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L'intégration du développement durable dans les stratégies des entreprises .

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par AIT BEN ADDI ABDERRAHMAN ,NOUSAYBA ENNEDDAM,DIANI AMINA, PR
FSJES Agadir - LF 2016
  

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PARTIE THEORIQUE

Analyse théorique du concept « développement »

PREMIER CHAPITRE : généralités sur le concept de développement.

Ce n'est qu'après la deuxième guerre mondiale que le développement prend sa place

au sein de la pensée économique. Il est issu de la prise en conscience de l'écart économique croissant qui sépare le monde développé du tiers monde. La question du développement est aujourd'hui complexe. Depuis plus de cinquante ans, un type de production et de consommation gaspilleur a été présenté comme la voie unique à suivre par tous les pays pour accéder au bien-être social. Or, cette approche a engendré des effets non souhaitables et elle a obligé les chercheurs et les économistes à faire la différence entre la croissance et le développement.

SECTION 1 : La notion de développement.

Selon la définition de François Perroux, économiste français (1903,1987), la croissance économique correspond à «l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit global net en termes réels ».Elle mesure la richesse produite sur un territoire en une année et son évolution d'une année à l'autre, Elle n'informe donc que peu sur le niveau de vie et encore moins sur la qualité de vie. La croissance peut contribuer au développement, mais pas toujours le cas et on parle de croissance sans développement quand la production de richesse ne s'accompagne pas de l'amélioration des conditions de vie. Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la seule production économique.

En revanche Perroux définit le développement par: «la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global. ».

Même si le développement implique la croissance, il ne peut se réduire à celle-ci. La croissance représente certes la dimension prédominante du concept, mais ne suffit pas pour rendre compte des autres dimensions que le développement incorpore. La croissance est d'ordre quantitatif et se traduit par l'augmentation des grandeurs économiques, considérée comme l'une des multiples composantes du phénomène complexe qu'est le développement. Même si la croissance demeure le préalable à tout effort de développement dans la mesure où toute amélioration du niveau de vie ou du bien-être social passe nécessairement par l'augmentation des quantités produites et l'accroissement des revenus, il s'avère important de préciser que le développement est bien plus que la croissance. Le développement, au delà du concept de croissance qui est d'ordre quantitatif et mesurable, postule aussi des idées de qualité qui, d'ailleurs, échappent à toute mesure et débordent le champ de l'analyse économique. Il implique une hausse du bien-être social, des changements dans les structures et finalement une mutation de la société toute entière. Il passe, comme le souligne Frédéric Teulon (économiste français), par l'urbanisation, l'industrialisation, l'alphabétisation et la formation et produit au confluent de cette combinaison un système plus efficace (par accumulation de richesses) où les besoins humains se révèlent mieux satisfaits »6

La Banque Mondiale définit, de son côté, le développement comme une combinaison des caractéristiques suivantes: une croissance auto entretenue et durable, des changements structurels dans les modes de production, c'est-à-dire la réduction de la dépendance par rapport aux matières premières et la production des biens et services, un rattrapage technologique, une modernisation sociale, politique, institutionnelle et une amélioration significative de la condition humaine.

En effet, le développement ne peut pas se réaliser sans la participation des personnes, c'est-à-dire sans la démocratie. Ainsi, Amartya Sen (économiste indien, prix Nobel d'économie en 1998) insiste sur la possibilité effective que les personnes ont ou n'ont pas de définir leur projet de vie et de conduire ce dernier en fonction des conditions réelles qui leur sont faites. Ces conditions dépendent, certes, des  ressources matérielles, mais aussi de données propres à chaque individu, par exemple la santé, et de données relatives à l'organisation sociale et politique, comme la place dévolue à chacun et la reconnaissance de son rôle. Amartya Sen affirme que la liberté apparaît comme la fin ultime du développement, mais aussi comme son principal moyen pour considérer en conséquence que le développement peut être appréhendé et les expériences historiques montrent d'ailleurs que les systèmes autoritaires, dans l'économie de marché comme dans l'économie planifiée, ont échoué. Qu'ils aient ou non produit une croissance forte devront se transformer et s'ouvrir à la démocratie pour atteindre le développement.

Pour Jacques Brasseul, le développement est la croissance économique plus l'amélioration de la répartition du bien-être matériel à l'intérieur des pays à bas revenu. C'est l'amélioration de l'alimentation, des services de santé et de l'éducation des familles, la réduction de la mortalité infantile, élévation de la dignité de leurs vies,... Il continue en disant que plus techniquement, «le développement économique désigne tous les effets complexes de la croissance, voulus ou non, bénéfiques, préjudiciables ou neutres: les transformations dans les types de biens produits, les méthodes pour les produire, et la structure de l'emploi. » On l'utilise aussi pour désigner les transformations dans le taux de croissance de la population, le commerce extérieur, et l'urbanisation et dans la répartition du bien-être matériel. Dans le même sens C. Bialès, nous définit le développement comme suit: le développement est l'ensemble des changements observables dans le système économique et social qui conditionnent la croissance. Le développement est alors, une action qualitative qui implique des changements des structures démographiques, sociales et mentales favorisant et accompagnant la croissance économique. Elle se traduit ainsi par une amélioration du bien-être de toute la population. « Le développement est tout ensemble de transformation dans les structures culturelles, permettant non seulement l'apparition de la croissance des produits mais aussi la durabilité de cette croissance dans la période historique. » (BEZBAKH P. et al, 1981).

Ainsi le programme des nations unies pour le développement (PNUD) définit le développement humain comme le fait d'« élargir l'éventail des possibilités offertes aux hommes », avec une amélioration de la qualité de vie individuelle et sociale de la personne. Cette définition porte en elle trois conséquences :

· Tout d'abord il faut élargir la notion de développement, au delà de croissance du revenu par tête, à la satisfaction des besoins humains fondamentaux : santé, emploi, éducation, qualité de vie. Selon cette approche, la croissance économique et le développement humain, loin d'être opposés, sont considérés comme complémentaires : l'une permet de dégager les ressources financières indispensables à la mise en oeuvre des politiques sociales, l'autre d'améliorer la qualité du facteur humain nécessaire à l'expansion économique.

· Ensuite il faut donner au développement un contenu participatif et démocratique .l'extension des libertés et l'approfondissement du sens de la responsabilité collective sont considérés comme des conditions essentielles du développement humain : libération de l'initiative privée, mais aussi renforcement des systèmes de protection sociale permettent de soutenir les individus dans l'incapacité de subvenir à leurs propres besoins.

· Enfin il s'agit de prendre en compte, non seulement la satisfaction des besoins individuels immédiats, mais aussi le respect de l'intérêt collectif, y compris celui des générations futures, qui ne doit pas être compromis par une surexploitation des ressources naturelles.

Le PNUD a donc créé en 1990 un indicateur synthétique, l'indicateur de développement humain(IDH) base sur l'évaluation de niveau de trois critères: la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé, la possibilité de s'instruire, et enfin les possibilités d'accès aux ressources permettant de vivre convenablement.

Pour représenter ces trois dimensions du développement (santé, éducation, niveau de

vie), l'IDH synthétise trois indicateurs mesurés de 0 à 1 (plus il est élevé, plus le pays est développé) :

ï un indicateur de longévité et de santé mesuré par l'espérance de vie à la naissance ;

ï un indicateur d'instruction mesuré pour deux tiers par le taux d'alphabétisation des adultes et pour un tiers par le taux de scolarisation ;

ï un indicateur de niveau de vie mesuré par le PNB/habitant en PPA (parité de pouvoir d'achat).

L'IDH synthétise ces trois indices en un seul traduisant le niveau de développement du pays, noté de 0 à 1. Ainsi, en 2005, les pays à développement humain élevé ont un IDH supérieur à 0,800 ; les pays à développement humain moyen ont un IDH compris entre 0,500 et 0,799 ; les pays à développement humain faible ont un IDH inférieur à 0,500 Donc ce concept a plusieurs définitions, mais toutes convergent sur la croissance, et le bien être, que ce soit en quantité ou en qualité (économiquement, socialement, politiquement ou culturellement...).

Et pourtant une conséquence de développement a été négligée, c'est celle de la dégradation que le développement peut faire subir aux équilibres naturels, dans la mesure où on ne peut imaginer un développement sans modification des écosystèmes. Le problème a longtemps été ignoré parce que la nature avait une capacité de résistance et de récupération suffisante. Mais une crise des relations société-nature est apparue, qui, par réaction, a fait naître le concept de développement durable.

Pour sortir de cette situation contraignante, l'économiste René Passet (premier président du conseil scientifique d'ATTAC1) déclarait : « Comme système, je ne vois rien d'autre que la bioéconomie. Les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la biosphère, c'est-à-dire l'ensemble des êtres vivants et des milieux où ils vivent, conditionnent tout le reste. Incluses dans cette biosphère, les organisations économiques doivent en respecter les lois et les mécanismes régulateurs, en particulier les rythmes de reconstitution des ressources renouvelables ».

De cette façon le concept de développement intègre la dimension écologique en plus des dimensions précédemment cités.

Avec la publication du rapport de la commission mondiale sur l'environnement et le développement de l'Organisation des Nations unies, présidée par la Norvégienne Gro Harlem Brundtland en 1987 est apparu le concept de développement durable. Selon ce rapport, « le développement durable répond aux attentes des générations présentes à satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ». Le développement durable postule qu'un développement à long terme n'est viable qu'en conciliant trois aspects indissociables :


· le respect de l'environnement.


· la rentabilité économique.


· l'équité sociale.

Concrètement, le développement durable met en lumière la nécessité de maintenir ou

d'améliorer la qualité de l'environnement naturel, d'assurer la pérennité des ressources, de réduire les différences de niveau de vie des populations, de favoriser l'autosuffisance des communautés, et de permettre le transfert des connaissances ou des richesses (y compris les richesses naturelles) d'une génération à l'autre.

En 2002, le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg en Afrique duSud a été l'occasion pour les participants de renouveler leur engagement envers

les principes définis dans la Déclaration de Rio et les objectifs du programme Action 21, et aussi de progresser dans ce sens en mettant la priorité sur certaines cibles pour atteindre un développement durable. Parmi celles-ci, il y a l'élimination de la pauvreté, la modification des modes de consommation et de production non viables, la protection et la gestion des ressources naturelles. Les participants ont également abordé le thème de la mondialisation et les liens unissant les questions de la santé et du développement.

On peut retenir en définitive que le développement durable prend en compte trois dimensions inséparables : économique, sociale et l'environnementale (voir fig1). Cela signifie que le développement économique doit être mis au service des besoins humains, pour favoriser la création de la richesse pour tous à travers des modes de production et de consommation durables. La dimension sociale vise la satisfaction des besoins humains (logement, soins de santé, éducation, etc.). Le troisième point concerne la préservation et la valorisation de l'environnement, notamment par l'utilisation raisonnée des ressources naturelles et par la prévention des impacts environnementaux.

Equitable

Vivable

durable

Viable

Figure 1 : les piliers de développement durable.

La mise en oeuvre du développement durable à divers niveaux de collectivités constitue un défi à la fois politique et technico-économique. Pour répondre à ce défi il y a plusieurs principes qui doivent être pris en compte par l'ensemble des intervenants dans le cadre de leurs différentes activités. Les principes constituent des balises qui guident chaque organisation, quelle que soit sa mission, afin que ses interventions s'inscrivent dans une démarche qui tienne compte des trois piliers du développement durable.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe