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Accès au financement par les micros, petites et moyennes entreprises à goma, de 2014 à 2016

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par Wassy TSHIKAMA MUSORONGI
Univesité de Goma - Licence en Gestion Financière 2014
  

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UNIVERSITE DE GOMA

« UNIGOM »

B.P : 204 GOMA

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

ACCES AU FINANCEMENT PAR LES MICRO, PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES

A GOMA DE 2014 A 2016

RAPPORT DE STAGE EFFECTUE A

L'ESPACE DE RECHERCHE POUR ECONOMISTES

« Du 14 Novembre au 19 Décembre 2014 »

RAPPORT DE STAGE EFFECTUE A

L'ESPACE DE RECHERCHE POUR ECONOMISTES

« Du 14 Novembre au 19 Décembre 2014 »

Par : TSHIKAMA MUSORONGI Wassy

RAPPORT DE STAGE EFFECTUE A

L'ESPACE DE RECHERCHE POUR ECONOMISTES

« Du 14 Novembre au 19 Décembre 2014 »

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Licencié en Sciences Economiques

Option  : Gestion financière

Directeur  :CT. Paul SENZIRA NAHAYO

Encadreur : Ass2 Axel BARENGEKE

Année académique : 2014-2015

EPIGRAPHE

- Mais, dit le roi, le grain a-t-il vraiment germé ?

- Certainement, fit l'aveugle devin, la croissance n'est pas aussi rapide que tu le désirerais. Ah ! que l'homme est impatient !

Djibril Tamsir Niane (Soundiata)

DEDICACE

A mes grands - pères

TSHIKAMA MWENDERWA et VISIKA PHILIPPE,

Je dédie ce mémoire.

REMERCIEMENTS

Le présent mémoire a bénéficié des contributions enrichissantes que je voudrais ici saluer.

Mes sincères remerciements vont tout d'abord à l'endroit du CT Paul SENZIRA et à l'Ass2. Axel BERENGEKE, qui ont accepté volontiers de diriger ce mémoire, et qui sont invariablement restés disposés et disponibles pour apporter leurs remarques, critiques et suggestions, dont le but était de me transmettre les arcanes de la recherche scientifique.

Je voudrais également exprimer mes sentiments de reconnaissance envers le bureau provincial de la Fédération des Entrepreneurs du Congo dont l'appui m'a été déterminant dans le contact des entrepreneurs de la ville de Goma.

Les encouragements, conseils et soutiens des chercheurs de l'Espace de Recherche pour Economistes comme Nathan, MBEK'Her, Kazi, Ishara, Jacques, Lebon, Denise, m'ont été d'un grand réconfort tout au long de ma formation académique et de la rédaction de ce mémoire. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude.

Enfin, je voudrais dire ceci à ma famille dont mon père Jean Pierre KAMAVU et ma mère Ernestine TAGHOYA , qui ont toujours consenti beaucoup de sacrifices pour moi : « L'arbre que vous avez planté commence à donner des fruits ; et ce résultat est le vôtre. Je vous souhaite à tous longue vie, afin que vous puissiez assez bénéficier du fruit de vos efforts ».

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Cycle de vie des entreprises

Figure 2 : Comparaison du niveau de profondeur de l'information sur le crédit

Figure 3 : Bilan du système bancaire de la République Démocratique du Congo

Figure 4 : Structure de contrôle des institutions financières de la RDC

Figure 5 : Schémas de démarche de recherche

Figure 6 : Statut/Type d'entreprises enquêtées

Figure 7 : Structure du passif stable au démarrage

Figure 8 : Sources de fonds empruntés au démarrage

Figure 9 : Opinions des promoteurs d'entreprises

Figure 10 : Entreprises ayant tenté de chercher un financement

Figure 11 : Satisfaction ou non dans les démarches de recherche de financement

Figure 12 : Susceptibilité de besoin en financement au cours des 12 prochains mois

Figure 13 : Type de financement susceptible d'être demandé au cours des 12 prochains mois

Figure 14 : Sources possibles des financements désirés

Figure 15 : Parcours professionnels avant création de l'entreprise

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Catégories et critères d'entreprises selon le ministère de petites et moyennes entreprises

Tableau 2 : Les réformes les plus récentes de la Banque Centrale du Congo dans le domaine de l'accès au financement en faveur des MPME de la RDC

Tableau 3 : Age de l'entreprise et nombre de travailleurs utilisés dans les MPME

Tableau 4 : A qui recourent donc nos entrepreneurs, en temps de besoin de financement

Tableau 5 : Analyse du profil des promoteurs d'entreprises en ville de Goma

Tableau 6 : Calcul de la régression : Tableau de la modélisation économétrique

Tableau 7 : Les banques actuellement opérationnelles en RDC

Tableau 8 : Processus de sélection des MPME susceptible d'obtenir des financements des banques

Tableau 9 : République Démocratique du Congo : recommandations principales (étendues)

LISTE DES SIGLES

ACB : Association Congolaise des Banques

ASBL : Association Sans But Lucratif

BAD  : Banque Africaine de Développement

BCC : Banque Centrale du Congo

BM  : Banque Mondiale

CADECO : Caisse Générale d'Epargne du Congo

COOPEC : Coopérative d'Epargne et de Crédit

FEC : Fédération des Entreprises du Congo

FMI  : Fonds Monétaire International

FPI : Fonds pour la Promotion de l'Industrie

IF : Institutions Financières

IMF : Institution de Micro Finance

INSS : Institut National de Sécurité Sociale

MPME : Micro, Petites et Moyennes Entreprises

KfW  : Coopération Financière Allemande

OHADA : Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique

ONG  : Organisation Non-Gouvernementale

PME  : Petites et Moyennes Entreprises

PMI  : Petites et Moyennes Industrie

SONAS: Société Nationale d'Assurance

MSME: Micros, Small and Medium Enterprises

RDC : République Démocratique du Congo

TPE  : Très (Toutes) Petites Entreprises.

RESUME DU MEMOIRE

Accéder à des financements à la hauteur de leurs ambitions entrepreneuriales est un casse-tête pour les promoteurs d'entreprises de la République Démocratique du Congo et de la ville de Goma. La coopération entre Institutions Financières et MPME est souvent limitée par des méthodologies de crédit pas totalement adaptées au financement des MPME congolaises.

Cependant, les 90% d'entrepreneurs ayant obtenu un minimum de satisfaction de leurs besoins en financement au cours des 12 mois passés l'ont eu, non pas par l'entremise d'une quelconque agence d'intermédiation financière (Banque, IMF, Coopec, etc). 17 sur 29 soit 58,6% d'entre eux avouent avoir recouru aux familiers, amis et connaissances pour satisfaire leurs besoins en financement. Le facteur social est donc largement à la base de l'accès au financement. Or, les résultats d'enquêtes ont prouvé que plus de 66% d'entreprises sont certaines de se voir prochainement en besoin de fonds, au cours de 12 prochains mois. A qui recourront-elles ?

Enfin, le résultat du modèle économétrique a démontré que lorsque l'âge de l'entreprise augmente d'un an, la possibilité de se voir accéder aux finances (quel qu'en soit l'origine : banques, IMF, Coopec, ou familiers et amis/connaissances) augmente de 0,0227. Mais également, il a été révélé que la variable d'intérêt `'âge de l'entreprise'' explique à 13,3% l'obtention d'un financement par l'entrepreneur.

Ce travail a chuté par la définition d'une stratégie globale d'amélioration de l'accès des entreprises au financement, tant au démarrage que dans la survie des entreprises du Nord-Kivu. Elle consiste en la mobilisation des fonds publics et l'implication de l'Etat provincial.

ABSTRACT

Reaching financings at the level of entrepreneurial ambitions is a puzzle for enterprises promotersof the Democratic Republic of Congo and Goma city. Cooperation between Financial Institutions and Micros, Small and Medium Enterprises is often limited by methodologies of credit not completely adapted to financing MSME.

However, the 90% of entrepreneurs having gotten a minimum of satisfaction of their needs in financing during the 12 past months had it, not by the intervention of any financial middleman (intermediate broker) such as a Bank, Microfinance institutions, Cooperatives, etc). 17 on 29 either 58,6% among them admit to resort to family members, friends and acquaintances to satisfy their needs in financing. The social factor is therefore extensively to the basis of the access to financing. However, the results of investigations proved that more than 66% of enterprises are certain to see themselves here soon in need of funds, during 12 next months. To whom will they resort to again ?

Finally, the result of the regression in econometric model demonstrated that when the age of an enterprise increases of one year, the possibility to see itself reaching finances (whatever origin of it: banks, MFI, Savings Credit Cooperatives, or family members and acquaintances) increases 0,0227. But also, it has been revealed that the variable of interest '' age of the enterprise '' explains to 13,3% the obtaining of a financing by the undertaker.

This work ends by the definition of a global strategy of improvement of the access of enterprises to financings, as long as to the starting that in the survival of companies of the North-Kivu province. It consists in the mobilization of public funds and the implication of the provincial state in framings.

INTRODUCTION

Le marché du financement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises est presque inexistant en Afrique Subsaharienne et l'accès au financement représente au loin la contrainte rencontrée par les nombreuses MPME1(*) de la République Démocratique du Congo. Ici, les taux d'intérêts sont tellement élevés au point de décourager les potentiels demandeurs de fonds pour les affaires. Dans les banques commerciales, les taux débiteurs nominaux moyens et annuels sont à 17% en Francs Congolais et 15% en United State Dollars par an2(*).

Maintenant que souffle le nouveau vent de la libéralisation d'entreprises publiques (orienté par la Banque Mondiale) et de la promotion de l'initiative privée en République Démocratique du Congo par l'amélioration du climat des affaires, l'accès au financement demeure un des éléments déterminants pour l'innovation et la croissance, particulièrement pour la création des entreprises et lors des premières étapes de leur développement. Les contraintes financières auxquelles doivent faire face les créateurs et dirigeants des Micro, petites et moyennes entreprises sont en grande partie liées aux risques et faiblesses qui les caractérisent, les institutions financières accordant priorité aux clients corporate. Parmi les obstacles qui les attendent se trouvent principalement : l'asymétrie d'information et le manque d'accès, de garantie et de caution des crédits car elles n'ont pas d'antécédents à faire valoir pour les obtenir3(*). Pas surprenant donc que 45% des firmes en Afrique citent l'absence de financement comme une contrainte majeure4(*).

Pour le cas précis de la République Démocratique du Congo, l'instabilité politique, les pillages ainsi que les différentes guerres d'agression au pays et en Province du Nord-Kivu en sont les causes premières. Ces interminables crises à l'Est du pays couplées d'un manque criant des politiques stratégiques plus techniques que bureaucratiques ont amplifiées la fragilisation du système financier congolais. Selon les résultats d'une étude à Kinshasa, une grande frange des micros entrepreneurs ont pour principales sources de financement les fonds propres et les crédits informels5(*). Ces mécanismes de financement sont cependant, peu fiables, peu prévisibles, très limités et ne garantissent pas de ce fait, l'épanouissement de ces entreprises vue la modicité des sommes prêtées et des échéances de remboursement très écourtées, voire des cautions et garanties difficiles (ou simplement impossible) à trouver. En conséquence, la plupart de MPMEs se développent lentement, restent dans le secteur informel et sont très sensibles aux changements de l'économie et du marché.

Il a pourtant été démontré au cours des cinquante dernières années que les Petites et Moyennes Entreprises sont des vecteurs principaux du développement des nations. Qu'il s'agisse des pays industrialisés ou des économies émergentes et celles en développement, elles constituent les sources essentielles de la croissance économique, de dynamisme et de flexibilité de l'économie des pays. Ce qui oblige qu'une attention toute particulière soit accordée à celles-ci pour leur promotion ainsi que leur épanouissement6(*) dans cet environnement économique national sous la menace des politiques internationales de mondialisation économique7(*).

En effet, contrairement à ce que s'imaginent nombreux dirigeants politiques, les Petites et Moyennes Entreprises constituent des unités motrices du tissu économique d'une région, ville, ou pays, et peuvent contribuer au moins durablement au développement des emplois, des revenus et même de la culture locale8(*), beaucoup mieux que ne le peuvent les Sociétés Multinationales. Il y a donc matière à réflexion, si l'on note qu'en RDC, l'épargne constitue le moyen le plus risqué de perdre sa fortune en raison de faillites et disparitions assez fréquentes de banques et IMF congolaises sans plus de possibilité de se faire sauver par la Banque Centrale du Congo qui en a pourtant la charge9(*).

Dans ce travail il sera question d'examiner la problématique d'accès au financement des PME dans la ville de Goma. Puisque la PME est, au loin, catalyseur du développement économique de la RDC, Quelle proportion des demandes de financements des Micros, Petites et Moyennes Entreprises ont-elles obtenues satisfaction auprès des Agences d'intermédiation financière de Goma, au cours des 12 mois passés ?

Quelle est l'échelle centésimale des Micros, Petites et Moyennes Entreprises de la ville de Goma en besoin de financement au cours des 12 prochains mois ?

Et en définitive, quelle corrélation existerait-il entre l'âge de l'entreprise et ses possibilités d'obtention du financement auprès d'une agence d'intermédiation financière en ville de Goma ?

Partant de ces questions qui ont guidé notre étude, trois hypothèses nous ont sautés aux yeux :

(1) Puisque que 45% des firmes en Afrique citent l'absence de financement comme une contrainte majeure10(*), nous admettons que seuls moins de 5 MPME de Goma sur 10 auraient de même accès au financement. Cette hypothèse tire sa formulation de l'asymétrie de l'information consistant pour les agences de financement à considérer globalement que les PME sont pleines de risques, souvent par manque d'informations fiables à leur égard.

(2) En vertu du fait que la fonction financière dans l'entreprise est pareille au coeur, ou l'argent comme du sang dans une entreprise, nous préférons nous figurer que 100% des Micros, Petites et Moyennes Entreprises établies en ville de Goma exprimerait un besoin réel de financement au cours des 12 prochains.

(3) Considérant que globalement les agences d'intermédiations financières congolaises s'imaginent les MPME comme risque ; considérant également le niveau généralement bas de capacité financière des banques congolaises pour diverses raisons, nous avançons l'hypothèse que l'âge des MPME n'influerait en rien sur les possibilités d'obtention de financement auprès des offreurs de fonds oeuvrant en ville de Goma.

 Le but assigné à cette étude consiste donc à contribuer à la diversification de l'économie congolaise à travers le développement du secteur privé et tout particulièrement en rendant possible son accès (assez facile) au financement principalement à moyen et long terme. Parce qu'en fait, le diagnostic montrera les grandes entreprises ne rencontrent pas en ce domaine de difficultés spécifiques11(*). Dès lors, nos efforts seront consacrés aux PME et TPE établies en ville de Goma et s'étalera sur 2 ans soit de 2014 à 2016. Il nous parait fondamental de préciser d'emblée que bien qu'un nombre important de contraintes liées au climat des affaires inhibe encore l'épanouissement des entreprises en RDC, il existe même présentement des projets dignes de considération car relativement rentable, mais qui ne peuvent accéder au financement. Il y a donc rationnement du crédit.

La démarche suivie est assez classique. Elle s'est, dans un premier temps, basée sur : (i) une approche inductive portant en partie sur des entretiens avec les acteurs concernés, afin de recueillir les appréciations des banquiers et celles des entrepreneurs12(*); (ii) la conception d'un questionnaire de recherche pour outil de collecte de données ; (iii) la définition d'un échantillon de recherche à tirer aléatoirement et recueil des données sur le terrain ; et enfin (iv) le traitement et analyse des résultats collectés. L'approche a également été déductive, se référant aux principes dégagés par les expériences réussies dans d'autres lieux ainsi qu'aux « bonnes pratiques » en la matière.

La principale difficulté à laquelle nous avons été confrontées est la surcharge du travail dans le cadre de nos activités professionnelles, alors qu'un mémoire de licence nécessite un important investissement en temps. En plus, la mobilisation des entrepreneurs à enquêter nous a été un casse-tête car ils sont très souvent en déplacement. Il nous a fallu plus de temps que prévu et donc plus de patience dans la collecte de données.

Le Diagnostic de la situation en RDC (Chapitre premier) a été effectuésà deux niveaux : le premier porte sur l'examen de la demande de financement c'est-à-dire les projets et leurs promoteurs, et le second concerne les dispositions des organismes financiers c'est-à-dire les institutions financières à caractère bancaire et non bancaire. Ces deux aspects étant toutefois tributaires d'un phénomène plus global constitué par le « climat des affaires ». Au Chapitre deuxième, nous avons présenté la monographie de notre milieu d'étude - la Ville de Goma. Le rappel de l'approche méthodologique de l'étude, le traitement des données, les analyses et commentaires des résultats, mais également d'un petit point sur la vérification des hypothèses constitueront un dernier niveau de ce travail de recherche.

Chapitre premier :

DIAGNOSTIC DE LA SITUATION

Dans ce premier chapitre, il sera question de passer en revue les besoins (demande) en financement des grandes entreprises, des petites et moyennes entreprises (PME), des très petites entreprises (TPE) et enfin des entreprises qualifiées de `sinistrées' par certains économistes.

Section 1. LA DEMANDE DE FINANCEMENT : Les promoteurs et leurs projets d'investissement

Il est vrai que dans le passé, le développement du secteur privé a été d'emblée handicapé par la nature centraliste du régime politique de la 2ème République que le pays a connu pendant un certain temps ainsi que par l'image valorisante que l'administration coloniale avait conféré à la fonction publique, phénomènes qui eurent pour effet de dévaloriser les promoteurs d'entreprises. Il existe cependant des opportunités incontestables dans un certain nombre de secteurs. La République Démocratique du Congo est riche de plusieurs ressources naturelles. Les potentialités sont élevées dans l'activité forestière, l'agriculture et l'élevage, la pêche, les mines et même les hydrocarbures, etc.

Les filières économiques porteuses de croissance dans le secteur secondaire sont également nombreuses à savoir : l'industrie agroalimentaire, l'industrie du bois, l'industrie des matériaux de construction, l'industrie métallurgique, métallique, l'industrie chimique et les dérivés du pétrole. Dans ce contexte, les choses ont évolué et la mentalité entrepreneuriale a gagné du terrain. Mais les efforts accomplis en ce domaine viennent buter sur l'obstacle de l'accès au financement, bien que le pays ait gagné 18 places (159e)pour ce qui est de l'obtention des prêts, selon le rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique Centrale en 201413(*). Cela résulte de ce que la fiabilité des droits légaux s'est améliorée. Cependant, l'information sur le crédit n'existe pas et aucun adulte n'est couvert ni par des registres publics ni par des bureaux privés14(*). Même si le pays a gagné 11 places pour la protection des investisseurs (147e), des efforts doivent encore être faites. Mais de fait, les réglementations politiques (gouvernementales) ont une forte incidence sur les entreprises tout au long de leur cycle de vie. (Figure 1)

2 : 2

Sources : Rapport Doing Business 2014.

L'accès au financement est le principal obstacle. Les entreprises sont nombreuses à se plaindre de ne pas avoir accès à un système bancaire trop axé sur les opérations commerciales à dénouement rapide et insuffisamment préoccupé par la logique de l'investissement qui appelle des financements à long terme. Par exemple, dans la CEMAC, les crédits à long terme ont représenté en moyenne 3 % de tous les crédits sur la période 2002-2012. La majorité des crédits sont orientés vers le financement du cycle d'exploitation et, pour une part croissante, mais encore faible, vers des opérations à moyen terme qui concernent des entreprises ayant déjà une bonne visibilité financière et un vécu d'exploitation permettant au créancier d'apprécier les risques d'accident ou de défaut de paiement. La corruption arrive en deuxième position des obstacles majeurs pour les investisseurs développant des affaires en Afrique Centrale par le fait même qu'il favorise l'insécurité juridique. Viennent ensuite, les infrastructures inadéquates. Et la liste s'allonge.

Il nous parait toutefois nécessaire d'introduire d'emblée une distinction selon les catégories d'entreprises, tant des différences importantes apparaissent.

On distingue quatre (4) catégories d'entreprises : Les TPE, avec un effectif de moins de 5 personnes, les petites entreprises avec un effectif de 5 à 50 employés, les moyennes entreprises avec un effectif de 51 à 200 personnes et les grandes entreprises qui ont plus de 201 employés. On pourra l'approfondir dans les colonnes qui suivent.

§1. Les grandes entreprises

Elles sont composées de quelques dizaines d'entreprises souvent liées aux multinationales dont la majorité est établie dans la ville minière de Lubumbashi. Ces entreprises comprennent les filiales de groupes internationaux (principalement dans l'exploitation pétrolière et celle minière), des sociétés appartenant à des ressortissants étrangers, d'anciennes sociétés d'Etat privatisées et seulement quelques sociétés aux mains d'actionnaires nationaux.

Dans l'ensemble, ces entreprises sont considérées comme gérées par des dirigeants professionnels, capables d'élaborer des projets crédibles et de les mener à bien.

De ce point de vue, les demandes de financement émanant des grandes entreprises (souvent filiales de grandes multinationales) sont courtisées par toutes les banques, qui les acceptent souvent sur base de simples "lettres de confort"15(*). Les Banquiers et les dirigeants d'entreprises consultés par la mission estiment qu'on ne peut donc dire que le financement de ce type d'entreprises connaitrait des problèmes particuliers (mis à part les éléments liés au climat des affaires). Dès lors, pour la suite des développements, cette catégorie d'entreprises ne nous a pas (et ne va plus nous) intéresser.

§2. Les [Micros] Petites et Moyennes Entreprises (PME)

Au cours des 10 dernières années, une étude a révélé que le nombre des Micro, Petites et Moyennes Entreprises (mis ensemble) a presque doublé, passant de 100.000 à 234.000, avec un chiffre autour de 20 millions de dollars US16(*). Il s'agit notamment de MPME structurées, notamment dans le secteur de service (boulangeries, restaurants, pharmacies, distribution de biens importés) ou des petites unités de production (peinture, yaourt ou jus de fruits). Certaines appartiennent à des étrangers mais la plupart émanent de nationaux. Ce sont elles qui ont le plus souffert des conflits et éprouvent les plus grandes difficultés à mobiliser des ressources pour relancer leur activité17(*).

Il est d'une importance capitale de clarifier le terme PME car sa définition même pose un problème du fait qu'elle n'a pas la même identité partout dans le monde. La définition de PME change de critères d'un secteur à un autre et d'une économie à une autre.

§2.1. Définitions des PME en général

Plusieurs définitions ont été proposées par différents pays et institutions du monde parmi lesquels nous avons retenu quelques-unes :

o D'après la Belgique, la PME est considérée comme toute entité économique qui emploie de 1 à 50 personnes et dont le chiffre d'affaires ne peut pas dépasser 40 millions d'euro ou le total du bilan ne peut pas dépasser Vingt-sept millions d'Euro ;

o La France quant à elle, définit la PME comme toute entreprise juridiquement et financièrement indépendante, au sein de laquelle le dirigeant assume la responsabilité financière, technique et sociale sans que ces éléments ne soient dissociés ;

o Selon le bureau international du travail, les PME sont les entreprises industrielles modernes qui occupent jusqu'à 50 personnes, les unités familiales de 3 à 4 membres, les industries villageoises, les associations des personnes, les sociétés coopératives, et les personnes travaillant à leur tour dans les cadres non structurées de l'économie. Le secteur comprend aussi les petites entreprises exerçant des activités non manufacturées à petite échelle dans la construction, le transport, l'entretien et la réparation, le commerce, etc.

o Selon la banque mondiale, les PME sont des entreprises engagées dans les activités comportant les difficultés d'accès sous la forme d'infrastructures et de ressources humaines et qui n'ont pas d'accès aux crédits des institutions financières.

Remarquons que pour la Belgique, la définition des PME se penche beaucoup plus sur l'aspect quantitatif tandis qu'en France et pour la banque mondiale c'est l'aspect qualitatif qui est plus pris en compte. Le bureau international du travail quant à lui combine les deux aspects pour définir la PME.

§2.2. Définition d'une PME en RDC

La PME congolaise se définit suivant plusieurs définitions formulées soit en fonction du capital financier, soit de l'effectif employé, soit en fonction de la nationalité du propriétaire ou du mode de gestion spécialisé. Nous avons retenus quatre définitions suivantes :

? L'Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises Congolaises (OPEC) définit les PME comme les entreprises agricoles, commerciales, industrielles et des services qui sont la propriété des personnes physiques de nationalité Congolaise ou des sociétés au capital détenu en majorité par des personnes physiques ou morales de nationalité Congolaise dans lesquelles toutes les fonctions de gestion, c'est-à-dire administration, finance, production, commercialisation, approvisionnement sont exercées par le chef d'entreprise18(*).

Il est souvent reproché à cette définition d'avoir un caractère inapproprié et sommaire. Cette définition met surtout l'accent sur la nationalité des propriétaires qui ne doivent être que de nationalité Congolaise, donc le législateur tend à réserver le secteur des PME aux seuls entrepreneurs nationaux. Et, elle insiste sur la concentration de la gestion au niveau du chef d'entreprise.

?Le décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998, portant régime fiscale applicable aux PME en matière d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôts sur le chiffre d'affaires à l'intérieur, définit la PME comme toute entreprise quelle que soit sa forme juridique, qui emploie un personnel de moins de 200 personnes et dont la valeur totale du bilan ne dépasse pas 448 millions de francs Congolais19(*).

Cette définition, qui repose sur des critères bien définis vient remédier au caractère sommaire et inapproprié de la première. Elle ouvre les portes du secteur de PME aux étrangers.

?Le code des investissements (de la RDC) entend par PME, les entités économiques constituées soit sous forme d'entreprises individuelle soit sous forme d'entreprise sociétaire.

Sous la première forme, la propriété revient aux personnes physiques et le chef d'entreprise est tenu d'assurer lui-même les fonctions de gestion financière et administrative. Sous la seconde forme, il s'agit de la société employant au moins 5 travailleurs20(*).

?La charte du PME de mars 200621(*) définit la PME comme toute unité économique dont la propriété revient à une ou plusieurs personnes physiques ou morales et qui présentent des caractéristiques suivantes :

- Nombre d'emplois permanents de 1 à 200 personnes ;

- Chiffre d'affaires hors taxes compris entre 1 et 400 milles USD ;

- Tenue d'une comptabilité selon le système comptable en vigueur en RDC ;

- Valeur des investissements mise en place pour les activités de l'entreprise inférieure ou égale à 350 milles USD ;

- Mode de gestion concentré ou ouvert à la décentralisation.

Malgré tous les détails et précisions que nous apporte cette dernière définition, il est reproché une faiblisse à celle-ci : l'utilisation d'une monnaie étrangère (Dollar Américain) dans le texte définissant les PME en RDC.

§2.3. Classification des PME

Il existe des Petites et Moyennes Entreprises du secteur formel et celles du secteur informel :

§2.3.1. Les PME du secteur formel

En RDC, il est un peu difficile de faire une distinction nette entre entreprise structurée et non structurée, formelle et non formelle en ce sens que toutes ces entreprises évoluent dans les mêmes branches économiques. La seule différence est que pour les PME formelles la comptabilité est solide, il y a souvent un contrôle du pouvoir public. Elles sont officiellement reconnues par le régime fiscal et l'administration du pays22(*).

Selon le Centre d'Actions pour Dirigeants et Cadres d'Entreprises Chrétiennes en sigle CADICEC, les PME formelles sont des entreprises dont l'activité exige un minimum d'organisation et un personnel formé.

§2.3.2. Les PME du secteur informel

La PME de ce secteur exerce des activités économiques spontanées échappant en grande partie au contrôle de l'administration, suivant des obligations légales non recensées dans les statistiques nouvelles, bénéficiant rarement des activités promotionnelles de l'Etat23(*). C'est dans ce secteur qu'évoluent la majorité des PME Congolaises.

§2.4. Les caractéristiques des PME

Les Petites et Moyennes Entreprises présentent un certain nombre des caractéristiques que nous pouvons synthétiser comme suit :

§2.4.1. Le dirigeant de la PME

Dans bien des cas, le dirigeant de la PME est son initiateur. C'est dans le souci de pérenniser son oeuvre qu'il prend souvent seul la direction de son entreprise. Pour arriver à bon port, il est exigé à l'entrepreneur un certain nombre de qualité à savoir : la probité, la maîtrise de soi, le goût du risque, la capacité de compréhension, etc.

§2.4.2. La taille

En RDC, la taille de l'entreprise est déterminée par l'effectif des employés et le chiffre d'affaires. Dans ce petit tableau ci-dessous, voyons la catégorisation :

Tableau n°1 : Catégories et critères d'entreprises selon le ministère de petites et moyennes entreprises24(*)

Catégories

Critères

Micro entreprise (Très Petites Ese)

Petite entreprise

Moyenne entreprise

Grande entreprise

Nombre d'employés

1 à 5

6 à 50

51 à 200

201 à plus

Chiffre d'affaires en $ us

1 à 10.000

10.001 à 50.000

50.001 à 400.000

400.001 et plus

Valeur des investissements en $us

1 à 10.000

10.001 à 150 000

150.001 à 350.000

350.001 et plus

Sources : données de la charte des PMEA en RDC, 2006.

Dans ce tableau, il ressort clairement que toute entreprise qui engage jusqu'à 200 travailleurs dont le chiffre d'affaires ne dépasse pas 400.000 USD se trouve bel et bien dans la catégorie de PME.

§2.4.3. Organisation et gestion

Souvent, les Petites et Moyennes Entreprises ne présentent pas une bonne organisation administrative ou de gestion. L'essentiel des tâches de la gestion sont assurées par le responsable lui-même ou une personne très proche de lui.

La création, la survie et la croissance des Petites et Moyennes Entreprises sont intimement liées à l'esprit de l''entrepreneur. Les PME posent de nombreux problèmes de gestion parce que toute la gestion reste concentrée auprès du seul chef de l'entreprise. Certaines sont ouvertes à la décentralisation mais le pouvoir décisionnel revient au seul chef initiateur de l'entreprise. Malheureusement.

Mais les contraintes fonctionnelles de la PME sont légions :

ü Manque de financement adapté aux réalités des PME dû au dysfonctionnement du système bancaire et à l'absence d'une politique de financement des PME ;

ü Concurrence déloyale provenant des ONG et ASBL qui exercent les mêmes activités alors qu'elles ne sont pas soumises aux mêmes obligations administratives et fiscales ;

ü Fiscalité et parafiscalité complexe et asphyxiante ;

ü Tracasseries policières et administratives ;

ü Accès difficiles aux marchés publics à cause des conditions difficiles d'accès aux marchés & insuffisance des capacités de gestion.

§2.5. Les différentes phases de financement d'une petite et moyenne entreprise

Les phases successives du cycle de création d'une Petite et Moyenne entreprise ont des besoins croissants en capitaux alors que les risques divers (technologiques, industriels, managériaux, commerciaux) eux sont décroissants avec le temps25(*). Les différentes phases sont les suivantes :  

§2.5.1. Amorçage (aussi appelé Seed stage) :  

 C'est la phase amont de la création. C'est la phase la plus intense en Recherche_Développement et aussi en recherche definancement. Durant cette phase les financements sont essentiellement en_apport personnel du (ou des) créateurs, ceci étant dû essentiellement aux asymétries d'information26(*). Une fois l'étape appelée « vallée de la mort » passée et que le potentiel de croissance de l'entreprise a été validé par son marché, alors d'autres financements pourront intervenir. Les subventions seraient essentiellement axées sur ce stade de développement car ce financement initial_aide les entreprises à survivre pendant cette difficile période et à obtenir d'autres financements pour leurs projets.  Voici un graphique montrant le niveau de partage des informations sur le crédit, comparé entre pays.

Figure 2 : Comparaison du niveau de profondeur de l'information sur le crédit27(*)

Source : Base de donnée Doing Business

Note : La hausse du score indique plus de disponibilité de l'information sur le crédit soit en provenance des registres de crédits, soit des bureau des crédits en vue de faciliter la prise de décision sur l'octroi du crédit et réduire ainsi l'asymétrie de l'information entre offreurs et demandeurs du crédit. Si le registre de crédit ou le bureau de crédit n'est pas opérationnel ou couvre moins de 5% de la population adulte du pays, le score total de profondeur de l'information sur le crédit est indexé 0. Et, c'est justement le cas de la République Démocratique du Congo.

§2.5.2. Création (phase start-up) :

 L'entreprise est déjà_créée, financée à ce stade essentiellement par fonds propres, avec les créateurs, la famille et amis de créateurs,  et les fonds d'amorçage. Durant cette période la commercialisation peut débuter mais en général il y a également aussi encore beaucoup de  dépenses en Recherche - Développement.

 La structure de l'entreprise est encore très légère prête à assumer des mutations rapides, très adaptable afin de pouvoir saisir toutes les opportunités qui se présenter à elle. La structure est également centrée autour du ou des fondateurs, point central, mais il faut déjà constituer les bases de l'évolu-tion de cette structure afin qu'elle puisse grandir rapidement. 

Une fois que l'entreprise a franchi ce premier cap, elle a besoin d'une nouvelle injection de capitaux pour financer la croissance de ses moyens de production et de distribution, ainsi que la poursuite de ses efforts de R&D.  A_ce stade, le financement par emprunt n'est toujours pas une option envisageable du fait du besoin important en capitaux (en général elles ne distribuent pas de dividendes durant ces phases de développement) et donc de l'incompatibilité  des remboursements réguliers d'un emprunt bancaire.

§2.5.3. Lancement (phase early stage): 

 La commercialisation commence. Les produits étant nouveaux, il faut ouvrir le marché, faire naitre le besoin. Dans  cette  phase,  l'entreprise  s'adresse  en  priorité  aux  consommateurs  innovateurs  (les préconisateurs), c'est à dire aux consommateurs qui adoptent les produits nouveaux en premier. L'entreprise peut ou ne pas avoir des concurrents.

Les coûts de production sont élevés, ce qui rend le produit assez cher. Durant cette phase, l'entreprise doit investir de manière importante dans des campagnes de publicité. Les besoins en capitaux sont toujours importants. 

 §2.5.4. Croissance (phase later stage): 

La phase de croissance est  une phase risquée pour toute entreprise. En effet l'entreprise doit gérer sa croissance interne (augmentation conséquente de l'activité) mais également la croissance externe avec une concurrence qui s'intensifie, des besoins de financement en augmentation afin que l'entreprise puisse se développer et conserver ses parts de marché. 

A ce stade, ce sont en général les fonds de capital développement qui prennent le relais du financement de ces structures car le potentiel du marché est déjà vérifié. 

§2.5.5. Post-création :  

 L'entreprise innovante a atteint sa maturité, elle se confond à ce stade avec n'importe quelle PME, elle a d'ailleurs accès aux mêmes financements, si elle en remplit les conditions minimum. En  général,  les  fonds  de  capital  investissement  sortent  et  ce  sont  les  banques  et  les  fonds d'investissement qui prennent le relais au capital de ces sociétés. Cependant, Il peut y avoir des défaillances de certains acteurs, des étapes difficiles à combler. Ces défaillances  possibles  du  marché  justifient  l'intervention  de  la  puissance  publique  dans  le financement de l'entrepreneuriat. Indépendamment de la mise en place de conditions cadres favorables à l'investissement en R&D et en innovation, les pouvoirs publics usent de différents types_d'instruments : prêts bonifiés, avantages fiscaux, aides publiques au capital-risque notamment.

Notez enfin, qu'en République Démocratique du Congo, parce que les banques sont habituées à financer uniquement des prêts à court terme en RDC, le crédit d'investissement est presque inexistant. Pour les prêts à court terme, les IF peuvent demander 35% à 50% de taux d'intérêt annuel. Les entreprises de commerce peuvent y faire face. Mais tout engagement au delà de 20% d'intérêt annuel serait suicidaire pour une entreprise qui a besoin de financer l'investissement de sa production. »Le service bancaire congolais est l'un des plus chers au monde pour ses clients. Il n'existe pas de crédits à long terme pour le financement des MPME en RD Congo. La durée maximale du crédit est habituellement de 6 mois à 2 ans, et exceptionnellement à 3 ou 4 ans. Selon les MPME et l'objet du prêt, le taux d'intérêt commence entre 12% et 40% par an, et peut atteindre jusqu'à 62,5% par an pour les IMF. Les IF insistent sur les garanties des MPME qui représentent 150% à 200% de la taille du crédit. Environ 40% à 60% de toutes les demandes de prêt des MPME sont refusées.28(*)

§2.6. Rôles des Petites et Moyennes Entreprises

Les PME sont des acteurs importants à la performance économique et sociale des plusieurs pays du monde, elles permettent la résolution des problèmes fondamentaux du développement par l'intégration de la population au processus de développement économique.

Après les années 70, à la suite des échecs de la publicisation des économies africaines, la PME est apparu comme un vecteur essentiel de croissance économique et comme un relais indispensable de la grande unité29(*). Ce rôle moteur peut être mieux compris au travers des impacts extérieurs qu'ont les PME sur l'économie dans son ensemble.

§2.6.1. Rôle économique des Petites et Moyennes Entreprises

A- Augmentation de la consommation des ressources locales

La flexibilité des PME les rend aptes à utiliser au mieux le peu de ressources locales dont elle peut disposer. Suite à la faiblesse de leurs investissements, elles éprouvent des difficultés d'importation des matières qui nécessitant beaucoup de devise et de formalités administratives. Pour pallier à cela, elles se tournent vers de sources internes d'approvisionnement contribuant ainsi à réduire la dépendance à l'égard des importations et à accroître le marché intérieur.

B- Création des foyers de richesses

L'existence et/ou la promotion des PME constitue pour l'Etat une source importante de mobilisation de recettes publiques par le biais de la fiscalité. Elle facilité également la mobilisation de l'épargne privé. Non seulement, elle crée de nouveaux biens par la voie de l'innovation en vue de la satisfaction des nouveaux besoins crées par la publicité.

C- Intégration industrielle et innovation technologique

Dans leur version de Petites et Moyennes Industries, les PME contribuent significativement à l'essor de l'industrie et de l'innovation technologique. Elles sont des vecteurs de diffusion des connaissances, lesquelles deviennent ainsi accessibles et peuvent être commercialisées par d'autres entreprises au travers de transferts de technologie ou l'acquisition.

D- Augmentation de la concurrence et la diversité sur le marché

Grâce à leurs innovations, les PME fournissent des nouveaux produits adaptés aux besoins des consommateurs sur le marché. Ce qui crée une concurrence avec les anciens produits et crée une diversité sur le marché. Cette situation motive les entreprises existantes à améliorer la qualité de leur produit ainsi que leur productivité en fin de rester compétitives sur le marché. Ce qui implique logiquement une augmentation du PIB.

§2.6.2. Rôle social des PME

A- Création d'emplois et lutte contre le chômage

Les PME jouent un rôle économique majeur, elles représentent 60% des revenus annuels en 201230(*) et constituaient à elles seules, 80% de l'économie formelle de la RDC en 201331(*).

A en croire le chargé d'affaire de l'ambassade de l'Allemagne, Horst Gruner, les PME occupent une place importante dans l'emploi car générant l'essentiel de revenus des ménages et participent activement à la croissance du pays et ainsi à la réduction de la pauvreté.

En RDC, le secteur privé représente plus de 90% du marché de l'emploi, à côté du secteur public. Il est relativement plus créateur d'emplois et réduit le chômage jusqu'à un certain pourcentage. La lutte contre le chômage constitue la préoccupation des tous les pays du monde, surtout ceux en voie de développement qui souffrent d'énormes taux de chômage. Le pays a été victime de pillage des années 90 et 91 et de retombée de la guerre, c'est ce qui a occasionné la destruction des unités de production, un départ massif des entrepreneurs, la fermeture des plusieurs autres entreprises locales32(*). Ce désinvestissement a conduit au chômage. C'est dans cet environnement de dégradation du tissu économique que la population s'est lancée dans la création des petites unités de production, entre autre la création des PME formelles et informelles pour tenter de se prendre en charge33(*).

B- Contribution à la lutte contre la pauvreté

La pauvreté constitue aujourd'hui l'un des facteurs incitatifs à la création des PME, lesquelles s'avère dans une certaine mesure comme une stratégie de survie. Ainsi à ce sujet, l'effort des PME ne peut faire l'objet de contestation car, elle arrive tout de même à faire vivre la population Congolaise ne fût-ce que satisfaire les besoins primaires (besoin alimentaire, besoin vestimentaire, logement, etc.) au moyen des bénéfices qu'elle génère et des flux de trésorerie attendues de l'ensemble de ses opérations.

§2.7. Analyse de la demande de financement des PME

Ce sont les Petites et Moyennes Entreprises qui ont le plus souffert des conflits et éprouvent les plus grandes difficultés à mobiliser des ressources pour relancer leur activité. La première question qui se pose est de savoir s'il existe une importante demande, émanant de candidats promoteurs de PME, pour des projets d'investissement.

Comme il est un secret de polichinelle que les projets des PME ont souvent moins de chance d'être financé, on ne trouve presque pas trace de leurs propositions à des financements. Toutefois, en se référant aux opinions des acteurs du secteur (banquiers, organisations professionnelles...), il y aurait des centaines de dossier chaque année qui s'adresserait aux banques si l'accès au financent était facilité et plus possible. Une étude, a d'ailleurs démontré noir sur blanc que le secteur de Micro, Petites et Moyennes Entreprises manifeste un grand besoin de financement estimé à quelque 82%34(*).

Cependant, de l'avis des banques et des organisations professionnelles, une grande partie de ces dossiers émanant des promoteurs insuffisamment formés à l'esprit d'entreprise et aux techniques de gestion, repose sur des données en matière de débouchés et de caractéristiques des équipements qui ne sont pas suffisamment soutenus ou plutôt étayées. Là se comprend alors le problème majeur.

C'est que dans beaucoup de pays africains, vu leurs caractéristiques, les projets émanant des PME ont besoin de rencontrer un ensemble d'étapes et de critères, bien avant d'être « bancable ». On peut retracer l'ensemble de la chaîne représentant les diverses étapes par lesquelles doit passer un futur promoteur (ou un entrepreneur déjà en activité) pour mettre sur pied son projet, le réaliser et ensuite en assurer le succès. Il s'agit tantôt d'appuis qualitatifs tantôt d'appuis en financement. On peut alors identifier les éventuelles fonctions déjà accomplies ou déceler des insuffisances de nature à inhiber l'action de développement du secteur privé. Ces fonctions s'exercent :


· En matière d'accueil et de guidance initiale ;


· En matière de formation (à l'entrepreneuriat, technique, aux techniques de gestion) ;


· En matière de montage des dossiers ;


· En matière de conseils relatifs au financement35(*) ;

Dans ces domaines, la RDCongo s'avère peu doté. Il y a certes, certaines activités de l'Agence Nationale pour la Promotion des Investissements (ANAPI) qui visent se situer dans ce genre de procédure. Mais, problème : elle semble axer ses efforts vers le bien-être des grandes entreprises. Pour les PME, on ne trouve pas (à l'exception de certaines interventions des Organisations Non Gouvernementales du genre Espace de Recherche pour Economistes dans son programme d'Académie d'entrepreneuriat ou du Cadre pour dirigeants d'entreprises congolaises, CADICEC, et autres organisations) de dispositif de formation et d'encadrement ex ante et ex post des promoteurs de Petites et Moyennes Entreprises. De plus, il n'existe guère de possibilités de mobiliser et de payer une expertise plus poussée pour améliorer la qualité de ces dossiers de demande de financement.

Bref, la République Démocratique du Congo doit reconnaître des graves lacunes dans le processus d'appui aux Petites et Moyennes Entreprises.

§3. Les Très Petites [ou Toutes Petites ou encore Micros] Entreprises (TPE)

Cette catégorie comprend des petites unités de production établies dans les villes, généralement, des micro-entreprises dont certaines échappent à la réglementation de l'administration (publique et fiscale)36(*). Parmi les TPE se distingue alors ceux ouvrant dans le secteur privé traditionnel, essentiellement centré sur l'agriculture de subsistance ou la petite agriculture familiale et sur les services ruraux. Il y a ensuite plusieurs milliers de TPE exerçant des activités de petit commerce, de petite restauration, de maraîchage, de transformation de produits alimentaires (cas des fromages, ou de saucisses, etc) et d'artisanat (cas de fabrication des briques ou d'entreprises de garnissage, etc). Elles assurent la survie et l'insertion ou la réinsertion dans la vie économique de familles et d'individus marginalisés, en partie par les conflits37(*).

Incontestablement, il existe une demande de financement au niveau des TPE qui peut également être estimés à plusieurs centaines par an. On sait seulement que dans l'ensemble, les MPME ont un besoin de financement estimé à 82%38(*). Toutefois, souvent les promoteurs sont insuffisamment formés et leurs projets ne sont pas adéquatement formulés39(*). Ici, on peut cependant relever l'action des Forums sur l'accès au financement organisé en 2011 et en Juin 2012 par l'Ambassade d'Allemagne en République Démocratique du Congo grâce auxquels les entrepreneurs des MPME témoignaient en 2012 avoir réussis à obtenir 73% de crédit; et que 69% ont bénéficié d'une formation en gestion ; 67% ont reçu un enregistrement légal de l'entreprise et 35% ont adhéré à un regroupement.

Il existe donc un support sur base duquel une action plus étendue pourrait être menée ; et de tels projets s'adressent à priori aux institutions de micro finance.

§4. Les entreprises sinistrées

Il s'agit bien là d'une catégorie spéciale d'entreprises, qui serait dans un certain nombre de cas, de taille moyenne. En effet, la question de la réhabilitation des entreprises sinistrées40(*) par la guerre est apparue comme devant retenir l'attention. Il s'agit de dommages infligés par les guerres sous forme de destructions, pillages, etc. qui n'ont pas bénéficiés d'une quelconque indemnisation. Les propriétaires de ces entreprises n'ont pu reconstituer des moyens suffisants que pour remettre ces entreprises en état de marche. Il y a là un potentiel qui avait précédemment fait la preuve de capacités de gestion. Il y aurait donc lieu d'envisager de réfléchir à la possibilité d'un appui à la réhabilitation. Par hypothèse, celles qui n'ont pas encore été réhabilitées ont rencontré des problèmes d'accès au financement. Dès lors, si des dispositions particulières ne sont pas arrêtées, leur remise en état est peu vraisemblable.

Des exemples types de ces entreprises sinistrées sont légions à l'Est du pays :

- Le domaine de KATALE ;

- La SOTRAKI

- La SOMIKIVU

- La Sucrerie de KILIBA

- Etc

Section 2. L'OFFRE DE FINANCEMENT : Les dispositions des banques et Institutions de Micro Finance

§0. Survol

Malgré l'essor de l'activité bancaire au cours des trois dernières années, le secteur financier de la RDC demeure assez embryonnaire. Il est principalement composé de 18 banques commerciales (contre 11 seulement en 2008) qui, toutefois, offrent une gamme limitée d'instruments financiers. Les actifs du secteur bancaire ne s'élevaient qu'à 2,6 milliards USD en début 2011 (3,6 milliards en 2013 selon le FMI) et seul 1% de la population (2% en 2011 selon le FMI) avait accès aux services bancaires contre 6% en moyenne en Afrique centrale41(*) et 5% en Afrique Subsaharienne, ces chiffres étant en expansion rapide du fait de la bancarisation des fonctionnaires, de l'expansion du réseau d'agences bancaires dans les villes à l'intérieur du pays et de l'introduction de services bancaires dématérialisés. Dans ce contexte, l'accès au financement reste donc difficile, en particulier pour les MPME. Le renouvellement et l'expansion de l'appareil de production ne peuvent donc être assurés de manière satisfaisante dans ces conditions. Les institutions de micro finance se développent assez rapidement42(*).

Le secteur financier est composé de trois types principaux d'acteurs : les coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC), les institutions de micro finance et les banques commerciales. On remarque également l'émergence des Mobil banking, tenue par les sociétés de télécommunication [Orange-Monnaie, Tigo-Cash, M-Pesa, Airtel-Money] et qui connaissent un essor considérable tellement qu'ils arrivent en de moment de non confiance des épargnants envers les banques commerciales étrangères et locales mais aussi par ses possibilités d'atteindre les milieux les plus reculés du pays. Aujourd'hui, le secteur bancaire congolais est caractérisé par un nombre réduit de banques mais en augmentation. Indépendamment des grandes banques de réseau telles Ecobank ou les banques nigérianes, les 5 dernières années ont connu une émergence significative d'acteurs du secteur de la micro finance avec l'arrivée de ProCredit, Finca, et plus récemment d'Advans Banque Congo, retrouvant la confiance des petits épargnants, mais souvent encore restreinte aux villes de Kinshasa et de Lubumbashi.

L'offre de crédit demeure donc très limitée et l'accès aux services financiers reste difficile pour les Très Petites Entreprises (TPE) et les Petites et Moyennes Entreprises (PME). Pourtant, la micro-finance est le secteur le plus dynamique de l'économie congolaise. Ce secteur qui comptait 100 000 clients en 2007, en avait  plus d'un million en 2013, dont 38% de femmes43(*).

Cependant, le paysage bancaire de la République Démocratique du Congo n'est pas tout à fait florissant malgré les nombreuses opportunités à la suite de la faillite successive des banques congolaises. Telles la Nouvelle Banque de Kinshasa, la Banque Privée du Congo ou encore de plusieurs autres coopératives financières et Institutions de Micro finance à caractère bancaire ou non bancaire. L'analyse actuelle a pu démontrer en quelque sorte la faiblesse visible de la Banque Centrale du Congo dans son rôle de :

· Garantir la stabilité monétaire et financière dans le pays

· Contrôler la monnaie et le crédit dans l'économie ;

· Assurer les relations financières avec l'étranger ;

· Assurer le rôle du caissier de l'Etat ;

· Conseiller le gouvernement en matière économique, financière et monétaire.

Seules les banques d'origine étrangère (souvent succursales aux grandes banques internationales) ont pu s'enraciner dans certaines villes de la République Démocratique du Congo, avec une préférence dans la Capitale du Pays (Kinshasa) et la ville minière de Lubumbashi ou encore dans la capitale de la riche province du Nord-Kivu [Goma]. On peut citer l'exemple de la Rawbank, la Bank Of Africa, FiBank, Standard Bank etc. Seul problème : la classe moyenne semblait jusqu'il y a peu n'avoir placé que trop peu de confiance à l'égard de ces banques et ce, jusqu'à la déception des banques commerciales congolaises qui ont déçu par leur faillite et dont les victimes n'ont été indemnisées qu'en partie. Dans ce contexte d'internationalisation de l'économie, on ne peut se douter de la difficulté de la Banque Centrale du Congo à contrôler ces multinationales, si l'on sait qu'elles peuvent à tout moment peser sur l'économie au point de pouvoir, influencer les décisions souveraines de la Banque Centrale du Congo.

Dans son rapport sur l'état de lieu de l'économie congolaise en Mars 2007, la Fédération des Entreprises Congolaises avait relevé 13 contraintes majeures auxquelles se butaient le secteur bancaire en général en République Démocratique du Congo44(*). Sur la liste figuraient :

1- Taux de pénétration bancaire très faible avec moins de 0,5 % de la population bancarisée ;

2- Taille bilancielle du système bancaire inférieure à 10 % du PIB :

3- Concentration des guichets bancaires dans les grandes villes ; essentiellement Kinshasa et Lubumbashi45(*) ;

4- Financement de l'économie inférieure à 5 % du PIB contre 30 % en moyenne en Afrique Centrale ;

5- Trop grande limitation des possibilités de crédit à un client (25 % des fonds propres) provisions sur créances douteuses non déductibles de l'assiette fiscale ;

6- Inexistence d'instruments de valorisation des fonds propres des banques ;

7- Sous-capitalisation du secteur financier et insuffisance des ressources à long terme ;

8- Banques agissant comme agents de l'Etat en matière de perception de l'impôt et de saisies judiciaires ;

9- Taux de dollarisation de l'économie à plus de 70 % des transactions ; absence de billets de banques en CDF à valeur faciale élevée ;

10- Emergence anarchique d'intermédiaires financiers non bancaires ;

11- Réglementation de change trop contraignante et contraire aux pratiques du commerce international ;

12- Insécurité juridique et judicaire notamment sur les droits de propriétés ;

13- Tarification Banque Centrale excessive ; faible diversité d'institutions de financement Sectoriel.

§1. Les obstacles auxquels sont confrontés les IF dans le ciblage des MPME

Les directeurs et les cadres supérieurs des IF relèvent que leur financement des Micro, Petites et Moyennes Entreprises [MPME] fait face aux obstacles suivants46(*) :

· « Le manque d'information sur les activités des PME » ;

· « La réticence des PME à rembourser un prêt » ;

· « La gestion et situation financière opaque des PME » ;

· « La demande de prêts des PME est disproportionnelle à leur activité » ;

· « Les PME trompent à dessein » ;

· « L'absence d'une culture financière » ;

· « Les PME gardent trop d'argent en espèce, ne mettent pas leur argent à la banque »;

· « L'absence de documents financiers audités » ;

· « Une comptabilité non fiable » ;

· « Les PME ont une demande très diversifiée » ;

· « Le profil des PME ne convainc pas notre banque » ;

· « Systèmes informatiques. Notre logiciel ne fonctionne pas. »

Le manque d'information a été l'obstacle principal identifié par les IF. Les problèmes d'information se posent à trois niveaux différents :

o Avant d'attribuer un prêt : la banque n'a pas d'informations fiables sur la solvabilité de la MPME.

o Une fois que le prêt est attribué : la banque ne sait pas exactement comment les MPME utiliseront l'argent.

o Une fois que les MPME sont en mesure de réaliser des retours sur investissement : la banque ne peut pas évaluer le bénéfice.

Brève explication des directeurs des banques et IMF [Entretien dirigé par KFW]

Certains directeurs expliquent que les MPME « trompent à dessein », parce qu'elles pensent qu'elles n'obtiendront pas de crédit si elles disent la vérité aux IF. « Mais c'est parce qu'elles ne me disent pas tout qu'elles n'obtiennent pas de crédit! Je suis très clair à ce sujet: quelqu'un qui me trompe une fois, me trompera une seconde fois. » Par la même occasion, il reconnaît que certains entrepreneurs « trompent » parce qu'ils estiment que les banques ne sont pas discrètes: « C'est notre faute. Parfois, il y a un manque de professionnalisme. Un entrepreneur peut redouter que l'agent de crédit dévoile ses secrets d'affaires à son concurrent. »

L'absence « d'une culture financière » fait référence à la pratique de certaines MPME de contracter plusieurs crédits auprès de différentes IF sans réfléchir à la rentabilité et la pérennité des activités à laquelle l'argent est investi. Un directeur explique: « Le raisonnement des entrepreneurs est le suivant: « Je dispose d'USD 20 000 alors je vais investir. » Mais c'est absurde! Puis il dit: « mon camion a consommé tout mon argent! » Ils ne comprennent pas qu'il doit réinvestir ses bénéfices pour l'entretien des camions, avant d'investir son argent ailleurs. »47(*)

§2. Structure et performance du secteur financier congolais

Le système financier congolais est peu profond et sous-développé, pour le rappeler. Le secteur financier congolais comprend 18 banques agréées, une société nationale d'assurance (SONAS) et l'Institut national de sécurité sociale (INSS), 5 institutions spécialisées, 143 IMF et coopératives, 59 institutions de transfert de fonds, 3 institutions de monnaie électronique et 16 bureaux de change. Il n'existe ni marché d'actions, ni marché de titres de créance48(*).

§2.1. Secteur bancaire et stabilité financière

Les banques représentent l'essentiel du secteur financier (Graphique 1 ci-dessus). Les avoirs globaux des banques, estimés à 3,6 milliards de dollars EU (soit environ 13 % du PIB à la fin 2012), représentent environ 95 % des avoirs globaux du système financier. Les dépôts bancaires représentent la majorité des dépôts globaux (95 % des dépôts du secteur financier), le solde étant détenu par les IMF. Parmi les cinq plus grandes banques, quatre sont locales et une autre est contrôlée par des holdings étrangères (liées à des intérêts congolais). Le secteur est concentré : à la fin 2012, les cinq plus grandes banques détenaient près de 65 % des dépôts bancaires et plus de 60 % du total des avoirs bancaires.

Les banques sont fortement dollarisées et leur financement dépend beaucoup des dépôts à vue. Le financement des banques est dominé par la collecte des dépôts -- dont près de 90 % sont libellés en dollars US et déposés sur des comptes à vue. Environ 94 % des prêts sont en dollars US, de même que 45 % des découverts (inférieurs à un an). Les clients sont principalement des sociétés qui déposent leur fonds de roulement, les prêts visant principalement les opérations quotidiennes et les activités d'import/export. Les taux de rémunération des dépôts et d'emprunt sont déterminés par les évolutions des marchés mondiaux en dollars US, par le risque-pays de la RDC et par les majorations au titre des frais d'exploitation. L'État et les collectivités locales détiennent des soldes significatifs dans certaines banques (dépôts en dollars affectés aux investissements) et empruntent également des fonds à quelques banques pour financer les dépenses administratives.

Bilan du système bancaire de la République Démocratique du Congo

3 : 2

Les transactions de correspondance avec les banques associées à l'étranger représentent une part significative des activités des banques. Ces comptes de correspondant représentent plus de 25 % des avoirs des banques et plus de 98 % de l'activité du marché interbancaire. Ils permettent aux banques d'effectuer le règlement des transactions libellées en dollars US, traduisant ainsi les efforts pour se couvrir contre les risques politiques locaux et les risques de règlement.

Le crédit a progressé rapidement mais il reste rare, à court terme et fortement concentré. Entre 2006 et 2013, le crédit domestique a plus que triplé mais il n'a atteint que 11 % du PIB. En 2011, seuls 2 % des adultes avaient obtenu un prêt bancaire (la moyenne en Afrique subsaharienne étant de 5 %; selon l'étude Findex 2011 de la Banque mondiale) et seulement 4 % des adultes détenaient un compte dans une institution financière formelle (la moyenne de l'Afrique subsaharienne étant à 24 %; étude Findex 2011 de la Banque mondiale). Le crédit à court terme (découverts et prêts dont l'échéance est inférieure à deux ans) représentait environ 68 % de l'ensemble des prêts à la fin 2012 tandis que le crédit à moyen terme comptait pour environ 21 %, soit une augmentation par rapport aux 16 % de 2008. Les cinq plus grands emprunteurs de chaque banque représentaient près de 30% du crédit octroyé fin 2012. Le secteur bancaire reste donc fragile, bien en dépit des ratios de solvabilité apparemment élevés.

§2.2. Secteur non bancaire et stabilité financière

Le secteur de la microfinance a progressé rapidement depuis 2011 mais il reste sous-développé49(*). À fin septembre 2013, le bilan du secteur de la microfinance était proche de 222 millions de dollars US pour plus d'un million de comptes ouverts, répartis à 60 % dans les coopératives d'épargne et de crédit et à 40 % pour les IMF. La plupart des opérations primaires des coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) et des IMF se concentraient dans la partie orientale du pays. Elles suivent la réglementation de la BCC, les agréments étant accordés par la BCC et les normes réglementaires et prudentielles étant également fixées par la Banque Centrale.

Le modèle économique du secteur de la microfinance se concentre grandement sur les services d'épargne et de crédit. Entre fin juin 2009 et juin 2013, les dépôts et les prêts ont subi une significative croissance (pour atteindre 144 millions de dollars US pour les dépôts et 113 millions de dollars US pour les prêts), une tendance semblable à celle des banques. Les dépôts et les prêts sont surtout libellés en dollars.

Le secteur de la microfinance a beaucoup de potentiel pour soutenir l'inclusion financière, mais sa performance est insuffisante. La rentabilité du secteur est très faible et seulement deux institutions, qui représentent 3 % des actifs, étaient opérationnellement autosuffisantes à la fin du mois de juin 2013. Les difficultés opérationnelles et financières qui touchent certaines COOPEC sont liées à de graves lacunes en matière de gouvernance, de gestion financière et d'audit interne. En outre, à la fin mars 2013, 37 institutions, majoritairement inactives, ont été placées sous statut de liquidation involontaire (34 COOPEC et 3 IMF) et, à la fin août 2013, 63 agréments avaient été retirés. À la fin décembre 2013, huit des 23 IMF ont connu des difficultés pour porter leurs fonds propres au niveau des obligations minimales.

L'analyse du secteur montre qu'une consolidation et un renforcement du contrôle sont nécessaires. En outre, le fonds national de la microfinance, une initiative de l'État visant à intégrer la population vulnérable dans le secteur financier et dotée d'un budget de 2,5 millions de dollars US, n'avait jusque là pas démarré son activité jusque fin 2013.

La seule société publique d'assurance-dommages, la SONAS, et l'Institut national de sécurité sociale (INSS) sont tous deux dans une situation financière précaire :

o La SONAS [Société Nationale d'Assurance] exerce un monopole public sur l'assurance-dommages et possède un large réseau de 2.165 salariés. Elle n'est actuellement pas en mesure de respecter les obligations fixées par l'État en matière d'assurance (responsabilité civile automobile, transport maritime, fluvial et aérien et assurance incendie pour certains bâtiments)50(*). La société ne produit pas d'états financiers fiables; un audit entrepris par un cabinet international en 2012 a identifié une insuffisance de fonds propres d'environ 211 millions de dollars US, ainsi que de nombreuses lacunes opérationnelles. La loi devrait néanmoins ouvrir le marché de l'assurance aux sociétés étrangères et locales. L'avenir de la SONAS et le coût budgétaire qui résulterait de sa liquidation ou de sa restructuration demeurent encore à évaluer.

o L'INSS [Institut National de Sécurité Sociale] offre une couverture très limitée (moins de 1,6 % de la population active), les frais de gestion absorbent la majorité des cotisations de sécurité sociale, qui sont parmi les plus élevées en Afrique (7 % du salaire pour la retraite). L'INSS fonctionne selon un modèle décentralisé basé sur 45 centres, dont les lacunes en matière d'organisation, d'informatisation et de capacités de contrôle sont importantes. Des estimations à la fin juin 2013 laissent entrevoir de grandes fragilités à moyen terme, le déficit de cotisations face aux engagements étant de 23,8 milliards de CDF en 2015 (environ 0,1 % du PIB de 2013) et de 229 milliards de CDF en 2060 (1,4 % du PIB de 2013). Le passif actuariel51(*) du système de sécurité sociale est estimé à 28,3 % du PIB de 2013. Pour renforcer le système actuel, il serait nécessaire d'agir rapidement pour rationaliser les coûts et augmenter les cotisations de façon significative.

L'efficacité de la CADECO [Caisse Générale D'épargne du Congo], de la SOFIDE [Société Financière de Développement] et du FPI [Fonds pour la Promotion de l'Industrie] est limitée et ces entités représentent des risques budgétaires significatifs, à cause principalement des lacunes en matière de gouvernance, soulignant le besoin urgent de les restructurer (ou de les liquider).

o La CADECO est une entreprise d'État qui fournit des services financiers dans les zones rurales. Elle gère le paiement de 146 milliards de CDF de salaires et de 47 milliards de CDF d'impôts pour les salariés des entreprises publiques (chiffres de 2012)52(*). La société est en cours de restructuration mais les risques subsistent et des progrès se font attendre. Les états financiers de la CADECO ne sont pas fiables, les dépôts restent inaccessibles et elle n'a pas accès à la chambre de compensation de la BCC depuis 1996.

o La SOFIDE est la société financière de développement dont l'État détient une grande part et dont le mandat est de promouvoir le financement à moyen et à long terme des petites et moyennes entreprises (PME)53(*). Dans le cadre de ses efforts pour améliorer le financement des PME en 2012, l'État a injecté 22 millions de dollars US en capital et l'on prévoit 40 millions de dollars US supplémentaires dans un avenir proche. À la fin septembre 2013, la SOFIDE avait financé environ 63 projets de PME pour un montant de 20 millions de dollars US sous forme de prêts garantis de trois mois à trois ans et demi à 15 % d'intérêt54(*). Les mécanismes de surveillance sont fragiles et la SOFIDE ne dispose pas des contrôles adéquats en matière de gestion du risque; une analyse indépendante de sa situation financière s'impose. Une certaine forme de collaboration avec le système bancaire pour renforcer le financement des PME pourrait aussi en augmenter l'efficacité.

o Le FPI est le fonds créé en 1989 pour promouvoir et financer les projets industriels. Il tire ses ressources des taxes à l'importation (environ 72 millions de dollars US par an pour une taxe sur les importations de 3 %). Il accorde des prêts à l'agro-industrie, surtout à des échéances de trois à cinq ans à 8-10 % d'intérêt et avec une période de grâce de 12 mois. Le fonds n'est pas contrôlé par la BCC et ne dispose pas d'outils de gestion du risque ou d'audit. Une commission interne, créée en 2010 pour restructurer le portefeuille, n'a pas encore été en mesure de terminer sa revue de la qualité des actifs; mais déjà les premières estimations indiquent que plus de 40 % des encours de prêts à la fin 2012 (233 millions de dollars US) sont restés en souffrance.

§3. Risques et résilience du secteur bancaire : Vulnérabilités du secteur financier en RDC

Le système bancaire congolais reste fragile bien que, jusqu'à ce jour, il se soit révélé (en grande partie) résilient55(*). La République Démocratique du Congo est confrontée à de grandes sources de vulnérabilité : externes (flambée des prix alimentaires/effondrement des cours des matières premières et/ou ralentissement de la croissance mondiale), budgétaires (dérapages budgétaires) et/ou une perte de confiance (à cause de craintes sur la sécurité, de l'instabilité politique et des perturbations dues au processus de dédollarisation). Une baisse subite des cours des matières premières a souvent des conséquences significatives sur la croissance économique et les finances publiques et, partant, sur le taux de change et l'inflation. Ce fut d'ailleurs le cas pendant la crise de 2009.

La dollarisation fragilise aussi grandement le secteur bancaire. Comme évoqué ci-dessus, les réserves obligatoires et les autres obligations réglementaires sont définies en monnaie locale alors que les dépôts sont majoritairement libellés en dollars et à court terme tandis que la BCC a une capacité très limitée d'apporter des liquidités en dollars si des tensions sur le financement se font jour56(*).

La crise bancaire de 2009 a illustré le fait que les fluctuations des cours des matières premières ont des conséquences rapides sur les bilans des banques et les perspectives macroéconomique. Une baisse des cours mondiaux des matières premières entrainerait un ralentissement de la production minière et des investissements, aurait des répercussions sur les autres secteurs économiques qui dépendent du secteur minier et réduirait la capacité de ces secteurs d'assurer le service de leur dette bancaire. Cela ferait aussi baisser les recettes fiscales et pourrait pousser le gouvernement à essayer de relancer l'économie et à monétiser le déficit accru, ce qui, comme cela s'est déjà produit, alimenterait la dépréciation du CDF.

§4. Contrôle du secteur financier et cadre règlementaire en RD Congo

Au cours des dernières années, la Banque Centrale du Congo a fait des efforts significatifs pour améliorer le cadre prudentiel et ses activités de contrôle mais elle est encore confrontée à de grands défis. Les difficultés principales sont associées à l'application d'une démarche de contrôle fondée sur laconformité plutôt que sur les risques ; au défaut de coordination au sein de la DSIF [Direction de Surveillance des Institutions Financières]; au manque de clarté des mécanismes législatifs et réglementaires ; à l'absence de fonction de stabilisation financière dotée des pouvoirs correspondants pour la BCC ainsi qu'à l'insuffisance des capacités techniques.

Les mécanismes législatifs et réglementaires manquent de clarté et l'autorité de contrôle n'a pas de mandat approprié pour préserver la stabilité financière. La loi, que l'on appelle souvent, de façon incorrecte, « la loi bancaire », s'applique à tous les établissements de crédit57(*), que l'on définit comme des entreprises du secteur financier qui effectuent des opérations bancaires. Cela comprend les banques, les sociétés d'épargne et de crédit, les IMF, les institutions financières spécialisées et les sociétés financières.

Néanmoins, chacune de ces catégories d'institutions suit une législation différente. Le mandat légal de la BCC n'inclut pas de préserver la stabilité financière, ce qui explique pourquoi la BCC ne se concentre pas sur cette stabilité financière dans son action ou ses analyses.

Malgré une réorganisation récente, les trois fonctions principales de la Direction de Surveillance des Institutions Financières (DSIF) ne coopèrent pas suffisamment : agrément, contrôle permanent et contrôle sur place (Graphique 4). Ce manque de synergies entre les unités de la DSIF au niveau opérationnel, combiné au manque de procédures bien documentées, de lignes directrices et d'outils d'évaluation des risques dans chacun de ces trois secteurs, a empêché la BCC de remplir ses missions de façon efficace. Dans ce contexte, l'amélioration de la fiabilité des données fournies par les institutions58(*) et de leur traitement par la Banque Centrale sont des conditions préalables indispensables pour renforcer le contrôle.

4 : 2

Autre déficience :

Les pouvoirs actuels de sanction sont exclusivement financiers, ce qui sape l'autorité du superviseur. En pratique, la BCC n'utilise pas toute la palette de sanctions à sa disposition. Par exemple, au lieu d'envoyer des injonctions (ou des avertissements) aux établissements de crédit en difficulté, la BCC rattache des sanctions disciplinaires aux injonctions, pratique rentable qui génère des recettes pour la BCC, mais qui va à l'encontre du but même de l'injonction. Et, c'est aussi là le problème de la BCC : l'affairisme dépasse bien la responsabilité. De surcroît, certaines institutions en situation critique ont reçu des injonctions successives sur de longues périodes, sans que d'autres mesures ne soient prises. En plus des pouvoirs de sanction actuels, il conviendrait d'étendre les pouvoirs de la BCC à l'encontre des établissements en difficulté pour lui permettre, par exemple, de fixer des limites (ou des obligations) prudentielles plus strictes, d'interdire de se lancer dans de nouvelles activités ou des acquisitions, de restreindre ou de suspendre les versements aux actionnaires, de restreindre les transferts d'actifs, de remplacer des administrateurs ou des actionnaires de contrôle ou de limiter leurs prérogatives.

Le Plan comptable des coopératives d'épargne et de crédit et des institutions de microfinance de 2012 représente une avancée mais il est nécessaire d'aller plus loin. La DSIF a besoin de moyens supplémentaires59(*) pour ne pas se concentrer que sur les plus grandes institutions (c'est-à-dire les 36 établissements principaux). À l'avenir, la Direction a l'intention de se concentrer sur les organisations qui ont le contrôle des coopératives d'épargne et de crédit et, en vertu de la loi 002/2002 et de la directive 11 du 18 janvier 2013, elle appliquera le principe de contrôle délégué.

Tableau n°2 : Les réformes les plus récentes de la Banque Centrale du Congo dans le domaine de l'accès au financement en faveur des MPME de la RDC

Year

Réformes entreprises

Banque Centrale du Congo 2013

Un régime prudentiel détaillé pour les activités de microfinance vient d'être adopté en 2013, mais d'autres actions sont requises. Cette nouvelle législation double les fonds propres minimaux (de 350.000 dollars US en 2013 à 700.000 dollars US en 2017) des sociétés de microfinance qui collectent de l'épargne publique et renforce également les normes prudentielles du secteur, la classification des encours douteux et le provisionnement des prêts et les indicateurs de performance. 60(*)

Banque Centrale du Congo 2009

La BCC a relevé le niveau minimum des fonds propres d'USD 5 millions à USD 10 millions en 2009 pour les banques en RDC. En outre, les nouvelles banques doivent désormais intégrer un actionnaire local dans le conseil de gestion; cet actionnaire est généralement une banque locale61(*).

Doing Business 2014

La République Démocratique du Congo a renforcé la sécurité de son système de transaction en adoptant le plan OHADA62(*)

Doing Business 2015

La République Démocratique du Congo a amélioré l'accès à l'information sur le crédit en établissant un registre de crédit.

§5. Développement et structure du marché de l'argent

Le crédit est limité par l'environnement commercial et juridique actuel, par les modèles de financement des banques et par son coût. Les petites et moyennes entreprises qui ont accès au crédit représentent moins de la moitié de la moyenne pour la région subsaharienne, selon l'Enquête sur les entreprises de 2010 de la Banque mondiale63(*).

ü Un environnement des affaires difficile comme le nôtre, caractérisé par une application incertaine de l'état de droit, se combine au manque de diversification de l'économie, ce qui limite la demande potentielle de services financiers.

ü L'épargne est majoritairement conservée en dehors du système bancaire par manque de confiance et par peur de ne plus y avoir accès. Selon la réglementation actuelle, quand un avis à tiers détenteur est émis, les dépôts bancaires d'une contrepartie qui a une dette fiscale en cours sont bloqués.

ü Les coûts du crédit sont très élevés en raison des coûts d'exploitation (par exemple, frais de réseau, de gestion de trésorerie et d'électricité) et de liquidité élevés, des réserves non rémunérées et du manque de concurrence.

Mieux, une politique adoptée en 2011 pour verser le salaire de tous les fonctionnaires sur des comptes bancaires aspire à promouvoir l'inclusion et de renforcer la gestion des finances publiques (GFP). Quinze banques participent à la «bancarisation» progressive de 987.000 salariés de la fonction publique (chiffres de l'an 2014, BCC). Des problèmes techniques ont retardé son application mais le recours aux paiements mobiles a aidé à en atténuer certains. En août 2013, 60 % des fonctionnaires étaient payés via les banques (soit 64 % de la masse salariale). Dans les zones rurales, où la pénétration bancaire est limitée, la bancarisation reste un défi car les paiements repassent temporairement par les anciens canaux de paiement (notamment le réseau Caritas) depuis Août.

§6. Le dualisme financier

Les système financier des africains des Africains sont très hétérogènes : les opérations financières se déroulent dans des cadres très différents pour partie dans le secteur moderne (qui est soumis à une règlementation de la part de la Banque Centrale) et pour partie dans le cadre d'une multiplicité d'institutions ou de relations interpersonnelles qui forment ce qu'on a coutume de baptiser « Le secteur financier informel »64(*). Du fait de son ampleur en Afrique, il mérite un examen détaillé.

§6.1. Les circuits informels de l'épargne et du crédit

Le secteur financier informel peut être défini comme l'ensemble des opérations financières légales ou illégales qui ne sont pas réalisé pas réalisés dans le cadre règlementaire officielle. Au sens large, il recouvre en Afrique deux phénomènes :

- Une utilisation relativement faible de la monnaie par rapport à l'ensemble des actifs. Une grande partie des opérations économiques n'est pas monétarisée (production autoconsommée, autofinancement des investissements). Une partie importante des placements se fait sous forme d'actifs matériels : des terrains, des bétails, des bijoux, etc.

- D'une grande diversité d'opérations financières. Certaines se déroulent dans le cadre des structures collectives et mutualistes (tontines, coopératives d'épargnes et de crédit) ; d'autres sont effectués par des agents spécialisés ou comme une activité dérivé (notamment en ce qui concerne les commerçants pour le crédit à la consommation ou l'achat des récoltes sur pieds).

§6.2. Le domaine de la finance informelle

Si l'on met de côté les grandes monnaies, les prêteurs ambulants et certaines opérations conçues comme des simples outils ponctuels connexes à des programmes de développement villageois qui mobilisent l'épargne - en nature ou en main d'oeuvre - pour de petites informelles, on peut regrouper les formules informelles d'épargne crédit selon trois types d'organisations :

1. Les groupes d'épargne crédit fondé sur une solidarité financière communautaire. Ce qui domine dans ce cas, c'est une logique sécuritaire et distributive au niveau du groupe, d'appartenance familiale ou technique au sein duquel chaque membre a des droits et des obligations.

2. Les tontines ou les relations se nouent sur une base volontaire et contractuelle. Les tontines à crédit rotatif offre une méthode efficace pour attirer la petite épargne et octroie des prêts de faible montant au ménage ruraux et urbains souvent pour des besoins de consommation.

3. Les banques privées non officielles. Elles répondent quant à elle à des logiques marchandes et non communautaires. Il peut s'agir des structures relativement élaborées telles les groupements mutualisées ou coopératifs ou encore des caisses populaires (Cas du Cameroun et du Burundi) ou les banques populaires (Cas du Rwanda).

§6.3. Coûts et avantages du dualisme financier

Deux thèses s'opposent sur la question de savoir s'il faut mettre en oeuvre une stratégie de réduction du dualisme financier au bénéfice des circuits modernes :

- Celle qui considère que le secteur informel rend des services appropriés dans les zones éloignés à des segments de la population ou à des activités économiques qui ne peuvent pas avoir accès aux circuits bancaires ;

- Celle qui soutient que le dualisme financier comporte des surcoûts considérables et des pertes en termes d'efficacité et d'organisation qui sont supportées par une partie de la population ?

Les arguments de part et d'autre peuvent être repris autour de quatre préoccupations.

1. Sur la mobilisation de l'épargne

Les coûts de gestion et d'intermédiation financière dans le secteur informel sont faibles ; il offre en outre des facilités qui incitent les épargnants à accumuler des petites sommes qui autrement auraient été dépensées à des fins de consommation ou thésaurisée. En fin, les secteurs informels échappent au problème de crédit non remboursé qui minent le secteur officiel, en raison des liens essentiellement sociaux et personnels qui caractérise les transactions financières dans ce secteur.

Mais le secteur informel est davantage orienté vers le crédit (à la consommation le plus souvent) que vers la collecte de l'épargne : dans la mesure où les opérateurs prêtent dans les transactions informelles leurs propres fonds, on peut difficilement affirmer quelle confirmer qu'elle contribue à la création de l'épargne.

2. Sur l'affectation des ressources

Il y a souvent un lien direct et visible entre l'acte d'épargne et l'investissement dans le secteur informel. Cette proximité garantie la sécurité et la confiance dans les allocations des ressources. Mais la réduction du dualisme entraine une diffusion sectorielle et géographique de l'épargne en direction des secteurs les plus moteurs et donc elle serait favorable dans toute l'économie.

3. Sur l'efficacité économique

- Le secteur informel remplit un vide quand le crédit agricole est défaillant où quand le programme de crédits spéciaux en faveur d'un groupe cible ou d'un secteur donné - notamment dans le monde rural - sont inexistant.

- Mais lorsqu'un niveau considérable de liquidité mobilisable échappe au secteur bancaire, les ressources potentielles du secteur formel se trouvent réduites, les agrégats sont mal connus et la définition de la politique monétaire et financière se révèle très malaisée.

4. Sur l'équité sociale

La segmentation des marchés introduit une sorte de spécialisation de faits en vertu de laquelle chaque secteur répond le mieux aux besoins de son segment selon ses avantages comparatifs propres.

Mais le secteur informel pratique des taux usuraires du fait de l'inégalité d'accès aux ressources et de « l'effet d'influence » (lié en partie aux pressions sociales traditionnelles) qui met les prêteurs dans une position privilégiée pour profiter d'une demande fortement inélastique entrainant les emprunteurs dans un cycle infernal de désépargne et d'endettement perpétuel.

Le débat reste donc ouvert. Il faut admettre la coexistence pendant toute la période de transition de 2 systèmes avec des normes différentes, un chercheur a organisé leur complémentarité.

Chapitre Deuxième :

MONOGRAPHIE DE LA VILLE DE GOMA

Section 1. HISTORIQUE DE LA VILLE DE GOMA

D'une manière traditionnelle, lorsqu'on parle de Goma, c'est une déformation du mot « NGOMA » qui signifie « tambour » en français. Ce même mot aurait été donné en référence au bruit assimilable à celui du tambour qui résonne. La résonance dont il est question ici, était le grand bruit similaire au son du tambour provoqué par l'éruption volcanique.

C'est ainsi que, en mémoire de ce grand bruit, le premier village implanté fut surnommé« NGOMA ».

Selon cette légende, l'on a tendance à affirmer qu'après l'éruption volcanique primitive, ce village a disparu et ses habitants se sont dispersés et ont fini par constituer trois nouveaux villages : MUNGOMA, l'actuel GOMA, MUNTI, le village de MUNIGI et MATCHA, le village de SAKE.

Section 2. CREATION DE LA VILLE DE GOMA

Les origines de la ville de Goma65(*) remontent de l'époque coloniale vers les années 1900.

En 1906 fut fondé le post de Goma en face du post Allemand de Gisenyi et devait jouer le rôle militaire à cette époque là, puis plus tard pouvait devenir un office de l'Etat civil. A cette époque, Goma était l'aboutissement du réseau VIC-CONGO et servait de port d'étage par le transbordement des produits agricoles et des matériels de construction provenant de Bukavu ou à destination de Bukavu.

En 1945, Goma fonctionnait comme un poste d'état en dépendance du territoire de Rutshuru et vers les années 1950, Goma revêtit un sens particulier et devint le chef-lieu du district du Nord-Kivu en 1951, cela à cause de son rôle économique.

Le 14 août 1962, Goma devint le chef-lieu de la province du Nord-Kivu après découpage des provinces de la République Démocratique du Congo avec comme Gouverneur MOLEY BENEZETH ; mais suite à la contestation des territoires de Goma et de Rutshuru, les organes délibérants et exécutifs fonctionnèrent à Kirotshe puis à Sake. Denis PALUKU assuma alors l'intérim du gouverneur en l'absence du titulaire et devint plus tard le gouverneur en 1965.

Le 25 décembre 1966, le Nord-Kivu est encore devenu district quand fut décidé le retour aux anciennes provinces et districts avant le référendum constitutionnel de 1967.

Le Nord-Kivu est élevé au rang de la région-test par l'ordonnance-loi n° 88-176 du 15 novembre 1988 portant création de la ville de Goma. C'est l'année du découpage de l'ancienne province du Kivu.

Section 3. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, est située à l'extrême Est de la République Démocratique du Congo et à l'extrême Nord du lac Kivu et de la province du Sud-Kivu.

Elle est limitée au Nord par le territoire de Nyiragongo, au Sud par la province du Sud-Kivu, à l'Est par la République du Rwanda, et à l'Ouest, par le Parc National de Virunga et le territoire de Masisi.

Elle se situe au sud de l'équateur à 1° 45' de latitude sud et 29° 14' de longitude Est. Sa superficie est de 75,27 km2 et comprend deux communes urbaines notamment :

- La commune de Karisimbi avec 42,27 km; et

- La commune de Goma.

Elle se situe au sud du volcan Nyiragongo, lui-même situé au sud de l'équateur entre 1° et 29° de longitude Est.

Les limites géographiques de la ville de Goma sont celles reconnues lors de l'accession du pays à la souveraineté nationale en 1960.

Celle-ci est située dans la vallée de rift valey occidental, des fossés d'effondrement généralement occupés par des lacs (Tanganyika, Kivu, Edouard et Albert) sont dominés par les montagnes dramatiques (chaine de Virunga).

Deux volcans actifs se trouvent au Nord de Goma, dont le Nyiragongo à environ 25 km de la ville de Goma. Ce volcan est composé d'un cratère d'environ 2000 m de diamètre d'un lac de lave presque permanents qui s'y trouve depuis 1928.

Cette ville constitue un carrefour de riches échanges, mais se trouve toujours très exposée aux risques volcaniques. En 1977 et surtout le 17 janvier 2002, ce volcan a fortement coulé sur la ville de Goma. Cette menace reste une permanente mis en demeure.

§1. Situation climatique

La ville de Goma connait un climat subéquatorial adouci par l'attitude et la brise du vent qui souffle régulièrement du lac Kivu vers la ville et vice versa. Ses vents soufflent donc généralement du lac Kivu, du volcan Nyiragongo et des montagnes volcaniques situées dans le Parc National de Virunga.

La température y est presque constante, elle varie entre 19,6°C et le total pluviométrique annuel est de l'ordre de 1207 mm réparti sur 9 mois. Goma jouit d'un climat tropical humide d'altitude à saison alternée. Cependant, nous trouvons dans la ville, les saisons sèches et humides réparties sur l'année de la manière suivante ;

- Du 1er janvier au 15 février : La petite saison sèche ;

- Du 15 février au 15 mai : La petite saison de pluie ;

- Du 16 mai au 15 septembre : La grande saison sèche ;

- Du 16 septembre au 31 décembre : La grande saison de pluie.

Ces différentes saisons connaissent souvent de perturbation. La culture est moins favorable à la petite saison de pluie.

La ville de Goma est baignée dans la partie Sud par le lac Kivu, il n'ya aucune rivière qui la traverse.

Ces saisons sont caractérisées par de faibles variations et connaissent deux périodes culturales. La grande période va de septembre à décembre. La petite va de janvier à mai. Une saison sèche, intermédiaire, qui va de juin à août, favorise certain cultivateurs de la périphérie de Goma pour préparer ces terrains aux prochaines cultures.

§2. Relief

La ville de Goma est bâtie sur un plateau de 1470m d'altitude, au bord du lac Kivu et 2000m au nord, vers son point de jonction avec la collectivité /chefferie de BUKUMU, dans le territoire de NYIRAGONGO. Ce plateau est limité au sud par la colline « Mont Goma » qui est un volcan éteint et dont l'altitude culmine à 1600m. Les collines du lac vert dont l'altitude est de 2000m, sont observées vers l'Ouest, laissant au Nord-est le mont MAKAMBA.

§3. Hydrographie

La ville de Goma est bâtie sur une roche provoquée par des couches volcaniques, comme dit précédemment, ne possède aucune source d'eau sur son étendue. La seule source qui alimente la ville de Goma en eau est le lac-Kivu, exploité par la REGIDESO.

§4. La ville de Goma est bâtie sur une végétation

La végétation de la ville de Goma est caractérisée par une savane herbeuse, celle-ci pousse sur étendue rocheuses d'origine volcanique. Le sol volcanique qu'à la ville de Goma, la placerait en une meilleure position, en ce qui concerne spécialement la production agricole mais malheureusement, ce sol est insuffisant. Il permet seulement l'aménagement des jardins des cultures vivrières et des arbres fruitiers.

§5. Le sol

Le sol de la ville de Goma est volcanique et non encore décomposé pour la plus grande partie. Il est très fertile, perméable et humide. Sa végétation est liée au climat et reste dominée par la bananerai.

Son sol est donc formé de couche de laves dues à la succession de différentes éruptions volcaniques antérieures et récentes, lors des coulées des laves touchant particulièrement l'axe commerciale de la ville, de l'aéroport de la ville.

Il n'existe ni rivière, ni source d'eau, ni ruisseau à Goma. L'éruption volcanique des années 1980, qui a couvert l'étendue de la ville de Goma a séché tous les cours d'eau, rivière, ruisseau et autres sources d'eau, excepté les eaux du lac qui continue jusque-là, à alimenter la ville de Goma.

Section 4. ASPECT POLITICO-ADMINISTRATIF

La ville de Goma est composée de deux communes selon l'ordonnance loi n°89 du 22 novembre 1989. Chaque commune est subdivisée en quartier, cellules, et avenues.

La commune de Goma est dirigée par un Bourgmestre seconder par un adjoint ; celle de KARISIMBI qui regorge la majorité de la population de Goma qui est hétérogène. Elle est composée des quartiers populaires les deux communes sont séparés par la route Goma-Sake.

Section 5. ASPECT ECONOMIQUE

La ville de Goma connait une situation économique quasiment difficile du fait que du cumul des difficultés de différents événement qui secouent cette région depuis plusieurs années ces événement ont poussé la population de fuir dans leurs campagnes la plus part d'entre elles a perdu ses sources de revenu.

Cette situation a encore été aggravée par l'éruption volcanique récente du 17 janvier 2002 qui a détruit une grande partie du quartier commercial de Goma. Le potentiel économique de la ville s'est trouvé fortement détruit et certains ménages se sont retrouvés sans abris.

§1. L'agriculture

La terre est en grande partie couverte des roches volcanique qui amoindrissent les quelques les quelques activités qui se font dans les banlieues de ce milieu. Néanmoins nous précisons que les cultures sont vivrières qui y sont pratiquées présentent des résultats appréciables. Celles qu'on y rencontre sont principalement les haricots, les patates douces les maïs les bananiers et la pomme de terre. Les cultures pérennes sont inexistantes sur toute étendue de la ville de Goma. Ces dernières proviennent souvent des territoires de MASISI, RUTSHURU, et KALEHE.

§2. Elevage

Dans la ville, nous retrouvons deux types d'élevage :

v L'élevage de bétail de race local : il s'agit de caprices des ovins, des gallinacés et des porcins.

v L'élevage du gros bétail en quantité insignifiante.

§3. Pêche

Les poissons consommés à Goma proviennent dans la plupart de cas des pêcheries de VITSHUMBI et de NYAKAKOMA dans le territoire de Rutshuru et ceux qui viennent de l'OUGANDA.

La pêche semble être moins importante à Goma. Toutes fois, il existe des groupes des percheurs organisés et d'autres non organisés qui pratiquent la pêche artisanale sur le lac Kivu.

Malheureusement les pêcheurs se livrent à la capture de ces poissons en utilisant des filets inadaptés et les hameçons. Ce qui diminue la quantité de fretins et leur croissance dans le lac Kivu.

§4. Transport et communication

La ville de Goma prend contact avec d'autres milieux grâce à certains réseaux de communication, comme : Zain, Supercell, Vodacom, Orange et Tigo. De même, elle est arrosée et épanouie par les radios RTNC/Goma, Radio OKAPI/MONUC, radio la Colombe, la radio Sauti ya injili, radio RAO et Kivu one.

Le transport est une activité capitale à Goma et ses environs malgré l'état des routes délabrées. Au point de vue de l'intérieur, le transport comprend 3 aspects à savoir :

- La voie terrestre

- La voie aérienne

Pratiquée uniquement grâce à l'unique piste de l'aéroport international de Goma. Ce dernier reçoit des petits et moyens porteurs appartenant aux sociétés telles que : Victoria air, Wimbirira airways, CAA, Hewa bora airways, Bravo air Congo, UN, Kivu air, ...

- La voie maritime ou lacustre :

Elle se pratique sur le lac-Kivu où les bateaux et pirogues assurent les transports de biens et de personnes. Nous trouvons les bateaux tels que : Gral MULAMBA, Miss rafiki, Biega, MV IKO, ALLELUIA, Vedette IHUSI, Queen, TMK, Canon Marinette, Ihusi express, Emmanuel, etc. qui relient la ville de Goma à celle de Bukavu.

§5. Les industries

La ville de Goma est peu industrialisée. Elle compte quelques industries dont : MAIZE KING (semoule), Alpha shoes, Boulangerie Mont Carmel, Boulangerie Krishna, Maison MBIZA (fabrication matelas), REGIDESO, SNEL, Maison MBANGA, Usine Supermatch, etc.

§6. Le commerce

Le secteur est plus développé à Goma que d'autres. C'est surtout cette activité qui est préoccupante. Nous trouvons dans la ville des grands magasins et des dépôts, des boutiques et quelques marchés publics dont le plus grand est celui de Virunga, situé dans le quartier Murara.

La ville de Goma connait un marché des capitaux, les banques y sont nombreuses, auxquelles s'ajoutent les caisses d'épargnes ou coopératives.

En tant que ville touristique, Goma regorge plusieurs hôtels qui logent des touristes et d'autres.

Section 6. INFRASTRUCTURES SOCIALES ET SANITAIRES

L'éducation est un moyen ou une voie efficace qui ouvre à l'égard des horizons nouveaux, permet l'accès à d'autres sphères au-delà du cercle clé des traditions ancestrales. Bien qu'elles soient d'une vase de transformation sociale et un instrument pour lutter contre l'ignorance souffre d'une inefficacité notoire d'encadrement malgré les sacrifices consentis par les parents.

Les paramètres tels que le niveau d'éducation, le degré d'urbanisation, le revenu constituent des indicateurs importants du niveau de développement ; malheureusement l'on constate l'abandon quasi-total du pouvoir public dans le secteur d'éducation qui actuellement à Goma, comme dans plusieurs milieux, s'étale sur quatre niveaux : le maternel, primaire, secondaire, supérieur et universitaire.

Tableau n° 1 : Synthèse statistique des écoles maternelles, primaires, secondaires et instituts supérieurs et universitaires.

Niveau d'enseignement

Nombre

Pourcentage

1

Maternel

47

13,20

2

Primaire

193

54,21

3

Secondaire

95

26,68

5

Institut supérieur et universitaire

21

5,89

 

Total

356

100

Source : Sous division de l'EPSP/Nord-Kivu

La ville de Goma a deux zones de santé qui sont : la zone de santé de Goma et celle de Karisimbi.

Les infrastructures sanitaires de la ville sont :

- Hôpital provincial de référence de Goma ;

- Hôpital général de référence CBCA/Virunga ;

- Hôpital général de référence la Charité Maternelle ;

- DOCS ;

- Heal Africa.

Il existe aussi d'autres centres médicaux tant privés que publics.

Section 7. ASPECT CULTUREL

§1. Sport et loisir

Les différentes activités sont organisées pour épanouir les membres et intensifier les relations réciproques. Nous avons comme activités : le tourisme, troupes théâtrales, les équipes de football, de basketball, de volleyball, l'athlétisme, le jeu de tennis, la boxe, le catch, le tai kondo, l'acrobatie, etc.

Section 8. ASPECT DEMOGRAPHIQUE

La situation démographique, le climat et le parc national de Virunga confèrent la ville de Goma le caractère touristique et sa population ne font que prendre l'ascenseur. La ville de Goma est cosmopolite, elle est un carrefour où viennent habiter plusieurs tribus comme : Hutu, Shi, Havu, Hunde, Nyanga, Titsi, Nande,... mais aussi, il y a la présence des étrangers.

Tableau n°2 : Illustration du recensement de la population congolaise et étrangère non réfugiée et étrangère réfugiée par commune de la ville de Goma en 2009

Subdivision Admin.

Population congolaise

Population étrangère non réfugiée

Population étrangère réfugiée

Total population

Com de Goma

H

F

G

Filles

Total

H

F

G

Filles

Total

H

F

G

Filles

Total

H

F

G

Filles

Total

Q. les volcans

2544

2574

2284

2509

9911

54

22

41

9

123

-

-

-

-

-

2598

2596

2325

2518

10037

Q. Mikeno

7319

7438

9102

9027

32886

3

2

5

3

13

-

-

-

-

-

7322

7440

9107

9030

32899

Q. Mapendo

9351

10676

11645

12480

44152

5

6

10

10

31

-

-

-

-

-

9356

10681

11655

12490

44183

Q. Katindo

7186

6211

7371

8039

28807

15

20

9

17

61

7

1

2

1

11

7208

6232

7382

8057

288779

Q. Himbi

9360

10360

9828

10753

40301

5

6

-

-

11

-

-

-

-

-

9356

10366

9828

10753

40312

Q. Kyeshero

10315

9715

14367

48784

83181

14

3

-

170

-

-

-

-

-

-

1046

9828

14392

14357

48956

Q. lac vert

1382

1484

1851

2067

6784

4

-

-

22

-

-

-

-

-

-

1400

1488

1851

2067

6806

Total / Goma

47457

48458

56476

59242

246022

100

74

68

192

434

7

1

2

1

11

47710

48532

56545

59282

212076

Com/Karisimbi

H

F

G

Filles

Total

H

F

G

Filles

Total

H

F

G

Filles

Total

H

F

G

Filles

Total

Q. Murara

6803

7563

9905

10978

35249

6

3

-

-

9

-

-

-

-

-

6800

7566

9095

10978

35258

Q. Kahembe

4431

5522

7888

10237

28078

5

5

3

5

18

-

-

-

-

-

4436

5527

7891

10242

28096

Q. Majengo

8346

9511

10515

11156

39528

4

4

-

-

8

-

-

-

-

-

8350

8350

9315

11156

32536

Q. Virunga

4212

2335

3575

4310

14432

3

1

-

-

4

-

-

-

-

-

4215

2336

3575

4310

14436

Q. Mabanga N.

7886

8635

9671

12161

38356

6

-

-

-

6

-

-

-

-

-

7898

2636

9672

12161

38362

Q. Mabanga S.

25660

25420

14907

15190

81190

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

2566

25420

14501

15190

81177

Q. Kasika

9595

10218

12343

13256

45412

2

-

2

2

6

-

-

-

-

-

2597

10212

12347

13258

45418

Q. Katoy

13277

18451

11347

17126

60141

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

13217

10218

11347

17126

60141

Q. Ndosho

9846

1040

15801

16029

52138

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

9845

10468

15809

16029

52138

Q. Mugunga

2275

2772

4372

4755

14174

3

1

-

-

4

-

-

-

-

-

2258

4372

4378

4755

14178

Q. Bujovu

3209

3432

5731

6689

19061

-

-

-

-

-

-

-

-

-

-

3209

5731

5737

6689

19061

Total Karisimbi

95540

94899

106055

121887

427759

29

14

5

7

55

-

-

-

-

-

9552

104385

106060

121894

427801

Tot. ville de Goma

142997

152779

162525

181129

639378

282

88

73

46

489

77

7

2

1

11

143229

152868

162600

18177

639873

Source : Mairie de Goma/Bureau de l'Etat Civil, rapport annuel 2009

Commentaire :

A partir de ce tableau, nous découvrons que la population de Goma est en majorité jeune. Les jeunes qui sont au nombre de 343 654 soit 57,03% de la population totale. Quant aux étrangers, leurs présences se justifient par l'esprit d'accueil qu'adopte notre ville.

Chapitre troisième :

RECHERCHES, ANALYSES DES RESULTATS

ET VERIFICATION DES HYPOTHESES

Section 1. RAPPEL SUR LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Le déroulement de notre méthodologie de recherche a essentiellement connu les étapes suivantes :

§1. La recherche documentaire

La recherche bibliographique a porté sur deux axes :

- Le premier axe a concerné les concepts théoriques clés en rapport avec notre thème de recherche. Il s'agit notamment des agences de financement, de la Micro, Petite et Moyenne Entreprise.

- Le second axe a porté sur la méthodologie d'échantillonnage et les différents types d'approches de notre population cible dans le cadre de la collecte des données.

De façon générale, nous avons cherché à nous instruire davantage sur les méthodes de recherche en sciences sociales et à compléter les importants enseignements reçus à l'auditoire.

§2. Champs de l'étude

Initialement, notre étude devait concerner l'ensemble de la province du Nord-Kivu avec notamment des échantillons à prélever dans les villes telles que Goma, Butembo et Beni. Cependant, compte tenu de contraintes de temps et de budget alloué à l'étude, nous avons choisi de souscrire notre étude sur la seule ville de Goma. Deux types de populations cibles ont été concernées par notre mission, il s'agit :

· Des promoteurs d'entreprises privées, spécialement les Micros, Petites et Moyennes Entreprises fonctionnelles en ville de Goma. Nous avons, en effet, estimé que le choix de cette cible est le mieux indiquée à nous dire si l'entreprise sous sa gestion a ou pas accès facile au financement.

· Les gestionnaires des banques, institutions de Microfinance et Coopérative d'épargne et de crédit. Seulement, en raison d'un budget insuffisant alloué à cette étude, nous avons dû nous contenter des données recueillies chez une seule banque de la place.

Nous avons également orienté notre recherche documentaire dans les stratégies d'amélioration de l'accès au financement des entreprises en général. Là, il nous a fallu définir une politique de promotion et d'encadrement des Micros, Petites et Moyennes entreprises avons dû recourir, pour cela, à une documentation existante déjà.

§3. La conception des outils de collecte de données

Pour la vérification de l'hypothèse 1stipulant que « seuls moins de 5 MPME de Goma sur 10 auraient accès au financement les 12 derniers mois », et la deuxième hypothèse figurant qu' « au cours des 12 prochains mois, pratiquement 100% des Micros, Petites et Moyennes Entreprises établies en ville de Goma exprimerait un besoin réel de financement » ; nous avons choisi de réaliser un questionnaire de recherche pour atteindre les entrepreneurs de la ville de Goma. Il s'est agi d'une recherche descriptive qui visait à obtenir des informations précises sur les entreprises, la constitution du capital de démarrage et les besoins en capital de survie.

Pour tenter de renforcer la vérification de l'hypothèse 1, nous avons cherché d'accéder à un rapport de l'évolution de crédit de la Trust Merchant Bank - Agence de Goma. Mais les données nous ont loyalement été refusées par les autorités de la banque - au nom de la protection de l'information financière des clients de ladite banque. Pourtant, ce document nous aurait permis de fournir des analyses de fonds sur le niveau réel d'accès des Micros, Petites et Moyennes Entreprises de la ville de Goma au financement.

La vérification de l'hypothèse 3 « l'âge des MPME n'influencerait en rien les possibilités d'obtention de financement auprès des agences d'intermédiation financière oeuvrant en ville de Goma », a nécessité l'usage d'un modèle économétrique en calculant la régression simple avec 2 variables d'intérêt, l'une quantitative et l'autre qualitative dichotomisée.

§4. Définition de l'échantillon de recherche

Une des questions délicates à traiter avant de commencer un sondage (étude, enquête) concerne le choix de la taille de l'échantillon. Cependant, bien qu'il soit très rare que la taille d'une enquête soit fixée pour des raisons purement statistiques, les budgets et le temps souvent allouées avant le commencement de l'enquête déterminent directement la taille de l'échantillon66(*). Et c'est justement le cas de notre étude.

Il est universellement admis que si la taille de la population est assez grande par rapport à l'échantillon , la relation ci-dessus peut se réduire à la formule suivante :

En estimant p = 0,5 (donnant des chances égales à chaque élément de la population de se retrouver dans l'échantillon), nous avons choisi d'être confiant à 80%, ce qui nous a semblé suffisant. Dans ce contexte, la marge d'erreur est de 20% soit 0,2. L'équation devient donc :

Nous avons donc effectué un sondage aléatoire simple (SAS) visant 41 entreprises de la ville de Goma, sans tenir compte des quartiers où elles se trouvent. Avec cet effectif d'échantillon, nous sommes virtuellement certain à 80% (et donc considérant une marge d'erreur de 20%). Il est question de rappeler ici que la fixation de la taille de l'échantillon est avant tout fonction du budget financier, matériel et humain alloué à l'étude. C'est qu'avec 41 entreprises, c'est déjà suffisant, surtout si chaque élément de l'échantillon a eu la même chance d'être sélectionné.

§5. Recueil des données sur le terrain

En ce qui concerne la collecte de données sur le terrain nous avons eu recours à deux moyens : une partie des questionnaires a été envoyé aux entrepreneurs par mail dont certains ont pu être complétés et ensuite renvoyés par mail. Le reste de questionnaires ont été complétés à la main par soit la cible elle-même, soit utilisées comme guide d'interview par l'enquêteur lui-même (en le complétant directement).

§6. Traitement des données

Le dépouillement des données collectées a été réalisé à l'ordinateur. Les variables normales (à mon sens, ne présentant aucune complexité, et donc non secondaires) ont pu être traité avec le Logiciel Statistique Statistical Packages for Social Sciences 20 (SPSS 20) ; tandis que les variables secondaires, auxiliaires (dérivant des principales variables) ont dues être traitées au moyen d'un autre Logiciel Statistique Epi Info 7 pour éviter tout biais. Le deux sont de logiciels de traitement et d'analyse statistique adaptée aux enquêtes - qu'elles soient quantitatives ou qualitatives.

Le traitement de données avec SPSS 20 et Epi Info 7 a permis d'obtenir directement certains résultats et d'effectuer des analyses diverses et pertinentes par rapport aux objectifs de la présente étude. A noter que ces logiciels n'ont été utilisé que pour le dépouillement des protocoles, car les questionnaires avaient déjà été complétés par les enquêtées ; ce qui a nécessité la reprise des éléments du questionnaires dans le logiciel en tenant effectivement compte des types de questions (ouvertes et fermées, etc) et des modalités de réponses.

Enfin, nous avons choisi ces logiciels parce qu'ils permettent un traitement rapide des informations collectées et de faire la synthèse des réponses selon les indications inscrites. En outre, ils offrent la possibilité de regrouper les réponses.

De manière schématique, notre démarche s'est inspirée de trois temps de l'audit de Thierry Ardouin67(*), qui se présente comme suit :

Graphique n°5 : Schémas de la démarche de recherche.

Traitement et interprétation des données :

1. Constat sur l'accès facile ou non des MPME au financement

2. Préconisation pour améliorer l'accès au fin.

3. Rédaction du Mémoire.

3. Aval

2. Lecture de la réalité

1. Amont

Définition du travail : Examiner les défis et causes profondes du non accès des MPME de Gom au financement

Méthodes :

- Diagnostic de la situation (Recherche documentaire)

- Enquête par questionnaire

Intention :

Contribuer à l'accès des MPME au financement

Définition des champs : profils et besoins MPME et Banques et IMF

Source : Cours de Master en Ingénierie et conseil en formation, Université de Rouen.

Section 2. ANALYSE DES RESULTATS

§1. Vue générale des Micros, Petites et Moyennes entreprises approchées

§1.1. De l'activité principale des entreprises enquêtées

Sur les 41 fiches que nous avons pu traiter sur les 50 envoyées au terrain, 39 oeuvrent dans le secteur tertiaire, càd constitués des services.

A la lecture du graphique ci-dessus, il se remarque que l'économie de la ville de Goma est comme sous perfusion des secteurs économiques primaires et secondaires. En effet, c'est un secret de Polichinelle que le secteur tertiaire constitué des services du type : armé, commerce, couture, transport, publicité, Secrétariat public, radio, etc. ne comporte rien de directement productif dans l'économie locale. C'est pourquoi il est à la charge des autres secteurs primaire [où l'homme se lance dans l'exploitation d'un élément naturel : agriculture, élevage, extraction minière ou forestière, etc.], et secondaire [où l'homme transforme soit artisanalement soit industriellement les produits du secteur primaire].

Ce sont ces productions qui font rouler le secteur tertiaire. Pas donc étonnant que 90,2% de nos entreprises enquêtées aient pour objet la prestation des services de différents genre ; alors que seulement 7,3% sont versés soit dans l'élevage, soit dans l'agriculture (aucun de nos sondés). Une seule a affirmé transformer le grain de maïs en farine consommable par un procédé industriel.

§1.2. De l'âge des entreprises rencontrées

Le tableau statistique des âges des entreprises enquêtées obtenu de manière automatique grâce au Logiciel SPSS68(*) 20, nous avons :

 

Tableau n°3 : Age de l'entreprise et nombre de travailleurs utilisés dans les MPME

 

Indices statistiques

Age de l'entreprise

 

Nombres de travailleurs

1

Moyenne

6,98

 

5,24

2

Ecart-type

4,379

 

4,515

3

Variance

19,174

 

20,389

4

Minimum

2

 

1

5

Maximum

16

 

16

Les résultats contenus dans le tableau ci-dessus indiquent que sur les 30 fiches collectées, la Micro, Petite ou Moyenne Entreprise ayant l'âge le plus avancé a 16 ans d'existence. Tandis que la moins âgée n'a que 2 ans de vie. La moyenne d'âge des entreprises enquêtées est de près de 7 ans soit 6,98 ans.

Cette situation confirmerait la thèse selon laquelle `'On ne crée pas une entreprise pour ensuite subir sa dissolution''. Lorsqu'en moyenne nos entreprises enquêtées dépassent les 6 ans d'existence, on comprend que la plupart d'entrepreneurs tiennent au développement de leurs entreprises.

Par ailleurs, l'analyse portant sur le nombre de travailleurs utilisés, il est ressorti des résultats qu'en moyenne nos entreprises emploient 5 personnes ou plus. Celle qui utilise le plus de main d'oeuvre arrive à 16 têtes, tandis qu'il existe également d'autres à statut individuel qui n'a besoin que d'une seule personne pour fonctionner (cas de nombre Micros entreprises). C'est pourquoi il est connu dans le monde scientifique économique que la PME est gage de création d'emplois durables locaux (nationaux). De ce fait, elle apparait comme la base même du développement économique pour plusieurs raisons déjà évoquées au Chapitre 1er.

§1.3. Du statut des entreprises enquêtées, des sources des fonds empruntés et de la structure des capitaux stables

Fig. n°6

 

Pourquoi y-a-t-il toujours plus d'entreprises individuelles (93%) que sociétaires (7%) en ville de Goma ? Un grand entrepreneur de Goma détenant à son actif deux usines, l'une de jus et l'autre de vin alcoolisé, a tenté de montrer qu'à long terme les réunions de capitaux au démarrage des projets d'investissement sont porteurs des conflits en gestation entre les associés apporteurs de fonds. Pour laquelle raison nombreux hommes d'affaires préfèrent plutôt commencer petit, avec souvent un capital assez modique pourvu de s'assurer qu'aucun conflit de sens associatif ou concernant la gestion de fonds de l'entreprise ne sera rencontré sur son chemin.

§2. Analyse du niveau d'accès au financement au démarrage

En principe, à ce stade de lancement du projet, les besoins en capitaux sont importants. Les coûts de production sont élevés, ce qui rend le produit assez cher. Durant cette phase, l'entreprise doit investir de manière importante dans des campagnes de publicité. 

Cependant, pour le cas d'espèce, la plupart de nos entrepreneurs se sont une de plus montré réservés face à l'emprunt, soit parce que les taux d'intérêt sont relativement élevés, ou soit parce qu'ils n'auraient pas eu de garanti ou caution acceptables à proposer aux institutions financières, soit encore parce qu'ils ont préférés privilégier l'autonomie financière.

§2.1. Niveau d'autonomie financière des entreprises enquêtées

Tableau n°4 : Structure du passif stable au démarrage

 
 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

 

Fonds Propres

29

70,7

70,7

70,7

Dons et subventions

3

7,3

7,3

78,0

Mariage Fonds Propres et Emprunts quelconques

6

14,6

14,6

92,7

Mariage Fonds Propres et Dons & Subventions

3

7,3

7,3

100,0

Total

41

100,0

100,0

 

Source : Notre sondage empirique

Quant à la structure du passif stable (autrement connu sous le vocable des Capitaux permanents), il y a lieu d'affirmer qu'elle a respecté les règles minimum comptables relatives à la constitution du bilan, parce que plus de 85% des entreprises n'ont pratiquement pas recourus aux emprunts . 70,7% de nos entreprises enquêtées affirment avoir constitué leurs capitaux de démarrage par des fonds propres essentiellement. Cela reflète l'indépendance avec laquelle les entrepreneurs préfèrent gérer leurs affaires, bien malgré les possibilités d'association de fonds avec des amis ou autres connaissances. Il n'y a que 3 entreprises sur 41 soit 7,3% qui ont bénéficiées 100% des dons et subventions avant de lancer leurs projets. Il s'agit en général des projets dépendant beaucoup plus des capitaux humains ou intellectuels comme le Centre d'apprentissage de langue où des subventions en livres ou craies peuvent être facilement obtenues par les initiateurs et où le principal capital est la Connaissance acquise.

De fait, aucune ne s'est hasardée à rouler uniquement avec des capitaux empruntés, avec tous les risques que cela fait. Seulement, il a été constaté que plus de 14% (soit 6 entreprises sur les 41 rencontrées) ont bénéficié d'un mariage Fonds propres - Emprunts quelconques. D'autres, par contre, ont pu profiter d'un mariage Fonds propres - dons & subventions des proches. Pareils cas se sont avérés fréquents, pour la plupart des micros entreprises, dont les initiateurs se lancent souvent sans fonds de démarrage suffisants.

Fig. n°8

§2.2. D'où provenaient les fonds empruntés au démarrage de l'entreprise ?

Il est donc vraisemblable que ce soit le même sentiment d'autonomie et d'auto détermination de l'entreprise qui fait que les entrepreneurs soient assez réservés face aux emprunts (ici, spécialement au démarrage de l'entreprise). Mais également, l'une des raisons pour lesquelles 85% des entreprises enquêtées n'aient pas recours aux emprunts au démarrage réside dans le fait que le taux débiteur annuel d'intérêt généralement appliqués par les banques en République Démocratique du Congo dépassait les 20%. Malgré l'avènement des coopératives d'épargnes et de crédits étant venu soulager la largesse de ce taux d'intérêt, les peu d'entrepreneurs ayant tenté l'aventure ont dû s'orienter plutôt à des amis, familiers et autres connaissances (un peu moins de 15%) pour obtenir des petits crédits personnels et complémentaires à leurs capitaux de démarrage.

Par ailleurs, parmi les 6 entreprises ayant affirmé avoir recouru aux emprunts pour renforcer les capitaux de lancement, 3 nous ont révélé qu'aucune hypothèque, gage, en termes de garantie ou caution ne leur a été exigé. Cela serait dû au fait que les emprunts sont venus 100% des familiers, amis et connaissances. Et justement, grâce à ces relations, 4 des 6 ont pu rembourser dans le délai leur emprunt mais 2 ont affirmé ne s'être pas sorti assez facilement.

§2.3. Le poids des formalités administratives sur la croissance des entreprises

Assez souvent, nombreux ambitieux entrepreneurs de la RDC et de la ville de Goma se plaignent du joug que représente l'administration publique dans l'économie. Ce sont en majorité les promoteurs des micros entreprises. Selon toute vraisemblance, les formalités administratives ne constitueraient pas un obstacle à l'évolution des entreprises, sauf si l'entreprise elle-même n'a qu'un capital modique (ce qui est souvent le cas). Nos enquêtes empiriques ont dû donc démontrer que les entreprises à Goma ne considèrent pas les exigences administratives de l'Etat comme en tout cas un poids sur l'entreprise. La figure n°9 suivante :

Fig. n°9

%

%

%

De ces statistiques, on peut lire que près de 60% (soit 58,5%) des entreprises enquêtées ne sentent pas tellement le poids des formalités administratives. Il en est de même des 12,2% d'autres promoteurs d'entreprises pour qui ces exigences de l'Etat n'ont pas du tout été un problème au démarrage contre seulement 29,3% les considérant comme une réelle embuche.

§3. Analyse de l'accès des entreprises au financement au cours des 12 derniers mois

Dans la périodicité, les 12 derniers mois ont intéressés notre objet d'étude. En ce qui concerne le niveau d'accès au financement des entreprises enquêtées, les graphiques en secteur n°10 et 11 suivant donnent des éléments bruts que nous tenterons d'analyser par la suite.

Fig. n°10

§3.1. Besoin de financement des entreprises au cours des 12 derniers mois

Fig. n°11

 
 

Seuls 12 entreprises sur les 41 soit 29% affirment n'avoir pas eu besoin de financement au cours des 12 derniers mois. Nous émettons l'hypothèse que le manque des besoins en financement serait consécutif à la non incitation des banques proches de ces entreprises. En effet, si les banques approchaient assez régulièrement ces entreprises, ces dernières auraient plus de possibilité à se lancer dans l'emprunt avec l'objectif de rembourser ensuite. Ce n'est pourtant pas le cas, du moins ici. De fait, on ne les incite pas suffisamment à s'endetter.

A part le fait que l'appréciation de l'évolution normale des activités débouche sur la considération que l'endettement était inopportun, il est également assez plausible que les entrepreneurs aient développé un sentiment allant vers s'en foutre des crédits bancaires (ou celles provenant des IMF et Coopec) compte tenu des risques encourus, notamment la perte pure et simple des biens donnés en hypothèque en cas de faillite de l'institution financière. En effet, du fait de la faillite consécutive d'un certain nombre d'institutions financières congolaises (NBK, Baraka Prece, Gala letu, Coopec Sace KUNA TUMAINI, Coopec Secret, SECREAM, etc.) dans le milieu commercial gomatracien, bon nombre d'opérateurs économiques considèrent ces institutions comme étant potentiellement un risque de perte de ressources financières.

Cela est dû au fait que les faillites d'institutions financières sont monnaie - courantes. A l'état actuel, la confiance est en train d'être orientée progressivement vers les institutions financières de renommée internationale ayant des agences à Goma. Cas de la Raw Bank, Fibank, AfriLand, Biac, Bic, etc. Et il est à penser que c'est grâce à cette confiance que 71% d'entre nos enquêtées (29 sur les 41entreprises) ont pu tenter de recourir à l'emprunt. Bien malgré ce pas, seuls 31% soit 9 sur 29 entreprises ont pu être satisfait totalement. Mieux encore, 17 sur 29 promoteurs d'entreprises ont dit avoir été satisfait partiellement. Cela reste positif, du moins jusque-là parce qu'il n'y a que 3 entreprises sur les 29 en besoins de crédit qui n'ont pas été satisfait.

§3.2. Principaux recours des entrepreneurs en besoin de financement

Le tableau n° 4 reprend l'essentiel de nos résultats quant à ce.

En temps de besoin de financement, à qui recourent donc nos entrepreneurs ?

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

 

1

Familiers, amis et d'autres connaissances

17

58,6

58,6

58,6

2

Banques pour lesquelles je suis client

6

20,7

20,7

79,3

3

Institution de Micro Finance, coopératives de crédit

6

20,7

20,7

100,0

 

Total

29

100,0

100,0

 

Source : Notre enquête empirique

Le niveau de recours par les opérateurs économiques aux institutions à caractère bancaire et non bancaire ou même aux coopératives d'épargne et de crédit est assez bas. Au total 12 promoteurs d'entreprises ont affirmé avoir recours aux agences de financement (banques, IMF, Coopec, etc.). Cela fait 41,4% de notre échantillon. Pour de raisons déjà évoquées (taux élevé de crédit, peur du risque, manque de garantie, etc.). Sur les 29 entreprises ayant cherché à obtenir un financement au cours des 12 derniers mois, 17 soit 58,6% ont reconnu n'avoir recouru à aucune garantie, si ce n'est leur propre personne. En fait, cela est assez facile à digérer si l'on sait que la majorité des entreprises ont été secouru par leurs amis, familiers et connaissances. C'est qu'à notre niveau, nous pouvons affirmer que le relationship (amis, connaissances et familiers) a été la base même d'un accès minimum au financement desdites entreprises, au travers des petits coups de pousse financier sans garantie ou caution matérielle entre elles.

§4. Analyse de l'accès des MPME au financement au cours des 12 prochains mois

Fig. n°12

 

Les entreprises enquêtées, pensent-elles avoir besoin des financements au cours des 12 prochains mois ? Comme le relève la figure suivante, la plupart d'entrepreneurs (27 sur les 41, soit 66%) ont affirmé être susceptible d'avoir besoin de financement au cours des 12 mois à venir. Cette position est susceptible d'être interprété comme la disposition des promoteurs d'entreprises à recourir à des financements supplémentaires dans la croissance de leurs affaires.

6 sur 41 entrepreneurs (donc 15 des enquêtés) nous ont confié qu'ils n'auront surement pas besoins de nouveaux financements. Motif avancé : `'Nous ne croyons pas qu'un financement de plus nous soit opportun, vu le coût y afférent. C'est pas gratuit''. Pour d'autres, `'Nous n'avons pas encore d'ambitions commerciales plus grandes qu'à l'état actuel''. Enfin, 19% d'entre eux ont dit douter de leur besoin prochain en financement. Cela montre probablement un lack d'ambitions commerciales ou également un désespoir de voir sa demande acceptée par les banques commerciales en tant qu'intermédiaires financiers.

Fig. n°13

§4.1. Types de financement susceptible d'être demandé au cours des 12 prochains mois

 

Parmi les 32 promoteurs d'entreprises 12 ont dit avoir besoin d'un financement en crédit d'équipement (leasing). Pour d'autres, (20 sur 32) un simple prêt pourrait suffire.Ces 2 assertions auraient intéressé spécialement les entreprises ayant de vision d'ouverture de nouvelles lignes de projet et qui ont besoin de nouveaux matériels (62,5%). Il existe une autre catégorie parmi nos entreprises (9 sur 32, soit 28,1%) envisageant le renforcement des projets d'investissement déjà en cours d'exécution

Par ailleurs, la pratique d'augmentation du capital par le recours à nous nouveaux associés/actionnaires n'étant pas courante, aucune des entreprises en besoin de financement n'a compté recourir à une telle démarche.

§4.2. Mais, où comptent-ils pouvoir trouver les financements désirés ?

Le graphique n°14 suivant éclaire sur la question :

Autres

Fig. n°14

 

La situation bancaire de la ville de Goma est actuellement favorable à l'avènement de nouvelles banques de renommée internationale. Ces dernières gagnent progressivement la confiance des entreprises si bien que les entrepreneurs asseyent de se rapprocher d'elles pour attirer leur confiance. C'est pourquoi 53% de nos 32 entreprises ayant besoin de financement pensent pouvoir recourir aux institutions financières (Banques, IMF ou Coopec). Le relationship s'invite également à hauteur de 38% (facteur social inévitable ou presque, par le recours aux amis, familiers ou autres cannaissances). Les entreprises de menuiserie rencontrée comptent, elles, recourir à la Maison Muungano qui les encadre dans un sens professionnels : dotation en matériels, etc.

§5. Analyse du profil des promoteurs d'entreprises en ville de Goma

En rapport avec le profil survolé des créateurs d'entreprises, nous avons pensé pouvoir présenter au premier plan un tableau récapitulatif de leurs opinions. Nous y avons sélectionné les 10 meilleurs idées données par les enquêtées pour qu'elles inspirent davantage à la création d'entreprises, socle de toute croissance économique d'un pays.

Tableau n° 5 : Analyse du profil des promoteurs d'entreprises en ville de Goma

N° Entrep

Activités principales

Domaine de formation du créateur d'entreprise

Parcours professionnel avant la création de l'entreprise

Que pensez-vous de la création d'entreprises aujourd'hui ?

Meilleur conseil à un actuel porteur de projet

1

Importation des véhicules d'occasion

Marketing

J'ai d'abord été salarié avant de décider

Trop d'efforts car ce n'est pas facile d'en créer une, il faut l'honnêteté au client

Patience, connaissance du domaine du projet, sincérité

2

Enseignement de l'anglais aux clients

Sciences économiques

J'ai tout de suite crée avant d'être salarié

C'est de l'auto employer, mais il faut de la patience avant

Lancer l'exécution du projet avec les moyens de bord

3

Publicité et Marketing

Pédagogie Appliquée,

J'ai d'abord été salarié avant de décider

L'Entreprise est la solution au chômage en RDC

Déterminisme, Courage, Discipline, Patience, Honnêteté et Persévérance

4

Fourniture de la Connexion Internet

Universitaire (non précis)

J'ai d'abord été salarié avant de décider

L'Entreprise est la seule source de satisfaction des besoins

Oter la peur, créer l'optimisme dans la création de l'entreprise

5

Elevage

Marketing

J'ai tout de suite crée avant d'être salarié

C'est important d'avoir sa propre entreprise

Toujours avoir le courage de se lancer

6

Vente matériels de coutures

Commerciale et administrative

J'ai d'abord été salarié avant de décider

Toujours innover en lançant un projet moins populaire, plus nouveau

Toujours innover en lançant un projet moins populaire, plus nouveau

7

Menuiserie

Centre de formation Professionnelle

J'ai d'abord été salarié avant de décider

C'est bon de travailler pour soi

Qu'il travaille d'abord pour avoir son propre capital initial

8

Prestation des Services informatiques

Gestion Informatique

J'ai tout de suite crée avant d'être salarié

L'entreprise est une alternative au chômage

Toujours se rassurer du marché avant lancement du projet

9

Importation et distribution des téléphones portables

Sciences infirmières

J'ai d'abord été salarié avant de décider

L'Entreprise, constitue pratiquement l'un des moyens de la création d'emploi

Lancer au plus tôt le projet, une fois que vous avez l'idée, pour vous imprégner de la réalité du terrain.

10

Service de chargement mobile, Vente cartes de communication, Designs

Comptabilité d'entreprises

(Rien à signaler)

Parfois l'entreprise sauve, parfois elle appauvrit. Tout dépend du manager.

C'est la nature du projet et de l'entrepreneur qui détermine l'avenir même du projet à lancer

Les créateurs d'entreprises n'ont pas suivi un parcours commun. Les chemins pour y arriver sont très divers et variés : cadre se faisant licencier par son entreprise, ou décidant volontairement de lancer un projet d'investissement (63,4%), jeune diplômé ayant développé une idée durant ses études (29,3%), ouvrier ayant des compétences lui permettant de s'installer en tant qu'artisan, ...

Fig. n°15

Formation : Près de 80 % (soit 32 sur 41, donc 78%) des créateurs d'entreprise ont chacun un diplôme en main. Seuls 3 enquêtés détiennent un diplôme d'Etat tandis que les 29 autres diplômés possèdent de diplôme universitaire (Marketing, Informatique, Economie, Sciences infirmières, etc.). Parmi les 9 autres entrepreneurs, 6 ont subi des formations professionnelles. Grâce à ces dernières, les uns ont été capacités à ouvrir des centres de formation (cas des menuiseries, des centres d'enseignement de l'anglais, etc.)

Section 3. VERIFICATION DES HYPOTHESES

§1. Rappel des hypothèses à vérifier

En débutant cette étude, nous nous sommes penché sur les questions suivantes :

Puisque la PME est, au loin, catalyseur du développement économique de la RDC, Quelle proportion des demandes de financements des Micros, Petites et Moyennes Entreprises ont-elles obtenues satisfaction auprès des Agences d'intermédiation financière de Goma, au cours des 12 mois passés ?

Quelle est l'échelle centésimale des Micros, Petites et Moyennes Entreprises de la ville de Goma en besoin de financement au cours des 12 prochains mois ?

Et en définitive, quelle corrélation existerait-il entre l'âge de l'entreprise et ses possibilités d'obtention du financement auprès d'une agence d'intermédiation financière en ville de Goma ?

Partant de ces questions qui ont guidé notre étude, trois hypothèses nous ont sautés aux yeux :

(1) Puisque que 45% des firmes en Afrique citent l'absence de financement comme une contrainte majeure69(*), nous admettons que seuls moins de 5 MPME de Goma sur 10 auraient de même accès au financement les 12 derniers mois. Cette hypothèse tire sa formulation de l'asymétrie de l'information consistant pour les agences de financement à considérer globalement que les PME sont pleines de risques, souvent par manque d'informations fiables à leur égard.

(2) En vertu du fait que la fonction financière dans l'entreprise est pareille au coeur, ou l'argent comme du sang dans une entreprise, nous préférons nous figurer que 100% des Micros, Petites et Moyennes Entreprises établies en ville de Goma exprimerait un besoin réel de financement au cours des 12 prochains ;

(3) Supposant le niveau bas de capacité financière des banques congolaises pour diverses raisons, nous avançons l'hypothèse que l'âge des MPME n'influerait en rien sur les possibilités d'obtention de financement auprès des agences d'intermédiation financière oeuvrant en ville de Goma.

§2. Vérification des hypothèses

(1) Les résultats recueillis ont dû infirmer l'hypothèse 1 qui supposait que seuls moins de 5 MPME de Goma sur 10 auraient de même accès au financement les 12 derniers mois. Car parmi les 71% d'entrepreneurs approchées qui ont reconnu avoir eu besoins de fonds extérieurs ; 31% de leurs besoins au des 12 mois précédents ont été totalement satisfaits, contre 59% des besoins partiellement satisfaits. Ce qui fait pratiquement un total de 90% de satisfaction minimum contre seulement 10% de demandes non satisfaites.

Fig. n°10

Fig. n°11

 
 

Cela est dû au fait que les faillites d'institutions financières sont monnaie - courantes. A l'état actuel, la confiance est en train d'être orientée progressivement vers les institutions financières de renommée internationale ayant des agences à Goma. Cas de la Raw Bank, Fibank, AfriLand, Biac, Bic, etc. Et il est à penser que c'est grâce à cette confiance que 71% d'entre nos enquêtées (29 sur les 41entreprises) ont pu tenter de recourir à l'emprunt. Bien malgré ce pas, seuls 31% soit 9 sur 29 entreprises ont pu être satisfait totalement. Mieux encore, 17 sur 29 promoteurs d'entreprises ont dit avoir été satisfait partiellement. Cela reste largement positif, du moins jusque-là parce qu'il n'y a que 3 entreprises sur les 29 (donc 10%) en besoins de crédit qui n'ont pas été satisfait.

Mais au-delà de cela, le tableau ci-dessus a montré que les 90% d'entrepreneurs ayant obtenu un minimum de satisfaction de leurs besoins en financement au cours des 12 mois passés l'ont eu, non pas par l'entremise d'une quelconque agence d'intermédiation financière.

C'est dire que le niveau de recours par les opérateurs économiques aux institutions à caractère bancaire et non bancaire ou même aux coopératives d'épargne et de crédit est assez bas. Il n'y a que 12 promoteurs d'entreprises sur 41, qui ont affirmé avoir recours aux agences de financement (banques, IMF, Coopec, etc.). Cela fait 41,4% de notre échantillon justifié par le taux élevé de crédit, peur du risque, manque de garantie, etc.

Sur les 29 entreprises ayant cherché à obtenir un financement au cours des 12 derniers mois, 17 soit 58,6% ont reconnu n'avoir recouru à aucune garantie, si ce n'est leur propre personne. En fait, cela est assez facile à digérer si l'on sait que la majorité des entreprises ont été secouru par les amis, familiers et connaissances du (des) propriétaires(s) de la compagnie. C'est qu'à notre niveau, nous pouvons affirmer que le relationship (amis, connaissances et familiers) a été la base même d'un accès minimum au financement desdites entreprises, au travers des petits coups de pousse financier sans garantie ou caution matérielle entre elles. Le tableau ci-dessousreprend l'essentiel de nos résultats quant à ce.

En temps de besoin de financement, à qui recourent donc nos entrepreneurs ?

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

 

1

Familiers, amis et d'autres connaissances

17

58,6

58,6

58,6

2

Banques pour lesquelles je suis client

6

20,7

20,7

79,3

3

Institution de Micro Finance & coopératives de crédit

6

20,7

20,7

100,0

 

Total

29

100,0

100,0

 

Sources : enquête empirique auprès des entreprises établies à Goma.

(2) En ce qui est de l'échelle centésimale des Micros, Petites et Moyennes Entreprises en besoin de financement au cours des 12 prochains mois, l'hypothèse que la totalité des entreprises aurait besoin du financement ne s'est pas également confirmé.

En effet, les résultats d'enquêtes ont prouvé que seuls 66% des entreprises sont certaines de se voir prochainement en besoin de fonds, au cours de 12 prochains mois. Ceux qui disent « peut-être oui, peut-être non » sont quantifiés à 19%. En faisant une addition simple de la demande potentielle de financement70(*) les 12 mois à venir, la réponse donne 85% des entreprises de la ville de Goma. Pour la plupart, ils visent la croissance de leurs affaires soit par l'ouverture d'une nouvelle ligne du projet d'investissement, soit le renforcement de la ligne existante déjà et en cours d'exécution.

 
 

6 sur 41 entrepreneurs (donc 15% des enquêtés) nous ont confié qu'ils n'auront surement pas besoins de nouveaux financements. Motif avancé : `'Nous ne croyons pas qu'un financement de plus nous soit opportun, vu le coût y afférent.''. Pour d'autres, `'Nous n'avons pas encore d'ambitions commerciales plus grandes qu'à l'état actuel''. Enfin, 19% d'entre eux ont dit douter de leur besoin prochain en financement. Cela montre probablement un lack d'ambitions commerciales ou également un désespoir de voir sa demande acceptée par les banques commerciales en tant qu'intermédiaires financiers.

(3) Supposant le niveau bas de capacité financière des banques congolaises pour diverses raisons, nous avançons l'hypothèse que l'âge des MPME n'influencerait en rien les possibilités d'obtention de financement auprès des agences d'intermédiation financière oeuvrant en ville de Goma.

Tableau n°6 Calcul de la régression

N° EntreprX= AgeY=Accès 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 X²Y²XY

1214122512515310110011041512251155161256116631913781641883191392040010714917112141212512515131011001101415122511515161256116

1631913178164181831913192040020714917215125152210110011023151225115241612561162531913268164182731913282040029714917

 Total

21126223126205

Moyenne

7,27580,8965

Calcul de la droite de régression :

(

(

( =

= = 0,0227

= Y - X

La droite de régression

Interprétation :

Lorsque l'âge de l'entreprise augmente d'un an, la possibilité de se voir accéder au financement (quel qu'en soit l'origine : banques, IMF, Coopec, ou familiers et amis) augmente, elle, de 0,0227.

Calcul du coefficient de détermination R² :

R² =

Interprétation :

La variable d'intérêt `'Age de l'entreprise'' explique à 13,3% l'obtention d'un financement par l'entrepreneur.

Enfin, le résultat du modèle économétrique n'est pas arrivé à confirmer que l'âge des Micros, Petites et Moyennes Entreprises n'influerait pas sur les possibilités d'obtention de financement auprès des agences d'intermédiation financière de Goma. Bien au contraire, lorsque l'âge de l'entreprise augmente d'un an, la possibilité de se voir accéder aux finances (quel qu'en soit l'origine : banques, IMF, Coopec, ou familiers et amis) augmente de 0,0227. Egalement, la variable d'intérêt `âge de l'entreprise explique à 13,3% l'obtention d'un financement par l'entrepreneur.

La dernière partie de notre recherche vient que présenter objectivement une stratégie pouvant améliorer et promouvoir l'accès des Micros, Petites et Moyennes Entreprises au financement pour envisager la croissance économique en République Démocratique du Congo, et de la ville de Goma. Pour cela, nous avons choisi d'en présenter les résultats dans la section suivante (section 4).

Section 4. PRECONISATION OU DEFINITION D'UNE STRATEGIE D'AMELIORATION DE L'ACCES AU FINANCEMENT

§1. Améliorer l'environnement des entreprises71(*)

Le dynamisme de la création d'entreprise est lié à plusieurs facteurs : des possibilités de transfert rapide d'innovations, de la main-d'oeuvre qualifiée, du capital-risque, des « lieux d'incubation » où l'on peut former des entrepreneurs, tester des produits, étudier les marchés.

Les pouvoirs publics africains ne sont pas totalement impuissants dans ces domaines. Des organismes publics peuvent offrir une assistance aux associations aux associations professionnelles en ouvrant l'accès aux informations. Des incitations fiscales peuvent être justifiées pour créer des cellules de recherche et de contrôle de qualité et le financement peut être assuré par des crédits d'impôts.

Les Petites et Moyennes Entreprises sont souvent le « maillon manquant » de l'industrie africaine. La crise a pourtant montré que les performances de certains acteurs - en particulier les PME - pourraient compenser les insuffisances liées à la faible adaptabilité des grandes unités de production. Il est fréquent de constater que si ce sont les grandes entreprises qui ont la maîtrise du prix, ce sont plutôt les petites unités qui innovent le plus. Ces dernières peuvent plus aisément adapter les techniques aux ressources et aux produits locaux en fonction des créneaux qui apparaissent sur le marché et à l'étranger.

Les plans sectoriels comportent en général des tentatives visant à faire baisser les coûts de transaction, notamment par une amélioration des services administratifs (douanes, assurances, contentieux juridiques). Un travail important doit être engagé en vue d'améliorer la gestion des services publics : communication téléphonique, énergie, transport... avec pour but de faire de l'Etat un allié des entreprises dans leur quête pour la compétitivité.

§2. Reformer les systèmes financiers72(*)

Ni le secteur financier moderne, ni le secteur informel ne sont en mesure de satisfaire tous les besoins en crédit. Trois domaines sont presque partout mal traité par le système financier ; les PME/PMI, l'habitat et l'agriculture vivrière. Les dispositifs d'intermédiation doivent en conséquence se renforcer et se diversifier.

§2.1. La réhabilitation des secteurs financiers non bancaires

Collecteur des ressources longues, les investisseurs institutionnels (assurance, caisse de prévoyance sociale et de retraite, loterie nationale) sont logiquement des bailleurs de fonds privilégiés pour le financement des opérations de développement. Leur réhabilitation est donc aussi une exigence.

§2.2. La promotion des nouveaux marchés et de nouveaux produits

Un marché financier informel existe souvent en Afrique et les entreprises, même du secteur moderne ont parfois recours à lui pour placer des titres. Mais l'ouverture des marchés financiers formels permettrait sans doute une mobilisation de l'épargne plus importante, car plus systématique, et garantissant une meilleure liquidité.

§2.3. Le rétablissement des possibilités de financement en moyen et long terme

Il n'en demeure pas moins que les banques commerciales classiques ne peuvent pas répondre à tous les besoins de crédits. Ces banques, on l'a dit, sont étroitement spécialisée dans le financement des fonds de roulement par du crédit à court terme. Elles ne peuvent que difficilement être converties dans une spécialisation complétement différente qui consiste à financer des investissements à long terme. Il ne s'agit pas d'un simple problème de volonté. Les banques islamiques, par exemple, qui fonctionnaient théoriquement bien adaptée au financement de l'investissement (elles ne prêtent pas à l'intérêt mais prennent une participation et obtiennent une part de profit en cas de succès de l'entreprise) ; en ont fait la dure expérience : leur extension en Afrique Subsaharienne a été de courte durée.

§2.4. La restructuration des organismes financiers

La règle qui préside aux opérations d'assagissement des banques est claire : faire disparaitre les établissements non rentables et réhabiliter ceux qui disposent encore d'un avenir par le resserrement des coûts, l'assainissement du porte-feuille de la gestion.

§2.5. La promotion des systèmes décentralisés d'épargne et de crédit

Compte tenu des difficultés rencontrées par le secteur formel et du fait qu'à moyen terme, ce secteur restera limité à une frange étroite de la population, les stratégies de mobilisation de l'épargne actuelle en Afrique visent plutôt à une extension des systèmes informels d'épargne crédit décentralisé.

§3. Activer la responsabilité économique de l'Etat dans l'explosion des MPME locales

La création et la promotion des emplois décents (promotion des MPME devant embaucher) sont des déterminants majeurs de la croissance économique et de l'accès au bien-être de la population.

Mais au-delà des soutiens saisonniers à la promotion des MPME en général, les économistes de la ville de Goma membres de l'Espace de Recherche pour Economistes ont proposé une stratégie gouvernementale plus concrète de promotion de l'entreprise au niveau provincial73(*) qui peut se baser sur 3 volets :

- L'encadrement et l'assistance technique pour la création et le développement des Petites et Moyennes Entreprises (PME) : création du Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises - CPEPE

- La facilitation de l'obtention des financements par les entreprises à travers la mise en place d'un système de garantie approprié aux entrepreneurs : Le Fonds Provincial de Garantie en faveur des Petites et Moyennes Entreprises (PME) - FPG

- La mise en place d'un fonds pour financer l'acquisition des équipements de production par les très petites entreprises (TPE) et PME créées par les jeunes.

CONCLUSION

Accéder à des financements à la hauteur de leurs ambitions entrepreneuriales est un casse-tête pour les promoteurs d'entreprises de la République Démocratique du Congo et de la ville de Goma. Les résultats indiquent que la coopération des Institutions Financières avec les MPME est souvent limitée par des méthodologies de crédit pas (encore) totalement adaptées au financement des MPME congolaises. Par ailleurs, la plupart des IF n'ont pas de produits adaptés aux besoins des MPME et de stratégie pour cibler le segment des MPME. Ce qui fait que le taux de satisfaction des demandes (obtention) de financement en faveur des MPME de la ville Goma au cours des 12 derniers mois soit assez maigre : 41,4%.

Les résultats recueillis ont dû infirmer l'hypothèse 1 qui supposait que seuls moins de 5 MPME de Goma sur 10 auraient de même accès au financement les 12 derniers mois. Car parmi les 71% d'entrepreneurs ayant reconnu avoir eu besoins de fonds extérieurs ; 31% de leurs besoins au cours des 12 mois précédents ont été totalement satisfaits, contre 59% des besoins partiellement satisfaits. Ce qui fait pratiquement un total de 90% de satisfaction minimum contre seulement 10% de demandes non satisfaites.

Cependant, les 90% d'entrepreneurs ayant obtenu un minimum de satisfaction de leurs besoins en financement au cours des 12 mois passés l'ont eu, non pas par l'entremise d'une quelconque agence d'intermédiation financière (Banque, IMF, Coopec, etc). Sur les 29 entreprises ayant cherché à obtenir un financement au cours des 12 derniers mois, il n'y a que 12 promoteurs d'entreprises qui ont affirmé avoir été satisfaits par une Banques, une IMF ou une Coopec, etc. Ce qui fait 41,4% de notre échantillon. Les autres 17 soit 58,6% ont avoué recourir aux familiers, amis et connaissances pour satisfaire leurs besoins en financement. Le facteur social est largement donc à la base de l'accès au financement.

En ce qui est de l'échelle centésimale des Micros, Petites et Moyennes Entreprises en besoin de financement au cours des 12 prochains mois, l'hypothèse que la totalité des entreprises auraient besoin du financement ne s'est pas également confirmé. En effet, les résultats d'enquêtes ont prouvé que seuls 66% d'entreprises sont certaines de se voir prochainement en besoin de fonds, au cours de 12 prochains mois. Seuls quelques 19% soit 8 entreprises sur les 41 approchées ont exprimé leur doute ou incertitude quant à leur susceptibilité d'avoir besoin (ou pas) des fonds dans si un proche avenir (12 mois).

Enfin, le résultat du modèle économétrique n'est pas arrivé à confirmer que l'âge des Micros, Petites et Moyennes Entreprises n'influerait pas sur les possibilités d'obtention de financement auprès des agences d'intermédiation financière de Goma. Bien au contraire, elle a démontré que lorsque l'âge de l'entreprise augmente d'un an, la possibilité de se voir accéder aux finances augmente de 0,0227. Egalement, il a été révélé que la variable d'intérêt `'âge de l'entreprise'' explique à 13,3% l'obtention d'un financement par l'entrepreneur.

Loin de nous la prétention d'avoir réalisé un travail complet. Nous restons confiants que nous avons mis à la disposition des chercheurs et de la société toute entière des éléments moins ou peu bruts qu'ils tenteront de développer, enrichir et même corriger en cas de nécessité. Après quoi, nous penserons avoir donné le meilleur de nous-même quant à ce.

BIBLIOGRAPHIE

1. OUVRAGES

1- ARDOUIN T. (2009), Audit et conseil en formation, cours Master en Ingénierie et conseil en formation, formation ouverte à distance, Unité 4, Université de Rouen,

2- BAGARD A (2013), Le financement des PME innovantes dans une économie mondialisée ou comment financer aujourd'hui notre avenir, General finance,

3- JACQUEMOT P. ET RAFFIMOT M. (1993), La nouvelle politique économique en Afrique, Université Francophone de l'Afrique, Edition EDICEF - Cedex, France,

4- KINTAMBU MAFUKU E. G. (2008),  facteurs de transition : de la micro entreprise à l'entreprise capitaliste moderne, Cadseria, Kinshasa,

5- LEFILLEUR J. (2008), Comment améliorer l'accès au financement pour les PME subsaharienne, Ed. Deboeck Supérieur,

6- MAKUNZA KEKE E. (2001),  la performance des entreprises Africaines : problèmes et Stratégies de PME en RDC,  Pulaval,

2. TEXTES JURIDIQUES ET AUTRES EMANANT DE L'ETAT

7- Loi n°073-011 du 05 janvier 1973 portant création de l'Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises Congolaises (OPEC),

8- Décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998, portant régime fiscale applicable aux PME en matière d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôts sur le chiffre d'affaires à l'intérieur,

9- Loi n°004/2002 du 21 février 2002 portant Code des Investissements en République Démocratique du Congo,

10- Loi n° 003-2002, loi n° 002-2002 et loi n° 2011/020), le secteur de la micro finance entre dans le domaine de surveillance de la BCC,

11- MINISTERE DES PMEA (2009), Charte des Petites et Moyennes Entreprises et artisanat en République Démocratique du Congo, Kinshasa,

3. COURS ET MEMOIRES

12- Bugandwa MUNGU AKONKWA, Théorie et Pratique de Sondage, Université de Goma, Faculté des sciences économiques et de gestion, Première licence, 2013 - 2014,

13- Freddy KATENGU MENDA (2009), Problématique de financement des PME par les institutions financières congolaises, Mémoire inédit, UNIKIN,

14- Victor WENDO (2012), Entrepreneuriat et PME, Notes de cours inédits, FSEG, UNIGOM,

4. DIVERS RAPPORTS & ARCHIVES

15- BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT - FONDS AFRICAIN DE DEVELOPPEMENT (2009), Etude sur l'amélioration de l'accès au financement des petites et Moyennes Entreprises, Décembre,

16- DOING BUSINESS (2015), Economy profile 2015 - Democratic Republic of Congo, 2nd Edition of the Word Bank Group,

17- ESPACE DE RECHERCHE POUR ECONOMISTES (Juin 2015), Les grands défis du chômage de jeunes, - Relancer l'économie par la promotion de l'entrepreneuriat local des jeunes, Goma,

18- FEDERATION DES ENTREPRISES DU CONGO (Mars 2007), Etat de lieu de l'économie congolaise - Problèmes et pistes de solutions pour la relance économique en République Démocratique du Congo,

19- FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL n°14/315 (Octobre 2014), Evaluation de la stabilité du système financier en République Démocratique du Congo, Washington,

20- NATIONS-UNIES_COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE (Novembre KFW - Ambassade d'Allemagne à Kinshasa (Juin 2011), Les difficultés des institutions financières de la RDC d'accorder du crédit aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises, Kinshasa,

21- KFW Bankengruppe - Département de la communication (Juin 2011), Les difficultés des institutions congolaises pour accorder du crédit en République Démocratique du Congo,

22- INTERNATIONAL FINANCE CORPORATION, World Bank Group (2013), Accès au financement en Afrique Subsaharienne ;

23- 2014), Rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique Centrale ;

24- Rapport Mairie de Goma, Rapport annuel exercice 2008,

25- Rapport Mairie de Goma, Rapport annuel exercice 2009,

5. AUTRES ARTICLES SCIENTIFIQUES

26- ALBERTINI et SILEM (2010), Lexique économique, Paris,

27- DEOGRATIAS MUTOMBO (2014), Emission International du Lundi 30 Juin 2014 sur Radio France International,

28- Héritier M'BEKEMOJA (2012), le secteur informel à Goma, Espace de Recherche pour Economistes Working paper,

29- Journal L'oeil de l'économiste (Avril 2015), Affaire faillite de Baraka Prece, la BCC glisserait vers l'escroquerie,

6. SITES INTERNET

30- www.digitalcongo.net; Catégorie Economie par Gypsie Oïssa T. (Juillet 2012),

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

LISTE DES FIGURES iv

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES SIGLES vi

RESUME DU MEMOIRE vii

ABSTRACT vii

INTRODUCTION - 1 -

Chapitre premier : DIAGNOSTIC DE LA SITUATION 2

Section1. LA DEMANDE DE FINANCEMENT : Les promoteurs et leurs projets d'investissement - 4 -

§1. Les grandes entreprises - 6 -

§2. Les [Micros] Petites et Moyennes Entreprises (PME) - 6 -

§2.1. Définitions des PME en général - 6 -

§2.2. Définition d'une PME en RDC - 7 -

§2.3. Classification des PME - 8 -

§2.4. Les caractéristiques des PME - 8 -

§2.5. Les différentes phases de financement d'une petite et moyenne entreprise - 10 -

§2.6. Rôles des Petites et Moyennes Entreprises - 12 -

§2.7. Analyse de la demande de financement des PME - 14 -

§3. Les Très Petites [ou Toutes Petites ou encore Micros] Entreprises (TPE) - 15 -

§4. Les entreprises sinistrées - 15 -

Section 2. L'OFFRE DE FINANCEMENT : Les dispositions des banques et IMF - 16 -

§0. Survol - 16 -

§1. Les obstacles auxquels sont confrontés les IF dans le ciblage des MPME - 18 -

§2. Structure et performance du secteur financier congolais - 19 -

§2.1. Secteur bancaire et stabilité financière - 19 -

§2.2. Secteur non bancaire et stabilité financière - 20 -

§3. Risques et résilience du secteur bancaire : Vulnérabilités du secteur financier en RDC - 22 -

§4. Contrôle du secteur financier et cadre règlementaire en RD Congo - 23 -

§5. Développement et structure du marché de l'argent - 25 -

§6. Le dualisme financier - 26 -

§6.1. Les circuits informels de l'épargne et du crédit - 26 -

§6.2. Le domaine de la finance informelle - 26 -

§6.3. Coûts et avantages du dualisme financier - 27 -

Chapitre Deuxième : MONOGRAPHIE DE LA VILLE DE GOMA 2

Section 1. HISTORIQUE DE LA VILLE DE GOMA - 29 -

Section 2. CREATION DE LA VILLE DE GOMA - 29 -

Section 3. SITUATION GEOGRAPHIQUE - 30 -

§1. Situation climatique - 30 -

§2. Relief - 31 -

§3. Hydrographie - 31 -

§4. La ville de Goma est bâtie sur une végétation - 31 -

§5. Le sol - 31 -

Section 4. ASPECT POLITICO-ADMINISTRATIF - 31 -

Section 5. ASPECT ECONOMIQUE - 32 -

§1. L'agriculture - 32 -

§2. Elevage - 32 -

§3. Pêche - 32 -

§4. Transport et communication - 32 -

§5. Les industries - 33 -

§6. Le commerce - 33 -

Section 6. INFRASTRUCTURES SOCIALES ET SANITAIRES - 33 -

Section 7. ASPECT CULTUREL - 34 -

§1. Sport et loisir - 34 -

Section 8. ASPECT DEMOGRAPHIQUE - 34 -

Chapitre troisième : RECHERCHES, ANALYSES DES RESULTATS ET VERIFICATION DES HYPOTHESES 2

Section 1. RAPPEL SUR LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE 36

§1. La recherche documentaire 36

§2. Champs de l'étude 36

§3. La conception des outils de collecte de données 37

§4. Définition de l'échantillon de recherche 37

§5. Recueil des données sur le terrain 38

§6. Traitement des données 38

Section 2. ANALYSE DES RESULTATS 39

§1. Vue générale des Micros, Petites et Moyennes entreprises approchées 39

§1.1. De l'activité principale des entreprises enquêtées 39

§1.2. De l'âge des entreprises rencontrées 40

§1.3. Du statut des entreprises enquêtées, des sources des fonds empruntés et de la structure des capitaux stables 41

§2. Analyse du niveau d'accès au financement au démarrage 41

§2.1. Niveau d'autonomie financière des entreprises enquêtées 41

§2.2. D'où provenaient les fonds empruntés au démarrage de l'entreprise ? 42

§2.3. Le poids des formalités administratives sur la croissance des entreprises 43

§3. Analyse de l'accès des entreprises au financement au cours des 12 derniers mois 43

§3.1. Besoin de financement des entreprises au cours des 12 derniers mois 44

§3.2. Principaux recours des entrepreneurs en besoin de financement 45

§4. Analyse de l'accès des MPME au financement au cours des 12 prochains mois 45

§4.1. Types de financement susceptible d'être demandé au cours des 12 prochains mois 46

§4.2. Mais, où comptent-ils pouvoir trouver les financements désirés ? 46

§5. Analyse du profil des promoteurs d'entreprises en ville de Goma 46

Section 3. VERIFICATION DES HYPOTHESES 48

§1. Rappel des hypothèses à vérifier 48

§2. Vérification des hypothèses 49

Section 4. PRECONISATION OU DEFINITION D'UNE STRATEGIE D'AMELIORATION DE L'ACCES AU FINANCEMENT 53

§1. Améliorer l'environnement des entreprises 53

§2. Reformer les systèmes financiers 53

§2.1. La réhabilitation des secteurs financiers non bancaires 53

§2.2. La promotion des nouveaux marchés et de nouveaux produits 54

§2.3. Le rétablissement des possibilités de financement en moyen et long terme 54

§2.4. La restructuration des organismes financiers 54

§2.5. La promotion des systèmes décentralisés d'épargne et de crédit 54

§3. Activer la responsabilité économique de l'Etat dans l'explosion des MPME locales 54

CONCLUSION 56

BIBLIOGRAPHIE 57

TABLE DES MATIERES 59

ANNEXE 1. A

ANNEXE 2. D

ANNEXE 3. E

ANNEXE 4. F

ANNEXE

ANNEXE 1.

 

UNIVERSITE DE GOMA

Faculté des sciences économiques et de gestion

Année académique : 2014 - 2015

QUESTIONNAIRE DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

1- Objectif de l'enquête :

Au niveau national (RDC), le financement pour entreprises pose de nombreuses contraintes. Les banques demandent davantage de cautions et de garanties, ce qui va jusqu'à ouvrir la porte à des cautions personnelles ; à côté des taux d'intérêt annuels situés entre 12 et 62,5%.

Cette enquête a pour but d'examiner les contraintes d'accès au financement tant au démarrage que dans la vie courante des entreprises de droit congolais établies en ville de Goma ; cela dans une perspective de soutien à la croissance économique en province.

2- Champ d'application :

Ce questionnaire demande des informations relatives à votre entreprise de droit congolais établie au Nord-Kivu et principalement en ville de Goma.

3- Informations demandées :

Section A : Informations générales sur l'entreprise enquêtée

Section B : Accès au financement au démarrage de l'entreprise

Section C : Accès au financement au cours des 12 derniers mois

Section D : Accès au financement au cours des 12 prochains mois

Section E : Profil du créateur de l'entreprise.

4- Comment compléter le questionnaire :

Ce questionnaire doit être complété par le propriétaire ou le gestionnaire de l'entreprise. Pour la plupart des questions, il vous suffit de cocher(x) la case correspondante. Si le complétez sur ordinateur, veuillez changer la couleur de la réponse.

ACCES AU FINANCEMENT TANT AU DEMARRAGE QUE DANS

LA SURVIE DES ENTREPRISES EN VILLE DE GOMA

SECTION A : INFORMATIONS GENERALES SUR L'ENTREPRISE ENQUÊTEE

Variables de recherche

Réponses de l'interviewé

1

Nom de l'entreprise

 

2

Activité principale de l'entreprise

 

3

Age de l'entreprise

 

4

Nombre de travailleurs salariés

 

5

Type et/ou statut de votre entreprise

Type/forme de l'entreprise

Choix

1Entreprise individuelle2Société des personnes (Assoc)3Société des capitaux (Action)

 

SECTION B : ACCES AU FINANCEMENT AU DEMARRAGE DE L'ENTREPRISE

Variables de recherche

Réponses de l'enquêté

1

Quelle était la structure de votre capital initial au démarrage de votre entreprise ?

Structure du capital initial

% du Cap

1Fonds propres ............%2Emprunts bancaires et IMFs..........%3Emprunts personnels.........%4Dons et subventions .........%

Total

100%

2

Comment aviez-vous réunis vos fonds propres ?

?Par accumulation des épargnes propres;

?Par les apports des associés/actionnaires

?Par des dons et subventions des proches

?Autre source ..........................................

3

En ce qui est des emprunts, à qui ou à quoi aviez-vous choisi de faire recours pour obtenir des fonds nécessaires?

?Familiers, amis et d'autres connaissances

?Banques pour lesquelles j'étais client

?Institution de Micro Finance, Coopératives de crédit

?Autre source .............................................

4

Qui s'était porté caution dans l'obtention de ces fonds sous forme de prêt ou sous-forme de fonds propres ?

?Il n'y a pas eu de caution préalable

?Moi-même

?Des membres de la famille, amis ou autres psn

?Organisme de cautionnement comme une coopec ou un mécanisme de cautionnement par l'État

?Autre cautionnaire .......................................

5

A quel taux d'intérêt pratique avez-vous contracté un emprunt au démarrage de votre entreprise ?

R.................

6

Pensez-vous que ce taux d'intérêt soit relativement passable ?

R.................

7

Avez-vous été capable de rembourser l'emprunt contracté ? En quel délai ?

?Non

?Oui ? Si Oui, en quel délai ? R/ ............mois

8

Pensez-vous que les formalités administratives vous ont tellement pesées dessus au lancement de votre projet d'Ese?

?Certainement

?Pas du tout

?Pas tellement

 

SECTION C : ACCES AU FINANCEMENT AU COURS DES 12 DERNIERS MOIS

Variables de recherche

Réponses de l'enquêté

1

Avez-vous cherché à obtenir un financement sous forme de prêt ou [sous forme] de fonds propres au cours des 12 derniers mois ?

?Certainement

?Pas du tout74(*)(si pas du tout)?Passez à la section D, première question

2

Si `Certainement', vos démarches ont-elles reçu satisfaction ?

?Totalement

?Partiellement

?Pas essayé de demander

?Pas du tout

Si `Pas du tout', ou si vous n'avez pas essayé de demander, quelles en sont les (2) raisons principales ?

R :1)..................................................2)................................................

3

À qui ou à quoi avez-vous choisi de faire recours pour cette fin ?

?Familiers, amis et d'autres connaissances

?Banques pour lesquelles je suis client

?Institut de Micro Finance, Coopératives de crédit

?Autre source .............................................

4

Qui s'est porté caution ou garant dans l'obtention de ces fonds sous forme de prêt ou sous-forme de fonds propres ?

?Il n'y a pas eu de caution préalable

?Moi-même

?Des membres de la famille, amis ou autres psn

?Organisme de cautionnement comme une coopec ou un mécanisme de cautionnement par l'État

?Autre cautionnaire .................................

 

SECTION D : BESOIN EN FINANCEMENT AU COURS DES 12 PROCHAINS MOIS

Variables de recherche

Réponses de l'enquêté

1

Au cours des 12 prochains mois, êtes-vous susceptible d'avoir besoin de financement?

?Oui

?Pas du tout (si pas du tout ?Passez à la section E)

?Peut-être, Pas certain, Je ne sais pas

2

De quel(s) type(s) de financement êtes-vous susceptible d'avoir besoin, au cours des 12 prochains mois ?

?Financement sous forme de prêt

?Financement sous forme de fonds propres

?Financement en crédit d'équipement (leasing)

?Autre financement ....................................

3

Où pensez-vous pouvoir obtenir ce financement?

?Familiers, amis ou autres connaissances

?Banques ou autres IMF et Coopec

?Organisme public de prêt

?Autre source ........................................

4

Quel serait le but de ce financement ?

?Financer l'ouverture d'une nouvelle ligne de projet (nouveau produit ou service)

?Utiliser pour satisfaire les besoins de survie

?Payer une dette/rembourser un emprunt/Crédit

?Autre but ..............................................

 

SECTION E : PROFIL DU CREATEUR DE L'ENTREPRISE

Variables de recherche

Réponses de l'enquêté

1

Quel est votre domaine de formation (secondaire ou universitaire), comme créateur d'entreprise ?

R : ......................................................

.......................................................

2

Quel a été votre parcours professionnel avant de créer votre entreprise ?

?J'ai été d'abord salarié avant de décider

?Pas du tout ?Pas tellement

3

Avec votre expérience, que pensez-vous de la création d'entreprise aujourd'hui ?

R/...................................................................

.......................................................................

4

Quel serait le meilleur conseil que vous pourriez donner à un actuel porteur de projet pour l'aider à créer son entreprise ?

R/...................................................................

......................................................................

......................................................................

 

Merci infiniment pour votre concours.

ANNEXE 2.

Tableau N°7 : LES BANQUES ACTUELLEMENT OPERATIONNELLES EN RDC

 

Nom de l'institution financière

Sigles

Année d'implantation en RDC

Actionnaires principaux

LES BANQUES CONGOLAISES75(*)

1

Banque Congolaise pour le Développement et le crédit

BCDC

1909

Famille forestière Belge

2

Banque International pour l'Afrique au Congo

BIAC

-

Congolais et panafricains

3

Banque International pour Le Crédit

BIC

1994

Groupe Benny Steinmetz & Dan Gertler

4

Raw Bank

-

2001

Famille indienne Rawji

LES BANQUES INTERNATIONALES

5

Trust Merchant Bank

TMB

2004

Famille Levy

6

Access Bank

-

2008

Groupe nigérian

7

 

BGFI

2010

Groupe panafricain.

8

Bank of Africa

BOA

2010

Groupe panafricain.

9

Byblos Bank

-

2010

Groupe de banques

internationales, PROPARCO et la SFI.

10

Economical bank

Ecobank

2008

Fonds de pension, le groupe

Ecobank et le groupe russe Renaissance.

11

First International Bank

FIBank

2009

Groupe nigérian

12

 

Sofibanque

2010

Groupe libanais

13

CitiBank

 

1970

groupe de banques internationales

14

Standard Bank

 

1972

groupe de banques internationales

15

Banque de Financement Internationale

BGFI

 
 

LES BANQUES DES MICRO PETITES ET MOYENNESN ENTREPRISES

16

Advans Banque

-

2009

Horus, la BEI, CDC, FMO, la

SFI, la KfW et Fisea

17

ProCredit Bank

-

2005

PCB Holding, Doen, la KfW,

la SFI et BIO

LES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE

18

Life Vest S.A.R.L

 

2006

groupe d'hommes d'affaires congolais

19

Mecrekin

 

2004

réseau d'épargne mutuelle et de coopératives de crédit

20

HOPE RDC

 

2004

Jeff Rutt, Président du Conseil et entrepreneur des Etats-Unis

21

FINCA RDC

 

2003

FINCA International

ANNEXE 3.

Tableau n° 8 : PROCESSUS DE SELECTION DES MPME SUSCEPTIBLE D'OBTENIR DES FINANCEMENTS DES BANQUES

Processus

Banques congolaises

Banques internationales

Banques MPME et IMF

1

Premier contact avec l'entrepreneur

 
 
 

2

Clarifier la demande de l'entrepreneur

 
 
 

3

S'entendre sur un produit avec l'entrepreneur

 
 
 

4

Recevoir la demande de crédit formel de l'entrepreneur ainsi que des informations

correspondantes et la documentation sur l'entreprise

 
 
 

5

Préparer le dossier de crédit

 
 
 

6

Enquêter sur les affaires de l'entrepreneur / analyse

 
 
 

7

Présenter le dossier au comité de crédit

 
 
 

8

Le comité de crédit approuve ou refuse la demande de crédit

 
 
 

9

Dossier vérifié auprès du département des risques et

 
 
 

10

Décaissement du crédit

 
 
 

ANNEXE 4.

TABLEAU N°9 REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : RECOMMANDATIONS PRINCIPALES (ETENDUES)76(*)

Recommandations

Priorité 1/

Accès au crédit et financement des PME

Préparer une directive de la BCC qui énonce les obligations de transparence des prix et de la méthode de calcul du taux effectif global.

Moyen terme

Définir les conditions selon lesquelles les institutions financières peuvent se servir d'agents pour fournir des services financiers.

Moyen terme

Revoir le projet de loi sur le crédit-bail à l'aune du cadre OHADA

Moyen terme

Microfinance

Réaliser un examen de toutes les législations (lois et directives) relatives aux établissements de crédit, aux coopératives d'épargne et de crédit et aux IMF pour en garantir la cohérence.

Moyen terme

Modifier la loi relative aux coopératives d'épargne et de crédit pour la mettre en conformité avec l'OHADA et établir une exigence minimale de capitaux.

Moyen terme

Préparer une directive relative à la protection des consommateurs.

Moyen terme

Renforcer les contrôles et l'analyse de la fiabilité des données financières provenant des coopératives d'épargne et de crédit et des IMF.

Court terme

Renforcer les audits sur place des coopératives d'épargne et de crédit et des IMF pour faciliter l'inspection des 36 institutions principales lors d'un cycle qui n'excédera pas deux ans.

Court/moyen terme

Étudier la possibilité de créer progressivement un système de contrôle délégué des coopératives d'épargne et de crédit par les entités qui en ont le contrôle.

Moyen terme

Poursuivre le processus de sanction à l'encontre de toutes les coopératives d'épargne et de crédit et les IMF qui ne respectent pas les obligations prudentielles et lancer la liquidation de toutes celles qui ne seront pas en mesure de fournir des plans de reprise crédibles.

Moyen terme

Interventions publiques pour élargir l'accès aux services financiers

Garantir que la BCC vérifie les mécanismes opérationnels mis en place par les banques dans le cadre de leurs efforts pour promouvoir le recours des fonctionnaires aux services bancaires (notamment l'ouverture effective de comptes individuels).

Court terme

Permettre aux fonctionnaires de choisir la banque sur laquelle leur salaire sera versé (dès que l'infrastructure de paiement le permettra).

Moyen terme

Garantir le paiement régulier des salaires dus dans le cadre des efforts visant à promouvoir le recours des fonctionnaires aux services bancaires.

Court terme

Identifier les mesures à adopter pour garantir le paiement en temps et en heure des fonctionnaires en cas de faillite ou de difficultés d'exploitation d'une banque.

Moyen terme

Finaliser les négociations entre l'État et les banques pour garantir le versement du traitement des fonctionnaires dans les zones rurales (méthodes de paiement et conditions générales de la rémunération).

Moyen terme

Adopter un plan pour restructurer (ou liquider) la CADECO, basé sur les coûts budgétaires et les risques.

Court terme

Envisager la possibilité de faire intervenir la SOFIDE indirectement par l'intermédiaire des banques pour promouvoir le financement des PME.

Moyen terme

Mener un examen indépendant du portefeuille de la SOFIDE à la fin 2013 (en suivant les normes internationales).

Court terme

ANNEXE 5

QUELQUES RESULTATS DE L'ETUDE PRESENTES EN TABLEAU

1. Sources des fonds empruntés au démarrage des entreprises

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

 

N'ont pas recourus aux emprunts

35

85,4

85,4

85,4

Ont recouru aux familiers, amis et d'autres connaissances

6

14,6

14,6

100,0

Ont recouru aux banques pour lesquelles j'étais client

0

0

0

100,0

Ont recouru aux Institution de Micro Finance, Coopératives de crédit

0

0

0

100,0

Total

41

100,0

100,0

 

2. Besoin d'obtention de financement au cours des 12 derniers mois ?

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

 

Ont eu besoin des fonds

29

70,7

70,7

N'ont pas eu besoin des fonds

12

29,3

100,0

Total

41

100,0

 

3. Origine des fonds empruntés?

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage cumulé

 

Familiers, amis et d'autres connaissances

17

58,6

58,6

Banques pour lesquelles je suis client

6

20,7

79,3

Institution de Micro Finance, coopératives de crédit

6

20,7

100,0

Total

29

100,0

 

4. Susceptibilité de besoin en financement au cours des 12 prochains mois

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

Valide

Oui

27

65,9

65,9

65,9

Non

6

14,6

14,6

80,5

Peut-être ou pas certain

8

19,5

19,5

100,0

Total

41

100,0

100,0

 

5. Type de financement susceptible d'être demandé au cours des 12 prochains mois

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

 

Financement sous forme de prêt

20

62,5

62,5

62,5

Financement en Fonds propres (Augment Capital)

0

0

0

0

Financement en crédit d'équipement (leasing)

12

37,5

37,5

100,0

Total

32

100,0

100,0

 

6. But du financement à recevoir

 

Effectifs

Pourcentage

Pourcentage valide

Pourcentage cumulé

 

Financer l'ouverture d'une nouvelle ligne de projet

20

62,5

62,5

62,5

Renforcer une ligne qui déjà existante

9

28,1

28,1

90,6

Autre but

3

9,4

9,4

100,0

Total

32

100,0

100,0

 

* 1 J. LEFILLEUR (2008), Comment améliorer l'accès au financement pour les PME subsaharienne, Ed. Deboeck Supérieur, p153-174.

* 2 D. MUTOMBO (2014), Emission International du Lundi 30 Juin 2014 sur Radio France International.

* 3 A. BAGARD (2013), Le financement des PME innovantes dans une économie mondialisée ou comment financer aujourd'hui notre avenir, General finance, p14-15.

* 4 INTERNATIONAL FINANCE CORPORATION, World Bank Group (2013), Accès au financement en Afrique Subsaharienne, p11.

* 5 E. G. KINTAMBU MAFUKU (2008),  facteurs de transition : de la micro entreprise à l'entreprise capitaliste moderne, Cadseria, Kinshasa, p.3

* 6 Les altermondialistes font remarquer la nécessité pour chaque région de consolider son identité, structurer son économie en créant ses propres moyens de production (PME) de façon que la mondialisation soit fondée sur « tous unies en un seul monde dans le respect des particularités économiques, sociales, politiques et culturelles ».Problème : Si un pays n'a pas assez de PME pour sa production locale, elle perdra toute possibilité d'en avoir.

* 7 Référence faite à la théorie de la mondialisation de l'économie, où la création d'usine dans un pays donnée empêchera ipso facto la création d'une usine similaire dans le pays voisin de même groupement régional.

* 8 STALET, cité par Victor WENDO (2012), Entrepreneuriat et PME, Notes de cours inédits, FSEG, UNIGOM, p14

* 9 Journal L'oeil de l'économiste (Avril 2015), Affaire faillite de Baraka Prece, la BCC glisserait vers l'escroquerie, p1.

* 10 INTERNATIONAL FINANCE CORPORATION, World Bank Group (2013), Accès au financement en Afrique Subsaharienne, p11.

* 11 Banque Africaine de Développement - Fonds Africaine de Développement (2009), Etude sur l'amélioration de l'accès au financement des petites et Moyennes Entreprises, Décembre, p2. [Les grandes entreprises sont généralement des multinationales assises généralement sur des bases financières acceptables. Dès lors, il devient moins risquant pour les intermédiaires financiers (banques) de leur lever des grosses sommes demandées par les sociétés-mères. Tandis que les PME (étrangères ou congolaises) n'ont rien de tous ces avantages et ne peuvent donc rivaliser.]

* 12A noter que la TMB n'a pas pu décrocher notre demande d'entretien pour collecte des données.

* 13 NATIONS-UNIES_COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE (Novembre 2014), Rapport sur l'amélioration du climat des affaires en Afrique Centrale, p37

* 14 NATIONS-UNIES_COMMISSION ECONOMIQUE POUR L'AFRIQUE (Novembre 2014), idem, p37.

* 15Càd sur simple présentation du dossier de la proposition de demande.

* 16 Etude citée par le site Web du média congolais Digital Congo par Gypsie Oïssa T. (Juillet 2012), dans la catégorie Economie,sans plus de détails

* 17 Structure empruntée à Freddy KATENGU MENDA, Problématique de financement des PME par les institutions financières congolaises, Mémoire inédit, UNIKIN, 2009

* 18 Loi n°073-011 du 05 janvier 1973 portant création de l'Office de Promotion de Petites et Moyennes Entreprises Congolaises (OPEC)

* 19 Le décret-loi n° 086 du 10 juillet 1998, portant régime fiscale applicable aux PME en matière d'impôt sur les revenus professionnels et d'impôts sur le chiffre d'affaires à l'intérieur

* 20 La loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant Code des Investissements en République Démocratique du Congo

* 21 La charte du PME Congolaise, Mars 2006.

* 22 Albertini et Silem, Lexique économique, Paris, 2011, p.......................................................

* 23 Héritier M'BEKEMOJA, le secteur informel à Goma, Espace de Recherche pour Economistes Working paper, 2012

* 24 MINISTERE DES PMEA (2009), Charte des Petites et Moyennes Entreprises et artisanat en République Démocratique du Congo, Kinshasa, p5

* 25 Anne Bagard, opcit, p15.

* 26 On parle d'une asymétrie d'information pour le cas d'une PME lorsque des acteurs des secteurs économiques opposées mais interdépendants (à l'occurrence les banques offreuses des capitaux et les PME demanderesses des financements) rencontrent des sérieux problèmes d'évaluation des investissements, de garantie et de caution en prélude d'une opération d'octroi de crédit.

* 27DOING BUSINESS 2015, Economy profile 2015 - Democratic Republic of Congo, 12è Edition de la Word Bank Group, 2015, p46.

* 28 KFW - Ambassade d'Allemagne à Kinshasa (Juin 2011), Les difficultés des institutions financières de la RDC d'accorder du crédit aux Micro, Petites et Moyennes Entreprises, Kinshasa, p15, 17.

* 29 E. MAKUNZA KEKE (2001),  la performance des entreprises Africaines : problèmes et Stratégies de PME en RDC,  Pulaval, P. 84.

* 30 Horst Gruner, Chargé d'affaires de l'ambassade de l'Allemagne en RDC, en marge du Forum sur l'accès au financement des Micro, Petites et Moyennes entreprises ; réunissant à Kinshasa Banquiers et opérateurs économiques, le Vendredi 29 Juin 2012.

* 31 FEC, journée de PME de Kinshasa du 3 au 5 juillet 2003

* 32 Entreprises que nous avons préféré appelé « Entreprises sinistrées ».

* 33 E. MAKUNZA KEKE, op. cit, P. 93

* 34 Etude citée par le site Web du média congolais Digital Congo par Gypsie Oïssa T. (Juillet 2012), dans la catégorie Economie, sans plus de détails.

* 35 Banque Africaine de Développement (2009), Etude de financement des PME en République du Congo, p5

* 36 Donc, oeuvrant souvent dans l'informel.

* 37 Ce que peinent à comprendre les autorités de la mairie de Goma, qui vraisemblablement ne jurent que sur la disparition nette du secteur.

* 38Selon une étude dont le chiffré avait été cité par le journal Uhuru sur le site de Digital Congo, en Juillet 2012.

* 39 Même difficulté que les PME : Les Banques perçoivent les Micro, Petites et Moyennes Entreprises comme risqués et moins rentables, et même de structures peu crédibles, etc. Pourtant, cette perception devait avoir changé depuis un quinquennat, environ : le business MPME devient de plus en plus sûr.

* 40 Terme emprunté au rapport de la BAD (2009) sur l'accès au financement au Congo-Brazza.

* 41 Données trouvées entre 2012 et 2013.

* 42 Banque Africaine de Développement (2013), Document de stratégie pays 2013-2017, Département régional centre, p5-6

* 43 KFW Bankengruppe - Département de la communication (Juin 2011), Les difficultés des institutions congolaises pour accorder du crédit en République Démocratique du Congo, p

* 44 Fédération des Entreprises du Congo (Mars 2007), Etat de lieu de l'économie congolaise - Problèmes et pistes de solutions pour la relance économique en République Démocratique du Congo, p41-43.

* 45 Actuellement (Depuis 2013), il est à noter que Goma s'est ajoutée parmi les villes privilégiées par les banques.

* 46 Opinions collectées par le KFW - Attaché à l'ambassade d'Allemagne en RDC et publiées dans « Les difficultés des institutions financières d'accorder du crédit e la RDC, Juin 2011, p13

* 47 Témoignages collectés par KFW auprès des directeurs des banques et IMF à Kinshasa en 2011.

* 48 Rapport du Fonds Monétaire International n°14/315, Idem, p9

* 49Les coopératives d'épargne et de crédit existent depuis longtemps en République démocratique du Congo; toutefois, nombre d'entre elles ont fait faillite pendant les années de crise (années 90). Les plus résistantes ont dû attendre les 15 premières années des années 2000 pour chuter et engloutir ainsi les épargnes des privées.

* 50 Un certain nombre d'entreprises a souscrit des services d'assurance à l'étranger après s'être acquitté des primes obligatoires à cause des capacités limitées de la SONAS. Ça s'appelle la `réassurance'.

* 51 Se dit d'un capital dont les intérêts et le remboursement sont échelonnés dans le temps.

* 52 Elle fonctionne grâce à ses 93 centres d'exploitation dans le pays et à ses 669 salariés. Elle offre des avances sur salaires à ses clients (4,8 milliards de CDF fin 2012) à des taux mensuels de 5-10 % pendant 6 mois maximum. En 2012, les prêts improductifs de l'État ont atteint 46 millions de dollars EU et les résultats de l'année ne se sont améliorés que grâce à une reprise discutable de provisions pour un montant de 29 millions de dollars EU.

* 53 Ses activités ont été suspendues entre 1990 et 2012 après la fin de l'aide internationale; ses seules recettes étaient tirées de la location de ses actifs immobiliers et de l'octroi de prêts de 3 à 6 mois pour un portefeuille de 1,5 millions de dollars US.

* 54 Un taux d'intérêt suffisamment élevé pour attirer les PME bien qu'en besoin de financement.

* 55 Rapport du Fonds Monétaire International n°14/315 (Octobre 2014), Evaluation de la stabilité du système financier en République Démocratique du Congo, Washington,p18

* 56 Le 14 mars 2014, l'autorité monétaire a approuvé de nouveaux coefficients pour les réserves obligatoires qui varieraient selon l'échéance et la monnaie. Les dépôts libellés en monnaie étrangère sont actuellement soumis à une obligation de mise en réserve de 8 % s'ils sont détenus sur des comptes de dépôt à vue (7 % pour ceux détenus en monnaie locale) et de 7 % sur les comptes de dépôt à plus long terme (3 % pour les dépôts en monnaie locale).

* 57 Du point de vue réglementaire et prudentiel (loi n° 003-2002, loi n° 002-2002 et loi n° 2011/020), le secteur de la micro finance entre dans le domaine de surveillance de la BCC

* 58 Notez qu'assez souvent, les institutions financières congolaises soumises au contrôle de la BCC trouvent facile de présenter des faux bilans ou de fausses interprétations pour éviter tout accrochage avec l'organe de contrôle et ainsi empêcher les foudres de la BCC.

* 59 Le contrôle de la microfinance est assuré par la Division de contrôle sur pièces de la microfinance, qui comprend l'unité chargée de surveiller les coopératives d'épargne et de crédit (12 inspecteurs) et l'unité qui supervise les IMF.

* 60DOING BUSINESS (2015), Economy profile 2015 - Democratic Republic of Congo, 2nd Edition of the Word Bank Group, p47.

* 61Entretien avec le FPM. Directeur Général: Jean Claude Thetika et Directeur Général Adjoint: Amine El Ayoubi

* 62 Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique

* 63 Rapport du Fonds Monétaire International (2014) N°14/315, op.cit, p29-31

* 64Pierre Jacquemot et Marc Raffimot, La nouvelle politique économique en Afrique, Université Francophone de l'Afrique, Edition EDICEF, 1993, p199-203

* 65Rapport Mairie de Goma, Rapport annuel exercice 2008, 2009

* 66 M. A. BUGANDWA, Théorie et Pratique de Sondage, Université de Goma, Faculté des sciences économiques et de gestion, Première licence, 2013 - 2014.

* 67 ARDOUIN Thierry (2009), Audit et conseil en formation, cours Master en Ingénierie et conseil en formation, formation ouverte à distance, Unité 4, Université de Rouen, 125p, p81.

* 68 Statistical Packages for Social Sciences

* 69 INTERNATIONAL FINANCE CORPORATION, World Bank Group (2013), Accès au financement en Afrique Subsaharienne, p11.

* 70 Parce que le marché potentiel financier est constitué également des indécis (des incertains à gagner, etc).

* 71 Pierre Jacquemot et Marc Raffimot, La nouvelle politique économique en Afrique, Université Francophone de l'Afrique, Edition EDICEF, 1993, p144-146

* 72Pierre Jacquemot et Marc Raffimot, opcit, 208-2011.

* 73 Ces propositions ne sont aucunement en contradiction avec le plan quinquennal provincial 2010-2015.

* 74 Si vous n'avez pas du tout cherché à obtenir un financement au cours des 12 derniers mois, vous n'êtes plus concerné par les questions 2, 3 et 4. Allez directement à la première question de la section E qui vous concerne.

* 75 Dans la suite, les banques avec des actionnaires congolais ou des actionnaires étrangers longtemps établis en RDC, surtout des familles immigrées, ont été appelées « banques congolaises ». Certains de ces « étrangers » vivent en RDC depuis plusieurs générations et y sont restés même pendant les années de guerre civile.

* 76 Rapport du Fonds Monétaire International n°14/315, Evaluation de la stabilité du système financier de la République Démocratique du Congo, Novembre 2014, p33-36






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