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La magie de Diaz

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par Mélissa Perianez
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Master 2 Histoire de l'art 2013
  

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Section 2. Une marraine de l'OEuvre

La Fée aux Fleurs peut donc être envisagée comme allégorie que fait Diaz de sa propre oeuvre, dont le sens reste hermétique à l'acheteur. Ceci expliquerait pourquoi la figure n'est pas nommée après une nymphe, comme pour d'autres représentations de Flore ou Ophélie, laissant le genre du tableau incertain à mi-chemin entre le fantastique, le folklorique et la mythologie. En réalité, si l'indéfinition du genre permettait d'ancrer la scène dans la continuité de la destruction de la hiérarchie des genres et du renouvellement romantique de la peinture, elle aurait aussi un sens intime.

Le don que fait la Fée à Diaz peut être celui d'une « grâce » perçue dans son oeuvre, que Paul Mantz associe lui-même à de la féérie : « Il sut conter des historiettes connues avec une bonne humeur qui ressemblait à de la grâce, avec un accent qui leur donnait de la nouveauté... On disait de Diaz qu'il était un peintre de fééries et il acceptait le compliment101 ». La féérie perçue par ses contemporains dans l'oeuvre de Diaz dépasse largement le corpus des fées et êtres fantastiques regroupé ici, pour recouvrir toute l'oeuvre. La Fée aux Fleurs peut donc bien être une réflexion que se fait Diaz à lui-même, en retour de cette étiquette qu'on lui appose. Si d'ordinaire le peintre laisse une atmosphère féérique dans son oeuvre, ici il donne corps à la féérie de sa propre peinture. Se détachant sur un fond unifié, la figure échappe au milieu naturel, elle n'émane pas de la nature comme les nymphes, mais de l'oeuvre-même du peintre.

Gautier, dans ses images synthétiques, attribue un charme identique à tous les tableaux de Diaz : pour lui chacun est une « gerbe de couleurs102 ». La métaphore évoque bien un tableau-fleur, dont la couleur serait vivante. Diaz peut reprendre à son compte cette image, qui correspond à la désinvolture et au principe de plaisir de sa peinture. Focillon rapporte que Diaz parlait du « bouquet de fleurs dans l'eau sale103 » pour désigner son usage des tons. Théophile Gautier classe Narcisse Diaz dans son Salon de 1847 parmi les « Peintres de Grâce et de Fantaisie104 », avec Winterhalter,

101 Mantz, Paul, op. cit.

102 Gautier, Théophile, Salon de 1847, Paris, J. Hetzel, 1847, p. 92.

103 Focillon, Henri, La peinture au XIXe siècle, Paris, Flammarion, 1991, p. 226. Le « bouquet » est aussi une expression de Silvestre à propos de la touche du peintre, voir son Histoire des artistes français, op. cit., p. 151. Voir également Thoré, Théophile, Promenade au Salon de 1844, op. cit., p. 31.

104 Gautier, Théophile, Salon de 1847, Paris, J. Hetzel, 1847, p. 87-108.

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Longuet, Bosson, Baron, Isabey, Vidal et Muller. Pour le critique, les peintres ont placé la « beauté » au centre de leur recherche picturale.

Dans l'émulation artistique des années 1840-1850, devenir l'« exemple curieux d'une fortune facile obtenue par une faculté unique105 » selon la formule de Baudelaire, peut être tout aussi inattendu pour le peintre. Celui-ci allégoriserait donc au retour de sa fortune après 1860, « cette faculté unique dont la nature l'avait prodigalement doué106 », le don que l'on lui attribue, par une bonne fée.

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