n'a pas d'influence sensible sur l'évolution des probabilités. Enfin, en Islande (Figs. V.4d et V.5d), l'analyse pratiquée, sans le facteur biotique, montre une stabilisation des probabilités à un niveau plus faible qu'avant 2006 quelque soit le scénario utilisé. Une hausse très faible des valeurs des probabilités de présence annuelles est attendue, dans le cas où le facteur « présence de proie » est considéré (Fig. V.5d).

Figure V.3 : Distribution potentielle (probabilités de présence) de la morue de l'Atlantique pour les périodes temporelles 1960-1969 (a), 2000-2006 (b) et 2090-2099 scénario B2(c), modélisée avec le NPPEN. Les paramètres pris en compte sont : la SST, la bathymétrie, la SSS (colonne de gauche et droite) et la présence modélisée par le NPPEN de C. finmarchicus (colonne de droite).

? Analyse 3

Les trois régions marines constituent des habitats aux potentiels d'accueil de la morue différents et fluctuants dans le temps (Figs. V.4e, f et g et V.5e, f et g).

L'étude de l'évolution des probabilités de présence, entre les périodes 1960-1969 et 1980-1989, montre peu de changements et ce quelque soit la zone considérée. Entre les périodes 1960-1969 et 2000-2006, des changements sont observables en mer du Nord uniquement, représentés par un affaiblissement dans leur ensemble des probabilités de présence de la morue (Figs. V.4f et V.5f). Après 2050, seule la zone CIEM Va islandaise conserve une distribution de probabilités similaire à celle des années 1960-1969. En mer du Nord, le glissement de la majorité des probabilités vers des valeurs plus faibles s'accentue. Du côté de Terre-Neuve, le même phénomène est prédit à partir de la période 2050-2059.

La comparaison de la décennie 1960-1969 entre les figures V.4 et V.5 montre que, de façon général, l'utilisation du paramètre biotique ne modifie pas la distribution des probabilités de présence en zone « Terre-Neuve ». En mer du Nord, l'utilisation du paramètre biotique estime les probabilités supérieures (entre 0,6 et 0,8) à celles produites sans ce paramètre (entre 0,4 et 0,6). Dans les eaux islandaises, l'utilisation du paramètre biotique ne permet pas aux probabilités de présence de dépasser la valeur 0,7. Sans le paramètre biotique, le modèle évalue que les probabilités de présence de la morue peuvent atteindre la valeur de 0,9.

L'évolution des probabilités de présence de la morue de l'Atlantique, décennie par décennie, diffère sensiblement quand est pris en compte le facteur biotique proie dans le modèle. Dans la zone « Terre-Neuve », l'utilisation du facteur biotique concentre un peu plus les probabilités de présence vers des valeurs très faibles proche de 0,1. En mer du Nord, le glissement vers des valeurs plus faibles de la distribution des probabilités s'opère entre les périodes 1960-1969 et 2000-2006, mais il est moins intense quand est inclut le facteur biotique proie dans la modélisation. Autour de l'Islande, l'évolution des probabilités de présence ne semble pas être affectée par l'utilisation ou non du paramètre biotique proie.

Figure V.4 : Évolutions annuelles de la probabilité de présence de la morue calculée, sans C. finmarchicus, à Terre-Neuve (en bleu), en mer du Nord (en noire) et en Islande (en rouge) modélisées, par le NPPEN de 1960 à 2006 (a) et en fonction des scénarios d'évolution du GIEC Terre-Neuve (b) en mer du Nord (c) et en Islande (d). Comparaison des distributions des probabilités de présence de la morue, entre les périodes 1960-1969/1980-1989, 1960-1969/2000-2006, 1960-1969/2050-2059 et 1960-1969/2090-2099, à Terre-Neuve (e), en mer du Nord (f) et en Islande (g).

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus