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Quelle stratégie de communication et plaidoyer pour le développement de l'éducation inclusive en afrique cas du togo

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par Aissatou Lo Ndiaye
SUPDECO DAKAR - Master II Communication 2009
  

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1.1.2 Contexte et justification

1.1.2.1. Contexte

L'Afrique subsaharienne, l'une des régions parties des niveaux les plus bas en 1999, a fait d'énormes progrès vers l'Education Primaire Universelle, de 2000 à 2008, 52 millions d'enfants de plus ont été inscrits dans le primaire. L'Afrique subsaharienne a accru son taux net de scolarisation de près d'un tiers, malgré une forte augmentation de la population d'âge scolaire. Malgré ces résultats positifs, les promesses faites en 2000 au Forum mondial de l'éducation de Dakar risquent de ne pas être tenues. Selon le rapport de suivi de l'EPT 2011, au niveau mondial, en 2008, il y avait 67 millions d'enfants non scolarisés. Plus du tiers de ces enfants vivaient dans des pays à faible revenu. Trois des facteurs de risque de non-scolarisation les plus fréquents étaient d'être une fille, d'être pauvre et de vivre dans un pays touché par un conflit.4(*) Ce qui démontre la nécessité d'atteindre les marginalisés du système pour que l'Education Universelle soit une réalité.

Les systèmes éducatifs en Afrique se caractérisent par une offre de services éducatifs très en deçà de la demande potentielle, la médiocrité du rendement scolaire qui se traduit par un taux élevé de redoublement et de déperdition scolaire, un faible taux d'achèvement etc. A ces maux s'ajoute l'inégalité d'accès aux services éducatifs, selon les zones (rurale ou urbaine), le genre, le handicap, les conditions et le statut socio-économique des populations. Ces inégalités présentent des incidences négatives lourdes sur la scolarisation en vue de l'atteinte des objectifs de l'Education pour tous. La moitié des enfants non scolarisés vivent en Afrique subsaharienne et les taux de scolarisation les plus faibles du monde ont été enregistrés dans cette région. Près d'un enfant sur quatre (23 %) en âge de fréquenter l'école primaire n'est jamais allé à l'école ou a abandonné sans avoir achevé le cycle d'études primaires. En Afrique subsaharienne, le nombre d'enfants non scolarisés a beaucoup moins baissé que dans les autres régions puisqu'il atteignait 38 millions en 1990 et 31 millions en 2010 selon une étude réalisée par l'ISU (Institut des statistiques de l'UNESCO) sur les ressources scolaires et pédagogiques en Afrique subsaharienne. En plus, la qualité de l'éducation devient de plus en plus problématique à cause de la pénurie d'enseignants et de la mauvaise condition de travail de certains enseignants qui sont affectés dans les zones reculées et pour la plupart utilisant des abris provisoires.

Il devient urgent et nécessaire pour les organisations de la société civile (OSC), surtout celles qui travaillent dans le domaine de l'Education Inclusive de se mobiliser d'avantage pour la prise en compte des exclus du système. Le renforcement des capacités des OSC est nécessaire en s'appuyant sur un processus global de planification stratégique d'activités de plaidoyer pour comprendre les objectifs et améliorer leurs compétences nécessaires à la bonne réussite du plaidoyer. Ceci dans le but de pousser les gouvernements africains à planifier une bonne stratégie pour promouvoir l'Education inclusive qui est la clé pour atteindre les objectifs de l'Education pour tous en Afrique.

Par ailleurs la crise européenne de la dette accentue la marginalisation de millions d'enfants vivant dans les pays les plus pauvres de la planète qui risquent d'être privés à jamais d'accès à l'éducation. En effet les pays occidentaux sont plus préoccupés à redresser leurs économies plutôt que d'aider les pays pauvres à financer leurs programmes éducatifs.

Au regard de ce qui précède faudrait-il que les pays redoublent d'efforts pour atteindre les objectifs de l'EPT d'ici 2030 (l'échéance 2015 étant ratée), faudrait-il que la société civile soit plus vigilante, plus persévérante dans son rôle de veille et de force d'alerte.

1.1.2.2. Justification

La raison qui nous a poussés à choisir ce sujet est de montrer l'importance d'élaborer une stratégie de communication pour développer l'Education inclusive qui est la clé pour l'atteinte des objectifs de l'Education pour tous et du millénaire pour le développement. En effet pour aspirer à un développement durable en Afrique, l'éducation doit être accessible à tous sans distinction de race, de statut social pour permettre aux jeunes, aux femmes et aux adultes en général de se doter de savoirs et savoirs faire, savoir vivre et savoir être nécessaires pour mener à bien leurs activités et ainsi développer le continent. Et cela ne peut se faire qu'en instaurant un système d'éducation inclusive pour permettre à toutes les forces vives de nos pays à s'engager dans la voie du développement des compétences. Une bonne stratégie de communication et de plaidoyer est un début de solution idoine pour le développement de l'Education inclusive avec des actions bien coordonnées pour atteindre toutes les cibles. La communication étant un moyen puissant pour apporter le changement de mentalité des cibles.

Force est de reconnaître que des progrès significatifs ont été réalisés depuis 1960, l'année d'indépendance de la plupart des pays africains. L'éducation ne constitue plus un luxe dont bénéficiait jadis seule une élite minoritaire au service d'abord de l'administration coloniale et ensuite de celle des pays nouvellement souverains, elle est devenue aujourd'hui plus accessible aux populations africaines.

Si la décennie 1990 fut marquée par un ralentissement des progrès, conséquence des politiques d'ajustement structurel qui ont caractérisée cette époque, la dynamique de l'éducation pour tous, en particulier après le Forum mondial de l'éducation en 2000 à Dakar, a permis aux gouvernements africains de renouveler leurs engagements à faire de l'éducation une réalité pour tous leurs citoyens. Ceci s'est traduit par une hausse significative de l'accès et de la participation à l'éducation à presque tous les niveaux éducatifs à partir de 1999. Les effectifs d'enfants scolarisés dans le primaire ont augmenté en moyenne de 57% depuis 1999 au niveau de l'ensemble de l'Afrique subsaharienne pour atteindre 128 millions en 2008. Ceci s'est traduit par une hausse spectaculaire du taux net de scolarisation qui est passé de 58% à 76% au cours de la période. Ce développement de l'éducation est la conséquence de la mise en oeuvre d'un ensemble de politiques incluant la suppression de frais de scolarité, le développement de programmes ambitieux de construction des écoles en particulier en milieu rural et la mise en place de mesures volontaristes ciblées pour réduire les inégalités.5(*)

Malgré ces progrès spectaculaires, l'Afrique subsaharienne en particulier reste loin derrière les autres régions pour l'atteinte des objectifs de l'Education Pour Tous (EPT) et du Millénaire pour le développement (OMD). Un seul pays à savoir les Seychelles a atteint les objectifs de l'EPT. Cette situation montre en toute évidence que l'éducation pour tous ne sera manifestement pas atteinte par la plupart des pays africain en 2015 comme fixé. Comme indiqué dans le Rapport Mondial de Suivi de l'EPT (RMS) 2010, des disparités et inégalités persistantes basées sur le sexe, le niveau de richesse, le lieu de résidence, le groupe ethnique et le handicap ralentissent, voir entravent les progrès vers l'EPT et les ODM aux niveaux régional et national. La plupart des pays du continent doivent s'assurer que ceux qui restent exclus et marginalisés soient enfin pris en compte à travers des politiques et des ressources financières plus ciblées.

De manière générale, il est très clair que sans une approche stratégique plus inclusive qui prend en compte tous les besoins de l'éducation en général, ni l'EPT, ni les ODM ne seront atteints en Afrique. Les progrès vers les objectifs de l'EPT ont été inégaux par exemple la qualité de l'Education a été négligée au profit de l'accès à l'éducation primaire dans la plupart des pays Africains. Cependant, pour que l'enseignement primaire universel soit atteint, les états doivent veiller à accorder plus d'attention et de financement  à l'Education et le développement de la petite enfance (EPPE); à l'alphabétisation des adultes et surtout des femmes qui peut faciliter l'éducation des enfants, à l'amélioration de la qualité de l'éducation en mettant à disposition un nombre suffisant d'enseignants formés et motivés pour faciliter la rétention et l'achèvement de l'Education des enfants.

Dans un monde de plus en plus basé sur la connaissance, le développement de l'Afrique va forcement passer par la provision d'une Education et d'une formation de qualité de son peuple. Pourquoi attendre que l'enseignement primaire universel soit réalisé avant de songer à développer les autres niveaux d'enseignement ? Ceci est aussi une forme d'exclusion qui empêche les populations issues des milieux pauvres de bénéficier d'une éducation post-primaire qui est un levier de développement. Pour que l'EPT devienne une réalité, l'éducation devrait être intégrée dans des stratégies plus larges de réduction de la pauvreté et des inégalités. Plus important, les politiques éducatives doivent être soutenues par des ressources financières et humaines suffisantes qui sont l'ultime indication de l'engagement politique réel des pays pour l'EPT et les ODM. Le développement de l'Afrique passe forcément par la reconnaissance du droit à l'éducation pour tous, sans oublier les exclus du système.

* 4 Rapport Mondial de suivi de l'EPT 2011: http://unesdoc.unesco.org/images/0019/001917/191794f.pdf

* 5 Institut des Statistiques de l'UNESCO (ISU) www.unesco.org

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon