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Evaluation economique de l'éducation : environnement macro-economique, allocation et repartition des ressources au niveau du secteur éducation/formation

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par Assi Jean-Claude N'CHO
ENSEA-Abidjan - Ingénieur des travaux statistiques 2012
  

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II. REVUE EMPIRIQUE

Elément fondamental dans le pilotage de politique éducative, l'allocation des ressources (matérielles, financières et humaines) au niveau de ce secteur a des impacts considérables sur l'accès et la qualité de l'éducation. Qu'il s'agisse d'allocation intersectorielle ou d'allocation intra sectorielle, les implications en termes de performance sur un système éducatif national sont très significatives. Plusieurs études ont tenté de montrer l'impact de politiques éducatives sur les scolarisations.

Dans sa thèse SIKA (2011) s'intéresse à la pertinence de la répartition des ressources entre écoles primaires. Il tente de savoir comment se fait la répartition des ressources entre écoles : cette répartition tient-elle compte de l'équité ou de l'optimalité et permet-elle aux écoles primaires d'atteindre des résultats efficients ? Pour apporter une réponse à ces interrogations, l'auteur analyse, d'une part, l'influence des dotations en ressources sur l'efficacité des écoles primaires en Côte d'Ivoire sur la base d'une enquête sur les compétences réalisée par le Ministère de l'Education Nationale et d'autre part, examine l'impact du conflit militaro-politique de septembre 2002 sur la demande d'éducation en s'appuyant sur les données des enquêtes MICS-2000 et 2006.Pour se faire, il utilise le score d'efficacité des écoles comme variable dépendante dans un modèle Tobit. Il estime le modèle dans un premier temps par la méthode du critère de performances moyennes, et par suite, par la méthode du double critère de performance moyenne et d'équité.

Les résultats obtenus montrent que le nombre d'années d'expérience du directeur en tant que directeur de l'école dans laquelle il exerce au moment de l'enquête, a un effet significatif et positif au seuil de 5 % au CP2 dès les premières années d'expérience, mais l'effet devient négatif aussi bien au CP2 qu'au CE2 lorsque le directeur acquiert plus d'expérience dans l'école. La formation continue du directeur pour la gestion de l'école a un effet significatif au seuil de 5%, positif au CP2 mais négatif sur les élèves du CE2. Par contre, la première visite de l'inspecteur a un effet significatif et positif sur les performances des élèves de CE2 au seuil de 10 %. Les performances des élèves du CP2 s'améliorent lorsque l'inspecteur répète les visites dans les classes tenues par les maîtres du CP2. Ses résultats mettent également en exergue le fait que, relativement aux enseignantes, leurs homologues de sexe masculin ont un effet significatif et positif uniquement sur les performances des élèves du CE2 au seuil de 1%. De plus, les performances des élèves s'améliorent dans les classes du CE2 lorsque l'enseignant est titulaire d'un diplôme académique supérieur ou que le nombre d'années d'expériences de l'enseignant dans la tenue de sa classe s'accroît.

A la suite des résultats obtenus, SIKA propose des recommandations ciblées vers les décideurs de la politique éducative et vers les parents d'élèves. Quelques-unes d'entre elles sont :

- Partager les charges inhérentes à la création et au fonctionnement de l'école, de même que les responsabilités de gestion, au moment précis où le pays s'est engagé dans un vaste processus de reconstruction ;

- Développer des mesures incitatives pour les enseignants ;

- Veiller à l'équité dans l'allocation des ressources faites aux écoles ;

Il apparait clairement au vu de ces recommandations que le système éducatif ivoirien a besoin d'un bon nombre de réformes. Un diagnostic détaillé et couvrant tous les niveaux du système éducatif national a été opéré entre novembre 2007 et avril 2009, conduisant à l'élaboration du « Rapport d'Etat du Système Educatif National » (RESEN). Ce rapport, publié en 2011 par la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement et la Banque Mondiale, est le résultat d'une étroite collaboration entre la Banque Mondiale et le Gouvernement de Côte d'Ivoire, avec la contribution du Pôle de Dakar (UNESCO-BREDA). Ce diagnostic a permis un état des lieux détaillé du système éducatif ivoirien du point de vue :

i) des ressources qu'il mobilise ;

ii) des modalités concrètes de son fonctionnement aux différents niveaux d'enseignement et les différents types d'études ;

iii) des résultats qu'il obtient.

Ce diagnostic a permis à la fois d'évaluer le niveau d'efficience et d'équité du système (et de ses différentes composantes) et de cerner l'origine des difficultés rencontrées. Il fait d'abord état du fait que le pays a connu un contexte macroéconomique difficile d'abord dans les années 1990, période de l'ajustement structurel, ensuite dans la période récente. Mais dans ce contexte difficile, il apparait que les contraintes intersectorielles ont aussi eu comme conséquence une diminution de la priorité budgétaire pour l'éducation; très élevée dans la première moitié des années 1990 (de l'ordre de 35 % des dépenses courantes affectées à l'éducation), cette priorité a baissé de manière significative pour atteindre 25 % en 2007. La combinaison d`un contexte macroéconomique défavorable et d'une priorité budgétaire moindre pour l'éducation, ajoutée à l'impact de la croissance démographique, a conduit à ce que le volume de ressources publiques par jeune de 6 -15 ans (un indicateur des possibilités du système à offrir des services éducatifs à sa population) baisse pratiquement de moitié en termes réels entre les années 1990 et 2007. Cette baisse a conduit à une augmentation du financement privé des services éducatifs, qui est estimé représenter plus ou moins la moitié des dépenses publiques pour le secteur.

A la suite du RESEN, un travail de recherche a réuni les trois ministères en charge du secteur (Ministère de l'Education Nationale, Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, Ministère de l'Enseignement Supérieur) autour d'un modèle de simulation. Ce travail a permis d'arrêter les grandes orientations d'un scénario de développement qui doit permettre à la Côte d'Ivoire d'approcher la scolarisation primaire universelle à l'horizon 2020 d'une manière soutenable. Ces orientations ont été identifiées lors d'un atelier à Paris en mai 2009, auquel participaient des délégations des trois ministères, chaque délégation étant conduite par le Directeur de Cabinet du Ministre, et quelques partenaires techniques et financiers (AFD, UNESCO, UNICEF, Banque Mondiale).Le scénario retenu a fait l'objet d'une description détaillée dans une « note de cadrage » de juin 2009, puis d'une « lettre de politique sectorielle ». La lettre de politique sectorielle a été adoptée formellement par le Conseil des Ministres du 3 juin 2010. Elle définit les bases d'une politique d'éducation et de formation nouvelle et ambitieuse. La vision du Secteur à travers la lettre de politique éducative se fonde sur laStratégiedeRéductiondelaPauvreté(SRP),lesObjectifsduMillénairepourle Développement(OMD),laConventionsurlesDroitsdel'Enfant(CDE)etlesobjectifsde l'Education Pour Tous (EPT). Cette vision de moyen terme (horizon 2020) se veut être une vision qui soit une réponse efficace d'une part, aux difficultés identifiées dans le diagnostic et d'autre part, au double enjeu i) d'une progression significative vers l'objectif d'achèvement universel d'un cycle primaire de qualité et ii) de la définition d'une structure et d'une qualité des scolarisations aux différents niveaux et types d'études qui corresponde aux besoins du développement économique et social du pays.

A la suite de la lettre de politique sectorielle, un Plan d'Actions à Moyen Terme (PAMT) du secteur Education/Formation a été élaboré. Ce document constitue la traduction opérationnelle des orientationscontenuesdanslalettredepolitiquedusecteur.Décrivantlesactivitésà entreprendre dans les trois prochaines années, ce plan budgétisé est conforme au scénario d'expansion retenu pour fonder les bases solides et saines d'un développement à long terme tel qu'envisagé dans le cadre du plan décennal (2010-2020).

Dans le but de mettre à la disposition des trois ministères, en charge de la gestion du secteur de l'éducation, un outil opérationnel adapté aux besoins de projection et de gestion de chaque sous-secteur de l'Éducation/Formation dans la perspective du futur programme sectoriel, un« Cadre de dépenses à Moyen Terme »a été élaboré parchaque ministère.

Tous ces documents permettent aujourd'hui à l'Etat ivoirien de formuler des requêtes crédibles auprès de bailleurs de fonds internationaux, afin d'avoir accès à des financements extérieurs en vue d'une relance, du secteur éducatif en particulier et de l'économie ivoirienne en général.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand