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Mutations et devenir des paysanneries de l'opération Yabassi-Bafang (littoral - Cameroun).

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par Basile TENE
Université de Yaoundé - Maîtrise en Géographie Humaine 1991
  

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C- L'INÉGAL DÉVELOPPEMENT DES CULTURES VIVRIÈRES ET DES

ACTIVITÉS NON-AGRICOLES.

Face à la non rentabilité des cultures d'exportation (cacao et café) au cours des 5 dernières années et la baisse considérable des revenus du paysan, ces derniers développent la production des cultures vivra ères et exercent de plus en plus des activités, en marge des travaux champêtres. Ceci dans le but d'accroître ou de maintenir le niveau de vie.

C-l. L'engouement récent pour les cultures vivrières.

Le développement du secteur agricole dans la zone de l'opération porte surtout les cultures de rente. C'est sur l'initiative spontanée des paysans que les cultures vivrières connaissent une extension.

Très tôt, la région aura un excédent alimentaire, en banane-plantain, macabo, taro, fruits etc. Compte tenu du nombre insuffisant de consommateurs sur place, des problèmes de transport, de commercialisation hors de la zone et les tracasseries administratives. La production vivrières a été jusque là 1 ' apanage des femmes.

Avec la fin du monopole de la gestion de la SODENKAM sur la région et la libération du commerce de vivres au Cameroun, il y a un engouement accru pour la production vivrière qui s'écoule facilement sur les marchés voisins. Ainsi l'appel des villes pour leur ravitaillement et la demande pressante des marchés de Bafang et de Yabassi contribuent à améliorer les prix des denrées alimentaires. Ceci est à l'origine de la motivation paysanne pour 1 ' extension des cultures vivrières.

Les femmes, qui étalent jusque-là principales productrices des produits vivriers, ont vu leur pouvoir d'achat s'accroître leur garantissant en même temps une certaine indépendance financière vis-à-vis des hommes, Ces derniers ne peuvent plus se contenter de leurs revenus en café et cacao déjà faibles, et "qui ne cessent de chuter. La production vivrière cesse ainsi 'être le domaine réservé d'une classe social, pour devenir la ^occupation de tout le ménage.

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Figure 4: Répartition des activités secondaires

Source : enquête directe

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Une enquête de terrain nous a permis de constater que plus de 60% des paysans interrogés consacreront une partie importante des surfaces non encore mises en valeur aux cultures vivrières. Le rythme avec lequel cette culture est pratiquée, elle sert de palliatif au manque à gagner du café et du cacao et pourrait ainsi permettre à la zone de l'Opération, dans un futur proche, d'être l'un des greniers de la province du Littoral et même du Cameroun.

C.2. Le déploiement des activités non agricoles.

Les paysans de l'Opération Yabassi -Bafang ont un savoir-faire étendu. Dans des conditions économiques viables cela peut leur procurer un revenu non négligeable et compenser ainsi le déficit agricole. Ainsi les paysans pratiquent pendant le temps libre les activités telles: le commerce, l'artisanat et autres (maçonnerie, menuiserie, chasse, etc...).

L'artisanat occupe la première place dans les activités secondaires des paysans. Cependant il y a une distorsion entre les villages pour une même activité; ainsi Mâle proche de Nkondjock est le premier village commercial avec 20,4% de commerçants. La proximité de ce village du centre administratif est la principale raison, car les échanges sont intenses. Ceci permet à ses habitants d'exercer d'autres activités à Nkondjock (gardiennage et planton de bureau), ignorées dans d'autres villages. Le village Didipé par contre s'illustre par l'artisanat qui occupe 20,5% des personnes enquêtées; cela s'explique par le fait que la matière première (bois, lianes, etc...) sont faciles à obtenir; la chasse et la pêche sont les principales autres activités, qui représentent 7,3% du total.

D'une façon générale, 33,5% de paysans enquêtes exercent des activités en marge de l'agriculture. Dans le contexte actuel de la région, ce pourcentage peut croître.

LES FACTEURS EXTERNES DU DEVENIR DES VILLAGES

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