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Comité de lutte contre la répression au Maroc. Analyse d'une association centrée en Belgique 1972-1995.

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par ZIAD EL BAROUDI
Université Libre de Bruxelles - Master en Histoire 2015
  

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Chapitre IV : Les Comités de Lutte contre la Répression au Maroc

Alors que la répression bat son plein au Maroc, l'idée de constituer une caisse de résonance en-dehors du pays en faveur des détenus d'opinions, fit son chemin. Profitant d'une forte présence communautaire maghrébine généralement et marocaine plus particulièrement en Belgique, les Comités de Lutte contre la Répression sont directement nés d'une demande formulée par les militants marocains. Durant l'été 1970, un projet d'un Comité de Lutte contre la Répression au Maroc était né au Maroc. Cet embryon de CLCRM regroupait cinq associations : l'UNEM, l'Union Nationale des Ingénieurs du Maroc, l'Association des Jeunes Avocats, l'Union des Ecrivains du Maroc et le Syndicat National de l'Enseignement Supérieur. Mais ce projet a été tout de suite interdit par le régime141.

Deux ans plus tard, entre février et mars 1972, le premier Comité de Lutte contre la Répression voit le jour à Paris. A la demande des militants marocains provenant des plus importants mouvements politiques de gauche vus plus haut, le bureau de Paris apparaîtra comme la première expérimentation en termes de dénonciation de la répression au Maroc.

A. Le Comité de Paris : Comité pionnier 1972

Suivant le contexte de la puissante répression politique au Maroc et à l'étranger, le Comité de Paris s'activait à constituer des dossiers sur les détenus politiques au Maroc.

Au sein du Comité parisien, émergeront deux noms incontournables : il s'agit de François Della Sudda et de Christine Jouvain - Daure-Serfaty*. Directeur de publication de la revue Souffle depuis sa censure au Maroc en 1972142, François Della Sudda poursuivra sa tâche dans l'édition des bulletins d'informations. Très impliquée dans la lutte contre la répression au Maroc, Christine Jouvain - Daure-

Serfaty* multipliera ses contacts avec l'AMF, l'Association des Travailleurs Marocains de France (ATMF), mais aussi avec Amnesty International et la Ligue des Droits de l'Homme, par l'intermédiaire de l'avocat Alain Martinet, pour organiser les premières missions juridiques au Maroc. Ces missions avaient

139 I. VAN DER VALK, in N. OUALI (dir.), Trajectoires et dynamiques migratoires de l'immigration marocaine de Belgique, Bruxelles, Bruylant, Coll. Carrefours, N°4, 2004, pp. 339-347.

140 CEGES, Fonds Pierre Le Grève, AA 1936, Liasse n°407, Les CLCRM - Comptes rendus et documents internes : Bilan des activités du MAB envoyé au CCRM de Bruxelles daté du 7 mars 1979.

141 K. SEFRIOUI, La revue Souffles 1966-1973 : Espoirs de révolution culturelle au Maroc, op. cit., pp. 396-397.

142 F. DELLA SUDDA (dir.), Souffles : revue culturelle arabe du Maghreb, Paris, N°2 et N°3, octobre 1973-avril 1974.

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pour but d'observer la bonne marche des procès dans les tribunaux en veillant aux respects des dispositions constitutionnelles du régime marocain et internationales relatives aux droits de l'Homme.

a.1 Les objectifs du Comité

Les objectifs du Comité de Paris sont formalisés en 18 points et énoncent en substance les dispositions suivantes143: informer sur la répression au Maroc, soutenir matériellement les victimes, assurer leur défense par l'envoi de missions juridiques et médicales, populariser les luttes du Peuple marocain contre la répression et pour l'obtention des libertés fondamentales. Ces informations sur la répression sont transmises à la presse, reprises dans un bulletin ; elles sont assemblées dans des dossiers qui sont envoyés aux organisations internationales (tel l'ONU, la Croix-Rouge, etc...) et aux représentants politiques français.

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