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La gestion des déchets ménagers dans la ville de Bertoua.

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par Alice Diane ESSINGA SAPOCK
yaoundé II-Soa - Master II professionnel 2013
  

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CONCLUSION DU CHAPITRE III

Au demeurant l'environnement est et demeure une préoccupation tant pour l'état que pour l'être humain. Le Cameroun à l'instar de bien des pays en développement s'est résolument engagé dans la gestion et la protection de l'environnement. En mettant en place un volume important d'instruments juridiques à ce sujet, le législateur camerounais a manifesté la prise de conscience et la volonté d'appropriation et de maîtrise de cette question environnementale fondamentale pour le bien-être social.

Ainsi peut-on réellement dire que la gestion des déchets ménagers dans la ville de Bertoua protège l'environnement?

CHAPITRE IV

APPRECIATION DE LA GESTION ECOLOGIQUEMENT RATIONNELLE DES DECHETS MENAGERS A BERTOUA

La gestion des déchets ménagers à Bertoua est un secteur mal structuré et mal organisé. Elle ne répond pas au principe de gestion écologiquement rationnelle (section1) et entraîne des problèmes sur la population et le cadre de vie. D'où la nécessité de réprimer les responsables de la gestion inefficace et de proposer des stratégies de gestion durable (section2).

SECTION I : UNE GESTION INAPPROPRIEE

Plusieurs facteurs entravent la gestion efficace et durable des ordures ménagères et des eaux usées à Bertoua (paragraphe 1). Ce qui conduit à des effets néfastes tant sur la population que sur son environnement (paragraphe 2).

PARAGRAPHE I : CONTRAINTES DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS DANS LA VILLE DE BERTOUA

Un des principes d'une bonne gestion des déchets d'ailleurs réaffirmé dans la Déclaration d'Abidjanest que le suivi des déchets soit abordé globalement en prenant en compte l'ensemble de la filière: collecte, évacuation, traitement. Mais les difficultés d'ordre technique, financier, social, institutionnel n'ont toujours pas permis d'étendre le service sur toutes ses séquences, sur toutes les populations et tout le territoire urbain en adéquation avecles ressources humaines, matérielles et financières disponibles et mobilisables.

Au Cameroun et particulièrement à Bertoua, plusieurs facteurs entravent la gestion des ordures ménagères. Ils sont de natureorganisationnelle (A), techniques (B), économique et financière (C).

A. Contraintes organisationnelles

Les attentes vis-à-visde la gestion des déchets ménagers aujourd'hui diffèrent suivant acteurs concernés: les ménages veulent se débarrasser des ordures et eaux usées pour une question de nuisance; les collectivitéslocales se préoccupent de leur gestion dans un double souci de l'esthétique urbaine et de l'hygiène publique et les opérateurs privés, tout en reconnaissant le caractère social du sujet, sont à la recherche du profit. Les contraintes quant à l'organisation de la gestion à Bertoua se caractérisent d'une part par la non implication de tous les acteurs(1) et d'autre part par l'incivisme de la population (2).

1. La non implication des tous les acteurs

La gestion des déchets ménagers est un domaine qui veut que tous les acteurs travaillent de concert. Or dans la ville de Bertoua non seulement les communes d'arrondissement ne s'y impliquent pas vraiment (1), mais aussi les autres services déconcentrés de l'Etat ne semble pas vouloir l'intégrer dans leurs programmes.

a. Les Communes d'arrondissements de Bertoua I et de Bertoua II

Au niveau des collectivités locales, il existe depuis et toujours un conflit de compétence entre les communautés et les communes urbaines d'arrondissement. La loi n°87/015 du 15 juillet 1987 portant création des communautés urbaines, accorde aux communautés urbaines la compétence en matière d'hygiène et salubrité alors que pendant ce temps, les communes d'arrondissement se chargent de l'enlèvement et du traitement des ordures ménagères. Les champs d'action des communautés urbaines et des communes d'arrondissement prêtent à confusion et se superposent en matière de gestion des déchets ménagers. Ce flou institutionnel n'est pas de nature à rendre aisée la gestion des déchets urbains.

A Bertoua, les CAB 1 et CAB 2 ne s'impliquent pas dans la gestion. L'on ne ressent pas de véritables actions de leur part, tout repose sur la CUB. Les comités d'hygiène et salubrité qu'elles ont créés dans les quartiers ne sont pas opérationnels et elles ne font rien pour. La journée d'hygiène qu'est le premier jeudi du mois est supervisée tant par les CA que par la CUB.

b. Les autres services déconcentrés de l'Etat

La stratégie nationale de gestion des déchets prévoit aussi l'implication du MINADER, MINIMIDT, MINDCAF, MINEE et même du FEICOM dans la gestion des déchets ménagers. Chacun de ces acteurs a un rôle bien déterminé par les textes nationaux et leurs services déconcentrés sont présents dans la ville de Bertoua. Sur le terrain ces services ne font strictement rien.

2. L'incivisme de la population

L'incivisme des populations constitue la cause fondamentale de la mauvaise gestion des déchets ménagers. Dans les quartiersenclavés les déchets produits sont jetés directement dans les drains ou dans lesespaces vides quand il n'y existe pas une autre forme de pré collecte. Même dans les quartiers où la voirie est praticable, certains ménages se débarrassent des ordures n'importe où. L'on peut alorsimaginer les conséquences sur l'environnement : odeurs nauséabondes, obstructiondes drains et inondation des maisons, eutrophisation des plans d'eau etc.Ces quartiers spontanés (non lotis) couvrent souvent une grande superficie des villeset arbitrent la majorité de la population (55- 70%)75(*). Le service de ramassage est malorganisé à cause non seulement de l'absence des voies d'accès pour le service decollecte mais aussi à cause de la distance parfois trop importante des habitatsjusqu'aux axes viabilisés.L'incivisme des populations se manifeste par des actes tels que:

- le dépôt et l'abandon des poubelles pleines d'ordures au point de collecte de HYSACAM et même après le passage des camions de ramassage,

- le dépôt des ordures dans les marécages, les rigoles naturelles et ravins,

- l'incinération des ordures (herbes, feuilles mortes, etc.),

- le déversement des déchets ménagers dans les fosses des latrines,

- la création des dépotoirs près des domiciles,

- l'évacuation des eaux usées à ciel ouvert et dans la rue.

Figure 5: dépotoir à proximité d'un domicile, dans quartier populeux de Bertoua II.

Figure 6: ordures déversées dans une rigole au quartier Tigaza (source: auteur).

* 75 Source: PDU Bertoua 2012.

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