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Usages et pratiques d'internet par les étudiants au Cameroun: quels enjeux ?

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par Hermann ESSOUKAN EPEE
Université Stendhal-Grenoble 3 - Master 2 2014
  

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III-3. QUESTIONS DE RECHERCHE

l QUESTION PRINCIPALE :

Quels types d'usages les étudiants de l'Université de Douala font-ils d'Internet ? Et quelles sont les pratiques générées par ces usages ?

l QUESTIONS SECONDAIRES :

1) Comment les étudiants accèdent-ils à Internet au Cameroun ? Par ailleurs, les pratiques du Net changent-elles leurs habitudes de vie ?

2) Face aux défis financiers et au mauvais débit de connexion, comment font-ils pour s'adapter, bricoler et s'approprier Internet ?

IV- CONSTRUCTION DES HYPOTHESES :

Les hypothèses construites sont de trois ordres : une hypothèse principale (générale) et deux hypothèses de travail (secondaires).

l Hypothèse principale :

Les étudiants de l'Université de Douala recourent à Internet beaucoup plus pour une visée communicationnelle qu'informationnelle : premièrement pour les réseaux sociaux, faire la veille relationnelle (savoir ce que font leurs amis et leurs contacts), promouvoir les associations ethniques, religieuses et idéologiques sur les réseaux sociaux (Le groupe de tous les Bétis, Bana Ba Sawa...) faire des rencontres amicales (Facebook...) et amoureuses pour d'autres (Badoo, Twoo...). Ensuite vient l'utilisation massive des applications et logiciels gratuits d'appels audio comme visio, de chats vidéo, sms, envois des photos tels que Skype, Viber, Whatsapp, Instagram, Google Hangouts, Yahoo Messenger... cela à partir d'un ordinateur, d'un téléphone portable ou d'une tablette.

En troisième recours, s'observe la recherche informationnelle impulsée par la contrainte des travaux académiques à réaliser et le désire de connaitre. Et même dans cette recherche informationnelle, les usages liés aux travaux académiques sont minoritaires, car ils se font de manière irrégulière. Nous avons observé une pratique qui gagne du terrain dans les usages du Net ; de nombreux étudiants à l'Université de Douala font de la recherche informationnelle sur Internet pour des raisons d'immigration, de sondages, de pronostiques et de cotages des matchs destinés aux paris sur le football communément appelés « parifoot ». La recherche informationnelle se fait aussi dans l'intérêt de trouver une école plus moderne, afin de bénéficier d'une formation meilleure ; de trouver du travail au Cameroun et au-delà des frontières.

Le comble, ce sont les loteries américaines et canadiennes qui suscitent de nombreuses participations des étudiants au Cameroun, nourris par l'espoir d'obtenir une green card (carte verte) pour les Etats-Unis ou une carte de résident permanent pour le Canada, afin de se faire une nouvelle vie et de nouveaux projets.

l Hypothèses de travail :

1) Les étudiants de l'Université de Douala vont généralement dans des cybercafés, où ils doivent acheter des heures de connexion pour avoir accès à Internet. Les prix s'appliquent par endroit, mais communément il est question de près d'un (1) euro pour deux heures et près de deux (2) euros pour cinq heures. En plus des cybercafés, d'autres étudiants accèdent par défaut à Internet à travers leurs téléphones mobiles et tablettes grâce aux services proposés par les opérateurs de téléphonie mobile au Cameroun. Les plus nantis s'offrent des clés Internet pour pouvoir se connecter à travers un ordinateur.

Ces pratiques d'Internet changent largement leurs habitudes de vie ; car les étudiants, à travers une dépendance progressive, manifestent de plus en plus un attachement affectif envers le Net, au point de se priver du temps et des ressources disponibles pour satisfaire leurs besoins liés au numérique. Et cette dépendance introduit des répercussions sur le plan familial (réduction des dépenses ménagères, privation), individuel (sensation de perte de temps), économiques (appauvrissement), social (Internet nous rapproche des personnes éloignées et nous éloigne des personnes proches), culturel (Internet participe à la rupture et au détachement des modèles culturelles propres au terroir).

2) Pour s'adapter, bricoler et s'approprier Internet, les étudiants de l'Université de Douala organisent leur temps autour des choix spécifiques, et des besoins immédiats avant d'aller sur le Net. Généralement, pour des raisons financières, ils ouvrent plusieurs comptes clients dans différents cybercafés pour bénéficier des offres, et cela en fonction des actions à mener sur Internet. Pour des actions jugées non capitales, ils ouvrent des comptes clients dans des cybercafés moins coûteux avec un faible débit de connexion. Pour des tâches urgentes, ils vont dans des cybercafés plus chers avec un débit de connexion plus rapide. De nombreuses stratégies sont également mises sur pieds, aller régulièrement sur Internet durant un temps très réduit pour consulter uniquement ses mails et les notifications, ou faire une tâche précise ; une stratégie qui permet d'économiser les heures de connexion et être « à la page » avec le reste du monde, même s'ils sont moins actifs et moins entreprenants que les autres sur la Toile.

De plus, par solidarité les étudiants, ayant des forfaits Internet depuis leurs téléphones mobiles ou des clés Internet, font largement bénéficier leur entourage en partageant la connexion Internet avec des camarades de classe, les membres du même groupe de travail, voire les amis proches.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984