WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Produits forestiers non ligneux végétaux prélevés dans la forêt communautaire d'Igbodja au Bénin: biodiversité et formes d'usage

( Télécharger le fichier original )
par Roméo Brice kolawolé CHABI
Université d'Abomey-Calavi - Maîtrise 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Aspects nutritionnel et médicinal

Par le passé, les populations proches des forêts et particulièrement celles de l'Afrique noire, ont toujours exploité les ressources forestières pour se nourrir et se soigner (Grivetti et al, 2000). Ces espèces végétales forestières contribuent énormément à assurer surtout aux groupes sociaux les plus vulnérables, une couverture des besoins nutritionnels dans une certaine mesure (Falconer, 1996). Au Bénin par Exemple, les travaux de Sokpon et Lejoly (1996) ont permis d'Inventorier 63 espèces à fruits comestibles dans la forêt dense semi-décidue de Pobè. Leur importance alimentaire réside aussi dans le fait qu'ils apportent des éléments nutritifs (N, P, C, Fer, Vitamines A, B, C, etc.) à l'organisme.

Ces plantes représentent aussi une source importante de soins médicaux dans les zones rurales où le système médicinal moderne est insuffisant ou inexistant (Mehdioui et Kahouadji, 2007). Ailleurs, les populations locales recourent quasi exclusivement aux espèces médicinales dans leurs soins quotidiens. Le feuillage constitue la partie la plus utilisée et la majorité des remèdes est préparée sous forme de décoction. Aussi, la connaissance des usages des plantes médicinales et leurs propriétés sont acquises grâce à une longue expérience accumulée et transmises d'une génération à une autre (Anyinam, 1995 cité par Mehdioui et Kahouadji, 2007).

Importance économique

La commercialisation des PFNL est très florissante (Ros-tonen, 1999) et permet de compléter le revenu des ménages. Mieux, elle procure un profit hebdomadaire moyen supérieur au salaire minimal du travailleur urbain (Ndoye et al., 1999). Sur les marchés régionaux et internationaux, les PFNL font aussi l'objet d'échange et permettent ainsi d'acquérir des devises étrangères. Ainsi, Debeer et McDermott (1996) estiment à plus de 1,6 millions de dollars US les recettes malaisiennes relatives) ces produits.

Pour Freeze et al. (1998), les exportations indiennes et indonésiennes s'élèvent respectivement à 134 et 1000 millions de dollars US. Nkwatoh, (2000) a montré que les PFNL apportent un revenu annuel moyen de 788128,4 dollars US à l'économie nationale camerounaise.

Aspect religieux et socioculturel

Les relations entre les populations rurales et les PFNL ne se limitent pas seulement à la récolte des organes ; ils revêtissent aussi d'une signification socioculturelle et religieuse. Grenault, (1996) souligne que la croyance et les traditions des populations font partie intégrante de leurs relations avec l'environnement. C'est ainsi que plusieurs communautés rurales maintiennent des aires sacrées où aucune exploitation n'est permise ou alors rigoureusement contrôlée (Arnold, 1995). De nombreux produits de ramassage sont dotés d'une signification culturelle. C'est le cas des noix de cola (Cola nitida) qui occupe une place importante dans les offrandes culturelles substantielles (Haxaire, 1996) ; elles sont aussi offertes pour souhaiter la bienvenue aux invités dans le Parc National de Korup et sont utilisées dans le Nord-Bénin pour les baptêmes.

Pour certains auteurs, l'exploitation des PFNL végétaux par les populations locales constitue en elle-même une mesure endogène de gestion desdites ressources. Elle est un facteur de rehaussement de la valeur de la forêt, un stimulant pour sa protection par les populations locales averties (Ros-tonen, 1999). En Côte d'Ivoire par exemple, l'égrappage obligatoire (selon les normes sociales) du régime de palme au pied de l'arbre permet une meilleure dissémination de l'espèce (Haxaire, 1996). La consommation des fruits sur les lieux de cueillette concourt au même objectif.

Au Bénin, 172 espèces végétales ont été identifiées dans différents écosystèmes et utilisés pour leurs feuilles, fruits, arilles graines, racines et fleurs (Codjia et al, 2003). Dans le même temps, 814 espèces végétales ont été identifiées pour leurs propriétés médicinales. (Sinsin et Owolabi, 2001). Mais ces produits exploités et consommés par les populations rurales deviennent de plus en plus rares notamment en Afrique au Sud du Sahara (Wong et al, 2001).

Selon les études conduites par Freeze (1998), le commerce des PFNL génère suffisamment de revenus de l'ordre de centaines de millions de dollars chaque année. Malgré la prédominance des PFNL dans le domaine de la `'foresterie sociale'' moderne et à la satisfaction des besoins des populations d'une façon générale, ils n'ont pas assez fait objet d'étude. Dans le monde et précisément en Afrique, nous avons les travaux d'Irvine (1952), Okafor (1980), Malaisse et al. (1985), Falconer (1990), Herzog (1992), Dubois (1996) et autres. Au Bénin, des études ont été effectuées sur des PFNL végétaux. Nous avons par exemple : Assogbadjo (2000) ; Lokonhoundé (2002) ; Dossou (2003) ; Codjia et al. (2003) ; Amoussou (2006) ; Bonou (2008) ; etc.

D'autres chercheurs ont également mené des études sur des ressources particulières telles que :

Ø Les ressources animales : les francolins (Ekue, 1999 ; Ekue et al. 2002) ; les escargots africains géants (Sodjinou, 2000 ; Sodjinou et al. 2002) ; les dendrocygnes veufs (Codjia et Lougbégnon, 2001) ; les oiseaux forestiers naturels du sud du Bénin (Lougbégnon, 2008) etc.

Ø Les ressources végétales : (Soulémane, 1999), le baobab (Fonton et al. 2001) ; le miel (Agani, 2001), les champignons (de Keisel et al. 2002) ; les espèces ligneuses alimentaires (Dossou, 2008) ; etc.

A l'échelle nationale nous remarquons que ces travaux ne couvrent pas encore tout le pays. La plupart des travaux sur ces espèces sont effectués dans les forêts classées pendant que les forêts communautaires subissent de grandes pressions anthropiques. Vu l'importance que présente aujourd'hui les PFNL, il s'avère opportun voire indispensable de leur porter une attention particulière. C'est dire donc que dans les domaines protégés, outre l'inventaire, il faut connaître l'importance culturelle, socio économique et les formes d'usage des PFNL dans les ménages et les marchés. C'est d'ailleurs une des suggestions de Bonou, (2008). Voilà pourquoi dans le cadre d'un mémoire de maîtrise en géographie, le thème « Produits Forestiers Non Ligneux végétaux de la forêt communautaire d'Igbodja : Biodiversité et formes d'utilisation » est choisi. La forêt communautaire d'Igbodja est retenue comme cadre d'étude pour deux raisons:

- elle présente un intérêt de conservation stratégique au Bénin, en raison de sa biodiversité faite d'un mélange de faune et de flore composé à la fois des domaines guinéen et soudanien.

- son statut de forêt communautaire et sa position de couloir de migration et de flux de gènes entre plusieurs forêts classées: Dogo-kétou, Ouémé-boukou et confluent de l'Okpara (Action plus, 2010).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway