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Comment l'investissement public peut-il stimuler la croissance économique? Cas de la Côte d'Ivoire?

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par Mohamed EL Moctar KHATTRY
Université Félix Houphoute Boigny de Cocody-Abidjan - Master 2 en gestion de la politique économique 2013
  

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Introduction générale

1. Contexte et problématique

La Côte d'Ivoire, située en Afrique de l'Ouest avec une superficie de 322 642 et une population estimée en 2013 à environ vingt-trois millions trois cent soixante-treize mille habitants, a une densité d'environ 72 habitants au kilomètre carré et un produit intérieur brut (PIB) par habitant qui s'élève à 1 325,3 dollar US1(*).

A la fin des années 1980, le pays a connu des difficultés économiques suite à l'effondrement des cours du binôme café-cacao. Il s'en est suivi une augmentation du chômage, une baisse de l'épargne et une dégradation du niveau de vie de la population. La croissance du PIB était de 3% à la fin des années 1981, soit une diminution de 5% par rapport à celle de 1980 (8%), alors que la croissance démographique se situait à 4%. Cette crise a poussé l'Etat ivoirien à s'engager entre 1981 et 1993 dans quatre (4) programmes d'ajustements structurels (PAS) à l'initiative des institutions de Bretton Woods. Cependant, toutes ces stratégies et actions menées par l'Etat n'ont pas abouti à un développement durable car l'économie ivoirienne est essentiellement basée sur l'agriculture, et 60% de la population vit de ce secteur qui contribue lui seul à plus de 35% à la formation du PIB et assure 30% des recettes d'exportations.

L'économie ivoirienne a été secouée par des crises ces dernières années. On peut citer entre autres :

La crise financière internationale de 2009 qui a eu des conséquences sur2(*) :

- Les prix des matières premières ;

- les investissements Directes Etrangers (IDE) ;

- l'aide au développement ;

- les cours des produits pétroliers, etc.

Et surtout la crise postélectorale, avec de graves conséquences sur la situation économique, sécuritaire, sociale et humanitaire. Cette gravité s'est traduite par une baisse du PIB réel en 2011 (-4,69%)3(*).

Après avoir été classé au rang de 163ème en 1975 , elle est descendue au rang de 168ème sur 187 en 2012 en ce qui concerne l'indice de développement humain4(*).

Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a été bénéficiaire de l'initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) lancée en 1996, dont l'avantage est l'allègement de la dette à travers une baisse du service et une réduction du stock de la dette afin d'augmenter les capacités des investissements productifs. On assiste alors à un redressement du pays. Après une longue période de stagnation économique et de troubles politiques. Au cours des deux dernières années, les autorités ont réalisé d'importants progrès pour stimuler la croissance à moyen terme, et ainsi améliorer le niveau de vie des populations et faire de la Côte d'Ivoire un pays émergent à l'horizon 2020. Parallèlement à une forte augmentation de l'investissement public en vue de renouveler et de développer les infrastructures, les décideurs mettent actuellement en oeuvre des réformes visant, notamment, à améliorer le climat des affaires, à renforcer les secteurs financier et de l'énergie et à réduire la pauvreté. Pour soutenir des taux élevés de croissance, il faudra toutefois maintenir sur le moyen terme les efforts de réforme.

Le développement économique est le souci majeur de tout Etat. Pour atteindre cet objectif, l'Etat devra engager des dépenses pour le bonheur de toute la société. C'est-à-dire que les dépenses publiques sont supposées être bénéfiques au moins pour tous. Le rôle des dépenses publiques dans l'économie met en évidence celui de l'Etat dans l'économie.

Les composantes des dépenses publiques ont des répercussions très différentes sur les variables macroéconomiques, et sur le bien-être. L'importance des dépenses publiques d'éducation et d'infrastructure pour la croissance de la productivité du secteur privé est beaucoup soulignée dans la littérature économique. Cette importance est particulièrement grande dans les pays en développement, parce que les infrastructures économiques de base font très souvent défaut. Ce qui limite la productivité du capital et du travail dans le secteur privé.

Ainsi, le développement d'une agriculture commerciale, d'une entreprise de transport dépend de l'existence d'un réseau routier. Si l'Etat construit ce réseau, la productivité globale des facteurs dans ces secteurs va beaucoup augmenter.

Durant le période 1970-1980, l''Etat a joué un rôle important dans le processus d'industrialisation de la Côte d'Ivoire, grâce à son interventionnisme qui s'est exprimé dans le cadre d'une planification indicative dont les méthodes plus prospectives et opérationnelles, ont défini un ensemble cohérent et réaliste d'objectifs et de moyens qui ont permis d'enclencher le « décollage » de l'économie durant cette période.

Le concept de l'investissement s'est considérablement enrichi depuis la théorie du coût du capital, à travers le principe d'accélérateur, et la théorie des ressources non renouvelables. En effet, la décision d'investir est un pari sur l'avenir. Elle comporte un engagement durable d'entités (Etat ou entreprise) dans une technique de production et exerce une contrainte plus ou moins rigide sur les possibilités futures.

Puisqu'il est source d'offre productive, et donc de croissance économique, l'investissement a longtemps fait l'objet d'analyses enrichissantes, et sans cesse renouvelées. L'importance de l'investissement public dans l'investissement total et son impact positif sur la croissance trouvera sa légitimité théorique à travers les travaux de Johenson et les modélisations économétriques d'Aschauer. Cette importance de l'investissement public prend un élan particulier avec les théories de la croissance endogène ; où l'Etat, avec les dépenses publiques d'infrastructure, pourrait jouer un rôle de premier plan dans la gestion des ressources nationales. Par l'intermédiaire des dépenses publiques que l'Etat engage et des ressources qu'il mobilise, il agit directement ou indirectement sur la productivité du secteur privé.

L'étude de la relation entre investissement public et croissance économique s'inscrit dans le cadre de l'analyse effectuée par les théoriciens de la croissance endogène. Ceux-ci justifient leur analyse par le fait que l'efficacité des politiques d'intervention publique affecte la croissance de l'économie.

Seuls les libéraux les plus extrêmes, pour lesquels, la seule politique économique efficace et souhaitable, est de faire intervenir moins l'Etat. Les autres n'ont jamais oublié que l'Etat devait construire des routes, former les jeunes, et aider la recherche. Les dépenses de l'Etat pour aménager des zones industrielles, avec toute l'infrastructure nécessaire en voies d'accès, en moyens de transport et télécommunication inciterons le secteur privé à y investir, et contribuer à la croissance de la productivité globale des facteurs dans ce secteur. Les nouvelles théories de la croissance (appelées théories de la croissance endogène) sont présentées comme revalorisant l'influence des dépenses publiques dans l'économie, et comme réhabilitant le rôle économique de l'Etat. La contribution de l'Etat est souvent appréhendée dans ces modèles par le niveau de l'investissement public, qui est un indicateur de l'adéquation des infrastructures économique et sociale de base.

L'augmentation des investissements publics conduit à une augmentation du revenu national. En plus, quand les salaires sont biens protégés contre l'augmentation des prix, une augmentation des investissements publics, accroit le niveau de l'emploi, et améliore la distribution du revenu.

En Côte d'Ivoire, les investissements publics constituent une part importante des dépenses publiques. Leur classification se trouve dans le Budget final. Les sources de financement sont tout aussi bien externes qu'interne avec une part plus importante du financement sur ressources du trésor public. Les investissements sont destinés à stimuler l'activité économique et à mettre en place un cadre nécessaire pour l'expansion du secteur productif. La présente étude dont il convient d'expliciter le contexte et la justification, s'intéresse aux effets des investissements publics sur la croissance économique en Côte D'Ivoire entre 1980 et 2012.

Le problème qui se pose est de savoir si l'investissement public a contribué positivement et significativement à la croissance économique en Côte d'ivoire depuis l'indépendance jusqu'en 2012. Il s'agit également de comprendre les relations qui existent entre l'investissement public et l'investissement privé, le dernier étant le principal moteur de croissance économique.

* 1 DCPE 2013

* 2 Cote d'ivoire, MEF,2012

* 3 DCPE/MEF

* 4 PNUD 2013

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci