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Marchés ruraux de la commune d'Allada: rôles économique et social


par Babatoundé B. I. Romaric AKIYO
Université d'Abomey-Calavi (Bénin) - Maîtrise 2012
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE D'ABOMEY CALAVI (UAC)

@---@---@---@

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES (FLASH)

@---@---@---@

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE ET AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

(DGAT)

@---@---@---@

MEMOIRE DE MAITRISE

Option : Géographie humaine et économique

 
 
 
 

Présenté et soutenu par :

AKIYO Babatoundé B. I. Romaric

Sous la direction de :

Pr. Benoît N'BESSA & Dr. Euloge OGOUWALE

Professeur titulaire au Maître-assistant au

DGAT/ FLASH/UAC DGAT/FLASH/ UAC

Soutenu, le 13/04/2012

 
 
 
 
 

1

Sommaire

Sommaire

..1

Dédicace

...2

Sigles et acronymes

..3

Remerciements

.4

Résumé

.5

Introduction

.6

CHAPITRE I : Cadre théorique de l'étude et démarche méthodologique de

recherche ...9
CHAPITRE II : Fondements naturel et humain et principaux marchés

ruraux 20
CHAPITRE III: Fonctionnement du flux des échanges entre les marchés

ruraux 35
CHAPITRE IV : Impacts socio-économique et mesures de gestion durable des

marchés

48

Conclusion

.61

Références bibliographiques

63

Liste des tableaux

...66

Liste des figures

66

Liste des photos

..66

Annexe

67

Table des matières

76

Dédicace

Ø

2

A mon père AKIYO Eugène et à ma mère FADONOUGBO Antoinette pour m'avoir mis à l'école et pour m'avoir enseigné l'amour du travail bien fait. Recevez ce travail comme l'accomplissement de tous vos efforts.

Ø A mes frères et soeurs Maxime, Jeanine, Rodrigue, Solange et Franck pour leurs collaborations et leurs soutiens indéfectibles.

3

Sigles et acronymes

ADV : Association de Développement Villageoise

ASECNA : Agence de Sécurité pour la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar

CeCPA : Centre Communal de la Promotion Agricole CeRPA : Centre Régional de la Promotion Agricole

CRET : Centre Régional d'Editions Techniques

DGAT : Département de Géographie et Aménagement du Territoire

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture
FLASH : Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines

INSAE : Institut National de la Statistique et de l'Analyse Economique OCBN : Organisation Commune Bénin-Niger

PDC : Plan de Développement Communal

PNDCC : Programme National d'appui au Développement Conduit par les Communautés

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitation

RNIE2 : Route Nationale Inter- Etats n°2

SDAC : Schéma Directeur d'Aménagement de la Commune

UAC : Université d'Abomey- Calavi

4

Remerciements

La présente recherche a été réalisée grâce au concours de plusieurs personnes. A cet effet, mes sincères remerciements vont à l'endroit de :

Professeur Benoît N'BESSA qui, malgré ses multiples occupations a accepté de diriger ce travail;

Dr. Euloge OGOUWALE qui a accepté de codiriger le présent travail et a suivi son bon déroulement avec attention et disponibilité et ce, malgré ses multiples occupations;

Je rends hommage à tous les enseignants du Département de Géographie et Aménagement du Territoire (DGAT) de l'Université d'Abomey-Calavi ;

Je remercie messieurs BABATOUNDE René et son épouse, AKIYO Rufin et son épouse, AKIYO Hyacinthe et son épouse, AZATASSOU Euloge pour tous leur soutien et assistance;

Mes remerciements vont à l'endroit de madame AKIYO Louise et mes neveux Lynus, Tarick, Morel, Costel et Jefferson pour leur affection;

Mes sincères remerciements à monsieur CHABI Kolawolé qui, toutes les fois, s'est rendu disponible pour la réalisation de ce travail.

A tous, infiniment merci.

5

Résumé

Cette étude analyse le rôle économique et social des marchés ruraux de la commune d'Allada dans la vie de ses acteurs et pour le développement de la localité.

Pour réaliser la présente étude, la méthodologie utilisée s'articule autour de la collecte des données et de l'analyse des résultats.

Les résultats obtenus montrent que les marchés génèrent et influencent l'allocation des ressources et la distribution des revenus dans la commune d'Allada. Aussi, ces revenus sont utilisés par 67,93% des commerçants pour satisfaire les besoins vitaux. L'existence de ces marchés de village permet de mettre en valeur les produits agricoles et d'obtenir des produits manufacturés. Il aide également les centres urbains à s'approvisionner en denrées vivrières. Malgré leur importance, ces marchés sont confrontés à plusieurs difficultés. Et pour réduire ces difficultés, des mesures ont été proposées à travers la réfection des voies et pistes conduisant dans les marchés, la construction des magasins de stockages ainsi que des hangars modernes, la création d'une structure chargée de la gestion des déchets dans les marchés.

Mots clés : marchés ruraux, Commune d'Allada, impacts socio-économiques, développement.

Abstract

This survey analysis the economic and social role of rural markets in the common of Allada in his actor 's life and for the development of the common. This survey has been carried out owing to the data collection and the analysis of results.

The achieved results showed that the markets generate and influence the allowance of the resources, the distribution of income in the common of Allada. Likewise, these incomes are used by 67,93% of merchants for the satisfaction of paramount wants. The possible existence of these markets of village makes it to emphasize the agricultural produce and to obtain manufactured goods. It also helps the urban centers to bet supplied in food products. Despite their importance, these markets are confronted with several difficulties .to reduce these difficulties, some measures have been suggested through the rehabilitation of roads and track conducting to the markets, the building of stocking store and modern sheds, the establishment of frames in charge of scraps management in the markets.

Key words: rural markets, Common of Allada, impacts socioeconomic, development.

6

Introduction

En Afrique, les marchés de villages ont souvent été le germe autour duquel s'est développée la vie de la communauté aussi bien spirituellement que matériellement (CRET , 1970).Ces marchés de villages encore appelés marchés ruraux jouent un rôle fondamental dans l'approvisionnement des centres urbains au Bénin comme partout ailleurs en Afrique (N'BESSA, 1983).

On constate aujourd'hui que dans les milieux ruraux, le commerce est devenu un puissant moyen d'échanges et le marché rural apparaît comme un élément important dans le développement économique et social des collectivités locales (CRET, 1970). Ces marchés de village sont reliés entre eux par un réseau de connections commerciales. Ce réseau couvre un vaste territoire, influence le rythme de la vie quotidienne et sert à ravitailler, outre ses propres centres, un ou plusieurs centres importants (BRIAND, 1971).

Au Bénin, les marchés ruraux constituent des bases arrière dans l'approvisionnement des centres urbains, surtout en produits vivriers (CHABI, 2009).

La commune d'Allada, à l'instar des autres communes rurales, dispose de plusieurs marchés ruraux très importants. Dès lors, la clientèle abonde compte tenu de la situation géographique de certains de ces marchés et de l'importance des produits qu'on y trouve (ADAMBIOKOU,1989). C'est pour mieux appréhender le rôle socio-économique des marchés ruraux de la commune d'Allada que le thème « Marchés ruraux de la commune d'Allada : Rôle économique et social» a été choisi.

A 54 km de Cotonou, la commune d'Allada est une commune rurale située au Sud du Bénin dans le département de l'Atlantique, plus principalement entre 6°35' et 6°45' de latitude nord et entre 2°00' et 2°15' de longitude est. Elle couvre une superficie de 381 Km2 et est limitée au Nord par la commune de

7

Toffo, au sud par la commune de Tori-Bossito, à l'est par la commune de Zè et à l'ouest par les communes de Kpomassè et de Bopa (figure 1).

Le mémoire est structuré en quatre chapitres.

Le premier chapitre présente le cadre théorique de l'étude et la démarche méthodologique de recherche.

Le deuxième chapitre expose les fondements naturel et humain puis présente les principaux marchés ruraux d'Allada.

Le troisième chapitre étudie le fonctionnement du flux des échanges entre les marchés d'étude.

Le quatrième chapitre analyse le rôle socio-économique et aborde les mesures de gestion durable des marchés ruraux d'Allada.

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Figure 1: Situation géographique de la commune d'Allada dans le Bénin et dans le département de l'Atlantique Source : Fond topographique IGN 1992

CHAPITRE I

9

CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE

Ce chapitre après avoir présenté le cadre théorique sur le thème de recherche, expose la démarche méthodologique utilisée.

1.1- Cadre théorique de l'étude

Cette partie aborde la revue de littérature, la clarification des concepts et la problématique.

1.1.1- Revue de littérature

La question relative aux marchés a déjà fait l'objet de plusieurs études.

Le Centre Régional d'Editions Techniques (1970), a montré dans son étude sur «L'aménagement de marchés ruraux en Afrique» que les marchés de villages sont les centres essentiels d'un remarquable système qui distribue de grandes quantités de denrées alimentaires sur de vastes zones et permet à la plupart des habitants d'un pays d'acquérir les articles de première nécessité ou de luxe.

Mais selon les analyses de l'auteur, la distribution dans sa forme actuelle présente des insuffisances à divers égards.

L'auteur recommande à cet effet qu'une étude sérieuse des marchés soit faite tant horizontalement que verticalement afin que l'on commence à les concevoir en fonction de l'avancée rapide de la nouvelle Afrique sur la base de connaissances solides car le développement matériel doit être lié aux comportements social et économique.

Quant à la FAO (2008), dans un rapport final sur «vers un marché commun Africain pour les produits agricoles», elle a montré que l'Afrique est la seule région du monde où la stratégie privilégiée se fonde sur la perception commune

10

que les marchés Africains de vivres et de produits agricoles sont extrêmement fragmentés, reposant sur des bases sous-régionales, voire infranationales.

Les auteurs de ce rapport proposent alors d'harmoniser la commercialisation des produits vers un marché commun Africain transcendant les frontières nationales et régionales, ce qui constituera un cadre économique approprié pour promouvoir l'investissement des pays Africains.

N'BESSA (1983), pour sa part, a abordé dans son rapport sur «Les activités commerciales dans les marchés ruraux du sud-bénin», le rôle économique des marchés en mettant en exergue la diversité des activités qui se pratiquent dans ces hauts lieux d'échanges et les bénéfices générés aussi bien pour les commerçants que pour les collectivités locales.

Il a cependant noté que les différents marchés étudiés présentent des spécificités dans leur fonctionnement, ce qui confère à chacun d'eux une certaine personnalité.

Enfin, l'auteur a énuméré quelques problèmes auxquels il faudra trouver des solutions afin de faciliter la tâche aux usagers et par ricochet permettre aux marchés ruraux de jouer pleinement le rôle qui est le leur dans le développement des collectivités locales.

En ce qui concerne le rôle social que jouent les marchés dans le développement des collectivités locales, N'BESSA (1984), dans son étude sur «Le marché Dantokpa», a indiqué que l'approvisionnement de ce marché par les marchés ruraux des différentes localités du pays est à l'origine du brassage socioculturel de plusieurs groupes ethniques.

L'auteur a également remarqué que dans ces lieux commerciaux, il existe des associations de commerçants très organisées et solidaires.

11

12

13

BIAOU (1987), dans son étude sur «les marchés ruraux d'Azové, Dogbo, Klouékanmè dans le Nord de la province du Mono» a montré que les différents marchés étudiés présentent les mêmes structures physiques avec un haut degré d'intégration traduisant une compétition entre eux.

Il affirme que le système commercial est bien structuré, bien efficace et assure l'approvisionnement des zones urbaines et rurales en produits agricoles suivant les périodes de l'année. Conséquemment, il propose que des mesures soient prises pour renforcer cet état de chose afin que l'épanouissement des populations surtout rurales soit effectif.

Au total, ces différentes études ont permis de cerner davantage les contours du sujet et d'approfondir les connaissances sur le rôle que jouent les marchés dans une problématique de développement.

Pour permettre une harmonisation de la compréhension des thématiques utilisées dans la présente recherche, une clarification des concepts a été faite.

1 .1.2- Clarification des concepts

Dans le cadre de cette étude, plusieurs concepts ont été utilisés et nécessitent une clarification.

Marché: Selon Pierre GEORGE (1985), le mot marché a deux sens distincts. D'abord, il signifie « Le lieu de commercialisation de produits vendus au détail et l'action de ce commerce elle-même, comme tel, facteur d'organisation de l'espace urbain, surtout dans les villes traditionnelles ».

Ensuite, il signifie « l'opération commerciale en général et sa projection sur des espaces géographiques : le ou les marchés de la viande, de la bauxite ou du pétrole....dans un espace continental ou dans l'ensemble du monde ».

Pour CLAVAL (1969), le marché est le lieu de rencontre de l'offre des vendeurs et de la demande des acheteurs dans le but de réaliser un échange.

Dans le cadre de cette étude, le mot marché sera considéré comme un lieu public de vente de biens et de services où se tient une réunion périodique des marchands de denrées alimentaires et de marchandises d'usage courant et des usagers divers (clients, vendeurs, courtiers, chauffeurs...).

Marchés ruraux: Selon BIAOU (1987), on appelle marchés ruraux l'ensemble des marchés de villages propres à une localité donnée.

Dans le cadre de cette étude, il sera considéré comme marché rural tout marché de village ou de ville appartenant à une commune rurale.

Commerce: Pour BRIAND (1971), le commerce est une activité qui consiste à fabriquer, transporter et vendre des biens ou des services d'un lieu à un autre dans le but de les échanger.

Mais le concept a évolué dans le temps et il n'est plus question de fabriquer nécessairement ou même de transporter avant de faire le commerce.

Selon le Dictionnaire Larousse (2001), le commerce signifie la transmission des produits suivant une chaîne plus ou moins complexe des lieux et des structures de production aux lieux de consommation.

Dans le cadre de cette étude, le commerce sera perçu comme une activité qui consiste en l'achat, la vente, l'échange de marchandises, de denrées de valeurs ou en la vente de services.

Réseau: Pour CRET (1970), le réseau est un système spatial qui assure la circulation de matières, de biens, de personnes ou d'informations.

Dans cette étude, le réseau sera considéré comme l'ensemble des voies par lesquelles transitent les marchandises (du lieu de production au lieu de vente) avant qu'on ne les retrouve chez les consommateurs.

Développement: Le développement selon le Dictionnaire Universel (1991), peut être défini comme « une succession d'étapes qui différent à des degrés divers soit par la forme d'organisation (familiale, urbaine ou nationale) de la

production et des échanges, soit par la nature du secteur prépondérant (primaire, secondaire ou tertiaire), soit encore par le rythme de croissance de l'investissement et de l'accumulation du capital ».

Ainsi, le développement est l'ensemble des actions engagées par une communauté humaine en vue d'assurer à ses membres la satisfaction permanente de leurs besoins fondamentaux à savoir: se nourrir, se loger, se vêtir, se soigner et s'instruire. Autrement dit, assurer à la communauté humaine visée, l'accès à un niveau de vie acceptable.

1.1.3- Problématique

1.1.3.1- Justification du sujet

Les villes du tiers monde en général et celles d'Afrique en particulier manifestent ces dernières décennies des besoins accrus en produits tant alimentaires que manufacturés. Toutefois, c'est l'approvisionnement des villes en produits alimentaires notamment agricoles qui est l'élément fondamental des rapports des villes avec les campagnes (VENETIER, 1991).

L'évolution de la population urbaine constitue donc un véritable facteur de développement du commerce. C'est la condition sine qua non de tout développement économique ; d'où une prolifération des centres d'échanges, soit de type traditionnel, soit moderne, communément appelés les marchés (CLAVAL, 1989).

En République du Bénin, les marchés, surtout ruraux, constituent des points d'attraction, de communication et de brassage des divers groupes sociaux culturels du fait de l'accessibilité du prix des produits (BIAOU, 1987).

Jouant le rôle de collecte et de distribution d'articles divers, c'est dans les marchés que se mesure le poids économique d'une région par l'importance et la valeur des marchandises qu'on y manipule, ainsi que le nombre des clients qui

14

les fréquentent (N'BESSA, 1983). On conçoit donc que des revenus substantiels pour la satisfaction des besoins vitaux peuvent être obtenus dans les marchés.

Cependant, le rôle joué par ces marchés dans le développement des collectivités locales n'est pas toujours bien perçu. Le sujet est d'autant préoccupant que plusieurs auteurs n'ont pas manqué de l'aborder. N'BESSA (1983) ; DANGOU (1986) ; BIAOU (1987) ; ADJANOHOURI (1993) ; SIDI et ASSOUMA (2007), ont montré dans l'ensemble que le fonctionnement des marchés a un impact significatif sur le développement des communes.

A partir de ce moment, trois questions se posent:

-Comment et par qui les marchés ruraux sont-ils gérés?

-Comment tous ces marchés sont organisés pour assurer le brassage socioculturel et le développement économique?

-En considérant chaque marché dans son cadre géographique, comment la spécificité de chacun d'eux est un facteur d'expression de la diversité socioculturelle à prendre en compte?

La réponse à ces différentes questions justifie le choix du sujet «marchés ruraux de la commune d'Allada : rôle économique et social « .

La spécificité de ce sujet réside dans le fait qu'aucune des études du genre n'a été orientée vers la commune d'Allada qui pourtant dispose de plusieurs marchés ruraux non moins important.

La présente étude se fonde sur les hypothèses et objectifs suivants.

1.1.3.2- Hypothèses de travail

Dans le cadre de cette étude, les hypothèses formulées sont:

- Plusieurs produits sont commercialisés dans les marchés ruraux d'Allada et

proviennent de divers horizons;

- Divers acteurs animent ces marchés ruraux;

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-Le mode de fonctionnement des marchés ruraux contribue à l'amélioration des conditions de vie des populations et au développement économique de la commune.

-Des solutions sont indispensables pour une gestion durable des marchés. 1.1.3.3- Objectifs de recherche

L'objectif global de cette étude est d'analyser le rôle économique et social des marchés ruraux de la commune d'Allada sur les populations et sur le développement de la commune.

Objectifs spécifiques

De façon spécifique, il s'agit de :

- Identifier les divers produits commercialisés dans les marchés ruraux et leurs

lieux de provenance;

- Inventorier les différents acteurs qui animent ces marchés;

- Evaluer l'impact du fonctionnement des marchés ruraux sur la vie des

populations et sur le développement économique de la commune;

- Proposer des mesures de gestion durable des marchés de la commune.

Pour atteindre les objectifs de la présente étude, la démarche méthodologique suivante a été adoptée.

1.2- Démarche méthodologique de recherche

La démarche méthodologique est fondée sur la collecte des données, le traitement des données, l'analyse des données et l'interprétation des résultats.

1.2.1- Données utilisées et leurs sources

Les données utilisées pour la réalisation de cette étude sont les suivantes :

16

-Statistiques des recettes perçues dans les marchés et budget de la mairie d'Allada de la série des cinq (05) dernières années. Elles sont extraites de la base des données du service des affaires financières de la mairie d'Allada.

-Statistiques des prix de quelques produits de consommation. Elles sont extraites de la base des données de la mercuriale des produits recueillis dans les marchés ruraux d'Allada et sont fournies par le service du conditionnement du Centre Communal de la Promotion Agricole (CeCPA).

-Renseignements qualitatifs qui ont été obtenus à partir des questionnaires adressés aux vendeurs et acheteurs, aux gestionnaires des marchés et autres acteurs intervenant dans la gestion des marchés.

1.2.2- Collecte des données sur le terrain

La collecte des données sur le terrain comporte deux étapes que sont la recherche documentaire et les travaux de terrain.

1.2.2.1- Recherche documentaire

Elle a consisté à recenser les différents ouvrages généraux et spécifiques existant sur le thème et la région afin de mieux cerner les contours du sujet. Dans ce cadre, plusieurs centres ont été consultés. Il s'agit de la bibliothèque de l'Institut Nationale de la Statistique et de l'Analyse Economique (INSAE), de la bibliothèque de l'Université d'Abomey-Calavi (UAC), des centres de documentation de la Faculté des Lettres Arts et Sciences Humaines (FLASH), de la Faculté des Sciences Agronomique (FSA), de la Faculté des Sciences Economique et de Gestion (FASEG), de la Direction du Conditionnement et du Centre Régional pour la Production Agricole (CeRPA) Atlantique /Littoral, de la Mairie d'Allada.

1.2.2.2- Travaux de terrain

L'investigation en milieu réel s'est faite grâce aux observations directes, aux entretiens avec les personnes ressources (vendeurs, acheteurs et gestionnaires

17

des marchés). A cet effet, un échantillonnage a été déterminé et des questionnaires ont été élaborés.

1.2.2.2.1- Outils et matériels de collecte

Le matériel utilisé pour la réalisation de cette étude est composé de questionnaires destinés à la population cible, d'un appareil photographique numérique pour la prise de vues illustratives, d'un GPS pour la prise des coordonnées géographiques des marchés.

1.2.2.2.2- Echantillonnage

Le choix des marchés est fait sur la base du nombre d'étalages fixes par marché. Tous les marchés ayant plus de 20 étalages ont été systématiquement pris en compte. Ce critère de choix a permis de choisir cinq (05) marchés que sont : les marchés d'Avakpa, de Sékou, de St Michel à Allada, de Oudomè à Lon-Agonmè, et celui de Déssa à Déssa-Ahouannonzoun.

La population d'étude est constituée des vendeurs, des acheteurs, des personnes ressources, et des agents gestionnaires des marchés.

Le cadre géographique des enquêtes étant déjà connu, la taille des enquêtés et le choix du nombre de personnes à questionner sont fonction de l'importance et de l'influence géographique de chaque marché.

Ainsi, pour sélectionner les vendeurs dans chaque marché, le nombre d'étalages fixes a été recensé par marché. Ceci a permis d'obtenir une idée du nombre de vendeurs et d'acheteurs. Ensuite, le système d'échantillonnage a consisté à choisir chaque nième individu. Le nième individu a été choisi en fonction du nombre d'étalages fixes par marché. Le tableau I présente les détails de l'échantillonnage des vendeurs.

18

Tableau I: Statistique de l'échantillonnage des vendeurs

Marchés

Nombre

d'étalages fixes comptés

Saut de nième étalage fixe

Nombre d'étalages fixes à considérer

Allada

227

Saut de 6étalages

32

Avakpa

216

Saut de 6 étalages

31

Sékou

163

Saut de 6 étalages

23

Lon-Agonmè

47

Saut de 3 étalages

12

Dessa

21

Saut de 3 étalages

05

Total

672

 

103

Source : Enquête de terrain, mars 2011

- Quant aux acheteurs, ils ont été choisis de façon systématique devant les étalages enquêtés, et ont accepté de se prêter aux questions. Ainsi, 102 acheteurs sont enquêtés.

- Concernant les agents gestionnaires des marchés, tous les percepteurs de taxes

(08) et les quatre (O4) agents de la Mairie chargés de la gestion des marchés ont été enquêtés.

- Les personnes ressources sont constituées des chefs traditionnels des marchés et des sages des quartiers riverains aux marchés. Ils sont au nombre de dix (10).

1.2.2.2.3- Technique de collecte des données

La collecte des données sur le terrain a été faite grâce aux observations directes et aux entretiens avec les personnes ressources (le Chef Service des Affaires Financières de la mairie d'Allada, les percepteurs de taxes et les chefs traditionnels des marchés).

La technique des itinéraires a permis d'identifier les personnes ressources pouvant fournir des données permettant d'atteindre les objectifs fixés. L'observation directe a permis d'appréhender l'état actuel des marchés et des voies et pistes qui y conduisent ainsi que les rôles socioéconomiques joués par ces marchés.

19

La technique du focus-group organisé par tranche d'âge dans les cartiers riverains aux marchés et des entretiens individuels ont permis de vérifier si les informations reçues individuellement sont conformes aux informations reçues en groupe.

1.2.3- Traitement des données

Le traitement des données concerne la codification, le dépouillement des fiches d'enquête et des guides d'observation.

L'outil de traitement de texte utilisé est le logiciel Word 2007. Arcgis 9.2 est utilisé pour la réalisation des cartes.

Le traitement statistique a été réalisé à l'aide du tableur Excel 2007. La formule utilisée est la suivante:

X

1 ?? n X i AT i 1

_

X : moyenne

N : effectif total des modalités

Xi : modalités du caractère étudié

1.2.4- Analyse des résultats

A ce niveau, le modèle d'analyse SWOT a été utilisé (voir figure 10, page 60). De façon pratique, il a été identifié d'abord les faiblesses (situation de base pouvant empêcher l'évolution des marchés), ensuite les forces et opportunités (atouts dont disposent les marchés pour leur émergence), les menaces (dommages et risques liés aux faiblesses) et enfin les stratégies (mesures correctives pour minimiser les effets négatifs et maximiser ceux positifs).

L'utilisation de cette démarche méthodologique a permis de faire l'analyse du rôle joué par les marchés ruraux pour finalement en détecter leurs incidences sur la vie de ceux qui l'animent et sur le développement du milieu d'étude.

20

CHAPITRE II

FONDEMENTS NATUREL ET HUMAIN ET PRINCIPAUX MARCHES RURAUX

Ce chapitre présente les facteurs naturels et humains qui favorisent l'installation et le fonctionnement des marchés. Il identifie aussi les principaux marchés ruraux du milieu ainsi que les produits qui y sont commercialisés.

2.1- Composantes biophysiques

La bonne marche des activités économiques dans un milieu dépend d'un certain nombre de conditions physiques. Il s'agit des facteurs géomorphologique, hydrographique, climatique.

2.1.1- Géomorphologie

La commune d'Allada se retrouve dans deux unités géomorphologiques que sont les plateaux du sud et les vallées de l'arrière-pays qui sont caractérisées par des zones sèches et des zones marécageuses (SDAC, 2010).

Cette commune fait partie de la zone agro-écologique des terres de barre dont les principales spéculations sont la culture du maïs, du manioc, du niébé et de l'arachide très commercialisés dans les marchés du milieu (CeRPA, 2OO6).

2.1.2- Climat et hydrographie

Le climat est de type subéquatorial avec deux saisons de pluies et deux saisons

sèches:

- Une grande saison de pluies de mars à juin;

- Une petite saison sèche de juillet à septembre;

- Une petite saison de pluies de septembre à novembre;

- Une grande saison sèche de novembre à mars.

La pluviométrie annuelle moyenne est comprise entre 800 et 1000

mm (ASECNA, 2009). Ce type de climat permet d'avoir deux récoltes au cours

21

de l'année. Les produits issus de ces récoltes contribuent fortement à la diversification des denrées vivrières commercialisées sur les marchés (Alokpon, 2000).

S'agissant de la portion ouest de la commune se draine vers la rivière Couffo (213,9 km2) et la portion est s'écoule vers l'Atlantique (156,3 km2). La portion nord quant à elle se retrouve dans le bassin des plateaux de l'Ouémé (21 km2) et ses eaux s'écoulent vers la rivière So et le Lac Nokoué (SDAC, 2010). De vastes marécages se retrouvent le long des principaux cours d'eau. Ces marécages favorisent l'installation des maraîchers et contribuent à la production des produits de contre saison.

Les facteurs biophysiques ont permis l'installation humaine dans le milieu et favorisé la production agricole indispensable à la commercialisation des produits vivriers dans les marchés.

2.2- Facteurs socio-économiques de l'animation des marchés

2.2.1- Données démographiques

Administrativement subdivisée en 12 arrondissements et 84 villages, la commune d'Allada compte une population estimée à environ 91778 habitants dont 43835 hommes et 47943 femmes (RGPH3, 2002).

Selon les données de l'atlas monographique des communes du Bénin (1999), la commune d'Allada est composée de deux principaux groupes ethniques : les Aïzo (83%) et les fon (10%). On retrouve également d'autres groupes socioculturels comme: les Bariba 0,1% ; les Dendi 0,1% ; les Yoruba 5,6% ; les Nagot et autres 1,2%. Ce brassage ethnique est un facteur non négligeable dans le bon fonctionnement des activités commerciales qui se déroulent dans les marchés.

22

2.2.2- Activités socio-économiques

L'économie de la commune d'Allada est essentiellement agricole et est soutenue par plusieurs filières. Il s'agit de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, du commerce, de l'artisanat, du transport, de l'exploitation du bois de feu et de la transformation des produits agricoles.

2.2.2.1- L'agriculture, l'élevage et la pêche

La commune d'Allada produit beaucoup de culture. On estime à 32 500 hectares soit 76,83% la superficie emblavée dans la commune (CeRPA, 2006). Les principales cultures sont le maïs, l'arachide, le manioc, le niébé, l'ananas, le palmier à huile, le caféier et les fruits divers. Le palmier à huile et le caféier sont faiblement développés par défaut de débouchés sûrs ; alors que la culture de l'ananas est en pleine expansion.

Ce milieu est réputé pour la vente de gibier (en l'occurrence l'aulacode) et des escargots. L'élevage de gros bétails y est très peu développé, mais le petit élevage (volailles, caprins) est pratiqué dans la majorité des ménages. L'aviculture moderne et l'aulacodiculture se développent timidement.

La pêche quant à elle est faiblement pratiquée dans le lac Ahémé et dans la rivière du Couffo. Ces plans d'eau deviennent d'ailleurs de moins en moins, poissonneux du fait de la dégradation de l'environnement (ensablement des cours d'eau, destruction de la mangrove, etc.)

2.2.2.2- Artisanat et autres activités

Six (6) petites unités agroalimentaires sont installées dans la commune et s'occupent de la fabrication d'ananas séché, de jus d'ananas, de l'huile de soja, ou du gari au soja (CeRPA, 2006). Au niveau de ces unités, l'activité de production est soutenue par de petits équipements de transformation telle que les presses à huile et à manioc. Le commerce est l'activité dominante pour les femmes et il est essentiellement caractérisé par l'échange des produits agricoles

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sur les marchés de la commune, ainsi que par la collecte de produits dans les champs notamment le manioc, l'ananas et les autres fruits.

Au total, les conditions biophysiques et humaines de la commune d'Allada constituent des facteurs important pour l'implantation des marchés et le bon fonctionnement des activités commerciales qui s'y mènent.

2.3- Principaux marchés ruraux d'Allada

Le présent travail a pris en compte cinq marchés ruraux répartis dans cinq arrondissements de la commune d'Allada.

2.3.1- Marché St Michel d'Allada

Créé en 1995, il est situé comme son nom l'indique dans l'arrondissement d'Allada. Ce marché se tenait initialement dans le quartier Ahito à 1 km de son emplacement actuel. Avec le passage des rails, pour faciliter le mouvement des marchandises et dans le désir d'avoir un espace plus grand, le marché a été transféré et recréé à côté de la gare OCBN. Il s'étend sur une superficie d'environ 1800 m2 et s'anime tous les cinq (5) jours (enquête de terrain, avril 2011).

Aux abords du marché et le long des allées périphériques, on distingue les vendeuses des condiments (piment, légume, tomate, oignon) installées à l'air libre.

Le marché est dominé en général par des produits vivriers et il est difficile de déterminer dans ce mélange des particularités aux diverses catégories de marchandises mises en vente. On y trouve du poisson sous toutes ses formes (frais, séché, fumé, frit), de la moutarde, du tabac, etc. Il y a aussi les vendeurs d'appareils électroménagers, de pagnes, de friperies.

Au sein du parc automobile du marché sont installées les vendeuses de fruits (orange, banane, ananas, papaye...) et des produits d'élevage (volailles, oeufs).

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Dans le marché, une place est également réservé à la vente des produits agricoles tels que: maïs, haricot, gari, riz, cossette d'igname, farine de manioc, huile rouge, huile d'arachide. Des mets préparés y sont aussi vendus. On y trouve aussi divers objets de poterie : marmites, jarres, gargoulettes.

Des pièces de rechange pour vélo, des serrures, des outils agricoles (houe, coupe-coupe) ne sont pas épargnés. Ce marché s'illustre comme le principal centre commercial et de transit de plusieurs produits de par sa position géographique, la qualité des produits agricoles qu'on y trouve, l'importance des transactions et le nombre de sa clientèle. Il présente un fort potentiel économique grâce aux circonstances de son implantation car voulu et obtenu par toute une population. Il est largement ouvert aussi bien à la clientèle de la ville qu'à celle des villages environnants et même des autres départements.

2.3.2- Marché d'Avakpa

A 15 km de la gare OCBN d'Allada, et évoluant vers l'ouest, on accède au marché d'Avakpa par une route en terre de barre. Avec une superficie d'environ 1450 m2, ce marché est situé dans l'arrondissement d'Avakpa et s'anime tous les 5 jours (enquête de terrain, avril 2011).

Il est spécialisé dans la vente des produits maraîchers: légumes frais, tomate, condiments dont le gombo, le crincrin et le piment, surtout après la grande période de pluies à partir du mois de juillet. On y trouve également des produits vivriers : maïs, haricot, huile végétale.

Considéré naguère comme un grand marché de poissons fournis par les Péda du lac Ahémé, Avakpa n'est aujourd'hui qu'un petit marché rural. Cependant on y trouve toujours du poisson, surtout en période de basses eaux, malgré la surexploitation des eaux lacustres par les nombreuses populations de pêcheurs. Il doit aussi son originalité à la vente des animaux domestiques (moutons, chèvres, porcs). En période de soudure (Mai et Juin), les paysans qui ont besoin

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d'argent livrent leurs animaux sur le marché, ainsi on peut s'acheter en ce moment un cabri ou un mouton bien nourri à un prix relativement bas.

En période de pluies, la commercialisation des produits agricoles et du poisson régresse. La période d'intenses activités sur le marché correspond à la saison sèche, de Décembre à Mars. On y trouve alors suffisamment de poissons, de crabes ainsi que des céréales fournis par les pêcheurs et les agriculteurs de la région.

Dans ce marché, on trouve aussi plusieurs produits comme les fruits (papaye, banane), les produits manufacturés (conserves, pâtes alimentaires, savons, produits de toilette, chaussures), les produits vivriers (maïs, gari, haricot), les produits artisanaux (serrure, houe).

Actuellement, le marché d'Avakpa à perdu son importance d'autrefois au profit d'Allada. En effet, vu l'impraticabilité du site et des voies d'accès surtout en période de pluies, les populations des localités environnantes préfèrent les autres marchés de la commune.

2.3.3- Marché de Sékou

Situé à 44 km au Nord de Cotonou, ce marché se trouve dans l'arrondissement de Sékou et s'étale le long de la RNIE2. Il a été transféré de son site initial au début de 1983. D'une superficie d'environ 1200 m2, le marché de Sékou s'anime tous les cinq (5) jours (enquête de terrain, avril 2011).

Les produits retrouvés dans ce marché sont: les fruits (banane, orange, papaye, ananas, avocat...), les produits manufacturés (pagnes, conserves, savons, pommades, produits de toilette, etc.), les produits pharmaceutiques informels comme dans tous les autres marchés, les denrées vivrières (maïs, haricot, gari, riz, tapioca), les plats cuisinés. On y trouve aussi les vendeurs de friperies, ceux des produits de la pharmacopée, des produits d'élevage et de pêche.

Il y a également les vendeurs d'articles divers tels que les tissus, les ustensiles de cuisine, les serrures artisanales, les boissons alcoolisées etc. Tous ces

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produits sont soit installés à l'air libre, sous des hangars ou ventés par des ambulants.

La situation géographique de ce marché lui confère une grande importance dans le circuit de commercialisation des produits car les populations des villages environnants viennent écouler leur produits et en profite pour s'approvisionner. Aussi, la plupart des voyageurs s'y arrête souvent pour acheter divers produits avant de continuer leur chemin.

Son originalité réside non seulement dans la disponibilité des fruits, notamment l'ananas dont la production est la principale activité agricole de la région, mais également du fait de son étendue le long de la RNIE2.

2.3.4- Marché Oudomè de Lon-Agonmè

Situé à 19 km au Nord- Ouest d'Allada, le marché Oudomè à été créé en 1993 par les populations autochtones. D'une superficie d'environ 650 m2, il se trouve comme son nom l'indique dans l'arrondissement de Lon-Agonmè et se tient tous les 5 jours (enquête de terrain, avril 2011).

C'est un petit marché de village qui dispose d'un (01) hangar moderne construit par l'Ambassade de l'Allemagne au Bénin; les quelques autres hangars sont en tôle ou en paille.

Il est spécialisé dans la vente de l'huile de palme, mais on y commercialise aussi d'autres produits vivriers tels que le manioc, le maïs, le gari, le haricot. Dans ce marché, il existe également des produits manufacturés (tissus, boissons alcoolisées, conserves notamment). Il faut noter qu'il n'y a qu'une seule vendeuse de friperie dans le marché et pas du tout de produits électroménager ni de produit de la pharmacopée.

Lorsque le prix de l'huile de palme baisse considérablement (mars à mai), les populations des arrondissements alentour viennent nombreux s'en approvisionner; c'est ce qui fait la réputation de ce marché.

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2.3.5- Marché de Déssa

Le marché de Déssa comme son nom l'indique appartient à l'arrondissement de Déssa-Ahouannonzoun. Il est situé à 11 km au nord-est d'Allada avec une superficie d'environ 625 m2, il s'anime aussi tous les 5 jours comme les autres marchés de la commune (enquête de terrain, avril 2011). C'est un marché de produits vivriers qui a une fonction rurale et se présente comme l'un des principaux fournisseurs des arrondissements voisins en denrées vivrières : gari, tapioca, maïs notamment. On y trouve peu de produits manufacturés. Il est assez délabré avec de vieux hangars en tôle de récupération ou en paille et de nombreux commerçants sont installés en plein air. Mais au cours des enquêtes de terrain en Février 2011, il a été observé dans le marché, un hangar moderne en cours de construction, financé par la municipalité, les ADV et le PNDCC.

Son originalité vient du fait qu'il est un marché de nuit et commence par s'animer à partir de dix-sept (17) heures. De plus, ce marché s'anime le même jour que celui d'Allada. Malgré cela, il jouit d'une assez bonne fréquentation de la part des populations riveraines. Le tableau II présente les types de marchés étudiés et quelques caractéristiques.

Tableau II: Périodicité, importance et état des marchés

Marchés (localisation/ arrondissement)

Périodicité Importance

(rayonnement)

Etat Observation

Avakpa (Arrondissement Avakpa)

Allada (Arrondissement Allada)

Régionale Délabré

Régionale Assez délabré avec

4 Hangars en

matériaux définitifs

tous les 5 jours

tous les 5 jours

Sékou (Arrondissement Sékou)

tous les 5 jours

Régionale Délabré (matériaux

précaires)

Oudomè (Arrondissement Lon-Agonmè

tous les 5 jours

Locale Précaire avec 1

hangar en

matériaux définitifs

Déssa

(Arrondissement Ahouannonzoun)

tous les 5

jours

Locale Délabré en

matériaux précaires

Marché de nuit

Source : Enquête de terrain, Mars 2011

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De l'analyse de ce tableau, il ressort que les marchés de Sékou, d'Allada et d'Avakpa ont une importance régionale alors que ceux de Déssa et de Lon-Agonmè sont des marchés locaux. De même, tous ces marchés sont délabrés et ne disposent que d'un ou quatre hangars modernes ; mais ils ont tous une périodicité de cinq jours. Cette périodicité explique le fait que les marchés de la commune soient généralement fréquentés tour à tour par les mêmes commerçants. Une cartographie de ces équipements marchands est réalisée et présentée sur la figure 3.

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Figure 2: Situation géographique des marchés dans la commune d'Allada Source : Fond topographique IGN (1992), et enquête de terrain février 2011

29J

30

2.4- Inventaire des produits commercialisés dans les marchés

Dans les marchés ruraux d'Allada, on rencontre une diversité de produits commercialisés parmi lesquels les produits manufacturés, les produits vivriers, les produits maraîchers, les fruits, les produits artisanaux, les produits d'élevage, les mets cuits et bien d'autres encore. Ces produits sont exposés les uns sur des étalages dans les hangars ou à l'air libre, les autres aux périphériques des marchés ou ventés par les ambulants.

2.4.1- Produits manufacturés

Ils sont très diversifiés sur les marchés ruraux d'Allada. On y trouve les tissus, les produits de beauté, les ustensiles de cuisine, les chaussures, les bijoux, l'électroménager, la quincaillerie, l'habillement, les conserves, les produits pharmaceutiques informels (photo 1et 2). La commercialisation des produits manufacturés occupe une frange importante des marchés ruraux, mais il existe des marchés dans lesquels ils sont en minorité.

Photo 1: Produits manufacturés sur Photo 2: Produits pharmaceutiques

étalage dans le marché de Sékou sur étalage dans le marché d'Allada

Clichés : Akiyo R., février 2011

La photo 1 montre des conserves, des pates alimentaires, des savons et la photo 2 montre divers produits pharmaceutiques. Les commerçants vont chercher tous ces produits au marché Dantokpa de Cotonou.

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2.4.2- Produits vivriers

Il s'agit des tubercules, des condiments, des produits de pêche : poissons, crabes, crevettes (photo 3), des céréales (photo 4 et 5) qui sont des produits de première nécessité.

Photo 3: Site de vente de poisson au marché d'Allada Clichés : Akiyo R., février 2011

Cette photo montre le site de vente de poisson au marché d'Allada et on y trouve du poisson sous toutes ses formes. Ce commerce est tenu par les populations Péda du Lac Ahémé et celles Tofin du Lac Nokoué qui approvisionnent les marchés de la commune en produits de pêche.

Photo 4: Site de vente de céréales au Photo 5: Site de vente de céréales au

Marché de Dessa marché d'Avakpa

Clichés : Akiyo R., février 2011

Ces photos montrent les produits vivriers tels que le maïs, le haricot, le gari, le tapioca. Ils sont vendus par des commerçantes qui s'approvisionnent soit au

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grand marché céréalier de Houègbo (Commune de Toffo), soit chez les grossistes qui viennent du Nord du pays, ou encore directement chez les paysans.

La commercialisation des produits vivriers agricoles et des condiments constitue la principale activité des populations autochtones. La vente des produits vivriers est l'apanage des femmes et les hommes se contentent de la production. Mais les femmes vendeuses de produits vivriers agricoles ne sont que des intermédiaires. En effet, elles vont acheter les produits auprès des paysans qu'elles viennent revendre plus chers, accumulant ainsi des bénéfices.

2.4.3- Produits maraîchers et fruits

Ce sont les légumes verts, la tomate, le piment, le gombo (photo 6). Ils sont très commercialisés dans les marchés ruraux car ce sont des produits de première nécessité pour l'alimentation des populations.

Dans ces marchés, on retrouve aussi plusieurs types de fruits (orange, banane, papaye, avocat, ananas) (photo 7). La commercialisation de ces produits dépend des saisons, mais l'ananas est retrouvé sur les marchés quelque soit la période de l'année.

Photo 6: Produits maraîchers en vente au Photo 7: Ananas et papaye en vente au

marché d'Avakpa marché de Sékou

Clichés : Akiyo R., février 2011

La photo 6 montre quelques légumes verts vendus au marché d'Avakpa. Ces produits sont apportés par les maraîchers qui vivent aux alentours du lac Ahémé

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(Dékanmè, Tokpa-Ava). La photo 7 quant à elle montre les fruits tels que l'ananas et la papaye qui sont produits par les populations de la commune d'Allada et celle de Zè.

2.4.4- Produits d'élevage et artisanaux

Il s'agit notamment de la vente des porcins, de la volaille, des oeufs et des caprins (photo 8). Ces commerçants sont souvent des éleveurs.

Photo 8: Site de vente des animaux au marché d'Avakpa Cliché: Akiyo R., février 2011

La photo 8 présente des animaux sur pied vendu au marché d'Avakpa. Les vendeurs sont souvent des éleveurs qui approvisionnent les populations de la commune et de ses environs. Seul le marché d'Avakpa dispose d'un site de vente d'animaux sur pied dans la commune.

Dans les marchés étudiés, on trouve une grande variété de produits artisanaux (serrures, clef, outils agricoles), des objets d'art, de poteries (marmites, jarres, gargoulettes). Ces activités sont animées par les artisans d'Abomey et de Bohicon, ainsi que quelques rares autochtones.

2.4.5- Mets cuits et autres produits

Cette activité occupe une frange importante de femmes dans les marchés. Il s'agit souvent des vendeuses de riz et de pâte à la sauce de viande ou de poissons (photo 9), de l'akassa avec du «monyo», de beignets de haricot et d'igname frites, de la bouillie.

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Photo 9: Vendeuse de repas au marché de Lon-Agonmè Cliché: Akiyo R., février 2011

Cette photo montre une vendeuse de riz à la sauce de viande et de poisson à Lon-Agonmè. L'activité de cette femme permet aux usagers d'apaiser leur faim en cas de besoin.

En ce qui concerne les autres produits, il s'agit des espèces végétales médicinales, des produits de transformation: huile rouge et huile d'arachide, savon indigène. Les vendeuses de boissons locales (`'Sodabi, Tchakpalo») et d'eau glacée sont aussi rencontrées. Tous ces produits sont commercialisés dans les marchés ruraux d'Allada.

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CHAPITRE III

FONCTIONNEMENT DU FLUX DES ECHANGES ENTRE LES MARCHES RURAUX

Ce chapitre après avoir présenté les types d'acteurs des marchés, étudie la variation du prix des produits ainsi que les unités de mesure puis analyse le flux des échanges.

3.1- Types d'acteurs rencontrés dans les marchés

Les acteurs des marchés ruraux d'Allada sont multiples et très variés; ils sont représentés par les deux sexes. Dans tous les marchés, la clientèle féminine est plus représentée parmi les vendeurs que parmi les acheteurs et les prestataires de service. L'étude de cette clientèle de par son origine et le rôle qu'elle joue permet d'apprécier son influence dans le fonctionnement et le dynamisme des différents marchés ruraux ainsi que dans le développement socio-économique de la commune.

3.1.1- Les vendeurs

Ils sont les premiers acteurs des marchés, seule leur présence permet l'arrivée des autres usagers. Les vendeurs des marchés ruraux d'Allada vendent divers produits et sont classés ainsi qu'il suit : les semi- grossistes, les détaillants et les collecteurs. Entre ces différents acteurs, on note une étroite relation de complémentarité et d'interdépendance.

De part leurs effectifs, ils permettent de déterminer l'importance des marchés dans le circuit de commercialisation des produits. Après le dénombrement des hangars et les informations obtenues à la Mairie, une estimation des vendeurs par tenue de marché a été effectuée. Le tableau III présente le nombre de vendeurs par marchés.

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Tableau III: Nombre de vendeurs par marché

Marchés Nombre de vendeurs

Allada 293

Avakpa 271

Sékou 235

Lon-Agonmè 38

Dessa 41

Total 878

Source : Mairie Allada et enquête de terrain, Mars 2011

Ce tableau montre que le nombre de vendeurs est plus important au marché d'Allada que dans les autres marchés. Après lui, il y a le marché d'Avakpa, de Sékou, de Dessa, de Lon-Agonmè. Cet effectif témoigne de l'importance de chaque marché dans le circuit commercial de la commune.

3.1.2- Les acheteurs

Ils viennent de divers horizons pour acheter les produits qu'ils désirent. En effet, ce groupe est constitué des populations des villages qui abritent les marchés, celles des campagnes environnantes et des populations venant des autres communes (pour les marchés à caractère régional).

Compte tenu du caractère libre des marchés ruraux, il est souvent difficile d'évaluer avec exactitude à chaque tenu de marché le nombre des acheteurs qui les fréquentent. Mais suite aux enquêtes de terrain et les informations obtenues à la Mairie, des valeurs approximatives ont été retenues. Le tableau IV présente le nombre d'acheteurs par tenue de marché.

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Tableau IV: Nombre d'acheteurs par marché

Marchés Nombre d'acheteurs

Allada 314

Avakpa 298

Sékou 285

Lon-Agonmè 43

Dessa 56

Total 996

Source Mairie Allada et enquête de terrain, Mars 2011

L'analyse de ce tableau montre que le marché d'Allada est le plus fréquenté de la commune. Après lui viennent les marchés d'Avakpa, de Sékou, de Dessa et de Lon-Agonmè. Cela s'explique par la situation géographique des marchés, l'importance de leur superficie ainsi que la diversité des produits qu'on y trouve. Aussi, certains drainent plus de monde que d'autres.

Les populations viennent acheter pour les uns les produits d'autoconsommation et pour les autres les produits à revendre. La figure 5 montre les raisons d'achat des produits.

Figure 3: Raison d'achat des produits Source : Enquête de terrain, Mars 2011

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Après analyse de cette figure, on constate que la grande partie des acheteurs rencontrés dans les marchés viennent s'approvisionner pour l'autoconsommation, tandis que la minorité vient acheter pour revendre. Ceux qui viennent acheter pour les deux raisons sont en nombre infime.

Il faut noter que les revendeurs viennent souvent des autres communes, mais quelques uns viennent également acheter pour revendre à la maison ou dans les autres marchés ruraux.

Par ailleurs, il existe plusieurs raisons qui font que les clients préfèrent un marché au détriment de l'autre. Pour les uns, la proximité des marchés à leur lieu de résidence est un facteur favorable, alors que pour les autres c'est l'accessibilité du prix des produits qui motive leur présence dans le marché. La figure 6 présente les raisons de fréquentation des marchés.

Figure 4: Raison de fréquentation des marchés Source : Enquête de terrain, Mars 2011

L'analyse de cette figure permet de comprendre que la majorité (57,28%) des acheteurs rencontrés dans les marchés y sont, à cause de la proximité du lieu d'échange. Les autres acheteurs viennent s'approvisionner soit parce que les prix des produits sont accessibles (22,34%), soit pour les deux raisons (17,47%). D'autres par contre y viennent sans raison majeure (02,91%).

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3.1.3- Les Prestataires de services

Ce sont pour la plupart des hommes et des femmes n'ayant aucun capital pour mener une activité commerciale mais qui possède les uns leur force physique, les autres leur savoir-faire qu'ils mettent au service de ceux qui en ont besoin. Parmi eux, on rencontre les porteurs, les pousse-pousseurs, les coiffeurs et coiffeuses, les tailleurs, les écraseurs de condiments, les cordonniers, les transporteurs que sont: les conducteurs de taxi-moto (zémidjan) et les conducteurs de véhicule marchand. On note également des cabines téléphoniques qui sont installées aux abords des marchés.

3.1.4- Gestion des marchés

La gestion des marchés ruraux de la commune d'Allada relève des compétences de la Mairie. En effet, elle dispose de huit agents contractuels chargés de collecter les taxes dans les marchés de la commune (photo 10). Ces agents sont supervisés par un contrôleur général qui lui est un fonctionnaire de la Mairie. Il a le devoir de rendre compte aux autorités municipales. Ainsi, les jours de marché, les agents de collecte des taxes s'y rendent et délivrent des tickets aux commerçants ; le prix de ces tickets varie entre 50 et 100 francs selon la quantité et la valeur du produit commercialisé.

Photo 10: Percepteur de taxe (homme portant un sac) dans le marché d'Avakpa

Cliché: Akiyo R., février 2011

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Cette photo montre un percepteur de taxe (tickettier) entrain d'échanger un ticket contre de l'argent chez une vendeuse.

Cependant, ce ne sont pas dans tous les marchés de la commune que les taxes sont perçues; elles ne le sont que dans trois marchés: Sékou, Allada et Avakpa. Les autres marchés échappent à ces taxes car les autorités estiment qu'ils sont trop petits et ne drainent pas assez de monde. Instaurer la perception de taxes peut faire fuir certains commerçants qui ne réalisent pas de gros bénéfices.

En ce qui concerne l'octroie des places dans les marchés, ce sont des commissions de gestion qui s'en occupent et ceci dépend des marchés. Ainsi, une commission de gestion est composée du ou des chefs de marché, de quelques usagers et de deux ou trois notables du milieu. Les conditions d'octroie sont diverses et dépendent du milieu. Après avoir fait la demande et obtenu la place, le choix revient aux commerçants de construire le type de hangars voulus selon leurs moyens.

3.2- Variation des prix dans les marchés ruraux

La variation des prix est une donnée caractéristique des marchés africains. Elle se situe à deux niveaux et dépend de l'importance et du type de marché.

D'abord, le jour du marché, le prix de vente des denrées vivrières change trois fois. Le matin, il est relativement élevé, dans l'après-midi à partir de 14 heures, on note soit une légère baisse ou hausse du prix selon la disponibilité du produit et le soir à partir de 17 heures, lorsque le marché tire à sa fin, les prix baissent considérablement. Cette variation journalière de prix observée dans les marchés d'étude concerne surtout les produits périssables comme le poisson frais, les légumes et tomates etc.

Cependant, la grande variation des prix est en rapport avec les changements saisonniers au cours de l'année.

La figure 7 présente la variation de quelques produits vivriers au marché d'Allada.

41

Figure 5: Variation des prix de quelques produits vivriers au marché d'Allada Source : Enquête de terrain, Mars 2011

L'analyse de cette figure montre que le prix des produits vivriers connaissent des variations au cours d'une année dans le même marché. Cela s'explique par le fait que suivant les saisons, le prix d'un produit peut augmenter ou diminuer selon qu'il soit abondant ou non sur le marché. Mais ce n'est pas seulement au niveau des produits vivriers qu'il y a variation des prix. La figure 8 illustre la variation des prix de quelques produits maraîchers.

Figure 6: Variation des prix de quelques produits maraîchers au marché d'Allada Source : Enquête de terrain, Mars 2011

42

L'analyse de la figure 8 montre que le prix des produits maraîchers varie suivant les mois de l'année. Cette variation de prix dépend des types de produits car lorsque certains sont en hausse, d'autres sont en baisse (cas de la tomate et de l'oignon). Il convient aussi de remarquer que les prix des oléagineux connaissent également des variations suivant les mois de l'année. La figure 9 montre la variation des prix de quelques oléagineux au marché d'Allada.

Figure 7: Variation des prix de quelques oléagineux au marché d'Allada Source : Enquête de terrain, Mars 2011

L'analyse de cette figure montre que la variation du prix des oléagineux dépend aussi des mois de l'année. Cela s'explique par le fait que les saisons sont déterminantes dans la production et la commercialisation des produits dans les marchés.

En ce qui concerne le prix de vente des produits de grande consommation comme les céréales, les tubercules et les légumes, il varie d'un marché à un autre et d'une saison à une autre. Pendant la période de grandes récoltes de la saison pluvieuse (juillet à novembre), les prix des produits agricoles subissent fortement l'influence de la loi de l'offre et de la demande. Ainsi, les prix des produits vivriers sont relativement bas. Après les récoltes, c'est-à-dire pendant la période allant de décembre à février, on assiste à une légère hausse des prix et

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pendant la période de soudure (mars à juin), la hausse des prix est considérable. La variation des prix de quelques produits de consommation suivant leurs origines est présentée dans le tableau V.

Tableau V: Variation moyenne des prix de quelques produits suivant leurs origines

Produits

Prix sur le lieu

d'approvisionnement

Prix dans les marchés ruraux

Poids en kg

Maïs

175 F CFA

200 F CFA

1 kg

Haricot

300 F CFA

350 F CFA

1 kg

Voandzou

500 F CFA

575 F CFA

1 kg

Riz

450 F CFA

500 F CFA

1 kg

Mil

300 F CFA

350 F CFA

1 kg

Gari

100 F CFA

125 F CFA

1 Kg

Tapioca

300 F CFA

350 F CFA

1 kg

Source : Enquête de terrain, Mars 2011

L'analyse du tableau V permet de comprendre qu'il y a variation des prix entre les points d'approvisionnement et les lieux de vente. Cette variation est de l'ordre de 25 à 75FCFA par kilogramme. Cela explique le bénéfice qui revient aux commerçants après la vente des produits. Mais il faut remarquer que plus la quantité du produit est grande, plus le bénéfice des commerçants devient important.

Il est aussi important de souligner la légère différence de prix allant de 25 francs pour les produits vivriers à 50 francs pour les produits manufacturés selon que le marché soit éloigné du centre ville.

La baisse des prix des produits est observée par moment. Cette baisse est due à l'abondance des produits vivriers sur les marchés après les récoltes ; alors que la légère hausse s'explique par la pénurie progressive des produits agricoles sur les marchés. La hausse considérable des prix est due à la rareté des produits vivriers sur les marchés. A cela, il faut ajouter l'éloignement des lieux

d'approvisionnement et l'impraticabilité des voies d'accès. On retient alors que tous ces facteurs contribuent à la variation des prix des produits sur les marchés.

3.3- Unité de mesure des produits dans les marchés ruraux

Dans chaque milieu, les unités de mesures diffèrent selon les groupes socioculturels. Dans les marchés ruraux d'Allada, les unités de mesures sont en fonction des habitudes du milieu et les mesures utilisées se rapportent souvent

au kilogramme. Les mesures les plus utilisées sur ces marchés sont: le `'Vloka»qui est l'équivalence du demi (1/2) mesure du kilogramme (kg); le `'Tongolo»qui équivaut à un kilogramme (1 kg). On utilise aussi le `'Sogho»qui est

l'équivalence de trois kilogramme (3 kg). Ces unités de mesure ne sont utilisées que pour les produits dont la vente nécessite la mesure avant de connaître la quantité (céréales, farine de cossette d'igname...). La photo 11 montre quelques instruments de mesure utilisés dans les marchés ruraux d'Allada.

Unité de mesure « Tongolo »

Photo 11: Instruments de mesure utilisés pour la vente des produits Cliché: Akiyo R., février 2011

Unité de mesure « Sogho »

44

Cette photo montre plusieurs unités de mesure dont les plus utilisées sont le `'tongolo» et le `'sôghô». Très souvent, lorsque la quantité du produit est

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élevée, on utilise des bassines adaptées dont les mesures sont connues par les vendeuses.

3.4- Analyse du flux des échanges

Dans la commune d'Allada, la commercialisation des diverses marchandises s'organise suivant une variété de circuit.

Le circuit le plus simple est celui des produits manufacturés d'importation tels que les tissus, les boîtes de conserve, les boissons alcoolisées, les cigarettes ; etc. Tous ces articles sont envoyés par voie routière sur les marchés ruraux d'Allada. Le tableau VI présente les lieux d'approvisionnement des commerçants et la destination des produits

Tableau VI: Lieu d'approvisionnement et destinaion des produits

Groupes de produits Lieux d'approvisionnement des

commerçants

Destination

Manufacturés Cotonou, Lomé (Togo) Populations de la commune

Vivriers Bohicon, Abomey, Glazoué, Nord-Bénin, Populations de la commune et

Champs, Fermes et autres marchés celle des communes voisines
ruraux de la commune d'Allada

Artisanat Abomey, Bohicon, dans la commune

d'Allada

Populations de la commune

Maraîchers et Fruits Dans les communes de Toffo, de Zè, et Populations de la commune et

d'Allada celle des communes voisines

Produits d'élevage Dans la commune par élevage Populations de la commune et

celle des communes voisines

Source : Enquête de terrain, Mars 2011

L'étude de ce tableau révèle que l'approvisionnement des produits manufacturés se fait dans les centres urbains et hors du pays ; tandis que l'approvisionnement des autres produits se fait dans les autres localités du pays.

Le circuit le plus complexe est celui des produits vivriers. Après la récolte, le paysan peut livrer les produits directement à la consommation sur le marché, il peut aussi les conserver dans les greniers en attendant la période de soudure pour les vendre plus chers et réaliser de gros bénéfices. La figure 10 présente le flux des échanges entre les marchés ruraux étudiés.

Figure 8: Flux des échanges des produits entre les marchés ruraux étudiés Source : Fond topographique IGN (1992), et enquête de terrain février 2011

46

47

L'analyse de cette figure montre que les échanges des produits s'effectuent entre les différents marchés ruraux de la commune. Aussi, certain marchés ont besoin des produits qui proviennent des autres marchés pour leur fonctionnement. On comprend donc qu'il existe une relation d'interdépendance d'une part entre les marchés ruraux et d'autre part entre ces marchés et ceux urbains.

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CHAPITRE IV

ROLES SOCIO-ECONOMIQUES ET MESURES DE GESTION DURABLE DES MARCHES

Le quatrième chapitre identifie les types de marchés ruraux, étudie l'impacte socio-économique de ces marchés, aborde les problèmes de gestion et propose des mesures de gestion durable pour les marchés ruraux de la commune d'Allada.

4.1- Les types de marchés ruraux

Les marchés ruraux de la commune d'Allada peuvent être rangés en deux (2) catégories : les marchés ruraux à vocation régionale et les marchés locaux.

Les marchés régionaux sont des grands centres de distribution au niveau de chaque département. Ils participent largement au ravitaillement des populations rurales et urbaines en produits de grandes consommations. Ils jouent pratiquement le rôle de pôle d'approvisionnement pour d'autres localités au sein du département de l'Atlantique. Leur influence dépasse donc le cadre de leur territoire administratif.

Les marchés locaux sont de simples centres commerciaux destinés au ravitaillement des populations villageoises. Leur rôle est de faciliter les divers échanges entre les communautés rurales. Leur influence très limitée dépasse rarement le cadre de l'arrondissement ou de la commune.

4.1.1- Marchés ruraux et rapport entre ville et campagne

Il existe un rapport étroit entre les marchés ruraux d'Allada et les centres urbains qui les entourent. En effet, le ravitaillement des villes par les marchés ruraux se fait de la façon suivante: le circuit le plus important met le monde rural en relation avec le milieu urbain, grâce au fonctionnement des marchés ruraux. Par voie routière essentiellement, Cotonou envoie divers produits manufacturés nécessaires à la vie en campagne. En échange, les villes reçoivent diverses denrées vivrières par l'intermédiaire des commerçantes revendeuses. Par elles-

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mêmes, les paysans livrent rarement les produits de leurs champs aux consommateurs. Il existe toujours des intermédiaires qui se livrent à des spéculations en tenant compte des périodes de soudure précédant les futures récoltes. Ce sont eux qui tirent meilleure partie de l'effort des paysans en réalisant d'énormes profits. Ils achètent par exemple les céréales à bon marché après les grandes récoltes, les conservent un moment pour les revendre plus tard deux ou trois fois plus chèrs. Ainsi, les produits agricoles suivent plusieurs étapes avant de passer à la consommation urbaine. De la ferme, ils transitent par le village ou le marché, puis du marché ils empruntent la voie routière avant d'atteindre la ville. A titre indicatif, Sékou et Allada envoient leurs céréales par voie routière en direction de cotonou.

Pendant les années de mauvaises récoltes, liées aux aléas climatiques, une partie des denrées vivrières passe par le chemin inverse; en ce moment, l'approvisionnement des centres ruraux se fait partiellement à partir des villes. Ainsi, le riz et le maïs jaune importés ou reçus sous forme de don se substituent à la production nationale sur les marchés ruraux. C'est ainsi qu'au mois de Mai, on trouve dans certains marchés de la commune, du maïs importé en attendant les futures récoltes.

En dehors de ce circuit à double sens, des campagnes vers les villes et des centres urbains vers les marchés ruraux, il existe un autre circuit typiquement villageois qui s'organise entre le marché de village et les agglomérations rurales environnantes.

4.1.2- Rapport entre marchés ruraux

Les relations qu'entretiennent les marchés ruraux d'Allada et les campagnes environnantes sont très bonnes. Ainsi, les jours du marché donnent l'impression d'un jour férié au village; de nombreuses femmes y arrivent par des sentiers, portant leurs marchandises sur la tête. Elles sont parfois accueillies par les revendeuses qui les attendent à des points de vente secondaires (Alihohi) situés à

quelques distances du marché. Certes, ces femmes des campagnes sont satisfaites d'avoir vite vendu leurs marchandises, mais le profit revient surtout aux intermédiaires qui jouent sur la clientèle consommatrice.

Au niveau de chaque commune, les marchés sont généralement fréquentés tour à tour par les mêmes commerçants, en particulier ceux dont les activités sont fondées sur la commercialisation des produits manufacturés. C'est cela qui explique le décalage de jour dans la tenue des principaux marchés de la commune d'Allada. A titre illustratif, le marché d'Avakpa se tient deux jours avant celui de Sékou, tandis que ce dernier s'anime à la veille de celui d'Allada. Par ailleurs, dans tous les marchés ruraux d'Allada, il se développe un artisanat particulier aux mains des femmes : il s'agit de l'art culinaire à partir des produits locaux (maïs, manioc, haricot transformé en pâte) ou importés (riz, macaroni) mis en vente sous forme de plats cuisinés. Ainsi, en dehors des vendeuses ambulantes, des coins spécialement aménagés jouent le rôle de véritables restaurants populaires au sein même du marché.

4.2- Rôles socio-économiques des marchés ruraux

4.2.1- Rôles économiques

L'existence des marchés ruraux d'Allada constitue l'un des facteurs du développement économique et de l'amélioration des conditions de vie des populations de la commune et de ses environs.

Les marchés d'étude stimulent la production agricole et permettent aux paysans des campagnes environnantes d'écouler leurs produits après les récoltes et de se faire de l'argent. Les bénéfices réalisés après la vente des produits, leur permettent d'améliorer les conditions de vie et de subvenir à leurs besoins. De part leurs activités, les commerçants réalisent des bénéfices qu'ils utilisent pour diverses réalisations. La figure 11 présente les utilités des revenus

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Figure 9: Utilités des revenus des commerçants Source : Enquête de terrain, Mars 2011

La figure 11 montre l'usage que font les commerçants de leurs revenus. De cette analyse il faut comprendre que les revenus permettent à la majorité des commerçants de mener une vie de subsistance. En effet, 67,93% des personnes interrogées estiment satisfaire les besoins vitaux avec leurs revenus. Les revenus ont aussi permis aux commerçants de satisfaire certains besoins tels que l'épargne (44,66%), les cérémonies (31,06%), la construction de maison (16,5%), l'achat de terre (10,67%) et l'achat de moyens de déplacement (04,85%). L'étude effectuée révèle alors la contribution des marchés dans l'épanouissement des populations.

Grâce à la recette des taxes perçues dans les marchés, la municipalité renforce son budget. Ces revenus sont par la suite utilisés afin de financer les travaux d'aménagement des marchés. Le tableau VII compare le montant des taxes perçues dans les marchés au budget de la mairie les cinq dernières années.

Tableau VII: Contribution des taxes au budget de la mairie

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Années

 

Taxes perçues dans

les marchés en francs CFA

Budget de la mairie en francs CFA

Contribution au budget en %

2006

9 630 311

779 305 015

1.23

2007

9 921 095

826 954 302

1.20

2008

10 270 264

804 700 233

1.27

2009

10 832 913

861 992 102

1.25

2010

11 360 208

903 801 317

1.26

Total

52 014 791

4 176 752 969

6.21

Source : Mairie Allada, Mars 2011

L'analyse de ces revenus permet de constater que les recettes sont en croissance et ont contribué au cours des cinq dernières années à 6.21% au renforcement du budget de la municipalité.

En définitive, la présence des infrastructures marchandes est importante pour le développement de la commune car elle contribue non seulement à la réduction de la pauvreté, du chômage (création d'empois), mais aussi à l'aménagement des infrastructures communales grâce aux différentes taxes que paient les usagers.

4.2.2- Brassages socio-ethniques

Au sein des acteurs de ces marchés, on rencontre plusieurs ethnies tels que : les Aïzo, les Fon, les Yoruba, les Goun, etc. Le tableau VIII présente les ethnies rencontrées dans les marchés.

Tableau VIII: Proportions des groupes locaux par marché

Ethnies Marchés

Fon

Goun

Mahi

Nago

Adja

Cotafon

Aïzo

Yoruba

Autres

Total en %

Allada

35

4

4

4

4

0

38

8

3

100

Avakpa

29,16

0

8,33

0

8,33

8,33

41,69

4,16

0

100

Sékou

50

4

4

0

8

0

28

4

2

100

Lon-Agonmè

8 ,33

16,67

0

0

0

0

75

0

0

100

Dessa

41,17

11,17

0

0

0

0

41,17

5,89

0

100

Source : Mairie Allada et enquête de terrain, Mars 2011

L'analyse de ce tableau, permet de constater que les Aïzo sont plus représentés dans tous les marchés. A la suite des Aizo viennent dans l'ordre décroissant les Fons, les Goun, les Yoruba, les Adjà, les Mahi les Cotafon, les autres (constitués des nigériens, maliens, nigérians) et les Nago. Les marchés constituent alors des lieux de brassage inter- ethnique. De ce brassage, il ressort des termes spécifiques par lesquels clients et vendeurs s'interpellent (Dadjè : terme Adjà utilisé pour appeler les commerçants Adjà ; Iya : terme yoruba utilisé dans le même contexte), etc.

Outre le brassage inter- ethnique, les marchés apparaissent également comme des lieux où se complètent cultures et coutumes. Ainsi, au sein des marchés ruraux étudiés, chaque groupe ethnique étranger, s'adapte à la vie communautaire en fondant ses activités commerciales sur les besoins du milieu. Les Nago par exemple sont spécialisés dans la vente d'ignames et de cossettes mettant ainsi les populations autochtones en relation avec les habitudes alimentaires des collines.

De même, de cette cohabitation inter- ethnique, naissent des liens de famille tels que les mariages aïzo- adjà, yoruba- fon etc.

Dans le domaine culturel, il existe dans presque tous les marchés ruraux de la commune une divinité protectrice du marché et de ses commerçants dont le chef du marché est souvent le garant. C'est lui qui, avec les chefs traditionnels du

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54

milieu organise des cérémonies pour ces divinités ; la périodicité des cérémonies varie selon le milieu. Mais avec l'émergence du christianisme dans les milieux ruraux, il est remarqué une forte négligence des divinités érigées dans les marchés d'étude.

4.3- Problèmes de gestion des marchés

4.3.1- Difficultés rencontrés par les gestionnaires des marchés

Les problèmes rencontrés par les agents de collectivités locales dans la gestion des marchés d'Allada sont de plusieurs ordres. D'abord, la mairie éprouve beaucoup de difficultés à faire des statistiques sur les marchés ruraux concernant la clientèle ou le volume de marchandises commercialisées. Toute entreprise dans ce sens pose de grands problèmes et il est vraiment difficile de déterminer avec précision le nombre de ceux qui viennent vendre ou acheter, compte tenu du caractère très libre des activités et de la mobilité des gens. Par ailleurs, il est difficile de donner une réelle appréciation concernant les chiffres d'affaires des commerçants; car il existe sur les marchés un grand nombre de vendeurs ambulants non contrôlables dont la valeur globale des marchandises ne dépasse guère 3000 francs. Ainsi, les vendeuses de tissus ou de produits manufacturés sur étalage n'acceptent jamais de donner la valeur globale de leurs articles, alors que cette catégorie de commerçants manipule en moyenne divers articles dont la valeur totale se situe généralement entre 500.000 francs et 1.000.000 de francs CFA. Enfin, selon les agents de la mairie, il se pose également des problèmes dans la perception des taxes car certains commerçants n'aiment pas payer et il arrive parfois qu'on les y oblige. D'autres par contre échappent au payement de ces taxes en changeant régulièrement de place dans le marché. Mais la plus grande perte est observée au niveau des vendeurs à la sauvette qui, du fait de leur mobilité, ne payent pas souvent de taxes alors qu'ils sont nombreux dans les marchés.

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4.3.2- Difficultés rencontrés par les usagers des marchés

Les usagers des marchés ruraux d'Allada sont eux aussi confrontés à plusieurs problèmes. En effet, il existe dans ces marchés des problèmes de circulation dus à l'afflux massif de petits et moyens détaillants installés sur les étals occupant les allées des marchés. Ainsi, un grand nombre de vendeurs s'installent à l'air libre dans les allées ce qui rend la circulation difficile et donne l'impression d'un grand désordre.

De plus, la plupart des marchés ruraux de la commune souffrent d'un manque d'infrastructures adéquates. Dans ces marchés, il n'existe pas de magasin de stockage comme dans les grands marchés urbains. Les vendeurs sont obligés de rentrer chez eux en fin de journée avec le reste des produits non vendus, le stockage est domestique en attendant le prochain marché. Les quelques hangars en feuilles de tôle ou en paille sont généralement insuffisants et certains commerçants sont livrés à eux-mêmes. Ils sont obligés de construire des apatams avec des tôles de récupération pour se protéger contre le soleil et la pluie. Il n'est donc pas rare de constater qu'après une pluie, les marchés sont inondés et deviennent inaccessibles. Les zones en plein air réservées à la commercialisation des produits en vrac (maraîchers, condiments...) ou à la vente des animaux, souffrent d'un manque d'entretien et elles sont particulièrement repoussantes les jours de pluie; ceci est due au fait qu'il n'existe pas d'organisme officiel chargé de la gestion des déchets dans les marchés ruraux de la commune.

Paradoxalement, un marché a été entièrement construit à Hinvi par la coopération Bénino-Japonaise mais n'a jamais été occupé par les commerçants (photo 12) car ils estiment qu'il est trop proche du grand marché céréalier de Houègbo (commune de Toffo) et n'est pas prédestiné à un meilleur avenir.

Photo 12: Marché moderne de Hinvi abandonné

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Cliché: Akiyo R., février 2011

Cette photo montre un marché bien construit, mais inexploité. Cela explique la mauvaise orientation des projets et justifie le fait que les populations ne soient pas associées aux instances de prises de décisions.

En dehors de ces difficultés, certains commerçants estiment que les taxes payées dans les marchés sont trop chères, et proposent que celles-ci soient revues à la baisse (ramener le ticket de 50 francs à 25 francs et celui de 100 francs à 50 francs).

Par ailleurs, les routes et pistes en terre de barre conduisant dans les marchés ou dans les villages environnants à partir des voies bitumées sont généralement impraticables, parce que mal entretenues (photo 13). L'usager perd plus de temps à parcourir une piste de 15 km (Allada-Avakpa) pendant la saison des pluies que lorsqu'il circule sur une route bitumé de 25 km (Calavi-Sékou). Ainsi, à cause du mauvais état des voies et tous les risques d'accident qu'ils courent, les chauffeurs augmentent les prix de transport. Au vue de cela, les commerçants préfèrent fréquenter d'autres marchés plus accessibles.

A toutes ces difficultés viennent s'ajouter celles des moyens de transport qui sont pour la plupart dans un état vétuste, ce qui crée régulièrement des pannes sur les voies. Cette situation oblige les chauffeurs non seulement à surcharger mais à faire partager aux commerçants les mêmes véhicules que les produits

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achetés (photo 14). Ceux-ci n'ont pas souvent le choix et sont obligés de prendre ces véhicules marchands à leurs risques et périls.

Photo 13: Véhicule marchand sur une piste Photo 14: Véhicule marchand en

un jour de marché. surcharge un jour de marché.

Cliché: Akiyo R., février 2011

Ces photos montrent des véhicules marchands surchargés. Cela explique les difficultés auxquelles les commerçants sont confrontés dans le transport des personnes et des marchandises entre les marchés ruraux.

Tous ces facteurs ont un impact négatif sur le fonctionnement et le rôle des marchés ruraux. Pour minimiser ces impacts et maximiser les effets positifs, les différents acteurs ont apporté / proposé certaines solutions qui méritent d'être renforcées.

4.4- Mesures de gestion durable des marchés

Face aux insuffisances observées dans la gestion et le fonctionnement des marchés ruraux, des mesures sont proposées afin de réduire les différents problèmes auxquels ces lieux d'échange sont confrontés.

4.4.1- Mesures proposées par les usagers des marchés

Suite aux nombreuses difficultés qu'ils rencontrent dans les marchés, les usagers ont adressé des requêtes aux autorités locales. Celles-ci sont restées sans réponse.

58

59

En ce qui concerne les transporteurs, ils proposent la construction de parc automobile avec quelques hangars pour se reposer aux heures de pose, l'entretien régulier des routes et pistes conduisant dans les marchés.

Quant aux commerçants, ils suggèrent la construction de hangars modernes et de magasins de stockages, la construction de toilette publique, la mise en place d'une structure chargée de la gestion des déchets, la construction de forages d'eaux et l'électrification des principaux marchés. Ils demandent aussi aux autorités communales d'intervenir auprès des institutions financières du milieu afin que l'accès aux crédits soit plus facile car 44,66% des commerçants enquêtés affirment recourir aux institutions de micro-finance.

4.4.2- Mesures proposées par les gestionnaires des marchés

Les autorités locales dans le souci de redynamiser les marchés ruraux ont mis en place un comité de réflexion. A la suite des travaux de ce comité, une feuille de route a été dégagée. Dans un premier temps, ils ont jugé nécessaire de mettre en oeuvre les actions suivantes:

- Le désengorgement et l'évacuation des allées dans les marchés;

- la sensibilisation des usagers et des riverains sur la gestion des déchets; - le recrutement d'une ONG qui sera chargé du balayage et de la collecte des déchets à la veille et après chaque tenu de marché;

- la construction de hangars modernes dans tous les marchés de la commune;

- l'élargissement et l'entretien régulier des pistes conduisant dans les marchés;

Les actions correctives à mettre en oeuvre dans un second temps pour une meilleure gestion des marchés se rapportent essentiellement au secteur financier. Il s'agit de:

- rehausser les taxes perçues à chaque tenu de marché afin d'améliorer les recettes ;

- sensibiliser les vendeurs retissant à s'acquitter des taxes pour permettre l'installation d'infrastructures modernes dans les marchés ;

- percevoir une souscription mensuelle, semestrielle ou annuelle chez les occupants des hangars modernes;

- bayer les espaces libre aux abords des marchés à des particuliers pour qu'ils les valorisent;

- ré octroyer les places inoccupés dans les marchés.

Voilà le bilan des mesures de bonne gestion proposées par les acteurs des marchés. Il est souhaitable que les actions déjà entreprises et celles proposées dans ce travail se poursuivent et se concrétisent sur le terrain.

Le modèle présentant les faiblesses, les forces et opportunités, les menaces et les stratégies pour une meilleure gestion des marchés est illustré sur la figure 10.

-Inexistence hangars modernes et de magasins de stockage -Incivisme des usagers des marchés

-Marché moderne non fréquenté

-Situation géographique des marchés -Prix des produits abordable -Existence de mains d'oeuvre

-Augmentation des revenus des acteurs des marchés -Existence de la clientèle -Brassage interethnique -Satisfaction des besoins vitaux

-Perte de revenus des acteurs des marchés

-Absence d'entretien des routes et pistes

- Mauvaise orientation des projets de développement

marchand

Définition de stratégies

-Construction de magasins et de hangars -Entretien périodique des routes et pistes -Assainissement des marchés -Renforcement du contrôle de la mairie

Facteurs internes

Facteurs externes

Faiblesses

Forces

Opportunités

Menaces

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Figure 10: Modèle d'analyse du rôle socio-économique des marchés ruraux à l'aide de SWOT Source : Enquête de terrain, 2011

Ce modèle a permis d'identifier le fonctionnement et le mode de gestion des marchés puis d'analyser le rôle socio-économique qui en découle. Il a également permis de proposer des stratégies pour une mesure de gestion durable des marchés. Pour y parvenir, le concours et l'implication de tous les acteurs s'avèrent indispensables.

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Conclusion

La présente étude est une contribution à une meilleure connaissance du rôle socio-économique des marchés ruraux dans la commune d'Allada.

Les investigations sur le terrain et l'analyse des résultats ont permis de relever les principaux produits commercialisés dans les marchés tels que les produits manufacturés, vivriers, maraîchers et fruits, d'élevage et artisanaux ainsi que les mets cuits. L'approvisionnement des produits se fait dans les localités du pays et même dans les pays voisins.

L'existence des marchés permet aux populations villageoises de mettre en valeur les produits agricoles et d'obtenir des produits manufacturés. Ainsi, les acteurs des marchés sont notamment les vendeurs, les acheteurs, les prestataires de services. De plus, la structure des marchés et la performance des fonctions de commercialisation ont des effets significatifs sur les prix des produits, la vie des populations et sur le développement de la commune.

Mais le mauvais état des routes et pistes qui conduisent dans les marchés, la quasi inexistence de hangars modernes, l'inondation pendant la saison des pluies, l'absence d'eau potable et de toilette ainsi que l'insalubrité qui caractérise certains marchés sont autant de problèmes auxquels ils sont confrontés.

Toutefois, l'existence de ces marchés contribue non seulement à la réduction de la pauvreté mais aussi à la création d'emplois et de richesses pour la commune grâce aux différentes taxes que payent les commerçants. Elle contribue également au bien-être des populations compte tenu du coût abordable des produits et de la proximité des lieux d'échanges.

Face aux difficultés rencontrés dans la gestion des marchés ruraux de la

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Commune d'Allada, des mesures se résumant à l'entretient périodique des voies de communication, la construction de hangars modernes, la création d'une structure qui sera chargée d'assainir les marchés, ont été proposées.

Il est donc important de mettre l'accent sur la contribution de la commercialisation des produits vivriers à l'amélioration des revenus des femmes, l'implication des populations dans les projets de construction des équipements marchand afin de garantir aux marchés ruraux du milieu un grand rayonnement et de pouvoir jouer le rôle socioéconomique pour lequel ils sont destinés.

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31. Hedokingbe, I. (2000) : La pression démographique et ses implications socio-économiques dans la sous préfecture d'Adjara, d'Akpro Missérété et d'Avrankou, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 89 p.

32. Hinvi, C. (1999) : Les marchés de Ouidah: Spécificité et fonctionnement, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 110 p.

33. Igue J. (1991) : Etude sur la sécurité alimentaire au Bénin N° Secteur privé et marchés vivrier, ONC, Bénin, 101 p.

34. Igue, J. et Soule, B.G. (1999) : L'état-entrepôt au Bénin, commerce informel ou solution à la crise, Paris Karthala, 207 p.

35. INSAE (2003) : Troisième Recensement Général de la Population et de l'Habitat (RGPH3), Cotonou, Bénin, 11 p.

36. Madougou, S.A.R. (2006) : Le marché de Malanville et les flux commerciaux d'échanges de marchandises au Bénin et dans la sous région Ouest-Africaine, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 102 p.

37. Metowanou, N. (1986) : Le marché d'Adjarra : étude géographique, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 109 p.

38. Moussa, G. (2007) : Contribution de la commercialisation des produits vivriers à l'amélioration des revenus des femmes à Boucca, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 91 p.

39.

66

N'bessa, B. (1983) : Les activités commerciales dans les marchés ruraux du Sud-Bénin, Projet PUB-Cotonou, 55 p.

40. N'bessa, B. (1984) : Le marché Dantokpa, Projet PUB-Bénin, 81 p.

41. Natta, N.K.J. (2001) : Atouts contraintes et perspectives du développement de la ville de Natitingou, Mémoire de DESS en population et dynamique urbaines, CEFORP, UAC, 60 p.

42. PDC (2005) : Le Plan de Développement Communal (PDC), (2005-2009) d'Allada, Bénin, Version finale, 113 p.

43. Pierre, B.D. (2003) : Les villes dans le monde, 2ème édition mise à jour, Paris, Armand Colin, 95 p.

44. SDAC (2010) : Le Schéma Directeur d'Aménagement de la Commune d'Allada, 78 P.

45. Sidi, C.M. et Assouma, M. Y. (2007) : Les marchés urbains à Parakou: Impacts sur la vie sociale et économique de la population, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 81 p.

46. Tamimou, S. (2003) : Production et commercialisation des produits vivriers dans la commune de Ouassa-Péhounco, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 107 p.

47. Tassou, Z.F. (2004) : Libéralisation des marchés agricoles et coordination des échanges de produits vivriers. Le rôle des associations de commerçants au Bénin, Thèse de Doctorat en Agroéconomie ; Ecole Nationale Agronomique de Montpelier, 359 p.

48. Vennetier, P. (1991) : Les villes d'Afrique tropicale, 2ème édition, Paris, Masson, 244 p.

49. Wageningen, B.F. (1987) : Commercialisation et commerce des produits vivriers: Circuits et activités sur le plateau Adja du Bénin. Projet de coopération Universitaire, Bénin-Néerlandaises, UNB-L.U.W.S.V.R, 116 p.

50. Zoumenou, A. (2008) : Production, transport et commercialisation des produits vivriers en milieu rural: Cas de la commune de Dogbo, Mémoire de maîtrise de géographie, UAC, Bénin, 112 p.

67

Liste des tableaux

Tableau I: Statistique de l'échantillonnage des vendeurs 18

Tableau II: Périodicité, importance et état des marchés 27

Tableau III: Nombre de vendeurs par marché 36

Tableau IV: Nombre d'acheteurs par marché 37

Tableau V: Variation moyenne des prix de quelques produits suivant leurs origines 43

Tableau VI: Lieu d'approvisionnement et destinaion des produits 45

Tableau VII: Contribution des taxes au budget de la mairie 52

Tableau VIII: Proportions des groupes locaux par marché 53

Tableau IX: Variation du prix de quelques produits vivriers par marché 73

Tableau X: Mercuriale des produits recueillis dans le marché st Michel d'Allada au cours de

l'année 2010 74

Liste des figures

Figure 1: Situation géographique de la commune d'Allada dans le Bénin et dans le

département de l'Atlantique 8

Figure 2: Situation géographique des marchés dans la commune d' 'Allada 29

Figure 3: Raison d'achat des produits 37

Figure 4: Raison de fréquentation des marchés 38

Figure 5: Variation des prix de quelques produits vivriers au marché d'Allada 41

Figure 6: Variation des prix de quelques produits maraîchers au marché d'Allada 41

Figure 7: Variation des prix de quelques oléagineux au marché d'Allada 42

Figure 8: Flux des échanges des produits entre les marchés ruraux étudiés 46

Figure 9: Utilités des revenus des commerçants 51

Figure 10: Modèle d'analyse du rôle socio-économique des marchés ruraux à l'aide de SWOT

60

Liste des photos

Photo 1: Produits manufacturés sur étalage dans le marché de Sékou 30

.Photo 2: Produits pharmaceutiques informels sur étalage dans le marché d'Allada ..30

Photo 3: Site de vente de poisson au marché d'Allada 31

Photo 4: Gari et maïs exposés au marché de Dessa .31

Photo 5: Haricot, riz et sorgho exposés au marché de Lon-Agonmè 31

Photo 6: Produits maraîchers en vente au marché d'Avakpa 32

Photo 7: Ananas et papaye en vente au marché de Sékou 32

Photo 8: Site de vente de bétail au marché d'Avakpa 33

Photo 9: Vendeuse de met cuit au marché de Lon-Agonmè 34

Photo 10: Percepteur de taxe (homme portant un sac) dans le marché d'Avakpa 39

Photo 11: Instruments de mesure utilisés pour la vente des produits 44

Photo 12: Marché moderne inhabité à Hinvi 56

Photo 13: Véhicule marchand surchargé en difficulté sur une piste 57

Photo 14: Véhicule marchand en surcharge un jour de marché. 57

68

ANNEXES

69

Annexe 1 : Questionnaires de collecte des données

QUESTIONNAIRE N°1

AUX PERSONNES RESSOURCES

*Histoire et aspects culturels du marché

-Depuis quand connaissez-vous ce marché ?

-En quelle année est créé ce marché?

-Dans quelle contexte a-t'il été crée?

-Comment expliquez-vous le nom attribué au marché ?

-Comment le marché a-t'il évolué? (place du marché et agrandissement)

-Le marché a-t'il une divinité protectrice?

Si oui, quel lien y a-t-il entre cette divinité et le commerce dans le marché ?.....

-Ya-t'il des cérémonies organisées à l'intention de cette divinité?

Si oui, de quelle périodicité sont-elles?

-Qui dirige ces cérémonies?

70

QUESTIONNAIRE N°2

AUX GESTIONNAIRES DES MARCHES

-Quelle est votre rôle dans la gestion du marché 9

-Comment les places sont-elles attribuées dans le marché 9

-Percevez-vous des taxes dans le marché 9

Si oui, combien par taxe 9 ..Fcfa.

Si non, pourquoi 9

-Les taxes perçues sont-elles les mêmes chez tous les

commerçants 9

Si non, comment fixez-vous ces taxes 9

-Suivant quelle période percevez-vous les taxes 9

-A chaque perception, quelle est votre recette 9 .Fcfa.

- Etes-vous satisfait de vos revenus 9

Si non, que faites-vous pour améliorer vos recettes 9

-A quoi servent les recettes des taxes perçues dans les marchés 9

-Avez-vous des projets d'aménagement du marché 9

71

QUESTIONNAIRE N°3

AUX COMMERCANTS DU MARCHE (vendeurs et acheteurs)

-Depuis quand fréquentez-vous ce marché ?

-Fréquentez-vous aussi un autre marché ?

Pourquoi ?

-Quelle distance parcourez-vous pour vous rendre au marché?

-Où faites-vous vos approvisionnements ?

-Comment se fait le transport des marchandises ?
-Les femmes ont-elles les mêmes privilèges que les hommes dans l'attribution

des places ?
-Comment les places vous sont-elles attribuées dans le

marché ?

-Avez-vous des clients hors de la commune ?

*Importances économiques

-Le transport vous coute-il cher ?

-Combien approximativement ? Fcfa.

-Les produits sont-ils au même prix durant toute l'année ?

Si non, comment varient-ils ? .

-Quelle est votre recette à chaque tenue du marché ? Fcfa.
-Etes-vous satisfait de ce revenu?

Si non, que faites-vous pour améliorer vos recettes ?

-Que faites-vous de vos revenus ?

-Quelles sont les devises, taxes que vous payez dans les marchés ? ..

-Quel jugement portez-vous sur ces taxes ?

*Les insuffisances du marché

-Comment jugez-vous l'état actuel du marché ?

72

-Selon vous, que font les autorités en charge du marché pour son

entretien ? .
-Y-a-t-il des associations de femmes dans le marché?

Si oui, quels rôles jouent-elles dans le marché?

-Quel genre d'amélioration attendez-vous du marché ?

-Y-a-t'il d'autres insuffisances du marché que vous connaissez ?

-Avez-vous un message particulier à l'endroit des autorités de la commune et

les populations riveraines du marché ?

73

Annexe 2 : Quelques résidus d'analyses

Tableau IX: Variation du prix de quelques produits vivriers par marché

Produits Marchés

Mais

Haricot

Riz

Sorgho

Voandzou

Gari

Tapioca

Tomate

Allada

200

350

325

250

400

150

350

650

Sékou

200

400

325

300

350

175

325

700

Avakpa

200

375

325

300

400

150

325

700

Lon-Agonmè

200

375

325

300

400

150

325

700

Déssa

200

350

325

250

400

150

350

650

Source : Enquête de terrain, Mars 2011

74

Tableau X: Mercuriale des produits recueillis dans le marché st Michel d'Allada au cours de l'année 2010

Mois Produits

Janvier

Février

Mars

Avril

Mai

Juin

Juillet

Août

Septembre

Octobre

Novembre

Décembre

Maïs

150

150

200

175

175

150

150

175

150

150

175

150

Haricot

350

350

350

350

400

450

425

500

450

450

375

375

Riz-local

325

325

325

325

350

350

350

325

325

325

350

350

Sorgho

375

350

250

250

250

300

350

350

350

300

300

300

Voandzou

400

400

400

375

450

650

600

450

450

450

450

400

Gari

200

200

150

175

175

175

150

175

175

175

150

150

Tapioca

350

375

350

350

350

350

325

350

350

325

325

300

Arachide

425

350

500

500

400

350

450

450

460

450

475

450

Tomate fraîche

200

200

700

1000

1200

650

175

150

175

300

450

350

Piment frais

350

525

700

1300

1200

600

500

450

350

250

650

650

Gombo

150

175

375

300

300

300

325

200

200

250

200

250

Oignon

250

375

800

800

900

650

750

950

975

1200

950

1500

Ananas

50

70

100

100

100

100

75

125

100

100

100

100

Huile d'arachide

800

800

800

900

900

900

900

850

850

950

850

1000

Huile de palme

450

400

450

325

375

500

525

650

525

650

950

800

Source: CeCPA, Mars 2011

75

Table des matières

Sommaire

1

Dédicace

...2

Sigles et acronymes

.3

Remerciements

4

Résumé

.5

Introduction

6

CHAPITRE I : Cadre théorique de l'étude et démarche méthodologique de

recherche

.9

1.1- Cadre théorique de l'étude

9

1.1.1- Revue de littérature

9

1.1.2- Clarification des concepts

11

1.1.3- Problématique

..13

1.1.3.1- Justification du sujet

..13

1.1.3.2- Hypothèses de travail

14

1.1.3.3- Objectifs de recherche

15

1.2- Démarche méthodologique de recherche

15

1.2.1- Données utilisées et leur source

15

1.2.2- Collecte des données sur le terrain

16

1.2.2.1- Recherche documentaire

16

1.2.2.2- Travaux de terrain

.16

1.2.2.2.1- Outils de collecte

16

1.2.2.2.2- Echantillonnage

..17

1.2.2.2.3- Technique de collecte des données

17

1.2.3- Traitement des données

18

1.2.4- Analyse des résultats

19

CHAPITRE II : Fondements naturel et humain et principaux marchés

ruraux

20

2.1 : Composantes biophysiques

20

2.1.1- Géomorphologie

20

2.1.2- Climat et hydrographie

.20

2.2 : Facteurs socio-économiques de l'animation des marchés

..21

2.2.1- Données démographiques

21

2.2.2- Activités socio-économiques

22

2.2.2.1- L'agriculture, l'élevage et la pêche

22

2.2.2.2- Artisanat et autres activités

22

2.3 : Principaux marchés ruraux d'Allada

..23

2.3.1- Le marché st Michel d'Allada

..23

2.3.2- Le marché d'Avakpa

24

2.3.3- Le marché de Sékou

.25

2.3.4- Le marché Oudomè de Lon-agonmin

..26

2.3.5- Le marché de Dessa

.27

2.4 - Inventaire des produits commercialisés dans les marchés

.30

2.4.1- Produits manufacturés

..30

2.4.2- Produits vivriers

31

2.4.3- Produits maraîchers et fruits

.32

2.4.4- Produits d'élevage et artisanaux

33

2.4.5- Mets cuits et autres produits

.33

CHAPITRE III : Fonctionnement du flux des échanges entre les marchés

76

ruraux

35

3.1 - Types d'acteurs rencontrés dans les marchés

.35

3.1.1- Les vendeurs

.35

3.1.2- Les acheteurs

36

3.1.3- Les prestataires de services

..39

3.1.4- Gestion des marchés

.39

3.2 - Variation des prix dans les marchés ruraux

40

3.3 : Unité de mesure des produits dans les marchés ruraux

..44

3.4 : Analyse du flux des échanges

45

77

CHAPITRE IV : Impacts socio-économique et mesures de gestion durable

des marchés

48

4.1- Les type de marchés ruraux

.48

4.1.1- Marchés ruraux et rapport entre ville et campagne

..48

4.1.2- Rapport entre marchés ruraux

..49

4.2- Impacts socio-économiques des marchés ruraux

50

4.2.1- Impacts économiques

50

4.2.2- Brassage socio-ethnique

52

4.3- Problèmes de gestion des marchés

..54

4.3.1- Difficultés rencontrés par les gestionnaires des marchés

.54

4.3.2- Difficultés rencontrés par les usagers des marchés

..55

4.4- Mesures de gestion durable des marchés

57

4.4.1- Mesures proposées par les usagers

..57

4.4.2- Mesures proposées par les gestionnaires des marchés

.58

Conclusion

61

Références Bibliographies

63

Liste des tableaux

.67

Liste des figures

67

Liste des photos

.67

Annexe

68

Table des matières

75






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