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Perception et stratégies paysannes de lutte contre les tiques dans la commune de Fada n'Gourma (Burkina Faso)

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par Abel BEDA
Institut du Developpement rural - licence en socio-economie rurale 2012
  

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CHAPITRE I : GENERALITES

1. Zone d'étude

Le Burkina Faso compte 13 régions. La région de l'Est l'une des grandes zones d'élevage du pays. En effet, avec 9 548 000 têtes de bovins(11,4%) et 20 150 300 têtes de petits ruminants (10,4%) (INSD, 2011 : DGPSE, 2010). L'élevage occupe un second rang après l'agriculture dans la région de l'Est et contribue à hauteur de 54% à la formation du revenu dans la région (Ouédraogo et Nakelse, 2010).

La région de l'Est compte cinq (5) provinces qui sont : la Gnagna, le Gourma, la Tapoa, le Komandjari et la Kompienga. La province du Gourma avec pour chef-lieu Fada N'gourma est la troisième plus grande zone d'élevage de la région (DRRA/Est, 2006) avec 4 883 000 têtes de bovins et 9 421 000 de petits ruminants (INSD, 2011 : DGPSE, 2010).

L'enquête a été réalisée dans la commune de Fada. Elle a concerné neuf (9) villages environnants du Centre national de Multiplication des Animaux Performants (CMAP) de Kikidénie : Kikidéni, Kantambari, Payegou, Pkentouangou, Diabatou, Niendouga, Dankibargou et Kodjonti.

Tableau 1: liste des villages concernés par l'enquête et le nombre d'éleveurs par villages

Villages

Nombre d'éleveurs

Dankibargou

4

Diabatou

4

Kantambari

3

Kikidénie

2

Kodjonti

4

Niendougou

3

Payegou

4

Pendrideni

2

Pkentouangou

4

Total

30

Source : Données de l'enquête

Ces villages sont repartis dans cinq (5) Zones d'Appui Technique d'Elevage (ZATE) qui sont : Nagré, Koaré, Fada-nord, Fada-sud et Namoungou.

Les différents groupes ethniques sont les Gourmantché, les Peuhl, les Moose, etc.

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Les activités principales sont l'agriculture et l'élevage. Avec une pluviométrie d'environ 841mm d'eau pour la région (DMN, 2005) ; Les rendements agricoles sont assez bons avec des spéculations comme le maïs, le sorgho, le mil, le riz, le coton et le sésame.

L'élevage reste toujours dans le mode extensif avec une forte transhumance en direction des pays voisins comme le Togo, le Benin, le Ghana et dans une moindre mesure la Cote d'Ivoire. Les races sont locales et la production est majoritairement autoconsommée.

2. Les tiques et quelques caractéristiques

Les espèces de tiques tropicales du bétail sont Rhipicephalus microplus et Amblyomma variegatum. (Barré et Uilenberg, 2010)

Des études réalisées en Côte d'Ivoire (Achiet al. 2012) et au Benin (Dossou-Gbete et al, 2006) ont permis de recenser différentes espèces. En Côte d'Ivoire les genres suivants ont été identifiés : Le genre Amblyomma est représenté par une seule espèce, Amblyomma variegatum. Deux espèces de Boophilus (B) ont été identifiées, ce sont B. decoloratus et B. geigyi. Deux espèces de Hyalomma qui sont Hyalomma marginatum rufipes et Hyalomma truncatum et une espèce de Rhipicephalus (Rh. lunulatus) ont été identifiées. Au Benin, les genres Amblyomma, Boophilus et Rhipicephalus ont été identifiés.

Les différents stades d'Amblyomma variegatum se succèdent au cours de l'année. Les mâles sont présents de mars à Juillet avec un maximum en mai. Ils sont rares, voire inexistants, de septembre à février. Les femelles sont rares de novembre à avril et atteignaient leur nombre maximal en juin. Les Boophilus ont été rares de juin à septembre ; les Rhipicephalus ont été rencontrés de mai à juillet (Achi et al. 2010).

Les maladies et les pertes économiques engendrées par les tiques sont très importantes et peuvent être évaluées à travers une augmentation de 36 % du temps de travail, une diminution de la production de viande de 20 %, une diminution de la production laitière de 16 %, un taux de mortalité qui s'élève à 11 %, une dépréciation de la peau de 5 % et une diminution de la force de traction de 5% (Sartherst, 1987in Dossou-Gbete et al, 2006).

3. La transhumance

C'est un mode d'élevage extensif marqué par des déplacements oscillatoires réguliers des pasteurs et leurs animaux à la recherche d'un équilibre entre les ressources naturelles (pâturage et eau) et les besoins des animaux. Ces mouvements sont cycliques et saisonniers. Dans la province du Gourma, elle est pratiquée par les éleveurs Peul et dirigée vers les pays voisins tels le Ghana, le Togo et le Benin.

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4. Lutte contre les tiques et les maladies transmises

La lutte contre les tiques vise à limiter non seulement les pertes qu'elles entrainent, mais également celles dues aux maladies transmises par les tiques ou associées aux tiques (Sanou, 2012). Les méthodes de lutte sont très nombreuses : les méthodes traditionnelles, les méthodes chimiques, les méthodes écologiques, les méthodes biologiques, la lutte génétique et la sélection des races.

Selon Hareya, au plan traditionnel, plus de 80% des populations rurales ont recours à l'ethnomédecine pour la lutte contre les tiques (Hareya, 2003 in Dossou-Gbete et al, 2006). D'une zone à l'autre, les méthodes varient dans la forme. On cite entre autre le déticage manuel, l'utilisation des plantes et dans certains cas les produits dérivés d'animaux.

Les méthodes chimiques consistent essentiellement en l'utilisation de solution acaricide. Les méthodes plus courantes sont la pulvérisation, l'aérosol et l'application dorsale sur les animaux connue sous le nom de `'pour-on». En dehors des produits conventionnels, les éleveurs utilisent des pesticides et herbicides agricoles

Au plan écologique, la rencontre d'une tique et de son hôte ne semble pas être fortuite. C'est en fait le résultat d'un processus complexe dépendant de la biologie propre de l'hôte et du parasite ; mais aussi des caractéristiques du climat et des pâturages où elles se développent. La lutte écologique peut consister à :

- des feux de brousse en début de saison sèche pour éliminer les tiques au sol ;

- des retraits saisonniers des animaux ;

- des retraits périodiques des animaux à certaines heures de la journée ; - de la rotation des pâturages.

La lutte biologique consiste à favoriser le développement des hyperparasites des tiques et des prédateurs des tiques afin qu'ils régulent par leurs actions parasitaires et prédatrices les tiques présents dans la zone (Barre ,1989 in Sanou, 2012). On citera des prédateurs comme Humterellus hookeri (hyménoptère, encyrtidés), la fournie Solenopsis invicta, les poulets et oiseaux insectivores (pique-boeuf à bec jaune et à bec rouge).

Au plan génétique, deux méthodes sont théoriquement possibles. L'une fait appel à la technique des males artificiellement stérilisés et relâchés dans la nature, l'autre à celle des hybrides stériles issus du croisement naturel entre deux espèces proches.

La sélection de races animales résistantes aux tiques s'opère par sélection massale ou par croisement entre animaux. Cette technique permet d'obtenir un produit naturel ayant une immunité naturelle face aux tiques (Uly, 1993 in Sanou, 2012)

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein