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L'intégration du développement durable dans les stratégies des entreprises .

( Télécharger le fichier original )
par AIT BEN ADDI ABDERRAHMAN ,NOUSAYBA ENNEDDAM,DIANI AMINA, PR
FSJES Agadir - LF 2016
  

Disponible en mode multipage

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Université IBN ZOHR

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales - Agadir

MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDE

POUR L'OBTENTION DU DIPLÔME DU

LICENCE EN SCIENCES ÉCONOMIQUES :

OPTION : GESTION

THÈME

Réalisé par : Encadré par :

Ø AIT BEN ADDI ABDERRAHMAN Dr. EDDAOUDI FAISSAL

 
 

Ø ENNEDDAM NOUSSAYBA Enseignant Chercheur à la Faculté

Ø DIANI AMINA Sciences Juridiques Économiques

et sociales d'Agadir

Année Universitaire : 2015-2016

Dédicaces

Je dédie ce travail de fin d'étude

A

Nos parents

Pour votre amour...

Pour tous vos sacrifices...

En témoignage de mon éternelle reconnaissance.

Que Dieu vous protège,

A

Tous nos frères, nos soeurs et proches qui nous ont soutenus,

A

Notre encadrant

Veuillez trouver dans ce travail l'expression de notre estime et de notre considération,

A

Tous ceux qui ont une relation de prés ou de loin avec la réalisation du présent travail.

Remerciements

A

Notre encadrant le professeur EDDAOUDI FAISSAL

Pour vos conseils et vos orientations qui ont été pour nous d'une grande utilité. Votre disponibilité à tout moment était pour nous une aide précieuse.

A

Nous remercions également dirigeants de toutes les

entreprises ciblées par l'étude.

Nos remerciements s'adressent finalement à tous ceux qui nous ont soutenu moralement et financièrement afin d'accomplir ce travail.

Sommaire

INTRODUCTION.

PARTIE THEORIQUE.

· PREMIER CHAPITRE : Généralités sur le concept de développement.

Ø SECTION 1 : La notion de développement.

Ø SECTION 2. Les principes de développement durable.

Ø SECTION 3. Les parties prenantes de développement durable et leurs rôles.

· DEUXIEME CHAPITRE : La relation entre le développement durable

et l'entreprise.

Ø SECTION 1 : La Responsabilité Sociétale des entreprises.

Ø SECTION 2 : Les stratégies de l'intégration de développement durable.

Ø SECTION 3 : Les défis de l'intégration de D.D dans les stratégies des entreprises.

PARTIE PRATIQUE.

· PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et lieu de l'étude.

Ø SECTION 1. Méthodologie de recherche.

Ø SECTION 2. Présentation de la région de Souss Massa.

Ø SECTION 3. Potentialités économiques.

· DEUXIEME CHAPITRE : Echantillonnage et analyse des données.

Ø SECTION 1. Présentation de l'échantillon.

Ø SECTION 2. Analyse des résultats.

Ø SECTION 3. Conclusions et recommandations.

CONCLUSION.

Liste des abréviations et sigles

DD : développement durable.

PNUD : programme des nations unies pour le développement.

SNDD : stratégie Nationale du développement durable.

ISO : Organisation internationale de normalisation.

INDH : L'Initiative Nationale pour le Développement Humain.

ONG: organisme non gouvernemental.

RSE responsabilité sociétale de l'entreprise.

WBCSD: World Business Council on Sustainable Development.

SMS : Sustainability Management system.

SME : système de Management Environnemental.

ACV : Analyse de cycle de vie.

FINE : fédérations internationales du commerce équitable.

ISR : investissements socialement responsables.

GRH : gestion des ressources humaines.

GES : gaz à effet de serre.

ZI : zone industrielle.

PIB : produit intérieur brute.

SAU : superficie agricole utile.

Introduction générale

La révolution industrielle du XIXe a provoqué une croissance essentiellement économique mais en d'autre part elle est derrière l'apparition des problèmes d'ordre écologique et social.

Face aux changements climatiques, la pénurie d'eau douce ,la raréfaction des ressources naturelles ,les écarts entre pays développés et pays en développement, la croissance de la population mondiale, la pauvreté et l'exclusion sociale et spatiale grandissantes et les catastrophes naturelles et industrielles, les pays développés ont pris conscience de l'importance de suivre une approche multidimensionnelle qui intègre les aspects économiques, sociaux et écologiques pour réaliser un développement durable.

Selon le rapport Brundtland, le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.

Pour atteindre ce type de développement il faut chercher une combinaison optimale qui prend en considération les trois aspects : écologique, social et économique pour mieux utiliser les ressources sans mettre en danger la vie des générations futures.

Cette étude porte sur l'intégration du développement durable dans les stratégies des entreprises vu leur :

Ø Participation au développement économique par leurs investissements ;

Ø Création ou réduction des inégalités sociales ;

Ø Consommation des ressources naturelles, production de déchets et génération de pollution.

La responsabilité sociétale des entreprises est un concept par lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales, dans leur gestion, c'est à dire une bonne gouvernance dans leurs activités et dans leur interaction avec leurs parties prenantes. En effet, à côté des obligations règlementaires, existe tout un champ d'actions possibles sur la base du volontariat et qui peut s'appuyer notamment sur des normes comme :

Ø L'utilisation des nouvelles technologies ayant recours aux ressources renouvelables ;

Ø Le respect des valeurs socioculturelles des personnes et des populations locales ;

Ø La prise en considération de la question liée à la protection de l'environnement, au renforcement de l'économie locale et aux valeurs sociales.

A travers cette étude nous allons évaluer le degré de contribution des entreprises industrielles de la ville d'Agadir au développement durable, en essayant de répondre aux questions suivantes :

Ø Est ce que les entreprises intègrent la notion de développement durable dans leurs stratégies ?

Ø Quel est l'apport de ces Entreprises sur le plan social, environnemental et économique ?

Ø Quels sont les obstacles rencontrés pour l'intégration de développement durable dans leurs stratégies ?

Ainsi le présent travail sera scindé en deux parties:

Ø La première partie aborde le concept de DD dans sa globalité à travers deux chapitres. Dans le premier nous allons définir la notion de développement durable à partir des écrits et les citations des différents auteurs (première section).

La deuxième et la troisième section seront consacrées respectivement aux principes et le rôle de quelques acteurs de développement durable.

Le deuxième chapitre est consacré à la responsabilité sociétale des entreprises (première section). La deuxième section, quant à elle, traite quelques stratégies de développement durable adoptées par les entreprises et finalement dans la troisième section nous allons exposer certains défis ou difficultés qui peuvent limiter les stratégies adoptées.

Ø La deuxième partie de l'étude est dédiée à la discussion des résultats issus de l'analyse des données collectées auprès des entreprises par le questionnaire. Nous terminons ainsi notre travail par les recommandations et une conclusion générale.

PARTIE THEORIQUE

Analyse théorique du concept « développement »

PREMIER CHAPITRE : généralités sur le concept de développement.

Ce n'est qu'après la deuxième guerre mondiale que le développement prend sa place

au sein de la pensée économique. Il est issu de la prise en conscience de l'écart économique croissant qui sépare le monde développé du tiers monde. La question du développement est aujourd'hui complexe. Depuis plus de cinquante ans, un type de production et de consommation gaspilleur a été présenté comme la voie unique à suivre par tous les pays pour accéder au bien-être social. Or, cette approche a engendré des effets non souhaitables et elle a obligé les chercheurs et les économistes à faire la différence entre la croissance et le développement.

SECTION 1 : La notion de développement.

Selon la définition de François Perroux, économiste français (1903,1987), la croissance économique correspond à «l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels ».Elle mesure la richesse produite sur un territoire en une année et son évolution d'une année à l'autre, Elle n'informe donc que peu sur le niveau de vie et encore moins sur la qualité de vie. La croissance peut contribuer au développement, mais pas toujours le cas et on parle de croissance sans développement quand la production de richesse ne s'accompagne pas de l'amélioration des conditions de vie. Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique.

En revanche Perroux définit le développement par: «la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. ».

Même si le développement implique la croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La croissance représente certes la dimension prédominante du concept, mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La croissance est d'ordre quantitatif et se traduit par l'augmentation des grandeurs économiques, considérée comme l'une des multiples composantes du phénomène complexe qu'est le développement. Même si la croissance demeure le préalable à tout effort de développement dans la mesure où toute amélioration du niveau de vie ou du bien-être social passe nécessairement par l'augmentation des quantités produites et l'accroissement des revenus, il s'avère important de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, au delà du concept de croissance qui est d'ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des idées de qualité qui, d'ailleurs, échappent à toute mesure et débordent le champ de l'analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures et finalement une mutation de la société toute entière. Il passe, comme le souligne Frédéric Teulon (économiste français), par l'urbanisation, l'industrialisation, l'alphabétisation et la formation et produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace (par accumulation de richesses) où les besoins humains se révèlent mieux satisfaits »6

La Banque Mondiale définit, de son côté, le développement comme une combinaison des caractéristiques suivantes: une croissance auto entretenue et durable, des changements structurels dans les modes de production, c'est-à-dire la réduction de la dépendance par rapport aux matières premières et la production des biens et services, un rattrapage technologique, une modernisation sociale, politique, institutionnelle et une amélioration significative de la condition humaine.

En effet, le développement ne peut pas se réaliser sans la participation des personnes, c'est-à-dire sans la démocratie. Ainsi, Amartya Sen (économiste indien, prix Nobel d'économie en 1998) insiste sur la possibilité effective que les personnes ont ou n'ont pas de définir leur projet de vie et de conduire ce dernier en fonction des conditions réelles qui leur sont faites. Ces conditions dépendent, certes, des  ressources matérielles, mais aussi de données propres à chaque individu, par exemple la santé, et de données relatives à l'organisation sociale et politique, comme la place dévolue à chacun et la reconnaissance de son rôle. Amartya Sen affirme que la liberté apparaît comme la fin ultime du développement, mais aussi comme son principal moyen pour considérer en conséquence que le développement peut être appréhendé et les expériences historiques montrent d'ailleurs que les systèmes autoritaires, dans l'économie de marché comme dans l'économie planifiée, ont échoué. Qu'ils aient ou non produit une croissance forte devront se transformer et s'ouvrir à la démocratie pour atteindre le développement.

Pour Jacques Brasseul, le développement est la croissance économique plus l'amélioration de la répartition du bien-être matériel à l'intérieur des pays à bas revenu. C'est l'amélioration de l'alimentation, des services de santé et de l'éducation des familles, la réduction de la mortalité infantile, élévation de la dignité de leurs vies,... Il continue en disant que plus techniquement, «le développement économique désigne tous les effets complexes de la croissance, voulus ou non, bénéfiques, préjudiciables ou neutres: les transformations dans les types de biens produits, les méthodes pour les produire, et la structure de l'emploi. » On l'utilise aussi pour désigner les transformations dans le taux de croissance de la population, le commerce extérieur, et l'urbanisation et dans la répartition du bien-être matériel. Dans le même sens C. Bialès, nous définit le développement comme suit: le développement est l'ensemble des changements observables dans le système économique et social qui conditionnent la croissance. Le développement est alors, une action qualitative qui implique des changements des structures démographiques, sociales et mentales favorisant et accompagnant la croissance économique. Elle se traduit ainsi par une amélioration du bien-être de toute la population. « Le développement est tout ensemble de transformation dans les structures culturelles, permettant non seulement l'apparition de la croissance des produits mais aussi la durabilité de cette croissance dans la période historique. » (BEZBAKH P. et al, 1981).

Ainsi le programme des nations unies pour le développement (PNUD) définit le développement humain comme le fait d'« élargir l'éventail des possibilités offertes aux hommes », avec une amélioration de la qualité de vie individuelle et sociale de la personne. Cette définition porte en elle trois conséquences :

· Tout d'abord il faut élargir la notion de développement, au delà de croissance du revenu par tête, à la satisfaction des besoins humains fondamentaux : santé, emploi, éducation, qualité de vie. Selon cette approche, la croissance économique et le développement humain, loin d'être opposés, sont considérés comme complémentaires : l'une permet de dégager les ressources financières indispensables à la mise en oeuvre des politiques sociales, l'autre d'améliorer la qualité du facteur humain nécessaire à l'expansion économique.

· Ensuite il faut donner au développement un contenu participatif et démocratique .l'extension des libertés et l'approfondissement du sens de la responsabilité collective sont considérés comme des conditions essentielles du développement humain : libération de l'initiative privée, mais aussi renforcement des systèmes de protection sociale permettent de soutenir les individus dans l'incapacité de subvenir à leurs propres besoins.

· Enfin il s'agit de prendre en compte, non seulement la satisfaction des besoins individuels immédiats, mais aussi le respect de l'intérêt collectif, y compris celui des générations futures, qui ne doit pas être compromis par une surexploitation des ressources naturelles.

Le PNUD a donc créé en 1990 un indicateur synthétique, l'indicateur de développement humain(IDH) base sur l'évaluation de niveau de trois critères: la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé, la possibilité de s'instruire, et enfin les possibilités d'accès aux ressources permettant de vivre convenablement.

Pour représenter ces trois dimensions du développement (santé, éducation, niveau de

vie), l'IDH synthétise trois indicateurs mesurés de 0 à 1 (plus il est élevé, plus le pays est développé) :

ï un indicateur de longévité et de santé mesuré par l'espérance de vie à la naissance ;

ï un indicateur d'instruction mesuré pour deux tiers par le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers par le taux de scolarisation ;

ï un indicateur de niveau de vie mesuré par le PNB/habitant en PPA (parité de pouvoir d'achat).

L'IDH synthétise ces trois indices en un seul traduisant le niveau de développement du pays, noté de 0 à 1. Ainsi, en 2005, les pays à développement humain élevé ont un IDH supérieur à 0,800 ; les pays à développement humain moyen ont un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; les pays à développement humain faible ont un IDH inférieur à 0,500 Donc ce concept a plusieurs définitions, mais toutes convergent sur la croissance, et le bien être, que ce soit en quantité ou en qualité (économiquement, socialement, politiquement ou culturellement...).

Et pourtant une conséquence de développement a été négligée, c'est celle de la dégradation que le développement peut faire subir aux équilibres naturels, dans la mesure où on ne peut imaginer un développement sans modification des écosystèmes. Le problème a longtemps été ignoré parce que la nature avait une capacité de résistance et de récupération suffisante. Mais une crise des relations société-nature est apparue, qui, par réaction, a fait naître le concept de développement durable.

Pour sortir de cette situation contraignante, l'économiste René Passet (premier président du conseil scientifique d'ATTAC1) déclarait : « Comme système, je ne vois rien d'autre que la bioéconomie. Les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la biosphère, c'est-à-dire l'ensemble des êtres vivants et des milieux où ils vivent, conditionnent tout le reste. Incluses dans cette biosphère, les organisations économiques doivent en respecter les lois et les mécanismes régulateurs, en particulier les rythmes de reconstitution des ressources renouvelables ».

De cette façon le concept de développement intègre la dimension écologique en plus des dimensions précédemment cités.

Avec la publication du rapport de la commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland en 1987 est apparu le concept de développement durable. Selon ce rapport, « le développement durable répond aux attentes des générations présentes à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le développement durable postule qu'un développement à long terme n'est viable qu'en conciliant trois aspects indissociables :


· le respect de l'environnement.


· la rentabilité économique.


· l'équité sociale.

Concrètement, le développement durable met en lumière la nécessité de maintenir ou

d'améliorer la qualité de l'environnement naturel, d'assurer la pérennité des ressources, de réduire les différences de niveau de vie des populations, de favoriser l'autosuffisance des communautés, et de permettre le transfert des connaissances ou des richesses (y compris les richesses naturelles) d'une génération à l'autre.

En 2002, le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg en Afrique duSud a été l'occasion pour les participants de renouveler leur engagement envers

les principes définis dans la Déclaration de Rio et les objectifs du programme Action 21, et aussi de progresser dans ce sens en mettant la priorité sur certaines cibles pour atteindre un développement durable. Parmi celles-ci, il y a l'élimination de la pauvreté, la modification des modes de consommation et de production non viables, la protection et la gestion des ressources naturelles. Les participants ont également abordé le thème de la mondialisation et les liens unissant les questions de la santé et du développement.

On peut retenir en définitive que le développement durable prend en compte trois dimensions inséparables : économique, sociale et l'environnementale (voir fig1). Cela signifie que le développement économique doit être mis au service des besoins humains, pour favoriser la création de la richesse pour tous à travers des modes de production et de consommation durables. La dimension sociale vise la satisfaction des besoins humains (logement, soins de santé, éducation, etc.). Le troisième point concerne la préservation et la valorisation de l'environnement, notamment par l'utilisation raisonnée des ressources naturelles et par la prévention des impacts environnementaux.

Equitable

Vivable

durable

Viable

Figure 1 : les piliers de développement durable.

La mise en oeuvre du développement durable à divers niveaux de collectivités constitue un défi à la fois politique et technico-économique. Pour répondre à ce défi il y a plusieurs principes qui doivent être pris en compte par l'ensemble des intervenants dans le cadre de leurs différentes activités. Les principes constituent des balises qui guident chaque organisation, quelle que soit sa mission, afin que ses interventions s'inscrivent dans une démarche qui tienne compte des trois piliers du développement durable.

SECTION 2. Les principes de développement durable.

La notion de développement durable vise l'intégration des préoccupations sociales

et environnementales aux décisions à caractère économiques, sa mise en oeuvre nécessite l'adhésion à différents principes généraux que nous pouvons assimiler à des conditions fondamentales de sa réussite. Celles-ci sont ni plus ni moins que les grands principes qui règlent la vie en société et les relations entre les États et les nations, il se propose de mettre en cohérence les aspects sociaux, environnementaux, économiques et culturels du développement, avec comme principe transversal : la démocratie et la participation des acteurs. Il renvoie à des enjeux sociétaux et politiques essentiels : débattre, élaborer démocratiquement et mettre en oeuvre un nouveau modèle de développement .Parmi les principes de développement durable on cite :

1. Équité et solidarité sociale.

Le principe d'équité est un des principes définissant le concept de développement durable, Il s'agit de satisfaire les besoins essentiels de la communauté humaine pour

le présent et le futur, au niveau local et global, en réduisant les inégalités entre les individus, dans le respect de leurs cultures.

Le principe d'équité se décline de deux manières relatives au temps et à l'espace :


· l'équité intergénérationnelle : tournée vers le futur, qui englobe les droits et les devoirs que chaque génération a envers les générations futures, en particulier le droit moral de préservation des ressources naturelles et culturelles de la planète.


· l'équité intra-générationnelle : dans sa dimension spatiale concerne la satisfaction des besoins des générations actuelles, qui suppose la solidarité entre les plus riches et les plus pauvres et la préservation par l'homme des autres espèces et de l'environnement.

2. Santé et qualité de vie.

Le développement durable a pour finalité le bien-être des personnes, cela implique la protection de leur santé et l'amélioration de leur qualité de vie (accès pour tous à l'emploi,

à l'éducation, aux soins médicaux et aux services sociaux, à un logement de qualité, ainsi que le respect des droits et des libertés de la personne, et la participation des différents groupes de la société aux processus de prise de décision). Les personnes ont droit à une vie saine productive, en harmonie avec la nature. Ce principe peut être mesuré par IDH.

3. Efficacité économique.

Ce principe consiste à produire des biens et services d'une manière équitable, saine, durable, sans préjudice pour l'environnement et le social, tout en gardant l'entreprise performante, porteuse d'innovation et d'une prospérité économique favorable au progrès social, en favorisant une gestion optimale des ressources humaines, naturelles et financières, afin de permettre la satisfaction des besoins des communautés humaines. Ceci, par la responsabilisation des entreprises et des consommateurs au regard des biens et des services qu'ils produisent et consomment ainsi que par l'adoption de politiques gouvernementales appropriées.

4. Protection de l'environnement.

L'enjeu environnemental de développement durable a pour objectif de mettre en place des actions pour économiser les ressources, afin de maintenir la vie sur terre. Cet objectif requiert aussi l'intégration dans l'ensemble des actions sociales, culturelles et économiques, la préoccupation du maintien de la vitalité, de la diversité et de la reproduction des espèces et des écosystèmes naturels terrestres et marins. Ceci, par des mesures de protection de l'environnement, par la restauration, l'aménagement et le maintien des habitats essentiels aux espèces ainsi que par une gestion durable de l'utilisation des écosystèmes exploités.

5. Participation et engagement.

La participation des groupes sociaux et des citoyens peut se définir comme un processus d'engagement obligatoire ou volontaire de personnes ordinaires, agissant seules ou au sein d'une organisation, c'est la meilleur façon de traiter les questions de développement.

6. Accès au savoir.

La favorisation de l'éducation, l'accès facile à l'information et la recherche doivent être encouragées de manière à stimuler l'innovation ainsi qu'à améliorer la sensibilisation et la participation effective du public à la mise en oeuvre du développement durable. Les Etats devraient coopérer et intensifier le renforcement des capacités endogènes en matière de développement durable en améliorant la compréhension scientifique par des échanges de connaissance scientifiques et technique et en facilitant la diffusion, l'adaptation et le transfert de techniques nouvelles et novatrices.

7. Subsidiarité.

En politique, le principe de subsidiarité  est le principe selon lequel une responsabilité doit être prise par le plus petit niveau, par la délégation des responsabilités au niveau approprié d'autorité. Une répartition adéquate des lieux de décision doit être recherchée, en ayant le souci de les rapprocher le plus possible des citoyens et des communautés concernées.

8. Partenariat et coopération intergouvernementale.

L'atteinte du développement durable est devenue une responsabilité collective qui doit se concrétiser par une action conjuguée à tous les niveaux de l'activité humaine. La consultation et la concertation à tous les échelons décisionnels sont indispensables à la gestion durable des ressources des écosystèmes terrestres, aquatiques et marins. Il incombe à tous les États et à toutes les nations de collaborer de bonne foi et dans un esprit de partenariat à l'application des stratégies efficaces pour protéger, préserver et restaurer l'environnement. Tous doivent participer activement et faire leur juste part, compte tenu de leur capacité et des moyens dont ils disposent. Chaque État doit accepter ses responsabilités en privilégiant des politiques et des programmes de croissance économique compatibles avec la protection de son environnement et de celui des autres. Il doit veiller à ce que soient protégés les écosystèmes qui présentent une importance particulière pour la culture et les modes de vie des populations qui en dépendent. En outre, il doit améliorer les conditions de participation des organisations non gouvernementales et des collectivités décentralisées ou locales afin de les faire participer davantage à toutes les activités concernant le développement et l'environnement.

9. Prévention.

La prévention est un des moyens d'intervention privilégiés de l'action publique notamment dans les domaines de l'environnement, de la santé ou de l'action sociale. Par exemple, une des politiques publiques connues du ministère en charge de l'environnement concerne la prévention des risques naturels et technologiques. Le principe de prévention concerne également chacun d'entre nous au quotidien, en particulier lorsque nous agissons prudemment afin d'éviter un accident domestique ou encore pour des raisons sanitaires.

10. Précaution.

Le principe de précaution est un principe de responsabilité, qui invite à adopter une réflexion sur les conséquences sociales et environnementales de chacune de nos actions. En cas de doute sur l'impact environnemental ou sanitaire d'une action ou d'un produit, il est préférable d'y renoncer plutôt que de risquer des dommages irréversibles pour l'homme ou l'environnement. Les nuisances ou risques potentiels doivent être mesurés ou analysés par des experts sur une durée suffisante pour attester de l'innocuité du produit ou de l'action. La précaution concerne les risques hypothétiques, qui ont une possibilité d'occurrence, identifiés par des connaissances scientifiques et empiriques.

11. Préservation de la biodiversité.

La réalisation du développement durable suppose que l'on puisse préserver la diversité

biologique, maintenir les processus écologiques et les systèmes entretenant la vie, et utiliser de façon durable les espèces et les écosystèmes. C'est donc dire qu'un développement basé sur la conservation des ressources nécessite le recours à des mesures qui permettront de protéger la structure, les fonctions et la diversité des systèmes naturels dont dépend la vie.

Ces mesures doivent viser les espèces et les écosystèmes, ainsi que le patrimoine génétique qu'elles recèlent. Conséquemment, les limites et la capacité de renouvellement des ressources naturelles que sont les sols, les espèces sauvages et domestiques, les forêts, les pâturages et les terres agricoles, les eaux douces et les écosystèmes marins ne doivent pas être compromises. Même dans le cas des ressources non renouvelables, il faut faire en sorte de prolonger leur durée de vie en développant et utilisant des technologies plus performantes et plus propres et en privilégiant les techniques de réutilisation et de recyclage.

12. Production et consommation responsable.

Les modes de production et de consommation doivent être raisonnables en vue de rendre ces dernières plus viables et plus responsables sur le plan social et environnemental, entre autres par l'adoption d'une approche d'éco efficience, qui évite le gaspillage et qui optimise l'utilisation des ressources.

13 . Protection du patrimoine culturel.

Le patrimoine culturel, se définit comme l'ensemble des biens, des lieux, des paysages, des traditions et de savoirs, ayant une importance artistique ou historique qui reflète l'identité de la société. Il transmet les valeurs et sa conservation favorise le caractère durable du développement. Il importe d'assurer son identification, sa protection et sa mise en valeur, en tenant compte des composantes de rareté et de fragilité qui le caractérisent.

14. Pollueur payeur.

Si une activité économique génère une pollution, le cout de cette pollution doit être pris en compte au niveau du pollueur. Ce dernier il est dans l'obligation d'intégrer dans son choix économique la totalité des couts lié à sa production.

Ce principe vise :

v l'efficacité : pour que les prix reflètent l'intégralité et la réalité des coûts de production et favorisent économiquement, à terme, les activités les moins polluantes.

v l'équité : en effet, à défaut d'équité, le contribuable, qui n'est pas nécessairement l'usager ni le consommateur des services ou des biens produits, finit par payer l'addition au niveau des impôts.

v la responsabilité : l'identification du pollueur et le prix à payer doit l'inciter à minimiser les pollutions produites.

15 . Internalisation des coûts.

La valeur des biens et des services doit refléter l'ensemble des coûts qu'ils occasionnent à la société durant tout leur cycle de vie, de leur conception jusqu'à leur consommation et leur disposition finale.

Ces principes et d'autres comparables sont à suivre dans la pratique par les organismes gouvernementaux ou privés, et par les intervenants oeuvrant dans les domaines comme l'éducation, les affaires, la recherche, la gestion, ... Ils y trouvent l'inspiration pour améliorer leurs façons de faire en matière d'accès au savoir, de production et de consommation, de participation et d'engagement citoyen et de responsabilité écologique.

Les engagements dans le développement durable d'un organisme sont l'un des aspects de la qualité du service dont il a la mission, de son implication dans les stratégies de développement durable et de sa responsabilité vis-à-vis des générations actuelles et futures.

À cette fin, les organismes s'engagent à intégrer ces principes dans leur propre stratégie,

leur management et leurs relations avec l'ensemble des parties prenantes.

SECTION 3. Les parties prenantes de développement durable et leurs rôles.

Les acteurs du développement durable regroupent toutes les personnes physiques et morales qui contribuent à la définition des valeurs et des objectifs du développement durable et à leur mise en oeuvre. Les principes du développement durable s'appliquent au sein d'une entreprise, d'une collectivité territoriale, mais aussi dans la vie de tous les jours. Tous les acteurs de la société civile, de la sphère économique, politique, les associations, les citoyens ont un rôle à jouer en matière de développement durable.

1. Le rôle de L'Etat.

L'Etat est le garant de l'équité entre les générations actuelles et futures. Il garantit la prise en compte du développement durable dans les politiques, stratégies, programmes et projets de développement entrepris par les pouvoirs publics, le secteur privé et les acteurs de la société. Pour ce faire, il crée un environnement politique, juridique et institutionnel favorable à la réalisation du développement durable et en particulier assure la participation effective de tous les acteurs.

Il veille à ce que toutes les parties prenantes du développement assument pleinement leurs responsabilités vis-à-vis des générations présentes et futures. Il mobilise les ressources publiques et privées et garantit la transparence dans leur allocation en faveur du développement durable.

Les outils d'intervention de l'État sont très variés. Certains relèvent de la sensibilisation, de la formation, de l'information et la standardisation. D'autres sont des incitations (subventions, exonérations d'impôts, obligation de donner certaines informations ...).

L'État est le principal acteur du développement durable et ceci quel que soit ses modalités d'intervention. D'une part, en tant qu'acteur comme les autres, il agit directement avec ses moyens propres, il est gestionnaire, investisseur, etc. et doit, pour être crédible, se montrer exemplaire dans les actions qu'il entreprend au titre du développement durable. D'autre part, quand il agit en surplomb, il est régulateur, coordonnateur, législateur. Il a la capacité à inciter, accompagner, aide les autres acteurs à adopter une démarche de développement durable dans leurs décisions.

Pour mieux comprendre son rôle, prenant le Maroc par exemple, le rôle de l'Etat se concrétise nettement à travers la Stratégie Nationale du Développement Durable (SNDD), visant la mise en oeuvre des stratégies sectorielles suivantes :

· Plan Maroc Vert et son objectif d'augmentation significative des rendements agricoles et la préservation de son impact social par l'accompagnement des populations rurales tout en jouant un rôle de protection et conservation des ressources naturelles, notamment par l'économie et la valorisation de l'eau agricole, la réduction de la pollution des sols et la promotion des énergies propres en agriculture.

· Stratégie énergétique et ses objectifs d'atténuation des émissions de gaz à effet de serre et de protection des ressources naturelles, notamment par l'utilisation des énergies renouvelables.

· Plan Halieutis pour la pêche maritime et ses objectifs de protection de la biodiversité marine et de la régénération des ressources halieutiques.

· Vision 2010 et 2020 du Tourisme et ses objectifs environnementaux, en particulier dans l'aménagement des complexes touristiques, le déploiement de la charte marocaine du tourisme responsable, la promotion des écolabels de tourisme.

· Plan Emergence pour l'industrie et ses contributions environnementales comme le déploiement de zones industrielles à « management vert », et comme la promotion de la certification environnementale ISO 14001 auprès des entreprises.

· Plan Rawaj de développement du secteur commercial, qui accorde une place toute particulière au commerce de proximité et à sa protection, et qui limite les impacts environnementaux des lieux commerciaux modernes, en optimisant l'eau, l'énergie et la gestion des déchets.

· INDH et ses objectifs de réduction de la pauvreté et d'amélioration du niveau de vie, permettant de limiter la pression sur les ressources naturelles.

2. Le rôle de la société civile.

Le terme de société civile (ou acteurs non étatiques) désigne les organisations et les associations qui agissent en dehors de l'Etat, constituées pour faire prendre en compte leurs valeurs ou leurs intérêts par les décideurs politiques et économiques. Ces groupements résultent souvent d'initiatives des citoyens visant des changements socio-économiques clairs. Ils sont actifs dans différents domaines (réduction de la pauvreté, Droits de l'Homme, Environnement). Les ONG, les syndicats, les associations d'usagers, les groupements paysans, les entreprises par exemple, font en principe partie de la société civile. Ainsi, on rassemble sous une seule appellation des organisations dont les caractéristiques sont très variées. Mais l'idée d'indépendance vis-à-vis de l'Etat, constitue leur fondement.

Les organisations de la société civile sont des partenaires incontournables des décideurs politiques car elles sont les mieux placées pour détecter les besoins des populations en termes d'aide au développement. Elles interviennent en complément des Etats par leurs idées novatrices et leur expertise technique.

Leur implication dans la politique de développement ne se limite pas à l'exécution des projets. Elle s'oriente aussi vers le partage des responsabilités avec l'Etat. Et prennent une part active dans la préparation et le suivi des solutions. Elles ne basent pas seulement sur leur force de mobilisation des citoyens mais également sur une capacité d'analyse, de réflexion et de proposition. Autrefois, presque exclusivement focalisées sur des programmes de conservation de la nature, elles tendent, depuis quelques années, à investir dans les grandes questions politiques et économiques du développement durable.

3. Le rôle de la communauté scientifique.

Il est important que les décideurs, qui aident à définir les grandes orientations stratégiques en matière de développement durable, aussi bien que le grand public connaissent et comprennent mieux le rôle de la science et de la technologie dans les questions sociales, économiques et environnementales. L'accomplissement de ce rôle dépend de la prise en considération des recommandations suivantes :

· Il faudrait élargir et approfondir la coopération entre la communauté scientifique et technique et le public pour parvenir à un véritable partenariat. L'amélioration de la communication et de la coopération entre cette communauté et les décideurs aidera à mieux utiliser l'information et les connaissances scientifiques et techniques pour éclaircir les politiques stratégiques.

· Les décideurs devraient créer des conditions plus favorables pour améliorer la formation et la recherche indépendante dans le domaine du développement durable.

· Il faudra renforcer encore l'interdisciplinarité : la communauté scientifique et technique et les décideurs devront procéder à des études interdisciplinaires auxquelles le grand public sera associé pour donner une impulsion à la notion de développement durable et acquérir un savoir-faire pratique.

De même, il faut assurer l'indépendance de la communauté scientifique et technique pour que celle-ci puisse faire des recherches, publier sans restriction et échanger librement les résultats des travaux. L'adoption et l'application de principes éthiques et de codes de conduite internationalement reconnus pourraient favoriser le caractère professionnel et la reconnaissance de la valeur de ces travaux pour la protection de l'environnement et le développement.

Finalement , la communauté scientifique doit rendre les concepts de développement durable compréhensibles par tous et sensibiliser le citoyen à ses incidences concrètes sur l'économie, le cadre de vie et la santé, ainsi que sur les bonnes pratiques à mettre en oeuvre et favoriser la diffusion vers le public des analyses, concepts et données issus de la recherche sur le développement durable, avec une mise en forme adaptée aux publics visés.

4. Le rôle de l'entreprise.

L'environnement de l'entreprise est l'ensemble des facteurs internes, externes et les partenaires économiques et sociaux ...En effet, toute activité de l'entreprise a une influence directe ou indirecte sur son environnement.

Ces parties prenantes doivent assumer leurs rôles sur le plan de la responsabilité sociétale, ils sont composés des employés, les actionnaires, les consommateurs, les partenaires, les investisseurs et les citoyens....

Pour une entreprise, avoir l'information spécifique à son environnement interne et externe est indispensable pour la légitimité et la valeur de la politique de développement durable.

Au delà de leurs résultats financiers, les entreprises sont de plus en plus amenées à prendre en compte le bilan social et environnemental de leurs actions. Dans ce cadre, elles sont forcées à s'engager dans des pratiques de responsabilité sociale, fondées sur des valeurs éthiques en permettant à leurs employés de travailler dans de bonnes conditions, limiter la consommation de ressources et les pollutions de l'environnement et impliquer leurs parties prenantes dans leur démarche de développement durable.

Cette démarche leur permet de procurer un certain nombre d'avantages :

ü  Augmenter leurs performances commerciales et financières.

ü  Fidéliser les employés et les consommateurs.

ü  Réduire les risques, notamment juridiques, industriels et économiques.

ü  Construire une nouvelle crédibilité auprès des investisseurs et du public.

5. Le rôle de citoyen.

Le développement durable est l'affaire de chacun. II est essentiel que le citoyen ait conscience des enjeux et se considère comme un acteur à part entière de cette démarche.

Pour pouvoir jouer son rôle, il faut qu'il soit formé, dès le plus jeune âge dans le cadre de notre système d'éducation et informé, qu'il prenne conscience de l'importance des interactions entre les domaines économiques, sociaux et environnementaux et qu'il puisse évaluer l'impact de ses gestes quotidiens.

Dans la vie quotidienne, les citoyens peuvent contribuer au développement durable par des gestes responsables. A la maison, au travail, dans leurs déplacements ou dans leur mode de consommation, les citoyens peuvent s'inscrire dans les valeurs du développement durable. Ils peuvent également contribuer à la diffusion de l'information et l'éducation relative au développement durable, en sensibilisant leurs proches aux bons gestes et aux attitudes à adopter.

A la fin de cette section on observe que Les acteurs du développement durable (DD) sont multiples et leurs interventions sont croisées (figure 2).

L'Etat intervienne par ses fonctions législatives, exécutives et judiciaires. Il est responsable de contrôler le degré d'application des lois et des normes par les parties prenantes au cours d'exécution de leurs propres taches, ainsi il est sollicité d'apporter le soutien nécessaire à celles-ci pour atteindre les objectifs de développement durable fixés.

La société civile en générale et les citoyens sont devenues des acteurs non négligeables du développement durable. Ils ont leur propre définition de la durabilité et proposent leur vision autochtone du développement durable. On peut dire que les citoyens et la société civile élaborent les stratégies de développement convenable à leur situation.

La communauté scientifique établit et transmet des études plus claires sur le développement et cherche des principes et des pratiques adéquates de développement durable au niveau local, national et global, en plus elle coopère avec d'autres secteurs en vue du transfert de technologies novatrices et appropriées pouvant encourager et promouvoir les pratiques de développement durable.

Le monde économique est, lui aussi, un acteur fort du développement durable. En effet, le développement durable s'exprime chez les acteurs privés, et plus particulièrement dans les entreprises, par le biais de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

Selon leur position, ces divers acteurs ont des prismes d'interprétation de la notion de développement durable bien différents des autres, qui induisent des attentes et des pratiques qui le sont tout autant. C'est pourquoi il semble intéressant de se focaliser sur un acteur spécifique pour comprendre sa façon d'appréhender la notion et l'application concrète qu'il en fait. Ainsi nous nous attacherons à l'étude des entreprises et à leur rôle dans la prise en charge du développement durable. A travers cela nous intéresserons plus spécifiquement aux stratégies de son intégration dans l'activité des entreprises industrielles.

DEVELOPPEMENT

DURABLE

Figure 2 : les parties prenantes de développement durable.

DEUXIEME CHAPITRE : la relation entre le développement durable et l'entreprise.

On assiste depuis quelques années à une floraison de discours, de rapports et de livres sur le développement durable dans les entreprises ou sur la responsabilité sociale des entreprises. Ces discours traduisent le souci croissant des entreprises d'investir dans le champ social et environnemental. Leur responsabilité première est de générer de la valeur économique, mais elles peuvent aussi contribuer à des objectifs sociaux et à la protection de l'environnement, au-delà des prescriptions et incitations publiques, en intégrant la responsabilité sociale comme véritable investissement stratégique. L'intégration de cette notion dans leurs stratégies est une nécessité pour atteindre le développement durable de l'humanité sachant que les modes de production et de consommation actuels ne garantissent pas aujourd'hui que les générations futures aient les mêmes capacités que les générations actuelles pour répondre à leurs besoins.

Le développement durable est atteint lorsque le développement économique souscrit aux trois principes de l'efficience économique, de l'équité sociale et de la responsabilité environnementale. Ces trois enjeux peuvent être désignés par les termes: profit, personne et planète. Au niveau de l'entreprise, le développement durable est souvent défini comme l'atteinte d'un triple bilan équilibré, une façon de gérer à la fois les risques, les obligations et les opportunités dans les domaines financier, social et environnemental. Donc les entreprises durables sont des entreprises résilientes, qui créent de la valeur économique, des écosystèmes en bonne santé et des communautés solides. Ces entreprises survivent aux crises externes car elles sont intimement liées à des systèmes économiques, sociaux et environnementaux sains.

S'engager dans une démarche de développement durable n'est pas une simple décision pour une entreprise. Il  s'agit plutôt d'un parcours truffé d'une série de prises de décisions qui doivent tenir compte des principes de ce le développement. Pour une entreprise, s'engager dans une démarche de développement durable, c'est :

· Se donner les moyens d'accroître sa performance globale : environnementale, sociale et économique ;

· Limiter les risques ;

· Prendre en compte l'avis de l'ensemble des parties prenantes, à savoir les individus ou groupes qui ont des conséquences sur l'entreprise : clients, fournisseurs, salariés, actionnaires, collectivités locales, société civile, ONG, associations,...

S'engager dans le développement durable c'est instaurer une politique de " Responsabilité Sociétale d'Entreprise" (RSE).

SECTION 1 : La Responsabilité Sociétale des entreprises.

1. Définition :

L'expression « responsabilité sociale des entreprises » (RSE) est traduite de l'anglais

« Corporate social responsability ». Notons que la notion de « Social » en anglais n'a pas

le même sens qu'en français : elle est plus large et se rapprocherait plutôt du terme

« Sociétal », qui inclut un volet environnemental.

Le rapport du groupe consultatif de l'organisation internationale des normes (ISO) sur

la RSE, rendu public le 30 avril 2004, constate qu'il n'y a pas une définition communément

admise mais plutôt un inventaire de matières qui tombent sous la RSE.

Pour le World Business Council on Sustainable Development (WBCSD), la RSE correspond

à « l'engagement des entreprises à contribuer à un développement économique durable, en

travaillant avec les employés, leurs familles, les communautés locales et la société dans son

ensemble pour leur améliorer leur qualité de vie.»

La définition donnée par la commission européenne dans son livre vert sur la RSE de juillet

2001 est succincte et ne définit pas de façon précise les champs que recouvre cette

responsabilité sociale : « Le concept de responsabilité sociale des entreprises signifie essentiellement que celles-ci décident de leur propre initiative de contribuer à améliorer

la société et rendre plus propre l'environnement » .C'est donc «l'intégration volontaire

des préoccupations sociales et écologiques des entreprises à leurs activités et leurs

relations avec leurs parties prenantes. » Deux critères émergent pour caractériser des

actions socialement responsables :

Ø le volontarisme (les actions des entreprises doivent aller au-delà de la réglementation ou de la recherche du simple profit).

Ø la prise en compte d'externalités sociales et environnementales dans leurs activités.

D'où la nécessité de chercher les causes derrière un engagement dans une démarche de RSE.

2. Pourquoi adopter une démarche de Responsabilité Sociétale dans l'entreprise.

a) RSE comme moyen de gestion des risques.

Le fait pour une entreprise de mieux prendre en compte l'impact sociétal de ses activités est une manière pour elle de répondre à des pressions déclarées ou anticipées et de prévenir des risques qui peuvent à tout moment compromettre son avenir ou sa rentabilité.

Le risque de réputation représente aujourd'hui un enjeu clé. Le boycottage de produits est de plus en plus courant, avec des effets non négligeables pour les entreprises.

Cette approche par le risque est particulièrement sensible pour les entreprises. Elle est

comprise par les financiers en terme d'augmentation des primes d'assurance ou de réduction de l'accès aux fonds d'investissements.

Parmi les risques potentiels auxquels s'expose une entreprise on cite :

Ø Risques de gouvernance (opposition des actionnaires, conflit avec les parties prenantes).

Ø Risques de réputation en termes commerciaux (boycott, atteinte à l'image des marques) et en termes de ressources humaines (fuite de talents).

Ø Risques financiers (forte prime d'assurance, accès réduit aux investissements).

Ø Risques économiques (coûts de production plus élevés, coûts de dédommagements, coûts de dépollution).

b) RSE comme atout économique.

Ce discours sur l'anticipation des risques peut facilement se transformer en un discours sur l'anticipation des opportunités : plutôt que de parler de risque de fuite de talents, on peut évoquer l'opportunité de meilleurs recrutements sur le marché du travail, grâce à une

meilleure image de marque, par exemple.

Une véritable intégration de la RSE nécessite de passer de ces approches de risques vers des

approches plus positives d'exploitation des opportunités.

En cette période de début de montée en puissance du concept de RSE, la mise en oeuvre

d'une démarche de responsabilité sociétale permet de se démarquer de ses concurrents et peut devenir un véritable avantage de marché. Les entreprises engagées en matière de RSE sont à l'écoute des évolutions de leur environnement économique et social, et promptes à repérer les tendances émergentes ainsi que les opportunités de développement.

Cette présentation de la RSE comme atout économique doit cependant être relativisée :

la réalité n'est pas si simple, sinon de tels avantages seraient recherchés par toutes les

entreprises sans exception. Les investissements nécessaires, dont la rentabilité à long terme

n'est que probable, restent importants et ils sont souvent passés sous silence dans la littérature sur le sujet. Comme le soulignent Michel Capron et Françoise Quairel, « un arbitrage entre rentabilité économique (surtout à court terme) et intégration des objectifs de développement durable est en permanence nécessaire ».

Il est bien évident que la mise en place d'un programme de Développement Durable entraînera des coûts supplémentaires et grèvera les budgets en tout cas dans un premier temps. Il s'agit en effet de financer l'ensemble des frais liés aux changements de pratiques, respect des exigences des normes, réglementations et programme de formation. Mais à terme, et là on parle bien de "durable", les gains seront significatifs autant en termes de nouveaux marchés que d'économie de ressources et de diminution des incidents/accidents de toute sorte grâce á une politique dynamique de gestion des risques.

c) RSE comme une conviction des dirigeants.

Un facteur décisif, qui peut expliquer que certaines entreprises s'engagent, semble lié au rôle des dirigeants de l'entreprise et à leur style de direction. Dans son analyse de stratégies et pratiques de responsabilité sociale d'entreprises, Claire Boasson met en lumière la richesse des ressources qu'une entreprise peut trouver dans sa propre culture et dans la connaissance de ses métiers, dès lors qu'elle cherche à intégrer les principes de la RSE à sa stratégie. Elle constate cependant qu'assez peu d'entreprises s'engagent effectivement dans cette voie. Trouver, au coeur du métier et de la culture d'entreprise, les ressources nécessaires à l'exercice de la RSE suppose une action décisive de la part des dirigeants. Les responsables interrogés par Claire Boasson ont tous évoqué spontanément l'implication de leur président comme une condition nécessaire à l'engagement de l'ensemble de l'entreprise.

d) RSE une démarche sous la contrainte.

Les entreprises ont vu émerger et se démultiplier les pressions visant à leur faire prendre conscience de nouveaux enjeux sociétaux. Ces pressions varient quant à leur forme et à leur nature, elles renvoient à différentes catégories d'acteurs parmi lesquelles on peut compter :

Ø les associations et les ONG qui ont fait évoluer leur stratégie pour passer d'un militantisme purement critique à la sollicitation et à la mobilisation directe des entreprises autour des problèmes sociétaux.

Ø les consommateurs, qui sont sensibilisés par les ONG et les débats médiatiques récurrents et se préoccupent de plus en plus des conditions de fabrication des produits, ce phénomène conduit les entreprises à concourir pour l'obtention de prix ou de labels tel celui de « l'éthique sur étiquette2 ».

Cette pression tend à promouvoir l'idée d'une « qualité éthique » et ou sociale des

biens de consommations, dont l'inscription sur les produits sera un enjeu social important.

Ø les investisseurs, qui tendent à s'exprimer plus fréquemment qu'auparavant dans les assemblées générales et à demander des comptes sur les dimensions sociétales de la gestion. À des actionnaires « classiques » s'ajoutent maintenant les investisseurs dits « socialement responsables », qui visent à promouvoir encore plus activement l'adoption par les entreprises qu'ils détiennent de comportements de responsabilité sociale et de stratégies de développement durable.

Ø La réglementation :

ü Le code du travail.

ü Le droit de l'environnement.

Il constitue de son côté, un levier pour le développement durable de nature à soutenir la responsabilité sociale de l'entreprise et à faire bénéficier le milieu de ses activités (dahir n°1-03-59, 2003). En effet, la loi 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de l'environnement définit les fondements de la politique nationale qui rencontrent parfaitement les préoccupations universelles visant à :

v Protéger l'environnement contre toutes formes de pollution et de dégradation, quelle qu'en soit l'origine;

v Améliorer le cadre et les conditions de vie de l'homme;

v Définir les orientations principales du cadre législatif, technique et financier, concernant la protection et la gestion de l'environnement.

3. Système d'intégration des composantes environnementales, sociales et économiques.

A. système basé sur le cycle de l'amélioration continue.

Comment concrètement intégrer le DD ? Selon certaines théories, il faut parcourir

plusieurs étapes telles que définies dans les approches d'améliorations continues :

1° Définition des valeurs et de la vision de l'entreprise ;

2° Identification des enjeux substantifs sur les 3 piliers du DD ;

3° Identification des attentes des parties intéressées ;

4° Hiérarchisation des enjeux ;

5° Fixation des objectifs sur les enjeux essentiels ;

6° Révision des valeurs, de la vision et de la politique de l'entreprise ;

7° Définition du plan d'action et de la mise en oeuvre.

8° Vérification ;

9° Rapportage et communication.

Dechelet schématise ces étapes comme il suit :

Figure 3 : Processus générique de management en matière de RSE.

B. Système basé sur la vision stratégique ;

Il existe une variante aux 9 étapes du point A. Cette variante reprise dans le schéma ci-dessous développée par Greenloop, met beaucoup plus d'emphase sur le modèle mental de durabilité que l'entreprise se choisit et sur la vision que l'entreprise a d'elle-même si elle devait être 100% durable. Cette façon de travailler est plus adaptée pour toute entreprise acceptant de gérer des ruptures de gestion et d'intégrer de nouvelles visions. La méthodologie décrite en étapes pratiques :

Figure 4 : les étapes de vision stratégique de la durabilité.

A1/ Etat des lieux : Faire un état des lieux, c'est savoir où l'on est ;

ü Etat des lieux en matière d'impacts environnementaux et sociétaux.

ü Etat des lieux du « business case » pour la durabilité dans le secteur.

ü Etat des lieux sur les capacités internes de l'entreprise à gérer les questions de durabilité.

A2/ Etablir et partager un modèle (ou conception) de la durabilité :

Sur base de l'évaluation des impacts environnementaux et sociaux, et d'un solide modèle de durabilité tel le « Natural Step », il est rapidement possible de définir le modèle qui correspond au secteur d'activité considéré. En effet, selon les secteurs, certains principes du «Natural Step3» devront être développés d'avantage. Ainsi une entreprise chimique s'efforcera, par exemple, d'étudier comment les questions liées à la décomposition des produits vendus et à leur recyclage sont résolues par les organismes vivants, dans le but de parfaire sa propre définition de la durabilité.

B/ Vision de l'entreprise dans un état 100 % durable :

Cette partie suit logiquement la partie A2 qui la prépare. Une vision de l'entreprise dans un état 100% durable (ou presque) est aujourd'hui considérée utopiste. Néanmoins les avancées technologiques et l'évolution des valeurs profondes de la société permettent d'espérer que des processus de fabrication de produits et de services durables voient le jour. Peu importe si cela est réalisable aujourd'hui ou dans 15 ans, l'important est de construire une vision positive de l'entreprise à laquelle le personnel et le management adhèrent et qui opère comme un guide lors de décisions délicates.

C/ Planning stratégique :

Par où commencer ? Qui impliquer ? Combien cela va-t-il coûter et combien cela peut-il rapporter ? Comment gérer le court terme et le long terme ? Quand communiquer et que communiquer ? Qui est responsable de quoi ? Quel objectifs à 1, 4, 8, 10 ans ? Etc. Toutes des questions qui trouveront réponses dans un plan d'actions dont l'intensité et le rythme des actions dépendront des différents états des lieux menés en A1.

D/ L'implémentation des actions :

Cette partie-ci, plus classique, vise à suivre et adapter constamment la démarche. Cela suppose un système de management, une structure de responsabilités et beaucoup de sensibilisation, d'information et de formation.

Etape 1: Déterminer le contenu de votre mission.

Le contenu de la mission ou du projet dépendra fortement du contexte. Le tableau

suivant vise justement aider à fixer le contenu de la mission en fonction de l'avancement en durabilité de l'entreprise.

Phase d'incubation

Phase d'éco-efficience

Fin de phase d'éco-efficience

Nous avons peu de support de la direction. Ils sont au courant des initiatives mais ne s'impliquent pas.

Nous avons du soutien de la direction.

La plupart des initiatives en durabilité sont intégrées aux processus organisationnels (formation des nouveaux membres du personnel, critères durables dans les contrats fournisseurs,...)

Le management n'a pas une bonne compréhension de la durabilité et des enjeux pour l'organisation.

Les efforts menés en durabilité sont reconnus et formalisés. Ils visent surtout l'éco-efficience.

Le développement durable est évident dans notre culture ; cela se voit ou s'entend constamment.

Nous avons mis en oeuvre un ou deux petits projets. L'effort est invisible pour la majorité du personnel.

Nous avons l'ambition d'impliquer toute l'organisation.

Le développement durable fait partie de l'image de l'organisation.

 

Une structure temporaire (Green Teams, Steering Committee,...) est en place.

 

Sans soutien de la direction

Avec soutien de la direction

Fin de phase d'éco-efficience

Début de phase de durabilité

Trouvez un projet sans risque mais au potentiel économique rapide (quick wins). Rassemblez des données d'évaluation d'impacts.

Déterminez les meilleures opportunités d'actions (éco-efficience).

Systématiser les actions d'éco-efficience et les quicks wins.

Suivre l'ensemble de la méthodologie et y intégrer tous les résultats, outils, etc. du passé.

Utilisez les réseaux informels pour mener un projet pilote.

Lancer des projets pilotes.

Communiquez les résultats. Eduquez et impliquez les employés

 

Documentez vos résultats en €. Approchez la question avec le management sur base des résultats de votre projet. Montrez les opportunités d'actions.

Communiquez dès l'obtention des premiers résultats. Eduquez et impliquez les employés.

Approfondissez les étapes 2, 3, 4, 6, 7, 8, 9.

 

Approfondissez les étapes 2, 3.

Créez un Steering Committee.

 
 
 

Approfondissez les étapes 2, 3, 6, 8, 9.

 
 

Tableau n*1 : les phases de la durabilité dans l'entreprise.

Il est impératif de réaliser qu'un plan d'actions unique, s'étendant même sur plusieurs

années, La stratégie en durabilité doit être perçue comme un processus itératif, déroulant les plans d'actions comme les marches d'un escalier. Chacune permet d'accéder, sans effort excessif, à la suivante. C'est bien l'enchaînement des marches qui permet d'atteindre le but fixé au départ. Ce but, en stratégie de durabilité, se concrétise dans la vision d'un fonctionnement 100% durable de l'entreprise. Il est encore très difficile de construire une économie 100% durable tant les modes de production et de consommation devront changer. Il est donc nécessaire de procéder par étapes, en s'assurant que chacune tire un peu plus l'entreprise vers sa vision 100% durable. Ainsi, chaque étape (ou plan d'actions) deviendra au terme de son exécution, la plate-forme de lancement de la suivante. La stratégie de durabilité, faute de mieux, est itérative.

Etape 2: Analyse des impacts environnementaux et sociaux.

Ø Analyse et évaluation de vos impacts (positifs et négatifs) environnementaux et sociaux afin de connaître vos priorités en durabilité ;

Ø Générer des références (« base line », base de comparaison des progrès) et des indicateurs de mesure de progrès ;

Ø Faire émerger des idées d'actions tangibles.

Etape 3 : déterminer et partager le « business case » pour la durabilité.

L'étape 2 a permis de déceler les priorités en matière de durabilité. Cela ne suffira néanmoins pas à fixer l'ordre des actions à mener. Il reste à anticiper les tendances durables de son marché.

ü Objectif

Déterminer les priorités en durabilité, non plus en termes d'impacts mais de marché. La question qui est spécifiquement visée dans cette étape est : comment gagner d'argent en étant plus respectueux envers la société et l'environnement ?

ü Comment s'y prendre ?

Deux sous-étapes :

La première consiste à déterminer les pressions dans l'environnement extérieur de l'entreprise, favorables et non favorables à une démarche de durabilité en interne (analyse des 7 forces dans l'environnement extérieur de l'entreprise : regard porté vers l'extérieur) (figure 5).

La deuxième vise à inventorier les forces et capacités en interne pour une démarche de durabilité (inventaire de l'existant : regard porté vers l'intérieur). Cette partie vise d'avantage à répertorier les forces disponibles en interne.

Figure 5 : les 7 forces dans l'environnement extérieur de l'entreprise.

Etape 4 : Choisir un modèle de durabilité.

ü Objectifs :

Le modèle « The Natural Step » n'est évidemment pas la seule façon de voir le développement durable mais il est simple et pertinent. Il existe d'autres modèles scientifiques qui sont également très pertinents. Cette étape doit répondre à la question fondamentale quant à savoir comment l'entreprise, en interne mais également vers l'externe, définit la durabilité. Cette question est fondamentale car une réponse pertinente et satisfaisante pour tous évitera toute une série d'arbitrages et de discussions coûteuses en ressources.

ü Qualités d'un bon modèle ou d'une bonne conception du développement durable :

· Simplicité sans être simpliste ;

· Validité pour tout type d'activité ou d'échelle ;

· Création d'un modèle mental de durabilité qu'il est possible de transmettre facilement ;

· Pas de solution prescriptive, mais bien un squelette à habiller de façon participative ;

· Pensée systémique de cause à effet permettant d'éviter de créer de nouveaux problèmes en solutionnant les anciens ;

· Mesurabilité par des indicateurs, quantitatifs stricts ou plus qualitatifs.

Etape 5 : Exercice de création d'une vision, imaginer l'entreprise 100% durable.

L'étape 5 s'appuie sur la précédente ainsi que sur l'étape 2 (Analyse des impacts environnementaux et sociaux), pour construire une vision de l'entreprise qui fonctionnerait parfaitement et durablement, c'est-à-dire en accord avec les principes de durabilité du modèle proposé, « The Natural Step par exemple ».

ü Objectifs :

· Fournir un langage commun entre les différents départements ;

· Inspirer une version 100% durable de l'entreprise qui soit enthousiasmante pour le personnel et l'externe ;

· Interroger sans concession l'actuel «business model» sur ses performances en durabilité ;

· Etablir une première liste d'actions tangibles.

Etape 6 : Planifier les actions.

A ce stade, nous avons fait un état des lieux de la durabilité de l'entreprise :

· Nous connaissons les impacts environnementaux et sociaux de l'entreprise (étape 2) ;

· Nous reconnaissons aujourd'hui et pour quelques années encore les forces externes qui poussent l'entreprise vers plus de durabilité. Face à cela, nous avons « scanné » les ressources humaines de l'entreprise pour y déceler les compétences et l'énergie (humaine) qui nous seront utiles au moment de construire la vision ou de lancer les premières actions (étape 3) ;

· Nous avons ensuite choisi un modèle de durabilité dans lequel nous avons projeté les missions de l'entreprise, ses raisons d'être. Il en est sorti une vision de l'entreprise fonctionnant durablement avec la biosphère (étape 4 et 5). On a terminé ces étapes en confrontant cette vision avec les impacts (calculés à l'étape 2) et les actions du passé qui ont été identifiées à l'étape 3. Cela nous a éclairés sur les grandes priorités en termes de durabilité ;

· Nous savons où nous sommes, nous savons où nous allons, il reste alors à trouver le chemin le plus efficient entre les deux. C'est l'objet de l'étape 6, la planification stratégique des actions.

Dans cette étape, nous réutiliserons les résultats de l'étape 2, 3 et 5 essentiellement. Les étapes 2 et 5 parce qu'elles nous donnent les priorités d'actions en termes de durabilité et l'étape 3 car elle nous indique quelles sont les priorités de marché. Et comme on le disait il y un instant, l'étape 3 a été l'occasion de répertorier les forces vives sur lesquelles compter pour l'action.

ü Objectifs :

· Développer un plan d'actions à long, moyen et court terme pour atteindre la durabilité, répondant aux deux questions suivantes:

- Que faire pour améliorer les performances en durabilité de l'entreprise ?

- Comment gérer les efforts qui devront être réalisés pour améliorer les performances (cette partie sera néanmoins traitée dans les étapes 7, 8, 9) ?

· Décider où et comment commencer ;

· Développer un système, propre à l'entreprise, pour sélectionner les actions parmi les dizaines d'idées qui émergeront et les hiérarchiser.

ü Résultats :

· Un plan d'actions initial qui peut être diffusé pour commentaires et améliorations.

ü Comment s'y prendre?

1 : fixez-vous les objectifs à atteindre.

2 : générez des idées d'actions tangibles pour chacun des objectifs (séances participatives avec les personnes ressources identifiées en étape 3 et au minimum avec les participants de la séance sur la vision).

3: Mettez de l'ordre dans vos actions.

Etape 7 : Adapter le management.

ü Objectifs :

Maintenant qu'un plan d'actions sur le court, moyen et long terme est construit et validé par le plus haut niveau de l'entreprise, il s'agit de monter la structure de management qui le portera.

ü Structure classique pour porter les efforts en durabilité :

En théorie, cela pourrait être la structure de management en place. En pratique, c'est pourtant rarement le cas. L'intégration de la durabilité dans les opérations d'une entreprise représente un tel changement que l'équipe dirigeante préfère en général monter une structure parallèle, mais temporaire, telle par exemple un comité de pilotage. La durabilité impliquant l'ensemble des départements de l'entreprise, un comité de pilotage représentatif des fonctions clés aura la légitimité de constituer des groupes de travail bien spécifiques et transversaux, indispensables à l'étude des problématiques de durabilité qui ne s'arrêtent aux portes des départements d'une organisation. Au comité de pilotage s'ajoute fréquemment une fonction de direction des opérations de durabilité. Nouveau type de fonction au directorat de l'entreprise, le responsable de la durabilité préside le comité de pilotage, veille à l'exécution du plan d'actions et fait directement rapport au directeur de l'entreprise.

Etape 8 : Construire un système de gestion de la durabilité.

En introduisant la durabilité dans les opérations de l'entreprise, on comprend

rapidement qu'il est nécessaire de construire un système objectif et rationnel pour déterminer les objectifs et priorités, contrôler les progrès dans les actions engagées, obtenir des chiffres clés facilement communicables et plus généralement veiller au succès de toute l'initiative de durabilité. Ce système, pressenti comme nécessaire, se définit comme un système de gestion.

Les systèmes de gestion sont nombreux. Les plus répandus sont les systèmes de gestion de la qualité ISO 9000 et de l'environnement (ISO 14001 ou EMAS). Ici, nous parlons de systèmes de gestion de la durabilité, ou « Sustainability Management System » (SMS). Le périmètre d'analyse, d'actions et de contrôle s'élargit donc aux sphères sociales et économiques par rapport à un ISO 14001 par exemple. La sphère environnementale elle-même élargit sa vision, puisque les limites et de principes de fonctionnement de la biosphère servent de guide. Enfin, un SMS doit être calibré pour rechercher les quicks wins : faire mieux pour la durabilité et l'entreprise.

ü Objectifs :

· Assurer que l'initiative persiste indépendamment des personnes ;· Fournir des informations et des indicateurs pour le suivi et la communication.· Fournir un cadre systématique et rigoureux pour progresser vers la version 100% durable de l'entreprise ;

· Conserver et valoriser l'expertise acquise dans les projets ;

· Fixer les priorités de façon à éviter la confusion ;

· Réduire les situations à risques juridiques ;

· Permettre une politique proactive plutôt que réactive ;

· Et surtout, fournir un suivi financier de la démarche.

ü Les quatre parties d'un SMS :

Comme tout système de gestion, un SMS comprend les parties suivantes :

1. Planification ;

2. Implémentation des actions ;

3. Suivi et gestion de la performance des actions et du système lui-même ;

4. Révision régulière des résultats et de l'état du système pour « corriger le tir » le cas échéant.

Etape 9 : Sensibilisation et formation continue :

Etant donné les taux d'occupation et le niveau de stress du personnel en entreprise, il vous faudra une bonne dose de communication, finement ciblée, pour garder l'enthousiasme des premiers jours. Un bon plan de sensibilisation et de formation vous permettra de générer une compréhension générale des liens entre les missions

de l'entreprise et les questions soulevées par la durabilité. Le but ultime est donc d'introduire chez les collaborateurs une vision durable positive et partagée de l'entreprise.

La notion de la RSE est globale, même si sa définition et les raisons de son adoption diffères (imposée par les lois ou c'est une conviction des dirigeants), parce qu'elle signifie que chaque organisation économique doit se sentir responsable, pas seulement de faire de profit, mais responsable de ses impactes sociétaux .Par contre la RSE doit être relativisée au contexte économique social et culturel de chaque entreprise.

La RSE suppose que les entreprises déterminent des stratégies à multiples enjeux où le développement économique sert à la fois le développement social et la préservation de l'environnement.

SECTION 2 : Les stratégies de l'intégration de développement durable.

L'adoption de pratiques qui sont à la fois viables sur le plan économique et responsables sur le plan social et environnemental contribue au développement social et à la prospérité.

Pour une entreprise, s'engager dans une démarche de développement durable vise à améliorer sa performance économique, mais également sociale et environnementale. Elle implique généralement d'intégrer les bonnes pratiques de gouvernance et d'éthique, en plus d'impliquer les communautés et partenaires, et ce, dans une vision de développement à long terme.

La démarche de développement durable se réalisera dans le contexte et en considérant les enjeux de chaque entreprise, de chaque secteur d'activité. Pour cette raison, chaque démarche sera distincte et adaptée, bien qu'elle puisse suivre des principes reconnus. Elle demande des changements profonds, comparée à l'implantation de pratiques éco responsables, mais offre le potentiel de bénéfices supplémentaires. On cite quelques exemples de stratégies choisies par les entreprises :

A. Analyse de cycle de vie (ACV) ou éco-conception.

L'éco-conception est devenue une démarche essentielle dans la stratégie Développement Durable de nombreuses entreprises.

Cette approche consiste à intégrer les problématiques environnementales dès la phase de conception de produits, de services ou de processus industriels, et ce, dans l'objectif d'en diminuer l'impact environnemental.

Le critère environnemental devient ainsi un aspect essentiel à considérer lors de projets industriels, au même titre que les critères économique, design, qualité, etc...

Dans une démarche d'éco-conception, une première étape consiste à évaluer les impacts environnementaux du produit actuel avant de mettre en oeuvre des alternatives d'amélioration, des actions de communication, voire une stratégie d'entreprise.

Pour réaliser cette évaluation, plusieurs expertises sont à disposition, dont l'Analyse du Cycle de Vie. Une méthode à la fois normalisée ISO 14040-44, et encouragée par la Commission Européenne dans son programme de promotion de la consommation et de la production durable.

L'ACV repose sur deux principes essentiels :


· La prise en compte de toutes les étapes du cycle de vie du produit : de l'extraction des matériaux jusqu'à sa fin de vie (aussi bien sa réutilisation, son recyclage, sa valorisation énergétique, ou son élimination). On parle souvent de vision du « berceau à la tombe » ou du « berceau au berceau ».


· L'approche multicritère permettant de quantifier les potentiels impacts environnementaux du produit selon différentes catégories:

Ø Changement climatique.

Ø Impacts sur les écosystèmes.

Ø Impacts sur les ressources.

Ø Impacts sur la santé humaine.

L'Analyse du Cycle de Vie est l'un des outils les plus reconnus scientifiquement pour l'évaluation quantitative, complète, des impacts environnementaux potentiels d'un produit, service ou procédé industriel.

Pour mener une étude ACV complète et rigoureuse, il est indispensable de mobiliser toutes les parties prenantes de l'entreprise afin de s'assurer que les objectifs de l'étude sont partagés et que l'accès aux données (matériaux, procédés de fabrication, schéma logistique, scénarios d'usage du produit, etc.) sera facilité. A ce titre, l'implication des fournisseurs, sous-traitants et des départements achats et logistique s'avère généralement nécessaire.

B. Le commerce équitable.

Le Commerce Équitable est un partenariat commercial, fondé sur le dialogue, la transparence et le respect, dont l'objectif est de parvenir à une plus grande équité dans le commerce. Il contribue au développement durable en offrant de meilleures conditions commerciales et en garantissant les droits des producteurs et des travailleurs marginalisés. Les organisations du Commerce Équitable (soutenues par les consommateurs) s'engagent activement à soutenir les producteurs, à sensibiliser l'opinion et à mener des campagnes en faveur de changements dans les règles et pratiques du commerce international conventionnel.

A cette définition de FINE, les organisations internationales de Commerce Equitable ont ajouté plusieurs objectifs du commerce équitable :

Ø Améliorer les conditions de vie et le bien-être des producteurs en améliorant leur accès au marché, en renforçant les organisations de producteurs, en payant un meilleur prix et en ayant une continuité dans la relation commerciale.

Ø Donner un exemple de partenariat commercial basé sur le dialogue, la transparence et le respect.

Ø Protéger les droits humains en encourageant la justice sociale, des pratiques environnementales saines et la sécurité économique.

Ø Encourager les possibilités de développement pour les producteurs défavorisés, en particulier les femmes et les populations autochtones et protéger les enfants de l'exploitation dans le processus de production.

Ø Faire prendre conscience aux consommateurs de l'effet négatif du commerce international sur les producteurs de façon à ce qu'ils exercent leur pouvoir d'achat de façon positive.

Ø Mener des campagnes pour faire changer les règles et les pratiques du commerce mondial.

C. Les investissements socialement responsables.

Nombre de gérants se sont aujourd'hui convertis à l'ISR. Les fonds gérés selon ces principes et baptisés « fonds socialement responsables », « fonds développement durable » ou « fonds éthiques » tentent de concilier performance financière et extra- financière. Précisément, la performance financière se traduit par l'optimisation du couple rentabilité-risque, tandis que la performance extra-financière porte sur le respect de certaines exigences en matière de protection de l'environnement, d'actions sociales et de gouvernance d'entreprise (c'est que l'on appelle les critères ESG). Schématiquement, on distingue trois grandes approches, celles-ci ayant bien sûr tendance à se conjuguer en pratique :

Ø Une approche de filtrage (screening). Le filtrage négatif est fondé sur l'exclusion de certains secteurs comme l'armement et le tabac ou de certaines entreprises, au motif qu'ils ne sont pas « éthiques ».A contrario, le filtrage positif consiste à privilégier des secteurs d'activités en raison de leur implication pionnière dans le développement durable (énergies renouvelables, transports propres, etc.).

Ø Une approche best-in-class, fondée sur la sélection d'entreprises qui réalisent les meilleures performances financières, environnementales et sociales sans qu'aucun secteur ne soit exclu ou privilégié a priori. Cette approche cherche à promouvoir la responsabilité sociale au sein de toutes les entreprises en privilégiant, dans chaque secteur, les entreprises les plus « vertueuses ». La pression sur les entreprises est ici indirecte.

Ø Une approche d'activisme actionnarial dans laquelle les investisseurs ont pour ambition de faire évoluer la politique des entreprises en s'impliquant davantage dans la conduite de celles-ci et, le cas échéant, en faisant pression sur les dirigeants en étant actionnaires, donc co-propriétaires des entreprises, on est mieux à même d'orienter ces dernières dans la voie de la responsabilité sociale. L'engagement actionnarial va du simple dialogue avec les dirigeants, à l'exercice actif des droits de vote et à la proposition en assemblée générale d'actionnaires d'un certain nombre de résolutions relatives aux critères ESG. De manière générale, l'engagement actionnarial est beaucoup plus répandu dans les pays anglo-saxons qu'en Europe. Cette pratique s'est notamment structurée dans les années 1970 lors des luttes pour les droits civiques et la lutte anti-apartheid.

Une stratégie qui privilégie une gestion soucieuse des impacts environnementaux et sociaux peut être profitable, tant par la baisse des coûts que par l'augmentation des revenus engendrés. L'avantage en termes de coûts est double :  

Ø une meilleure prévention des coûts associés aux accidents et aux conflits (permet d'anticiper sur les contraintes réglementaires futures, de réduire le coût des assurances, les coûts juridiques liés aux procès éventuels, les coûts liés aux grèves du personnel, de bonnes relations de travail permettent d'améliorer la productivité des salariés, etc.) ;  

Ø une économie de matériel et d'énergie (le recyclage permet de réduire certains coûts, il est en outre probable que les technologies propres soient aussi les plus performantes, etc.).

D. L'innovation :

L'innovation est un facteur clé de la compétitivité. Elle aide les entreprises à développer de nouveaux produits et processus, en vu d'améliorer leurs impacts environnementaux et sociaux.

Les chercheurs identifient trois paliers d'innovation dans l'entreprise soit dans les procédés, au niveau organisationnel et au niveau des produits.

Ø Innover au niveau des procédés par des initiatives environnementales: L'innovation durable au niveau des procédés a pour objectif de produire des biens et des services en utilisant moins de ressources et à augmenter l'éco-efficacité des activités de production, notamment en réduisant la production de déchets ou la consommation d'énergie.

Ø L'innovation organisationnelle durable passe avant tout par la collaborationAu niveau organisationnel, le plus grand agent d'innovation est la collaboration avec des agents externes, qui permettent de réfléchir sur l'organisation interne, accéder à de nouvelles ressources ou des ressources complémentaires et améliorer la capacité de résolution de problèmes. Au niveau interne, l'intégration d'une vision durable dans l'entreprise, la formation des employés, l'élaboration d'un code de conduite, font partis des moyens d'inciter l'innovation durable.

Ø Innover avec des produits durables: l'innovation des produits est un autre moyen d'innover de façon durable, par exemple en utilisant des matériaux responsables et en analysant le cycle de vie des produits. L'étiquetage éco est également une bonne façon pour les entreprises de tirer avantage de la différenciation de ses produits, tout en profitant de sa flexibilité et de sa capacité à répondre aux changements du marché. De plus, cela peut permettre de mieux atteindre les régulations environnementales présentes et futures.

Il est utile de planifier une innovation durable autant au niveau des procédés, organisationnel et des produits, car elle opère souvent simultanément aux trois niveaux. Également, établir sa stratégie d'entreprise en incluant le souci de l'environnement, la société et l'économie est un bon gage de rentabilité et de durabilité.

E. La dématérialisation :

La dématérialisation consiste à remplacer un produit matériel avec un substitut immatériel qui répond au même besoin. Par exemple, certaines entreprises génèrent des programmes qui optimisent la consommation de papier en remplaçant des documents papier par des documents électroniques. Les entreprises peuvent aussi réduire la quantité d'énergie qu'elles consomment et les gaz à effet de serre qu'elles produisent en réduisant les déplacements et en privilégiant les visioconférences. Elles peuvent aussi remplacer des produits par des services. Exemples : louer et entretenir des produits au cours d'une durée de vie prescrite au lieu de les vendre.

F. La GRH responsable :

Les professionnels en ressources humaines (RH) peuvent jouer un rôle proéminent dans l'amélioration de la performance sociale de l'entreprise ainsi que dans le soutien de la démarche de responsabilité sociale d'entreprise (RSE) ou de développement durable (DD).

Concrètement, les pratiques responsables de GRH se déclinent en des initiatives de formation, de programmes de conciliation travail/famille/vie privée, de prévention de santé et sécurité au travail, de politiques de rémunération équitable et incitative ainsi qu'en gestion de la diversité et des talents.

Les entreprises adoptant de nouvelles pratiques et politiques de GRH intégrant les principes de RSE/DD peuvent mieux faire face à des enjeux tels que l'attraction et la rétention de la main-d'oeuvre qualifiée et des jeunes, la valorisation des compétences des employés et leur développement dans un contexte de forte concurrence internationale ainsi que la réduction des coûts socio-économiques liés à l'augmentation des problèmes de santé mentale.

Cette initiative est alors un moyen :

Ø d'accroître le bien-être des employés;

Ø d'améliorer l'image citoyenne de l'entreprise;

Ø d'accroitre sa capacité d'attraction et de rétention de la main-d'oeuvre;

Ø de susciter l'engagement et la mobilisation des employés.

En ce sens, les pratiques de GRH et de RSE/DD respectent les droits fondamentaux de l'être humain, encouragent le développement et l'utilisation optimale des compétences, favorisent l'accomplissement des employés, et ce, tout au long d'une relation d'emploi durable. La GRH mise en lien avec les principes de RSE/DD génère des bénéfices multiples d'ordre organisationnel, commercial et stratégique pour les entreprises. Elle concilie la performance financière et la performance sociale (à travers l'engagement mutuel à agir dans l'intérêt de l'autre partie) qui sont requises pour conserver et consolider l'avantage compétitif des entreprises et assurer leur pérennité à long terme.

G. Engagement communautaire :

Les entreprises ne peuvent fonctionner indépendamment de la communauté dans laquelle elles opèrent. Un soutien mutuel entre les entreprises et la communauté est primordial afin de maximiser les bénéfices des deux parties.

Les entreprises et les communautés locales sortiront gagnantes d'une relation de collaboration. Quand les propriétaires d'entreprise et les gestionnaires se sentent appréciés, appuyés et qu'ils ont l'espace pour prospérer et innover, ils sont plus poussés à investir dans la communauté. Ainsi, les deux parties gagnent à faire un effort concerté afin de renforcer leur relation.

Les propriétaires et les gestionnaires doivent comprendre que d'investir dans la communauté peut générer un plus grand appui qui se traduira en bénéfices économiques. Ils  peuvent appuyer leur communauté par :

Ø Le soutien des associations et les diverses ONG.

Ø L'aide à l'enfance et aux personnes handicapées.

Ø Organisation des activités sportives, culturelles et de sensibilisation au profit de la communauté.

H. Elaboration d'un Système de Management Environnemental (SME) :

Pour maîtriser les problèmes environnementaux, les entreprises sont de plus en plus

nombreuses à intégrer les préoccupations environnementales dans leur gestion quotidienne. Cette intégration amène le système de management classique des entreprises à évoluer pour faire apparaître de nouveaux types de management entre autres le management environnemental. Ce nouveau management s'exerce dans les entreprises par le biais d'un ensemble de dispositifs regroupés généralement sous l'appellation de « Système de Management Environnemental ».

Apparu dans les années 1990, le Système de Management Environnemental désigne les

méthodes de gestion et d'organisation environnementales d'une entreprise. C'est une démarche qui reste encore aujourd'hui innovante, car elle vise à prendre en compte de façon systématique l'impact des activités de l'entreprise sur l'environnement, à évaluer cet impact et à le réduire. En effet, le SME s'inscrit dans une perspective de développementdurable puisqu'il implique une interdépendance entre développement économique et qualité de l'environnement.

Théoriquement, il existe deux références en matière de SME: la première est le système

Européen Environnemental Management and Audit System(EMAS), la seconde est la norme

internationale ISO 14001. Chacune de ces deux références encouragent les entreprises à suivre le chemin de l'amélioration continue de la performance environnementale. Cette dernière constitue un concept clé dans le système de management environnementale.

1. Objectifs du SME.

L'intérêt principal d'une démarche de Management Environnemental est de disposer d'un

outil permettant de coordonner l'ensemble des initiatives environnementales dans une démarche globale et transversale. Cependant, d'autres objectifs peuvent être poursuivis à travers la mise en place d'un Système de Management Environnemental, nous en citerons :

1.1. Les objectifs économiques

Si la mise en place d'un SME représente un investissement financier, cet investissement

est selon la norme ISO 14001, compensé par la maîtrise des coûts induite par la démarche,

notamment à travers :

Ø l'optimisation des coûts liés à la consommation d'énergie, d'eau et de matières

premières ou à la gestion des déchets.

Ø Réduction de certains coûts engendrés par des pollutions du milieu ou des accidents :

frais de remise en état de l'environnement, amendes, dommages-intérêts,

augmentation des primes d'assurances et des taux d'intérêts bancaires, etc.

1.2. Les objectifs au niveau organisationnel

Sur le plan du fonctionnement interne, le SME apporte une méthode de gestion qui a pour principal avantage d'instaurer une structure au sein de l'organisme, cela permet de procurer des gains de temps, de rendement et de compétitivité. Le SME vise théoriquement à l'amélioration des performances et de la mobilisation du personnel.

Cette démarche tend à décloisonner les différents services, à mettre en place des méthodes de travail transversales et à donner un sens et une cohérence aux actions entreprises. Ainsi, en permettant de sortir de la routine et en donnant une valeur ajoutée au travail, le SME peut avoir un effet de motivation du personnel. Il permet de libérer un potentiel d'initiatives et de valoriser le savoir-faire de chacun.

1.3. Les objectifs administratifs

Le SME implique la prise en compte des exigences législatives réglementaires et des

actions de communication. C'est donc une réponse aux exigences des pouvoirs publics en

matière d'impact environnemental : respect de la réglementation, communication, transparence, maîtrise des risques, etc. Il permet de mettre en place une bonne gestion de la réglementation et de diminuer les risques pénaux. En cas d'accident, un SME peut se fairevaloir devant un tribunal comme preuve des dispositions environnementales prises par la direction.

1.4. Un gain en termes d'image.

Un SME va au-delà du strict respect des textes législatifs. En menant une politique

environnementale volontariste, l'entreprise peut bénéficier d'un retour d'opinion positif.

L'évolution sociale fait que les clients comme les consommateurs sont de plus en plus sensibles aux actions de protection de l'environnement et de prévention de la pollution. L'impact en terme d'image de marque permet à l'entreprise d'accéder à de nouveaux marchés, ainsi que d'établir des relations de confiance avec ses clients et ses partenaires. Ce qui induit à terme une baisse des coûts de marketing et de relations publiques.

1.5. Un moyen de synergies locales.

En ce qui concerne les relations externes, le SME est un encouragement à mettre en place des approches partenariales visant à provoquer des synergies entre acteurs du territoire. Les synergies peuvent être ressenties par exemple lorsqu'une entreprise vends ses déchets (exemple : papiers, bois, tôles de plastique ou de fer, etc.) à une autre entreprise qui les utilisent comme matières premières. Cela permet à l'entreprise vendeuse d'éliminer ses déchets tout en étant rémunérée, à réduire la taxe de stockage des déchets, etc. Aussi, cette pratique permet à l'entreprise qui achète ses matières premières de réduire sa facture d'achat.

Dans tous les cas, c'est une occasion de mobiliser et de faire participer les acteurs locaux et

Les partenaires privés ou publics, de développer des relations avec les autorités compétentes, et même de bénéficier de conseils, voire de ressources humaines et financières.

2. Les étapes de Système de Management Environnemental.

Figure 6 : Démarche du système de management environnemental de type ISO 14001.

Comme épilogue, nous pouvons dire que le SME est l'un des outils de gestion interne qui

favorise l'intégration précoce d'objectifs écologiques précis dans les autres systèmes de gestion et processus de décision. Il établit la structure organisationnelle, les responsabilités, les pratiques, les procédures, les procédés et les ressources nécessaires. C'est avant tout une technique de management, qui repose sur une approche systématique et un objectif précis qui est celui de mettre en oeuvre, évaluer et améliorer la politique environnementale.

A. Réduction des émissions de GES.

Le plan d'action résultant d'une évaluation des émissions de GES a pour but de diminuer globalement les émissions de gaz à effet de serre liées à l'activité. Il pourra donc s'attacher aux émissions directes, indirectes ou évitées. Il portera soit sur les quantités d'unités d'oeuvre employées, soit sur les facteurs d'émission liés à celles-ci. D'un service à l'autre, les marges de réduction possibles en matière d'émissions de GES seront très variables, et ne pourront être déterminées qu'après l'achèvement de l'évaluation chiffrée des émissions. Même si les marges de réduction sont faibles, les actions entreprises pourront avoir un caractère d'exemplarité pour les autres services. L'expérience prouve également que la mise en oeuvre d'un plan d'actions pour la réduction des émissions de GES est un excellent levier de communication interne pour la mobilisation des collaborateurs du service autour d'un objectif de développement durable partagé par tous, et qui se caractérise au quotidien par une multiplicité d'« écogestes ».

On peut citer comme exemples de pistes de réduction :

Ø Energie :

· Amélioration de la performance énergétique des processus de traitement, voire modification de tout ou partie du processus;

· Actions d'économies d'énergie sur les bâtiments: isolation, ampoules basse consommation/tubes fluorescents, modification des consignes de chauffe, d'éclairage ou de climatisation des bâtiments ;

· Mise en oeuvre de source de production d'énergies renouvelables sur les sites : solaire thermique ou PV, éolien, pompes à chaleur, géothermie, microturbines, digestion, production et valorisation de biogaz ;

Ø Réactifs et consommables :

· Tenir compte dans le choix ou les politiques d'achat des réactifs de leur facteur d'émission. Par exemple, utiliser du charbon actif d'origine biologique, choix du chlorure ferrique élaboré avec le processus de fabrication le moins émissif.

· Lors des modifications lourdes des process, choisir ceux utilisant les réactifs les moins émissifs (à titre d'exemple, un traitement physico chimique est 4 à 5 fois plus émissif qu'un traitement biologique en raison du chlorure ferrique utilisé).

Ø Procédés :

· Maîtrise des fuites des systèmes de climatisation.

· Modification des horaires de production.

Ø Fret :

· Privilégier des achats de proximité ;

· Privilégier le fret ferroviaire ou maritime plutôt que le fret aérien ou routier.

Ø Déplacement des personnes :

· Mise en oeuvre d'un plan de déplacement d'entreprise ;

· Incitation au covoiturage, aux déplacements en transports en commun, aux déplacements en train sur les longues distances, mise en oeuvre de la téléconférence ou de l'audioconférence, promotion du télétravail ;

· Formation des agents à l'éco-conduite (qui peut conduire à une économie de carburant parfois significative) ;

· Prise en compte des émissions de GES dans les politiques d'achat des véhicules de service.

Le comportement stratégique des entreprises en matière de DD peut être très variable, depuis des comportements de refus ou d'évitement, jusqu'à des stratégies pro-actives ou de bouleversement, en passant par des comportements d'intégration partielle. On distingue trois types de comportement en fonction du degré d'intégration de la DD dans la stratégie globale :

Ø Premier type de comportement, la responsabilité sociétale est séparée de l'activité

économique. Exemples : actions de sponsoring, marketing philanthropique, actions

de mécénat... Ces initiatives n'ont aucun impact direct sur les décisions stratégiques

de l'entreprise.

Ø Le deuxième type de comportement peut être qualifié d'intégration faible. Les

actions de l'entreprise sont faiblement reliées à la stratégie globale ou portent sur

des activités marginales. Elles sont importantes pour de meilleures performances

sociétales, mais ne modifient pas les axes stratégiques de l'entreprise. Exemples :

utilisation prioritaire de papier recyclé, accueil de stagiaires en contrat

d'apprentissage...

Ø Dans le troisième type d'entreprises, les actions cherchent à faire entrer la

dimension environnementale et sociale dans la stratégie de l'organisation et à peser

sur la transformation de son système de management. Exemple : éco-conception des

produits...

Intégrer le développement durable dans ses réflexions stratégiques, comme dans ses processus d`approvisionnement , de production et de vente s'impose donc petit à petit à l'entreprise comme une nécessité pour assurer sa pérennité, ménager son image, exercer sa responsabilité sur le long terme et mieux maîtriser les risques sociétaux et économiques .Néanmoins cette intégration est souvent affrontée par des obstacles et défis d'ordre stratégiques culturels ,organisationnels , économiques....

SECTION 3 : Les défis de l'intégration de D.D dans les stratégies des entreprises.

Les principaux défis du développement durable auxquels sont confrontées les entreprises reflètent une prise de conscience croissante des difficultés à débattre dans un système mondial de plus en plus complexe, caractérisé par le grand nombre de parties prenantes et des forces qui se soutiennent ou s'opposent, entraînant des changements constants et rapides dont les résultats sont imprévisibles. Ces défis sont :

Défi 1 : la contribution de tous pour élaborer des politiques efficaces portant sur des enjeux pertinents.

Élaborer des politiques publiques judicieuses sur les enjeux environnementaux constitue indéniablement un processus complexe. Mais l'incertitude créée par l'incapacité des gouvernements à agir aggrave les défis actuels en matière de planification des entreprises.

Dans les domaines où les gouvernements ont réussi à surmonter l'inertie et à légiférer, ces politiques entrent souvent en conflit les unes avec les autres ou aux niveaux local et national ainsi qu'avec les autres politiques énergétiques, économiques et sociales. Non seulement les entreprises qui s'efforcent de respecter les nombreuses politiques conflictuelles doivent-elles déployer d'importantes ressources humaines, mais elles ne sont pas en mesure d'éduquer les consommateurs pour qu'ils fassent un usage responsable de leurs produits et services. Par exemple, les consommateurs doivent s'attendre à recycler une même tasse de café en carton de quatre façons différentes dans les différentes villes d'une même région. Dans une ville, la tasse et le couvercle sont tous deux recyclables, dans une autre ville, le couvercle et la tasse sont tous deux recyclables, mais par des moyens différents, dans une troisième ville encore, la tasse est recyclable mais pas le couvercle et dans une dernière ville, la tasse et le couvercle doivent tous les deux être jetés.

Défi 2 : La meilleure façon de mobiliser les partenaires des entreprises au sein de la chaine de valeur de l'industrie.

Une collaboration efficace peut contribuer à accélérer le développement durable à l'échelle de la chaîne de valeur ou de l'industrie. Les entreprises peuvent faire tout leur possible pour améliorer leur objectif environnemental et social dans le cadre de leurs activités, mais leur mesure absolue de la performance du développement durable dépend des actions de leurs fournisseurs, de leurs distributeurs et de tous les autres membres de la chaîne de valeur.

Défi 3 : L'entreprise et le consommateur et la notion de consommation responsable.

Dans cette perspective, la consommation responsable apparaît comme le pendant et la condition d'un développement durable dont on n'espère plus qu'il naîtra d'un changement politique ou économique, mais d'une prise de conscience citoyenne. Elle serait un outil par lequel le consommateur peut agir sur le monde mais qui suppose, dès lors, qu'il soit le premier à être responsable.

Le consommateur via l'acte d'achat et la société civile via les campagnes de sensibilisation ont donc théoriquement le pouvoir de faire changer les choses, mais encore faut-il que les conditions soient réunies pour qu'ils puissent l'exercer. Celles-ci peuvent-être à la fois juridiques (possibilité pour les consommateurs d'intenter des actions en justice, absence d'interdiction des boycotts) et économiques (pouvoir d'achat, produits biologiques et équitables accessibles à prix abordable).

Défi 4 : Les structures qui permettent aux entreprises d'atteindre leurs objectifs en matière de développement durable.

Intégrer le développement durable dans une entreprise ne constitue pas une tâche facile. Dans la plupart des entreprises, le développement durable ou la responsabilité sociale (RSE) demeurent essentiellement cloisonnés et leur responsabilité relève d'un seul service, voire d'un seul employé. Même dans les cas où le développement durable est plus largement intégré dans les unités opérationnelles de l'entreprise, la communication demeure un défi.

Les efforts pour diffuser le développement durable dans l'ensemble de l'entreprise sont d'autant plus compliqués par la pléthore de définitions du mouvement. Le développement durable peut signifier des choses très différentes pour différentes personnes. Les employés ont des opinions diverses sur l'importance du développement durable et éprouvent des difficultés à comprendre comment l'appliquer dans leurs fonctions.

Même si le message du développement durable parvient à atteindre tous les employés que compte aujourd'hui l'entreprise, le travail n'est pas terminé pour autant. La relève et le recrutement remettent constamment en question l'engagement de l'entreprise à l'égard du développement durable, Il est difficile de maintenir une vision et une dynamique de changement lorsque les employés prennent leur retraite ou acceptent de nouvelles fonctions, ou encore lorsque l'entreprise recrute de nouveaux employés

Le développement durable constitue un défi pour les entreprises qui ont adopté un modèle de franchise car le pouvoir hiérarchique entre les leaders du développement durable et les propriétaires des magasins est plus faible et les possibilités d'éducation sont plus difficiles à appliquer de façon cohérente.

Défi 5 : Les entreprises et le maintien du cap de leurs programmes de développement durable à long terme malgré les changements de direction.

Le taux de roulement élevé des dirigeants a des répercussions considérables sur les programmes de développement durable des entreprises, dont les projets sont souvent assortis de périodes de récupération des coûts de plusieurs années, voire plusieurs décennies. Et les nouveaux dirigeants peuvent influencer considérablement la stratégie des entreprises.

Les nouveaux dirigeants qui n'adhèrent pas aux objectifs de développement durable de leur prédécesseur pourraient décider d'éliminer les services de RSE ou les postes de direction dans le domaine du développement durable parce qu'ils les perçoivent comme des centres de coûts. Dans ce cas, les champions du développement durable doivent sans cesse défendre la cause du développement durable auprès de chaque nouveau dirigeant.

Défi 6 : Aider les entreprises à innover davantage.

Le développement durable est le principal filon d'innovations organisationnelles et technologiques permettant d'améliorer le chiffre d'affaires et les bénéfices. Les entreprises durables parviennent à réduire leurs coûts puisqu'elles réduisent ainsi leurs intrants. Par ailleurs, l'amélioration des produits permet de générer des revenus supplémentaires ou encore de créer de nouveaux débouchés. En réalité, puisque les objectifs de l'innovation consistent à accroître le chiffre d'affaires et les bénéfices, nous constatons que les entreprises intelligentes considèrent à présent le développement durable comme la nouvelle frontière de l'innovation.

Défi 7 : L'intégration de l'approbation sociale dans la stratégie d'entreprise.

L'approbation sociale d'exercer ses activités fait référence à la volonté tacite des membres de la communauté de permettre à une entreprise d'exercer ses activités dans la région. L'approbation sociale représente un facteur critique pour la quasi-totalité des entreprises. Maintenir l'approbation sociale constitue un impératif stratégique, c'est pourquoi les directeurs du développement durable se demandent comment ils peuvent encadrer le développement durable de manière à gérer les risques et à gagner en efficacité. Le défi pour les chefs d'entreprise aujourd'hui consiste à définir le développement durable comme `la façon de faire des affaires.

Pour la plupart des chefs d'entreprise, l'approbation sociale d'exercer leurs activités a changé au cours des dernières années : « Maintenir l'approbation sociale pour qu'une entreprise puisse continuer d'exercer ses activités signifiait par le passé engager les parties prenantes et les consulter au sujet des projets qui les concernaient.

Défi 8 : La préparation efficace des entreprises et des sociétés aux répercussions des changements climatiques.

Les répercussions physiques des changements climatiques vont redéfinir des industries entières, telles que l'agroalimentaire, le tourisme et les assurances - sans parler des industries qui dépendent de ces dernières. Les changements climatiques ont été l'un des premiers sujets de recherche proposés par le Conseil des Leaders. En 2009, le REDD a étudié les risques et les occasions associés aux changements climatiques dans les principaux secteurs et les façons dont les entreprises pouvaient s'y adapter (se reporter au rapport sur les changements climatiques du REDD). Mais même si la réalité des sciences climatiques est largement acceptée, le grand public demeure essentiellement peu engagé et apathique à l'égard du problème.

Il convient d'élargir la discussion sur le changement climatique pour que les gens puissent voir les liens entre leurs activités quotidiennes et les enjeux plus vastes. Ils doivent comprendre comment les choix et les gestes qu'ils effectuent aujourd'hui ont une incidence sur l'avenir.

CONCLUSION :

Le premier chapitre a abordé la notion de développement durable avec des définitions précises des différents auteurs et organismes, on a vu notamment que le DD a trois dimensions : sociale, économique et environnementale et son objectif principal est de trouver un équilibre cohérent et viable à long terme entre ces trois enjeux ,marquant que le DD a plusieurs principes qui doivent être pris en compte par l'ensemble des gouvernements et des organismes dans leurs interventions qui affirment un engagement à l'échelle internationale pour le DD. A la fin du chapitre on a présenté les parties prenantes du DD dont fait partie l'entreprise qui doit collaborer avec les autres pour mieux intégrer le développement durable dans ses stratégies.

Dans le deuxième chapitre la notion de RSE a été largement décrite. Elle va obliger l'entreprise à réagir à des nouvelles exigences sociétales. En appliquant des stratégies de durabilité pendant toute étape de son activité l'entreprise répond mieux aux défis rencontrés.

PARTIE PRATIQUE

Etude des stratégies d'intégration de développement durable.

Dans cette partie empirique de ce travail nous allons chercher les stratégies du développement durable adoptées par les entreprises de la ville d'Agadir et les éventuelles difficultés rencontrées dans ce parcours. Pour ce on a mené une enquête pour collecter les données nécessaires on vu de les analyser et d'en faire sortir des recommandations pertinentes. Nous entamons cette partie par la méthodologie de l'étude.

PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et lieu de l'étude.

Le premier chapitre de la partie pratique traite, dans sa première section, la méthodologie de recherche et son importance pour apporter les réponses suffisantes aux questions de recherche. Ensuite, la deuxième et la troisième section sont consacrées aux informations et à la description du champ de l'étude.

SECTION 1. Méthodologie de recherche.

La méthodologie utilisée dans la présente étude est basée essentiellement sur l'approche participative. Le choix de cette méthodologie se justifie par le fait qu'elle associe activement l'un des acteurs important du développement durable. En effet les entreprises, surtout industrielles constituent un tissu colossal dans l'économie de la région Souss Massa par leurs contribution importante dans l'économie nationale, une contribution majeure au niveau national sur des secteurs clés: Agriculture : 1/3 du PIB national; Pêche 1/3 du PIB national; Tourisme 1/3 du PIB national. Sans oublier les autres rôles sociétaux de ces entreprises au niveau local et régional et surtout au niveau de la ville d'Agadir qui est dotée de potentialités importantes par rapport aux autres provinces de la région, notamment les zones industrielles comme la ZI Anza , ZI Tassila et la ZI Ait melloul.

Ce sont ces raisons qui sont derrière le choix des entreprises industrielles de la ville d'Agadir comme la cible de cette enquête.

1. Objectifs de l'étude.

Notre enquête s'est fixée comme objectifs :

Ø Décrire la perception des dirigeants des entreprises de la notion de développement durable.

Ø Déterminer comment les entreprises intègrent le développement durable dans leurs stratégies.

2. Instrument de collecte des données.

Pour amener notre enquête, nous avons élaboré un questionnaire, comme moyen de collecte des données, destiné aux entreprises parce qu'il constitue une technique d'interrogation individuelle, standardisée, composée d'une suite de questions présentées dans un ordre logique et son usage s'inscrit dans une logique d'étude à vocation descriptive.

Dans le questionnaire on a diversifié les questions de manière à ce que tous les axes du sujet seront abordés ainsi pour faciliter la tache aux interrogés. Le questionnaire est composé de 26 questions divisés en trois parties : la première est consacrée à l'identification de l'entreprise (secteur d'activité, type, structure juridique...), dans la deuxième partie, nous avons cherché comment les entreprises perçoivent la notion de `'développement durable `' et en dernière partie on a posé des questions sur les stratégies d'intégration du développement durable dans les entreprises.

On trouve à la fois dans ce questionnaire des questions fermées dichotomiques : à l'opposé des questions ouvertes, ces questions sont fermées à deux réponses possibles, une seule alternative est proposés au répondant (Oui ou Non). En raison de sa simplicité ce type de questions est très utilisé dans les enquêtes. 

Les questions à choix multiples : les réponses sont établies à l'avance et l'enquêté doit en choisir une ou plusieurs. Ce type de question offre l'avantage de faciliter le recueil et le dépouillement de l'information. Avec la possibilité d'expression à l'enquêté dans quelques questions.

3. La collecte des informations :

Notre enquête s'est déroulée pendant la période allant de 04 juin jusqu'au 17 juin 2016. Elle consiste à présenter le questionnaire aux sièges des entreprises cibles .Ensuit pour le traitement des informations, nous avons utilisé : le logiciel Sphinx qui nous a permis de présenter les données issues de l'enquête sous forme de différentes types de graphiques .

4. Difficultés et limites de l'enquête.

Les principales difficultés rencontrées au cours de la collecte des données sont essentiellement :

v La carence notable des ouvrages traitant le sujet de l'étude.

v L'indisponibilité de certains dirigeants d'entreprises.

v La dispersion spatiale des sièges des entreprises enquêtées ce que nécessite beaucoup de temps pour le déplacement.

SECTION 2. Présentation de la région de Souss Massa.

S'étendant sur une superficie de 53 789 km², soit 7,6 % du territoire national, la région Souss Massa est formée de 2 préfectures : Agadir Ida Outanane et Inezgane Ait Melloul et de 4 provinces : Chtouka Ait Baha, Tiznit, Taroudannt et Tata. 

1. Milieu naturel.

La région occupe une bande au milieu du royaume. Elle est limitée au Nord par la région de Marrakech-Safi, au Sud par la région de Guelmim-Oued Noun, à l'Est par la région de Drâa-Tafilelt et l'Algérie,  à l'Ouest par l'Océan Atlantique. C'est une jonction entre le Nord et le Sud du pays et joue de ce fait un rôle stratégique aux niveaux économique et socioculturel. 
C'est une région caractérisée par un relief diversifié : 

Ø Les chaînes montagneuses du Haut et de l'Anti Altas constituant un important réservoir hydrologique. 

Ø Les plaines fertiles du Souss-Massa. 

Elle compte plusieurs cours d'eau, dont les plus importants sont Oued Souss et Oued Massa. Ces oueds sont alimentés par plusieurs affluents. 
Le climat de la région est sec en général, influencé par l'Océan et le Sahara.

Les précipitations sont irrégulières dans l'espace et dans le temps : elles varient entre 70 et 350 mm par an ce qui dénote d'un déficit hydrique important tant au niveau des ressources en eau de surface qu'au niveau des nappes phréatiques. 
  

Figure Carte des Provinces et Préfectures de la région Souss-Massa

2. Population.

La population de la région de Souss-Massa se chiffre à 2.330.305 habitants, avec un taux de

croissance annuel de 13,18% entre 2004 et 2014.

La part de la population de la région représente 8% de la population nationale. Le poids

démographique de la région, positionne celle-ci au sixième rang en termes d'effectifs et la

fécondité y est relativement faible (2,0).

Le taux d'accroissement annuel moyen de la région sur la période 2004-2014 est équivalent à la moyenne nationale (1,42%).

3. Organisation administrative.

Préfectures et provinces

Cercles

Communes

Urbaines

Rurales

Ensemble

Agadir Ida Outanane

1

1

12

13

Inezgane Ait Melloul

1

4

2

6

Chtouka Ait Baha

3

2

20

22

Taroudannt

5

8

81

89

Tiznit

3

2

23

25

Tata

3

4

16

20

Région

16

21

154

175

National

185

221

1282

1503

Part de la région (en%)

8,6

9,5

12,0

11,6

La région compte un grand nombre de communes, avec 154 communes rurales et 21 municipalités. Ces entités se repartissent par préfecture et province selon le tableau suivant. 

 Source : Annuaire Statistique du Maroc -2013.

Tableau 1 : Organisation administrative de la région  Souss-Massa.

 SECTION 3. Potentialités économiques.


  La région possède d'importantes potentialités économiques basées sur ses ressources naturelles et ses possibilités dans le domaine de l'agriculture, de la pêche, du tourisme et des mines. La région réalise près de 6,4% du PIB national (en 2013), se positionnant ainsi la septième performance économique du Royaume. Elle dispose de potentialités économiques importantes, notamment dans le secteur tertiaire qui crée plus de 56% de la richesse.
  

1. L'Agriculture.

Le secteur de l'agriculture constitue la pierre angulaire de l'activité économique de la région, et ce, malgré la conjugaison des facteurs climatiques et édaphiques défavorables. L'aridité y prédomine et la Superficie Agricole Utile (SAU) ne représente que 5% de la superficie totale régionale. La SAU de la région représente 8,39% de la superficie totale régionale (451 165 hectares), le tableau suivant représente la répartition de la SAU selon le mode d'exploitation.

Province

Irriguée

Non irriguée

Tata

13 536

3 679

Agadir - Ida-Outanane

3 257

19 389

Chtouka Ait Baha

12 005

78 509

Inzegane - Ait Melloul

3 374

5 178

Taroudant

66 985

117 776

Tiznit

5 507

121 970

Total Région

104 664

346 501

Source : Recensement Général de l'Agriculture.

Tableau 2 : Superficie Agricole Utile en hectares.

Par province, Taroudannt détient 41% suivie par Tiznit et Chtouka Ait Baha avec

respectivement 28% et 20%.

La plaine du Souss-Massa, de par l'importance de sa nappe phréatique et la richesse de son sol, constitue l'une des zones agricoles les plus développées à l'échelle nationale.

L'agriculture moderne au niveau de cette plaine génère des entrées considérables en devises, occupe une main d'oeuvre importante et permet le développement de l'industrie agroalimentaire.

C'est une agriculture orientée vers l'exportation et qui fait de la région Souss-Massa une région compétitive ouverte sur le reste du monde.

Ainsi, les cultures agrumicoles et maraîchères sont très développées à l'échelle de cette zone. Celle-ci occupe la première place en termes de superficie d'agrumes au niveau national avec 39 63522 ha (campagne 2012-2013), soit 35,1% de la superficie totale nationale. Elle accapare 27,7% de la production d'agrumes avec 405.177 tonnes (campagne 2012-2013), et est la première zone en terme d'exportation. La céréaliculture dépend largement des aléas climatiques. Elle se répand généralement dans les terres « bour » représentant une proportion importante de la SAU. La superficie des céréales varie d'une année à l'autre en fonction des précipitations.

En plus de l'agriculture moderne de la plaine du Souss, et la culture extensive des céréales, la

région Souss-Massa est marquée par la présence d'une agriculture traditionnelle importante, au niveau des zones de montagne et des oasis jouissant d'un système de culture spécifique. Les produits authentiques ou de terroir tels que le safran, les dattes, le henné, les roses, l'argan...constituent un créneau important à développer.

En terme de production céréalière, la contribution de la région demeure importante, elle est de l'ordre de 7,1% lors de la campagne 2012-2013.

La région dispose d'autre part, d'une superficie forestière importante formant une barrière naturelle pour les zones agricoles contre la désertification et l'érosion. Mais malgré la diversité des essences, l'arganier reste le principal arbre de la région couvrant plus de 64% de la forêt régionale et s'érigeant en support incontournable de toute action écologique et socio-économique. 
  

Toutefois, malgré les contraintes et entraves que connaît l'agriculture régionale, surtout les conditions climatiques et la rareté de l'eau, elle dispose de potentialités pouvant lui assurer une place de leader au niveau national. 
 Les rendements élevés des agrumes et des cultures maraîchères sont un point fort de ce secteur. Leur production annuelle dépasse généralement 50% du total national. 

   2. La pêche maritime.

Le secteur de la pêche maritime, constituant, après l'agriculture et le tourisme, le troisième atout économique de la région, en raison de son rôle dans le développement des secteurs d'industrie et de commerce, est localisé dans une frange littorale qui s'étend sur la façade atlantique sur un linéaire de 180 km. Cette zone côtière constitue un pôle d'attraction important pour les activités socio-économiques d'intérêt régional, compte tenu de son poids démographique, économique et de sa fonction dans l'organisation de l'espace régional.

Le port d'Agadir présente 98% de la production totale de la région.

Année

2013

2012

2011

2013

2012

2011

Ports

Quantité (en tonne)

Valeur (en milliers de DH)

Agadir

55 201

61 238

51 448

439 764

435 718

340 946

Imessouane

1 354

1 421

1 498

13 356

15 534

13 873

Taghazout

59

84

100

1 906

3 253

3 220

Source : Ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime 2014.

Tableau 3: Evolution des débarquements des produits de la pêche côtière par port.

3. Les mines.

La région de Souss-Massa est une région à vocation minière eu égard aux ressources importantes et diversifiées grâce son sol et à ses reliefs du Haut et Anti-Atlas qui recèlent un

important potentiel minier notamment dans la province de Taroudannt. Les principaux gisements de minerais et de roches exploités dans la région sont : l'or, le cuivre, la barytine, l'argent, le manganèse, le cobalt, l'oxyde de fer, le marbre, le talc, le mica et le feldspath.

L'impact du secteur minier dans le développement régional est très perçu dans le secteur de l'emploi et aussi au niveau local, par les infrastructures de base, de communication (routes, électricité, eau) et d'équipements socio-éducatifs réalisés par les grandes entreprises minières et dont bénéficient leurs employés et les habitants des villages environnants. Ainsi, le secteur minier est important pour l'emploi et pour l'apport en devises qu'il fournit au pays. Outre ces gisements, 128 carrières 24 sont exploitées dans la région notamment pour la production de différents matériaux de construction.

La province de Taroudannt compte à elle seule plus de 39 exploitations, Agadir- Ida ou Tanane en compte 31 et Chtouka Ait Baha 28.

4. Le tourisme.

La région de Souss-Massa dispose d'un potentiel touristique très important la plaçant en tant que second pôle touristique du Royaume (elle a cédé sa place de premier pôle touristique du Royaume à la Région de Marrakech-Safi), avec une part prédominante de la ville d'Agadir qui totalise près de 73% de l'offre touristique de la région.

La région de Souss-Massa offre une gamme variée de types de tourisme : un tourisme balnéaire à Agadir, un tourisme culturel à Taroudannt et Tiznit (villes traditionnelles) et un tourisme de montagnes, de paysages, et de culture et d'aventures (randonnées dans les montagnes et les oasis).

L'authenticité du cachet architectural de la région se matérialisant dans les ksours et kasbahs, les paysages naturels et la présence en abondance des dunes de sable ont permis un essor considérable quant au développement touristique dans cette région.

L'infrastructure hôtelière de la région, est constituée en 2012 de 154 établissements hôteliers classés (6% du total national) de 33.810 lits (17% du total national) assurant 16% de l'offre nationale en termes de chambres (14.908 chambres).

Au 31-12-2012

Lits

Chambres

Etablissements

Souss - Massa

33 810

14 908

154

Agadir-Ida-Ou-Tanane

31 336

13 691

112

Chtouka Aït Baha

226

95

3

Inezeggane-Aït Melloul

698

362

11

Tata

396

198

8

Tiznit

1 154

562

20

Source : Ministère du Tourisme et de l'Artisanat, 2013

Tableau 4 : Capacité des établissements classés selon la province ou la préfecture.

En ce qui concerne la demande touristique, la région Souss-Massa représente la seconde grande destination du Maroc. En 2012, les nuitées dans les hôtels classés se chiffrent à 4 606 504 nuitées avec une régression de -14% par rapport à 2008. Le tourisme international qui compte près de 81% de l'ensemble des arrivées enregistrées, a progressé d'une manière spéctaculaire de 547% entre 2011 et 2012. Les marchés les plus importants sont : la France l'Espagne, l'Angletaire, l'Allemagne, l'Italie, les USA et le Maghreb. Les Marocains représentent 19% avec 868.535 arrivées.

Année

2012

2011

2010

2009

2008

Souss - Massa

4 606 504

4 596 678

4 942 068

5 114 825

5 373 639

Agadir-Ida-Ou-Tanane

4 498 628

4 487 243

4 806 694

4 468 286

4 653 157

Chtouka Aït Baha

2 286

2 764

2 306

3 325

1 374

Inezeggane-Aït Melloul

41 395

36 580

43 322

42 781

40 162

Tata

538

1 007

2 060

9 147

7 064

Taroudannt

31 972

38 073

49 152

45 885

56 516

Tiznit

31 685

31 011

38 534

36 699

39 211

Total Maroc

17484130

16 867 222

18 020 065

16 238 581

16 461 517

Source : Ministère du Tourisme et de l'Artisanat, 2013

Tableau 5 : Evolution des nuitées touristiques réalisées.

5. L'industrie.

Le secteur industriel joue un rôle très important dans le développement économique et social tant au niveau national qu'au niveau régional. Il occupe la deuxième position dans l'économie de la région par son importance. Il concerne essentiellement les industries de transformation, notamment les industries agro-alimentaires, chimiques et para chimiques.

La région de Souss-Massa est classée en 7ème position avec une contribution(Comptes régionaux 2013, Haut-Commissariat au Plan ) de 4,3% du PIB industriel, et dégage un PIB de 10 milliards de dirhams, une position attribuable essentiellement aux secteurs de l'agroalimentaire (38 % des unités), la chimie et para-chimie (34 %), la métallurgie et la mécanique (23 %), le textile et le cuir et enfin l'électricité et l'électronique.

Province année

2010

2011

2012

2013

AGADIR-IDA OU TANANE

7 029 596

7 876 888

7 988 944

7 655 282

CHTOUGA-AIT BAHA

31 731

77

52

81

INEZGANE-AIT MELLOUL

4 651 168

4 929 040

5 651 240

5 604 824

TAROUDANNT

3 002 410

3 193 898

3 559 836

3 537 432

TIZNIT

648 935

701 408

434 723

397 481

Total général

15 363 840

16 701 311

17 634 795

17 195 100

Tableau 6 : Chiffres de la production en milliers DHS.

L'agroalimentaire, essentiellement la valorisation des produits agricoles et halieutiques,

représente à elle seule 70 % de l'industrie régionale (plus de 7 millions de dirhams de chiffre

d'affaires sur un total de 10,8 millions) et 63 % des salariés.

Avec 528 unités (2011), représentant 7% du nombre total des établissements industriels, la région de Souss-Massa contribue à hauteur de 3% des exportations industrielles, 4% de l'effectif total, 4% de la production industrielle et 4% des investissements.

province ou préfecture

Effectifs

employés

Investissement

Exportat

ions

Chiffre

d'Affaires

Nombre

d'Etablissements

Agadir Ida Outanane(2011)

16104

245654

2597558

9550813

216

Inezgane Ait Melloul(2011)

11979

516227

945039

5489711

96

Chtouka Ait Baha(2011)

2

0

0

77

1

Taroudannt

1689

198068

12127

3229491

7

Tiznit

1322

15420

0

549049

169

Sidi Ifni

234

1014

0

16618

35

Tableau 7 : Grandeurs industrielles en 2012 (mille DH).

6. Performances économiques et structure du PIB régional.

Le PIB de la région par habitant en 2013 est de 21.626 DH. Il est inférieur à la moyenne

nationale qui est de 27.356 DH.

Année 2013

PIB (en millions de DH

structure (%) PIB

PIB par tête

2012

2013

2012

2013

2012

2013

Souss-Massa

51969

58090

6,1

6,4

19661

21626

Total Royaume

847881

901366

100

100

26011

27356

Source : Comptes régionaux 2013, Haut-Commissariat au Plan

Tableau 8 : Produit intérieur brut en 2013.

Le secteur tertiaire crée plus de 56% de la richesse, le primaire 19% tandis que le secteur

secondaire ne participe qu'en raison de 19 %.

La région réalise près de 6,4% du PIB national (en 2013), constituant ainsi la septième

performance économique du Royaume.

La région dépense annuellement peu près de 15.139 DH par habitant sur la consommation

finale (inférieure à la moyenne nationale qui est de 27.356 DH).

La Région Souss-Massa bénéficie d'atouts économiques importants et diversifiés, dans les domaines de l'agriculture, la pêche maritime, le tourisme, l'industrie et les mines. Sur le plan agricole, la région de Souss-Massa dispose d'une vaste superficie irriguée de l'ordre de 190.000 ha au sein de la quelle prédominent les cultures maraîchères et l'horticulture. En matière de pêche maritime, l'industrie de transformation des produits de la pêche est localisée essentiellement à Agadir, les productions sont destinées en grande partie à l'exportation. Le Secteur du tourisme constitue l'un des secteurs moteurs de l'économie de la région grâce à ses atouts climatiques, balnéaires et ruraux (longue côte, montagnes, plaines et désert), la capacité d'hébergement dans la région Souss-Massa représente 6% de l'infrastructure d'hébergement au Maroc.

L`économie de la région est marquée par son orientation vers l'extérieur, elle est basée sur la dynamique des exportations des produits agricoles et produits de la mer ainsi que du secteur du tourisme.

Après avoir exposer les caractéristiques de la région Souss Massa qui constitue la zone de l'étude, on enchaine avec la présentation de l'échantillon et l'analyse et interprétation des données de l'étude.

DEUXIEME CHAPITRE : Echantillonnage et analyse des données.

A travers ce chapitre, nous allons présenter le fruit de l'étude à l'aide de l'analyse des informations collectées par le questionnaire. L'échantillon sera présenté dans la première section, ensuite dans la deuxième section il s'agit de montrer comment les entreprises d'Agadir répondent aux obligations environnementales et sociales imposées par la nouvelle conjoncture par le biais de l'intégration des dimensions de développement durable dans la gestion des entreprises industrielles, Enfin nous terminons par des conclusions et les recommandations.

SECTION 1. Présentation de l'échantillon.

Après l'élaboration de questionnaire, on l'a distribué aux entreprises constituant l'échantillon probabiliste en utilisant la méthode aléatoire simple à condition que l'entreprise industrielle soit installée au niveau de l'une des zones industrielles  Agadir, Tassila et Ait Melloul.

Nous avons pu réaliser 32 questionnaires qui ont concerné différents types d'entreprises de différents secteurs d'activité, seulement on constate que la majorité des entreprises visée sont des entreprises agroalimentaire avec un pourcentage de 51%, ensuite le secteur de fabrication des équipements (20%),et un pourcentage de 17% pour les autres secteurs (bâtiment des travaux publique , fabrication des médicament...),et un pourcentage faible des secteur de chimie 8% et de pêche 4%,avec une dominance des grandes et moyennes entreprises qui présentent successivement 46.90% et 34,40% des entreprises ciblées.

En plus On remarque que 51% des entreprises ont des certification tel que : ISO9004; BRC; IFS; GLOBALE GAP; AB; USDA , et 33% sont certifiées de 9001, alors que 10% sont certifiées de ISO14001.

Pour la structure juridique et la destination du produit fabrique par ces entreprises, les deux graphiques suivant illustrent les résultats obtenus :

Graphique N° 1 : la structure juridique des entreprises.

On remarque que la majorité des entreprises sont des SARL, 28.10% sont des SA, et 9.40% des autres formes juridiques, avec une absence remarquables des SNC.

Graphique N° 2 : la destination des produits fabriqués.

Dans ce cas le produit de l'entreprise est destiné pour le marché national en premier (50%), ensuite les deux marchés national/international 33%, et le reste concerne seulement le marché international.

Le reste des informations qui traite le fond du thème seront présentées dans la deuxième section.

SECTION 2. Analyse des résultats.

On commence cette section par les questions de la perception de  développement  durable :

Ø Le développement durable est-il ?

Développement durable

Un moyen pour augmenter le profit

de l'entreprise.

35,7%

Un moyen stratégique pour votre Entreprise.

31,0%

Un atout vis-à-vis de vos clients.

28,6%

Une contrainte, une obligation pour vous.

4,8%

Graphique N° 3 : la vision des entreprises envers le développement durable.

D'après les données statistiques de ce graphique, on constate que parmi les 32 entreprises questionnées on trouve 35.7% déclarent que le développement durable dans la stratégie de l'entreprise est un moyen pour augmenter les gains. Par contre 4.8% voient qu'il est une obligation pour eux.

Ø Avez-vous des objectifs de développement durable à atteindre ? si  « oui » les quels 

Non

Oui

0%

100%

Si « Oui », les quels ?

39.5% Prévenir et maitriser les risques environnementaux.

4.7% Réduire la pression citoyenne, des ONG et associations.

55.8% Maximiser la productivité économique de l'entreprise.

Graphique N° 4 : les objectifs de développement durable.

Le résultat dégagés par cette question nous révèlent que Toute les entreprises ont des objectifs de développement durable à atteindre, Les objectifs sont respectivement t la maximisation de la productivité 55.8%, prévenir les risquer environnementaux 39.5%, et réduire la pression des citoyenne, ONG et les associations 4.7%.

Ø Quels types d'actions menées par l'entreprise dans le cadre la RSE ?

Graphique N°5 : les actions menées par l'entreprise dans le cadre la RSE

On conclut d'après cette figure que les actions menée par les 32.9% des entreprises portent sur le respect des droits des employés et moins de 7% qui s'engagent dans la communauté en participant aux actions sociales en vue de contribuer à son développement.

Ø Quelles sont vos parties prenantes ?

Les parties prenantes de l'entreprise sont respectivement: autre entreprise 40.4%, citoyen 19.2%, Etat 21.2%, société civile 13.5% et les universités de 3.8%.

Ø Comment votre entreprise investit dans le développement local ?

Graphique N°6 : l'investissement de l'entreprise dans le développement local.

La plupart des entreprises 49% investissent dans le développement local par les dons.

Ø Quel sont les éléments les plus important dans votre stratégie de développement durable :

Graphique N°7 : le pilier important de développement durable.

La plupart des entreprises déclare que les trois piliers de développement durable (l'environnementale, social, l'économique) sont indispensable dans leur stratégie par contre, des entreprise donnent de l'importance au pilier économique plus que les autres piliers.

v L'intégration de développement durable dans l'entreprise :

Ø Quelles sont les actions menées pour préserver cette ressource (eau) ?

Graphique N°8: la préservation de l'eau.

Les résultats dégagés par cette question nous révèlent que les 53% des entreprises qui ont investit dans des projets pour réduire la consommation de l'eau reposent principalement sur sensibilisation du personnel (39% des entreprises) et 27% réparent les fuites mais aucune entreprise n'utilise l'eau de la mer.

Ø Quel est l'énergie renouvelable utilisée ?

Graphique N°9 : utilisation des énergies renouvelables.

On observe que la plupart des entreprises n'utilise pas des énergies renouvelables 81.20%, avec une utilisation de l'énergie solaire estimée à (15.6%), et un pourcentage faible de l'énergie hydraulique (3.20%).

Ø Avez-vous fait des projets qui ont réduit votre consommation d'énergie Si « Oui » précisez :

65%

29%

4%

2%

Achats du matériel optimisant la consommation de l'énergie.

Sensibilisation des usagers et des responsables de la conduite des machines.

Auto production de l'énergie.

Accorder un financement stable à long terme pour les initiatives d'économies d'énergie.

Graphique N°10 : les projets menés pour réduire la consommation de l'énergie.

Parmi les 59,4 % des entreprises qui ont investit dans des projets pour la réduire la consommation d'énergie, 65% achètent du matériel optimisant la consommation de l'énergie, 29 % sensibilisent des usagers et des responsables de la conduite des machines.

Ø Vos déchets ont-ils un impact sur l'environnement local et global (cours d'eau, flore, atmosphère) ?

Graphique N°11 : l'impact des déchets sur l'environnement.

59% des entreprises pensent que leur déchets non pas un impact sur l'environnement local et global.

Ø Prenez-vous en compte l'impact environnemental de votre produit ou votre service sur tout son cycle de vie (matières premières, production, transport, emballage, utilisation) ?

Graphique N°12 : l'impact de chaque étape de cycle de vie du produit.

On remarque que 90 % des entreprises prennent en considération l'impact environnemental de leurs activités pendant tout le cycle de vie de produit.

Ø les résidus ou les déchets générés par votre activité sont ils :

Graphique N°13 : la destination des déchets.

Le constat qu'on peut dégager de cette question est que la totalité des déchets sont réutilisés ou vendus par 81 % des entreprises, et seulement 4.8% qui les rejettent, mais 14.3% des autres entreprises traite différemment leur déchet ex (destiné à la pâture).

v Action sociale et compétence des salariés :

Ø Quels sont les avantages prévus dans le milieu de travail ?

Graphique N°14 : les avantages prévus dans le milieu de travail.

On observe a partir de cette figure que les avantages fournir par les entreprises a leur salariés sont principalement la stabilité d'emploi (37.9%), et les primes (28.8%) mais le pourcentage des Mesures de conciliation travail-famille ne représente que 9%.

Ø Quelle est le type de formation propose votre entreprise ?

Graphique N°15 : le type de formation proposée par l'entreprise.

D'après les données statistiques de cette figure, on constate que parmi les entreprises questionnées on trouve que 34% préfèrent la prévention des risques professionnels par l'intermédiaire des formations, et 28 % des formations traitent l'hygiène.

Ø Quels sont les obstacles rencontrés dans l'intégration de développement durable dans la stratégie de votre entreprise ?

Obstacles

 

Absence de ressources humaines et économiques

34.4%

Absence des pratiques scientifiques

28.1%

Absence de la volonté

25%

Autre

15.6%

Tableau 10 : les obstacles de l'intégration de développement durable dans la stratégie.

Selon 34.4% des entreprises de notre échantillon jugent que les obstacles rencontrés dans l'intégration de développement durable sont liés à l'absence des ressources humaines et économiques, 28.1% à cause d'une absence des pratiques scientifiques, 25% considèrent que cette intégration est en relation avec l'absence de volonté, et 15.6% des entreprises considèrent que l'intégration de développent durable est liée aux autres obstacles.

SECTION 3. Conclusions et recommandations.

1. Conclusions.

À partir de l'analyse des premiers graphiques il se voit le poids du secteur d'agriculture et de la pèche dans l'économie de la ville d'Agadir puisque la majorité des entreprises sont spécialisées en agro-alimentaire avec un pourcentage de 51%, et même s'il y a une dominance des grandes et moyennes entreprises les produits fabriques ne sont adressés au marché international qu'avec un pourcentage de 17 %, d'où l'importance du marche intérieur.

Les entreprises affirment que l'intégration de développement durable dans leurs stratégies est en premier rang un moyen pour réaliser des bénéfices économiques. Ce constat est déduit des résultats suivants :

Ø Le développement durable est un moyen pour augmenter le profit de l'entreprise (35.7 % des entreprises).

Ø L'objectif en matière de développement durable est de maximiser la productivité économique de l'entreprise (55.8 %).

Ø Les entreprises donnent l'importance au pilier économique plus que les autres piliers.

D'autre part les entreprises ne sont pas forcées d'adopter des stratégies de DD puisque seulement 4.8 % qui déclarent que le DD est une contrainte ou une obligation pour eux ce qui peut démontrer la souplesse de la réglementation.

Ainsi on conclu une fermeture des entreprises sur eux-mêmes et sont insoucieux envers l'environnement externe car elles ne contribuent dans le cadre de la RSE que par le respect des droits de leurs employés et le pourcentage de leur engagement dans la communauté ne dépasse pas 6,8 % sous forme des dons. En plus la stabilité d'emploi (37.9%), et les primes (28.8%) constituent les deux avantages prévus pour le personnel par contre le pourcentage des Mesures de conciliation travail-famille ne représente que 9 %.

La même chose pour leurs parties prenantes, seulement 13.5 % des entreprises qui sont en relation avec la société civile, notant ici un chiffre alarmant de 3.8 % des entreprises qui considèrent les universités comme une partie prenante ce qui va retentir sur l'innovation et la recherche scientifique et d'après aucune entreprises n'utilise l'eau de la mer, 81 % n'utilisent pas aucune sources d'énergie renouvelable et un tiers des entreprises expriment qu'il ya un manque de pratiques scientifiques dans le domaine de développement durable.

Pour la protection de l'environnement, 90% des entreprises sont conscientes de l'impact de leurs activités sur l'écologie et essayent de réduire ces retentissements négatifs par plusieurs actions comme :

Ø La diminution de la consommation de l'eau et de l'énergie par la sensibilisation du personnel et l'installation d'équipement à déclenchement automatique.

Ø L'utilisation de l'énergie solaire même si le pourcentage est de 16%.

Ø Le suivi de cycle de vie des produits.

Ø La réutilisation des résidus de l'activité économique.

Enfin pour les difficultés rencontrées dans le parcours de l'intégration de développement durable, l'absence de ressources humaines et économiques vient en première position, suivi de l'absence des pratiques scientifiques et de la volonté.

2 Recommandations :

D'après les résultats observés au cours de cette étude, on recommande aux entreprises :

v La mise en place d'un système de management d'environnement, conforme aux normes (ISO 14000, ISO 14001), afin de mieux gérer l'impact des activités de l'entreprise sur l'environnement.

v Etablir des rapports annuels de consommation énergétique, d'émission des gaz à effet de serre et de traitement des déchets.

v L'utilisation des énergies renouvelables telles que : l'énergie solaire, l'énergie éolienne....

v La formation du personnel en matière de pratiques de développement durable.

v La communication et le dialogue avec les parties prenantes afin de trouver d'autres pistes de compromis.

v Une participation plus active au débat publique et politique.

v L'amélioration des conditions de sécurité et santé au travail.

v La réduction de la consommation énergétique et des émissions de carbone tout au long de la chaine d'activité.

v Soutenir les communautés locales à travers la concrétisation de projets d'actions solidaires.

v La mise en place d'un système de traitement et de recyclage de déchets.

v La réduction de l'empreinte environnementale des activités de l'entreprise.

v La mise en place d'une procédure d'embauche favorisant les classes faibles.

v Innover pour développer la qualité de vie, une moindre consommation des ressources et la réduction de la pollution sur toute la planète.

v Développer l'éco-efficacité c'est-à-dire la combinaison de la performance économique et la performance environnementale (dématérialisation de l'économie).

v Eclairer convenablement le choix du consommateur. Un tel objectif présuppose une pluralité de produits et une information aussi large que possible, non seulement sur la composition du produit, mais aussi sur ces conditions sociales et environnementales de fabrication, afin de permettre l'utilisation de l'acte de consommation comme un instrument de choix éthique.

CONCLUSION

Nous sommes arrivés au terme de ce mémoire dédié à l'étude de l'intégration de développement durable dans les stratégies des entreprises. Un concept mis sous la loupe à cause des impacts dévastateurs des activités économiques sur l'environnement naturel ainsi qu'à propos du déséquilibre qui marque la répartition de la richesse au monde, d'où la nécessité de mettre en cohérence les trois dimensions ; économique, environnementale et sociale de toute activité humaine.

L'instauration du développement durable exige une approche plus large, avec une participation active de tous les acteurs et un partage des responsabilités entre les pouvoirs publics, les entreprises, et surtout les individus en tant que citoyens et consommateurs.

Les pouvoirs publics doivent dépasser leur rôle premier d'élaboration et de contrôle de la réglementation, il leur revient de mettre en place l'ensemble des conditions nécessaires d'une responsabilité partagée. Les ONG, par l'audience dont elles disposent et les missions d'information et d'avis qu'elles remplissent, les qualifient pour exercer de façon responsable un véritable rôle de relais ,de sensibilisation, d'information, de formation et l'éducation au profit des autres acteurs, particulièrement le citoyen et le consommateur en tant que citoyen responsable, conscient des grands enjeux d'aujourd'hui et de demain et en tant qu'agent économique, responsable de ses choix de consommation. Sans oublier le rôle de la science et de la recherche pour aboutir aux technologies servant le DD.

Dans cette enquête nous intéressons exclusivement à l'étude d'un acteur essentiel de développement durable qui est l'entreprise.

Le comportement des entreprises, tant publiques que privées, est crucial pour l'amélioration de l'environnement et l'évolution vers le développement durable. Il est essentiel que les entreprises mettent en place un "management économique", qui leur permettra de développer une nouvelle approche vis-à-vis des processus de production et surtout vis-à-vis des produits mis sur le marché. L'enjeu pour les entreprises est autant économique qu'écologique.

L'engagement de l'entreprise dans une démarche de développement durable constitue un atout important en vue de la promotion de l'image d'entreprise « socialement responsable », soucieuse des problèmes sociaux et environnementaux. Cependant, l'adoption des principes de D.D. nécessite la mise en oeuvre d'une politique RSE cohérente et homogène suivie par des contrôles permanant afin de mesurer et analyser les impacts générés par l'activité de l'entreprise sur l'environnement naturel et social.

D'après notre étude qui a concernée les entreprises industrielles de la ville d'Agadir, nous avons constaté que les entreprises intègrent le développement durable dans leur gestion pour un meilleur résultat économique et elles sont moins ouvertes sur l'environnement social externe puisque la majorité des actions menées dans le cadre de RSE sont destinées surtout au personnel.

Toutefois, nous avons enregistré l'importance donner à l'environnement écologique qui se manifeste dans les mesures prises par les entreprises Comme la préservation de l'eau et la gestion des déchets.

Notre étude a porté, uniquement, sur l'étude de certains volets. Mais d'autres volets existent tels que l'économie solidaire et la gouvernance d'entreprise, notant encore que l'indisponibilité de certains enquêtés pour répondre a un grand nombre de questions limite le traitement d'autres axes de la problématique.

Bibliographie

1. Brundtland (1987), Notre Avenir à tous (page consultée le 15/12/2015) [Pdf, en ligne] : http://www.diplomatie.gouv.fr /fr/sites/odyssee-developpement- durable /files/5/rapport _brundtland.pdf.

2. BUTTET Amélie (2009), Vers une gestion environnementale des entreprises (page consultée le 11/02/2016 [Pdf, en ligne], http://doc.sciencespo lyon fr/Ressources /Documents/ Etudiants. /Memoires/Cyberdocs/MFE2009/buttet_a/pdf/buttet_a.pdf.

3. Carlos Parodo et al., 2003, les stratégies de Développement durable nourrissent-elles la performance économique des entreprises ? (page consultée le 11/02/2016 [Pdf, en ligne] :

www.orse.org/force_document.php?fichier=document_89.pdf.

4. Comité 21 (2002), entreprise développement durable (page consultée le 23/02/2016 [Pdf, en ligne] :http://www.comite21.org/docs/guides/guide_entreprise_dev_durable.pdf.

5. François Perroux, Dictionnaire économique et social, Hatier, p.92, (Page consultée le 22/12/2015).

http://www.fsegs.rnu.tn/useruploads/cours/01366451805_le-concept-de-developpement.pdf.

6. Jean Ronald Legouté (2001), Définir le développement : historique et dimensions d'un concept plurivoque, Cahier de recherche Vol. 1, n° 1, p. 15-16. (Page consultée le 03/01/2015).

http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/legoute2.pdf.

7. Le rôle clé des citoyens et des ONG (en ligne) : page consulté 19/03/2016. http://www.ethique-sur-etiquette.org/Le-role-cle-des-citoyens-et-des-ONG.

8. Hadelin de Beer (2010), Entreprise_et_developpement_durable, (page consultée le 05/03 /2016 [Pdf en ligne] :http://www. etopia.be/IMG/pdf/Entreprise_et_developpement _durable.pdf.

9. Programme des Nations Unies pour le Développement (2001), Rapport mondial sur le développement humain. [Pdf, en ligne] : (Page consultée le 15/12/2015). http://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr_2001_fr.pdf.

10. Réseau entreprise et développement durable (2012), Les défis du développement durable des entreprises canadiennes, p 2. (Page consultée le 23/04/2015) [PDF, en ligne] :

http://nbs.net/fr/files/2012/01/PrioritesDDE2012.pdf

Liste des tableaux

Tableau 1 : les phases de la durabilité dans l'entreprise.

Tableau 2 : Organisation administrative de la région  Souss-Massa

Tableau 3 : Superficie Agricole Utile en hectares.

Tableau 4 : Evolution des débarquements des produits de la pêche côtière par port.

Tableau 5 : Capacité des établissements classés selon la province ou la préfecture

Tableau 6 : Evolution des nuitées touristiques réalisées.

Tableau 7 : Chiffres de la production en milliers DHS.

Tableau 8 : Grandeurs industrielles en 2012 (mille DH).

Tableau 9 : Produit intérieur brut en 2013.

Tableau 10 : les obstacles de l'intégration de développement durable dans la stratégie

Liste des figures et graphiques

Figure 1 : les piliers de développement durable.

Figure 2 : les parties prenantes de développement durable.

Figure 3 : Processus générique de management en matière de RSE.

Figure 4 : les étapes de vision stratégique de la durabilité.

Figure 5 : les 7 forces dans l'environnement extérieur de l'entreprise.

Figure 6 : Démarche du système de management environnemental de type ISO 14001.

Figure 8 : Carte des Provinces et Préfectures de la région Souss-Massa.

Graphique N° 1 : la structure juridique des entreprises.

Graphique N° 2 : la destination des produits fabriqués.

Graphique N° 3 : la vision des entreprises envers le développement durable

Graphique N° 4 : les objectifs de développement durable.

Graphique N° 5 : les actions menées par l'entreprise dans le cadre la RSE.

Graphique N° 6 : l'investissement de l'entreprise dans le développement local.

Graphique N° 7 : le pilier important de développement durable.

Graphique N° 8: la préservation de l'eau.

Graphique N° 9 : utilisation des énergies renouvelables.

Graphique N° 10 : les projets menés pour réduire la consommation de l'énergie.

Graphique N° 11 : l'impact des déchets sur l'environnement.

Graphique N° 12 : l'impact de chaque étape de cycle de vie du produit.

Graphique N°13 : la destination des déchets.

Graphique N°14 : les avantages prévus dans le milieu de travail.

Graphique N°15 : le type de formation proposée par l'entreprise.

Tables des matières.

INTRODUCTION...................................................................................................01

PARTIE THEORIQUE.............................................................................................03

PREMIER CHAPITRE : Généralités sur le concept de développement.......................04

SECTION 1 : La notion de développement.........................................................04

SECTION 2. Les principes de développement durable..........................................09

SECTION 3. Les parties prenantes de développement durable et leurs rôles..................13

DEUXIEME CHAPITRE : La relation entre le développement durable et l'entreprise........19

SECTION 1 : La Responsabilité Sociétale des entreprises.......................................20

SECTION 2 : Les stratégies de l'intégration de développement durable........................33

SECTION 3 : Les défis de l'intégration de D.D dans les stratégies des entreprises............43

PARTIE PRATIQUE................................................................................................48

PREMIER CHAPITRE : Méthodologie et lieu de l'étude..........................................49

SECTION 1. Méthodologie de recherche............................................................49

SECTION 2. Présentation de la région de Souss Massa..........................................50

SECTION 3. Potentialités économiques............................................................52

DEUXIEME CHAPITRE : Echantillonnage et analyse des données...........................60

SECTION 1. Présentation de l'échantillon...........................................................60

SECTION 2. Analyse des résultats. ..................................................................61

SECTION 3. Conclusions et recommandations.....................................................68

CONCLUSION..........................................................................................71






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle