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Comment l'investissement public peut-il stimuler la croissance économique? Cas de la Côte d'Ivoire?

( Télécharger le fichier original )
par Mohamed EL Moctar KHATTRY
Université Félix Houphoute Boigny de Cocody-Abidjan - Master 2 en gestion de la politique économique 2013
  

Disponible en mode multipage

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Dédicace

Je dédie ce modeste travail à mon père, ma mère ; mes frères et soeurs ; et à mon épouse.

Et je le dédie particulièrement à tous mes collègues de la 14éme promotion du programme GPE-Abidjan, à mes anciens amis d'étude à l'Université de Nouakchott et à l'université de Cheikh Anta Diop de Dakar.

Sommaire

Dédicace I

Avant propos II

Remerciement III

Sigles et acronymes IV

Résume VI

Abstract VII

Liste des graphiques, des tableaux et des figures VIII

Introduction générale 1

1- Contexte et problématique 1

2- Intérêt de l'étude 4

3- Objectifs de l'étude 5

3.1- Objectif général 5

3.2- Objectifs spécifiques 5

4- Méthodologie de l'étude 6

5- Hypothèses de l'étude 6

Première partie : Cadre théorique et conceptuel 7

Chapitre 1 : Notions de croissance économique et d'investissement public 7

I-1 Notion de croissance économique 7

I-2 Notion d'investissement public et d'investissement public sectoriel 9

Chapitre 2 : Revue de la littérature et évolution économique de la côte d'ivoire 16

II-1 La croissance économique et ses déterminants 16

II-2 L'investissement public sectoriel et croissance économique 22

II.3. L'évolution de la croissance économique et des investissements publics en Côte d'Ivoire 30

II. 3.1 Evolution de la croissance économique en Cote d'Ivoire 30

II.3.2 Evolution Du PIB en Cote d'Ivoire 36

II  3 .3 évolution de l'investissement public en Côte d'Ivoire 37

Deuxième partie : Modélisation économétriques 40

Chapitre 3 : Estimation économétrique 40

3-1 Choix des variables et analyse descriptive des variables 40

3-2 Méthodologie et spécification du modèle 43

Chapitre 4 : interprétation des résultats et recommandation de politiques économiques 50

4.1 Analyse et interprétation des résultats 51

4.2 Conclusion et recommandations 55

Bibliographies i

Sites internet iii

Annexes v

Annexe 2 Différents tests sur le modèle 1 dans le long terme xiv

Annexe 3 Différents tests sur le modèle 1 dans le court terme xvi

Annexe 4 Différents tests sur le modèle 2 dans le long terme xviii

Annexe 5 Différents tests sur le modèle 2 dans le court terme xx

Avant propos

Dans le cadre du renforcement des capacités des administrations publiques et privés des Etats de l'Afrique de l'Ouest, il a été ouvert à Abidjan (cote d'Ivoire) en 1998, au sein de l'Université de Félix HOUPHOUET BOIGNY de Cocody, un troisième cycle de formation en Master de Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique (MHEGPE). Ce programme est financé par la Banque Mondiale (BM) à travers le Programme de Bourse Universitaire conjoint Japon/Banque Mondiale et la Fondation pour la Renforcement des Capacités en Afrique (ACBF).

La formation est d'une durée de douze mois prévoit la préparation d'un mémoire professionnel qui sera soutenu devant un jury pour sa validation. Une formation en alternance est suivie par l'auditeur au sein d'une institution d'accueil. Il s'agit d'un travail de recherche autour d'une réelle préoccupation professionnelle de la dite institution. Nous avons effectué notre stage à la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE) en Côte D'ivoire.

Le thème «  comment l'Investissement public peut-il stimuler la croissance économique ? » a fait l'objet de notre réflexion.

Les opinions exprimées dans ce document engagent seulement son auteur et ne sauraient en aucun cas engager ni l'Université de Cocody, ni la Direction du Programme GPE, ni la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques en Côte d'Ivoire ni l'ACBF  et non plus la Banque Mondiale.

KHATTRY Mohamed El Moctar

Remerciement

L'élaboration de ce document a été possible grâce aux concours et soutiens de plusieurs personnes. C'est le moment pour moi de leur témoigner toute ma profonde gratitude. Tout d'abord je tiens à remercier infiniment mes deux (02) encadreurs à savoir prof FAODE Denis enseignant chercheur à UFR-SEG/CIRES UFHB de Cocody-Abidjan et Mr SANOGO Yaya Ingénieur Statisticien Economiste (ISE) Chef du Service des Etudes et Recherches Economiques, Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE) pour leur rigueur, leur disponibilité et la patience dont ils ont fait preuve dans l'encadrement, pour faire un travail de qualité.

-Mr Hien Sansan, sous directeur des études et recherches économiques à la DCPE

-Mr MOUSSAN AGBE ROGER, économiste conservateur, à la DCPE, chercheur associé au (CIRES).

Pour les orientations et les conseils qui m'avez donné pour accomplir ce travail.

J'adresse mes remerciements à l'endroit du corps professoral du CIRES, du Programme GPE et de l'Université de HOUPHOUET BOIGNY.

Je remercie l'administration du programme GPE en général et son directeur, Dr PAUL Seca Assaba en particulier pour les dispositions prises, afin d'assurer un bon encadrement à tous les auditeurs. J'exprime ma profonde reconnaissance aux initiateurs du Programme de renforcement des capacités en Afrique.

Je remercie tous mes collègues de la quatorzième promotion du GPE.

Enfin, je tiens à remercier particulièrement tous ceux qui de prés ou de loin ont contribué à la finition de ce dossier

Sigles et acronymes

ACBF : Africain Capacity Building Foundation /Fondation pour le Renforcement des Capacités en Afrique

ADF: Augmented Dickey-Fuller

AIC : Akeik Info Criterion

BM: Banque Mondiale

CEPICI : Centre de Promotion des Investissements en Cote d'Ivoire

CIRES : Centre Ivoirien de Recherches Economiques et Sociales

DCPE : Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques

DEA : Diplôme des Etudes Approfondies

DW : Durbin-Watson

ECM : Error Correction Model

FASR : Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé

FCFA : Franc de la Communauté Financière Africaine

GDP : Gross Domestic Product

GPE : Gestion de la Politique Economique

IDH : Indice de Développement Humaines

INS : Institut National de la Statistique

INVAGRI : Investissements en Agriculture

INVEDU : Investissements en Education

ISE : Ingénieur Statisticien Economiste

NVINF : Investissements en Infrastructures

INVPR : Investissements Privés

INVSAN : Investissements en San

MCE : Modèle à Correction d'Erreurs

MCO : Moindres Carrés Ordinaires

MEF : Ministère de l'Economie et des Finances

MHEGPE : Master en Hautes Etudes en Gestion de la Politique Economique

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

PA : Population Active

PAS : Programme d'Ajustement Structurel

PED : Pays En Développement

PIB : Produit Intérieur Brut

PIBR : Produit Intérieur Brut Réel

PMA : Pays Moins Avancés

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

PND : Plan National de Développement

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

PP : Philips- Perron

PPP : Partenariat Public Privé

PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

PTF : Productivité Totale des Facteurs

SC : Schwarz Criterion

TC : Taux de Croissance

UFR-SEG : Unité de Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion.

UCAD : Université de Cheikh Anta Diop

UFHB : Université de Félix Houphouët Boigny

Résume

L'objectif de notre étude est de voir l'importance de l'investissement public dans le processus de la croissance économique ivoirienne entre 1980 et 2012 Nous avons mené une étude économétrique dont l'objet était de confirmer ou d'infirmer si les investissements publics ont contribué à la croissance et à la productivité privée en Côte d'Ivoire entre 1980 et 2012, à travers un modèle de correction d'erreurs (MCE).

A la lecture des résultats obtenus de l'estimation du modèle, il apparait que oui. Ils ont bien contribué à la croissance économique ivoirienne et à la productivité privée (l'investissement privé) aussi dans la période précitée.

Il ressort de notre analyse que plus de 57% de la variabilité du PIB est expliquée par les investissements publics, investissements privés et la population active. Les tests de diagnostics sur les erreurs ont été concluant un seuil de 5%.

Nous avons constaté que les dépenses en infrastructures et en éducation n'ont pas d'impacte positif sur la croissance économique à court terme. Par contre les dépenses en infrastructures ont des effets positifs sur l'investissement privé. La variable travail représentée ici par la population active est le facteur qui contribue le plus à la croissance économique.

À la suite de nos résultats nous recommandons une efficacité des actions publiques par le maintien de l'augmentation des niveaux investissements surtout dans les limites compatibles avec la stabilisation de l'économie et la croissance à long terme. Et pour ce faire il faudra rationaliser les dépenses publiques avec plus d'efficience vers les investissements productifs qui conduisent à une plus forte croissance. Cela n'est réalisable que par l'encouragement de l'investissement privé et le renforcement de Partenariat privé public (PPP) et une bonne gouvernance et une démocratie véritable pour préserver la paix et la cohésion sociale.

Abstract

The objective of our study is to see the importance of public investment in the process of the Ivorian economic growth between 1980 and 2012 we conducted an econometric study whose purpose was to confirm or deny whether the public investment contributed to the growth and private Côte d'Ivoire between 1980 and 2012 productivity through an error correction model (ECM).

Reading the results of estimating the model, it appears so. They have contributed much to the Ivorian economic growth and private productivity (private investment) as in the above period.

It is clear from our analysis that 96% of the variability of GDP is accounted for by public investment, private investment and workforce. Diagnostic tests on the errors were finding a threshold of 5%.

We found that spending on infrastructure and education have no positive impact on economic growth in the short term. Against by infrastructure spending have positive effects on private investment. The work represented here by variable labor force is the factor that contributes most to economic growth.

Following our results we recommend effectiveness of public actions by maintaining higher levels especially in investments consistent with the stabilization of the economy and long-term growth limits. And to do that it will rationalize public expenditures more efficiently into productive investment leading to higher growth. This can only be achieved by encouraging private investment and strengthening public private partnership (PPP) and good governance and true democracy to preserve peace and social cohesion.

Liste des graphiques et des tableaux

LISTE DE GRAPHIQUES :

Graphique n°1 : Evolution du PIB à prix constant de 2009 entre 1960-2013 P. 36

Graphique n°2 : Evolution du taux de croissance réel du PIB entre 1960-2013 P .36

Graphique n°3 : l'évolution de l'investissement public entre 1960-2013 à prix constant 2009 P .37

Graphique n°4 : histogramme des dépenses d'investissements publics sectoriels entre 1980 et 2012 P .38

LISTES DE TABLEAUX :

Tableau n°1 : Dépenses d'Investissement Public et Taux de croissance (1960 et 1979) P. 31

Tableau n°2 : Dépenses d'Investissement Public et Taux de croissance (1981-1993) P.32

Tableau n°3 : Dépenses d'Investissement Public et Taux de croissance (1994-1999) P.33

Tableau n°4 : Dépenses d'Investissement et Taux de croissance entre 2000 et 2011 P.35

Tableau n°5 : L'investissement public et Taux de croissance entre 2012 et 2013 P.35

Tableau n°6 : Les statistiques descriptives des variables P.42

Tableau n°7 : Test de Jarque Bera de la normalité des variables P. VI

Tableau n°8 : Test de Jarque Bera de la log normalité des variables P. VI

Tableau n°9 : Test de corrélation entre les variables P. VII

Tableau n°10: Résultats de test de stationnarité Dickey-Fuller P. VII

Tableau n°11 : Résultats de test de stationnarité PP P.VIII

Tableau n°12 : Résultats de test de cointégration de johansen P. IX

Tableau n°13 : Estimation du premier modèle à long terme P.X

Tableau n°14 : test de stationnarité de résidus du premier modèle P.XI

Tableau n°15 : Estimation du premier modèle à court terme P.XI

Tableau n°16 : estimation du deuxième modèle à long terme P.XII

Tableau n°17 : Teste de stationnarité de résidus du deuxième modèle P.XII

Tableau n°18 : estimation du deuxième modèle à court terme P.XII

Introduction générale

1. Contexte et problématique

La Côte d'Ivoire, située en Afrique de l'Ouest avec une superficie de 322 642 et une population estimée en 2013 à environ vingt-trois millions trois cent soixante-treize mille habitants, a une densité d'environ 72 habitants au kilomètre carré et un produit intérieur brut (PIB) par habitant qui s'élève à 1 325,3 dollar US1(*).

A la fin des années 1980, le pays a connu des difficultés économiques suite à l'effondrement des cours du binôme café-cacao. Il s'en est suivi une augmentation du chômage, une baisse de l'épargne et une dégradation du niveau de vie de la population. La croissance du PIB était de 3% à la fin des années 1981, soit une diminution de 5% par rapport à celle de 1980 (8%), alors que la croissance démographique se situait à 4%. Cette crise a poussé l'Etat ivoirien à s'engager entre 1981 et 1993 dans quatre (4) programmes d'ajustements structurels (PAS) à l'initiative des institutions de Bretton Woods. Cependant, toutes ces stratégies et actions menées par l'Etat n'ont pas abouti à un développement durable car l'économie ivoirienne est essentiellement basée sur l'agriculture, et 60% de la population vit de ce secteur qui contribue lui seul à plus de 35% à la formation du PIB et assure 30% des recettes d'exportations.

L'économie ivoirienne a été secouée par des crises ces dernières années. On peut citer entre autres :

La crise financière internationale de 2009 qui a eu des conséquences sur2(*) :

- Les prix des matières premières ;

- les investissements Directes Etrangers (IDE) ;

- l'aide au développement ;

- les cours des produits pétroliers, etc.

Et surtout la crise postélectorale, avec de graves conséquences sur la situation économique, sécuritaire, sociale et humanitaire. Cette gravité s'est traduite par une baisse du PIB réel en 2011 (-4,69%)3(*).

Après avoir été classé au rang de 163ème en 1975 , elle est descendue au rang de 168ème sur 187 en 2012 en ce qui concerne l'indice de développement humain4(*).

Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a été bénéficiaire de l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) lancée en 1996, dont l'avantage est l'allègement de la dette à travers une baisse du service et une réduction du stock de la dette afin d'augmenter les capacités des investissements productifs. On assiste alors à un redressement du pays. Après une longue période de stagnation économique et de troubles politiques. Au cours des deux dernières années, les autorités ont réalisé d'importants progrès pour stimuler la croissance à moyen terme, et ainsi améliorer le niveau de vie des populations et faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent à l'horizon 2020. Parallèlement à une forte augmentation de l'investissement public en vue de renouveler et de développer les infrastructures, les décideurs mettent actuellement en oeuvre des réformes visant, notamment, à améliorer le climat des affaires, à renforcer les secteurs financier et de l'énergie et à réduire la pauvreté. Pour soutenir des taux élevés de croissance, il faudra toutefois maintenir sur le moyen terme les efforts de réforme.

Le développement économique est le souci majeur de tout Etat. Pour atteindre cet objectif, l'Etat devra engager des dépenses pour le bonheur de toute la société. C'est-à-dire que les dépenses publiques sont supposées être bénéfiques au moins pour tous. Le rôle des dépenses publiques dans l'économie met en évidence celui de l'Etat dans l'économie.

Les composantes des dépenses publiques ont des répercussions très différentes sur les variables macroéconomiques, et sur le bien-être. L'importance des dépenses publiques d'éducation et d'infrastructure pour la croissance de la productivité du secteur privé est beaucoup soulignée dans la littérature économique. Cette importance est particulièrement grande dans les pays en développement, parce que les infrastructures économiques de base font très souvent défaut. Ce qui limite la productivité du capital et du travail dans le secteur privé.

Ainsi, le développement d'une agriculture commerciale, d'une entreprise de transport dépend de l'existence d'un réseau routier. Si l'Etat construit ce réseau, la productivité globale des facteurs dans ces secteurs va beaucoup augmenter.

Durant le période 1970-1980, l''Etat a joué un rôle important dans le processus d'industrialisation de la Côte d'Ivoire, grâce à son interventionnisme qui s'est exprimé dans le cadre d'une planification indicative dont les méthodes plus prospectives et opérationnelles, ont défini un ensemble cohérent et réaliste d'objectifs et de moyens qui ont permis d'enclencher le « décollage » de l'économie durant cette période.

Le concept de l'investissement s'est considérablement enrichi depuis la théorie du coût du capital, à travers le principe d'accélérateur, et la théorie des ressources non renouvelables. En effet, la décision d'investir est un pari sur l'avenir. Elle comporte un engagement durable d'entités (Etat ou entreprise) dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur les possibilités futures.

Puisqu'il est source d'offre productive, et donc de croissance économique, l'investissement a longtemps fait l'objet d'analyses enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L'importance de l'investissement public dans l'investissement total et son impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité théorique à travers les travaux de Johenson et les modélisations économétriques d'Aschauer. Cette importance de l'investissement public prend un élan particulier avec les théories de la croissance endogène ; où l'Etat, avec les dépenses publiques d'infrastructure, pourrait jouer un rôle de premier plan dans la gestion des ressources nationales. Par l'intermédiaire des dépenses publiques que l'Etat engage et des ressources qu'il mobilise, il agit directement ou indirectement sur la productivité du secteur privé.

L'étude de la relation entre investissement public et croissance économique s'inscrit dans le cadre de l'analyse effectuée par les théoriciens de la croissance endogène. Ceux-ci justifient leur analyse par le fait que l'efficacité des politiques d'intervention publique affecte la croissance de l'économie.

Seuls les libéraux les plus extrêmes, pour lesquels, la seule politique économique efficace et souhaitable, est de faire intervenir moins l'Etat. Les autres n'ont jamais oublié que l'Etat devait construire des routes, former les jeunes, et aider la recherche. Les dépenses de l'Etat pour aménager des zones industrielles, avec toute l'infrastructure nécessaire en voies d'accès, en moyens de transport et télécommunication inciterons le secteur privé à y investir, et contribuer à la croissance de la productivité globale des facteurs dans ce secteur. Les nouvelles théories de la croissance (appelées théories de la croissance endogène) sont présentées comme revalorisant l'influence des dépenses publiques dans l'économie, et comme réhabilitant le rôle économique de l'Etat. La contribution de l'Etat est souvent appréhendée dans ces modèles par le niveau de l'investissement public, qui est un indicateur de l'adéquation des infrastructures économique et sociale de base.

L'augmentation des investissements publics conduit à une augmentation du revenu national. En plus, quand les salaires sont biens protégés contre l'augmentation des prix, une augmentation des investissements publics, accroit le niveau de l'emploi, et améliore la distribution du revenu.

En Côte d'Ivoire, les investissements publics constituent une part importante des dépenses publiques. Leur classification se trouve dans le Budget final. Les sources de financement sont tout aussi bien externes qu'interne avec une part plus importante du financement sur ressources du trésor public. Les investissements sont destinés à stimuler l'activité économique et à mettre en place un cadre nécessaire pour l'expansion du secteur productif. La présente étude dont il convient d'expliciter le contexte et la justification, s'intéresse aux effets des investissements publics sur la croissance économique en Côte D'Ivoire entre 1980 et 2012.

Le problème qui se pose est de savoir si l'investissement public a contribué positivement et significativement à la croissance économique en Côte d'ivoire depuis l'indépendance jusqu'en 2012. Il s'agit également de comprendre les relations qui existent entre l'investissement public et l'investissement privé, le dernier étant le principal moteur de croissance économique.

2. Intérêt de l'étude

La conduite d'un travail de recherche sur une telle problématique sera d'une grande utilité pour un pays en voie de développement comme la Côte d'Ivoire où tous les politiques et programmes de développement sectoriel et global n'ont pas toujours apporté des résultats significatifs en matière de croissance soutenue et durable. Notre motivation se repose sur trois points essentiels :

- Le plan national de développement (PND) 2012-2015, axé sur des niveaux d'investissement massifs aussi bien privé que public et qui définit une nouvelle stratégie dont l'objectif est de construire les bases pour faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent en 2020 par la réduction de la pauvreté et par la création d'une croissance forte. Nous verrons à travers cette étude l'importance de l'investissement public pour atteindre les objectifs du PND.

- En se référant à la littérature empirique sur la problématique de stimulation de la croissance économique par l'investissement public par secteur, on remarque qu'aucune étude n'a été faite sur la côte d'ivoire.

- Enfin, l'étude comporte un intérêt social. En effet, elle permettra de proposer aux autorités des solutions en termes de politiques économiques concrètes et fiables allant dans le sens de la croissance économique et du bien-être social.

3. Objectifs de l'étude

3.1- Objectif général

L'objectif général de cette étude est d'analyser le rôle et l'importance des investissements publics dans le processus de croissance économique en Côte d'Ivoire. Cet objectif va dans le même sens que la politique de relance de la croissance économique menée par le gouvernement après la crise post -électorale de 2011.

3.2- Objectifs spécifiques

De façon spécifique, l'étude vise à:

- étudier l'évolution des investissements publics, leur part dans les dépenses publiques totales, et dans le P.I.B ;

- déterminer les différentes formes d'investissements publics et leur répartition par secteur d'activité ;

- passer en revue les obstacles liés aux financements et à la réalisation des investissements publics ;

- tester de façon statistique et économétrique la relation entre investissement public et croissance ;

- tirer des recommandations de politique économique.

4. Méthodologie de l'étude

La méthode d'analyse adoptée à cette étude est la suivante :

Faire une étude documentaire pertinente autour de la littérature la plus récente possible et collecter des données secondaires sur les bases de données, de la Direction de la Conjoncture et de la Prévision Economiques (DCPE) ,du Ministère de l'Economies et des Finances, de la Direction du Budget et des Finances et de la Banque Mondiale sur la période la plus longue possible depuis l'indépendance en 1960.

Elaborer une approche économétrique qui permettra de mettre en évidence le lien de causalité entre l'investissement public et la croissance économique en Côte d'ivoire.

5. Hypothèses de l'étude

Au regard des études théoriques et empiriques réalisées dans plusieurs pays, et pour atteindre les objectifs prédéfinis, l'étude va se baser sur les hypothèses suivantes :

H01 : Les investissements publics en général ont contribué positivement à la croissance économique en Côte d'Ivoire entre 1980 et 2012.

H02 : Les investissements publics agissent positivement sur la productivité privée c'est-à-dire sur l'investissement privé.

Pour confirmer ou infirmer ces hypothèses, nous proposons un travail en deux parties. La première sera consacrée au cadre théorique et conceptuel. La deuxième traitera de l'analyse empirique des relations entre investissement public et la croissance du P.I.B d'une part, et d'autre part entre l'investissement public et l'investissement privé. Nous allons mettre en évidence l'importance des investissements public et privé sur la croissance économique. Cette approche nous aidera énormément dans la formulation des recommandations de politiques économiques.

Première partie : Cadre théorique et conceptuel

Cette partie est subdivisée en deux chapitres. Dans le premier chapitre, il sera question de définir les notions de croissance économique et d'investissement public, ainsi que les différents secteurs de l'économie où ces investissements sont réalisés. Dans le deuxième chapitre, nous ferons un aperçu de quelques théories et études empiriques en matière de croissance économique et d'investissement public.

Chapitre 1 : Notions de croissance économique et d'investissement public

L'objet de ce chapitre est de définir les contours du concept de croissance économique et de l'investissement public. Il s'agira entre autre de discuter de leur mesure ainsi que des points de divergence entre la croissance économique et la notion de développement.

I-1 Notion de croissance économique

La croissance économique est un indicateur permettant de mesurer l'évolution d'une économie sur une période donnée. Selon François Perroux (1990)5(*), elle correspond à «l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels ». Certains auteurs vont plus loin comme Simon Kuznets (1971)6(*) en affirmant qu'il y a croissance économique lorsque le taux de croissance de la production nationale est supérieur à celui de la population. En effet, si la croissance démographique est plus rapide que celle de la production nationale, alors la production par habitant diminue et le niveau de vie de la population se détériore.

Des études sur les déterminants de la croissance économique dans les P.E.D montrent que, les politiques des Etats, quand elles sont bonnes, s'accompagnent d'une croissance économique plus rapide (Barro, 1991)7(*); (Easterly, 1992)8(*) ; (Killick, 1992)9(*). Ainsi les signes les plus courants d'une bonne politique budgétaire sont : un déficit peu élevé et un faible ratio consommation des administrations publiques (dépenses courantes pour l'achat des biens et services) sur P.I.B.

Par l'intermédiaire des dépenses publiques que l'Etat engage des ressources qu'il mobilise, il agit directement ou indirectement sur la productivité du secteur privé.

Les politiques budgétaires appliquées dans la plupart des P.E.D ont nécessité des réorientations fondamentales en matière de croissance et de développement. Cela a amené le F.M.I et la Banque mondiale à considérer que la politique budgétaire est généralement au centre des stratégies de croissance et d'ajustement (F.M.I; 1991b, 1996)10(*).

Le capital et le travail sont les facteurs principaux de production. Ils influencent différemment puis conduisent à deux (2) grands types de croissance: la croissance extensive et la croissance intensive. La première résulte principalement d'une utilisation accrue des facteurs de production. La seconde consiste à améliorer le mode de production en permettant d'augmenter la productivité.

La croissance est un phénomène quantitatif de longue période que l'on peut mesurer11(*). Pour ce faire, le produit intérieur brut demeure l'indicateur le plus utilisé. Celui-ci est évalué soit au coût des facteurs, soit au prix du marché. Aussi, peut-il s'obtenir selon trois optiques : revenu, dépense et production.

Selon la dernière optique, le PIB représente la somme des valeurs ajoutées produites à l'intérieur du territoire économique national. Cette définition du PIB est très critiquée car elle ne tient pas compte de l'économie informelle et de la production domestique. Elle se contente uniquement des valeurs ajoutées. Par moment, on rapporte le PIB à la taille de la population pour donner le PIB par habitant, lequel est un indicateur qui se prête mieux aux comparaisons internationales. Cependant le PIB se révèle être très vulnérable à la hausse des prix. C'est pourquoi il est procédé à la mesure en termes réels en opérant une déflation pour obtenir le PIB en volume. Mais cette grandeur en volume demeure fortement tributaire du cours du dollar américain.

Le caractère polysémique de la croissance fait que l'on l'a souvent confondu au développement. Or, il existe des différences fondamentales entre ces deux termes. Comme indiquée plus haut, la croissance correspond, pour une nation, à une augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment longue de la production de biens et de services. Toutefois, la croissance semble être un phénomène quantitatif alors que le développement est un phénomène qualitatif et structurel. Selon François Perroux, le développement est « la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire accroître cumulativement et durablement son produit réel global ». Quant à Jacques Austruy, il affirme qu'une société qui aspire au développement doit opérer une triple transformation: mentalités, infrastructures et réorientation des intérêts matériels.

Toutefois, le développement implique l'amélioration du bien être de toute la population et se traduit par une hausse de revenu par tête, un accroissement de la ration alimentaire et de meilleurs accès aux services de santé et d'éducation. Ce qui suppose une répartition équitable des ressources entre les personnes. Or, les revenus générés par la croissance économique sont le plus souvent mal utilisés et/ou accaparés par une minorité. Il peut donc y avoir croissance sans développement.

I-2 Notion d'investissement public et d'investissement public sectoriel

I-2-1 Dépenses d'investissement public

L'investissement se définit comme étant l'accumulation de biens durables12(*) servant à produire d'autres biens et services. Il est dit public ou privé selon qu'il est réalisé par l'Etat ou le privé. En ce qui concerne l'investissement public, il représente une partie des dépenses publiques. D'où son appellation de dépenses d'équipement, de dépenses d'infrastructures publiques, ou dépenses en capital, dont le financement devrait être assuré par l'épargne publique. Les dépenses en capital ou d'investissement sont exécutées par l'Etat, en vue de créer ou de mobiliser les facteurs de production; soit de les reconstituer ou reconstruire, et/ou de participer à l'accroissement du capital des organismes publics ou privés.

En prenant en charge une partie des risques liés à l'investissement l'Etat assure la garantie d'une meilleure exploitation des fonds. Il prend en charge les pertes liées à la mauvaise gestion. L'efficacité de l'investissement public réside dans l'influence de ce dernier sur la croissance globale et sectorielle de l'économie.

Pour analyser cette influence, il convient de savoir quels sont les facteurs explicatifs de l'investissement public en Côte d'ivoire. Nous trouvons ces informations dans la politique gouvernementale d'investissement public qui figure dans le Programme d'Investissement Public (PIP).

Le concept de l'investissement s'est considérablement enrichi depuis la théorie du coût du capital, à travers le principe d'accélérateur de Jorgenson (1963), et la théorie des ressources non renouvelables d'Arrow (1968). En effet, la décision d'investir est un pari sur l'avenir. Elle comporte un engagement durable d'entités (Etat ou entreprise) dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur les possibilités futures.

Puisqu'il est source d'offre productive, et donc de croissance économique, l'investissement a longtemps fait l'objet d'analyses enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L'importance de l'investissement public dans l'investissement total et son impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité théorique à travers les travaux de Johenson et les modélisations économétriques d'Aschauer. Cette importance de l'investissement public prend un élan particulier avec les théories de la croissance endogène ; où l'Etat, avec les dépenses publiques d'infrastructure, pourrait jouer un rôle de premier plan dans la gestion des ressources nationales.

Les théories de la croissance endogène en accréditant l'idée d'un impact positif des dépenses publiques sur la croissance économique, renvoient à l'étude de la productivité des dépenses publiques et de leur rationalité (allocation optimale des ressources publiques).L'analyse de la rationalité consiste à évaluer dans quelle mesure l'ajustement budgétaire a privilégié les catégories de dépenses publiques les plus efficaces du point de vue de la relance de la croissance économique.

L'analyse des effets des investissements sur la croissance économique a fait l'objet de plusieurs travaux empiriques. Pour l'ensemble de ces travaux, il semble exister un consensus selon lequel une hausse des investissements dans les pays à faible revenu est cruciale pour réaliser une croissance soutenue. La majeure partie de la littérature empirique sur les effets économiques de l'investissement a mis l'accent sur sa contribution à favoriser la croissance à long terme.

Ojo et a T. Oshikoya. (1995)13(*) établissent le rôle prépondérant de l'investissement dans la croissance économique de 17 pays africains sur la période 1970 à 1991. Pour ces pays, les auteurs montrent qu'une augmentation de 10 points d'investissement entraine en moyenne un supplément de 2% de croissance du PIB par tête. Par contre, Barro et Sala-I-Martin (1995)14(*), au terme de leur analyse portant sur le même échantillon qu'Ojo et al, révèlent que cet impact est plus faible si l'on considère uniquement l'investissement public.

Gupta et al. (2003), à partir d'une modélisation en panel effectuée sur 39 pays à faible revenu sur la période 1990-2001, postulent une relation positive entre dépenses d'équipement et croissance économique. Par conséquent, ils suggèrent que les dépenses courantes des Etats soient contenues au profit des dépenses en capital porteuses de croissance économique15(*).

Ce résultat corrobore ceux d'Easterly et Rebelo (1993) puis de Keefer et Knack (2007). Ces auteurs affirment que les résultats des estimations sont mitigés et peu robustés dans les études qui utilisent uniquement des flux d'investissements publics.

Ces constats reflètent probablement le mal de la corruption et de l'inefficacité des projets d'investissement dans les pays en développement. En effet, s'il est vrai que le niveau des investissements publics reste faible dans ces pays, il n'en demeure pas moins que plusieurs projets d'investissement répondent plus à des motifs d'économie politique plutôt qu'à des motifs d'efficacité économique (Henisz et Zelner (2006)).

Pour le bloc UEMOA dont fait partie la Côte d'Ivoire, Tenou (1999) montre qu'en moyenne, le PIB par habitant est positivement influencé par le taux d'investissement. Sur ce même échantillon et à l'aide d'un modèle à correction d'erreur, Nubukpo (2003)16(*) analyse l'impact du niveau et de la composition des dépenses publiques sur la croissance des économies entre 1965 et 2000. Il ressort de ses estimations que les dépenses publiques d'investissement ont un impact positif, essentiellement à long terme sur la croissance des économies des Etats membres de l'union.

Quant à N'guessan Bérenger ABOU (2007), il prouve d'une part en Côte d'Ivoire, l'existence d'un effet d'entrainement de l'investissement public sur l'investissement privé. D'autre part, il montre que le volume des investissements publics est tout aussi bénéfique à la croissance que l'accroissement de sa part dans les dépenses de l'Etat17(*).

KEHO (2007) dans une étude sur (Dépenses publiques et croissance économique des données de 1970 à 2002 fais ressortir que les dépenses publiques de même que les dépenses d'investissement, prises globalement, n'ont eu aucun effet significatif sur la croissance économique18(*)

Dans la même veine, W. Ouattara (2008)18(*) explique que les dépenses publiques en capital agissent sur la productivité des facteurs, alors que les dépenses publiques de consommation n'ont aucun effet sur la croissance.

I-2-2 investissement public sectoriel

L'examen de la littérature, nous montre que d'importantes études ont essayé de déterminer la relation entre les dépenses publiques et la croissance, notamment entre les investissements publics et la croissance économique. Au nombre de ces études, nous avons celles de Barro, Romer, et surtout celles d'Aschauer sur le plan empirique. Certaines d'entre elles tendent à évaluer l'incidence des investissements d'infrastructure sur les coûts de production des entreprises privées. D'autres cherchent à évaluer l'effet direct des infrastructures publiques19(*), les investissements publics en capital humain20(*), et en secteur agricole, en les considérants comme des facteurs de croissance.

I-2-2-1 L'investissement dans le capital humain

Le capital humain prend souvent un rôle central dans les différentes théories de la croissance économique et du développement. Pour Becker (1974), le capital humain peut être vu comme l'ensemble des talents et compétences productifs du travailleur, qu'ils aient été acquis informellement21(*) ou formellement22(*) . Il peut être aussi défini comme l'ensemble des investissements tels que l'éducation, la santé et l'apprentissage sur le tas, qui améliorent la productivité d'une personne sur le marché du travail, et dans d'autres domaines.

Dans la théorie économique, les modèles de croissance néoclassiques et les modèles de croissance endogène, soulignent l'importance du capital humain pour le développement d'une économie. Les modèles de croissance endogène prônent une croissance soutenue et auto entretenue en endogénisant les choix des acteurs tantôt en matière d'investissement en capital, tantôt en matière de recherche et développement. Ces différents modèles peuvent être regroupés suivant deux catégories selon leur approche de la relation liant le capital humain à la croissance. La première catégorie concerne les modèles qui considèrent le capital humain comme un facteur d'accumulation au même titre que le capital physique dans la fonction de production et dont l'accumulation favoriserait la croissance, de sorte que les différences dans les niveaux de capital humain sont liées aux différences dans les niveaux de production entre les pays. La deuxième catégorie de modèles considère qu'un plus grand stock de capital humain affecte principalement la croissance économique en facilitant l'innovation et l'adoption de nouvelles technologies, de sorte que les différences dans les niveaux de capital humain causent des différences dans la croissance de la production dans les différents pays. En effet, l'éducation a des effets externes, très importants sur l'activité de production. Toutes choses égales par ailleurs, plus le niveau moyen de scolarisation d'une économie est élevé, plus la productivité de chaque entreprise est forte. L'investissement public dans l'éducation ne peut être que salutaire (Lucas, 1988)23(*).

I-2-2-2 Les dépenses d'investissement dans le Secteur agricole

Le secteur agricole est au coeur de l'économie des pays les moins avancés (PMA). Il représente une large part du produit intérieur brut (PIB) (de 30 à 60 pour cent dans les deux tiers d'entre eux environ), emploie une proportion significative de la population active (de 40 pour cent à 90 pour cent dans la plupart des cas), est une importante source de devises (de 25 pour cent à 95 pour cent dans les trois quarts des PMA), produit la majeure partie des denrées alimentaires de base et est la seule source de subsistance et de revenus pour plus de la moitié de la population de ces pays24(*). Les liens étroits en amont et en aval qui existent à l'intérieur du secteur rural ainsi qu'avec les autres secteurs de l'économie produisent en outre un effet de stimulation de la croissance et de la génération de revenus. Ainsi, la plupart de ces pays ne pourront pas vraiment progresser sur la voie de l'expansion économique, de la réduction de la pauvreté et d'une plus grande sécurité alimentaire s'ils ne valorisent pas les ressources humaines et les capacités productives potentielles du secteur agricole pour accroître sa contribution au développement économique et social en général. Une production vivrière et un système agricole solides et dynamiques sont par conséquent l'un des principaux piliers de la stratégie de croissance économique et de développement. L'agriculture dans les PMA ne peut pas continuer d'être considérée comme un facteur résiduel, de ne pas retenir davantage l'attention des pouvoirs publics et d'être négligée dans les investissements.

I-2-2-3 Les dépenses d'investissement en infrastructures

L'investissement en infrastructures peut avoir des effets sur la croissance allant au-delà des répercussions de l'accroissement du stock de capital. Ces effets peuvent se matérialiser sous des formes diverses, les infrastructures pouvant notamment faciliter les échanges et la division du travail, stimuler la concurrence sur les marchés, favoriser une répartition plus efficace des activités économiques entre régions et pays, contribuer à la diffusion des technologies et à l'adoption de nouvelles pratiques organisationnelles, ou encore offrir l'accès à de nouvelles ressources. De plus, les effets induits sur la croissance peuvent varier suivant le niveau de fourniture observé. Ainsi, un changement modeste25(*) peut avoir des effets marqués en renforçant l'efficacité globale du système, mais les investissements ultérieurs peuvent avoir une incidence beaucoup plus limitée.

L'investissement en infrastructures matérielles peut stimuler la production économique sur le long terme davantage que d'autres types d'investissement matériel. Parallèlement à l'arrivée à maturité des réseaux, les gains résultant des investissements supplémentaires ont diminué, et à l'heure actuelle, la quasi-totalité des pays a atteint des niveaux de fourniture tels que toute nouvelle expansion aurait des effets relativement limités sur l'activité économique globale. En fait, certains éléments laissent entrevoir la possibilité d'un surinvestissement, le renforcement des infrastructures ayant eu sur la production un effet plus modeste que d'autres types d'investissements, soit en raison d'une utilisation inefficace des infrastructures supplémentaires, soit du fait d'une fourniture véritablement excédentaire.

La contribution de l'Etat est souvent appréhendée dans ces modèles par le niveau de l'investissement public (Barro, 1990), qui est un indicateur de l'adéquation des infrastructures économique et sociale de base.

Le caractère collectif de certaines infrastructures fait que, leur production est plus efficace, lorsqu'elle est faite par l'Etat, plutôt que par le secteur privé. La raison est que, la production de ces biens au niveau privé, peut leur donner un usage exclusif. Les barrages, les routes et les ponts, sont des exemples d'infrastructures nécessitant des fonds très lourds pour leur réalisation. L'Etat est supposé garantir la production de ces infrastructures, pour le bonheur de tous, plutôt que de les laisser au soin du secteur privé. Ces infrastructures jouent un rôle déterminant pour l'activité du secteur privé. Les investissements publics servent à produire des biens, qui ont pour rôle de faciliter l'activité économique, et donc la croissance, grâce à leurs effets positifs, qualifiés par les économistes d'externalités positives. Pour cela il faut que, les ressources destinées à leur financement, soient utilisées efficacement. En plus il faut que, les biens publics soient bien entretenus, et qu'il n'y est pas d'effet d'engorgement, ou effets de congestion, liés à leur utilisation.

Chapitre 2 : Revue de la littérature et évolution économique de la côte d'ivoire

Le premier chapitre nous a permis de faire une analyse globale de la situation macroéconomique. Nous abordons à présent, les différents aspects théoriques et empiriques, et méthodologiques de notre sujet.

Notre étude s'inscrit bien évidemment, dans le domaine de recherche beaucoup étudié, tant sur le plan théorique, que sur le plan empirique. Il s'agit du domaine des finances publiques.

Les études récentes menées dans le domaine ont permis de se pencher de nouveau, sur le rôle de l'Etat dans l'économie. Elles consistent à déterminer la relation entre les dépenses publiques et l'activité économique. Les théoriciens de la croissance endogène sont les principaux acteurs, de la redéfinition du rôle économique de l'Etat. Ils pensent que les dépenses publiques d'investissements peuvent favoriser la croissance.

Nous procédons dans une première section, à une revue des différents aspects théoriques et empiriques. Ensuite, nous abordons dans une deuxième section, les questions méthodologiques, qui aboutiront à l'estimation de modèles économétriques dans la deuxième partie de l'étude.

II-1 La croissance économique et ses déterminants

Les différents moments d'augmentation des richesses dans les groupes sociaux sont liés à différents phénomènes parfois difficilement perceptibles ou difficilement prévisibles26(*)

Ces aspects expliquent que la croissance économique donne parfois l'impression d'être mystérieuse.

La pensée économique naît historiquement avec la reconnaissance du rôle du travail dans la production de richesse. Smith : Recherche sur la Nature et les Causes de la Richesse des Nations (An Inquiry into the Nature and the Causes of the Wealth of Nations), 1776

Le Travail annuel d'une nation est le fonds primitif qui fournit à sa consommation annuelle toutes les choses nécessaires et commodes à la vie; et ces choses sont toujours le produit immédiat de ce travail, où achetées des autres nations avec ce produit.

Ainsi, selon que ce produit, où ce qui est acheté avec ce produit, se trouvera être dans une proportion plus ou moins grande avec le nombre des consommateurs, la nation sera plus ou moins bien pourvue de toutes les choses nécessaires ou commodes dont elle éprouvera le besoin.

Or, dans toute nation, deux circonstances différentes déterminent cette proportion. Premièrement, l'habileté, la dextérité et l'intelligence qu'on y apporte généralement dans l'application du travail; deuxièmement, la proportion qui s'y trouve entre le nombre de ceux qui sont occupés à un travail utile et le nombre de ceux qui ne le sont pas. Ainsi, quels que puissent être le sol, le climat et l'étendue du territoire d'une nation, nécessairement l'abondance ou la disette de son approvisionnement annuel, relativement à sa situation particulière, dépendra de ces deux circonstances.

L'abondance ou l'insuffisance de cet approvisionnement dépend plus de la première de ces deux circonstances que de la seconde.

Le facteur travail participe à la croissance économique comme on l'a perçu au regard de l'étude de la productivité. Mais la productivité n'est pas la seule source de croissance. La quantité de travail mise en oeuvre détermine également la quantité de richesses produites.

Selon les auteurs classiques Adam Smith (1776) et David Ricardo (1819), la croissance économique résulte de l'accumulation du capital, de la quantité d'instruments à la disposition des travailleurs. Partant de là, ils aboutissent à une vision pessimiste de la croissance. Pour eux, à long terme, du fait des rendements décroissants des facteurs de production, la croissance est destinée à disparaître progressivement de sorte à faire converger l'économie vers un état stationnaire.

Pour les économistes classiques, la croissance économique résulte seulement de l'accumulation du capital et les déterminants de la croissance sont le travail, le capital et la terre. La croissance démarre par une accumulation primitive du capital, cette accumulation du capital entraîne une augmentation de la demande de main-d'oeuvre et donc une augmentation provisoire des salaires, mais l'ajustement sur le niveau de subsistance va s'opérer par la démographie. Or une quantité plus grande de travailleurs demandent une quantité plus importante de nourriture qui pousse les producteurs de blé à mettre en culture des champs de moins en moins productifs et donc accroître la fameuse rente mais aussi le prix du blé. Cette augmentation du prix du blé fait augmenter le niveau de subsistance pour les travailleurs et donc correspond à une diminution du profit. Ainsi le profit va diminuer jusqu'à ce que l'investissement cesse et donc que s'arrête l'accumulation du capital et donc la croissance. La théorie classique repose donc sur l'idée de rendements décroissants dans l'agriculture qui vont donc limiter la croissance économique. Le modèle semble donc fondé sur l'idée d'une croissance obligatoirement limitée. Les déterminants de cette croissance des classiques sont donc le travail, la terre et l'accumulation de capital mais la croissance est limitée et tend à s'épuiser.

Adam Smith met en avant la nécessaire extension des marchés pour permettre le développement de la division du travail27(*). Néanmoins, il indique que la division du travail est limitée par la taille du marché, elle- même reposant sur la physionomie des transports. Il faut dire que les transports anglais du XVIIIe siècle étaient relativement modestes. Adam Smith assiste à la construction des routes et des canaux. La croissance économique peut donc être liée à la croissance de la taille des marchés, elle-même dépendant d'ailleurs de l'implication du pays dans le commerce international.

David Ricardo mettra en avant le rôle essentiel du commerce international pour lutter contre l'état stationnaire28(*) . Après une courte expérience de libre- échange à partir de 1786, la situation britannique du début du XIXe siècle est marquée par une protection douanière importante représentée par les Corn Laws. De cette loi douanière de 1815, David Ricardo va tirer une analyse de la croissance pessimiste: l'analyse en termes de croissance stationnaire .Pour comprendre la théorie ricardienne de la croissance, il faut revenir à son analyse de la rente, elle-même dépendant de la théorie des rendements décroissants de la terre. En effet, les propriétaires fonciers mettent en culture des terres de moins en moins fertiles. Le prix du blé, unique, dépend donc du coût de production de la terre la moins fertile, c'est-à- dire la dernière mise en culture. Les propriétaires des terres plus fertiles ont intérêt à ce que des terres moins riches soient cultivées, car la rentabilité de leur exploitation ira en augmentant. Le niveau global de la rente tend donc à monter. En outre, avec la croissance du prix du blé, le montant global des salaires versés tend lui aussi à progresser car les salaires atteignent au moins le minimum de subsistance. Les profits qui représentent un résidu, tendent donc à baisser et avec eux l'accumulation, facteur de croissance. Cette diminution peut être contrariée par du progrès technique ou par une ouverture internationale permettant de repousser les limites de l'état stationnaire. Karl Marx va reprendre à son compte la vision pessimiste des premiers classiques en l'analysant de façon différente et en lui donnant une autre dimension. Pour lui l'économie capitaliste porte en elle ses propres contradictions et, s'il reprend à son compte la conception classique de la valeur travail, il avance que l'accumulation capitalistique a pour effet de faire baisser tendanciellement les taux de profit amenant l'économie vers une crise inéluctable. Mais les analyses en termes de croissance stationnaire se heurtent à la croissance au XIXe et les premiers néoclassiques vont ré?échir en termes d'équilibre statique et abandonner l'analyse dynamique. Il faudra des auteurs hétérodoxes comme Joseph Schumpeter pour revenir à une analyse en termes de croissance.

Des auteurs hétérodoxes, comme Joseph Schumpeter (1883-1950), vont insister sur le processus de croissance. Schumpeter va mettre en avant la dynamique du capitalisme et le rôle essentiel des innovateurs dans ce contexte qui sont les garants de l'innovation. Les innovations se caractérisent par de nouveaux produits, de nouveaux marchés, de nouvelles combinaisons productives et de nouveaux modes d'organisation du travail qui arrivent par grappes, une innovation majeure en amenant d'autres. Cette discontinuité amène une croissance cyclique sur le long terme.

Néanmoins, les analyses de Schumpeter cadrent moins avec le marxisme qu'avec le contexte des années 30-40 pendant lesquelles on observe de profondes transformations du système capitaliste marquées par une intervention croissante de l'État.

Les auteurs keynésiens insistent sur le rôle de la demande globale et sur l'instabilité de la croissance. La période de l'entre-deux-guerres se caractérise par un certain nombre d'instabilités monétaires, financières et économiques: crise de reconversion de 1921, hyperin?ation allemande en 1923, fonctionnement houleux du système monétaire international de Gênes, krach boursier de Wall Street (22 octobre 1929), crise de 1929...

Dans ce cadre, la pensée de John Maynard Keynes (1883-1946) va émerger. L'objectif de l'auteur britannique est de comprendre l'émergence d'un nouveau capitalisme. Il en sortira de nouveaux outils d'analyse qui bouleverseront la science économique: la monnaie peut être demandée pour elle-même, l'investissement est à l'origine et au coeur du circuit économique, la demande anticipée par les entrepreneurs guide leurs actions, celle-ci n'assure pas obligatoirement le plein emploi... Les années 30 et 40 vont être marquées par la volonté de généraliser l'analyse keynésienne dans un cadre dynamique en présentant des modèles recherchant, compte tenu du contexte historique, les conditions de la stabilité de la croissance. La croissance sera équilibrée si toutes les variables économiques croissent au même rythme. Or l'investissement a un effet sur la demande par le jeu du multiplicateur et sur les capacités par le jeu de l'accélérateur.

Après la seconde guerre mondiale, se plaçant dans un univers keynésien, les économistes Harrod et Domar vont développer et accentuer cette vision pessimiste de la croissance à long terme. Ces auteurs mettent en évidence l'instabilité de la croissance. En particulier, Harrod (193929(*)) montre que l'atteinte d'une croissance équilibrée est liée exclusivement au respect d'un taux précis, lequel est fonction de l'épargne et du coefficient de capital de l'économie. Or, il n'y a aucune raison que la croissance, qui dépend de décisions individuelles, remplisse cette condition. La croissance serait donc, selon l'expression empruntée à Harrod, toujours sur le fil du rasoir.

En 1956, Robert Solow30(*) propose un modèle néoclassique de croissance, qui va apporter une réponse aux prédictions pessimistes des auteurs précédents. Tout d'abord, Robert Solow lève l'hypothèse de rigidité du progrès technique supposée par Horrod. Ensuite, il construit son modèle autour de l'hypothèse de productivité marginale décroissante du capital dans la fonction de production. Les facteurs de production sont utilisés de manière efficace et rémunérés à leur productivité marginale. Solow montre qu'une telle économie tend vers un état stationnaire. Par la suite, il conclut que la croissance est illimitée et serait liée à des facteurs exogènes à savoir le progrès technique essentiellement et la croissance démographique à long terme.

Après une période d'assoupissement, les théories de la croissance connaissent, à partir du milieu des années 1980, un regain d'intérêt avec l'apparition des théories de la croissance endogène. Ces nouvelles théories tirent leur origine des critiques formulées à l'encontre de la théorie de Solow. Pour elles, le progrès technique, exogène selon Solow, doit s'expliquer en tant que phénomène économique. Ces théories vont elles aussi se développer selon plusieurs axes.

Le premier axe est introduit par Paul Romer (1986)31(*) en précisant un modèle de croissance endogène dans lequel le stock de connaissances, assimilé au stock de capital, constitue le moteur de la croissance endogène. Un modèle du même type est obtenu par Robert Barro (1991)32(*), pour lui, les dépenses d'infrastructures augmentent la productivité du capital privé et constituent par conséquent un facteur de production externe à la firme.

II-2 L'investissement public sectoriel et croissance économique

II-2-1 Rôle des infrastructures économiques dans la croissance économique

La qualité d'une infrastructure aide à comprendre pourquoi un pays réussit alors qu'un autre échoue à diversifier sa production, à développer ses échanges, à maitriser sa démographie, à faire reculer la pauvreté ou à assainir l'environnement.

Une bonne infrastructure, augmente la productivité et réduit les coûts de production, mais il faut qu'elle se développe assez vite pour maintenir les conditions de la croissance. Ce que sont les rapports exacts entre infrastructure et le développement fait l'objet d'un débat. Ce qui est certain, cependant, c'est que la capacité d'infrastructure et production économique vont du même pas. A mesure que les pays se développent, l'infrastructure doit s'adapter à l'évolution de la demande dont la composition change au fur et à mesure par exemple que la part des routes dans l'ensemble du capital d'infrastructure augmente, par rapport à celle des services de base comme l'eau et l'irrigation.

C'est aux types d'infrastructures mis en place que l'on peut voir si la croissance fait tout ce qu'elle peut pour faire reculer la pauvreté. La plus grande partie des pauvres vits en milieu rural. La croissance de la productivité agricole, et de l'emploi rural est étroitement liée aux services d'infrastructures, qui y sont assurés. Pour se convaincre de l'importance cruciale que revêt l'infrastructure pour la croissance, il suffit d'observer ce qui se passe lorsque certains équipements atteignent leur point de saturation.

Les services qui sont utiles pour les pauvres contribuent aussi à la préservation de l'environnement. Une eau salubre et des équipements sanitaires, une évacuation écologique des déchets solides et une meilleure gestion de la circulation en agglomération urbaine, tout cela a sur l'environnement des effets bénéfiques pour toutes les catégories de revenus. Les pauvres sont plus souvent ceux qui bénéficient le plus souvent directement de bons services d'infrastructure, du fait de leur concentration dans des quartiers insalubres, pollués et dangereux. Ainsi, dans beaucoup de villes en croissance rapide, l'expansion des infrastructures a pris un retard sur la démographie. Ce qui entraîne une dégradation de l'environnement.

La fourniture des services d'infrastructure a augmenté dans toutes les régions du monde. L'augmentation a été plus forte en Asie de l'Est et plus faible en Afrique subsaharienne, et la croissance en est suivie.

Notons, que l'insuffisance de l'entretien des infrastructures représente un échec presque universel et coûteux des prestataires de services d'infrastructure dans les P.E.D. Un mauvais entretien peut réduire la qualité du service et accroître le coût pour l'usager.

Les entreprises investissent tout comme l'Etat procède également à des investissements diversifiés en capital public appelés infrastructures. Ainsi les responsables de la politique économique qui s'efforcent de stimuler la croissance doivent impérativement déterminer les types de capitaux dont l'économie a le plus besoin, ceux qui génèrent les productivités marginales les plus élevées.

L'influence des dépenses publiques passerait donc par l'offre. Une certaine catégorie des dépenses publiques, les dépenses d'infrastructures permettraient d'augmenter la productivité du secteur privé. Ainsi une troisième source de croissance endogène peut être trouvée dans l'externalité produite grâce à l'existence d'infrastructures fournies par l'Etat. On peut considérer donc qu'elles augmentent la productivité marginale du capital privé. Elles pourraient constituer pour les entreprises des facteurs gratuits. Le modèle de Barro (1990), complété par Barro et Sala-i-Martin est le prototype de cette approche33(*).

Les investissements publics concourent intuitivement, selon les analystes à la productivité privée. Ainsi sans routes quelle serait la productivité d'une entreprise de transport? C'est dans cette optique que BARRO en 1990, enrichit le modèle de croissance endogène en incorporant les dépenses publiques. Celles-ci sont supposées correspondre à des investissements en biens publics purs, complémentaires des dépenses privées, dans la détermination de la production. Il suppose qu'une partie du capital est publique. Les rendements d'échelle sont décroissants du point de vue privé, mais constants au niveau agrégé, si bien qu'une augmentation de la part des dépenses publiques dans le P.I.B stimule la rentabilité des inputs privés. Trois résultats sont obtenus dans ce modèle. Tout d'abord, puisque les rendements d'échelle sont constants et les deux facteurs accumulables, le modèle engendre une croissance auto-entretenue. Ensuite le taux d'imposition joue un rôle positif important sur la croissance. En effet, quand le taux d'imposition croit, le capital public augmente, et l'efficacité du capital privé augmente. Cela accroît la rentabilité privée, donc le taux de croissance.

Ils ne considèrent plus l'investissement public en infrastructures comme un bien public pur, mais se placent dans le cas où les infrastructures pourraient faire l'objet d'effets de congestion.

REINHART et KHAN (1990) estiment, qu'il est possible que l'investissement public ait un effet positif sur la croissance. L'effet peut provenir des infrastructures nécessaires34(*). Dans ce cas l'investissement du secteur public peut avoir un effet énorme sur le taux et la productivité de la formation de capital privé. Ainsi l'élimination ou la réduction de l'investissement public entraine des conséquences défavorables sur l'investissement privé35(*).

G. PETERSON (1990 1991) a étudié les préférences des électeurs pour l'investissement public telles qu'elles se manifestent dans les élections et autres référendums. Ses études ont révélé que 80% des propositions liées à l'infrastructure étaient approuvées entre 1984 et 1989, et que la marge d'appréciation dépassait 66% en moyenne. Pour lui, même si seulement 25% des dépenses publiques sont approuvées par référendum, cette expérience a montré que les électeurs sont prêts à payer pour plus de dépenses d'infrastructures. Malgré ces résultats, il serait trop hâtif, de plaider pour un niveau élevé et intensif de l'investissement public si les pays en développement ne peuvent pas arriver à le rendre utile au moyen d'une bonne conception et d'une orientation efficace36(*).

Les recherches d'Aschauer ont débouché sur de nombreux travaux empiriques, visant à vérifier ses résultats. Parmi ces travaux certains ont élargi l'analyse empirique à d'autres pays (Bemdt et Hansson, 1992 ; Argimon, Gonzales-Paramo et Roldan, 1995)37(*).

SERVEN et SOLIMANO (1993) ont étudié l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé dans les pays en développement. Ils ont constaté une corrélation positive importante dans les pays en développement, ainsi que dans des études distinctes en Amérique Latine et en Asie de l'Est.

L'investissement public sous forme de ports, de routes, et de télécommunications crée l'infrastructure de base nécessaire à la réalisation de projets d'investissement privés rentables et peut faciliter énormément la croissance. Mais l'investissement public dans l'industrie et le commerce, où les entreprises publiques concurrencent le secteur privé, est susceptible de décourager l'investissement privé, et donc d'être moins favorable à la croissance. Cette intuition a été confirmée empiriquement par EASTERLy et REBELO (1993)38(*). Ils utilisent un large échantillon de pays pour étudier les liens entre différents types d'investissements publics et la croissance. Malgré une information parfois insuffisante, ils trouvent que, l'investissement du gouvernement central, qui vraisemblablement inclut la majorité des projets d'infrastructures est corrélé positivement, à la fois à la croissance et à l'investissement privé. Mais l'investissement des entreprises publiques, qui à l'évidence concurrencent étroitement l'investissement privé, est corrélé négativement à la croissance. En subdivisant par secteurs, ils constatent que l'investissement public dans les transports et les télécommunications exerce l'effet le plus vigoureux sur la croissance.

L'étude de la BANQUE MONDIALE sur les sept pays du sud-est asiatique, à croissance rapide (Word Bank, 1993) souligne l'importance des dépenses d'éducation et d'infrastructure pour la croissance de ces pays. Dans les deux secteurs, ces pays sont nettement en avance sur les autres pays à revenu comparable39(*).

ERIK OFFERDAL (1996) en étudiant l'influence des principales reformes budgétaires sur l'investissement, dans huit pays en développement (Bangladesh, Chili, Inde, Maroc, Mexique, Sénégal et Thaïlande) conclut que, l'investissement public évince l'investissement privé dans six pays. Cependant il précise qu'il est difficile de généraliser, car l'investissement dans les infrastructures publiques peut très bien encourager l'investissement privé.

DEVARAJAN et al. (1996) ont analysé la relation entre les composantes des dépenses publiques et la croissance économique. Ils distinguent deux types de dépenses gouvernementales ; les dépenses productives et les dépenses non productives.

La fonction de production utilisée comprend les arguments suivants: le stock de capital privé et les deux types de dépenses gouvernementales. Ils estiment que, l'effet sur la croissance de l'économie, ne dépend pas seulement de la productivité physique des dépenses publiques. Mais il dépend tout aussi de la part du revenu qui est allouée aux dépenses gouvernementales.

A partir des données de 43 pays en développement sur 20 années (de 1970 à 1990), ils montrent que, l'augmentation de la part des dépenses courantes a un effet positif et statistiquement significatif sur la croissance. Ils trouvent que la relation entre la composition du capital dans les dépenses publiques sur la croissance du P.I.B. par tête est négative. Dans l'estimation économétrique, l'équation qui inclut la part des dépenses accordées selon leur classification fonctionnelle montre que, la défense et les infrastructures économiques sont négativement corrélées à la croissance par tête. Ce résultat est en net contraste de celui trouvé par Easterly et Rebelo (1993), qui porte sur les investissements publics en transport et communication dans les P.E.D.

S'inspirant des travaux d'Aschauer et de Munnell, BATANA (1997), utilise une fonction de production de type Cobb-Douglas pour analyser l'impact des infrastructures routières sur la production nationale au Togo (sur la période 1967- 1992). U Il a trouvé qu'une augmentation des infrastructures routières de 1%entraîne une augmentation de la production nationale de 0,12%. En outre, il trouve à travers le test de causalité de Granger que c'est plutôt la production nationale qui est la cause des infrastructures.

Selon D. JOHNSTON (1998) les données empiriques disponibles laissent à penser que l'investissement en infrastructures est généralement moins susceptible que par le passé d'avoir des effets plus marqués sur la production à long terme que d'autres types d'investissement, dans certains pays et secteurs, des projets particuliers peuvent encore avoir des répercussions importantes. Un bon cadre réglementaire, contribuant à l'identification de tels projets, est  caractérisé par le recours systématique à des analyses coûts-bénéfices, et permettant une orientation adéquate de l'investissement public et réduira également le risque que cet investissement soit improductif. Les considérations de bien-être pourraient favoriser certains types d'investissements environnementaux, dont les bénéfices en termes de PIB par habitants pourraient être discernés plus difficilement.

II-2-2 le rôle du capital humain dans la croissance économique

Au début des années 90, plusieurs études empiriques sur la croissance tendent à confirmer le rôle positif de l'éducation sur la croissance. Mankiw et al. (1992) examinent si le modèle de croissance de Solow (1956) est consistant avec la variation internationale dans les niveaux de vie. Ils proposent le modèle de Solow augmenté. Ils montrent que ce sont les différences au niveau de l'épargne, de l'éducation, et de la population, qui expliquent les différences de revenus par tête. Ils trouvent aussi que les pays pauvres tendent à croître plus vite que les pays riches et montrent que les pays ayant des technologies, une croissance démographique et des taux d'accumulation du capital similaires, devraient converger mais à une vitesse plus lente que celle prédite par Solow (1956). Barro (1991) estime que le passage du taux de scolarisation secondaire de 50 à 100% (l'ordre de grandeur de l'évolution en France entre 1960 et 1985) accroît le taux de croissance annuel du revenu, de 1 point de pourcentage environ. Toutefois, dès le milieu des années 90, l'optimisme sur le rôle positif du capital humain dans la croissance, s'est un peu émoussé. Benhabib et Spiegel (1994) se posent la question suivante : Comment le capital humain ou le niveau d'éducation de la main-d'oeuvre affecte t-il la production et la croissance d'une économie? En effet, ils n'ont pas pu retrouver la relation positive décrite par Mankiw et al. (1992) entre le capital humain et la croissance économique en utilisant l'approche standard, qui consiste à traiter le capital humain, mesuré à travers le nombre moyen d'année d'étude de la main-d'oeuvre comme un facteur de production ordinaire. Benhabib et al. (1994) proposent alors une approche alternative associée à la théorie de croissance endogène. Ils modélisent le progrès technologique, ou la croissance de la productivité totale des facteurs (PTF) comme une fonction du niveau d'éducation ou du capital humain. L'intuition est que la main-d'oeuvre éduquée est meilleure en créant, en mettant en application et en adoptant de nouvelles technologies, ce qui permet de générer ainsi la croissance. Leurs résultats jettent ainsi un doute sur le rôle traditionnel donné au capital humain dans le processus de développement comme facteur de production séparé. Dans leur modèle alternatif, le capital humain influence la croissance de la PTF. Ils retrouvent alors la relation positive. Dans ce modèle, le capital humain contribue à la croissance à travers deux mécanismes. D'abord, le niveau de capital humain influence directement le taux d'innovation technologique produite localement comme dans Romer (1990). Deuxièmement, le stock de capital humain affecte la Par ailleurs, leur modèle conclue à un rattrapage entre pays lorsque les pays plus pauvres peuvent augmenter le stock de capital humain et dépasser celui des pays plus riches. La pertinence de leur modèle en termes d'implications empiriques est que, le stock de capital humain en niveau plutôt que son taux de croissance, joue un rôle important dans la détermination du taux de croissance du PIB par tête. Benhabib et Spiegel (1994) montrent également que dans les pays les plus riches, c'est l'effet direct de l'éducation sur la capacité d'innovation qui influencerait la croissance, tandis que dans les pays plus pauvres c'est l'effet de rattrapage qui intervient. Ainsi, l'impact de l'éducation sur la croissance varie selon le niveau de développement des pays40(*).

II-2-3 le rôle du secteur agricole dans la croissance économique

En se référant aux travaux d'Arthur Lewis (1954)41(*), inspirés par l'économie politique classique. À long terme, l'accumulation de capital dépend de la part du profit par rapport au salaire et à la rente foncière. Quand cette part augmente, l'accumulation s'accélère et le pays se développe. Lewis propose une thèse dans laquelle la mise au travail de l'excédent de main-d'oeuvre agricole permet d'engendrer des profits croissants. L'analyse part du dualisme des économies, qui est le trait central des économies en développement : un secteur agricole traditionnel de subsistance disposant d'un excédent structurel de main-d'oeuvre coexiste avec un secteur moderne capitaliste en gestation. La productivité marginale du travail est nulle dans le secteur agricole : sa production ne se réduit pas quand on lui soustrait la force de travail en excédent. L'excédent potentiel de main-d'oeuvre résulte de l'effet combiné de la croissance démographique, du progrès technique dans le secteur agricole et de l'extension des droits de propriété, et il doit être impérativement libéré afin d'asseoir les bases de l'industrialisation, de la même façon que lors de la première révolution agraire en Angleterre au milieu du xvnie siècle.

La transition agricole s'appuie sur des facteurs structurels affectant la demande. L'amélioration de la productivité agricole permet une baisse des coûts de production agricoles, qui se traduit par une baisse des prix relatifs agricoles. Cela facilite beaucoup le transfert de la main-d'oeuvre agricole excédentaire vers le secteur industriel, dans lequel la productivité marginale de la main-d'oeuvre est positive. La demande de main-d'oeuvre croît jusqu'à ce que la productivité marginale égalise le taux de salaire courant, égal à un salaire de subsistance.

La distinction opérée entre des secteurs étanches semble donc un peu trop simpliste. Enfin, dans tous les cas, une des conditions de la transition agricole est bien une augmentation du revenu national grâce à l'essor des activités industrielles modernes, et la théorie standard est peu loquace sur les conditions de cet essor : s'il est bloqué, le surplus de main- d'oeuvre agricole en surnombre vient nourrir l'essor d'un secteur informel urbain, peu productif et peu innovateur, ce qui bloque la croissance. Les économistes classiques expliquent le déclin relatif de l'agriculture par le jeu de la demande grâce à l'évolution des prix relatifs. Cependant, il semble que les facteurs d'offre aient aussi un rôle majeur à jouer.

Martin et Warr (1994)42(*) postulent que l'accumulation de capital est l'élément prépondérant dans l'explication du déclin agricole relatif, plus encore que l'évolution des prix relatifs, les effets de la demande ou le progrès technique. Les facteurs d'offre ne sont pas les seuls : le rôle des politiques publiques est important, car elles peuvent jouer sur les taux de croissance sectoriels à travers des mécanismes d'équilibre général. Les politiques de prix agricoles et les effets indirects des politiques macroéconomiques permettant de récupérer le surplus agricoles mentionné ci-dessus ; peuvent avoir un impact de long terme sur les structures d'une économie. Par exemple, une politique d'incitation à l'industrialisation peut être considérée comme une taxe implicite sur le secteur agricole, les politiques de taux de change peuvent également avoir des répercussions. Ces politiques évoluent en fonction de la croissance économique. La croissance économique permet ensuite de diminuer l'importance de ces taxes, le revenu du gouvernement bénéficiant d'autres recettes. Le souci de maintenir la production agricole et de préserver le revenu des agriculteurs exerce également une pression à la baisse sur les prélèvements sur l'agriculture. Contrairement au rôle joué dans la première phase, les politiques publiques protègent l'agriculture et en limitent son déclin relatif43(*).

II.3. L'évolution de la croissance économique et des investissements publics en Côte d'Ivoire

II. 3.1 Evolution de la croissance économique en Cote d'Ivoire

II. 3.1-1 De 1960 à 1980: Phase de croissance soutenue

Après l'indépendance obtenue en 1960, la Côte d'Ivoire connait une phase de prospérité souvent qualifiée de miracle ivoirien, au cours de la période 1960-1975. Ensuite, il y a entre 1976-1980, un boom économique dans un environnement de forte volatilité des prix. Durant ces deux périodes, le PIB réel augmente à un rythme moyen de 7,4% par an. Ainsi, malgré une forte croissance démographique (4,1% par an entre 1960 et 1980), la Côte d'Ivoire réussie à se classer dans les années 70 parmi les pays à revenu intermédiaire.

Cette prospérité est portée par le secteur agricole, lequel occupe en 1960 déjà près de 90% de la population active et constitue 53% de la valeur ajoutée du pays. Selon Berthélemy et Bourguignon (1996), entre 1965 et 1973, l'agriculture d'exportation progresse de 7,4% par an et la production de bois de 8,6%.

L'Etat ivoirien est le grand bénéficiaire de cette expansion et s'accapare une grande partie des surplus agricoles à travers la Caistab et une taxe sur les exportations de café, de cacao et de bois. Les gains générés par ces deux mécanismes permettent de soutenir le développement en Côte d'Ivoire pendant plusieurs années à travers des investissements publics massifs comme l'indique le tableau suivant (Tableau 1). La hausse de la production des cultures d'exportation dominée par le café, le cacao et le bois. Selon Barthélemy et Bourguignon (1996), ces cultures représentent 82% des exportations en 1965 et 74% en 1972.

Sur la période 1967-1979, les investissements sont conséquents notamment durant la phase 1976-1979 et contribuent fortement à la croissance. En effet le taux d'investissement passe de 15,4% entre 1960-1964 à 17,1% puis 32,9% respectivement entre 1965-1969 et 1970-1975, avant de se baisser à 26,7 entre 1976-1979.

Tableau 1: Dépenses d'Investissement et Taux de croissance entre 1960 et 1979

Période

 

 

1960-1964

1965-1969

1970-1975

1976-1979

moyenne

 

Croissance du PIB

10,8

8,8

7,1

8,4

8,1

 

Investissement total en % PIB

15,4

17,1

32,2

26,7

25,3

 

Investissement public en % PIB

4,6

6,1

7,3

12,0

7,5

 

Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur

A partir de 1970, l'on assiste à une réduction de la croissance malgré des taux d'investissement très élevés. Plusieurs raisons sont données pour expliquer cette situation. D'abord, près de 60% des investissements publics est le fait d'entreprises publiques opérant soit comme des agences de développement, soit dans des branches complémentaires aux productions manufacturières privées.

Ces entreprises publiques n'arrivent pas à générer des profits et leurs différents projets initiés ont un faible rendement.

Par ailleurs, le plan d'investissement ne parvient pas à promouvoir les secteurs d'exportations autres que les secteurs traditionnels. Aussi, l'investissement privé n'est pas toujours à la hauteur des prévisions.

II. 3.1.2 - De 1981 à 1993: Phase de crise- premiers PAS

Pendant les années 80, l'économie ivoirienne, confrontée à de nombreux chocs extérieurs et à des déficits publics naissants, connait une longue période de stagnation de 1981 à 1993. Le taux de croissance qui était en moyenne de 8,1% l'an les deux (2) décennies précédentes est passé à une moyenne de -0,1% l'an.

La mise en oeuvre des trois (3) Programmes d'Ajustement Structurel budgétaires initiés par les institutions de Bretton Woods ne permettent pas de corriger les déséquilibres des finances publiques. Et ce, malgré la réduction drastique des investissements, la hausse de la fiscalité, le gel des salaires ainsi que la restructuration des entreprises publiques avec son cortège de privatisation.

Avec la baisse des recettes publiques, les dépenses publiques ne chutent pas entrainant une aggravation du déficit budgétaire déjà mis à mal par le poids de la dette. La montée des dépenses publiques s'explique par le remboursement du service de la dette contractée dans le cadre des programmes d'ajustement structurel qui prend beaucoup plus de proportion par rapport aux investissements publics.

Tableau 2 : Ratio de Dépenses d'Investissement Public et Taux de croissance (1981-1993)

Période

 

 

80-1983

84-1986

87-1989

90-1993

MOYENNE

 

Croissance du PIB réel

-2,8

1,7

1,2

-0,4

-0,1

 

Investissement total en % PIB

22,0

12,2

10,2

7,8

13,1

 

Investissement public en % PIB

30,8

4,0

4,3

3,4

10,6

 

Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur

L'investissement qui tirait la croissance au cours des deux (2) premières décennies va fortement chuter passant d'une moyenne de 25,3% du PIB entre 1967-1979 à 13,1% du PIB entre 1980-1993 (Tableau 2).

II. 3.1.3- De 1994 à 1999 : Retour à la croissance

Le 7 décembre 1993, la Côte d'Ivoire apprend avec consternation le décès de son premier Président. Curieusement, cinq (5) semaines après, survient la dévaluation de 50% du FCFA. Cette décision prise le 12 Janvier 1994 à Dakar lors d'une réunion de la zone franc, intervient suite à plusieurs années d'ajustement interne et budgétaire sans succès.

La période 1994-1999 voit une cohabitation de deux (2) programmes avec les institutions de Bretton Woods dans le cadre de la Facilité d'Ajustement Structurel Renforcé (FASR) entre 1994-1997 puis un autre entre 1998-2001.

Après une longue récession économique, l'économie ivoirienne renoue avec la croissance. En effet, entre 1994 et 1999, le PIB réel moyen va se situer à 4,5%.

Tableau 3: Ratio de Dépenses d'Investissement Public et Taux de croissance (1994-1999)

 

94-1998

1999

MOYENNE

 

Croissance du PIB réel

5,3

1,6

3,4

 

Investissement total en % PIB

12,9

15,3

14,1

 

Investissement public en % PIB

4,3

4,9

3,8

 

Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur

Ce retour à une forte croissance est la résultante de la dévaluation qui rend compétitive l'économie ivoirienne et favorise la reprise des investissements. Le taux d'investissement va doubler sur la période, passant de 7,8% en 1993 à 12% entre 1994-1998, pour atteindre 15,3% en 1999.

Malgré tous les efforts consentis et les succès qui ont suivi, la Côte d'Ivoire reste fragile et sensible aux chocs extérieurs. En effet, les effets conjugués de la chute des cours mondiaux du café et du cacao, la suspension des financements extérieurs puis la hausse des cours du pétrole et du dollar engendrent un ralentissement de la croissance à partir du second semestre 1999.

II. 3.1. 4- De 2000 à Avril 2011: crises militaro-politiques

La période 2000-2010 consacre une série de crises et d'instabilités sociopolitiques. Sur cette période, le taux de croissance réelle annuelle du PIB est en moyenne 1,1%.

D'abord de 2000 à 2003, le pays connaît une période de perte de croissance avec un taux de croissance moyen négatif. . Ensuite, les années 2004 et 2005 voient une remontée exceptionnelle de la croissance dont le taux moyen passe à 1,5%, liée au boom pétrolier (exploitation du nouveau champ baobab) et à l'arrivée de nouveaux opérateurs sur le marché des télécommunications. Enfin, entre 2006 et 2010, le taux de croissance moyen passe à 2,2% avant de subir une baisse en 2011(-4,7%) des suites de la grave crise post-électorale qu'a connue le pays.

Concernant les investissements, ils chutent en moyenne à moins de 10% du PIB entre 2000 et 2003 contre 15% en 1999 et 30% au début des années 1980. Par ailleurs, la part des dépenses publiques en capital reste faible comme l'atteste le tableau 4.

Tableau 4: Dépenses d'Investissement et Taux de croissance entre 2000 et 2011

Période

 

 

00-2003

04-2005

06-2010

2011

MOYENNE

 

Croissance du PIB

-1,2

1,5

2,2

-4,7

-0,6

 

Investissement total en % PIB

9,3

9,5

11,1

8,2

9,5

 

Investissement public en % PIB

2,4

2,6

3,2

2,6

2,7

 

Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur

Ces faibles taux d'investissement justifient le manque d'entretien des infrastructures et l'absence de nouveaux projets de construction d'infrastructures.

II.3.1.5- Depuis Avril 2011:L'après crise postélectorale

Après la crise postélectorale, l'économie ivoirienne connaît une forte croissance (9,8%) en 2012, ce taux est maintenu à 9,1% en 2013. Quant au taux d'investissement, il est passé de 13,6% en 2012 à 16,5% en 2013 ; Cette situation est le résultat d'un redressement économique que l'Etat ivoirien vient de mener après une longue période de crise afin de faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent à l'horizon 2020.

Tableau 5: L'investissement public et Taux de croissance entre 2012 et 2013

 

2 012

2013

MOYENNE

 

Croissance du PIB réel

9,8

9,1

9,5

 

Investissement total en % PIB

13,6

16,5

15,1

 

Investissement public en % PIB

4,5

6,2

5,3

 

Source : Données DCPE/Calculs de l'auteur

II.3.2 Evolution Du PIB en Cote d'Ivoire

II.3.2.1 Evolution Du PIB à prix constant

Graphique 1 : Evolution du PIB à prix constant de 2009 entre 1960-2013

Source : DCPE

II.3.2.2 Evolution du taux de croissance du PIB

Graphique 2 : Evolution du taux de croissance réel du PIB entre 1960-2013

Source : DCPE

La lecture du graphique nous permet de constater que la croissance du PIB de la Côte d'Ivoire évolue de façon irrégulière pendant cette période (1960-2013), le taux de croissance est passé de 3,5% en 1981 à -3,9% en 1983 ; cette situation est due à la chute des cours mondiaux des matières premières d'exportation. Le taux de croissance est augmenté entre 1983 et 985 pour attende le niveau de 4,5% en 1985, cette augmentation peut être justifiée par l'engagement de l'Etat dans les programmes d'ajustements structurels (PAS) .Cette reprise enregistré par le taux de croissance n'est pas durée. Le taux de croissance est tombé de nouveau à 0,8% en 1994. La dévaluation de francs CFA a permis à l'économie ivoirienne d'enregistré un niveau de croissance important (7,7%) en 1996.Suite au coup d'Etat de 1999 l'économie ivoirienne est tombée dans la récession en enregistrant de taux de croissance faibles et par fois négatives (-2,06%) en 2000,(2,5%) en 2008.La situation a été aggravé suite à la crise postélectoral en enregistrant un taux de croissance négative de -4,7% en 2011. Après la dite crise l'économie ivoirienne se redressait en 2012 (9,8%) et (8,9%) en 2013 , suite aux efforts menés par le gouvernement en vue de faire de la cote d'ivoire un pays émergent en 2020.

II  3 .3 évolution de l'investissement public en Côte d'Ivoire

II.3.3.1 l'évolution de l'investissement public entre 1960-2013 à prix constant 2009

Le graphique ci-après montre l'évolution de l'investissement public entre 1960-2013

Graphique N°3 : l'évolution de l'investissement public entre 1960-2013 à prix constant 2009

Source : DCPE

A partir du graphique, on peut distinguer une variation du niveau de l'investissement public qui est varié entre la période 1960 à 2013 sur cette période on constate que l'investissement public suit une tendance a la hausse.

II. 3.3.2 évolution de l'investissement en Infrastructure, l'agriculture, la santé et l'éducation

Graphique N° 4 : histogramme des dépenses d'investissements publics sectoriels entre 1980 et 2012

source :MEF/DBGF

De la lecture du présent graphique on constate que l'Etat ivoirien donne plus de priorité aux infrastructures, en deuxième position vient les dépenses d'investissement en agriculture, et en dernière position vient l'investissement en capital humain.

Les quatre bandes de l'histogramme ont toutes la même allure.

Elles évoluent de façon irrégulière et atteignent un pic en 1998.La crise politico-militaire qu'a connu le pays, a influencé l'évolution de ces dépenses, qui ont chuté fortement entre 1998 et 2000. Elles passent de 208,4 à 25,97 milliards de FCFA en infrastructure ;88,3 à 58,1 milliards FCFA en agriculture ;42,2 à 6,1 milliards de FCFA en santé et 56,4 à 16,9 milliards de FCFA en éducation.

De 1980 à 1993, les investissements n'ont fait que baisser. Cette sous periode correspond à la mise en oeuvre des PAS dont l'objectif principal était de réduire les dépenses publiques. A partir de 2002 on observe une instabilité des investissements, tantôt ils diminuent, tantôt ils augmentent. Cette instabilité est due à la situation sociopolitique qu'a connu le pays jusqu'en 2011. Dés 2012, Avec les nouvelles orientations du PND, le niveau de ces investissements a commencé à augmenter.

Deuxième partie : Modélisation économétriques

Cette partie est composée de deux chapitres. Le chapitre 3 est consacré à l'estimation économétrique des modèles, tandis que le chapitre 4 sera destiné à l'analyse et l'interprétation des résultats et surtout à la formulation de politiques économiques.

Chapitre 3 : Estimation économétrique

Notre étude porte sur l'investissement public en côte d'ivoire. L'objectif est de déterminer, de façon statistique et économétrique, la nature de la relation entre l'investissement public et la croissance du P.I.B. En plus nous chercherons à déterminer la nature de la relation entre investissement public et investissement privé. Et surtout avoir la relation entre l'investissement dans des domaines comme : l'agriculture, les infrastructures, l'éducation, la santé et la croissance économique. Nous étudierons dans un premier point le choix de variables et les différents tests de normalité et de cointégration des variables.

3-1 Choix des variables et analyse descriptive des variables

3-1-1 Choix des variables

Dans cette étude, Le PIB et INVP sont les variables expliquées du modèle spécifié. Dans la première équation le PIB (produit intérieur brut) est la variable expliquée. Il représente la croissance économique et mesure la richesse crée par la nation. Et dans la deuxième équation l'investissement privé est la variable expliquée. Il représente la productivité privée, il est aussi le moteur de la croissance économique. Les variables explicatives choisies sont celles qui sont principalement retenues par la théorie économique. Il s'agit en première équation :

- INVPR (investissements privés)

- INVINF (investissement dans les infrastructures) : Une bonne infrastructure, augmente la productivité et réduit les coûts de production, mais il faut qu'elle se développe assez vite pour maintenir les conditions de la croissance. Ce que sont les rapports exacts entre infrastructure et le développement fait l'objet d'un débat. Ce qui est certain, cependant, c'est que la capacité d'infrastructure et production économique vont du même pas. A mesure que les pays se développent, l'infrastructure doit s'adapter à l'évolution de la demande.

- INVAGRI (dépenses d'investissement public agricole) :l'économie ivoirienne est basée sur l'agriculture. Elle contribue à plus de 35% à la formation du PIB .le secteur occupe plus de 60% de la population active en cote d'ivoire.

- INVEDU (dépenses d'investissement de l'éducation) : le capital humain selon la théorie de la croissance endogène, la première source de la croissance économique

- INVSAN (dépenses d'investissement dans la santé) : sans la santé, on ne peut pas parler de l'activité qui est une source de la création de richesse.

- PA la population active

En deuxième équation les variables explicatives choisies sont :

- INVINF (investissement dans les infrastructures) ;

- INVAGRI (dépenses d'investissement public agricole) ;

- INVEDU (dépenses d'investissement de l'éducation) ;

- INVSAN (dépenses d'investissement dans la santé) ;

La raison pour laquelle on a choisis de prendre ces variables, c'est pour avoir comment l'investissement public non agrégé agit sur la croissance économique et sur l'investissement privé.

3-1-2 analyse descriptives et tests sur les variables

3-1-2 1 Test de Jarque Bera de la normalité des variables

Le test d'hypothèses de normalité des termes d'erreurs joue un rôle essentiel car il va préciser la distribution statistique des estimateurs. C'est donc grâce à ce test que l'inférence statistique peut se réaliser. L'hypothèse de normalité peut être testée sur les variables du modèle ou sur les termes d'erreur du modèle.

Le test d'hypothèses est le suivant (cf Tableau 6. en annexes):

H0 : la variable suit une loi normale (Probabilité >seuil critique)

H1 : La variable ne suit pas une loi normale (Probabilité < au seuil critique) Les résultats du tableau 1 montrent que les variables PIB, INVINF, INVEDU, INVSAN, INVP, INVAGRI, POPW suivent la loi normale. Pour ces différentes variables, les probabilités de Jarque Bera affichent des valeurs supérieures au seuil 5%.

. 3-1-2-2 Test de Jarque Bera de la log normalité des variables

Le test d'hypothèses est le suivant (Cf. Tableau 7. en annexes):

H0 : la variable suit une loi log normale (Probabilité >seuil critique)

H1 : la variable ne suit pas une loi log normale (Probabilité < au seuil critique)

Au seuil de 5%, les variables produit intérieur brut (Lpib), Investissement en infrastructures (LINVINF), Investissements en éducation(LINVEDU), Investissements en santé (LINVSAN), Investissement prive (LINVP), et la population active ( LPOPW) suivent une loi log normale.

Les statistiques descriptives des différentes variables sont résumées dans le tableau sous-dessous :

Tableau 6 : statistiques descriptives des variables

 

PIB

POPW

INVSAN

INVP

INVINF

INVG

INVEDU

INVAGRI

Mean

9403.796

6.003030

19.93065

846.7707

108.5928

322.5108

36.33832

66.90496

Median

9493.239

6.000000

16.01316

754.8387

92.69408

325.5783

30.46406

59.62625

Maximum

12237.42

9.100000

62.75076

2122.156

271.3124

419.6921

126.5430

152.9713

Minimum

7398.228

3.300000

1.692448

405.1817

33.84896

253.7282

4.035838

15.75279

Std. Dev.

1465.741

1.894974

17.49430

455.7495

58.64586

50.26878

25.23017

36.57740

Skewness

0.183358

0.072754

1.345822

1.614155

1.052204

0.183358

1.507885

0.518256

Kurtosis

1.559725

1.580129

3.787935

4.877869

3.810842

1.559725

6.153296

2.492966

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Jarque-Bera

3.037202

2.801159

10.81546

19.17901

6.993250

3.037202

26.17745

1.830731

Probability

0.219018

0.246454

0.004482

0.000068

0.030299

0.219018

0.000002

0.400370

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Sum

310325.3

198.1000

657.7113

27943.43

3583.563

10642.86

1199.165

2207.864

Sum Sq. Dev.

68748702

114.9097

9793.617

6646644.

110058.8

80862.39

20369.97

42813.01

 
 
 
 
 
 
 
 
 

Observations

33

33

33

33

33

33

33

33

Sources : l'auteur à partir de l'analyse de données sur Eviews 4

3-1-2-3 Analyse des corrélations entre les variables

L'analyse des corrélations empiriques fait ressortir une forte corrélation positive entre le PIB et six (04) variables (Cf 9. tableau. en annexes).

Il s'agit notamment de, Investissement en infrastructures (LINVINF), Investissements en éducation(LINVEDU), Investissements en santé (LINVSAN), et la population active (POPW). Ce qui signifie que des taux de croissance s'observent de façon concomitante avec ces variables. Par contre, il est noté un lien négatif entre le PIB et l'investissement en agriculture (LINVAGRI ) et l'investissement privé (LINVP).Si ces corrélations permettent d'appréhender les évolutions instantanées des variables, elles restent en revanche insuffisantes pour renseigner sur le sens de causalité entre les variables. Par conséquent, il est utile de dépasser cette analyse descriptive pour analyser les relations entre les variables à l'aide de modèles explicatifs.

3-2 Méthodologie et spécification du modèle

3-2- 1 Méthodologie

Notre étude porte sur l'investissement public en côte d'ivoire. L'objet n'est pas d'estimer le modèle d'investissement le plus adopté pour le cas de la côte d'ivoire.

Nous nous intéressons dans cette section, aux aspects méthodologiques de notre sujet. L'objectif est de déterminer, de façon statistique et économétrique, la nature de la relation entre l'investissement public et la croissance du P.I.B. En plus nous chercherons à déterminer la nature de la relation entre l'investissement public sectoriel et l'investissement privé. L'effet présumé de l'investissement public nous indiquerait l'effet indirect de la politique budgétaire sur l'investissement privé dont les effets sur la richesse nationale seraient incontestablement significatifs.

Les données utilisées dans cette étude sont des données secondaires qui proviennent de la direction de la Conjoncture et des Prévisions Economiques, Ministère de l'Economie et des Finances, Direction Général du Budget et des Finances et de la Banque Mondiale ; elles couvrent une période de 33 ans, la période allant de 1980 à 2012.

Compte tenu de l'importance pour la spécification du modèle de la propriété de stationnarité et de la présence éventuelle d'une tendance déterministes dans les séries, il sera effectué deux tests de stationnarité : le test de racine unitaire d'Augmented Dickey-Fuller (ADF), de Phillips-Perron (PP).

Contrairement au test ADF qui prend en compte uniquement la présence d'autocorrélation dans les séries, le test de PP considère en plus l'hypothèse de présence d'une dimension hétéroscédastique dans les séries.

3-2-2 Tests de stationnarité des variables

3-2-2-1 le test de racine unitaire d'Augmented Dickey-Fuller (ADF)

Le test d'hypothèses est le suivant (voir Tableau 10. en annexes)

H0 : Présence de racine unitaire (non stationnaire) (si ADF >CV)

H1 : Absence de racine (stationnaire) (si ADF< CV)

Le test de DICKEY-FULLER postule que, lorsque la valeur absolue de la statistique du test est supérieure à la valeur absolue de la valeur critique, alors on accepte l'hypothèse de stationnarité ; dans le cas contraire, on la rejette.

Les valeurs ADF sont toutes inferieures aux valeurs critiques (CV) on peut donc conclure que toutes ces nouvelles variables sont stationnaires au seuil de 5% en différence première.

3-2-2-2 test de stationnarité de PP

Le test d'hypothèses est le suivant (voir Tableau.11 en annexes)

H0 : Présence de racine unitaire (non stationnaire) (si PP >CV)

H1 : Absence de racine (stationnaire) (si PP< CV)

Le test de PHILIPS-PERRON (1988) est construit sur une correction non paramétrique de la statistique de Dickey-Fuller pour reprendre en compte des erreurs hétéroscédastique.

De ces deux tests de stationnarité, on retient que toutes les variables du modèle sont non stationnaires à niveau et stationnaires en différence première.

3-2-3 Spécification et estimations des modèle

Compte tenu de l'objectif décrit dans la méthodologie, nous adoptons une spécification en système de deux équations :

Le premier modèle est celui de la croissance endogène spécifié comme suit :

PIB = f(INVPR,INVINF,INVEDU,INVSAN,INVAGRI,POPW) (1),

Quand au deuxième modèle qui consiste à évaluer l'impact de l'investissement public sur l'investissement privé est spécifié de la manière suivante :

INVP= f(INVINF,INVEDU,INVAGR,INVSAN) (2)

Où PIB est le PIB en volume à prix constant de 2009, INVPR l'investissement privé à prix constant de 2009;INVINF les dépenses d'investissements en infrastructures à prix constant de 2009 ; INVEDU les dépenses d'investissements en éducation à prix constant de 2009 ; INVSAN les dépenses d'investissements en santé à prix constant de 2009 ;INVAGRI les dépenses d'investissements public en agriculture à prix constant de 2009 et POPW la population active qui représente le facteur travail. 

3-2-3 -1 : Le modèle 1, modèle de croissance endogène

3-2-3 -1-1  Estimation de la relation de long terme du modèle 1

Toutes les variables du modèle sont intégrées d'ordre 1. Le test d'Engel et Granger reste donc valable.

La forme du modèle 1 de long terme est donc la suivante :

Log(PIBR)t=A0+a1log(INVINF)t+a2log(INVEDU)t+a3log(INVSAN)t+a4log(INVAGRI)t+a5log(INVP)t+a6log(POPW) + ut

où, a1,a2, ...................................................a6 sont les élasticité de long terme. Elles indiquent de combien varie le volume du PIB, suite à une augmentation de 1% de la variable explicative correspondante. Ainsi, par exemple, a1 indique l'effet sur la production d'une augmentation de 1% du volume des dépenses d'investissement public en infrastructure.

ut , le terme d'erreur qui capte l'ensemble des autres variables explicatives pertinentes non prises en compte dans le modèle. Il est supposé suivre une loi normale.

Les résultats du modèle, estimé par la méthode des moindres carrés ordinaires, sont donnés dans le tableau 13 en annexes.

L'estimation du modèle 1 dans le long terme nous donne l'équation suivante :

L(PIBR)t=7.4+0.00008log(INVINF)-0.025log(DIEDU)-0.003log(INVSAN) -+0.02log(INVAGRI)+0.11log(INVP)+ 0.56L(POPW)

=97% = 96% p =0.0000 DW = 0,96 N= 33

3-2-3 -1-1  Interprétation et Analyse des résultats de la relation de long terme du modèle 1.

Eu égard au coefficient de déterminant ajusté nous pouvons dire que 96% des fluctuations du PIB sont expliques par le modèle. La statistique de ficher est égale à 167.49 et sa probabilité est presque nulle. Ce qui permet de dire que le modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les erreurs ont été concluants au seuil de 5% (voir les tableaux en annexes): les erreurs suivent une loi normale (test de Jarques Bera), elles sont homoscédastiques (test de White) et non auto-corrélées (test de Breuch Godfrey) car les différentes probabilités associées a ces tests sont chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de Cusum). (voir le différents test sur le modèle 1 dans le long terme en annexes)

Les variables INVP et PA sont significatives et agissent positivement sur la croissance économique En ce qui concerne les investissements publics, celles des infrastructures et agriculture agissent positivement sur la croissance économique, mais on constate que celles d'agriculture ne sont significatives qu'au seuil de 10%, alors que la significativité est absente pour celles des infrastructures. Cela peut être expliqué par les crises que le pays a connu entre 1980 et 2011(absence de rationalité et de transparence), ce qui concorde avec les travaux d'Easterly et Rebelo (1993), ainsi que les travaux d'Erik Offerdal (1996).

Pour celles investies en capital humaine (santé et éducation), elles agissent négativement sur la croissance économique. Cela peut être expliqué par l'improductivité de celles-ci dans un pays en développement ; sans négliger d'autres facteurs comme la corruption, le gaspillage et les différentes sortes de la mauvaise gouvernance.

Les tests de ADF et de PP sur le résidu du modèle montrent que la série des résidus est stationnaire (voir tableau 14 en annexs). Les variables sont donc cointégrées, comme le confirme le test de Johansen libellé comme suit :

H0 : non cointegration le rang vaut 0

H1 : cointegration rang =1

LR : likelihood ratio(rapport de vraisemblace)

VC : critical value (valeur critique)

On accepte l'hypothèse de cointegration si LR est superieur à CV

On rejette l'hypothese de cointegration dans le cas contraire.

Il est donc nécessaire de faire un modèle à correction d'erreur.

3-2-3 -1-2  Estimation de la relation dynamique de court terme du modèle 1

L'estimation de notre premier modèle dans le court terme est donnée dans le tableau le tableau 15 en annexes:

D(log(PIBR))=0.01-0.07D(log(INVINF))-0.004D(log((INVEDU))+ 0.008D(log(INVSAN))+0.0022DL(INVAGRI)+0.16D(log(POPW))

=67% = 57% p =0.000208 DW = 2.15 N 33

La statistique de ficher est égale à 6.7 et sa probabilité est égale à 0.000208. ce qui permet de dire que le modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les erreurs ont été concluants) au seuil de 5% (voir les tableaux en annexes): les erreurs suivent une loi normale ( test de Jarques Bera), elles sont homoscédastiques (test de White) et non auto-corrélées ( test de Breuch Godfrey) car les différentes probabilités associées a ces tests sont chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de Cusum) (voir les différents tests sur le modèle 1 dans le court terme en annexes).

Eu égard au coefficient de déterminant ajusté nous pouvons dire que 57% des fluctuations du PIB en court terme sont expliquées par le modèle ;

A partir des résultats obtenus (tableau 15), on trouve que seule la variable investissement privé et significative et agit positivement sur la croissance. Il est important de noter que la variable population active n'est pas significative en court terme. Cela peut être expliqué par les investissements en capital humain comme tous investissement public n'a pas des effets sur la croissance dans le court terme.

3-2-3-2 : Le modèle 2, modèle de l'investissement privé

3-2-3 -2-1  Estimation de la relation de long terme du modèle 1

L'estimation de notre deuxième modèle dans le long terme nous donne l'équation ci-après (voir tableau 16 annexes) :

L(INVP)t= 3.56 +0.52 L(INVINF)+0.12L(INVEDU)+0.16L(INVAGR) -0.16L(INVSAN)

=73% = 69% p =0.0000 DW = 1,61 N= 33

La statistique de ficher est égale à 18.89 et sa probabilité est presque nulle. Ce qui permet de dire que le modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les erreurs ont été concluants)au seuil de 5% (voir les tableaux en annexes): les erreurs suivent une loi normale ( test de Jarques Bera), elles sont homoscédastiques (test de White) et non auto-corrélées ( test de Breuch Godfrey) car les différentes probabilités associées a ces tests sont chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de Cusum). (voir les différents tests sur le modèle 2 dans le long terme en annexes).

Eu égard au coefficient de déterminant ajusté nous pouvons dire que 69% des fluctuations du PIB sont expliques par le modèle.

A partir du tableau 16 (en annexes) on observe que les investissements publics en général ont des effets considérables sur la productivité privée et en particulier celles des infrastructures qui agissent positivement et significativement sur la croissance économique en plus de celles de l'agriculture, ce qui concorde avec les travaux de Barro (1991). Mais on observe une relation de négativité entre l'investissement privée et les investissements en capital humain ce qui confirme nos résultats dans l'estimation de la première équation du modèle 1, l'absence d'improductivité n'encourage pas les privées d'investir dans le domaine social (éducation, santé).

Les tests de ADF et de PP sur le résidu du modèle montrent que la série des résidus est stationnaire (voir tableau 17 en annexes). Les variables sont donc cointégrées, comme le confirme le test de Johansen

3-2-3 -2-2  Estimation de la relation dynamique de court terme du modèle 2

L'estimation de notre deuxième modèle dans le court terme nous donne l'équation suivante (voir tableau 18 en annexes) :

D(L(INVP))=-0.15+0.24dL(INVINF)+0.09DL(INVEDU)+0.33dL(INVAGRI)-0.006dL(INVSAN)-0.61

=63% = 55% p =0.000025 DW = 2.10 N 33

Eu égard au coefficient de déterminant ajusté nous pouvons dire que 55% des fluctuations du PIB en court terme sont expliquées par le modèle.

La statistique de ficher est égale à 8.85 et sa probabilité est égale 0.000052. ce qui permet de dire que le modèle est globalement significatif. Les tests de diagnostics sur les erreurs ont été concluants)au seuil de 5% (voir les tableaux en annexes): les erreurs suivent une loi normale ( test de Jarques Bera), elles sont homoscédastiques (test de White) et non auto-corrélées ( test de Breuch Godfrey) car les différentes probabilités associées a ces tests sont chacune supérieurs à 5%. Le modèle est stable (test de Cusum). (Voir les différents tests sur le modèle 2 dans le court terme en annexes).

Les résultats de l'estimation de l'équation donnent presque les mêmes résultats que la première équation de long terme. On peut confirmer que les investissements en infrastructures est la variable qui agit plus sur la productivité privée qui est le moteur de la croissance économique. Ce qui cadre bien avec les théories de socialistes et de keynésiennes qui pensent que les dépenses de l'Etat ont un impact significatif sur l'activité économique

Chapitre 4 : interprétation des résultats et recommandation de politiques économiques

Ce chapitre est consacré à l'interprétation des résultats et à la formulation des recommandations de politiques économiques

A long terme comme à court terme, l'investissement privé a un effet significatif positif sur la croissance économique. En effet, une hausse de 10% du volume des investissements privé accroît de 1,12% et 0,72% le Pib respectivement à long terme et à court terme. L'Etat gagnerait plus à promouvoir le secteur privé, notamment par des facilités fiscales mais aussi par la réalisation d'investissements publics efficaces et efficients, notamment dans les secteurs des infrastructures, d'agriculture, d'éducation et de la santé.

Cette étude révèle que les dépenses d'investissement sectoriel tel que les dépenses d'infrastructure ont un effet significatif positif sur l'investissement privé économique à long terme comme à court terme. L'effet de l'investissement public sur la croissance pourrait donc ne pas être direct. Cependant, les dépenses d'investissement public ont un impact positif sur la croissance économique pas le biais des investissements privé. L'effet n'est donc pas direct.

Pour avoir un effet positif significatif des dépenses d'investissement public sur la croissance économique, il serait donc souhaitable d'exécuter efficacement le budget alloué aux projets d'investissement considérés fiables après études de faisabilité par exemple. De plus, il faudrait, lutter contre la corruption et le détournement des fonds publics alloués aux différents projets d'investissement.

Notre étude confirme également que le facteur travail est très déterminant dans la création de richesse nationale. En effet, à long terme, la population active a un effet positif significatif sur la création de richesse : Une hausse de 10% de la population active augmente de 5,62% le volume du PIB. Avec le soutien de l'investissement, ce sont les hommes qualifiés et compétents qui créent de la richesse dans un Etat.

4.1 Analyse et interprétation des résultats

4.1 .1 analyses et interprétation des élasticités

4.1 .1.1 Les élasticités de court terme

4.1 .1.1 .1 élasticités de court terme du modèle de la croissance endogène

Les élasticités de court terme des dépenses des investissements publics, des investissements privés et de la population active par rapport au PIB sont respectivement :

a1= -0.007 (investissements en infrastructures) ce qui signifie que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% le PIB diminue de 0.007%,

a2= -0.004 (investissements publics en éducation) ce qui signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1% le PIB diminue de 0.004% 

En court terme les dépenses en infrastructures et en éducation agit négativement sur le PIB

a3=0.008 (investissements publics en santé) ce qui signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de 1% le PIB augmente de 0.008% 

a4=0.022(investissements publics en agriculture) ce qui signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de 1% le PIB augmente de 0.022% 

On constate que les investissements publics en agriculture et en santé agissent positivement sur la croissance économique, et que les investissements publics en agriculture contribuent plus en court terme à la croissance économique que les autres investissements publics

a5=0.07 (investissements privés) ce qui signifie que si les investissements privés augmentent de 1% le PIB augmente de 0.07% 

a6=0.16 (investissements privés) ce qui signifie que si la population active augmente de 1% le PIB augmente de 0.16% 

A partir de lecture des élasticités de variables explicatives a court terme, il ressort que seul l'investissement privé agit positivement et significativement sur la croissance économique ; la population active contribue plus à la croissance économique par rapport aux autres variables retenues dans le modèle

4.1 .1.1.2 élasticités de court terme du modèle de l'investissement privé

Les élasticités de court terme des dépenses des investissements publics, par rapport a l'investissement privé sont respectivement 

a1= 0.24 (investissements en infrastructures) ce qui signifie que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% l'investissement privé augmente de 0.24%,

a2= 0.09 (investissements publics en éducation) ce qui signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1% l'investissement privé augmente de 0.09% 

a3= -0.006 (investissements publics en santé) ce qui signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de 1% l'investissement privé diminue de 0.006% 

a4= -0.33 (investissements publics en agriculture) ce qui signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de 1% l'investissement privé augmente de 0.33% 

A partir de lecture des élasticités de variables explicatives a court terme dans notre deuxième modèle, il ressort que les investissements en agricultures et infrastructures agissent positivement et significativement sur l'investissement privé, les dépenses en éducation et en santé n'agissent pas significativement sur l'investissement privé. C'est peut être expliqué par la réalité de l'économie ivoirienne qui se base sur l'agriculture. Ainsi que les infrastructures socioéconomiques encourage l'activité du secteur privé.

4.1 .1.2 les élasticités de long terme

4.1 .1.2.1 élasticités de long terme du modèle de la croissance endogène

Les élasticités de long terme des dépenses des investissements publics, des investissements privés et de la population active par rapport au PIB sont respectivement :

a1= 0.008 (investissements en infrastructures) ce qui signifie que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% le PIB augmente de 0.008%,

a2= -0.002(investissements publics en éducation) ce qui signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1% le PIB diminue de 0.002% 

a3=-0.003 (investissements publics en santé) ce qui signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de 1% le PIB diminue de 0.00 3% 

a4=0.02 (investissements publics en agriculture) ce qui signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de 1% le PIB augmente de 0.022% 

On constate que les investissements publics en agriculture et en infrastructures agissent positivement sur la croissance économique, et que les investissements publics en agriculture contribuent plus en court terme à la croissance économique à long terme comme à cour terme que les autres investissements publics ;ce qui prouve que l'économie ivoirienne est une économie agricole.

a5=0.11 (investissements privés) ce qui signifie que si les investissements privés augmentent de 1% le PIB augmente de 0.11% 

a6=0.16 (population active) ce qui signifie que si la population active augmente de 1% le PIB augmente de 0.56% 

A partir de lecture des élasticités de variables explicatives a long terme, il ressort que l'investissement privé et la population active sont les premières sources de la croissance économique en cote d'ivoire .ils agissent positivement et significativement sur la croissance économique plus à la croissance économique par rapport aux autres variables retenues dans le modèle

4.1 .1.2.2 élasticités de long terme du modèle de l'investissement privé

Les élasticités de long terme des dépenses des investissements publics, par rapport à l'investissement privé sont respectivement 

a1= 0.24 (investissements en infrastructures) ce qui signifie que si les dépenses en infrastructures augmente de 1% l'investissement privé augmente de 0.24%,

a2= 0.09 (investissements publics en éducation) ce qui signifie que si les dépenses en éducation augmente de 1% l'investissement privé augmente de 0.09% 

a3= -0.006 (investissements publics en santé) ce qui signifie que si les dépenses publiques en santé augmentent de 1% l'investissement privé diminue de 0.006% 

a4= -0.33 (investissements publics en agriculture) ce qui signifie que si les dépenses publiques en agriculture augmentent de 1% l'investissement privé augmente de 0.33% 

A partir de lecture des élasticités de variables explicatives a court terme dans notre deuxième modèle, il ressort que les investissements en agricultures et infrastructures agissent positivement et significativement sur l'investissement privé, les dépenses en éducation et en santé n'agissent pas significativement sur l'investissement privé. C'est peut être expliqué par la réalité de l'économie ivoirienne qui se base sur l'agriculture. Ainsi que les infrastructures socioéconomiques encourage l'activité du secteur privé.

4.1 .2 analyses des résultats

A la lecture des résultats obtenus de l'estimation du modèle, il apparait que toutes nos hypothèses sont vérifiées et confirmées.

Les dépenses en infrastructures et en éducation n'ont pas d'impacte positif sur la croissance économique à cour terme. Par contre les investissements en infrastructures ont des effets positifs sur l'investissement privé. En effet Barro(1990) démontre que les dépenses publiques d'infrastructures doivent être considérer comme un des facteurs de la production. Quant à la théorie Keynésienne, elle démontre la nécessité du maintien des investissements publics dans une conjoncture difficile. Les dépenses publiques si elles sont consacrées aux projets d'équipements et de réalisation d'infrastructures économiques améliorent la compétitive des entreprises du secteur privé de même que celle du secteur public et parapublic.

La variable travail représentée ici par la population active est le facteur qui contribue le plus à la croissance économique, mais nous remarquons que ce facteur n'est pas significatif à court terme. Cela peut s'expliquer par le fait que la performance du capital humain s'observe dans le long terme à travers les formations reçues, l'amélioration du niveau de santé, etc

Les élasticités des investissements publics en éducation sont significatives mais son coefficient est négatif.

En conclusion nous pouvons confirmer, nos hypothèses, que les investissements publics ont bien contribué à la croissance économique du pays entre 1980 et 2012 ; et que les investissements publics agissent positivement sur la productivité privée c'est-à-dire sur l'investissement privé.

Ces résultats nous permettent de tirer les enseignements suivants :

La croissance est fortement expliquée par l'accroissement des dépenses publiques

Les investissements privés sont source de la croissance.

Ces enseignements appellent les recommandations suivantes pour une croissance soutenue du pays.

4.2 Conclusion et recommandations

L'objectif de notre étude et d'analyser le rôle et l'importance des investissements publics dans le processus de croissance économique en côte d'ivoire.

A travers notre modèle économétrique, il ressort que pour stimuler la croissance économique par l'investissement public il faut d'abord passer par l'investissement privé qui a une forte relation avec la croissance économique, et améliorer les conditions de vie de la population active pour qu'elle soit plus productive, cette population qui agit positivement et significativement sur la croissance économique.

Les investissements publics dans les infrastructures, et l'agriculture agissent positivement sur l'investissement privé source de la croissance économique.

Et comme notre étude vise l'importance des investissements publics dans le processus de la croissance économique, il ya lieu d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la rationalité et l'efficience de leur intervention. En effet une dépense publique improductive réduit l'évolution du PIB et constitue un facteur limitant le bien être social. A partir des résultats ainsi mis en évidence, il ya des implications de politiques économiques. Par conséquent nos recommandations visent :

· L'Etat devra combattre la corruption sous toutes ses formes. Nous pensons qu'il fallait faire de la bonne gouvernance la première priorité pour la côte d'ivoire. Il est nécessaire de poursuivre les actions d'amélioration de la budgétisation à travers le Cadre des Dépenses à Moyen terme (CDMT) et la gestion axée sur les résultats.

· Un approfondissement des reformes économiques et institutionnelles de maniérer à favoriser l'expansion du secteur privé. pour cela l'Etat doit surmonter les importants obstacles pour se recentrer sur une croissance tirée par les entreprises privées et une plus grande participation de ce secteur à la fourniture de service. Pour cela la poursuite du partenariat entre les secteurs public et privé et l'application effective de la réglementation en la matière s'avère nécessaire. La promotion de l'investissement privé, peut être opérée à cour terme par le développement de PME/PMI et par le micro crédit. Elle nécessite une simplification généralisée des procédures, l'amélioration de l'environnement des affaires en particulier le code du travail, le code des investissements, la législation sur la concurrence, le code des douanes et la loi sur la propriété industrielle ;

· La politique d'investissement public en infrastructures de développement est un instrument efficace pour stimuler et soutenir le développement du secteur privé. L'Etat doit mettre en oeuvre un programme de reconstruction/réhabilitation des infrastructures publiques essentiels (routes, port, aéroport) en vue de permettre un meilleur développement des activités économiques rentables.

· Dans le domaine de santé et éducation, l'Etat doit doubler les efforts et mettre en oeuvre un programme de reconstruction /réhabilitation d'infrastructures sanitaires et éducatives et les équiper, former et renforcer les capacités du personnel de santé et d'éducation ,car la hausse de la productivité du travail permise par l'emploi d'une main d'oeuvre bien soignée permettrait aux entreprises de réaliser des profits et aux investisseurs étrangers d'être moins réticents pour accorder les financements aux firmes et aussi veillez à ce qu'il y ait une adéquation entre la formation et l'emploi.

· L'influence positive de la population active et l'importance de son élasticité à long terme révèle que ce facteur est celui qui contribue le plus à la croissance. Il est donc impératif d'en assurer la qualité. L'Etat doit promouvoir toute initiative publique ou privée allant dans le sens de la formation en vue d'améliorer la qualité du capital humain et ces capacités à accroitre la productivité

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- LUCAS 1988, « On the mechanics of economic development », journal of monetary economies,vol22,July, pp.1-50

- Martin et Warr « Explaining Agriculture's Relative Decline: A Supply Side Analysis for Indonesia »,World Bank Economic Review,Vol7 n°3,pp.381-401, September,1994.

- N'Guessan B .A, « structures des dépenses publiques, investissement privé et croissance dans l'UEMOA », BCEAO,DER n°07/04

- Nubukpo K. K.(2003), « Dépenses publiques et croissance économique des économies de l'UEMOA » p.28

- Ojo O et Oshikoya T .(1995) «  Determinats of long terme growth :some african results » ,Journal of African Economies,n°4(2),pp.163-191

- Pierre B  et A .Lipichitz, « Quel rôle joue l'agriculture dans la croissance et le développement ? », Tiers monde, 2005, Vol .46,n°183,pp.603-624

- Reinhart .C et Khan.M (1990), « private investment and economic growth in developing countries »,World development,Vol.18,n°1(January 1990),pp. 243-258.

- Romer.P(1986), « increasing returns and long run growth »,The journal of political economy, Vol.94,n°5,(Oct 1986), pp.1002-1037

- Solow.R.M (1956), « contribution to the theory of economic growth »,Quarterly journal of economics, Vol.70, n°1, (Feb 1956)

- Rapports de FMI

- Wattara W, (2008), « Depenses publiques,corruption et croissance économique dans les pays de l'UEMOA :une analyse de la causalité au sens de granger »,Revue africaine de l'intégration, Vol1.1,N°1,pp139-160

- Wilimas Easterly,1992 « How much does policy affect growth »

Sites internet

www.bceao.int

Présente structures des dépenses publiques, investissement privé et croissance dans l'UEMOA. Consulté en juin 2014.

www.hetsa.org

Présente An essay in Dynamic Theory. Consulté en juin 2014.

www.persee.fr

Présente quel rôle joue l'agriculture dans la croissance et le développement ?. consulté en juin 2014.

www.econ.nyu.edu

Présente Economic growth in a cross section of countries. Consulté en juin 2014.

www.ideas.repec.org

Présente Government spending in a simple model of endegenous . Consulté en juin 2014.

www.williameasterly.file.wordpress.com

Présente how much does policy affect growth. Consulté en juin 2014.

www.qje.oxfordjournals.org

présente africa's growth trajedy . consulté en juin 2014.

www.beep.ird.fr

Présente Analyse de l'impact de l'investissement public sur la croissance au Mali. Consulté en juin 2014.

www.books.google.ci

Présente Just how important is finance for African development . Consulté en juin 2014.

www.odi.org.uk

Présente Financial integration and development in sub-Saharan. Consulté en juin

2014.

www.pnud.com

presnte les données sur IDH au monde . consulté en mai 2014.

www.mef.ci

Présente les données sur l'économie ivoirienne. Consulté en mai 2014.

www.banquemondaile.com

Présente les données sur l'économie ivoirienne. Consulté en mai 2014.

www.ifm.com

Présente les données sur l'économie ivoirienne. Consulté en mai 2014.

Annexes

Annexe 1 : Base de données

SOURCES : MEF/DCPE, DGBF et BM

Tableau n°7 : Test de Jarque Bera de la normalité des variables

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 7

Tableau n°8 : Test de Jarque Bera de la normalité des variables

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 7

Tableau n°9 : Test de corrélations entre les variables

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 7

Tableau  10: Résultats de test de stationnarité DICKEY-FULLER

Variable

En niveau

Différence première

 

Valeur calculé

Valeur théorique

Valeur calculé

Valeur théorique

 

LPIBR

2.68

-1.96

-3.43

-2.96

I(1)

LINVSAN

-0.53

-1.96

-4,69

-2.96

I(1)

LINVEDU

0.06

-1.96

-5.38

-2.96

I(1)

LINVAGRI

-1.36

-1.96

-5.78

-2.96

I(1)

LINVINF

-0.59

-1.96

-5.87

-2.96

I(1)

LINVP

-1.04

-1.96

-5.87

-2.96

I(1)

LPOPW

2.08

-1.96

-3.89

-2.96

I(1)

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 7

Tableau  11: Résultats de stationnarité de test de PP

Variable

En niveau

Différence première

 

Valeur calculé

Valeur théorique

Valeur calculé

Valeur théorique

 

LPIBR

2.68

-1.96

-3.43

-2.96

I(1)

LINVSAN

-0.53

-1.96

-4,69

-2.96

I(1)

LINVEDU

0.06

-1.96

-5.38

-2.96

I(1)

LINVAGRI

-1.36

-1.96

-5.78

-2.96

I(1)

LINVINF

-0.59

-1.96

-5.87

-2.96

I(1)

LINVP

-1.83

-1.96

-5.87

-2.96

I(1)

LPOPW

3.08

-1.96

-3.89

-2.96

I(1)

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 7

Tableau 12 : Test de coiéntegration de Johansen

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 7

Tableau 1 3 : estimation du premier modèle à long terme

Dependent Variable: LOG(PIB)

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LOG(INVP)

0.112591

0.023496

4.791891

0.0001

LOG(INVSAN)

-0.003035

0.008247

-0.368024

0.7158

LOG(INVINF)

0.000876

0.017058

0.051351

0.9594

LOG(INVEDU)

-0.025556

0.011628

-2.197785

0.0371

LOG(INVAGRI)

0.020229

0.011239

1.799821

0.0835

LOG(POPW)

0.562074

0.035548

15.81190

0.0000

C

7.419806

0.154149

48.13397

0.0000

R-squared

0.974781

Mean dependent var

9.137104

Adjusted R-squared

0.968961

S.D. dependent var

0.155710

S.E. of regression

0.027433

Akaike info criterion

-4.168315

Sum squared resid

0.019567

Schwarz criterion

-3.850874

Log likelihood

75.77719

F-statistic

167.4915

Durbin-Watson stat

0.962162

Prob(F-statistic)

0.000000

Source : l'auteur a partir de l'analyse de données

Tableau 14 : Teste de stationnarité de résidus du modèle 1

Null Hypothesis: ERREUR has a unit root

Exogenous: Constant

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.063482

0.0037

Test critical values:

1% level

 

-3.661661

 
 

5% level

 

-2.960411

 
 

10% level

 

-2.619160

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Source : l'auteur a partir de l'analyse de données

Tableau 15 : estimation du modèle 1 à court terme

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LOG(INVSAN))

0.008212

0.007337

1.119180

0.2746

D(LOG(INVP))

0.071900

0.017705

4.061029

0.0005

D(LOG(INVINF))

-0.007039

0.009701

-0.725594

0.4754

D(LOG(INVEDU))

-0.004750

0.007257

-0.654503

0.5193

D(LOG(INVAGRI))

0.022454

0.013523

1.660469

0.1104

D(LOG(POPW))

0.160509

0.244404

0.656735

0.5179

ERREUR(-1)

0.000925

0.000432

2.140500

0.0431

C

0.011198

0.008676

1.290769

0.2096

R-squared

0.672556

Mean dependent var

0.014132

Adjusted R-squared

0.572900

S.D. dependent var

0.032269

S.E. of regression

0.021089

Akaike info criterion

-4.662497

Sum squared resid

0.010229

Schwarz criterion

-4.292436

Log likelihood

80.26870

F-statistic

6.748727

Durbin-Watson stat

2.153144

Prob(F-statistic)

0.000208

Source : l'auteur a partir de l'analyse de données

Tableau 16 : estimation du modèle 2 à long terme

Dependent Variable: LOG(INVP)

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

LOG(INVINF)

0.526399

0.120654

4.362861

0.0002

LOG(INVEDU)

0.127635

0.082453

1.547986

0.1329

LOG(INVAGRI)

0.168532

0.077854

2.164731

0.0391

LOG(INVSAN)

-0.165541

0.053410

-3.099432

0.0044

C

3.561149

0.464240

7.670919

0.0000

R-squared

0.730595

Mean dependent var

6.631384

Adjusted R-squared

0.692109

S.D. dependent var

0.453344

S.E. of regression

0.251551

Akaike info criterion

0.216389

Sum squared resid

1.771788

Schwarz criterion

0.443133

Log likelihood

1.429582

F-statistic

18.98320

Durbin-Watson stat

1.614425

Prob(F-statistic)

0.000000

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données

Tableau 17 : Teste de stationnarité de résidus du modèle 1

Null Hypothesis: ERREUR has a unit root

Exogenous: Constant

Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)

 
 
 

t-Statistic

Prob.*

Augmented Dickey-Fuller test statistic

-4.969481

0.0003

Test critical values:

1% level

 

-3.653730

 
 

5% level

 

-2.957110

 
 

10% level

 

-2.617434

 

*MacKinnon (1996) one-sided p-values.

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données

Tableau 18 : estimation du modèle 2 à court terme

Dependent Variable: D(LOG(INVP))

Variable

Coefficient

Std. Error

t-Statistic

Prob.

D(LOG(INVINF))

0.242323

0.085016

2.850305

0.0084

D(LOG(INVEDU))

0.098881

0.066120

1.495483

0.1468

D(LOG(INVAGRI))

0.333773

0.107388

3.108099

0.0045

D(LOG(INVSAN))

-0.006214

0.066843

-0.092971

0.9266

ERREUR(-1)

-0.618831

0.164079

-3.771541

0.0008

C

-0.015856

0.035228

-0.450111

0.6564

R-squared

0.630099

Mean dependent var

-0.013999

Adjusted R-squared

0.558965

S.D. dependent var

0.296509

S.E. of regression

0.196913

Akaike info criterion

-0.244748

Sum squared resid

1.008143

Schwarz criterion

0.030077

Log likelihood

9.915976

F-statistic

8.857833

Durbin-Watson stat

2.106727

Prob(F-statistic)

0.000052

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données

Annexe 2 Différents tests sur le modèle 1 dans le long terme privé

ARCH Test:

F-statistic

0.033972

Probability

0.855006

Obs*R-squared

0.036196

Probability

0.849111

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

0.440701

Probability

0.648304

Obs*R-squared

1.082021

Probability

0.582160

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

0.883680

Probability

0.544206

Obs*R-squared

7.508716

Probability

0.482867

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

1.878052

Probability

0.104128

Obs*R-squared

19.58922

Probability

0.143633

Chow Breakpoint Test: 1999

F-statistic

1.232929

Probability

0.325932

Log likelihood ratio

7.836282

Probability

0.165492

Ramsey RESET Test:

F-statistic

0.708873

Probability

0.501465

Log likelihood ratio

1.752101

Probability

0.416424

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 4

Test de Jarque Bera

0

1

2

3

4

5

6

7

8

-0.05

0.00

0.05

S

e

r

i

e

s

:

R

e

s

i

d

u

a

l

s

S

a

m

p

l

e

1

9

8

0

2

0

1

2

O

b

s

e

r

v

a

t

i

o

n

s

3

3

Mean

3.20E-15

Median

-0.002700

Maximum

0.051382

Minimum

-0.062868

Std. Dev.

0.024728

Skewness

-0.228727

Kurtosis

3.726346

Jarque-Bera

1.013159

Probability

0.602553

Test de Cusum

Annexe 3 Différents tests sur le modèle 1 dans le court terme

Test de Jarque Bera

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

0.999390

Probability

0.384948

Obs*R-squared

2.694151

Probability

0.259999

ARCH Test:

F-statistic

0.234895

Probability

0.631688

Obs*R-squared

0.249580

Probability

0.617371

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

0.450281

Probability

0.929615

Obs*R-squared

8.761777

Probability

0.846002

Chow Breakpoint Test: 1999

F-statistic

1.571947

Probability

0.214337

Log likelihood ratio

18.87529

Probability

0.015541

Chow Forecast Test: Forecast from 1999 to 2012

F-statistic

1.189099

Probability

0.407426

Log likelihood ratio

32.46373

Probability

0.003440

Ramsey RESET Test:

F-statistic

0.808899

Probability

0.458748

Log likelihood ratio

2.300656

Probability

0.316533

Test de Cusum

Annexe 4 Différents tests sur le modèle 2 dans le long terme

Test de Jarque Berra

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

0.440701

Probability

0.648304

Obs*R-squared

1.082021

Probability

0.582160

ARCH Test:

F-statistic

0.033972

Probability

0.855006

Obs*R-squared

0.036196

Probability

0.849111

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

0.883680

Probability

0.544206

Obs*R-squared

7.508716

Probability

0.482867

Chow Breakpoint Test: 1999

F-statistic

1.232929

Probability

0.325932

Log likelihood ratio

7.836282

Probability

0.165492

Chow Forecast Test: Forecast from 1999 to 2012

F-statistic

0.757527

Probability

0.694811

Log likelihood ratio

18.60895

Probability

0.180436

Ramsey RESET Test:

F-statistic

1.402532

Probability

0.246621

Log likelihood ratio

1.671167

Probability

0.196102

Test de stabilité de Cusum pour le modèle 2 dans le long terme

Source : l'auteur à partir de l'analyse de données sur evwies 4

Annexe 5 Différents tests sur le modèle 2 dans le court terme

Test de jarque Bera

Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:

F-statistic

0.122721

Probability

0.885061

Obs*R-squared

0.323944

Probability

0.850465

ARCH Test:

F-statistic

0.158180

Probability

0.693750

Obs*R-squared

0.168172

Probability

0.681741

White Heteroskedasticity Test:

F-statistic

0.328906

Probability

0.963337

Obs*R-squared

4.333223

Probability

0.931065

Chow Breakpoint Test: 1999

F-statistic

0.744814

Probability

0.620340

Log likelihood ratio

6.453440

Probability

0.374355

Chow Forecast Test: Forecast from 2000 to 2012

F-statistic

1.464053

Probability

0.250737

Log likelihood ratio

28.85784

Probability

0.006857

Ramsey RESET Test:

F-statistic

0.460182

Probability

0.636623

Log likelihood ratio

1.204208

Probability

0.547658

Test de stabilité de Cusum

* 1 DCPE 2013

* 2 Cote d'ivoire, MEF,2012

* 3 DCPE/MEF

* 4 PNUD 2013

* 5 François Perroux (1990), Dictionnaire économique et social, Hartier

* 6 Gilles Dostaler, « Simon Kunznets, mesurer et expliquer la richesse des nations », Alternative Ecnomique p255 ;2007 

* 7 Barro 1991 , «Gouvernement spending in a simple model of endogenous»,Bureau of economic research WP,n°25,(Mai,1991),p.39

* 8 Wilimas Easterly,1992 « How much does policy affect growth »

* 9 Killick 1992, « Just how important is finance for African development »

* 10 Rapports de FMI

* 11 Jean - Yves CAPUL et OLIVIER GARNIER, Dictionnaire économique et de sciences sociales, Hatier, paris, 1999, p.121.

* 12 Un bien est du durable s'il a une durée de vie supérieur à un an.

* 13 Ojo O et Oshikoya T .(1995) «  Determinats of long terme growth :some african results » ,Journal of African Economies,n°4(2),pp.163-191

* 14 Baroo R. J., et SALA-l-MARTIN X., (1995), «Economie Growth », NEW YORK, N Y Mc Graw-Hill.

* 15 Dramae L Troré, « analyse de l'impact de l'investissement public sur la croissance économique au Mali »,memoir DEA,UCAD,1999-2000.p52

* 16 Nubukpo K. K.(2003), « Dépenses publiques et croissance économique des économies de l'UEMOA » p.28

* 17 N'Guessan B .A, « structures des dépenses publiques, investissement privé et croissance dans l'UEMOA »,BCEAO,DER n°07/04

* 14 KEHO,2007«  Dépenses publiques et croissance économique en Cote d'Ivoire », CAPEC 

* 18 Wattara W, (2008), « Depenses publiques,corruption et croissance économique dans les pays de l'UEMOA :une analyse de la causalité au sens de granger »,Revue africaine de l'intégration, Vol1.1,N°1,pp139-160

* 19 Investissements publics en infrastructure

* 20 Education, formation et santé

* 21 Via l'expérience

* 22 Via l'éducation ou formation

* 23 LUCAS 1988, « On the mechanics of economic development », journal of monetary economies,vol22,July, pp.1-50

* 24 Rapport de FMI,2012

* 25 l'interconnexion de deux réseaux 

* 26 (Les aléas météorologiques, Les aléas climatiques, maladies, épidémies, conflits, motivations individuelles de ménages et des entreprises)

* 27 extension des marchés pendant la révolution industrielle

* 28 rôle de la lutte anti-Corn Laws de Ricardo

* 29 Harrod R.F (1939) , « An essay in Dynamic Theory »,the economic journal,vol .49 n°193,pp.14-33

* 30 Solow.R.M (1956), «  A contribution to the theory of economic growth »,Quarterly journal of economics, Vol.70, n°1, (Feb 1956)

* 31 Romer.P(1986), « increasing returns and long run growth »,The journal of political economy, Vol.94,n°5,(Oct 1986), pp.1002-1037

* 32 Barro (1991), « Economic Growth in a Cross Section of Countries», The Quartely Journal of economics,Vol.106,n°2(Mai 1991),pp.407-443

* 33 Barro. R.J et Sala.I.Martin X.(1990) , « Public finance in modele of economic growth »,NEBER Working Paper,n°3362 (Mai 1990),pp39

* 34 (routes, électricité, télécommunications, et écoles)

* 35 Reinhart .C et Khan.M (1990), « private investment and economic growth in developing countries »,World development,Vol.18,n°1(January 1990),pp. 243-258

* 36 Dramane T «l'impcate de l'investissement public sur la croissance au Mali» UCAD ,1999-2000

* 37C.Morrison et A Schwartz (1992), « The impacts of transportation infrastructure on property values »,National Bureau of Economic Research,(1992),pp.201-207

* 38 Easterly et Rebelo (1993), « Fiscal and economic growth »,Journal of monetary economics vol 32

* 39 Rapport de la BM ,1993

* 40 Boccanfuso.D , Savard L et Savy B, « capital humain et croissance :évidences sur données de pays africains »,GREDI, Work paper ,9-15,juillet 2009,pp.2-28. 

* 41 Arthur Lewis (1954), « Development with Unlimited Supplies of Labour »The Manchester School. Volume 22, Issue 2, May 1954,pp 139-191

* 42 Martin et War « Explaining Agriculture's Relative Decline: A Supply Side Analysis for Indonesia »,World Bank Economic Review 7(3):381-401, September,1994

* 43 Pierre B  et A .Lipichitz, « Quel rôle joue l'agriculture dans la croissance et le développement ? », Tiers monde, 2005, Vol .46,n°183,pp.603-624






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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon