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Stratégies géoéconomiques des multinationales du pétrole au Gabon. Les cas de shell, total et sinopec.

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par Jean de dieu MINYEM
Université Omar Bongo de Libreville - Master 2 Géographie 2015
  

Disponible en mode multipage

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Université Omar Bongo

Faculté des lettres et sciences humaines

Département de Géographie

Master : Géosciences Politiques du Monde Contemporain

Option : Géosciences politiques des mers et océans

MEMOIRE DE FIN DE SECOND CYCLE

THEME. STRATEGIES GEOECONOMIQUES DES MULTINATIONALES DU PETROLE AU GABON : les cas de SHELL, TOTAL et SINOPEC.

http://www.gaboneco.com/nouvelles_africaines_23022.html

Présenté et soutenu devant public par

- MINYEM JEAN DE DIEU

Sous la direction de :

- Guy Serges BIGNOUMBA, (Maître de conférences)

- Jonathan NDOUTOUME NGOME, (Maître-assistant).

Libreville, octobre 2015

SOMMAIRE

Sommaire..............................................................................................i

Dédicace................................................................................................ii

Remerciements.........................................................................................iii

Glossaire.................................................................................................iv

Introduction générale....................................................................................1

Première partie. Domaine et secteur pétroliers gabonais..........................................14

Chapitre I. Le domaine pétrolier gabonais...........................................................15

Chapitre II. Le secteur pétrolier gabonais............................................................20

Seconde partie. Le « grand jeu » stratégique sur l'échiquier pétrolier gabonais..............39

Chapitre III. Des stratégies similaires pour les trois multinationales.............................40

Chapitre IV. Des stratégies différentes selon les multinationales.................................54

Chapitre V. Synthèse des conséquences des différentes stratégies sur les principaux acteurs du secteur pétrolier..........................................................................................59

Conclusion générale......................................................................................71

Annexes....................................................................................................78

Bibliographie.............................................................................................102

Table d'illustrations.....................................................................................108

Table des matières.....................................................................................109

DEDICACE

A toi, au plus profond de moi, papa.

NOS REMERCIEMENTS

D'abord au collège professoral du programme de formation en Master Géosciences politiques du monde contemporain de l'université Omar Bongo ; tout particulièrement au Professeur Marc-Louis ROPIVIA, responsable dudit programme, Recteur de l'université Omar Bongo et au Docteur Serge LOUNGOU, le coordonnateur dudit master, pour l'opportunité qu'ils nous ont accordée de suivre cette formation. Ils ont su, avec dextérité, rigueur et magnanimité, nous initier au décryptage des environnements et systèmes internationaux et nationaux.

Ensuite nos remerciements spéciaux au Professeur Guy-Serge BIGNOUMBA et au Docteur Jonathan NDOUTOUME NGOME qui ont bien voulu nous guider tout au long de cette quête. La disponibilité dont ils ont fait preuve nous a fourni un peu plus d'énergie pour mener à terme notre tâche. Nous vous en sommes fortement reconnaissants.

Enfin, que tous ceux qui, de près ou de loin, de quelque façon que ce soit, ont participé à la réalisation de ce travail scientifique, trouvent ici l'expression de notre profonde gratitude : Sophie NGO MINYEM, Théophile NDJOCK MINYEM, Suzanne NGO MINYEM, Luc René LIKOUND, Marthe Célestine NGO MINYEM, Jeanne Rosine NGO NYECK, Camille AMBASSA, Louis Martin WORA, Jean KOUMBI DIYEDI, Jacques ANVAME, Dieudonné DIBADI MAYILA, et d'autres encore. La liste ne saurait être exhaustive.

Merci à tous, du fond du coeur.

GLOSSAIRE

B/J : Baril par Jour

BM : Banque Mondiale

BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud

CAISTAB : Caisses de stabilisation et de Péréquation

CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale

CERGEP : Centre de Recherche en Géosciences politiques et Prospectives

CNI : Compagnie de Navigation Intérieure

CNUCED : Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement

COMILOG : Compagnie Minière de l'Ogooué

CTC : Compagnie de Transport et Commerce

DAS : Domaine d'Activité Stratégique

DGE : Direction Générale de l'Environnement 

DGH : Direction Générale des Hydrocarbures

DGI : Direction Générale des Impôts

F CFA : Franc de la Communauté Financière d'Afrique pour les pays membres de l'UEMOA et Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale pour les pays membres de la CEMAC.

FMI : Fonds Monétaire International

GOC : Gabon Oil Company

GPMC : Géosciences Politiques du Monde Contemporain

GPP : Groupement des Professionnels du Pétrole

GTN : Gabon Transport du Nord

IMET : International Military Education and Training

ITG : Inter Transport Gabon

LCAG : Learned, Christensen, Andrews Guth

LTD : Limited

Mt : Million de tonnes

ONEP : Organisation Nationale des Employés du Pétrole

ONG : Organisation Non-Gouvernementale

ONU : Organisation des Nations Unies

ONUSIDA : Organisation des Nations Unies contre le SIDA

OTAN : Organisation du Traité de l'Atlantique Nord

PDG : Président Directeur Général

PIB : Produit Intérieur Brut

PSGE : Plan stratégique Gabon Emergent

SER : Société Equatoriale de Raffinage

SETRAG : Société d'Exploitation du Transgabonais

SGE : Société Gabonaise d'Entreposage

SGEPP : Société Gabonaise d'Entreposage de Produits Pétroliers

SHO-BON : Société du Haut-Ogooué-Société de Batellerie de l'Ogooué-Ngounié

SIDA : Syndrome Immunitaire Déficient Acquis.

SINOPEC : China Petrochemical Corporation

SOGARA : Société Gabonaise de Raffinage

SPAEF : Société des Pétroles d'Afrique Equatoriale Française

SWOT : Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces)

UEMOA : Union Economique et monétaire Ouest-Africaine

UOB : Université Omar Bongo

UPEGA : Union Pétrolière Gabonaise

URO-GABON : Union des Remorqueurs de l'Océan

US : United State

USA : United State of America

INTRODUCTION GENERALE

I. JUSTIFICATION DU SUJET

1.1. INTERET DU SUJET

Deux types d'intérêt, justifient le choix de ce sujet : un intérêt économique et un intérêt politique.

1.1.1. L'INTERET ECONOMIQUE DU SUJET

L'intérêt économique de ce thème repose sur deux aspects : le premier aspect est que le secteur pétrolier est le secteur fondamental de l'économie gabonaise et le second aspect, c'est que les multinationales pétrolières constituent le socle même de ce secteur.

En effet, en 2013, le poids du pétrole dans l'économie gabonaise est de 44%  du PIB et représente 83% des recettes d'exportation et 53% des recettes budgétaires1(*). En 2014, ce poids est de 39,3% dans le PIB, 85% dans les recettes d'exportation et 49% dans les recettes budgétaires2(*).

Malgré l'arrivée de la Gabon Oil Company3(*) (GOC) en 2010, les multinationales pétrolières, implantées au Gabon avant même l'indépendance du pays, restent les plus importantes entreprises du secteur de la production pétrolière au Gabon. Au regard de leurs capitaux et de leurs chiffres d'affaires, ces multinationales sont de véritables puissances financières et économiques4(*).

1.1.2. INTERET POLITIQUE DU SUJET

L'intérêt politique de notre étude repose également sur deux aspects. D'abord il existe une relation très forte entre les multinationales et leurs Etats d'origine. Cette relation peut aller jusqu'à la confusion de ces deux acteurs5(*). Ensuite le besoin de conquête et de contrôle de la manne pétrolière gabonaise pousse les Etats d'origine des multinationales et lesdites multinationales à entretenir des rapports avec l'Etat gabonais. Ces rapports entre ces différentes parties sont sous-tendus par des liens politiques, diplomatiques, économiques, voire militaires, etc. Et ces liens déteignent, selon qu'ils sont favorables ou pas à l'Etat gabonais, sur la situation intérieure du pays (sur la politique, l'économie, le social etc.).

1.2 OBJET ET CHAMP D'ETUDE

1.2.1. L'OBJET DE L'ETUDE

L'objet global de ce travail est de comparer, sous l'angle de la Géoéconomie, les différentes stratégies des multinationales pour la conquête et le contrôle du marché gabonais de la production pétrolière. Très précisément, le Gabon est l'aspect spatial de l'objet de notre étude qui se décline en plusieurs autres aspects : le pétrole gabonais, les multinationales exerçant sur le territoire gabonais et leurs stratégies au regard de la Géoéconomie.

Ainsi, situé géographiquement en Afrique et précisément en Afrique centrale, le Gabon fait partie de la communauté des Etats de l'Afrique Centrale (CEMAC) et de la communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC). C'est un pays francophone traversé par l'équateur ayant une superficie de 267 667 km2 et une population d'un million cinq cent mille habitants. Certains estiment cette population à 1,711 million en 20146(*). Cette situation géographique montre un pays limité au nord par la Guinée Equatoriale et le Cameroun, à l'est et au sud par le Congo et à l'ouest par l'océan Atlantique selon la carte ci-après.

Carte no 1. Situation géographique et administrative du Gabon.

Le pétrole gabonais qui est l'un des autres aspects de l'objet de notre étude est produit dans sa quasi-totalité par les multinationales. Il s'agit des sociétés transnationales : des entreprises implantées dans plusieurs pays par le biais de filiales dont elles détiennent tout ou partie du capital.7(*) Dans le cadre de notre étude seules les multinationales de production de pétrole nous intéressent pour la simple raison qu'il s'agit, au de-là de l'exploration ou du raffinage et même de la distribution, de l'activité qui permet à un pays d'être classé comme « producteur de pétrole » donc potentiellement riche. Les multinationales que sont Shell, Total et Sinopec feront l'objet de notre réflexion8(*). C'est Addax Petroleum l'une des filiales de Sinopec qui sera étudiée ici parce qu'au moment de la réalisation de cette étude, Sino Oil and Gas Gabon, seconde filiale du groupe, n'est pas encore productrice de pétrole au Gabon. Shell, Total et Sinopec représentent deux espaces géopolitiques opposés : l'Occident (les pays développés) pour les deux premières et les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud ou pays émergents) pour la dernière. Ces deux blocs constituent aujourd'hui les deux visions principales du monde qui s'affrontent dans l'objectif final de la conquête de la puissance suprême9(*).

la Géoéconomie, un autre aspect de l'objet de notre étude, est l'angle sous-lequel l'analyse de l'affrontement de ces deux « blocs » sera faite. Il s'agit d'une discipline académique née aux Etats-Unis sous la plume d'« Edward Luttwak, au tout début des années quatre-vingt-dix, [qui] annonçait l'avènement d'un nouvel ordre international où l'arme économique remplaçait l'arme militaire comme instrument au service des États dans leur volonté de puissance et d'affirmation sur la scène internationale. Les menaces militaires et les alliances ont perdu leur importance avec la pacification des échanges internationaux, précise-t-il dans son ouvrage clé The Endangered American Dream; dès lors, les priorités économiques ne sont plus occultées... »10(*). La Géoéconomie est apparue en France grâce à Pascal Lorot. Ce dernier a créé en 1997 la revue trimestrielle Géoéconomie. Il ne partagera pas totalement la conception de Luttwak qui, selon lui, « n'est pas exempte de critiques et d'imprécisions méthodologiques. Plus fondamentalement,[précisera-t-il], l'approche d'Edward Luttwak nous paraît être trop étroite, à plusieurs titres, voire quelque peu datée pour rendre effectivement compte de la réalité économique et stratégique de ce début de siècle »11(*). « Si l'on essaie [...] de la définir plus précisément, nous dirons que la géoéconomie est l'analyse des stratégies d'ordre économique - notamment commercial -, décidées par les États dans le cadre de politiques visant à protéger leur économie nationale ou certains pans bien identifiés de celle-ci, à acquérir la maîtrise de technologies clés et/ou à conquérir certains segments du marché mondial relatifs à la production ou la commercialisation d'un produit ou d'une gamme de produits sensibles, en ce que leur possession ou leur contrôle confère à son détenteur - État ou entreprise «nationale» - un élément de puissance et de rayonnement international et concourt au renforcement de son potentiel économique et social »12(*).

La Géoéconomie, selon le professeur Marc-Louis Ropivia, fait partie des Géosciences politiques qui sont un néologisme qui tient sa paternité du professeur Marc-Louis Ropivia13(*) lui-même. Il s'agit d'une expression holistique qui regroupe en son sein la Géoéconomie, la Géopolitique, la Géostratégie et la Géoécologie qui sont des branches de la Géographie politique qui constitue, quant-à elle, le tronc commun d'une arborescence qui prend ses racines dans la Géographie14(*).

Notre thématique porte également sur la Stratégie et s'accompagne de l'analyse de l'évolution de la pensée stratégique15(*). De façon classique, Sun Tzu16(*) est considéré comme le père de la Stratégie, une paternité contestée tout de même par une vision africano-centrée des Relations Internationales17(*). Pour Bernard Penisson18(*) c'est Paul Joly de Maizeroy qui, dans son livre Théorie de la guerre, publié en 1777, introduit les termes de « stratégie » et de « stratégique » dans la langue française. Si l'on reste dans le cadre de l'étymologie, « le terme « stratégie » vient du substantif grec « stratos » qui signifie armée et du verbe « agein » qui signifie mener, conduire. Leur synthèse produit alors, « stratègos », puis « stratègia » qui signifie « art de commander »19(*). Le terme « stratégie » a ainsi une origine militaire.

Aujourd'hui, « abstraction faite de quelques avant-gardistes, l'émergence de propos structurés consacrés explicitement à la stratégie d'entreprise peut se situer dans les années 50. Tiraillée dans un dédale d'écoles diverses aux appellations plus ou moins suggestives, la pensée stratégique [la stratégie d'entreprise] n'a marqué de son empreinte le monde académique qu'à partir du début des années 60. D'ailleurs, la plupart des auteurs en la matière placent le véritable commencement de la stratégie d'entreprise au moment de l'apparition du modèle S.W.O.T en 196520(*) « L'analyse SWOT ou matrice SWOT, de l'anglais Strengths (forces), Weaknesses (faiblesses), Opportunities (opportunités), Threats (menaces), est un outil de Stratégie d'entreprise permettant de déterminer les options stratégiques envisageables au niveau d'un domaine d'activité stratégique (DAS ou SBU)21(*). Dans ce modèle, que certains qualifient de « classique », l'approche se fait à partir d'une approche dichotomique, opposant l'analyse de l'environnement extérieur de l'entreprise caractérisé par un certain nombre d'opportunités (Opportunities) et de menaces (Threats), à l'analyse interne de l'entreprise qualifiée à travers ses forces (Strengths) et ses faiblesses (Weaknesses). Cette approche « classique » de la Stratégie a également été assimilée à celle des « pères fondateurs » de l'École de Harvard. Souvent qualifié de modèle « LCAG », il reprend les initiales des noms des auteurs, professeurs à Harvard, s'agissant d'E.P. Learned, de C.R. Christensen, de K.R. Andrews et de W.Q. Guth »22(*).  De fait, Il faudra attendre le début de la seconde moitié du XXe siècle, surtout avec la crise pétrolière de 1974, pour voir la notion de « stratégie » se développer de façon accélérée dans les affaires : « au moment où la concurrence entre les grandes firmes a pris de l'ampleur. Les crises successives de 1974 et 79, dites pétrolières, n'ont fait qu'accélérer l'émergence du concept stratégique, en amenant la réflexion vers la prise en compte de l'environnement extérieur de l'entreprise pour enfin parler de gestion stratégique23(*)

Au regard de ce qui précède, il convient de retenir, de façon générale avec Jean- Baptiste Duroselle et Hervé Coutau-Begarie que « la Stratégie, c'est la méthode de pensée, l'opération intellectuelle qui consiste à déterminer l'action en fonction de quatre variables : les buts, les moyens, les risques et les circonstances. »24(*).

Parler alors des stratégies géoéconomiques des multinationales du pétrole au Gabon revient à analyser les circonstances dans lesquelles ces transnationales investissent le marché pétrolier gabonais et les moyens en leur disposition pour le contrôle de ce marché.

1.2.2. CHAMP DE L'ETUDE

Le thème soumis à notre analyse a un champ disciplinaire très vaste. Tout d'abord il entre naturellement dans la droite ligne des géosciences politiques car il met en exergue les rivalités entre certains acteurs internationaux entre eux d'une part (Occident et les BRICS) et d'autre part les rapports de force entre ces acteurs internationaux et l'Etat gabonais. Ce thème transversal passe donc par la Géopolitique qui englobe tous les rapports de force existants dans le secteur pétrolier gabonais, à la Géoéconomie qui limitent lesdits rapports de force à l'aspect économique et à la Géostratégie qui met en relief des rapports militaires entre différents acteurs présents dans ce secteur. Au-delà des géosciences politiques, le champ disciplinaire de ce travail prend en compte  l'Economie, les Relations Internationales, la Diplomatie, la Science Politique, la Stratégie, le Commerce International, l'Intelligence Economique, la Diplomatie d'Entreprise etc. Ces propos de Pascal Lorot le démontrent assez aisément : « à un niveau plus global, l'ouverture des frontières et la libéralisation des échanges ont favorisé l'apparition de firmes multinationales dotées de stratégies véritablement planétaires. De leur côté, les États se sont engagés - aux côtés de leurs entreprises nationales - dans des politiques de conquête de marchés extérieurs et de prise de contrôle de secteurs d'activité considérés comme stratégiques. Au service des ambitions nationales, les diplomates doivent aujourd'hui avoir la double casquette, diplomatique et économique, ce qui n'est pas sans leur poser de problèmes. De fait, la santé économique d'une nation est l'aune à laquelle on juge désormais sa puissance. Dans ce monde en train de devenir global, les intérêts politiques des nations se soumettent à leurs intérêts économiques. Ce glissement signe l'ouverture d'une ère nouvelle »25(*).

1.3. OBJECTIFS DE L'ETUDE

Il s'agit, dans cette étude, de montrer que :

- Les Etats d'origine des multinationales ont une forte influence non seulement dans les politiques de leurs sociétés mais aussi sur les politiques des politiques gabonais.

- Les stratégies des trois multinationales que sont Shell, Total et Sinopec aboutissent à des résultats mitigés, c'est-à-dire des résultats favorables et défavorables aux acteurs principaux que sont ici ces multinationales elles-mêmes et l'Etat gabonais.

- Des solutions existent face aux difficultés pour l'Etat gabonais que soulèvent ces stratégies (gestion du pétrole gabonais, déclin national du pétrole, dépendance économique et énergétique du Gabon à son pétrole, géopolitique mondiale du pétrole etc.).

II. PROBLÉMATIQUE ET ENONCIATION DES HYPOTHESES

2.1. FORMULATION DE LA PROBLÉMATIQUE

En 2009, la société de production pétrolière Addax Gabon, une société d'origine suisse de production de pétrole au Gabon, est tombée dans l'escarcelle de la société chinoise Sinopec Overseas26(*), marquant ainsi une nouvelle ère dans la géopolitique du pétrole gabonais. Avant cette date et depuis les années cinquante, aucune société, autre qu'occidentale, d'une envergure digne des grands majors27(*) n'a exploité le pétrole au Gabon. Aujourd'hui, les pays dits émergents (Brésil, Russie, Chine ...) mènent une bataille géopolitique de positionnement dans le monde28(*) et le pétrole est l'un des enjeux fondamentaux de cette bataille. Le dynamisme économique de l'Inde et de la Chine (par exemple), comme la croissance soutenue des États-Unis ont provoqué une augmentation sensible de leur consommation de pétrole. Ces trois puissances (comme les autres) ont comme souci principal de trouver de nouveaux fournisseurs pour s'assurer un approvisionnement régulier et réduire leur dépendance à l'égard du Moyen-Orient, région désormais très instable29(*). Dans ce sillage le Gabon, pays producteur de pétrole depuis 195630(*), ancienne colonie française aujourd'hui investie par Sinopec qui est une multinationale chinoise, devient un espace stratégique majeur.

Au regard de tout ceci, la question fondamentale, est de savoir, à travers une étude comparée, si les multinationales que sont Shell, Total et Sinopec usent des mêmes stratégies pour conquérir et contrôler le marché gabonais de la production pétrolière ? En d'autres termes, ces entreprises utilisent-elles les mêmes méthodes, les mêmes politiques, en un mot les mêmes stratégies pour s'implanter et demeurer sur le marché de la production du pétrole au Gabon ?

2.2. ENONCIATIONS DES HYPOTHESES

Les hypothèses de recherche sont des réponses anticipées aux questions formulées dans la problématique. Ces hypothèses seront confirmées ou infirmées à la fin de notre étude. Mais déjà nous estimons, après lecture de Jonathan Ndoutoume Ngome (2007) qui fait une analyse des aspects géopolitiques et géostratégiques de l'exploitation du pétrole dans le Golfe du Guinée et de Fweley Diangitukwa (2009), qui décrit les rapports entre les grandes puissances et le pétrole africain, que :

- les stratégies développées par les multinationales occidentales (Shell et Total) sont dans une première mesure similaires pour certaines à celles de la multinationale chinoise (Sinopec) et dans une seconde mesure différentes de celles de cette dernière,

- les conséquences de ces stratégies, similaires et différentes, sont mitigées pour les principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais que sont Shell, Total, Sinopec et l'Etat gabonais.

III. APPROCHE METHODOLOGIQUE

3.1. CADRES THEORIQUES.

Chaque discipline universitaire a une méthode de recherche dite méthode disciplinaire. Il s'agit de l' « ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre la vérité qu'elle poursuit, la démontre, la vérifie ».32(*)

Dans le cadre de notre travail, la méthode de recherche utilisée sera la méthode en Géopolitique. Cette méthode consiste à poser des questions successives suivantes « qui veut quoi ? Avec qui ? Comment ? Et pourquoi ? Il s'agit d'« un protocole de questions doublé d'une technique d'investigation [qui] démystifie les apparences pour accéder à la réalité33(*) ». Cette méthode sera sous-tendue par « l'approche systémique »34(*) des relations internationales, avec les facteurs suivants: les acteurs considérés comme centre de puissance et les acteurs considérés comme de la périphérie35(*), le poids de la situation géographique (puissance régionale, puissance internationale, petits pays...) ; la géographie physique avec les termes « espaces-position »36(*); la géographie des identités et des représentations37(*) et enfin le facteur des ressources. « Chaque situation géopolitique doit donc être abordée par la prise en compte de l'ensemble de ces facteurs; chaque situation étant modélisée comme une sorte de système force : c'est l'approche systémique »38(*).

Une autre méthode qui sera prise en compte dans ce travail est la méthode « hypothético-déductive; la déduction qui part des propositions initiales, provisoires et modifiables après vérifications [...] une opération qui consiste à construire un raisonnement à partir des conséquences d'axiomes ou d'hypothèses de départ »39(*).

Certaines doctrines géopolitiques américaines comme le « no peer competitor »40(*) et l' « advocacy policy »41(*) ou des théories comme le hard et le soft42(*) power ne seront pas totalement absentes de ce travail.

La dernière méthode de travail, et non la moindre qui sous-tendra, elle aussi, la principale, sera la méthode d'analyse multiscalaire. Il s'agit d'une méthode d'analyse sur plusieurs échelles : des échelles de temps et des échelles d'espace qui trouve ses origines chez de Saussure43(*). Elle sera plus affinée et appliquée en géopolitique par Yves Lacoste à travers des termes clés que sont la diachronie et la diatopie. Y. Lacoste pense que la diachronie est l'analyse d'une situation à travers le temps, y compris sur des temps longs (plusieurs époques) et la diatopie est l'analyse d'une situation sur différents espaces44(*).

3.2. COLLECTE DES DONNEES

Le Centre de Recherche en Géosciences politiques et Prospectives (CERGEP) a été la pierre angulaire de notre construction scientifique. Nous avons bénéficié également des services d'autres sources telles que l'institut français, la bibliothèque du département de Géographie, la bibliothèque centrale de l'UOB, etc. D'autres moyens de recherche nous ont aussi été très utiles : Internet, des entretiens, des lectures en dehors des cadres formels, etc. Nous n'avons pas hésité à rencontrer les personnes ressources du ministère du pétrole et des hydrocarbures, plus précisément de la Direction Générale des Hydrocarbures (DGH), des multinationales concernées, des syndicats, des ONG et toute autre personne susceptible de faire avancer notre travail. Nos directeurs de recherche nous auront servi de fil d'Ariane.

3.3. LIMITES ET DIFFICULTES DU SUJET

Secteur stratégique, le secteur pétrolier gabonais, autrefois quasi interdit, s'ouvre néanmoins aujourd'hui à la recherche universitaire à l'instar de la thèse de Jonathan Ndoutoume Ngome45(*), l'un des pionniers dans le domaine et dans laquelle le secteur pétrolier gabonais est l'un des éléments étudiés. Les études sur le secteur pétrolier restent sensibles malgré cette évolution positive. Dans ce sillage, nous avons rencontré un certain nombre de difficultés dans notre quête de l'information. Nous n'avons pas pu entrer en possession des quantités de brut produites par les différentes sociétés pétrolières au Gabon entre 2012 et 2014 et la carte de l'off-shore gabonais ne nous sera non plus accessible malgré nos multiples requêtes auprès de la DGH.

Transfuge du département de Droit, notre adaptation aux méthodes géographiques et géopolitiques de recherche n'auront pas été une sinécure. La méthode géographique, très pratique et basée sur l'élément fort de la représentation spatiale et la méthode géopolitique qui elle, amène au-delà du visible à travers son protocole de questions, se positionnent tous les deux au-delà des théories doctrinales et jurisprudentielles du Droit que quelquefois la réalité prend de cours : le cas de la guerre en Irak.

PREMIERE PARTIE

DOMAINE ET SECTEUR PETROLIERS GABONAIS

CHAPITRE I. LE DOMAINE PETROLIER GABONAIS

Le domaine pétrolier est l'espace terrestre encore appelé on-shore et/ou maritime encore appelé off-shore où se pratique l'exploration et/ou l'exploitation pétrolière (s). Ce domaine peut être aussi appelé « bassin sédimentaire ». Ainsi, si en 2013, « le bassin sédimentaire gabonais couvre une superficie de 247 000 Km² dont 30% on-shore et 70% offshore»46(*), en 2015, selon la carte du domaine pétrolier gabonais, ce bassin sédimentaire est de 253 507 km2. Toujours en 2015, le domaine total attribué à l'exploration et à l'exploitation est de 130 544 km2, soit 51,50% dont 124 540 km2 sous contrat d'exploitation et de partage de production. Le domaine pétrolier encore libre est 125 963 km2 soit 48,50% à la même année comme nous le montre la carte suivante.

Carte no 2. Le domaine pétrolier gabonais au 15-06-2015

251659776

1.1 LE DOMAINE ON-SHORE GABONAIS

Dans le domaine pétrolier, le terme on-shore indique la ressource située à terre; on parle alors d'un gisement on-shore par opposition au gisement off-shore.47(*)En superposant la carte administrative et celle du domaine pétrolier gabonais, on constate que l'on-shore gabonais va du nord, dans la zone de Cocobeach, au sud, dans la zone de Ndindi. Il est limité à l'ouest par la mer et à l'est par le socle continental48(*). Il a été le domaine névralgique historique de la production pétrolière gabonaise. Mais aujourd'hui ce domaine semble en « obsolescence programmée »49(*). L'aventure pétrolière du Gabon commence dans les années 193050(*). Mais « c'est en 1956 que les gisements d'Ozouri et Pointe-Clairette, en on-shore, donnent leurs premiers barils d'or noir. Le gisement de Gamba, situé dans la partie sud du Gabon, dans une zone côtière entourée de lagunes, de forêts tropicales et de savanes est mis en exploitation en 1963 et place déjà le Gabon parmi les pays pétroliers »51(*). Le gisement de Rabi Kounga, découvert en Septembre 1985, à environ 50 kilomètres au nord de Gamba, fait grimper la production pétrolière entre 18 et 20 millions de tonnes par an à la fin des années 8052(*). La production, grâce à ces champs terrestres atteindra des cimes jamais atteints auparavant53(*). A ces champs terrestres déjà cités, on peut ajouter le champ de Toucan à environ 25 km au nord de Rabi, découvert en décembre 200154(*). Quoiqu'en déclinaison, car les puits longtemps abandonnés, sont repris par les majors eux-mêmes ou des juniors55(*) pour une extraction de plus en plus optimale grâce aux moyens technologiques de dernières générations56(*), la production on-shore demeure aujourd'hui encore, signifiante a l'instar de Koula, petit village du département de Ndolou, province de la Ngounié dans le sud Gabon où le vendredi 10 décembre 2011 le président Ali Bongo a inauguré un nouveau champ pétrolier57(*) selon la photo ci-dessus.

Photo no1. Ali Bongo et Adrian Drewett ancien PDG de Shell-Gabon à Koula lors de l'inauguration du champ pétrolier éponyme.

Source. Jeune Afrique Economie, décembre 2011.

La visite du président Ali Bongo à Koula pour l'inauguration du champ pétrolier, démontre l'importance que ce dernier accorde au secteur pétrolier gabonais.

1.2. LE DOMAINE OFF-SHORE GABONAIS

Dans le domaine pétrolier, le terme off-shore indique la ressource pétrolière située sous la mer et exploitée à partir d'une plate-forme; on parle d'un gisement off-shore.58(*)

Toujours en superposant les deux cartes vues plus haut, l'offshore gabonais part du nord du pays, à la frontière maritime avec la Guinée équatoriale au sud du pays, à la frontière maritime avec le Congo59(*). Selon les critères de la bathymétrie60(*), l'off-shore gabonais se décline en off-shore conventionnel et en offshore non conventionnel (l'off-shore profond et l'ultra-profond). Le gisement Grondin, en off-shore, porte la production nationale gabonaise à plus de 10 millions de tonnes dix ans plus tard après la mise en exploitation en 1963 du gisement de Gamba,61(*) en on-shore. D'autres champs off-shore, comme ceux de Total par exemple (Anguille, Torpille, Pageau) viendront s'ajouter à Grondin62(*). Le ministre du pétrole gabonais et son collègue de l'économie, à la fin du dixième appel d'offres, le 8 aout 2014, ont annoncé sept nouveaux contrats (d'explorations) sur des blocs off-shore. Ils estiment que le futur de la production gabonaise repose sur des nouvelles découvertes en off-shore et que ces contrats devraient  générer des investissements dans le pays estimés à 762 millions d'euros et pourraient permettre d'augmenter la production gabonaise en compensant le déclin des sites actuels,  voire en découvrant un nouveau champ géant tel que ceux trouvés au Brésil en offshore profond. Au Gabon, les nouvelles opportunités de découverte de gisements importants se situent en offshore profond et nécessitent des coûts d'exploitation très élevés63(*).

Pour conclure ce chapitre, l'on constate que l'on-shore gabonais, quoiqu'en déclinaison, continue à maintenir le bateau pétrolier gabonais à flot à grand renfort de l'off-shore sur lequel reposent tous les espoirs.

CHAPITRE II. LE SECTEUR PETROLIER GABONAIS

Il s'agit ici de faire une analyse actantielle du secteur pétrolier gabonais et d'analyser la dynamique de ce secteur dans l'économie gabonaise.

2.1. L'ANALYSE ACTANTIELLE DU SECTEUR PETROLIER GABONAIS

Le secteur pétrolier gabonais compte différents types d'acteurs : les entreprises pétrolières, les syndicats, les Organisations Non Gouvernementales et intergouvernementales et l'Etat gabonais. Seuls ces principaux acteurs seront étudiés ici ; les communautés riveraines des sites pétroliers et les confessions religieuses, considérées comme des acteurs indirects64(*) du secteur pétrolier ne seront pas pris en compte pour des raisons de concision.

2.1.1. LES ENTREPRISES PETROLIERES

Le secteur pétrolier est divisé schématiquement en amont pétrolier qui va de la recherche à la production en passant par l'exploration et en aval pétrolier qui va du transport à la distribution en passant par le raffinage.65(*) On peut ajouter à ces deux divisions, dans une approche lato sensu, une troisième division66(*): la sous-traitance. Parmi les entreprises pétrolières donc, il faudra distinguer les entreprises exploratrices, productrices, de stockage, de raffinage, de transport et de distribution et de sous-traitance67(*).

2.1.1.1. LES ENTREPRISES EXPLORATRICES

L'exploration est l' « ensemble des opérations permettant d'effectuer la prospection de gisements de pétrole. L'exploration comprend les méthodes de reconnaissance en surface et en sous-sol, l'établissement de la nature du gisement et la préparation de son développement »68(*). En 2014, selon la carte du domaine pétrolier de la même année, en plus des entreprises suivantes: CNR International Olowi limited, Gabon oil Company, Harvest, Impact Oil and Gas Limited, Marathon Oil and Gas limited, Perenco Gabon, Petroplus International Gabon, Petronas, Pura Vida Energy, Repsol, Setanta Energy Gabon limited, Stream oil holding limited, Vaalco, Shell et Total, « On recense [...] en phase d'exploration : Sino Gabon Oil and Gas, Sinopec Overseas, Sasol, Forest Oil, Anadarko, Sterling Oil, Canadian National Resources, Mitsubishi Petroleum, Ophir, Oil India international»69(*). Le ministère du pétrole et des hydrocarbures, via la direction de l'exploration, ajoute parmi ces sociétés, la compagnie Woodside Petroleum, absente de la dernière annonce de fin 2013, qui se retrouve parmi les vainqueurs de ce dixième appel d'offres en contrat conjoint avec Noble sur le bloc F1570(*). Si sur la carte du domaine pétrolier gabonais de 2015 réapparaissent les entreprises Eni oil holdings et Maurel et Prom, par contre il n'y figure plus les sociétés telles que Sino oil and gas, Sasol, Forest oil, Sterling oil, Canadian National Resources et Mitsubishi Petroleum. En définitive, le Gabon compte pour cette année 2015 vingt-trois (23) sociétés d'exploration pétrolière.71(*)

2.1.1.2. LES ENTREPRISES PRODUCTRICES

Pour ce qui est de la production pétrolière encore appelée l'exploitation pétrolière il s'agit de l' « ensemble des techniques relatives à l'exploitation d'un gisement de pétrole ».72(*) Avant d'étudier les entreprises productrices présentes au Gabon schématisons d'abord les plus grandes entreprises pétrolières dans le monde.

Tableau no 1. Les 10 plus grandes entreprises pétrolières du monde sur la base du chiffre d'affaire 2013.

RANG

ENTREPRISE

PAYS

CHIFFRE D'AFFAIRES 2013(milliards $)

1

Royal Dutch Shell

Angleterre/Hollande

459,599

2

Sinopec Group

Chine

457,201

3

China National Petroleum

Chine

432,008

4

Exxon Mobil

USA

407,666

5

BP

Grande-Bretagne

396,217

6

Total

France

227,8

7

Chevron

USA

220,3

8

Phillips 66

USA

161,1

9

ENI

Italie

154,1

10

Petrobras

Brésil

141,4

Source : Fortune Global 500, www.journaldunet.com Business Magazine et https://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_mondial_des_entreprises_leader_par_secteur#Compagnies_p.C3.A9troli.C3.A8res. Réalisée par MINYEM Jean de Dieu.

La DGH pour sa part ne faisait pas, jusqu'en 2014 une nette distinction entre les sociétés exploratrices et les sociétés productrices mais parlait plutôt de sociétés opératrices73(*), notion très vague. C'est la carte du domaine pétrolier de 2015 qui viendra faire la distinction en dénombrant douze (12) entreprises de production pour cette année 2015. Mais cette étude ayant été réalisée avec les informations acquises au moment de la collecte des données, c'est-à-dire des informations acquises avant le mois d'octobre 2015 ; et sachant que la carte du domaine pétrolier gabonais de 2015 ne nous aura été octroyée qu'en septembre de cette année 2015 seulement, nous avons donc travaillé avec les données du trésor français74(*) qui comptabilisait pour l'année 2013, sept entreprises de production au Gabon à savoir : Shell Gabon (1), Total Gabon (2), Perenco Gabon (3), Addax Gabon (4), Maurel et Prom Gabon (5), Vaalco Gabon (6) et Tullow Oil Gabon (7). A ce nombre il faut ajouter la Gabon Oil Company (GOC) (8)75(*), unique société nationale de production, créée en 2011 par l'Etat gabonais.

Shell Gabon est une filiale du consortium anglo-néerlandais Shell également appelé Royal Dutch Petroleum. Selon le tableau des dix plus grandes entreprises pétrolières du monde ci-dessus, le groupe Shell est la première entreprise pétrolière du monde sur la base du chiffre d'affaires. Par conséquent il s'agit là du premier groupe pétrolier présent au Gabon sur cette base. L'entreprise Shell, société anonyme aujourd'hui, a été créée en 1890 et a son siège social à la Haye, au Pays-Bas. Elle disposait d'un effectif de 87 000 employés, avec un capital de 227,32 milliards de dollars US au 8 septembre 201276(*).

« Shell Gabon (quant-à lui) est présent au Gabon depuis 50 ans et occupe (en 2013), la place de premier opérateur pétrolier avec une production de 65 000 b/j à partir de 5 champs, dont 4 terrestres (Gamba/Ivinga, Rabi/Kounga, Toucan et Koula) ».77(*) En 2011 Shell Gabon a produit 64 000 b/j78(*). La main d'oeuvre de Shell Gabon est composée de plus de 40 nationalités 79(*). Les champs pétroliers suivants de Shell ont été découverts ainsi qu'il suit : Gamba en 1963, Rabi en 1985, Toucan en 2001, Koula et Damier en 2004 ; le terminal de Gamba fonctionne depuis 1967 et c'est en 2014 qu'a eu lieu la première exploration en off-shore profond de Shell Gabon.80(*) La répartition du capital de Shell accorde 75% au Groupe Royal Dutch Shell et 25% à l'Etat Gabonais,81(*) avec un chiffre d'affaire de quatre cent quatre-vingt-trois milliards (483.000.000.000) FCFA en 201482(*).

Total Gabon est une filiale du groupe français Total. Les premières explorations pétrolières françaises au Gabon remontent à 1949 avec la création de la Société des Pétroles d'Afrique Equatoriale Française (SPAEF) qui rejoindra Elf Gabon en 1973. Elf Gabon rejoindra par la suite Total-Fina en 2000.83(*) Toutes ces fusions aboutiront avec le concours de l'affaire Elf84(*) à la naissance d'un seul groupe : Total. « Total, c'est près de 100 000 collaborateurs dans le monde, dont 43 % hors d'Europe, 87 % d'actionnaires institutionnels. Elle est présente dans plus de 130 pays, dans des activités d'exploration et de production de pétrole et de gaz, avec 206 sites de raffinage-chimie et 15 551 stations-services ; un chiffre d'affaire en 2013 estimé à 227,8 milliards $ et un capital estimé par Wikipédia à 100 714 milliards d'euros qui la classe comme première entreprise française en terme de chiffre d'affaires. »85(*).

Photo no 2. La Tour Total, siège social de la compagnie à La Défense (Paris)

Source : www.wikipédia.geopolitiquepetrole

« Total Gabon quant à lui est le deuxième producteur gabonais de brut, elle a concentré son programme d'investissements 2011/2013 sur les champs en mer : d'Anguille, de Torpille, de Pageau et de Grondin »86(*). Cette entreprise a atteint une production de 57 000 b/j en 2011. En outre, Total Gabon a lancé début 2013, sa première campagne de forage en offshore profond sur le bloc Diaba.87(*) La répartition du capital de Total Gabon accorde 58% au groupe Total, 25% à l'Etat gabonais et 17% au public88(*), avec un chiffre d'affaire de huit cent cinquante milliards (850.000.000.000) F CFA89(*).

Photo no 3. Immeuble Total Gabon et Total Marketing au centre de la ville de Libreville

Photo. Minyem Jean de Dieu, octobre 2015.

Perenco Gabon est une filiale du groupe Perenco qui « est une compagnie pétrolière indépendante franco-britannique. Fondée en 1975 par la famille Perrodo, elle est active en mer du Nord, en Afrique centrale, en Amérique latine, sur le pourtour méditerranéen et au Vietnam. »90(*)

« Perenco a débuté ses opérations au Gabon en 1992 avec l'acquisition de deux champs en mer au sud de Port-Gentil, puis a racheté en septembre 2009 les actifs de Marathon Oil, Grâce à une ambitieuse stratégie de développement et d'acquisitions ; pour 36 permis en mer et à terre »91(*). « Une augmentation significative des réserves de l'entreprise est due au récent développement des champs de Moukouti, Mwengui, Turnix, Rembo-Kotto, Ompoyi, Orindi, Oba, Olende et Niungo »92(*). Perenco Gabon a produit en 2011, 55 000 b/j.

Addax Gabon est une filiale de Sinopec Overseas qui est « connu aussi sous le nom de China Petroleum and Chemical Corporation. C'est un groupe pétrolier et chimique chinois créé en 1998. Il faut préciser que Sinopec, contrairement à Shell et Total (les deux multinationales plus Sinopec qui font l'objet de notre étude), est une entreprise publique dont seules les critiques soulevées par les pays occidentaux pour une séparation entre l'Etat et l'entreprise aux fins d'une égalité de chance dans l'obtention des marchés pousse l'Etat chinois à privatiser une partie de sa « machine » pétrolière. Selon le Tableau ci-dessus des dix plus grandes entreprises pétrolières du monde, c'est la deuxième plus importante société du monde selon le chiffre d'affaire 2013 (457,201 milliards de dollars US).

Addax Gabon racheté par le chinois en 2009, a débuté ses opérations en 2004, avec l'acquisition d'une participation de 42,5% (désormais à 47,22%) dans le contrat de partage de production de Kiarsseny dans le bassin de Port-Gentil et produit en moyenne 35 000 barils/jour (2013) après récupération de son champ d'Obangue exproprié pour un moment par le gouvernement93(*). En 2011 la société produisait 23 000 b/j.

« La société française Maurel et Prom, implantée au Gabon depuis 2004 à la suite du rachat des actifs de la société Rockover, a atteint une production de 22 000 b/j en 2011, grâce notamment à l'exploitation des champs à terre d'Onal et d'Etekamba, auxquels on peut ajouter les champs d'Omoueyi, de Kari et de Nyanga Mayombe »94(*).

Vaalco Gabon est une filiale de la société américaine Vaalco. Vaalco Gabon a produit en moyenne, en 2011, 21 000 b /j95(*). La junior a investi 500 millions US dans l'installation d'une nouvelle plateforme dans le bloc Etame et une autre dans le champ North Tchibala96(*).

Tullow Oil Gabon est une filiale de Tullow Oil qui est un consortium pétrolier anglo-irlandais. Cette multinationale a racheté en 2005 les actifs du sud-africain Energy Africa Gabon et « détient des participations dans 12 licences, dont 11 champs en production. Elle n'est donc pas directement opératrice de production mais  se développe  en partenariat actif avec trois compagnies productrices (Perenco, Vaalco et Maurel et Prom), lui permettant d'obtenir une part nette d'environ 14 000 b/j en 2013 »97(*). L'entreprise produisait en 2011, 13 500 b/j.

« Début 2011, le gouvernement gabonais a créé la société nationale de pétrole dénommée GOC (Gabon Oil Company), dont la vocation consiste à développer les participations de l'Etat gabonais dans le secteur pétrolier. La GOC sera, comme toutes les autres compagnies pétrolières présentes au Gabon, directement rattachée à la Présidence de la République et sous tutelle de la Direction générale des Hydrocarbures et devra contribuer à la mise en place d'une véritable économie pétrolière et gazière intégrée par les moyens suivants :

- La détention, la gestion et la prise de participation pour le compte de l'Etat dans toutes les activités relatives à la recherche, l'exploration, l'exploitation, la distribution, le transport, le stockage, la commercialisation, le raffinage.

- La détention des participations de l'Etat dans les gisements d'hydrocarbures et dans le capital des sociétés titulaires des conventions d'établissement, et des contrats de partage de production.

- La commercialisation, l'importation, l'exportation et la distribution des produits extraits des gisements d'hydrocarbures et des installations industrielles de traitement et de transformation des hydrocarbures.

- Les opérations de gestion ou d'investissement, pour le compte de l'Etat, se rapportant à l'attribution n°1.

- La recherche et l'exploitation des gisements d'hydrocarbures ou autres substances connexes

- La réalisation de toutes opérations financières se rapportant directement ou indirectement à l'industrie des hydrocarbures. 

[...] En 2013, la production de la GOC a atteint 9 000 b/j grâce aux champs de Remboue et d'Obangue. Ce dernier champ a depuis été restitué à Addax Petroleum après versement par Sinopec d'une indemnité transactionnelle. »98(*)

Photo no 4. « 1er Chargement de brut de la GOC, le 25 décembre 2013. »

251658752

Source : www.petrole.gouv.ga .

« Le 25 décembre 2013 la Gabon Oil Company avec l'assistance technique de la Société Total Gabon a effectué le chargement de la première cargaison du brut de l'Etat au Cap Lopez. La Gabon Oil Company (GOC) a chargé 650.000 barils de pétrole brut de type Rabi lors de ce premier enlèvement historique. C'est la première fois dans l'histoire de l'industrie pétrolière au Gabon que l'Etat gère et administre les contrats de chargement et de commercialisation de ses cargaisons de brut »99(*).

Tableau no 2 récapitulatif des entreprises productrices de pétrole et leur capacité de production en 2011.

Entreprises

Production

Shell Gabon

64 000 b/j

Total Gabon

57 000 b/j

Perenco Gabon

55 000 b/j

Addax Gabon

23 000 b/j

Maurel & Prom

22 000 b/j

Vaalco Gabon

21 000 b/j

Tullow Gabon

13 500 b/j

GOC

*100(*)

Source. https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

2.1.1.3. LES ENTREPRISES DE STOCKAGE

Le stockage est l'entreposage des produits pétroliers dans un «équipement pétrolier»101(*). On entend par équipement pétrolier, tout récipient, tuyauterie, appareil ou autre matériel ou dispositif pouvant être utilisé pour la distribution, la manutention, ou le transvasement de produits pétroliers102(*).

« Il n'existe qu'une seule société de stockage et d'entreposage de produits pétroliers au Gabon : la SGEPP (Société Gabonaise d'Entreposage de Produits Pétroliers),  dont la capacité de stockage à Libreville est de 20 800 m3 de produits blancs, 3 200 m3 de fuel, 2450 m3 de gaz butane et 800 m3 de butane ; à Moanda, elle est de 12 850 m3 de produits blancs et 300m3 de gaz ».103(*) Créée en 1969 sous la dénomination initiale de Société Gabonaise d'Entreposage (SGE), la SGEPP prendra son nom actuel en 1976104(*). Les compagnies Total Gabon et Shell possèdent leurs propres terminaux avec des capacités de stockages respectives de 3,5 et 1,4 millions de barils105(*). La répartition du capital de la SGEPP accorde 25% à l'Etat gabonais et75% aux privés divers.106(*)

2.1.1.4. LA SOCIETE DE RAFFINAGE

« Le raffinage est l'ensemble des opérations et des procédés industriels mis en oeuvre pour transformer le pétrole brut en une multiplicité de produits finis répondant aux besoins du marché: carburants, combustibles, solvants, lubrifiants, etc. »107(*)

  La Société Gabonaise de Raffinage (SOGARA), fut créée en 1973, à la suite de la nationalisation de l'ancienne Société Equatoriale de Raffinage (SER), mise en place en 1968 pour couvrir les besoins des cinq Etats de l'Afrique Centrale (Cameroun, Congo, Gabon, République Centrafricaine et Tchad).108(*) La SOGARA est l'unique société gabonaise opérant dans l'aval pétrolier hors distribution. La SOGARA produit du fuel, du bitume, du gasoil, de l'essence, du kérosène et d'autres hydrocarbures comme le pétrole lampant et le gaz. 80% de sa production sont destinés au marché national dont les besoins sont estimés à 550 000 tonnes109(*) et qui ne sont pas toujours couverts. La répartition du capital de la SOGARA accorde 43,85% à Total, 25% à l'Etat Gabonais, 16,99% à Portofino Assets Corporation, 11,66% à Petro-Gabon et 2,5% à ENI.110(*)

En 2011, la SOGARA a traité 983 000 Tonnes de brut en provenance du champ pétrolier Mandji, en hausse de 6,2% par rapport à l'année précédente. L'activité de la raffinerie a été marquée en 2012 par un arrêt de production de 6 semaines, en vue de la remise à neuf de l'outil de production, vieillissant, occasionnant un investissement de 10 milliards de dollars US. La production au premier semestre a ainsi chuté de 56,3%, se situant à peine à 206 000 tonnes. La SOGARA a dû s'approvisionner sur le marché international pour satisfaire la demande locale.111(*)

Graphique. Evolution de la production de la SOGARA en milliers de tonnes de 2006 à 2012

Source http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013

On peut remarquer qu'à partir de 2007 la production de la SOGARA a augmenté avant de chuter en 2009. Elle remontera en 2010 avant retrouver encore son niveau de 2006.

C'est pour faire face à l'obsolescence de la SOGARA que « Mi-2012, l'Etat gabonais a signé un protocole d'accord avec la société sud-coréenne Samsung C&T Corporation pour la construction d'une nouvelle raffinerie dans la zone économique en projet de l'Ile Mandji,  à Port-Gentil. Le coût de ce projet, d'une capacité de 3 Mt de pétrole, est estimé à environ 1 Md € et sa mise en exploitation serait  prévue pour 2016. La production de cette raffinerie devrait servir pour un tiers à approvisionner le marché local, les 2/3 restants étant destinés à l'export. »112(*)

2.1.1.5. LES ENTREPRISES DE TRANSPORT ET DE DISTRIBUTION

Le transport désigne le déplacement d'objets, de marchandises, ou d'individus d'un endroit à un autre113(*) alors que le réseau de distribution est composé de l'ensemble des acteurs (transporteurs et vendeurs) qui permettent au consommateur d'accéder directement aux produits et/ou services.114(*) Selon Léandre Ndjambou le terme « distributeurs » « désigne l'ensemble des sociétés exerçant comme activité principale la distribution et la commercialisation des cargaisons raffinées au Gabon. Ce marché [est] estimé à près de 560 millions de litres par an »115(*). Les modes de transport, fluviomaritime et terrestre, des produits pétroliers au Gabon, impliquent diverses entreprises L. NDJAMBOU indique que sur le plan fluviomaritime, aux côtés de la Société du Haut-Ogooué - Société de Batellerie de l'Ogooué-Ngounié (SHO-BON) [...] exercent [...] l'Union des Remorqueurs de l'Océan (URO-GABON), la Compagnie de Transport et de Commerce (CTC), Damen Gabon, Pétromarine et la compagnie de Navigation Intérieure (CNI). Sur le plan terrestre, nous avons relevé plusieurs sociétés de transport : Mika Services, Gabon Transport du Nord (GTN), Inter Transport Gabon (ITG), Yombe 2, Strale, Rougier Gabon, Tryam, Pascal Transport, Uniroute et la Société d'Exploitation du Transgabonais (SETRAG)116(*). Quatre opérateurs interviennent dans la distribution des produits pétroliers117(*), il s'agit de :

- ENGEN : entreprise Sud-africaine ayant racheté en avril 2008, 60% des parts de Pizo Shell. La répartition de son capital accorde 10% à l'Etat Gabonais, 30% aux privés gabonais et 60% à Engen International - Holding Mauritus Limited118(*).

- TOTAL MARKETING : la répartition de son capital accorde 10% à l'Etat gabonais, 90% à Total Afrique Moyen-Orient, Total Africa LTD et Elf Aquitaine.119(*)

- PETROGABON : la totalité de son capital appartient au secteur privé gabonais120(*).

- OIL LYBIA : la répartition de son capital accorde 10% à l'Etat gabonais, 90% à Tamoil Africa Holdings LTD121(*).

« Ces entreprises transportent et distribuent les produits pétroliers grâce à leurs réseaux de stations-services installées à Libreville et à l'intérieur du pays. Les produits pétroliers distribués sur le marché gabonais bénéficient d'une subvention substantielle de l'Etat qui permet de vendre à prix fixe les produits sur l'ensemble du territoire122(*)

Tableau no 3. Prix des produits pétroliers sur le marché local.

PRODUITS

PRIX (F CFA)

Super

535

Pétrole lampant

275

Gasoil

470

Bouteille de gaz butane (12.5 kg)

5 450

Source : http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013

Mais le conseil ministériel de janvier 2015 a décidé de l'arrêt de de la subvention des produits pétrolier et a même procédé à l'augmentation de leurs prix. Cette augmentation n'est pas encore entrée en vigueur dans les stations-services.

2.1.1.6. LES ENTREPRISES DE SOUS-TRAITANCE

« La sous-traitance est l'opération par laquelle un entrepreneur confie par un sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant tout ou partie de l'exécution du contrat d'entreprise ou du marché public conclu avec le maître de l'ouvrage »123(*).

De nombreux sous-traitants sont établis autour des activités de production et d'exploration pétrolières qui fournissent différents services aux compagnies pétrolières (sociétés de services de maintenance, assistance technique en forage, exploration sismique, ventes installations et réparations pétrolières ...) qui occupent une place importante dans le secteur124(*). Les principaux sous-traitants pétroliers sont Schlumberger, Foraid Gabon (Spie Oil & Gas Services), Geo Industries, Baker Hughes, Cameron Gabon, Acergy Gabon, Ponticelli125(*). A ces sous-traitants, on ajoute l'entreprise Caroil126(*). Ces sociétés sont en général présentes à Port-Gentil et/ou Gamba, les principaux centres pétroliers du pays.

2.1.2. LES SYNDICATS

On compte au Gabon trois syndicats du secteur pétrolier : l'organisation nationale des employés du pétrole (1), l'union pétrolière gabonaise (2) et le groupement des professionnels du pétrole (3).

2.1.2.1. L'ORGANISATION NATIONALE DES EMPLOYES DU PETROLE (ONEP)

« Créée en Assemblée constitutive, sous l'instigation de huit (8) cadres nationaux du secteur pétrolier, l'ONEP nait d'un éveil de conscience par ces derniers du constat fait [...] de la précarité de l'emploi des nationaux dans ce secteur. » 127(*) L'ONEP est, selon son secrétaire général Paul Aimé Bagafou128(*), le seul syndicat officiel qui fédère tous les travailleurs du secteur pétrolier et activités connexes. Paul Aimé BAGAFOU entend par activités connexes, toute activité n'étant pas principalement liée au pétrole. Il précise qu'il s'agit le plus souvent de la sous-traitance. « Il faut donc comprendre l'importance et même l'envergure de ce syndicat autonome qu'est l'ONEP, qui au-delà de ses missions habituelles qui sont de veiller sur la régularité et la justesse des salaires de ses 5600 membres répartis dans 123 entreprises, de veiller au respect des droits des travailleurs, a aussi l'obligation de veiller à la santé, à l'hygiène et à la sécurité de ces membres. L'ONEP a été créé le 06 janvier 2001 à Libreville ; son siège social est à Port-Gentil ; elle est présente dans plusieurs villes du pays telles que Libreville, Port-Gentil, Gamba, Ndjolé, Lambaréné et Moanda ». M. BAGAFOU annonçait la création d'autres agences bientôt à Tchibanga et à Mayumba. L'ONEP, selon son secrétaire général voudrait toujours respecter sa devise « Travail, égalité, solidarité ».

2.1.2.2. L'UNION PETROLIERE GABONAISE (UPEGA)

L'union pétrolière gabonaise (UPEGA), quant à elle, fédère en son sein les entreprises qui sont en amont du secteur pétrolier (Total Gabon, Shell Gabon, Addax Gabon etc.). Son objectif est d'améliorer la communication entre ses différentes entreprises. Les entreprises de cette confédération souhaitent, face à certains dysfonctionnements, évoluer dans un environnement des affaires convenables. Leurs plaintes portent essentiellement sur une fiscalité et une para fiscalité excessive, sur un taux élevé de créances impayées et sur les coûts élevés des facteurs de production. Le rôle principal de cette organisation est donc de défendre les intérêts des sociétés gabonaises productrices de pétrole présentes en son sein. L'UPEGA a à sa tête Madeleine Berre.

2.1.2.3. LE GROUPEMENT DES PROFESSIONNELS DU PETROLE (GPP)

Le groupement des professionnels du pétrole (GPP) quant à lui fédère les entreprises en aval du secteur pétrolier : le transport, la distribution, l'entreposage et la sous-traitance pétrolière qui regroupe l'ensemble des activités sous contrat avec les sociétés pétrolières qui explorent et produisent les hydrocarbures.

2.1.3. LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES ET LES ORGANISATIONS INTERGOUVERNEMENTALES

Le mouvement civil de protection des intérêts de l'Etat gabonais compte un nombre important d'Organisation Non Gouvernemental (ONG). Ces dernières prennent en compte les intérêts, non seulement de la population locale riveraine des sites pétroliers, mais aussi de la population gabonaise en général, à travers la lutte contre des atteintes à l'environnement, aux crimes et délits financiers et autres injustices. C'est dans ce cadre que ces ONG ont largement participé à l'atelier sur le retour du Gabon à l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) à l'hôtel Okoumé à Libreville le 28 octobre 2014.

L'ITIE est quant à elle une Organisation Inter Gouvernemental (OIG) qui compte en son sein un nombre important de grandes ONG internationale. Parmi ces ONG on peut citer le World Wide Foundation (WWF), le mouvement « publiez ce que vous payez », Human Right Watch etc. ces ONG sont partie intégrante non seulement de l'ITIE mais aussi de la société civile gabonaise. Selon de Lestrange, Paillard, Zelenko, (2005) cité par J. Ndoutoume Ngome (2007, p.312) « l'objectif de ces nouveaux acteurs est d'apporter leur contribution à l'encadrement de l'activité des compagnies tout en suscitant la réaction des Etats, producteurs comme consommateurs, à travers une concertation élargie ou l'observance d'un code de bonne conduite ». « L'ITIE a été annoncée par le Premier Ministre britannique Tony Blair à l'occasion du sommet mondial sur le développement durable qui s'est tenu à Johannesburg en septembre 2002, le constat établi est qu'il existe une forte corrélation entre les pays riches en ressources naturelles et les pays présentant un fort niveau de pauvreté, un faible taux de croissance économique du fait notamment des problèmes de gouvernance. C'est dans ce contexte que le Gabon adhère à l'ITIE en 2004 et sera radié en 2013 du fait du non-respect des engagements souscrits et de la non observation des règles qui gouvernent cette initiative »129(*).  L'ITIE « prône la transparence dans le secteur minier pour aider la croissance, la stabilité et la paix. Cette initiative est axée principalement sur la transparence des paiements des compagnies minières et des revenus des Etats dans ce secteur particulier130(*)».

2.1.4. L'ETAT GABONAIS

En lisant J. Ndoutoume Ngome (2007, p 232) on comprend que l'Etat gabonais est la seule autorité légale qui peut attribuer aux compagnies le droit d'opérer sur son territoire ; que c'est l'Etat qui mène les négociations avec les compagnies sur les modalités de partage des bénéfices tirés de l'exploitation du pétrole. Le pourcentage des revenus revenant à l'Etat dépend donc directement du rapport de force entre le gouvernement et les compagnies pétrolières selon l'auteur. L'Etat détermine également la manière dont les revenus pétroliers sont dépensés ; qu'il agit en principe dans l'intérêt de la nation, puisque tout gisement d'hydrocarbures qui se trouve sous terre ou sous la plaque continentale jusqu'à la limite des eaux juridictionnelles appartient à la nation, donc au peuple. Rappelons toujours avec J. Ndoutoume Ngome (2007, p 232) que l'Etat bénéficie des revenus du secteur pétrolier à travers les taxes, les impôts, les royalties, les bonus de signatures et sa part dans les accords de partage de production. L'Etat utilise, selon ce dernier, plusieurs instruments de contrôle et de gestion de ses droits sur l'activité pétrolière à savoir : le ministère du pétrole et des hydrocarbures et sa Direction Générale des Hydrocarbures, la GOC, le ministère de l'économie à et sa Direction Générale des Impôts etc. Il faut tout de même remarquer que la présidence de la république garde un « oeil vigilant » sur le fonctionnement du secteur131(*).

Pour conclure cette section on peut retenir que si Shell Gabon, Total Gabon et Perenco Gabon produisent 75% du pétrole gabonais132(*), les deux premiers et Addax Gabon constituent les trois premières sociétés pétrolières au Gabon, au regard du chiffre d'affaires de leur groupe à l'international133(*). Le secteur pétrolier gabonais reste traversé par une diversité d'acteurs qui impulse son dynamisme dans l'économie globale du pays.

Tableau no 4. ACTEURS DU SECTEUR PETROLIER GABONAIS.

ACTIVITES

ACTEURS

Exploration

Sinopec Overseas, Sasol, Anadarko, Mitsubishi Petroleum, Ophir, Oil India international, Woodside Petroleum, CNR International Olowi limited, Gabon oil Company, Harvest, Impact Oil and Gas Limited, Marathon Oil and Gas limited, Perenco Gabon, Petroplus International Gabon, Petronas, Pura Vida Energy, Repsol, Setanta Energy Gabon limited, Stream oil holding limited, Vaalco, Maurel et Prom, ENI, Shell et Total.

Production

Shell, Total, Perenco, Addax, Maurel et Prom, Vaalco et Tullow oil et GOC

Stockage

SGEPP

Raffinage

SOGARA

Transport et Distribution

Transport :SHO-BON, URO-GABON, CTC, Damen Gabon, Pétromarine, CNI Mika Services, GTN, ITG, Yombe 2, Strale, Rougier Gabon, Tryam, Pascal Transport, Uniroute et SETRAG.

Distribution :Total, Petro-Gabon, Engen et Oil Libya

Sous-traitance

Schlumberger, Foraid Gabon (Spie Oil & Gas Services), Geo Industries, Baker Hughes, Cameron Gabon, Acergy Gabon, Ponticelli et Caroil

Syndicat

ONEP, UPEGA et GPP

ONG et OIG.

WWF, « publiez ce que vous payez », ITIE etc.

Détenteur de la ressource, droit de contrôle etc.

Etat gabonais

Source : carte du domaine pétrolier gabonais 2014 (DGH), Serge Loungou (d), 2014, op cit, l'entretien avec P.M. Bagafou, J. Ndoutoume Ngome, (2007) et le site

http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 .

2.2. LA DYNAMIQUE DU SECTEUR PETROLIER DANS L'ECONOMIE GABONAISE

Depuis le début de l'exploitation pétrolière au Gabon, dans les années 1960134(*), la production pétrolière a atteint son pic en 1997 avec un plafond record de 18,56 millions de tonnes135(*). La production journalière actuelle (2013) est de l'ordre de 230 000 b/j136(*). Si, à partir de 2006, la production a progressivement remonté pour atteindre 12,3 Mt en 2012 grâce aux investissements réalisés sur les champs marginaux, rendus possibles par le cours élevé du baril (à cette période), en 2013 la production n'est que d'environ 10,5 Mt. Depuis 2012, malgré les investissements menés pour   redévelopper ou effectuer des développements complémentaires sur certains champs ( Anguille et Torpille pour Total Gabon,  Onal, Etekamba , Omoueyi, Kari, Nyanga Mayombe  pour Maurel et Prom etc.) et la mise en production de découvertes mineures venant compenser le déclin amorcé des champs historiques de Rabi et Gamba (Shell), la production pétrolière baisse d'environ 5% par an en moyenne: En 2024 la production journalière pourrait tomber à 100 000b/j, sauf découverte d'un champ majeur (par exemple en mer profonde)137(*).

Tableau no 5. Production pétrolière du Gabon de 1997 à 2012 en barils par jour.

ANNEE

BARILS PAR JOUR (en milliers)

1997

364. 000138(*)

1998

337. 000

1999

340. 000

2000

276. 000

2001

262. 000

2002

256. 000

2003

274. 000

2004

273. 000

2005

270. 000

2006

242. 000

2007

246. 000

2008

240. 000

2009

241. 000

2010

255. 000

2011

254. 000

2012

245. 000

Source https://www.google.com/search?q=Gabon

Réalisation : MINYEM Jean de Dieu.

Pour ce qui est des réserves, « le Gabon se trouve à la 7ème position du top 10 des réserves prouvées de pétrole en Afrique (0,3% des réserves mondiales) avec 3,7 milliards de barils [...] Il arrive en première position en Afrique centrale devant le Congo 1,9 milliard de barils, la Guinée Equatoriale 1,7 milliard de barils et le Tchad 0,9 milliard de barils139(*) Certaines autres sources indiquent que : « les réserves sont estimées à 2 milliards de barils, ce qui représente 0,1% du total mondial. Le Gabon représente la 4ème plus grosse réserve sub-saharienne. Les réserves exploitables de pétrole brut devraient cependant permettre de poursuivre la production pendant environ 22 ans au rythme actuel »140(*).

Avec ce niveau des réserves et malgré la baisse de la production avérée, l'économie gabonaise reste, comme relevé plus haut, très largement tributaire de son secteur pétrolier. En 2011, le poids du secteur pétrolier dans le produit intérieur brut (PIB) était de 49% pendant qu'il représentait 83% des recettes d'exportation et 54% des recettes budgétaires141(*). Rappelons qu'en 2013, il est de 44% dans le PIB et représente 83% des recettes d'exportation et 53% des recettes budgétaires142(*) alors qu'en 2014, il ne représente que 39,3% dans le PIB, 85% dans les recettes d'exportation et 49% dans les recettes budgétaires143(*). Selon une étude comparée, « le manganèse, principalement exploitée par la Compagnie minière de l'Ogooué (COMILOG) filiale du groupe français ERAMET ne représente que 10% du PIB et 6% des exportations du pays. L'industrie forestière ne représente quant à elle que 3% du PIB. En 2012 précisément, les exportations (gabonaises) ont progressé en valeur de 18,1%, s'élevant à 5595,1 milliards de dollars US, stimulées par la montée des cours mondiaux du pétrole et du manganèse.

Au total, le pétrole, le manganèse et le bois représentent en 2011, 96% des recettes d'exportation du Gabon.144(*) »

Tableau no 6. SIGNALETIQUE DES PRINCIPALES RICHESSES DU GABON EN 2014

RICHESSE

ANNEE

PIB

RECETTE D'EXPORTATION

Pétrole

2013

44%

83%

Manganèse

2013

2

9

Bois

2013

1,3%

5,8%

Source : http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 http://www.tresor.economie.gouv.fr/11181_situation-economique-et-financiere-du-gabon-en-2014-perspectives-2015

Pendant l'année 2011, l'Asie et les Etats-Unis représentaient plus de 51% des exportations de pétrole brut gabonais, l'Europe 15%, l'Australie 5%145(*) et au cours de l'année 2013 l'Asie et les Etats-Unis représentaient 68% des exportations gabonaises146(*).

En définitive, nous pouvons retenir que le secteur pétrolier gabonais comprend plusieurs acteurs différents par leur activité mais souvent complémentaires. Le secteur pétrolier reste encore aujourd'hui, après plusieurs décennies, le poumon de l'économie du pays. Le domaine et le secteur pétroliers constituent, pour leur part, au regard de cette première partie, le socle de tout un secteur investi par les multinationales à travers l'élaboration d'un certain nombre de stratégies pour sa conquête et son contrôle.

SECONDE PARTIE.

LE « GRAND JEU »147(*) STRATEGIQUE SUR L'ECHIQUIER148(*) PETROLIER GABONAIS

L'analyse des stratégies des multinationales au Gabon sera faite ici sur plusieurs échelles (périodes et espaces différents) faisant ainsi une part belle à la synchronie et à la diachronie étudiées à l'introduction, afin de suivre la pensée de M. Foucher cité par M. P. Makanga Bala (1997) et rapportée par J. Ndoutoume Ngome (2007, p. 271) selon laquelle : « l'analyse géopolitique se nourrit de la multiplication d'études de cas réalisés sur divers terrains.» Les faits qui seront relayés dans cette partie, sont à écarter de toute « considération journalistique, expression dans laquelle on range l'information encore sous forme de suppositions ou de simples hypothèses149(*) Pour ainsi dire, les groupes Shell, Total et Sinopec développent au Gabon, des stratégies à la fois similaires pour certaines d'entre elles et différentes pour d'autres. Ces stratégies peuvent avoir diverses conséquences sur ces multinationales elles-mêmes et sur l'Etat gabonais, principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais.

CHAPITRE III. DES STRATEGIES SIMILAIRES POUR LES TROIS MULTINATIONALES

La similitude dans les stratégies de Shell, de Total et de Sinopec réside dans l'établissement, par les trois multinationales, des stratégies conventionnelles d'une part et des stratégies non conventionnelles d'autre part.

1.1. LES STRATEGIES SIMILAIRES CONVENTIONNELLES

Les stratégies conventionnelles sont un ensemble de politiques et de méthodes légales, établi par les multinationales pour la conquête et le contrôle du marché gabonais du pétrole. Ces stratagèmes utilisés par les trois multinationales se déclinent en cinq aspects: l'intervention directe de l'Etat d'origine de la multinationale dans la conquête et le contrôle du marché gabonais du pétrole, le principe de respect de la législation gabonaise, le développement des projets sociaux pour le Gabon, le développement des programmes de protection de l'environnement au Gabon et la sécurisation militaire des zones de production en off-shore.

1.1.1. L'INTERVENTION DE L'ETAT D'ORIGINE DE LA MULTINATIONALE DANS LA CONQUETE ET LE CONTROLE DU MARCHE PETROLIER GABONAIS

« De La Guerre »  est l'un des traités les plus importants sur la stratégie militaire. C'est dans ce livre que la fameuse citation de Clausewitz trouve son fondement, selon laquelle : « La guerre est la continuation de la politique par d'autres moyens. »150(*). Dans ce sens, la géoéconomie peut être prise comme la continuation de la politique économique d'un Etat au sein d'un autre Etat par le biais d'une multinationale : on peut parler d'un aspect de la guerre économique. L'idée de guerre s'arrête ici car cette comparaison nous laisse juste comprendre l'idée du rôle très important des Etats propriétaires de multinationales dans la conquête ou le contrôle des marchés des pays détenteurs des matières premières comme le pétrole.

On sait qu'« Elle (la création de la Géoéconomie) découle d'un constat : dans les pays du Nord : la conflictualité est devenue essentiellement économique et non plus militaire ou territoriale. Dans ce contexte, il y a des entreprises qui mènent leur propre diplomatie et d'autres qui s'engagent dans des formes de partenariat conclus sous l'impulsion des administrations étatiques. Face au risque de perdre leur souveraineté, les Etats cherchent en effet de nouvelles causes en s'appropriant les objectifs stratégiques des grandes entreprises. Ils mettent ainsi en place des dispositifs qui assurent la promotion des intérêts des « fleurons » de l'industrie nationale ».151(*) Cette intervention étatique peut atteindre le cadre du renseignement pour la protection de ses intérêts selon Nicolas Mazzuchi. C'est le cas par exemple de : « l'«Office of Inteligence and Counterintelligence » (OIC)[qui] est une agence de renseignement placée sous tutelle du « département of energy », au-delà des problématiques de prolifération et de sûreté nucléaire, il est aussi chargé de tout ce qui touche à la sécurité énergétique des USA et appuie les différents acteurs américains à l'international, il appartient officiellement à la communauté de renseignement américain. » La Defense Logistics Agency (DLA) quant à elle, ou l'agence de gestion des stocks des matières minérales les plus stratégiques a pour mission d'éviter des ruptures préjudiciables aux industries américaines les plus stratégiques en particulier dans les secteurs de l'aérospatial militaire. »152(*).

En France, les services de renseignement ont pendant longtemps participé à cette confusion de genre entre l'Etat français et les multinationales. C'est le cas très précisément de la défunte Elf qui a beaucoup exercée au Gabon. D'ailleurs « monsieur » Maurice Robert, barbouze hors paires des services secrets français sera recruté par Elf alors qu'il était nul autre que le responsable du département Afrique du Service de Documentation Extérieure et de contre-espionnage (SDECE). Le Sieur Robert serait resté jusque-là dans la légalité de son pays si par la suite, en 1979, sur la demande du président Omar Bongo, il n'était pas nommé ambassadeur de la France au Gabon.153(*) On comprend pourquoi on dit généralement qu'une multinationale est « un Etat dans un Etat, avec son service secret, ses réseaux de renseignements, ses sociétés de sécurité... »154(*) Mais il faut garder à l'esprit, comme le dit Pierre Pean [Rapport parlementaire, n°1859, t.l, 1999, p. 28], cité par J. Ndoutoume Ngome, qu'«Elf était la France: attaquer l'une équivalait à attaquer l'autre».155(*)

Pour le cas de la Chine, selon un ingénieur156(*) de Sinopec « les contrats sont négociés au sommet de l'Etat. Il ne faut jamais oublier que Sinopec est une entreprise publique éminemment stratégique ». Pékin a mis sur place en 2007 un Fonds sino-africain pour encourager ses sociétés à investir en Afrique. « Le Fonds vise à « soutenir la coopération stratégique, économique et diplomatique » selon son président, Gao Jia. Il est doté d'un milliard de dollars de la part de la banque chinoise de développement, un capital qui devrait atteindre cinq milliards de dollars. »157(*). Michel Roussin ajoute que les entreprises chinoises bénéficient des facilités de crédit accordées par la China Exim Bank pour investir les marchés étrangers. 158(*)

Mais la France n'est pas en reste. Le vendredi 6 février 2015, lors de la deuxième édition du Sommet économique Afrique-France à Paris, qui faisait suite au sommet de Paris de la fin 2013 qui lui, avait pour objectif de relancer le partenariat entre la France et l'Afrique,159(*) François Hollande a annoncé la création d'une « banque pour les exportations » (une eximBank à la chinoise et à l'américaine) entre autres pour aider les entreprises françaises dans le monde et surtout en Afrique dans leur conquête de marchés.

D'autre part l'aide apportée par certaines institutions internationales comme le Fonds Monétaire International, la Banque Mondiale, l'Oraganisation Internationale de la Francophonie, le Commonwealth ou encore l'Agence Française de Développement, n'est pas gratuite et fortuite 160(*); elles favorisent en retour l'investissement des marchés par les entreprises occidentales, seules capables de garantir cette aide ou des éventuels prêts. J. Ndoutoume Ngome (2007, p : 277) n'affirmait-il pas que « l'aide au développement du continent noir, tant vantée, nous parait être plus un saupoudrage qu'une véritable conviction occidentale pour contribuer à l'essor économique africain. » La réalité est peut-être à trouver dans cette déclaration de l'ancien Ministre de la coopération française, J. Godfrain (1998, p. 55):« Le marché africain fait vivre encore plus de Français sur notre territoire. L'ensemble francophone en Afrique est, pour notre pays, la seconde zone de commerce extérieur après l'Union européenne. Le chiffre d'affaires de nos entreprises sur le continent noir n'est pas éloigné du montant de l'aide publique au développement française à l'Afrique. En effet, par différents canaux, un retour s'opère et c'est aussi le devoir du Ministère de veiller à défendre les intérêts de nos entreprises.161(*)» Dans « Echos d'ici, échos d'ailleurs162(*) » Jean-Michel severino163(*) affirme que « le soutien des politiques des nations occidentales à leurs entreprises en Afrique n'est pas facile à prouver mais il est réel ». Il ajoute que ces « relations entre la politique et les affaires sont aux frontières de l'éthique ».

La nouvelle version du sommet France-Afrique aujourd'hui Afrique-France, relevée plus haut et les cas où le président français, François Hollande devient un véritable Vendeur-Représentant-Placier (VRP) sont aussi à prendre en compte ici. le 2 juil. 2015 par exemple, c'est une tournée africaine éclair que François Hollande avaient débutée en compagnie d'une cinquantaine de chefs d'entreprises français, donc le président directeur général de Total.164(*)

1.1.2. LE RESPECT DE LA LEGISLATION GABONAISE

« Le nouveau code des hydrocarbures165(*) qui vise à remplacer des lois datant des années 60 à 80,  riche de 262 articles, a pour but de réguler le marché tout en réaffirmant l'appartenance de la ressource  à l'Etat gabonais.166(*)». Il dispose que  les nouveaux types de contrats possibles sont divisés en 3 contrats d'exploration et en 2 contrats de partage de production. Pour les deux contrats de partage de production, l'Etat possède à minima une part fixée à 20 %, la GOC ayant le droit d'acquérir une participation maximale de 15% tandis que  l'Etat peut prendre une participation maximale de 20% du capital social de toute entreprise sollicitant ou titulaire d'une autorisation exclusive d'exploitation.

Les multinationales, pour exercer au Gabon, affirment leur soumission à cette législation : c'est la stratégie de l'allégeance à la législation gabonaise. Shell, Total et Sinopec affirment leur soumission à cet ensemble de normes qu'est le code des hydrocarbures mais aussi toutes les autres normes gabonaises en rapport avec leurs activités. Cette soumission s'observe non seulement à travers la création des filiales dans le cadre du droit gabonais mais aussi à travers le respect des principes de probité morale et des normes réglementaires dans la négociation, la conclusion et l'exécution des contrats tel que prévu par ladite norme et sans oublier le respect des normes environnementales.

Tout de même, étant donné que « le paiement spontané de leurs impôts traduit généralement l'allégeance des multinationales à l'autorité politique établie»167(*),  ces derniers temps ce principe de respect de la législation gabonaise semble avoir été mis à mal par deux multinationales. De façon inédite, à travers les affaires dites « Addax Gabon » et « Total Gabon », le gouvernement gabonais, au premier rang duquel le ministère du pétrole et des hydrocarbures, a mis en accusation ces deux entreprises pour « des cas de corruption, de non-respect des normes environnementales et de fraudes fiscales dans l'exportation de l'or noir » pour la première et pour un cas de redressement fiscal pour la seconde168(*).

Shell Gabon affirme pour sa part que dans le cadre de la prévention des dérives éventuelles de son personnel, qui pourraient être dues à la fraude fiscale, à la corruption ; les documents internes tels que le manuel d'autorité, le code de conduite et le code de déclaration de conflit d'intérêt en harmonie avec la législation gabonaise sont d'une importance capitale169(*).

1.1.3. LE DEVELOPPEMENT DES PROJETS SOCIAUX POUR LE GABON

La stratégie des trois multinationales du pétrole à travers le développement des projets sociaux au Gabon consiste à participer au développement du pays, relayant ainsi l'Etat gabonais dans certains de ses domaines régaliens. Il s'agit précisément pour ces entreprises de participer à la vie sociale de la localité où elles sont implantées à travers une prise en compte de certains intérêts de la population de ladite localité. C'est ce que les anglo-saxons ont appelé le « local conten ». Les actions de ces entreprises peuvent quelquefois atteindre l'ensemble de la population gabonaise. Très concrètement, ces projets sociaux qui constituent une vitrine pour la promotion de l'image de marque desdites entreprises à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, équivalent à la construction de certaines infrastructures telles les hôpitaux, les écoles, les routes ou à la participation à certains évènements culturels et à d'autres actions dans les domaines de la santé, de l'emploi ou de la sécurité routière, etc.

On peut noter pour le compte de Total les réalisations ci-après 170(*):

- la sensibilisation des populations lors des journées internationales du paludisme et du SIDA à travers la distribution des moustiquaires, des plaquettes informatives et des préservatifs. Ces derniers sont distribués à hauteur de 50% de réduction par rapport au prix sur le marché gabonais, ceci, en partenariat avec la direction générale de la lutte contre le sida et l'Organisation des Nations Unies contre le SIDA (ONUSIDA) ;

- la signature avec l'Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) et l'Institut National des Sciences de Gestion (INSG) d'un accord sur l'octroi de bourses d'études aux étudiants méritants, avec la possibilité de poursuivre leurs formations à l'étranger et d'acquérir leur premier emploi au sein de l'entreprise ;

- la formation des gérants de stations-services et la mise sur pied d'un programme d'aides aux jeunes chômeurs et étudiants porteurs de micro-projets ;

- le don d'un dispensaire à Yeno (voir photo ci-dessous), etc.

Photo no 5. Dispensaire de Yeno, réalisation de Total Gabon.

Photo : MINYEM Jean de Dieu, août 2014.

Pour le compte de Shell, avec M. Mayikou171(*), on retiendra les réalisations ci-après :

- la rénovation du centre médical de Gamba;

- La mise à disposition des services de la clinique Yenzi;

- la mise à disposition d'un avion pour besoin d'évacuation sanitaire des habitants de Gamba vers Libreville;

- l'octroi des dons à l'hôpital Paul Igamba de Port-Gentil;

- l'octroi de dons de materiel informatique et didactique aux établissements scolaires de Gamba;

- la rénovation du lycée de Gamba « aux normes modernes »;

- l'octroi des bourses d'études aux étudiants gabonais pour la France, les USA et l'Angleterre;

- l'octroi des dons à l'Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM);

- l'octroi de soixante cinq millions (65 000 000) F CFA à l'établissement d'enseignement supérieur Maths Sup en 2014;

- la construction de la route Mugagara-Lubumu, longue de 53 km, ayant coûté cinquante cinq millions (55 000 000) de dollars US;

- l'entretien 100% par Shell Gabon de la route de Gamba, etc.

Pour le compte d'Addax, il faut retenir « l'éducation et la formation de futurs talents ainsi que l'autonomisation des populations locales en matière de santé ». En 2014, selon des informations recueillies au sein de l'entreprise, « un partenariat structurant a été établi avec l'Ecole Polytechnique de Masuku et une bourse d'étude de troisième cycle en ingénierie du pétrole a été attribuée à un jeune ingénieur gabonais ». Addax opère dans le canton de Doubanga-Dourembou qui compte environ 800 habitants. La région étant isolée, les résidents dépendent souvent des infrastructures de l'entreprise pour les soins médicaux et l'évacuation sanitaire vers les zones urbaines. Afin de fournir aux populations une solution durable, l'entreprise a initié la réhabilitation du Centre Médical de Mandji.

Mais certaines réalisations de grande envergure demandent l'investissement de toutes ces multinationales en partenariat avec l'Etat gabonais. C'est le cas par exemple de l'agrandissement de l'aéroport de Port-Gentil.172(*) Il faut noter avec J. Ndoutoume Ngome que les dépenses liées à ces investissements sont récupérées par les entreprises dans les coûts pétroliers.

1.1.4. LE DEVELOPPEMENT DES PROGRAMMES DE PROTECTION DE L'ENVIRONNEMENT AU GABON

Le Gabon, faut-il le préciser, est un pays immensément riche en biodiversité173(*). Les sites pétroliers off-shore comme ceux on shore, malheureusement, ne sont pas toujours éloignés des réserves et parcs naturels. Ces sites pétroliers peuvent alors porter atteinte à l'environnement. Les multinationales, dans leur conquête et leur contrôle du marché affirment tenir compte de la nature à travers sa protection et son développement durable. C'est dans ce cadre que chacune des filiales des trois multinationales (Shell, Total et Sinopec) a développé en son sein une direction chargée de l'environnement.

Total Gabon met à son compte la sensibilisation des écoliers aux problèmes environnementaux.

Shell Gabon, pour sa part, retient :

- Le projet « l'école que j'aime » pour initier les plus jeunes sur le thème de l'environnement.

- la réduction de l'impact de ses activités sur l'environnement à travers son partenariat avec Smith Sonian, une entreprise spécialisée dans la protection de l'environnement avec pour objectif principale la diminution du « torchage174(*) » qui est le fait majeur de la pollution de l'environnement au Gabon par les sociétés productrices de pétrole.

En 2014, le forum Hygiène, Santé, Sécurité et Environnement (HSSE) organisé par Addax a réuni 30 participants à Port-Gentil. Cet évènement a été l'occasion de marquer les grandes lignes des priorités de l'entreprise en matière de sécurité, d'environnement, de santé et d'hygiène. Dans ce cadre, le projet « Tsiengui Flare Relocation » a permis « l'installation d'une nouvelle torchère dans le champ de Tsiengui ; marquant une étape importante dans le renforcement de la sécurité opérationnelle et la réduction de l'impact environnemental des installations de l'entreprise175(*) ».

1.1.5. LA SECURISATION MILITAIRE DES ZONES DE PRODUCTION

Il s'agit ici pour les multinationales, de faire installer près de leurs sites d'exploitation pétrolière, des forces militaires qui assurent la protection de leur production, son transport et la sécurité d'autres biens, services et personnes en rapport avec l'activité pétrolière. Ces forces de sécurité ont néanmoins des missions officielles indirectement liées à la sécurité des dits sites pétroliers. Dans le cadre de la législation gabonaise aucune armée étrangère ne saurait, pour la protection de ses sites pétroliers, patrouiller dans les eaux territoriales du pays. La raison officielle donc de cette présence militaire est très souvent la formation des forces armées gabonaises pour la lutte contre le terrorisme, contre la piraterie en passant par la lutte contre la pêche illégale ou tout autre acte de banditisme. Ainsi « sous couvert de la lutte contre le terrorisme, les USA ont fortement renforcé leur présence en Afrique en signant des accords politiques et militaires qui sécurisent aussi leurs approvisionnement en matières premières sensibles [...] Mi 2004, 44 pays d'Afrique (dont le Gabon) participaient au programme « International Military Education and Training » (IMET) du Pentagone qui assure une formation militaire spécifique aux officiers africains. L'IMET s'est révélé fort utile dans le cadre des opérations militaires conjointes entre alliés en Afghanistan et en Irak »176(*). En plus de cette formation, les militaires français de la base de Libreville, le G7 et les Amis du Golfe de Guinée (G7+FOGG) assure la sécurité des sites pétroliers du Gabon en particulier et du golfe de Guinée en général. Le G7+FOGG, « ce groupe composé de l'Allemagne, du Canada, des États-Unis, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni, de la France, de la Belgique, du Brésil (observateur), de la Corée du Sud, du Danemark, de l'Espagne, de la Norvège, des Pays-Bas, du Portugal, de la Suisse, de l'Union européenne, de l'ONUDC et d'Interpol, s'est réuni à Accra le 3 décembre 2014 » 177(*). Les participants ont rencontré leurs collègues de la CEEAC et de la CEDEAO, ainsi que des représentants des industries pétrolières et gazières et du secteur des transports maritimes, pour passer en revue les préoccupations exprimées par ces entreprises face aux menaces qui pèsent sur la liberté de navigation et la liberté du commerce dans les eaux du Golfe de Guinée. Sur ce point la Chine, qui n'a pas encore la possibilité d'accéder militairement dans certaines zones encore contrôlées par les Occidentaux, s'est alliée à ces derniers pour la sécurité de ses sites pétroliers off-shore dans le golfe de Guinée.

1.2. LES STRATEGIES SIMILAIRES NON CONVENTIONNELLES

Les stratégies non conventionnelles sont des politiques et méthodes mises en place par les multinationales, en marge de ce qui est prévu par la législation pour conquérir ou contrôler le marché gabonais du pétrole. Il est nécessaire tout de même de préciser que ces stratégies restent très difficiles à analyser, car non officielles, non reconnues par les auteurs et souvent inconnues du grand public. Il faut sans doute se rappeler de l'opération Ajax178(*) pour comprendre qu'il faut parfois du temps pour que les multinationales et les Etats auteurs de tels actes commis contre les intérêts d'autres nations les reconnaissent comme tel. Ces stratégies, élaborées par toutes ces multinationales, peuvent être non militaires ou militaires.

1.2.1. CONQUETE ET CONTROLE ILLEGAUX MAIS NON MILITAIRES DU MARCHE PETROLIER GABONAIS

Il s'agit des stratégies qui ne prennent pas en considération l'option militaire dans le but de conquérir et/ou de contrôler le marché pétrolier gabonais. Les stratégies ici peuvent être politiques, administratives, juridiques, économiques etc. Ce sont des cas par exemple de corruption, de pressions politiques à l'endroit du pouvoir étatique en place ou des cas d'entente entre multinationales.

C'est dans ce sillage que « l'ensemble des firmes multinationales n'hésitent pas à développer une sorte de soft law, une mercatoria, un corps de règles n'appartenant à aucun des ordres juridiques consacrés179(*), en sollicitant les Etats pour qu'ils n'imposent pas des principes d'ordre public trop contraignants »180(*). Dans ce contexte, « les multinationales sont à l'origine de la mise en place ou du cautionnement des régimes responsables de violations massives des droits humains ou l'alimentation et l'encouragement des circuits de corruption »181(*) auxquels n'échappe pas Sinopec. Par exemple «Lorsque FU CHENGYU prend les rênes de SINOPEC en 2011, l'entreprise sort d'une série de scandales qui a culminé en 2006 avec l'arrestation de son président. Intercepté à l'aéroport de Pékin, CHEN TONGHAI s'apprêtait à fuir à l'étranger avec 30 millions de $. Il a été condamné à mort avec sursis.»182(*). Au Gabon, Addax Gabon, filiale gabonaise de Sinopec, sera mis en cause dans l'affaire Addax relevée plus haut pour « des cas de corruption, le non-respect des normes environnementales et des fraudes fiscales dans l'exportation de l'or noir, affirme-t-on au ministère du Pétrole » 183(*).

L'affaire Total quant à elle verra l'entreprise française mise en redressement fiscal. (Voir infra).

Mais la plus grosse affaire de corruption, mêlée de pressions politiques, de trucages d'élections, de clientélisme, d'espionnage et autres ignominies politiques insoupçonnées et insoupçonnables, qui a fait la part belle au Gabon reste l'affaire Elf, bien rapportée par l'espion français Pierre Lethier184(*). « Les affaires judiciaires de la société Elf ont révélé une partie de l'ampleur de la corruption pour la course à l'or noir : constitution de caisses noires pour impliquer certains hauts fonctionnaires (à travers la Banque française intercontinentale), faux-monnayage ("emprunt Joséphine" de 2 milliards de francs via le Tchad en 1998), contribution aux partis politiques de gouvernement (8OO millions de francs par an), utilisation de prostituées de luxe (comme pour l'ex-président du Conseil constitutionnel, Roland Dumas) [...] Généralisées chez tous les pétroliers, ces manipulations se sont institutionnalisées en France avec la création en 1965 de la société nationale Elf-Aquitaine (privatisée en 1994), conçue comme une véritable annexe des services secrets en Afrique.» 185(*) C'est dans ce sens, comme souligné plus haut, qu'une multinationale peut être « un Etat dans un Etat, avec son service secret, ses réseaux de renseignements, ses sociétés de sécurité... »186(*) « Ancien patron de cette multinationale aux activités subversives, Loick le Floch-Prigent n'a pas sa langue dans sa poche quand il affirme dans un numéro de l'hebdomadaire français L'Express que c'est son groupe qui a installé Bongo, Sassou 2 et Biya au pouvoir. »187(*).

L'entente entre multinationales fait aussi partie des stratégies non militaires et illégales de conquête et de contrôle du marché pétrolier. Il s'agit ici d'une entente entre deux ou plusieurs multinationales dans l'objectif de profiter plus de l'or noir que le pays producteur. Yves Lacoste décrit clairement le cas des « sept soeurs » : « trois grandes compagnies, deux britanniques, l'Anglo-Iranian (aujourd'hui British Petroleum) et la Shell et une française Total, ont constitué en 1927 avec quatre compagnies américaines, le cartel international de pétrole, qui fixait au pétrole un même prix dans le monde entier (sauf aux USA). Ce système organisé par les « sept soeurs » pour leur grand profit s'est maintenu jusqu'à ce qu'un nombre croissant de pays qui leurs avaient accordé des concessions décident de la nationalisation et de l'exploitation pétrolière. »188(*) Il devient alors légitime de se poser la question sur cette cohabitation cinquantenaire en toute quiétude entre la France (SPAEF, Elf et Total) et la Grande-Bretagne (Shell et Tullow oil) au Gabon. La question se pose aussi concernant l'absence de société majeure américaine dans la production pétrolière au Gabon, pourtant présente dans tous les autres pays limitrophes du Gabon jusqu'au Tchad. Y aurait-il une entente entre la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ? L'absence de preuve matérielle tangible d'entente signifie-t-il inexistence d'une telle entente ?189(*)

1.2.2. CONQUETE ET CONTROLE MILITAIRE DU MARCHE PETROLIER : la guerre.

Georges Clemenceau190(*) a affirmé qu'"une goutte de pétrole vaut une goutte de sang"191(*). Mais selon le Droit international, aucune stratégie militaire de conquête d'un marché n'est conventionnelle. Alors pour user de la guerre pour la conquête d'un marché pétrolier, les instigateurs de ces tragédies trouvent d'autres motifs plus politiquement corrects tels « la possession d'armes de destruction massive » en Irak ou « le droit de protéger » en Libye. Très souvent les marchés pétroliers sont ainsi acquis au prix du sang (Angola, Soudan, Libye, Irak, Koweit etc.) Il faut comprendre que « lorsqu'il est impossible de négocier, les grandes puissances (les multinationales) utilisent la force pour se procurer du pétrole ».192(*) « La rhétorique du choc culturel et religieux (le cas de la seconde guerre du golfe) serait un leurre destiné à entrainer l'opinion publique dans le conflit dont l'issue profiterait économiquement à celui qui le provoque ».193(*) On sait que « qui veut dominer le monde doit contrôler le pétrole. Où qu'il soit. La guerre contre l'Irak, chacun sait que c'est une guerre pour le pétrole, c'est-sà-dire pour les bénéfices d'Exxon et de Chevron.»194(*) « La guerre est le moyen fondamental pour repartager les richesses du monde195(*) ». Michael T. KLARE quant à lui, estime que « les USA consomment 25% de l'énergie mondiale tandis qu'ils représentent 5% de la population mondiale. Ces facteurs expliquent pourquoi Washington considère que l'accès au pétrole doit être protégé par tous les moyens y compris par le recours à la force militaire 196(*)». C'est sans doute dans ce contexte que Fanny Coulomb197(*) estimera que « chercher à comprendre le rôle que l'économie exerce sur les conflits des hommes [...] sera probablement la tâche qui sera dévolue aux économistes du XXIe siècle ». La Chine fournira des hélicoptères, l'artillerie légères, des véhicules blindés ainsi que des camions militaires à Luanda198(*).

Parfois dans ces cas, les grandes puissances agissent à travers certaines multinationales pour mener leur guerre199(*). Il faut faire « référence du rôle trouble de la multinationale française Elf dans la guerre civile congolaise ayant porté au pouvoir Denis Sassou Nguesso ». « Le président déchu Pascal LISSOUBA estime que c'est sa demande de relèvement de la redevance pétrolière qui a provoqué l'hostilité de cette multinationale puis de la France à son égard. Des témoignages concordants affirment que des bateaux-navettes ordinairement utilisés par Elf ont débarqué des unités angolaises et des « Cobras » du Général SASSOU pour prendre le contrôle de Pointe-Noire centre névralgique de l'exploitation pétrolière ».200(*) En plus, le magasine Afrique Education du 16 au 31 mars 2001 indique que le quotidien français Le Monde du 17 octobre 1997 a écrit qu' « en promettant aux pétroliers d'être moins gourmand que M. LISSOUBA , qui avait augmenté les taxes et la part de l'Etat dans l'exploitation du brut, le général SASSOU NGUESSO s'est assuré leurs bonnes grâces, obtenant du même coup, le financement de son effort de guerre ».

Encore, « quand ils ne sont pas directement à l'origine d'affrontements sanglants,  les investisseurs financiers de sociétés minières et pétrolières attisent les conflits».201(*) Ainsi les « multinationales instrumentalisent des conflits régionaux ou locaux pour obtenir ou conserver des marchés et des concessions (guerre civile en Angola et au Soudan)»202(*).

Il est des cas très complexes qui restent à être élucidés, et dans lesquels l'or noir semblait être au centre de tout : le cas de « l'avion d'Harare ». « le 7 mars 2004, un avion a été saisi à l'aéroport de Harare, bourré de mercenaires et de matériels militaires grâce à l'aide de l'Afrique du Sud sans que l'on ne sache si les commanditaires étaient des hommes d'affaires britanniques ou l'un ou l'autre des majors quelque peu évincés de l'eldorado équato-guinéenne ou encore de limiter l'appétit de la Guinée-Equatoriale qui lorgne l'île MBANIE.»203(*) Sans oublier le cas des putschistes san-toméens : « à Sao-tomé et Principe, les putschistes ont tenté de s'emparer du pouvoir, mais ils ont renoncé huit jours plus tard non sans avoir obtenu du chef de l'Etat la promulgation d'une loi sur la gestion de la future manne pétrolière. »204(*)

Aujourd'hui certaines zones de production pétrolière du monde sont de véritables théâtres d'opération militaire: le Kurdistan irakien, la zone frontalière entre les deux Soudan, la Syrie, le Yémen et d'autres encore comme la Libye ; mais il faudra peut-être des « temps longs »205(*) pour que ces conflits et d'autres déjà passés comme en Angola et au Congo soient acceptés par tous comme des conflits pour le contrôle de la manne pétrolière. L'opération Ajax relevé plus haut reste en cela un exemple de reconnaissance tardive de la vérité.

Au Gabon, aucun de tous ces cas relevés ci-dessus n'a été encore observé jusque-là. Mais rien n'empêche que de telles stratégies appliquées sous d'autres cieux ne soient pas aussi appliquées au Gabon si les conditions sont réunies. C'est une analyse diatopique du phénomène qui nous rappelle que certaines stratégies peuvent rester longtemps dans des coffres des « salons feutrés », attendant leur mise en application. C'est seulement en 1935 que le Royaume Uni s'est débarrassé des plans d'envahissement des USA.

Pour conclure ce chapitre, on comprend qu'il arrive que les multinationales, pour la conquête du marché gabonais du pétrole, développent des stratégies similaires. Ces stratégies peuvent être conventionnelles ou pas. Mais aussi des stratégies toutes différentes peuvent être mises sur pied par chacune de ces multinationales.

CHAPITRE IV. DES STRATEGIES DIFFERENTES SELON LES MULTINATIONALES

Si les Occidentaux pratiquent le protectionnisme, et excellent dans le dénigrement de la politique chinoise en Afrique et du made in china, les chinois quant à eux, sont des théoriciens du Win-Win et de la non-ingérence dans la politique intérieure des Etats.

4.1. LE PROTECTIONNISME OCCIDENTAL SUR LE MARCHE GABONAIS DE LA PRODUCTION PETROLIERE

En lisant J. Ndoutoume Ngome (2007, p 266) on comprend que le protectionnisme Occidental part de ce que « l'article 4 des accords de coopération sur les matières premières oblige [après les indépendances] le Gabon à informer la France sur leur gestion ». Cet article 4 précise que: « la République gabonaise facilite au profit des forces armées françaises, le stockage des matières premières et produits stratégiques [...]. Lorsque les intérêts de la défense l'exigent, elle limite ou interdit leur exportation à destination d'autres pays ». J. Ndoutoume Ngome  indique que cette disposition est complétée par l'article 5 qui stipule que : « La République gabonaise [réservait] par priorité leur vente aux Etats de la Communauté». La Communauté en question était une organisation regroupant la France et ses anciennes colonies africaines à la veille de leur indépendance. L'auteur conclura que « dès lors, on comprend très rapidement que l'environnement dans lequel se déroule l'exploitation du pétrole dans le Golfe de Guinée soit l'objet d'une ambiguïté fondamentale »206(*) On peut lire dans la thèse de J. Ndoutoume Ngome dans laquelle il cite [Grosser, p. 190] que : « dans une correspondance adressée au futur Chef de l'Etat gabonais Léon Mba, le Premier Ministre français Michel Debré, ne s'entoure pas de circonvolutions diplomatiques pour clairement lui écrire : « On donne l'indépendance à condition que l'Etat s'engage une fois indépendant à respecter les accords de coopération signés antérieurement ; il y a deux systèmes qui entrent en vigueur en même temps: l'indépendance et les accords de coopération. L'un ne va sans l'autre ... 207(*)».

Les pays occidentaux ont donc toujours considérés les pays jadis conquis par eux et aujourd'hui « indépendants » comme leur « arrière-cour » où ne peut jouer, sans leur permission, d'autres puissances étrangères. Ces anciennes colonies, pour la plupart, font partie de leur « pré-carré » ou « zone d'influence »208(*) . Le « pré-carré  est une expression du milieu politique d'origine très récente (1985). Elle est issue d'une ancienne locution à connotation rurale. Le pré carré désigne maintenant, dans l'administration, un domaine réservé (avec tout ce qu'y s'y rattache) qu'on doit protéger (donc défendre) de ceux qui chercheraient à s'en approprier un morceau ou à y empiéter ».209(*) Ce terme est synonyme de zone d'influence, d'arrière-cour, de chasse-gardée, etc. « Les puissances européennes, travaillent chacune dans son pré-carré,- les Anglais sont au Nigeria, au Sierra-Leone, au Kenya ; les Français, au Gabon, au Congo ; les Belges en R.D. Congo, au Rwanda ; les Portugais en Angola, au Mozambique, etc.210(*)»

Au gré des alliances que ces pays Occidentaux tissaient entre eux, comme l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), sur la base du libéralisme économique, certains pays (le Cameroun, le Nigeria, l'Angola etc.) ont vu l'entrée en jeu des Etats-Unis dans le secteur pétrolier africain. Les Occidentaux semblaient plus soudés pour maintenir hors de leurs « pré-carrés » les chinois et les russes communistes. Il faudra beaucoup de temps et de guerres pour que la Chine puisse paisiblement profiter de certaines ressources pétrolières (Angola, Soudan, Nigeria, Gabon etc.).

Depuis la période coloniale, le pétrole gabonais est quasi exclusivement exploité (à l'exception d'une petite société sud-africaine aujourd'hui hors du marché gabonais depuis 2005, Energy Africa Gabon) par des sociétés Occidentales. Selon le trésor français211(*), les premières explorations pétrolières françaises au Gabon, remontent à 1949 avec la création de la Société des Pétroles d'Afrique Equatoriale Française (SPAEF) qui rejoindra Elf Gabon en 1973, puis Total Gabon. Synopec Overseas est ainsi la première multinationale non occidentale, digne d'un major Occidental, à produire du pétrole au Gabon. L'arrivée au pouvoir du président Ali Bongo coïncide avec l'installation de cette entreprise chinoise dans la production pétrolière au Gabon. Ladite entreprise ne sera pas exempte de critiques Occidentales.

4.2. LES CRITIQUES OCCIDENTALES DE LA POLITIQUE CHINOISE EN AFRIQUE ET DU « MADE IN CHINA »

Il s'agit ici de démontrer que les politiques occidentales ont tendance à jeter l'opprobre sur la politique générale de la Chine en Afrique et sur la marque de fabrique chinoise, jugeant les produits d'origine chinoise de qualité moindre que les produits fabriqués dans les pays occidentaux.

Sur la politique générale de la Chine en Afrique Michel Roussin212(*) affirme que « nous français avons mis fin aux vielles pratiques de corruption, alors que les chinois continuent de distribuer de l'argent via leurs ambassades ; la concurrence avec les entreprises chinoises est encore faussée parce que celles-ci bénéficient des facilités de crédits de la China Exim Bank. ». Dans ce contexte Michel Roussin définit la théorie chinoise du Win-Win que nous verrons plus bas comme : « je te construis un stade et je m'approprie tes phosphates » ou bien « je t'offre une université et tu me laisses profiter de ton pétrole ». Michel Roussin n'oublie pas de critiquer le made in China et indique : « on sait que les routes construites par les chinois présentent des fragilités et on veut qu'Eiffage, Vinci ou Colas soumissionnent aux appels d'offre et apportent leur savoir-faire. Le moins-disant ne marche plus et la banque mondiale prône aujourd'hui le mieux-disant. Les africains veulent, eux aussi de la qualité ». La Chine répondra à ces attaques par l'explication de ce que c'est réellement la théorie du « win-win ».

4.3. LA STRATEGIE CHINOISE DU « WIN-WIN »

« Le terme « Win-Win » qui signifie en français « gagnant-gagnant » a été inventé par l'humaniste Jim GRAIG pour désigner un accord par lequel chaque partenaire se préoccupe aussi de l'intérêt de l'autre, d'une façon également favorable à son propre intérêt. Il ne s'agit pas de rechercher le meilleur compromis de partage des gains, mais de trouver un accord qui augmente les gains de chacun. C'est une démarche au terme de laquelle les deux participants tirent un bénéfice relativement équitable ».213(*) C'est « le livre blanc sur la politique africaine de la Chine (2006) [qui] parle de ce : « nouveau partenariat stratégique » marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique [et de] la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique »214(*). Ce sera à l'occasion de la clôture du sommet Chine-Afrique du 4 novembre 2006, dans « la déclaration conjointe » que la théorie sera acceptée par les deux parties (Chine et Afrique): « nous proclamons solennellement l'établissement entre la Chine et l'Afrique d'un partenariat stratégique de type nouveau, caractérisé par l'égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique. »215(*). Meles Zenawi216(*) affirmera lors de ce sommet que « la Chine nous (l'Afrique) aidera, car la Chine est un modèle de développement éprouvé. En contrepartie de son aide, l'Afrique lui apportera toutes les ressources énergétiques et minières dont elle a besoin217(*) ». Certains acteurs donc, comme Roussin, n'hésiteront pas à penser, que la stratégie chinoise du « Win-Win » revient pour l'Afrique à vendanger ses richesses. Une conception bien sûr qui n'est pas partagée par la Chine et les pays africains.

Faudrait-il comprendre que c'est dans le cadre de cette théorie gagnant-gagnant qu'en 2009, Sinopec entre dans la production pétrolière du Gabon ? Déjà « en 2004, le président chinois Hu Jintao a effectué une visite au Gabon et son homologue gabonais, le président Omar Bongo Odimba, a visité la Chine ; ce qui a promu un nouvel essor des relations de coopération amicale. En 2005, le volume commercial bilatéral représentait 390 millions de dollars. En 2008, il atteignait 1,93 milliard de dollars218(*) Et l'autre élément déclencheur serait-il en 2007, l'« accord relatif aux gisements de fer de Bélinga et aux infrastructures y afférentes », avec un financement chinois à hauteur de 1600 milliards de francs CFA219(*)? Rappelons qu'à la fin, en 2009, le géant chinois Sinopec entre effectivement dans la production pétrolière gabonaise après acquisition d'Addax Petroleum (voir supra).

4.4. LA STRATEGIE CHINOISE DE LA NON INGERENCE DANS LA POLITIQUE INTERIEURE DES ETATS.

Serge Michel et Michel Beuret font dire à Melès Zenawi, lors du sommet Chine-Afrique de 2006, que le mérite de la Chine est de ne pas mener de politique d'ingérence220(*). A son tour, Omar El Beshir dira lors du même sommet que la Chine est un ami qui n'interfère jamais dans les affaires intérieures221(*). Pour la Chine, « les relations des pays souverains demandent au moins respect mutuel, une non-ingérence dans les affaires intérieures et la non-ingérence n'implique pas l'indifférence [...] la situation économique, des droits de l'homme dépend du niveau de développement économique222(*) ». « Le Consensus de Pékin (ou Consensus de Beijing) est un terme décrivant la diplomatie et le modèle de développement proposé par la République populaire de Chine, en particulier auprès des pays en voie de développement, notamment en Afrique. L'Occident et la Chine ont ici des positions très différentes sur les besoins et méthodes pour soutenir le développement de ces pays. La position occidentale est contenue dans le « Consensus de Washington », avec pour axes principaux le libre-échange, la lutte contre la corruption, la transparence, les droits civiques et la démocratisation, ainsi que la défense des droits de l'homme. De son côté, l'approche diplomatique chinoise prête une grande estime à la non-ingérence (indépendance pour les affaires internes) de tout pays, ainsi qu'un développement « à la chinoise » : structurel (chemins de fer, ports, barrages, etc) et économique d'abord (industrie, mines, pétrole), puis éventuellement civique. »223(*)Le Gabon, pays africain, qui plus est, n'ayant aucune relation diplomatique avec Taiwan, n'est pas en marge de cette politique internationale de la Chine.

Au terme de ce chapitre, on peut retenir que chaque multinationale, dans l'objectif de conquérir et de contrôler le marché gabonais de la production pétrolière, développe des stratégies qui lui sont propres. Des stratégies différentes de celles que ces multinationales ont toutes en commun mais qui entrainent tout aussi, comme les autres, des conséquences importantes sur les principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais.

CHAPITRE V. SYNTHESE DES CONSEQUENCES DES DIFFERENTES STRATEGIES SUR LES PRINCIPAUX ACTEURS DU SECTEUR PETROLIER

Les conséquences des différentes stratégies des multinationales seront étudiées d'abord par rapport aux trois multinationales elles-mêmes et ensuite par rapport à l'Etat gabonais, les principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais.

5.1. LES CONSEQUENCES SUR LES TROIS MULTINATIONALES.

Il est question ici, de manière générale, du maintien en pole position de Shell et de Total et de la montée en puissance de Sinopec.

5.1.1. LE MAINTIEN EN POLE POSITION DE TOTAL ET DE SHELL.

Au regard des différentes stratégies étudiées plus haut, on peut constater aisément que les filiales de Shell et de Total au Gabon, tiennent le haut du pavé dans la catégorie des entreprises pétrolières de production au Gabon. Sur le plan historique, ces entreprises sont les premières sociétés pétrolières du Gabon. Shell est présente au Gabon depuis 1960224(*) et « les premières explorations pétrolières françaises remontent à 1949 avec la création de la Société des Pétroles d'Afrique Equatoriale Française qui rejoindra Elf Gabon en 1973, puis Total Gabon »225(*). En termes de quantité de brut produite, les entreprises française et anglo-néerlandaise ont toujours occupé les premiers rangs et gardent aujourd'hui encore cette place : « Shell Gabon occupe la place de premier opérateur pétrolier avec une production de 65 000 b/j [...] Total Gabon, pour sa part, avec une production de 56 900 b/j fait figure de second producteur gabonais226(*)

5.1.2. LA MONTEE EN PUISSANCE DE SINOPEC.

La présence, très rare, des entreprises pétrolières chinoises dans le marché sub-saharien de la production de pétrole était souvent accompagnée de graves crises militaires (l'Angola et le Soudan227(*).). Depuis le milieu des années 2000, la donne semble avoir changé. Nous avons assisté à l'entrée sans heurts de Sinopec au Nigeria et au Gabon. Comme énoncé plus haut, en 2001, le groupe Sinopec Overseas affichait un chiffre d'affaires de 381 milliards de dollars, se classant à la 3e place mondiale des plus grosses entreprises pétrolières en terme de chiffre d'affaires, derrière Exxon Mobil et Shell 228(*).On peut donc penser aujourd'hui que la présence chinoise en Afrique constitue « l'entrée d'un nouveau caïman dans le marigot du pétrole africain »229(*)en général et du Gabon en particulier.

L'année 2009 est à marquer alors d'une pierre blanche pour l'entreprise chinoise au Gabon. Après une absence du pays, de plus de cinquante ans, cette année-là Sinopec, fait son entrée sur le marché gabonais de la production pétrolière. Avec cette entrée, l'entreprise chinoise s'est classée parmi les trois plus grandes multinationales exerçant au Gabon dans la production pétrolière, sur la base du capital et du chiffre d'affaires. Sur le plan national, Sinopec est, en 2011, la quatrième plus grande société de production derrière Shell, Total et Perenco (64 000 b/j, 57 000 b/j, 55 000 b/j et 23 000b/j)230(*).

5.2. LES CONSEQUENCES SUR L'ETAT GABONAIS.

Certaines de ces conséquences sont négatives et d'autres positives.

5.2.1. DES CONSEQUENCES NEGATIVES SUR L'ETAT GABONAIS

Il s'agit de la mise à mal de certains intérêts socio-politiques, économiques, et environnementaux de l'Etat gabonais.

5.2.1.1 LA MISE A MAL DE CERTAINS INTERETS SOCIAUX ET POLITIQUES DE L'ETAT GABONAIS

Les multinationales peuvent porter atteinte, à travers l'élaboration de certaines de leurs stratégies (le protectionnisme occidental, la non-ingérence chinoise par exemple), à certains éléments importants de la vie sociale et politique de l'Etat tels que la justice sociale, la probité morale des dirigeants politiques, le développement social, l'alternance au pouvoir, etc. Le Gabon ne fait malheureusement pas exception à cette règle. « Tous les observateurs de la vie internationale reconnaissent unanimement que le partage de l'Afrique entre Européens et la mainmise des puissances occidentales sur les matières premières de ce continent font beaucoup de mal aux Africains. Le pétrole africain n'appartient pas aux africains. C'est une propriété exclusive des compagnies extractives qui connaissent la quantité exacte extraite et les réserves. Ce sont elles qui font la loi et qui, dans maintes situations, dictent la conduite et le comportement des décideurs politiques dans chaque pays... Les grandes décisions en matière pétrolière ne sont pas prises par les Etats africains, mais plutôt par les grandes compagnies pétrolières [...] Les armées occidentales complotent ensemble pour que rien ne change dans les relations nord-sud. En Afrique, les grandes puissances bafouent la souveraineté des nations, car elles ne traitent pas d'égal à égal231(*)

Certaines grandes zones de production pétrolière du Gabon par exemple sont restées dans une situation sociale très peu reluisante. Le département de Ndolou, autrefois fer de lance de la production pétrolière du pays et aujourd'hui encore région importante du domaine on-shore gabonais, (Obangué pour Addax, Rabi/Kounga pour Shell, la station d'exportation de Coucal pour Maurel et Prom ainsi que d'autres sites des entreprises Total et Shell) voit le célèbre carrefour Rabi, qui relie entre eux, tous ces sites pétroliers cités plus haut, rester, depuis des lustres, ce qu'il a toujours été, même aux meilleurs moments de l'âge d'or de l'or noir de la Ngounié, l'ombre de ce qu'il aurait dû être. On pourrait se rappeler du mouvement d'humeur des populations de cette localité « qui exigeaient une meilleure répartition des ressources232(*) »

Photo no 6. Le carrefour Rabi dans le département de Ndolou (dans la Ngounié).

Photo : MINYEM Jean de Dieu, août 2014.

Une autre image marquante de cette localité pétrolifère de la Ngounié est le véhicule de transport qui relie le chef-lieu du département aux autres contrées très reculées de la localité telles que Yeno, à la lisière de l'Ogooué maritime. Ce véhicule reste le symbole fort de la déliquescence sociale des populations de la région qui vivent sur du pétrole exploité par les multinationales mais qui ne semblent pas en percevoir les dividendes.

Photo no 7. Le véhicule de transport des populations des contrées reculées de Ndolou.

Photo : MINYEM Jean de Dieu en août 2014.

5.2.1.2. CERTAINES ATTEINTES AUX INTERETS ECONOMIQUES DE L'ETAT GABONAIS

Le protectionnisme des Occidentaux a freiné, au Gabon, la diversification des partenaires pétroliers de grande envergure, créant ainsi une situation de monopole. Une situation qui ne pouvait être propice à la concurrence. « L'arrivée de la Chine sur le marché africain va très certainement changer le comportement et la conduite des Occidentaux en Afrique »233(*). En outre, la corruption active ou passive des acteurs du secteur, a participé et participe encore énormément à la dilapidation des intérêts économiques de l'Etat gabonais. « Les firmes multinationales, [...] dans les pays sous-développés, constituent le plus souvent, un pouvoir auquel il est difficile de se heurter. Ces firmes [...] contrôlent, dans la plupart des cas, une part importante de l'économie du pays [...] Si une de ces firmes estime que les choix du gouvernement, manifestés en particulier à travers les objectifs d'un plan, mettent en cause de façon grave ses marges bénéficiaires ou se traduisent par des conditions moins avantageuses que celles qui lui sont offertes dans d'autres pays, il existe pour elle de multiples façons de stopper ses investissements dans ledit pays, de rapatrier dans son pays d'origine ses bénéfices et une partie de son capital, sans que le pays sous-développé concerné puisse exercer d'actions bloquant ses décisions. Il en résulte une situation qui limite considérablement les possibilités de choix et d'action des gouvernements, si on se situe dans un cadre capitaliste, en dehors d'une entente de fait avec ces firmes. » 234(*) Par conséquent «malheureusement, le produit des intérêts pétroliers africains ne sert pas les Africains, mais certains Africains. Les clans ethniques au pouvoir dans les Etats [...] L'économie pétrolière africaine ne sert pas à la modernisation industrielle. Il ajoute que d'ailleurs si les Africains utilisaient l'argent de leur pétrole pour se développer, alors l'industrialisation et la croissance se mettraient à consommer du travail et du pétrole. » 235(*)

« La vache à lait dans cette histoire est l'Afrique, ou du moins les pays d'où l'or noir est tiré sans honte. Que revient aux pays africains producteurs de pétrole ? S'il est vrai que certains fortunés africains sont actionnaires dans ces multinationales, la quasi-totalité des dividendes revient aux actionnaires des pays dits développés qui construisent leur vie sur les ruines d'une Afrique en péril. Selon l'OMS dans le « classement global du système de santé », sur une échelle de 1 à 191, tous les pays africains se situent dans le bas du tableau : Tchad 178, Angola 187, Nigeria 187, République démocratique du Congo 188, Sierra Leone 191...il s'agit pourtant de pays riches en matières premières. Au Tchad, depuis l'extraction de la première goutte de pétrole, les compagnies anglo-américaines, françaises et malaisiennes ont perçu 653 milliards de dollars. Il n'est resté que 62 millions de dollars pour le Tchad. Au Nigeria, deuxième producteur de pétrole d'Afrique, avec des réserves de 2500 millions de barils, 80% de la population vivent avec moins d'un dollar par jour. Nous avons la honte chevillée au corps à l'idée de concevoir qu'un continent au sous-sol aussi riche et fertile soit humilié et violé.

La gestion du pétrole [...] donne lieu à des comportements claniques, voire d'allégeance féodale, de la signature des contrats d'exploitation (commissions) jusqu'à la répartition des fortes valeurs ajoutées dégagées lors des ventes sur le marché mondial. La gestion de la manne pétrolière au Gabon et en Angola en est une parfaite illustration. Sur ce continent, jamais il n'y a eu autant de « batailles », de pathologies, de pillage de l'économie et du sous-sol. Ces multinationales postcoloniales se sont mises en tête de contrôler tout le secteur productif et de commercialisation des pays en voie de développement »236(*).

Clément Yao affirme qu' « il suffit simplement de se rendre dans les pays de la zone CEEAC (Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale) qui regorgent de l'or noir en abondance pour se rendre compte que le pétrole ne fait pas forcément le bonheur des populations, sauf celui des dirigeants et des multinationales occidentales qui se partagent, à satiété, les réserves d'origine fossile dans cette partie du continent. Selon un rapport de la British Petreolum Review of World Energy (2007, p.91), sur les dix premières réserves pétrolières en Afrique, cinq sont situées plus précisément en Afrique centrale. Le Gabon avec ses 30 champs de production, 7e réserve de pétrole en Afrique (3,7 milliards de barils) devant le Congo (1,9), la Guinée Équatoriale (1,7) et le Tchad (1,5), est toujours inscrit, malgré ses potentialités, sur la liste des pays pauvres qui continuent de tendre la main à l'Occident pour boucler ses budgets de financement. Or, la plupart de ces pays de la CÉÉAC devrait récolter, selon les experts, chacun un peu plus de 200 milliards de dollars de revenus pétroliers pendant la prochaine décennie. Mais, en dépit de ces bons signes économiques, force est de constater que la rente pétrolière ne profite ni à leur développement encore moins aux populations qui se trouvent être d'ailleurs une des moins importantes par rapport aux autres régions d'Afrique, en terme démographique.

Il est incompréhensible qu'avec toutes ces richesses, le Gabon, avec ses 1,5 millions d'habitants, le Congo (4,3 M), la Guinée Equatoriale (720 000 hab.), le Tchad (11,5 M hab.) et le Cameroun (19,9 M hab.), pour ne citer que ces pays, ne soient pas en mesure d'offrir une qualité de vie meilleure et décente à leurs populations. Comment comprendre alors qu'un pays comme l'Île Maurice ou encore les Seychelles, dépourvus de richesses fossile et minière qui ont pour principale ressource que la rente du tourisme, sont des modèles économiques de réussite par rapport à ces cinq pays de l'Afrique centrale, pourtant gâtés par la nature ? » 237(*) Le Catholic Relief Services une association humanitaire de l'église catholique aux USA, membre de Caritas Internationalis, dans un rapport intitulé : Le fond du baril, boom pétrolier et pauvreté en Afrique, partage très entièrement cette thèse d'atteinte aux intérêts économiques de l'Afrique et du Gabon. Il constate que « L'Afrique sub-saharienne connaît une période de boom pétrolier sans précédent. Ce nouveau boom pétrolier de l'Afrique constitue à la fois une chance et un piège pour ces pays où la pauvreté reste endémique. Dans la plupart de ces pays, la présence de pétrole n'a en rien contribué à réduire la pauvreté, elle l'a plutôt exacerbée.» Le clou sera qu'en 2013, le Gabon sera radié de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE). Rappelons encore que « lorsque Fu Chengyu prend les rênes de Sinopec en 2011, l'entreprise sort d'une série de scandales de corruption qui a culminé en 2006 avec l'arrestation de son président. Intercepté à l'aéroport de Pékin, Chen Tonghai s'apprêtait à fuir à l'étranger avec 30 millions de $. Il a été condamné à mort avec sursis. »238(*) Il faut comprendre que c'est à cette période de grande corruption de Sinopec que l'entreprise s'est installée dans le marché gabonais de la production (2009). La fameuse affaire Addax ne viendra pas pour arranger les choses. « C'est une première au Gabon : un opérateur étranger se voit retirer le droit d'exploitation d'un gisement pétrolier. Addax Petroleum, quatrième producteur du pays avec environ 23 000 barils par jour, soit 9 % du brut gabonais. Après l'avoir éjectée du champ d'Obangué fin 2012, les autorités ont signifié à la filiale du géant chinois Sinopec, début juin, que la licence d'exploitation de Tsiengui, son principal bloc, ne sera pas renouvelée après son expiration, en 2015. Les raisons de cette décision inédite ? Des cas de corruption, le non-respect des normes environnementales et des fraudes fiscales dans l'exportation de l'or noir, affirme-t-on au ministère du Pétrole » 239(*). Obangue, ce dernier champ a depuis été restitué à Addax Gabon après versement par Sinopec à l'Etat gabonais d'une indemnité transactionnelle240(*) estimée à hauteur de 400 milliards F CFA241(*). Quant à l'affaire dite Total "Il n'y a pas d'affaire Total", a déclaré le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, à la sortie d'un entretien avec son homologue français, François Hollande, à Paris, le 8 avril 2014 ; une façon de refuser l'importance qu'accordaient les media au redressement fiscal dont l'entreprise française faisait l'objet au Gabon de façon inédite.242(*) Mais on peut retenir qu'« en application des dispositions du code général des impôts en ses articles 833 et suivants, relatives au droit de contrôle, la Direction Générale des Impôts a diligenté un contrôle fiscal de la société Total Gabon au titre des exercices 2008-2009... Ainsi le gouvernement réclame à la filiale locale de Total, le paiement de 805 millions de dollars (587,5 millions d'euros) d'impôts... Total considère ce recouvrement sans fondement et conteste tant les chefs de redressements que les montants associés à savoir 805 millions de dollars (environ 386 milliards F CFA) dont 387 millions de dollars (186 milliards F CFA) en recouvrement partiel, au motif qu'elle a toujours agi en conformité avec les lois de la république gabonaise. »243(*) Ces deux affaires ont eu le mérite de mettre au grand jour et de façon inédite les malversations fiscales dont peut faire l'objet l'Etat gabonais quelle que soit la hauteur des méfaits des uns ou des autres.

Mais L'affaire Elf244(*) reste l'affaire qui nous rappellera toujours les grands moments sombres de l'histoire pétrolière africaine car «Elf Aquitaine ou l'art de détrousser l'Afrique »245(*).

5.2.1.3. LA DETERIORATION DE L'ENVIRONNEMENT AU GABON

Les multinationales pétrolières constituent l'une des causes de la destruction de l'environnement246(*). Quoique le gouvernement gabonais ait décidé de l'interdiction totale du torchage des gaz pétroliers dès 2010 le phénomène perdure. Il s'agit d' « une pratique qui permet aux compagnies pétrolières de brûler par des torchères des rejets de gaz naturel à différentes étapes d'exploitation du pétrole et du gaz naturel »247(*). La présence du ministre gabonais du pétrole et des hydrocarbures à Washington le 17 avril 2015 montre à suffisance que la plaie frappe pleinement le pays et toutes les sociétés productrices sont concernées. « En prélude à la conférence des parties sur le changement climatique (COP21) prévue à Paris au mois de novembre prochain, les institutions internationales, les grandes compagnies pétrolières ainsi que les représentants des pays producteurs de pétrole, se sont donnés rendez-vous le 17 avril 2015 à Washington (Etats-Unis) dans le cadre du lancement de l'initiative globale pour la réduction du torchage de gaz [...] Il était question pour les compagnies pétrolières et les pays producteurs de pétrole de s'accorder à mettre fin, d'ici 2030 au plus tard, à la pratique qui consiste à brûler systématiquement le gaz à la torche sur les sites de production pétrolière [...] L'Afrique rejette chaque année 40 milliards de mètres cubes de gaz brûlés à la torche sur 150 milliards de mètres cubes de rejets mondiaux. Les seuls 40 milliards torchés en Afrique suffiraient à la moitié de la consommation d'énergie dudit continent. »248(*)

Photo no 8. Phénomène de torchage du gaz.

Source: http://i1.wp.com/gabonreview.com/wp-content/uploads/hydro.jpg?resize=639%2C412

Il y a quelque temps, Stéphane Ballong indiquait, comme nous l'avons relevé plus haut dans l'affaire Addax, qu' « un opérateur étranger (Addax Gabon) se voit retirer le droit d'exploitation d'un gisement pétrolier. Les raisons de cette décision inédite ? ... le non-respect des normes environnementales...»249(*) et le quotidien français Le Monde ajoutait pour une autre affaire que : « tout est parti de la visite au Gabon du président chinois, Hu Jintao, en février 2004, bientôt suivie, en septembre 2005, d'un permis d'exploration accordé à Sinopec, la deuxième compagnie pétrolière chinoise. Plus de 150 ressortissants de ce pays sont arrivés peu après dans le parc, où ils ont commencé à préparer une série de 16 000 explosions de dynamite. Une étude d'impact sur l'environnement a été réalisée. Elle a été rejetée par le ministère de l'environnement en juillet, ce qui n'a pas empêché Sinopec d'installer deux nouveaux villages, de continuer à ouvrir des routes dans la forêt et à déclencher des explosions, y compris dans la lagune, où vivent des lamantins, une espèce de mammifère marin rare. »250(*)

5.2.2. LES CONSEQUENCES FAVORABLES A L'ETAT GABONAIS

L'Etat gabonais tire certains avantages dans la mise sur pieds de certaines stratégies par les multinationales en question: la diversification des partenaires dans la production pétrolière, le développement des programmes sociaux et une certaine croissance de l'économie du pays.

5.2.2.1. LA DIVERSIFICATION DES PARTENAIRES DANS LA PRODUCTION PETROLIERE

Cette conséquence émane, entre autres, de certaines stratégies développées par la concurrence chinoise: la théorie du « win-win », la politique de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le rôle de la Chine dans la conquête et le contrôle des marchés par Sinopec. Jusqu'à une période récente, soit les entreprises chinoises étaient absentes des marchés pétroliers sub-sahariens (Gabon, Guinée-Equatoriale, Congo, Cameroun), soit la Chine et les Occidentaux s'y affrontaient par groupes armés interposés (Angola, Soudan). Aujourd'hui toutes les parties semblent s'accorder sur le fait que l'arrivée d'une réelle concurrence sur le marché pétrolier africain en général et gabonais en particulier va accorder beaucoup plus d'avantages à l'Etat gabonais (entretien avec Mayikou, voir supra). F. Diangitukwa251(*) affirme également que l'arrivée de la Chine sur le marché africain va très certainement changer le comportement et la conduite des Occidentaux en Afrique. La présence de Sinopec au sein de l'échiquier pétrolier gabonais confirme ces propos de Michel Roussin « les entreprises françaises savent qu'il n'y a plus de marché captif, que ce n'est pas parce qu'elles sont françaises qu'elles obtiendront un marché»252(*).

5.2.2.2. DES PROGRAMMES SOCIAUX ET ENVIRONEMENTAUX POUR LE GABON

Nous avons étudié plus haut la stratégie de développement des programmes sociaux et environnementaux des multinationales. Ces actions des multinationales pétrolières permettent de relayer l'Etat gabonais dans des secteurs régaliens. Certes encore en balbutiement, mais ces programmes apportent beaucoup dans les domaines de  la santé, de l'éducation, du développement du réseau routier et d'autres encore (voir supra).

5.2.2.3. UNE CERTAINE CROISSANCE DE L'ECONOMIE GABONAISE

Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le Fonds Monétaire International (FMI) procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. C'est dans ce cadre que le 18 février 2015, le Conseil d'administration du FMI a conclu les consultations au titre de l'article IV avec le Gabon. Ces conclusions indiquaient que « le Gabon a enregistré récemment une croissance économique vigoureuse... La croissance du PIB réel a avoisiné 6 % en moyenne ces quatre dernières années grâce à une augmentation considérable des dépenses d'investissement dans le cadre du Plan Stratégique Gabon Émergent (PSGE) conçue par les autorités pour promouvoir la diversification de l'économie et une croissance solidaire »253(*). Très précisément, en 2013, le Gabon a atteint une croissance de 5,9%254(*) et un PIB de 17,23 milliards $ en 2014.255(*) Les conclusions du FMI ont estimé que le Gabon a un revenu par habitant parmi le plus élevé d'Afrique subsaharienne depuis plusieurs décennies et un PIB par habitant relativement élevé (11.100 dollars en 2013). Toujours selon ce rapport, le Gabon qui se situe dans la tranche supérieure des pays à revenu intermédiaire est la deuxième plus grande économie de l'union économique et monétaire de la CEMAC; aussi ses politiques ont-elles d'importantes retombées sur l'union. Enfin le rapport précise que la hausse des prix des exportations de pétrole et de manganèse a conduit à une amélioration du solde des transactions courantes depuis 2010 ». Ses conclusions « se félicitent certes de la croissance économique vigoureuse enregistrée ces dernières années dans une conjoncture économique favorable, mais elles regrettent que cette croissance n'ait pas été généralisée et que ses bienfaits n'aient pas été suffisamment partagés, d'où des taux de pauvreté et de chômage qui restent élevés »256(*).

Les conséquences des diverses stratégies, ci-dessus étudiées, sont multiples et contradictoires à l'endroit des principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais. Ces conséquences varient selon le type d'acteur. Dans cette seconde partie, il nous a été donné de constater que les trois multinationales développent des stratégies similaires pour certaines et différentes pour d'autres pour des conséquences diverses sur les principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais. On a pu aisément constater, tout au long de cette analyse que malgré l'incursion de la Chine dans le secteur pétrolier gabonais, ce secteur demeure la « chasse-gardée » des Occidentaux que sont Total, Shell, Perenco, Maurel et Prom, Tullow Oil et Vaalco sans compter les sous-traitants très importants tels que Halliburton ou Schlumberger.

CONCLUSION GENERALE

De façon générale, ce travail nous a permis d'analyser, dans une première partie, le domaine et le secteur pétroliers gabonais. Nous avons pu distinguer, dans le premier chapitre, le domaine on-shore et le domaine off-shore. Dans le deuxième chapitre, nous avons mis en relief les différents acteurs du secteur pétrolier gabonais et la dynamique de ce secteur dans l'économie globale du pays. Dans la seconde partie, nous avons ressorti, par mode comparatif, dans deux chapitres différents (le troisième et le quatrième), les stratégies élaborées par les multinationales que sont Shell, Total et Sinopec dans la conquête et le contrôle du marché gabonais de la production pétrolière. Dans un cinquième chapitre enfin, les conséquences desdites stratégies sur les trois multinationales et sur l'Etat gabonais, les principaux acteurs du secteur, ont été mises en lumière.

Au regard de l'analyse globale faite donc tout au long de ce travail, et pour répondre à la problématique posée à l'introduction, nous avons pu constater que si les trois multinationales, suscitées, élaborent des stratégies similaires, elles développent aussi, et en toute exclusivité, des stratégies différentes. C'est le cas de la stratégie de non-ingérence dans les affaires intérieures du Gabon, élaborée par la Chine via Sinopec ou de la stratégie protectionniste des Occidentaux (Total et Shell) développée par la France et la Grande-Bretagne. De façon subsidiaire, les conséquences de ces différentes stratégies se sont montrées multiformes sur les trois multinationales elles-mêmes et sur l'Etat gabonais.

Nous osons ainsi espérer que les objectifs de ce travail auront été atteints. Nous avons pu effectivement constater que :

· les Etats d'origine des multinationales influencent non seulement les politiques de leurs multinationales mais aussi les politiques des politiques gabonais ;

· les stratégies desdites multinationales ont abouti à des résultats mitigés pour les principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais : d'abord les multinationales « major » Occidentales, Shell et Total ont perdu l'exclusivité du marché gabonais de la production pétrolière quoiqu'elles tiennent toujours le haut du pavé de ce secteur d'activité ; bien secondées par les autres sociétés indépendantes et les sous-traitants Occidentaux. Ensuite la multinationale chinoise (Sinopec) a su se faire une place sur ce marché qui lui est resté longtemps fermé quoiqu'elle reste encore loin des trois premières places qu'occupent les Occidentaux dans la production pétrolière gabonaise, et plus encore, elle reste talonnée par des « indépendants » occidentaux que sont Maurel et Prom, Vaalco etc. Quant à l'Etat gabonais, il a su tirer son épingle, à certains moments, de ce jeu d'échecs auquel se livrent les trois multinationales.

Les solutions à suggérer à l'issue de ce travail, sont tirées de certains auteurs ayant travaillé sur la question, notamment J. Ndoutoume Ngome qui énonce quelques solutions pour une meilleure gestion du pétrole gabonais. Il estime qu'il faut :

- « Lever tous les obstacles légaux et extra-légaux à la transparence et à la surveillance du secteur ;

- Abroger des clauses de confidentialité incluses dans les contrats de partage de production;

- Garantir le respect des droits de l'homme, y compris les libertés d'expression, d'association et de la presse ;

- Collaborer avec les organisations de la société civile engagées dans la surveillance de la gestion de richesse pétrolière.

- Rendre publics les résultats d'audits indépendant et réguliers des compagnies nationales dans les secteurs extractifs;

- Incorporer l'ensemble des revenus du secteur dans le budget national;

- S'abstenir de recourir à des emprunts gagés sur le pétrole jusqu'à à ce que des mesures efficaces en faveur de la transparence des revenus extractifs et du budget soient prises;

- Affecter les revenus extractifs aux secteurs sociaux prioritaires, et plus spécifiquement à l'éducation, à la santé et au développement d'institutions publiques compétentes;

- Considérer collectivement la transparence des revenus extractifs comme un facteur clef de bonne gouvernance.

- Soutenir la campagne internationale « Publiez ce que vous payez » en rendant public, de façon détaillée et régulière, le détail précis des impôts, redevances et autres paiement versés aux Etats africains, à n'importe quel niveau, ou aux communautés locales.

- Travailler de concert pour soutenir les processus qui permettront de déboucher sur une uniformisation des procédures suivies pour la publication des revenus afin de rendre les règles du jeu égale pour tous257(*)

F. Diangitukwa considère quant à lui que: « Les perspectives futures en matière de gestion des ressources naturelles doivent inciter les Etats africains à une plus grande coopération et à une plus grande interdépendance afin qu'ils réduisent les risques de conflits liés à l'approvisionnement des ressources naturelles et à leur contrôle, car les grandes puissances n'hésiteront plus à utiliser les moyens les plus rusés, voire les plus violents pour se procurer, partout où elles le pourront, le pétrole dont elles ont besoin en grande quantité. » 258(*)

En plus de ces auteurs, « pour mettre en oeuvre son ambitieux Projet de Société, « l'Avenir en Confiance », et garantir une équitable répartition des richesses, le président Ali Bongo et son gouvernement s'engagent à garantir une meilleure rentabilité et une meilleure gestion des recettes du secteur : [ce dernier affirme que] « Le Gabon sera maître de son industrie par le transfert des technologies. De la même manière que l'industrie s'efforce d'aller vers la bonne gouvernance, de la même manière l'administration s'attèle à employer les meilleures pratiques dans l'industrie pétrolière». Il s'agit d'ouvrir des perspectives sur un rééquilibrage et un recadrage des stratégies politiques et économiques de gestion pétrolière envisagées dans le sens d'un approfondissement du développement et de la croissance de l'Etat. Pour promouvoir l'exploration et l'exploitation, la mise en place d'un cadre réglementaire attractif pour les investisseurs ainsi qu'un contrôle renforcé des activités du secteur et du recouvrement des recettes sont à l'ordre du jour. [...] La diversification des partenariats internationaux (Afrique du Sud, Brésil, Canada, Chine) entretient également l'espoir d'une découverte de bonne envergure. [...] Il ne nous est plus désormais possible de dépendre uniquement de nos ressources pétrolières et gazières pour dynamiser la croissance économique. Nous devons nous diversifier sur un mode durable. Tel est l'objectif du « Gabon Emergent » qui guidera notre développement [...] L'augmentation de la valeur ajoutée dans le traitement de nos matières premières est primordial. Nous nous engageons à ce que ces matériaux soient traités au Gabon plutôt qu'exportés directement vers d'autres marchés. [...] nous avons lancé des projets dans ce sens dans les secteurs du bois et du manganèse. Nous continuerons à faire de même dans d'autres secteurs. »259(*)

Ces propositions du Président de la République Gabonaise ont le mérite de traiter des problèmes périphériques à la gestion de la manne pétrolière, mais non moins importants, à savoir : la diversification des ressources économiques, la promotion des explorations et des exploitations, la diversification des partenariats internationaux, la recherche du développement durable etc. Un bémol tout de même, c'est l'applicabilité de l'idée de la transformation sur le territoire national du brut gabonais. Cette question va au-delà des besoins d'optimisation des capacités de production de la raffinerie actuelle (la SOGARA). Elle touche aux problématiques géoéconomiques et géopolitiques du manque à gagner et du déficit de rayonnement des grandes puissances internationales, l'objet fondamental de notre travail. Les grandes puissances sont-elles prêtes à se départir de leur « arrière-cour » de plein gré ou leurs stratégies que nous venons d'étudier auront été contrecarrées par l'Etat gabonais ? Ce problème de la transformation du brut gabonais sur le territoire national prend également en compte les pertes drastiques que peuvent subir l'économie gabonaise eu égard, à titre comparatif, aux conséquences néfastes subites par le secteur bois après une telle décision dans ce secteur.

Au regard de tout ceci et au-delà de l'analyse des stratégies géoéconomiques des multinationales au Gabon, nous aboutissons aux questionnements sur la bonne gouvernance interne, la nécessité d'intégrer d'autres pays africains dans l'exploitation et la gestion de la manne pétrolière gabonaise, l'innovation260(*), la diversification des ressources économiques et énergétiques du pays, le déclin mondial de l'or noir, la volatilité des cours de son baril, la diversification des partenaires non africains et des contingences géopolitiques y afférant etc. Toutes ces questions demandent, non pas, la considération d'une seule d'entre elles pour la résolution de la problématique globale du pétrole gabonais au-delà de la problématique des stratégies des multinationales, mais leur mise en synergie pour une solution holistique, adéquate et efficace : une solution dite « multiscalaire ». Il s'agit d'une solution à plusieurs échelles de temps et d'espace. Une solution développée sur la base de la méthode d'analyse mise sur pied en géopolitique par Y. Lacoste, énoncée dans notre introduction et prenant en compte la diachronie et la diatopie. Dans le cadre de la problématique générale du pétrole gabonais, la diachronie prend en compte les problèmes internes à l'Etat gabonais, constatés à travers le temps, tels que la bonne gouvernance de la ressource pétrolière, la diversification des ressources économiques et énergétiques, l'intégration d'autres partenaires que ceux classiques dans le secteur pétrolier gabonais, le besoin de transformation sur son territoire de son brut, le besoin d'innovation etc. La diatopie quant à elle prend en compte non seulement quelques-uns de ces problèmes internes (la diversification des partenaires étrangers, la transformation sur son territoire de son brut etc.), mais aussi des problèmes internationaux en lien avec la problématique gabonaise de la production et de la gestion de sa manne pétrolière (la volatilité du cours du pétrole et toutes les contingences géopolitiques touchant l'activité pétrolière). Cette « diachronisation », c'est-à-dire cette prise en compte des questions internes et cette « diatopisation », c'est-à-dire la prise en compte des problématiques internationales liées à la question pétrolière gabonaise apportent à la problématique globale, une solution idoine dont les conséquences sont l'optimisation du profit de l'Etat gabonais dans l'exploitation de son pétrole et la fin de la dépendance de son économie du pétrole. Cette analyse « multiscalaire » commande donc de mettre ensemble les propositions faites par les uns et les autres en tenant compte des aléas internes et externes de la problématique pétrolière pour une « conquête de la souveraineté de l'Etat dans le secteur pétrolier»261(*); car « le pétrole dans moins de 30 ans ne sera plus suffisant pour tout le monde (il deviendra de plus en plus rare et cher). Alors on utilisera le pétrole pour les besoins les plus nécessaires et les énergies nouvelles pour les besoins y afférents. On assistera [...] à une augmentation considérable des prix au fur et à mesure que l'on se tournera vers des gisements de plus en plus difficiles et couteux à exploiter».262(*)

Pour la réussite d'un tel projet l'harmonisation de toutes les couches sociales gabonaises (les forces politiques, militaires, la société civile, 263(*)la masse populaire) est indispensable. L'Etat gabonais doit avoir la maîtrise de l'intégralité de son territoire, de sa force militaire, de ses politiques intérieure et extérieure, la maîtrise de ses jeux d'alliances économiques car « en cas de pénurie, la question du libre marché ne se pose plus : les acteurs les plus puissants se transforment en prédateurs pour maintenir leur niveau de vie. C'est cette perspective que le tandem Bush-Cheney a anticipé en ouvrant les voies de communication en Afghanistan, en Géorgie et en Ukraine, en tentant de renverser le gouvernement au Venezuela et en envahissant l'Irak » . Un besoin de « transformation des mentalités  pour sortir des zones de confort264(*) » s'avère indispensable.

Nelson Mandela affirmait que : « les longues et superbes côtes africaines et l'abondance des ressources marines dont dispose le continent peuvent l'aider à atteindre la sécurité économique, alimentaire et environnementale. Ces ressources côtières et marines, tout comme les autres ressources environnementales de l'Afrique, continuent d'être exploitées d'une manière qui ne profite pas à l'Afrique et à sa population. C'est là le paradoxe d'un peuple qui meurt de faim, de famine et de pauvreté alors qu'il est si généreusement pourvu.»265(*)

Notre travail, loin d'avoir épuisé la question des multinationales et les conséquences de leurs stratégies sur le secteur pétrolier gabonais, contribue aussi au renouvellement des interrogations sur des questions telles que l'intérêt supérieur de la nation, le bonheur du peuple, la « real politic », l'éthique dans la politique étrangère des Etats pour paraphraser Ariel Colomonos (2005) etc. Devons-nous convenir avec Cornélius Castoriadis qui affirme que « la fin de la politique n'est pas le bonheur qui ne peut être qu'une affaire privée ? [Qu'] il ne peut avoir de philosophie qui définisse ce qu'est le bonheur, et surtout qui veuille l'imposer par des décisions politiques266(*) » ?

ANNEXES

ANNEXE A : UNITE DE MESURE DES VOLUMES DE PETROLE ET DES PRODUITS DERIVES. Source Philippe SEBILLE-LOPEZ, géopolitique du pétrole, Paris, Armand-Colin, 2006, pp 464-465

L'unité de mesure du pétrole est le baril ou la tonne.

1 baril = 158, 984 (159) litres = 42 gallons (US) = 58 gallons (GB)

1 tonne = 7,3 barils

1 baril par jour = 50 tonnes par an

L'unité de mesure des volumes de gaz naturel est le m3

1 m3 de gaz naturel = 10,8 kWh (kilowatt heure) = 39 MJ

1 m3 = 35,315 pieds cubes et un pied cube = 28,3166 litres

1000 m3 de gaz = 0,9 tonnes équivalent pétrole (tep)

1000 pieds cubes = 1 million de British Thermal Units (MBtu)

1 m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) = 593 m3 de gaz

L'unité de mesure de l'énergie est le joule (J).

1 J = 1 watt = 4,868 Cal

1 kWh = 3 600 000 J = 860 kcal

1 tep = 11 639 kW en France = 733 barils au U.K.

11 799 kW soit 7,4 barils de pétrole en énergie primaire

1 million de tep = 41 868 Téra joules (TJ).

ANNEXE B : INTERVIEW DE MICHEL ROUSSIN PAR ALAIN FAUJAS LE 18 DECEMBRE 2013 SUR : http://economie.jeuneafrique.com/régions/inter.panafricain/20818michel-roussin-nousavonsinteretàetredégourdis

Pour Michel Roussin, ancien ministre français de la Coopération et actuel Conseiller du président d'EDF, les relations d'affaires sont désormais "sans complexe".

Jeune Afrique : Comment les entreprises françaises abordent-elles le marché africain ?

Michel Roussin : Elles savent qu'il n'y a plus de marché captif, que ce n'est pas parce qu'elles sont françaises qu'elles obtiendront un marché. J'ai accompagné en Côte d'Ivoire 78 de nos chefs d'entreprise intéressés par la reconstruction du pays menée par le président Alassane Ouattara, dont les anciennes responsabilités au FMI [Fonds monétaire international] disent son attachement au développement du secteur privé. Lorsque nous avons pris l'avion de retour, un grand calicot déployé dans l'aérogare souhaitait la bienvenue à 43 patrons... turcs. Nous avons intérêt à être dégourdis !

On ne pratique plus la langue de bois et on a cessé de parler des « amis de toujours ».

Qu'en est-il de la concurrence chinoise ?

Fini le temps où les termes du marché étaient : « Je te construis un stade et je m'approprie tes phosphates » ou bien « Je t'offre une université et tu me laisses profiter de ton pétrole ». Certes, la concurrence avec les entreprises chinoises est encore faussée, parce que celles-ci bénéficient des facilités de crédit de la China Exim Bank. Mais les choses changent. Au plus haut niveau des États, on sait que les routes construites par les Chinois présentent des fragilités, et on veut qu'Eiffage, Vinci ou Colas soumissionnent aux appels d'offres et apportent leur savoir-faire. Le moins-disant ne marche plus, et la Banque mondiale prône aujourd'hui le mieux-disant. Les Africains veulent, eux aussi, de la qualité. Rappelons tout de même que nous, Français, avons mis fin aux vieilles pratiques de corruption, alors que les Chinois continuent de distribuer de l'argent via leurs ambassades.

Quels sont les obstacles à l'implantation des firmes françaises ?

Le climat des affaires reste problématique. Mais nos entreprises ne se gênent plus pour demander aux autorités d'un pays pourquoi elles ont subi cinq contrôles fiscaux d'affilée, par exemple. Les relations entre acteurs économiques français et africains sont devenues sans complexe. On ne pratique plus la langue de bois et on a cessé de parler des « amis de toujours ». Le classement des pays où il fait bon d'investir, présenté chaque année par le rapport « Doing Business » de la Banque mondiale, est pris en compte par les États, qui font des efforts incontestables pour simplifier la vie des investisseurs, notamment en créant des guichets administratifs uniques à leur intention. Depuis 1996, j'ai dû accompagner un bon millier d'entreprises en Afrique, et je constate une évolution positive.

Quels conseils donneriez-vous aux PME désireuses de s'implanter au sud du Sahara ?

De ne pas y aller seules, car elles risquent de tomber sur des partenaires peu recommandables. Pour leur éviter ces mésaventures, le Medef International organise des missions en Afrique en fonction des souhaits formulés par les chefs d'entreprise, qu'ils veuillent ouvrir un pressing ou un restaurant. Avec le concours des services publics locaux ou français, il prépare des rencontres avec les ministres compétents et les chefs d'entreprise du cru. Les relations sont plus fluides et plus rationnelles avec les autorités africaines, parce qu'elles sont maintenant fondées sur les intérêts réciproques. Quant à nos ambassades, on y trouve des gens conscients de l'importance de l'économie et qui ne sont plus allergiques ni à l'entreprise privée ni au profit.

Alain Faujas

ANNEXE C : CLASSEMENT DES PLUS GRANDES COMPAGNIES PÉTROLIÈRES DU MONDE267(*)

Rang

Compagnie

Pays

Capitalisation en milliards $

1

Exxon Mobil

USA

405.35

2

Petro china

Chine

291.08

3

Royal Dutch Shell

Pays-Bas

226.73

4

Chevron

USA

211.14

5

Petrobras

Brésil

153.35

6

Ecopetrol

Colombie

136.81

7

Gazprom

Russie

134.42

8

BP

Royaume-Uni

133.45

9

Total

France

112.41

10

China Petroleum

Chine

99.11

11

CNOOC

Chine

95.75

12

ConocoPhillips

USA

90.58

13

ENI

Italie

87.71

14

Statoil

Norvége

84.54

15

BG Group

Royaume-Uni

79.71

16

Rosneft Oil

Russie

75.37

17

Occidental Petroleum

USA

74.93

18

Lukoil

Russie

51.19

19

Suncor Energy

Canada

51.03

20

TNK-BP

Russie

44.56

21

Oil & Natural Gas

Inde

42.43

22

Imperial Oil

Canada

39.52

23

Canada Natural Resources

Canada

37.88

24

Apache

USA

36.73

25

Anadarko Petroleum

USA

36.42

26

Novatek

Russie

35.12

27

Surgutneftegas

Russie

33.76

28

PTT

Thaïlande

33.08

29

Sasol

Afrique du sud

30.90

30

Woodside Petroleum

Australie

30.69

http://graphseobourse.fr/classement-des-plus-grandes-compagnies-petrolieres

ANNEXE D : LES ENTREPRISES PETROLIERES AU GABON268(*)

http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html

Consulté le 18-11-14

SHELL GABON GAMBA

Adresse: BP 146 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 26 62 - 55 82 70 (Gabon)

Répartition du capital: 75% Groupe Royal Dutch Shell - 25% Etat Gabonais

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Recherche et production d'hydrocarbures.

Emploi de: Ingénieur, Techniciens, Ressources Humaines

PERENCO GABON SA

Adresse: BP 780 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 06 41/42/43 (Gabon)
Site web: www.perenco.com

Répartition du capital: Succursale

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Recherche et exploitation pétrolière - Fourniture de gaz à la SEEG à Port-Gentil et Libreville

Emploi de: Non précisé

PERENCO OIL GABON LTD

Adresse: BP 1976 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 23 07/08/09/10 (Gabon)
Site web: www.perenco.com

Répartition du capital: Succursale

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Recherche et exploitation pétrolières

Emploi de: Non précisé

TOTAL GABON

Adresse: BP 525 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 60 00 (Gabon)
Site web: http://www.total-gabon.com

Répartition du capital: 58% Groupe Total - 25% Etat Gabonais - 17% Public

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Recherche et exploitation de pétrole

Emploi de: Non précisé

ADDAX - Base OPRAG Port

Adresse: BP 452 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 48 27/28 (Gabon)
E-mail: gabonoffice@addaxpetroleum.com
Site web: www.addaxpetroleumcorporation.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Exploitation de gisements pétroliers

Emploi de: Non précisé

VAALCO GABON

Adresse: BP 1335 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 55 26 (Gabon)
Site web: www.vaalco.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Exploration et exploitation d'hydrocarbures

Emploi de: Non précisé

SPIE OIL AND GAS GABON

Adresse: BP 579 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 57 42 (Gabon)
E-mail: spieogsgabon@spie.com
Site internet: www.spieogs.com

Répartition du capital: 1% Etat Gabonais - 99% Spie Oil & Gas Services

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Opérations et maintenance (globale et sectorielle), Exploitation d'unités industrielles, Ingenierie de maintenance, Assistance technique, Forage, complétion et matériels pétroliers, Elimination de déchets d'hydrocarbures.

Emploi de: Non précisé

CAMERON GABON

Adresse: BP 869 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 30 26 / 55 27 52 (Gabon)

Répartition du capital: 100% Cameron

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Vente, installation, maintenance et réparations d'équipements pétroliers (matériel de forage et de production)

Emploi de: Non précisé

KCA DEUTAG

Adresse: BP 2853 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 60 55/56 (Gabon)
E-mail: gabon.opm@ga.kcadeutag.com
Site web: www.kcadeutag.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Forage (drilling) de puits pétroliers

Emploi de: Non précisé

IPS-INTEGRATED PETROLEUM SERVICES

Adresse: BP 1426 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 03 47 - 55 58 60 (Gabon)
E-mail: integratedpetroleumservices@gmail.com
Site web: www.integratedpetroleumservices.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Travaux onshore/offshore - Construction de Pipeline et flow line - Fabrication et installation de pipe work - Construction de citernes - Réparation et rénovation de plates-formes pétrolière - Sablage et peinture - Travaux électriques et instrumentation - Hydrotest - Echafaudage.

Emploi de: Non précisé

WEATHERFORD

Adresse: BP 654 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 10 12/13/16 (Gabon)
Site web: www.eu.weatherford.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Assistance tubulaire puits - Essai de puits - Complétion - Drilling services - Diagraphie de puits

Emploi de: Non précisé

PIPELINE GABON

Adresse: BP 2368 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 07 99 89 78 (Gabon)
E-mail: claude.collard@pipelinegabon.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pose de Pipeline, Flow line - Pose de Gas Line - Piquage en charge Hot Tapping - Line stop operation

Emploi de: Non précisé

HALLIBURTON

Adresse: BP 917 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 56 60 - 56 00 71/72/74 (Gabon)
Site web: www.halliburton.com

Répartition du capital: Divers

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Fournitures de produits et services pour les compagnies pétrolières

Emploi de: Non précisé

BAKER HUGHES GABON

Adresse: BP 587 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 36 12 (Gabon)
Site web: www.bakerhughes.com

Répartition du capital: 100% Baker Hughes

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Forage dirigé - Complétion et fishing - Pompes immergées - Outils de forage - Produits chimiques - Imagerie de puits - Produits boue

Emploi de: Non précisé

CAROIL GABON

Adresse: Immeuble M&P, Route Sogara - BP 2859 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 47 30 (Gabon)
E-mail: serge.pecantet@caroil.fr
Site web: www.caroil.fr

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Contracteurs de forages - Exploration et développement de champs pétroliers

Emploi de: Non précisé

SCHLUMBERGER OILFIELD SERVICES

Adresse: BP 455 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 29 01 / 56 29 02 (Gabon)
E-mail: moussa-h@slb.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Fournitures de services de forage dirigé aux compagnies pétrolières

Emploi de: Non précisé

GEO INDUSTRIES

Adresse: BP 881 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 05 86 52 93 (Gabon)
E-mail: olivier.maddelena@geoservices.com
Site web: www.geoservices.com

Répartition du capital: 100% privés français

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Mudlogging - Suivi des opérations de forage - Well intervention Slick line, ganges, M.PLT, BEST - Field surveillances (Geoxtream)

Emploi de: Non précisé

PPM PETROLEUM PROJECT MANAGEMENT

Adresse: BP 17020 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 40 96 / 56 44 60 (Gabon)
E-mail: ppmic@yahoo.fr

Répartition du capital: 100% privé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Location et placement de personnel pétrolier, para-pétrolier

Emploi de: Non précisé

PETROGAS WORLDWIDE SERVICES

Adresse: BP 65 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 04 62 - 56 41 31 (Gabon)
E-mail: petrogas@inet.ga
Site web: www.onstreamgroup.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Assistance technique spécialisée - Location de matériel - Services logistiques et maritimes - Recrutement, formation

Emploi de: Non précisé

G.S.M.P (Gabon Service Materiel Petrolier)

Adresse: BP 1067 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 09 98 (Gabon)
E-mail: information@gsmp-gab.com

Répartition du capital: 100% Gabonais

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Ventes de produits chimques BAKER PETROLITE - Location de personnel et de matériel

Emploi de: Non précisé

GABON OIL SERVICES

Adresse: BP 151 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 08 95 (Gabon)
E-mail: gabonoilservices@inet.ga

Répartition du capital: 100% privé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Location de personnel - Maintenance industrielle - Démarches administratives

Emploi de: Non précisé

SATI (Société d'Assistance Technique Industrielle)

Adresse: BP 539 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 40 37/ 07 35 98 41 (Gabon)

Répartition du capital: 100% privés gabonais

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Location de personnel - Maintenance industrielle - Assistance technique - Sécurité, Environnement

Emploi de: Non précisé

SIGMA (Société d'Intervention Gabonaise en Milieu Aquatique)

Adresse: Port-Môle Oprag - BP 1474 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 52 26 - 56 58 31 (Gabon)
E-mail: contact@sigma-diving.com
Site web: www.sigma-diving.com

Répartition du capital: 100% Gabonais

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Trous travaux sous-marins, offshore

Emploi de: Non précisé

ACERGY GABON

Adresse: BP 593 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 21 28/ 55 35 34 (Gabon)

Répartition du capital: 99,98% Acergy - 0,02% Etat gabonais

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Engineering, Construction, Installation et mise en service de complexes pétroliers offshore

Emploi de: Non précisé

SUBSEA SOLUTION

Adresse: BP 427 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 43 44 (Gabon)
E-mail: bert.bouchard@subseasolution.com
Site web: www.subseasolution.com

Répartition du capital: 100% privé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Location de matériel pétrolier et para-pétrolier - Matériel spécialisé en intervention sous marine pour plate-forme pétrolière, pipeline etc...

Emploi de: Non précisé

HYDRO GABON

Adresse: BP 964 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 44 19/20/21 (Gabon)
E-mail: e.richaud@hydrogabon.com
Site web: www.hydrogabon.com

Répartition du capital: 100% HYDROKARST SCOP

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Travaux maritimes, Génie civil, Travaux portuaires

Emploi de: Non précisé

SOGARA (Société Gabonaise de raffinage)

Adresse: BP 530 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 30 00 / 55 33 01 (Gabon)
E-mail: info@sogara.com

Répartition du capital: 43,85% Total - 25% Etat Gabonais - 16,99% Portofino Assets Corporation - 11,66% Petro-Gabon - 2,5% ENI

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Raffinage

Emploi de: Non précisé

PIZOLUB (Société Pizo de Formulation de Lubrifiants)

Adresse: BP 699 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 35 07 - 55 28 41 (Gabon)
E-mail: pizolub@internetgabon.com

Répartition du capital: 52,83% Etat Gabonais - 28,15% Engen Gabon - 8,72% Lybia Oil Gabon - 10,28% Total Gabon - 5,85% Autres

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Fabrication, Condionnement, stockage et vente de lubrifiants automobiles et industriels et des emballages métalliques et plastiques.

Emploi de: Non précisé

SGEPP (Société Gabonaise d'Entrepososage de Produits Pétroliers)

Adresse: BP 2218 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 56 43 44 (Gabon)

Répartition du capital: 25% Etat Gabonais - 75% Privés Divers

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Entreposage de produits pétroliers - Conditionnement de gaz butane

Emploi de: Non précisé

ENGEN GABON

Adresse: BP 224 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 74 01 01 (Gabon)

Répartition du capital: 10% Etat Gabonais - 30% Privés Gabonais - 60% Engen International - Holding Mauritus Limited

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Distribution de produits pétroliers, Essence sans plomb - Pétrole- Gad oil - Bitume - GPL(gaz) - Lubrifiants - Fuel oil, Carburant et lubrifiants Aviation - Lubrifiants Marine

Emploi de: Non précisé

LIBYA OIL GABON S.A

Adresse: BP 145 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 44 55 89 (Gabon)

Répartition du capital: 10% Etat Gabonais - 90% Tamoil Africa Holdings LTD

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Commercialisation essence sans plomb, Gasoil, Gasoil centrifugé, Gaz, Bitume, Fuel lourd, Carburant aviation, Fuel marine, Lubrifiants, Produits spéciaux

Emploi de: Non précisé

PETRO GABON

Adresse: Rue Nomba Domaine Owendo - BP 20132 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 70 46 70 - 70 46 76 (Gabon)
E-mail: petrogabon@petrogabon.com
Site web: www.petrogabon.com

Répartition du capital: 100% privé gabonais

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Distribution de produits pétroliers (Super, Gasoil, Pétrole - Gaz butane, Lubrifiants, Fioul lourd)

Emploi de: Non précisé

TOTAL MARKETING GABON

Adresse: BP 540 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 72 22 25 - 72 02 55 - 77 58 40 (Gabon)
E-mail: tmg@total.ga

Répartition du capital: 10% Etat gabonais - 90% Total Afrique Moyen-Orient, Total Africa LTD, Elf Aquitaine

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Distribution de produits pétroliers - Carburants, lubrifiants, gaz, fuel lourd, carburant aviation, bitumes - Produits phytosanitaire - Lubrifiants pour toutes industries - Produit entretien de véhicules - Bitume (vente)

Emploi de: Non précisé

PRO EQUIP

Adresse: BP 1956 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 23 19 - 55 00 45 (Gabon)
E-mail: direction.proequip@gmail.com
Site web: www.proequipgabon.com

Répartition du capital: non précisé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Protection, équipement de sécurité pour le personnel - Papeterie, fournitures de bureau - matériel de bureau - Piscine - Matériel industriel

Emploi de: Non précisé

GABONAISE DE CHIMIE (GCIAE)

Adresse: Z.I. Oloumi (face CES Oloumi) BP 20375 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 56 43 44 (Gabon)
E-mail: contact@gciae.com
Site web: www.gciae.com

Répartition du capital: Non précisé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Location de

Emploi de: Non précisé

APS

Adresse: BP 615 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 62 78 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

ARIES CONTINENTAL LTD

Adresse: BP 1732 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 13 05 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

AZOYE GABON

Adresse: BP 6107 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 05 30 82 83 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

CGG VERITAS SERVICES

Adresse: BP 557 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 45 52 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous-traitant)

Emploi de: Non précisé

CKS ENVIRONNEMENTAL

Adresse: BP 1681 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 20 14 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

CMS

Adresse: BP 548 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 09 42 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

CNR International

Adresse: BP 2866 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 57 78 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

DMS

Adresse: BP 1846 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 06 97 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

ECM GABON

Adresse: BP 2230 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 43 88 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

EGS

Adresse: BP 131 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 11 91 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

EIR

Adresse: BP 65 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 04 62 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Formation

Emploi de: Non précisé

ENGAMA

Adresse: BP 1723 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 19 39 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

EXOS

Adresse: BP 870 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 01 84 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

FUGRO - TOPNAV

Adresse: BP 557 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 28 78 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

GIS

Adresse: BP 1000 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 12 39 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (location de personnel)

Emploi de: Non précisé

GLOBAL SANTA FE

Adresse: BP 556 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 20 40 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

IPEDEX

Adresse: BP 1395 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 17 79 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

LOCATRANS

Adresse: BP 46 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 39 61 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

LOKA SERVICES

Adresse: BP 239 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 57 48 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

MAUREL ET PROM

Adresse: BP 20 149 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 46 91 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (Recherche, Production)

Emploi de: Non précisé

MI-GABON

Adresse: BP 633 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 52 17 (Gabon)

Répartition du capital: 100% privé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

MID WESTERN

Adresse: BP 1022 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 34 72 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

MPDC GABON

Adresse: BP 460 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 44 22 96 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (Recherche, Production)

Emploi de: Non précisé

MTL

Adresse: BP 331 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 59 32 (Gabon)

Répartition du capital: 100% privé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

NOV (National Oilwell Varco)

Adresse: BP 231 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 44 37 56 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

NOV BRANDT GABON

Adresse: BP 1681 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 20 15 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

OPHIR

Adresse: Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 45 12 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (Recherche, Production)

Emploi de: Non précisé

ORTEC SERVICES

Adresse: BP 273 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 39 28 (Gabon)

Répartition du capital: 100% privé

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

POWER WELL SERVICES

Adresse: BP 2843 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 07 14 26 20 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

PROLOG

Adresse: BP 1389 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 45 38 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (location de personnel)

Emploi de: Non précisé

PSP

Adresse: BP 819 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 55 52 08 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

SCHNORER GABON

Adresse: BP 6107 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 06 79 82 79 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

SGPSC

Adresse: BP 1897 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 10 02 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière)

Emploi de: Non précisé

SINOPEC

Adresse: BP 2848 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 07 67 60 62 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (Recherche, Production)

Emploi de: Non précisé

SNPS

Adresse: BP 491 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 13 96 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (location de personnel)

Emploi de: Non précisé

TULLOW OIL

Adresse: BP 9773 Libreville (Gabon)
Tél: (241) 73 27 34 (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (Reherche, Production)

Emploi de: Non précisé

ZDC

Adresse: BP 1056 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241)  (Gabon)

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (sous traitant)

Emploi de: Non précisé

GESER GABON (Groupe GESER BEST INGENIERIE)

Adresse: BP 1071 Port-Gentil (Gabon)
Tél: (241) 56 98 45 (Gabon)
Site web: http://www.geser-best.com

Répartition du capital: non communiqué

Produit fabriqués ou activités de l'entreprise: Pétrole (logistique pétrolière), Assistance technique pétrolière.

Emploi de: Non précisé

BIBLIOGRAPHIE

i- OUVRAGES

1- ATTALI J. (2011), Demain, qui gouvernera le monde ? Fayard.

2- BANGUI T. (2009), La Chine, un nouveau partenaire de développement de l'Afrique : vers la fin des privilèges européens sur le continent noir ? L'Harmattan, Paris, p 291.

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4- BRAUDEL F. (1987), Grammaire des civilisations, éditions Arthaud, Paris, Flammarion.

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28- ROBERT C. (2000), Relation internationale, droit et mondialisation. Un monde à sens unique, Paris, L'Harmattan.

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30- SUN TZU, (1772), L'art de la guerre, version traduite par un moine jésuite vivant en Chine, disponible sur http://d.lecoutre.free.fr/suntzu.pdf

31- THUAL F. (1996), Méthodes de la Géopolitique : apprendre à déchiffrer l'actualité, Paris, Ellipses, p.127

32- WEBER M. (2002) Le Savant et le politique

33- XAVIER H. (2006), Afrique, pillage à huis clos. Comment une poignée d'initiés siphonne le pétrole africain, Fayard.

ii- ARTICLES

1- BALLONG S. (2013), « Le Gabon reprend en main le secteur pétrolier », www. Jeune Afrique-Economie.

2- BALLONG S. (2011), « La moindre goutte de pétrole compte » www. Jeune Afrique-Economie, 06 janvier.

3- BELZIC S. « Hydrocarbures, rien n'arrête Sinopec » http://economie.jeuneafrique.com

4- DUROSELLE J-B. (1968), « Sur la nécessité d'enseigner l'histoire de la stratégie », Revue d'histoire moderne et contemporaine, avril-juin, p. 236.

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6- LOROT P. (2001), La géoéconomie, nouvelle grammaire des rivalités internationales, L'information géographique. Volume 65 n°1, p. 45.

7- MAZZUCHI. N (2012), « le défi énergétique des USA », Nouvelle Revue de Géopolitique no 6/7, octobre, novembre, p.60

8- MVELE G. (2010) Intérêts des puissances étrangères dans les conflits en Afrique centrale ... Enjeux no 42 du janvier/mars

9- SIEGEL D. (2008), « Réflexion sur la stratégie », La Revue des Sciences de Gestion, n° 230.

10- YAO C. « Le pétrole ne fait pas le bonheur en Afrique centrale », http://news.abidjan.net/h/459159.htm

11- (2004) Pétrole, la bataille du golfe de Guinée, Ecofinance no 44, juin.

12- ROMER J-C. (2012), Moscou et Washington : comment échapper au poids du passé, Nouvelle Revue de Géopolitique, octobre/novembre, p. 79.

13- (2001) Affaire Elf Aquitaine ou l'art de détrousser l'Afrique, Afrique Education, no 81, du 16 au 31 mars

14- « Quelles sources d'énergie pour demain ? », Revue Voltaire no 2, p16

15- « Repenser le rôle de l'investissement direct étranger », La Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), (2005) rapport sur le développement économique en Afrique : Nations unies, New-York et Genève.

16- Revue d'information no 1 de la commission nationale gabonaise pour l'UNESCO, décembre 2000. p

17- Le Shell Gabon Facts Sheets, (2014).

18- Bulletin de la sécurité africaine du centre d'études stratégiques de l'Afrique, no 10, février 2011.

iii- THESES

1- COULOMB F. (1998), les théories économiques de la guerre, de la paix et de la défense. Des origines à nos jours, thèse de doctorat en sciences économiques, espaces Europe, Grenoble, université P. Mendès France, p. 782.

2- NDOUTOUME NGOME J. (2007), les aspects géopolitiques et géostratégiques de l'exploitation du pétrole dans les pays du golfe de guinée, université de Nantes Editions Universitaires Européennes, version numérique, écrans 1052.

iv- MEMOIRES

1- NZIENGUI MOMBO A. (2013), Essai sur une stratégie de reconquête de la souveraineté économique : le cas du secteur pétrolier, mémoire de master, GPMC, UOB, p.90.

2- KOMBILA MOULOUNGUI A.G. (2013), Les enjeux de l'arrêt de l'exportation des grumes au Gabon, mémoire de master, GPMC, UOB, p. 120.

v- SITES WEB

1- http://fr.wikipedia.org

2- http://blog.alexandredelvalle.com/archives/39-De-la-strategie-a-la-geopolitique,-quelques-elements-dune-approche-pluridisciplinaire.html

3- http://www.scienceshumaines.com/la-geoeconomie-les-enjeux-politiques-du-commerce_fr_11778.html

4- https://www.tresor.economie.gouv.fr

5- http://donnees.banquemondiale.org/pays/gabon

6- http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=AFCO_216_56

7- http://www.géopoéconomique.centerblog.net

8- http://www.assistancescolaire.com/eleve/4e/geographie/reviser-une-notion/la-puissance-americaine-le-soft-power-4_geo_20

9- http://www.cnrtl.fr/definition/off-shore

10- http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/exploration/32288

11- http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html

12- http://www.total.com/fr/groupe/vue-ensemble/chiffres-cles#sthash.LSHdKe38.dpuf

13- http://www.alterinfo.net/L-Afrique-entre-multinationales-et-privatisations-ce-que-pense-le-MLAN_a8393.html

14- www.usinenouvelle.com

15- http://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/les-differents-types-de-compagnies-petrolieres-et-gazieres

16- www.petrole.gouv.ga

17- https://www.rbq.gouv.qc.ca/equipements-petroliers/la-rbq-et-les-equipements-petroliers/equipements-petroliers-vises.htm

18- http://www.definitions-marketing.com/Definition-Reseau-de-distribution

19- http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Definitions/Entrees/Sous-traitance.htm

20- http://www.presidentalibongo.com/l-actualite/l-actualite/2328/le-gabon-la-7eme-position-des-reserves-de-petrole-en-afrique?

21- http://www.afrik.com/ouverture-ce-vendredi-du-sommet-afrique-france

22- www.rfi.fr/emission/20140104-1-eco-ici-eco-ailleurs/

23- http://www.gaboneco.com/nouvelles_africaines_33274.html

24- http://www.jeuneafrique.com/164468/politique/gabon-rencontre-hollande-bongo-ou-quand-l-affaire-total-s-invite-l-lys-e/

25- http://ec.europa.eu/development/body/publications/courier/courier190/fr/fr_070.pdf.

26- http://www.expressio.fr/expressions/defendre-son-pre-carre.php

27- http://www.afriquechine.net/

28- www.gabon-services.com/lepilier-gabon-industriel/les-enjeux-par-secteur/le-pétrole

29- www.rfi.fr/afrique/20150702-video-enjeux-tournee-africaine-francois-h

30- http://www.imf.org

vi- QUOTIDIEN

1- L'Union (quotidien national gabonais) du mardi 2 septembre 2014, p.

2- L'Union, no 11823 du jeudi 7 mai 2015, p.

vii- ENTRETIENS

1- Entretien avec Gildas MAYIKOU de la direction de communication et responsable de la communication interne de Shell-Gabon en mars 2015.

2- Entretien avec Balthazar BADOU, responsable de la communication chez Total Marketing en mars 2015.

3- Entretien avec M. OLUCHE, directeur de l'exploration au ministère du pétrole et des hydrocarbures du Gabon le 14-04-2015.

viii- ATELIERS/FORUMS

NDOUTOUME NGOME J. (2014) « Le rôle de la société civile dans la mise en oeuvre et dans le suivi de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) ». Atelier sur le retour du Gabon à l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives, hôtel Okoumé, Libreville, 28 octobre

ix- RAPPORTS

1- Le fond du baril, boom pétrolier et pauvreté en Afrique, Catholic Relief Service, 2003.

2- le développement économique en Afrique: « repenser le rôle de l'investissement direct étranger », la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), Nations Unies, New-York et Genève, 2005.

TABLE DES ILLUSTRATIONS

A- LISTE DES CARTES

Carte no 1. Situation géographique et administrative du Gabon.

Carte no 2. Le domaine pétrolier gabonais au 15 juin 2015

B- LISTE DES TABLEAUX

Tableau no 1. Les 10 plus grandes entreprises pétrolières du monde sur la base du chiffre d'affaire 2013.

Tableau no 2. Liste des 10 plus grandes entreprises pétrolières du monde sur la base du chiffre d'affaires.

Tableau no 3. Prix des produits pétroliers sur le marché local.

Tableau no 4. Acteurs du secteur pétrolier gabonais.

Tableau no 5. Production pétrolière du Gabon de 1997 à 2012 en barils par jour.

Tableau no 6. Signalétique des principales richesses du Gabon en 2014

C- LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique. Evolution de la production de la SOGARA en milliers de tonnes de 2006 à 2012.

D- LISTE DES PHOTOS

Photo no 1. Ali Bongo et Adrian Drewett PDG de Shell-Gabon à Koula.

Photo no 2. La Tour Total, siège social de la compagnie à La Défense (Paris)

Photo no 3. L'immeuble Total à Libreville.

Photo no 4. « 1er Chargement de brut de la GOC, un cadeau de Noel ce 25 décembre 2013. »

Photo no 5. Dispensaire de Yeno, don de Total Gabon.

Photo no 6. Le carrefour Rabi dans le département de Ndolou.

Photo no 7. Le véhicule de transport des populations des contrées reculées de Ndolou.

Photo no 8. Phénomène de torchage.

TABLE DES MATIERES

Sommaire...............................................................................................2

Dédicace................................................................................................3

Remerciements........................................................................................4

Glossaire................................................................................................5

Introduction générale.................................................................................................7

Partie I. Grammaire des domaine et secteur pétroliers gabonais................................17

Chapitre I. Le domaine pétrolier gabonais..........................................................20

1.1. Le domaine on-shore gabonais...................................................................22

1.2. Le domaine off-shore..............................................................................23

Chapitre II. Le secteur pétrolier gabonais...........................................................25

2.1. L'analyse actantielle du secteur pétrolier gabonais............................................25

2.2. La dynamique du secteur pétrolier dans l'économie gabonaise..............................40

Partie II. Le « grand jeu » stratégique sur l'échiquier pétrolier gabonais...................42

Chapitre III. Les stratégies similaires pour les trois multinationales............................43

3.1. Les stratégies similaires conventionnelles......................................................43

3.2. Les stratégies similaires non conventionnelles.................................................51

Chapitre IV. Des stratégies différentes selon les multinationales............................................................................................58

4.1. Le protectionnisme occidental sur le marché gabonais de la production pétrolière........58

4.2. Les critiques occidentales de la politique chinoise en Afrique et du « made in China ».....................................................................................................59

4.3. La stratégie chinoise du win-win..........................................................................................................60

4.4. La stratégie chinoise de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats.........................................................................................................61

Chapitre V. Synthèse des conséquences des différentes stratégies sur les principaux acteurs du secteur pétrolier...........................................................................................63

5.1. Les conséquences sur les trois multinationales............................................................................................63

5.2. Les conséquences sur l'Etat gabonais...................................................................................................64

Conclusion générale....................................................................................73

Annexe ....................................................................................................81

Bibliographie................................................................................................106

Tables d'illustrations.......................................................................................111

Table des matières...........................................................................................112

RESUME

Traiter des « stratégies géoéconomiques des multinationales du pétrole au Gabon », consistent, grosso modo, après avoir ressorti, de façon précise, le domaine et le secteur pétroliers gabonais, à étudier le « grand jeu » stratégique qui se déroule sur l'échiquier pétrolier de ce pays d'Afrique centrale où s'affrontent les grandes puissances internationales (française, anglaise et chinoise en l'occurrence). La question qui se pose ici est de savoir, à travers une étude comparée, si les multinationales Shell, Total et Sinopec, usent des mêmes stratégies pour conquérir et contrôler le marché gabonais de la production pétrolière ? En d'autres termes ces entreprises utilisent-elles les mêmes méthodes, les mêmes politiques, en un mot les mêmes stratégies, pour s'implanter et demeurer sur le marché gabonais de la production pétrolière ? La réponse est oui et non. Ces trois grands groupes internationaux développent au Gabon certaines stratégies similaires et d'autres non similaires pour conquérir et contrôler le marché gabonais de la production pétrolière. Ces stratégies ont des conséquences diverses sur ces multinationales elles-mêmes et sur l'Etat gabonais : les principaux acteurs du secteur pétrolier gabonais.

MOTS CLES : stratégie- géoéconomie- multinationale- pétrole- Gabon.

* 1 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 consulté 13 12 14.

* 2 http://www.tresor.economie.gouv.fr/11181_situation-economique-et-financiere-du-gabon-en-2014-perspectives-2015 consulté 20 07 15.

* 3 Voir infra.

* 4 Ibid.

* 5 Ibid.

* 6 http://donnees.banquemondiale.org/pays/gabon consulté le 07 07 15.

* 7 http://fr.wikipedia.org/wiki/Multinationale consulté le 04 02 14.

* 8 Shell, Total et Sinopec ont été retenus car il s'agit des trois plus grandes multinationales pétrolières présentes au Gabon sur la base du capital et du chiffre d'affaires ; les autres étant des « juniors » (voir infra).

* 9 M-L. ROPIVIA, article à paraître « qui dominera le monde au XXIe siècle : l'hyperpuissance mondiale ou la gigahégémonie planétaire ? » Et J. ATTALI, 2011, demain, qui gouvernera le monde ? Fayard

* 10 Lorot Pascal, 2001, La géoéconomie, nouvelle grammaire des rivalités internationales. In: L'information géographique. Volume 65 n°1, p. 44. Consulté le 25 juillet 2014. Voir aussi Edward Luttwak, « From Geopolitics to Geoeconomics. Logics of Conflict, Grammar of Commerce», The National Interest, été 1990 ; The Endangered American Dream, Simon & Schuster, 1993, trad, fr, Le rêve américain en danger, Odile Jacob, 1995.

* 11 Lorot Pascal, op. cit.

* 12Lorot Pascal, op.cit.

* 13 Marc-Louis ROPIVIA est professeur des universités, agrégé de Géographie, responsable du master GPMC, directeur du CERGEP et recteur de l'université Omar Bongo.

* 14 Marc-Louis ROPIVIA, 2012-2013, cours d'épistémologie des Géosciences politiques, UOB, GPMC.

* 15 Marc-Louis ROPIVIA, ibid. Toute discipline académique selon le professeur Ropivia a été d'abord une pratique avant d'être une science.

* 16 SUN TZU, 1772, L'art de la guerre, version traduite par un moine jésuite vivant en Chine, disponible sur http://d.lecoutre.free.fr/suntzu.pdf. Consulté le 12 03 14. « Cet ouvrage fut écrit par Sun Tzu à une période inconnue, peut-être pendant la période des Royaumes Combattants (entre 443 et 221 avant Jésus-Christ), le texte comporte en effet quelques références à ces Royaumes Combattants. On ignore de même qui fut Sun Tzu : s'agit-il d'un seul auteur ou de plusieurs? (On remarque en effet que le texte comporte parfois des : «Sun Tzu dit», et parfois des : «je dis»). Quoiqu'il en soit, on sent à la lecture de l'Art de la Guerre qu'il y a derrière cet ouvrage une grande expérience et une solide connaissance dans le domaine militaire ».

* 17 M.E. OWONA NGUINI, 2013-2014, séminaire sur les théories des relations internationales, Master GPMC, UOB.

* 18 Bernard PENISSON Histoire de la pensée stratégique. De Sun Zi au nucléaire, 2013, ellipses, p. 12

* 19 http://fr.wikipedia.org/wiki/Strat%C3%A9gie 12 03 14.

* 20 Dominique SIEGEL, « Réflexion sur la stratégie », La Revue des Sciences de Gestion, 2008/2 n° 230, p.34.

* 21 http://fr.wikipedia.org/wiki/SWOT . Consulté le 12 05 14.

* 22 Dominique SIEGEL, « Réflexion sur la stratégie » op cit.

* 23 Ibid.

* 24 J-B. DUROSELLE, « Sur la nécessité d'enseigner l'histoire de la stratégie », Revue d'histoire moderne et contemporaine, avril-juin 1968, p. 236.

* 25 Pascal LOROT, p. 15, op cit.

* 26 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 consulté le 02 03 14.

* 27 https://fr.wikipedia.org/wiki/Supermajor consulté le 12 03 15. Les majors sont : ExonMobil, Shell, BP, Total, ChevronTexaco et ConocoPhillips Les majors ou « super majors sont apparues à la fin des années 1990 en réponse à l'importante baisse du prix du pétrole. De grosses compagnies pétrolières ont commencé à fusionner, souvent dans le but d'améliorer les économies d'échelle, de se protéger contre la volatilité des prix du pétrole et de diminuer leurs importantes réserves d'argent en investissant2. BP et Amoco (1998), Exxon et Mobil (1999), Total et Petrofina (1999) et à leur suite Elf Aquitaine (2000), Chevron et Texaco (2001) et Conoco Inc. et Phillips Petroleum Company (2002) ont toutes fusionné entre 1998 et 2002. Ce mouvement a abouti à la création de quelques-unes des plus grandes multinationales du classement mondial Forbes 2000. En 2007, elles faisaient toutes parties du top 25... Les super majors contrôlent en tout environ 5 % des réserves mondiales de pétrole et de gaz. Les 95 % restant sont contrôlés par des compagnies pétrolières d'État, situées principalement au Moyen-Orient.»

* 28 M-L. ROPIVIA article à paraître et J. ATTALI, 2011, demain, qui gouvernera le monde ? Fayard op cit.

* 29 http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=AFCO_216_56 consulté le 12 03 15.

* 30 Revue d'information de la commission nationale gabonaise pour l'UNESCO, 2000, no 1, Libreville, décembre, p.35

31 Ibid

* 32 H. GUMUCHIAN et C. MAROIS, 2000, Initiation à la recherche en Géographie, Paris, Anthropos, p77

* 33 F. THUAL 1996, méthodes de la géopolitique, Paris, Ellipses, p. 30

* 34 A. CHAUPRADE, 2008, cours sur la géopolitique économique, sur géopoéconomique.centerblog.net

* 35 J. NDOUTOUME NGOME, 2007, les aspects géopolitiques et géostratégiques de l'exploitation du pétrole dans les pays du golfe de guinée, université de Nantes Editions Universitaires Européennes p. 220. La métaphore géométrique du centre et de la périphérie est souvent utilisée pour décrire l'opposition entre les deux types fondamentaux de lieux dans un système spatial : celui qui le commande et en bénéficie, le centre, et ceux qui le subissent, en position périphérique. Ce couple conceptuel remonte au moins à Werner Sombart (Der moderne Kapitalismus, 1902), si ce n'est à Marx (les relations ville/campagne) et fut utilisé par les théoriciens de l'impérialisme (Rosa Luxemburg, Boukharine) mais ce sont des économistes des inégalités de développement qui lui donnèrent sa forme contemporaine (Samir Amin, Le développement inégal, 1973). Alain Renaud développa la notion en géographie (Société, espace et justice, 1981).

* 36 F. THUAL, 1996, op cit. la géographie physique utilise les termes « espaces-position » empruntés à RATZEL, p.45

* 37 Y. LACOSTE 2013, Atlas géopolitique, Larousse p.192

* 38 A. CHAUPRADE, 2008, op cit.

* 39 R. BRUNET, 1975, les mots de la géographie : dictionnaire critique, Paris, Jouve, p.145

* 40 J-C. ROMER, 2012, Moscou et Washington : comment échapper au poids du passé, Nouvelle Revue de Géopolitique, octobre, novembre, décembre, p.79. « Le « no peer competitor », associé au Projet pour le Nouveau Siècle Américain développé par Dick CHENEY et Paul WOLFOWITZ, prône l'émergence d'aucun rival égal aux Etats-Unis. Il a été énoncé depuis la décennie 1990 ».

* 41 www.wikipédia.doctrinesgéopolitiques consulté le 15 07 15. « L'advocacy policy, fil conducteur de la stratégie américaine depuis la fin des années 1980 jusqu'à aujourd'hui, cette doctrine s'appuie sur un consortium d'entreprises américaines dans les secteurs de l'informatique, de l'aéronautique. Elle est à l'origine des deux guerres du golfe. Mais son action se prolonge dans la plupart des secteurs de l'économie américaine. Voir aussi Michel COLLON, Bush le cyclone, Luxembourg, oser dire, 2006 p. 20, « en fait ce que les USA cherchent par-dessus tout, c'est à priver les grandes puissances rivales (Europe, Japon, Chine) d'un accès sûr et indépendant au pétrole. [...] qui veut dominer le monde doit controler le pétrole. Tout le pétrole. Où qu'il soit. »

* 42 http://www.assistancescolaire.com/eleve/4e/geographie/reviser-une-notion/la-puissance-americaine-le-soft-power-4_geo_20 consulté le 15 07 15. « Concepts utilisés depuis plusieurs années dans le domaine des relations internationales, le soft power, et le hard power, son alter ego, permettent d'analyser les composantes de la puissance d'un État.

Le soft power (« puissance douce ») désigne la puissance d'influence, de persuasion. Il s'agit de la capacité pour un acteur (un État, par exemple) d'influencer le comportement d'autres acteurs par des moyens non coercitifs et intangibles. Les éléments du soft power regroupent essentiellement les moyens idéologiques et culturels. »

* 43 https://fr.wikipedia.org/wiki/Synchronie_et_diachronie consulté le 28 08 15. « Les termes de synchronie et de diachronie et la construction théorique de leur opposition sont dus à Ferdinand de Saussure, professeur de linguistique générale à l'université de Genève de 1896 à 1911, et l'un des fondateurs de la linguistique moderne. Contrairement à ses prédécesseurs, pour qui l'étude de l'évolution d'une langue (diachronie) était privilégiée, Saussure affirme la primauté de l'étude de son état à un instant donné (synchronie) ».

* 44 Ibid. « Dans ses nombreux ouvrages, Yves Lacoste développe trois concepts clefs permettant de conduire une analyse géopolitique: l'étude de la diachronie (évolution à travers le temps), de la diatopie (évolution à travers l'espace) et des représentations (voir Y Lacoste. Broché, Choiseul; ISBN 978-2-36159-001-7; 268 pages.) ». Cette méthode est si chère au docteur S.LOUNGOU comme nous avons pu le constater lors du séminaire sur la méthode en géopolitique, master1, GPMC, UOB, 2013)

* 45 J. NDOUTOUME NGOME, 2007, op cit.

* 46 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013. op cit.

* 47 http://www.cnrtl.fr/definition/off-shore, consulté le 12 06 15.

* 48 Propos recueilli lors d'un entretien avec M. OLUCHE, le directeur de l'exploration au ministère du pétrole et des hydrocarbures le 14-04-2015

* 49 Au Gabon, les nouvelles opportunités de découverte de gisements importants se situent en offshore profond nécessitant des coûts d'exploitation très élevés. Voir https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

* 50 http://www.gabon-industriel.com/le-pilier-gabon-industriel/les-enjeux-par-secteur/le-petrole, consulté le 12 06 15.

* 51 Revue d'information de la commission nationale gabonaise pour l'UNESCO, 2000, no 1, p.35, op cit.

* 52 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op.cit.

* 53 Ibid

* 54 Shell Gabon Facts Sheets, 2014, p15. C'est un rapport annuel édité par Shell-Gabon, qui fournit d'amples informations sur la situation de Shell au Gabon.

* 55 http://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/les-differents-types-de-compagnies-petrolieres-et-gazieres consulté le 12 03 15. Des juniors ou compagnies indépendantes de taille moyenne présentes dans une région ou un pays, voire même à l'international, comme de nombreuses compagnies américaines (Anadarko, par exemple) ou françaises (Maurel & Prom)

* 56 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op.cit.

* 57 Stéphane BALLONG 2011  « la moindre goutte de pétrole compte » sur www.jeuneafrique-économie, consulté le 07 08 14.

* 58 http://www.cnrtl.fr/definition/off-shore op.cit

* 59 Propos recueilli lors d'un entretien avec M. OLUCHE, op cit.

* 60 http://fr.wikipedia.org/wiki/Bathymétrie consulté le 07 08 15. L'off-shore conventionnel va de 0 à 400m de profondeur et l'off-shore non conventionnel comprend l'off-shore profond qui oscille entre 400 et 1500m de profondeur et l'off-shore ultra-profond qui va au-delà des 1500m.

* 61 Revue d'information de la commission nationale gabonaise pour l'UNESCO, 2000 op cit. P.40

* 62 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

* 63 Ibid.

* 64 Voir J. Ndoutoume Ngome (2007) op cit. p.308

* 65 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 66 Aimé BAGAFOU, secrétaire général de l'Organisation Nationale des Employés du Pétrole (ONEP) dans un entretien qu'il m'a accordé au sortir des ateliers sur le retour du Gabon à l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE), le 28 octobre 2014 à Libreville.

* 67 Les sociétés pétrolières de façon générale citées dans ce travail sont à retrouver à l'annexe B.

* 68 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/exploration/32288 consuté le 16 05 15.

* 69 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit

* 70 Ibid.

* 71 Voir carte no 2 du domaine pétrolier gabonais 2015.

* 72 http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/exploration/32288 op cit.

* 73 Voir la carte du domaine pétrolier 2014.

* 74 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 75 Certaines sources, pour le moins, relativisent la GOC comme entreprise productrice de pétrole lorsqu'elle ne la considère pas comme tel car cette entreprise ne produit du pétrole en réalité que grâce à l'expertise d'autres entreprises comme Total Gabon.

* 76 Ibid.

* 77 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 78 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 79 Ibid.

* 80 Shell Gabon Facts Sheets, 2014 op cit. p. 7.

* 81 http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html consulté le 14 06 15.

* 82 L'union du mardi 2 septembre 2014, p. 4.

* 83 Revue d'information de la commission nationale gabonaise pour l'UNESCO, 2000 op cit. p. 42.

* 84 Voir infra.

* 85 http://www.total.com/fr/groupe/vue-ensemble/chiffres-cles#sthash.LSHdKe38.dpuf consulté le 12 05 15.

* 86 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 87 Ibid.

* 88 http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html op cit.

* 89 L'union, op cit.

* 90 https://fr.wikipedia.org/wiki/Perenco consulté le 12 05 15.

* 91 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 92 Ibid.

* 93 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 94 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

* 95 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

* 96 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 97 Ibid.

* 98 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit. Le secrétariat d'Addax Gabon avance la somme de quatre cent millions de FCFA avec la possibilité pour la GOC, après les dix ans de la convention, de se réapproprier le site d'Obangué. .

* 99 www.petrole.gouv.ga consulté le 12 05 15.

* 100 La GOC fait son premier enlèvement en décembre 2013.

* 101 https://www.rbq.gouv.qc.ca/equipements-petroliers/la-rbq-et-les-equipements-petroliers/equipements-petroliers-vises.htm consulté le 20 04 15.

* 102 Ibid.

* 103 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 104 Serge LOUNGOU (d), 2014, les enjeux et défis du Gabon au XXIe siècle : réflexions critiques et prospectives des géographes, Connaissances et Savoirs, p.281. Chapitre 13 l'approvisionnement en produit pétroliers raffinés. Organisation, entraves et esquisses de solutions ; texte écrit par Léandre Edgar Ndjambou.

* 105 Ibid.

* 106 http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html op cit.

* 107 http://www.cnrtl.fr/lexicographie/raffinage consulté le 20 04 15

* 108 Serge LOUNGOU (d), 2014, op cit, p275.

* 109 Ibid.

* 110 http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html op cit.

* 111 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 112 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 113 http://fr.wikipedia.org/wiki/Transport consulté le 15 03 15

* 114 http://www.defi nitions-marketing.com/Definition-Reseau-de-distribution consulté le 20 04 15

* 115 Serge LOUNGOU (s.d), 2014, op cit, p. 280

* 116 Ibid. pp 277-280.

* 117 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 118 http://entreprises-emplois-gabon.com/index.php/menumatpre-lepetrole.html op cit.

* 119 Ibid.

* 120 ibid

* 121 Ibid.

* 122 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit. Voir aussi Serge LOUNGOU (d), 2014, op cit, le rôle de la CAISTAB, p 279.

* 123 http://www.marche-public.fr/Marches-publics/Definitions/Entrees/Sous-traitance.htm consulté le 20 04 15

* 124 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

* 125 Ibid.

* 126 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 127 A. Nziengui Mombo, 2013, Essai sur une stratégie de reconquête de la souveraineté économique : le cas du secteur pétrolier, mémoire de master, UOB, p. 35. Théophile Ogandanga, Serges Moussa Renamy, Jean Louis Pither Lingounda (Shell Gabon) Claude Sosthène Nzaou Nziengui, Victor Ivilinot, Jean Claude Mba Etoughé, Henry Bongo (Total Gabon) et Jean Claude Yenot (Sogara) sont les membres fondateurs de l'Organisation Nationale des Employés du Pétrole le 6 janvier 2001

* 128Paul Aimé Bagafou nous a accordé un entretien le lendemain de la clôture de l'atelier national de réflexion sur le retour du Gabon à l'Initiative pour la Transparence des industries extractives (ITIE). L'atelier s'est tenu à Libreville les 28 et 29 octobre 2014; nous avons pu y assister grâce aux soins du docteur Jonathan Ndoutoume Ngome.

* 129 J. Ndoutoume Ngome « Le rôle de la société civile dans la mise en oeuvre et dans le suivi de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) », Libreville, 28 octobre 2014. Atelier sur le retour du Gabon à l'ITIE, hôtel Okoumé.

* 130 J. Ndoutoume Ngome, 2007, op cit, p.314)

* 131 « La GOC sera, comme toutes les autres compagnies pétrolières présentes au Gabon, directement rattachée à la Présidence de la République ». https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 132 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 133 Voir supra : les entreprises productrices.

* 134 Ndlr La revue d'information de la commission nationale gabonaise pour l'UNESCO, op cit, précise que « c'est en 1956 que les gisements d'Ozouri et Pointe-Clairette, en on-shore, donnent leurs premiers barils d'or noir. »

* 135 18,56 millions de tonnes équivaut à environ 370 000 b/j, le pic pétrolier gabonais.

* 136 Selon un documentaire diffusé dans le hall du ministère du pétrole et des hydrocarbures en décembre 2014, le ministre gabonais de ce département, E. NGOUBOU affirme que la production gabonaise actuelle est de 220.000 b/j.

* 137 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 138 On remarquera que le trésor français parle de 370 000b/j en 1997 soit18, 56 millions de tonnes alors que Google parle de 364.000b/j. les données si elles ne sont pas toujours concordantes, ne sont pas toujours très éloignées.

* 139 http://www.presidentalibongo.com/l-actualite/l-actualite/2328/le-gabon-la-7eme-position-des-reserves-de-petrole-en-afrique? Consulté le 06 05 15

* 140 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit

* 141 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 142 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit

* 143 http://www.tresor.economie.gouv.fr/11181_situation-economique-et-financiere-du-gabon-en-2014-perspectives-2015 op cit.

* 144 http://www.tresor.economie.gouv.fr/11181_situation-economique-et-financiere-du-gabon-en-2014-perspectives-2015 op cit.

* 145 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 146 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit

* 147 https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Jeu, consulté le12 12 14. Le Grand Jeu renvoie à la rivalité coloniale entre la Russie et la Grande-Bretagne en Asie au XIXe siècle, qui a amené entre autres à la création de l'actuel Afghanistan comme État tampon. L'expression apparaît dans le roman Kim, publié en 1901 par Rudyard Kipling.

* 148 Terme emprunté à Zbigniew Kazimierz Brzeziñski, conseiller de Jimmy Carter, de 1977 à 1981, d'origine polonaise, il a écrit Le Grand Echiquier en 1997, pluriel.

* 149 Ibid. p 271.

* 150 Carl von Clausewitz, 2001, De la guerre, Fayard, p.275.

* 151 Propos recueillis par Sylvain ALLEMAND lors d'un entretien avec Pascal LOROT sur http://www.scienceshumaines.com/la-geoeconomie-les-enjeux-politiques-du commerce_fr_11778.html consulté le 03 07 14

* 152 Nicolas MAZZUCHI, 2012, « le défi énergétique des USA », Nouvelle Revue de Géopolitique no 6/7, oct, nov, dec, p. 60.

* 153 Voir le documentaire de Patrick BANQUET, diffusé sur France 2 dans l'émission infra rouge.

* 154 Guy MVELE, 2010, intérêts des puissances étrangères en Afrique centrale, Enjeux no 42, p.24

* 155 J. NDOUTOUME NGOME, 2007, op cit, pp. 303-304.

* 156 Cité par Sébastien BELZIC dans son article « Hydrocarbures, rien n'arrête Sinopec » sur http://economie.jeuneafrique.com consulté le 12 07 14

* 157 Thierry BANGUI, La Chine, un nouveau partenaire de développement de l'Afrique : vers la fin des privilèges européens sur le continent noir ? L'Harmattan, Paris, 2009, p.56.

* 158 Michel ROUSSIN, ex-président comité Afrique du MEDEF International dans un entretien accordé au Jeune Afrique Economique, propos recueilli par Alain FAUJAS sur http://economie.jeuneafrique.com consulté le 12 07 14

* 159. http://www.afrik.com/ouverture-ce-vendredi-du-sommet-afrique-france consulté le 12 08 15

* 160 J. NDOUTOUME NGOME, 2007, op cit, p. 277. « L'émergence de l'espace francophone maintient la sous-région dans un système politique où les Etats ont peu innové. »

* 161 J. NDOUTOUME NGOME, 2007, op cit, p.276-277.

* 162 4 janv. 2014 - Le grand invité de l'économie RFI-Jeune Afrique est Jean-Michel Severino, ancien directeur général de l'Agence française de développement. www.rfi.fr/emission/20140104-1-eco-ici-eco-ailleurs/ consulté le 03 07 15.

* 163 Jean-Michel SEVERINO est directeur d'un fond d'investissement pour les PME africaines et ancien directeur de l'agence française de développement.

* 164 www.rfi.fr/afrique/20150702-video-enjeux-tournee-africaine-francois-h. Consulté le 12 08 15.

* 165 http://www.gaboneco.com/nouvelles_africaines_33274.html consulté le 12 08 15 Le Gabon a enfin un nouveau code des hydrocarbures. Adopté en 2014 à l'Assemblée nationale, il a pour objectif de permettre au pays de garantir la souveraineté de l'Etat en matière de recherche, d'exploitation, de production et de vente des hydrocarbures.

* 166 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit

* 167 Serge Abessolo, 2011-2012, séminaire sur la fiscalité des entreprises, Master Droit des affaires, UOB.

* 168 Voir les affaires Addax et Total infra.

* 169 Propos recueillis auprès de Gildas MAYIKOU de la direction de communication et responsable de la communication interne de Shell-Gabon lors d'un entretien qu'il nous a accordé en mars 2015.

* 170 Des informations obtenues auprès de Balthazar BADOU, responsable de la communication chez Total Marketing lors d'un entretien qu'il nous accordé en mars 2015.

* 171 Entretien avec M. MAYIKOU, op cit.

* 172 Entretien avec M. MAYIKOU, op cit.

* 173 Le Gabon est couvert dans sa très grande majorité par la forêt équatoriale, deuxième pourvoyeur d'oxygène du monde derrière l'Amazonie.

* 174 Le fait de brûler du gaz naturel, à l'air libre, dans différentes étapes de l'extraction du pétrole

* 175 Apnews Gabon, Addax petroleum Newsletter, mai 2015, no 6 p.9.

* 176 Philippe Sébille-Lopez, (2006), Géopolitique du pétrole, Paris, Armand Colin, pp 146-147

* 177 http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/defense-et-securite/ consulté le 14 04 15

* 178 https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Ajax consulté le 02 12 14. L'opération Ajax (officiellement TP-AJAX) était une opération secrète menée par le Royaume-Uni et les États-Unis en 1953, exécutée par la CIA, pour mettre un terme à la politique nationaliste du Premier ministre d'Iran, Mohammad Mossadegh, et consolider le pouvoir du Chah, Mohammed Reza Pahlavi, ceci afin de préserver les intérêts occidentaux dans l'exploitation des gisements pétrolifères iraniens. Durant l'administration du président américain Bill Clinton en 2000, la secrétaire d'État Madeleine Albright a reconnu officiellement le rôle des États-Unis dans l'organisation et le soutien financier du coup d'État de 1953. Barack Obama est le premier président à reconnaître l'implication de son gouvernement et à s'en excuser dans un discours adressé à la communauté musulmane le 4 juin 2009. « En pleine guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d'un gouvernement iranien démocratiquement élu. »

* 179 Sébastien BALZIC, « Rien n'arrête SINOPEC » sur http://economie.jeuneafrique.com op cit.

* 180 Robert CHARVIN, 2000, cité par Guy MVELE (op cit).

* 181 http://www.alterinfo.net/L-Afrique-entre-multinationales-et-privatisations-ce-que-pense-le-MLAN_a8393.html consulté le 12 06 14.

* 182BELZIC S. « Hydrocarbures, rien n'arrête Sinopec », op cit.

* 183 BALLONG S. (2013), « le Gabon reprend en main le secteur pétrolier », www. Jeune Afrique-Economie, consulté le 04 07 14.

* 184 AfriqueEducation, no 81, du 16 au 31 mars 2001, Affaire Elf Aquitaine ou l'art de détrousser l'Afrique. « Ancien haut placé dans les services secrets français, Pierre LETHIER a étroitement traité avec plusieurs patrons d'Elf ».

* 185 http://ec.europa.eu/development/body/publications/courier/courier190/fr/fr_070.pdf. consulté 16 06 15.

* 186 Guy MVELE op cit

* 187 Ibid.le

* 188LACOSTE Y. (2013), Atlas géopolitique, Larousse p178.

* 189 Sous anonymat, une autorité administrative a affirmé dans un entretien qu'il nous a accordé en off, que la présence de Shell et de Total au Gabon est régie par un accord de partenariat sous forme de « motus vivendi ».

* 190 Wikipédia. Georges Benjamin Clemenceau, (1841 - 1929), est un homme d'État français, président du Conseil de 1906 à 1909, puis de 1917 à 1920.

* 191 http://ec.europa.eu/development/body/publications/courier/courier190/fr/fr_070.pdf op cit.

* 192 F. DIANGITUKAWA, op. cit. p42

* 193 Revue Voltaire no 2, « quelles sources d'énergie pour demain ? », p16

* 194 Michel COLLON, (2006), Bush le cyclone, Luxembourg, oser dire, p 19. F. DIANGITUKWA op.cit p 43 ajoute que « quand Bush attaque l'Irak, c'est aussi et surtout parce que l'Irak avait de gros contrats avec la France et la Russie, et qu'il avait décidé de vendre son pétrole en euros ».

* 195 Ibid.

* 196 Michael T. KLARE, blood and oil : how america's thirst for petro lis killing US, London, Penguin Books 2004, p.9.

* 197 Fanny COULOMB, les théories économiques de la guerre, de la paix et de la défense. Des origines à nos jours, thèse de doctorat en sciences économiques, espaces Europe, Grenoble, université P. Mendès France, 1998, p. 782

* 198 FAYCAL, cartographie du rôle des puissances étrangères en Afrique de l'Ouest et au Sahel, 2010 in www.algérie-focus.com consulté le 17 07 14.

* 199 CHARVIN R. (2000), relation internationale, droit et mondialisation. Un monde à sens unique, Paris, L'Harmattan

* 200 Guy MVELE, op cit.

* 201 Alain DESEAULT, noir Canada, Pillage, corruption et criminalité en Afrique, Montréal, écosociété, 2008, p 51 

* 202 http://www.alterinfo.net/L-Afrique-entre-multinationales-et-privatisations-ce-que-pense-le-MLAN_a8393.html 09 09 14.

* 203 Ecofinance, no 44, juin 2004. Voir aussi Ndoutoume Ngome (2007 : p. 300) en notes de bas de page. « Implication des ressortissants américains et des ressortissants anglais, dont Marc Tatcher, fils de l'ancien Premier Ministre britannique Margaret Tatcher, dans le complot des mercenaires déjoué en mars 2004 visant à renverser le Président Obiang Nguema »

* 204 Ibid.

* 205 Fernand Braudel, 1985, Écrits sur l'histoire, Paris, Éditions Flammarion, p. 98.

* 206 J. NDOUTOUME NGOME, 2007, op cit, p. 266.

* 207 Ibid. p.276

* 208 www.wikipédia.doctrinesgéopolitiques, op cit. La zone d'influence est une zone ou région sur laquelle un Etat ou une organisation a d'importantes influences économiques, militaire ou politiques Wikipédia liste des doctrines géopolitiques) aux termes de pré-carré et de zone d'influence ont ajouter « sphère d'intérêts privilégiés » et « chasse gardée ».

* 209 http://www.expressio.fr/expressions/defendre-son-pre-carre.php consulté le 14 06 14. Synonyme de zone d'influence, arrière-cour, chasse-gardée.

* 210 Thierry BANGUI, op cit, pp 47-48

* 211 Sur son site https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit

* 212 Michel ROUSSIN, op cit

* 213 A.G. KOMBILA MOULOUNGUI, les enjeux de l'arrêt de l'exportation des grumes au Gabon, mémoire de master, U.O.B. 2013

* 214 Guy MVELE, op cit.

* 215 Serge MICHEL et Michel BEURET, la chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Grasset, Paris, 2008, p 49

* 216 Melès ZENAWI, ancien premier ministre éthiopien et coprésident du forum sino-africain de 2006.

* 217 Serge MICHEL et Michel BEURET, op cit, p. 33.

* 218 http://www.afriquechine.net/2011/la+relation+entre+la+chine+et+le+gabon.html consulté le 02 07 15.

* 219 http://www.afriquechine.net/2007/le+gabon+vendu+pour+1600+milliards.html consulté le 02 07 15.

* 220 Serge MICHEL et Michel BEURET, op cit p33.

* 221 Ibid. p. 36

* 222 Thierry BANGUI, op cit, p 104.

* 223 https://fr.wikipedia.org/wiki/Consensus_de_Pékin consulté le 19 07 15. « Le consensus de Pékin (ou de Beijing) est une idée émise par Joshua Cooper Ramo en 2004. Par ordre décroissant, le Consensus de Pékin est défini par quelques points : Non-ingérence et respect mutuel, amitié et respect mutuel, développement structurel, modèle de développement Chinois et simplement plus compétitif. »

* 224 Le Shell Gabon Facts Sheets, 2014, p.7 op cit

* 225 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 226 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit

* 227 Thierry BANGUI, op cit. L'entreprise Chinoise Sinopec, obtient, en 2000, le droit d'exploitation d'un champ pétrolier soudanais.

* 228 www.usinenouvelle.com op cit.

* 229 Harel XAVIER, 2006, Afrique, pillage à huis clos. Comment une poignée d'initiés siphonne le pétrole africain, Fayard, p.205.

* 230 https://www.tresor.economie.gouv.fr/6586_le-secteur-petrolier-au-gabon-2012 op cit.

* 231 Fweley Diangitukwa op cit. p 52

* 232 J. Ndoutoume Ngome, 2007, op cit, p. 310

* 233 F. DIANGITUKWA, op cit p 51

* 234 Janine BREMOND et Catherine LIDSKY, 1976, les planifications économiques, Paris, pp.57-58 

* 235 Gyula Csurgai (d), 2006, les enjeux géopolitiques des ressources naturelles, Lausanne, l'âge d'homme, p. 120. Gyula Csurgai reprends ces termes d'Aymeric CHAUPRADE:

* 236 http://www.alterinfo.net/L-Afrique-entre-multinationales-et-privatisations-ce-que-pense-le-MLAN_a8393.html consulté le 02 11 14.

* 237 Clément YAO, « Le pétrole ne fait pas le bonheur en Afrique centrale », sur http://news.abidjan.net/h/459159.htm

* 238Sébastien BALZIC, op cit.

* 239 BALLONG S. (2013), « le Gabon reprend en main le secteur pétrolier », www. Jeune Afrique-Economie, 04 juillet. Op cit.

* 240 http://www.tresor.economie.gouv.fr/10211_le-secteur-petrolier-au-gabon-2013 op cit.

* 241 J. Ndoutoume Ngome « désaccord fiscal entre Total et l'Etat gabonais », potentiel hebdo no 0018, 13 mars 2014, p.7.

* 242 http://www.jeuneafrique.com/164468/politique/gabon-rencontre-hollande-bongo-ou-quand-l-affaire-total-s-invite-l-lys-e/ consulté le 23 08 15.

* 243 J. Ndoutoume Ngome « désaccord fiscal entre Total et l'Etat gabonais », potentiel hebdo no 0018, 13 mars 2014, p.7. op cit

* 244 L'affaire Elf, op cit.

* 245 Pierre LETHIER, 2001, argent secret : l'espion de l'Affaire Elf parle, Albin Michel 253p. Dans cet ouvrage, l'auteur intitule un des chapitres « Elf Aquitaine ou l'art de détrousser l'Afrique ».

* 246 http://www.alterinfo.net/L-Afrique-entre-multinationales-et-privatisations-ce-que-pense-le-MLAN_a8393.html op cit.

* 247Union, no 11823 du jeudi 7 mai 2015, p. 5

* 248Ibid.

* 249 Stéphane Ballong, op cit voir aussi l'affaire Addax op cit.

* 250 http://www.lemonde.fr/planete/article/2006/10/25/un-parc-naturel-gabonais-menace-par-la-prospection-petroliere- consulté le 02 07 15.

* 251 F. DIANGITUKWA, op cit p 51

* 252 Michel ROUSSIN op, cit.

* 253 Rapport du FMI No. 15/47, Gabon, consultations de 2014 au titre de l'article IV, sur http://www.imf.org pp. 5-8. Consulté le 12 08 15.

* 254 Ibid.

* 255 Ibid.

* 256 Rapport du FMI No. 15/47, op cit.

* 257Jonathan NDOUTOUME NGOME « Le rôle de la société civile dans la mise en oeuvre et dans le suivi de l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) », Libreville, 28 octobre 2014. Atelier sur le retour du Gabon à l'ITIE, hôtel Okoumé. « L' ITIE a été annoncée par le Premier Ministre britannique Tony Blair à l'occasion du sommet mondial sur le développement durable qui s'est tenu à Johannesburg en septembre 2002, le constat établi est qu'il existe une forte corrélation entre les pays riches en ressources naturelles et les pays présentant un fort niveau de pauvreté, un faible taux de croissance économique du fait notamment des problèmes de gouvernance. C'est dans ce contexte que le Gabon adhère à l'ITIE en 2004 pour être radié en 2013 du fait du non-respect des engagements souscrits et da le non observation des règles qui gouvernent cette initiative. »

* 258 F. DIANGITUKWA, op cit.

* 259 www.gabon-services.com/lepilier-gabon-industriel/les-enjeux-par-secteur/le-pétrole consulté le 02 07 15: « la perspective d'un nouvel âge d'or pétrolier ». voir aussi http://www.presidentalibongo.com/l-actualite/l-actualite/2328/le-gabon-la-7eme-position-des-reserves-de-petrole-en-afrique?destination=taxonomy%2Fterm%2F777 consulté le 02 07 15.

* 260 on peut lire sur le fronton du ministère gabonais du pétrole et des hydrocarbures que « Le pétrole s'amenuise l'innovation demeure ».

* 261 Titre du mémoire de géopolitique, présenté Nziengui Mombo Amour.

* 262 Revue Voltaire, op cit.

* 263 Dans son entendement le plus large : journalistes, ONG, associations, religieux etc.

* 264 Extrait discours d'ouverture de la cinquième édition du New York Africa forum du président gabonais Ali Bongo.

* 265 Bulletin de la sécurité africaine du centre d'études stratégiques de l'Afrique, no 10, février 2011, p. 32.

* 266 Cornélius CASTORIADIS, la montée de l'insignifiance : les carrefours du labyrinthe, le Seuil, 1996

* 267 Recherche et production, voire distribution.

* 268 De l'amont à l'aval pétrolier (de la recherche à la sous-traitance). Liste non exhaustive.






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