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Analyse comparative de la répartition des espaces verts urbains dans les métropoles européennes.

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par Yannick Schneeberger
Université de Lausanne - Master of science in urban studies 2011
  

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5.4 VERS UN UNIVERSALISME DANS LA CRÉATION D'ESPACES VERTS URBAINS ?

Actuellement, les villes nouvelles sont écologiques et «la végétation est intégrée à toutes les composantes de la ville» (Merlin, 2009 : 358). Les problèmes urbains sont fréquemment similaires

11 Voir Wiel Marc (1999), La transition urbain ou le passage de la ville pédestre à la ville motorisée, Sprimont, Mardaga.

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entre les grandes villes européennes. Mobilité, pollution, esthétique et ambiance urbaine constituent des thématiques importantes de la politique urbaine. Les espaces verts jouent un rôle considérable dans la politique urbaine durable, de par leurs capacités à favoriser la mobilité douce, réduire la pollution, esthétiser et structurer l'espace, créer des ambiances et jouer un rôle dans la biodiversité.

L'urbanisme végétal permet de répondre à bien des maux urbains, d'ailleurs il est en Europe au moins, une déclinaison obligée de l'espace urbain, et aucun projet important ne saurait se passer d'un volet paysager et jardinatoire» (Lévy et Lussault, 2003 : 528). Cet élan vert propose une image et des vertus très seyantes, qui occultent un fait majeur, en effet, «l'accroissement des surfaces urbanisées participe au recul des milieux naturels et à l'effacement progressif des paysages ruraux à la périphérie des villes» (Boutefeu, 2007c : 1). Ainsi prend place le débat qui oppose le modèle de ville compacte à celui de ville étalée, que nous avons précédemment évoqué. Le nouveau paradigme d'intégration des espaces verts urbains extra-urbain dans l'offre en espaces verts des villes est également source d'un nouveau mal urbain commun aux métropoles. En effet, « le marginal urbain, l'exclu, c'est aujourd'hui l'être bloqué, l'être incapable de se mouvoir très loin ou régulièrement. C'est celui ou celle, qui n'est pas en mesure de vivre comme tout le monde les formes de travail, les modes de consommation, les pratiques de loisirs ou de rencontre avec autrui qu'implique la circulation généralisée» (Chalas, 2000 : 107) nous dit le chercheur français, repris par Donzelot (200412) qui parle de ville à trois vitesses. Le niveau de réalité porté par ces constats pessimistes dépend certainement des formes de ville des métropoles, des densités présentes et des modes de vie des habitants, en termes de pratiques spatiales et de besoin en surface de logement notamment.

Les transports publics ont la capacité de réduire les différents d'accessibilité entre les portions du territoire, or atteindre la limite ville-campagne par de tels moyens s'avère onéreux, et peu rentable pour les transporteurs. Les coûts d'infrastructures laissent penser que l'accès aux espaces verts extra-urbains reste un privilège, et donc une source d'une injustice sociale. A nouveau, il est vraisemblable que la forme des villes et les pratiques spatiales des habitants fassent varier l'injustice réelle ou constatée entre métropoles d'Europe. D'après Guérois (2003 : 44), «on observe assez nettement, à travers l'évolution des formes urbaines citées en référence, un glissement progressif du modèle `idéal' vers une structure urbaine de type polycentrique». Dès lors, l'accessibilité aux espaces verts des habitants des métropoles européennes tendraient à s'uniformiser, du moins pour celles qui étaient l'objet de la constatation de Marianne Guérois, à savoir Amsterdam (Randstadt), Münich et

12 Voir Donzelot Jacques, 2004, « La ville à trois vitesses : relégation, périurbanisation, gentrification. http://www.esprit.presse.fr/archive/review/article.php?code=7903. Consulté le 9 mai 2011.

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Londres. Le basculement vers cette forme durable de la ville est un mouvement certes en marche mais qui prend appui sur des villes aux formes très différente et ne déploie apparemment pas encore d'effets assez puissants pour en modifier la structure antérieure.

De plus, «les tendances très homogénéisatrices des dernières décennies j...] ne sauraient occulter les réinventions régionales permanentes qui se sont faites, et dont les densités urbaines sont un des révélateurs. Pour très longtemps encore, la relation à la densité urbaine demeurera différente selon les cultures, conservant cette diversité des modèles urbains qui est, sans doute, une des chances du territoire européen» (Berroir et al., 1995 : 23). Le renforcement constant des contraintes apportées par la politique européenne en matière d'aménagement du territoire suppose également une augmentation des inadéquations avec la particularité des environnements urbains, ce d'autant plus que des pays aux formes héritées toujours plus diverses viennent à se joindre à la communauté européenne. Malgré les fortes divergences théoriques et les problèmes locaux qui accompagnent la planification urbaine aujourd'hui, les technologies de l'information et de la communication permettent aux décideurs politiques d'être au courant des pratiques internationales en matière de création d'espaces verts ; dès lors il est probable que des solutions urbanistiques particulières puissent être également plus facilement trouvées. Paradoxalement, de nos jours, et Sandrine Berroir l'exprime pleinement, il ne semble pas y avoir d'universalisme théorique autour de la manière de concevoir le vert en ville en Europe, et ce malgré la politique les recommandations de l'Union et le renforcement des réseaux de connaissance entre acteurs de la politique urbaine.

Finalement, ce passage à travers le temps est synthétisé par ce constat : «Les sociétés édifient les états de nature qui correspondent à leurs schèmes culturels et à leurs logiques sociales à un moment historique donné» (Lévy et Lussault, 2003 : 655). En effet l'influence des besoins urbains a dicté le choix de la forme des espaces verts. Le jardin est, d'après Lévy et Lussault (2003 : 528) «chargé de signifier la nature en ville, et plusieurs courants de l'urbanisme lui ont confié des rôles déterminants».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon